….un jour, jour
néfaste, je grandissais en beauté et en innocence ; et chacun admirait
l’intelligence et la beauté du divin adolescent. Beaucoup de consciences
rougissaient quand elles contemplaient ces trais limpides où son âme avait placé
son trône.
On ne s’approchait de
lui qu’avec vénération, parce qu’on remarquaient dans ses yeux le regard d’un
ange. Mais non, je savais de reste que les roses heureuses de l’adolescence ne
devaient pas fleurir perpétuellement, tressées en guirlandes capricieuses, sur
son front modeste et noble, qu’embrassaient avec frénésie toutes les mères. Il commençait
à me sembler que l’univers, avec sa voûte étoilée de globes impassibles et agaçants,
n’était peut être pas ce que j’avais rêvé de plus grandiose. Un jour, donc,
fatigué de talonner du pied le sentier abrupt du voyage terrestre, et de m’en
aller, en chancelant comme un homme ivre, à travers les catacombes obscures de
la vie, je soulevai avec lenteur mes yeux spleenétiques, cernés d’un grand
cercle bleuâtre, vers la concavité du firmament, et j’osai pénétrer, moi, si
jeune, les mystères du ciel !
Ne trouvant pas ce
que je cherchais, je soulevais la paupière effarée plus haut, plus haut encore,
jusqu’à ce que j’aperçusse un trône, formé d’excréments humains st d’or, sur
lequel trônait, avec un orgueil idiot, le corps recouvert d’un linceul fait
avec des draps non lavés d’hôpital, celui qui s’intitule lui-même le
Créateur !!!
Il tenait à la main
le tronc pourri d’un homme mort, et le portait, alternativement, des yeux au
nez et du nez à la bouche ; une fois à la bouche, on devine ce qu’il
faisait. Ses pieds plongeaient dans une vaste mare de sang en ébullition, à la
surface duquel s’élevaient tout à coup, comme des ténias à travers le contenu
d’un pot de chambre ; deux ou trois têtes prudentes, et qui s’abaissaient
aussitôt, avec la rapidité de la flèche ; un coup de pied, bien appliqué
sur l’os du nez, était la récompense connue de la révolte au règlement,
occasionnée par le besoin de respirer un autre milieu ; car, enfin, ces
hommes n’étaient pas des poissons ! Amphibies tout au plus, ils nageaient
entre deux eaux dans ce liquide immonde !....
Jusqu’à ce que,
n’ayant plus rien dans la main, le créateur, avec les deux premières griffes du
pied, saisit un autre plongeur par le cou, comme dans une tenaille, et le
soulevât en l’air, en dehors de la vase rougeâtre, sauce exquise !
Pour celui la, il
faisait comme pour l’autre. Il lui dévorait d’abord la tête, les jambes et les
bras, et en dernier lieu le tronc, jusqu’à ce qu’il ne restât plus rien ;
car, il croquait les os.
Ainsi de suite,
durant les autres heures de son éternité. Quelquefois il s’écriait :
« je vous ai
créés ; donc j’ai le droit de faire de vous ce que je veux. Vous ne m’avez
rien fait, je ne dis pas le contraire. Je vous fait souffrir, et c’est pour mon
plaisir. »
Et il reprenait son
repas cruel, en remuant sa mâchoire inférieure, laquelle remuait da barbe
pleine de cervelle. Ô lecteur, ce dernier détail ne te fait-il pas venir l’eau
à la bouche ?
Thievery Corporation is a Washington DC–based production and DJ duo consisting of Rob Garza and Eric Hilton and their supporting artists.
Their music can be characterized as downtempo electronica with influences of dub, acid jazz, Indian classical and Brazilian styles (such as bossa nova) fused together with a lounge aesthetic.
Thievery Corporation is on the Eighteenth Street Lounge Music record label named after the swank DC lounge formerly owned by Eric Hilton, but several of their singles and EPs appear on the 4AD and !K7 labels.