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sammael world
27 mai 2012

the ban........

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Cet alphabet est encore très mystérieux. Nous savons juste qu'il est le plus utilisé par les sorciers et les sorcières pour coder leurs messages, leurs écrits, leurs livres. On peut s'en servir également pour les talismans.

Il se nomme THE BAN et sa première source sont les trois livres de Cornelius Agrippa édité en 1531. La forme des lettres est à l'origine de l'alphabet alchimique et semble avoir des influences grecques et latines. Cette écriture fut inventée par Honorius II qui fut pape de 1216 à 1227, à l'époque ou les magiciens européens étaient très tournées vers les études cabalistiques. Cette écriture ne vient d'aucune langue en particulière, on peut donc l'utiliser avec toutes les langues. Sans ponctuation cet alphabet est doté d'une lettre spéciale qui se traduit par les termes alpha et oméga pour marquer la fin d'une phrase

cet alphabet se nomme l'alphabet thébain, son origine proviendrait d'Egypte (Thèbes) et aurait été l'alphabet des Dieux, selon les mythologies.
Il est devenu par la suite l'alphabet des sorciers et est utilisé de nos jours par la Wicca et d'autres courants du type pour la consécration d'objets et pour l'écriture des sorts ou incantations personnelles...

 

Cet alphabet, aussi appelé Runes de Honorius ou alphabet des sorcières a émergé durant le Moyen-âge lors d'études cabalistiques par des magiciens. Cet alphabet est très puissant et vous pouvez encore toujours l'utiliser pour en faire des amulettes en gravant des lettres sur de la pierre ou du bois ou même sur un cierge pour lancer des sorts.
Les anciennes croyances rapportaient que cet alphabet aurait été inventé par Honorius de Thèbes pendant la période héllenique. Mais il n'y a aucune preuve historique qui prouverait ce fait.
On retrouve pour la première fois des traces de cet alphabet dans le troisème livre de la Philosophie occulte écrit par Cornelius Agrippa, conseiller de Charles Quint. Ce livre a été publié à Anvers en Latin en 1531. Agrippa mentionne que cet alphabet était attribué à Honorius par le magicien Pierre de Abano (appelé communément Petrus de Abano), un écrivain italien qui vécu de 1250 à 1316.
L'écrivain anglais, Francis Barret, a reproduit l'alphabet Thèbien dans son livre "The Magus" (II, Part I, Chapitre XIV).
L'alphabet des sorcières était à l'origine utilisé pour crypter les formules des alchimistes et magiciens. Aujourd'hui cet alphabet est encore utilisé dans la Wicca (sorcellerie) Américaine.
Autre particularité de l'alphabet Thèbien est qu'il n'y a que 23 lettres. Le U, le V et le W sont représentés par un seul symbole. Idem pour le I et le J. Jacques Vandewattyne a quand à lui crée différents symboles presque identiques pour les différencier le I du J et le U du V et du W.

Vous pouvez écrire directement dans l'alphabet « The ban » en téléchargeant la police d'écriture suivante et en l'installant dans votre répertoire de FONTS (pour les PC Windows).

http://www.sheluna.com/static/download/Theban.TTF

 

¤ UNE TRADITION ANCESTRALE ¤

La Magie Médiévale nous a pourvus d'une multitude de pratiques occultes diverses et parfois même très complexes. Vous aurez peut être remarqué que quelques rituels ou travaux occultes (anciens et modernes) suggèrent l'emploi d'un alphabet magique "spécial". (toutefois, les rituels présentés sur Yunasdestiny ne nécessitent aucun de ces alphabets).

Or, Depuis le temps, de nombreux alphabets magiques ont fait surface, tantôt transmis par des entités célestes par des moyens de clairvoyance et de divination, tantôt conçus par les magiciens et les sorciers. Quoi qu'il en soit, j'ai jugé important de vous fournir un bref résumé de quelques écritures que vous seriez amenés à utiliser un jour. Ces alphabets sont toujours utilisés de nos jours par les praticiens modernes.

 

¤ THEBAN, L'ALPHABET DES SORCIERES ¤

Theban, ou plus communément appelé "l'alphabet des sorcieres" est de loin l'un des plus répandus. Un grand nombre de sorcières l'utilisent pour coder leurs écrits dans le livre des Ombres. Cet alphabet a fait son apparition pour la toute première fois dans les trois livres de Cornelius Agrippa édités en 1531. L'origine de la forme des lettres est inconnue, on a d'abord cru qu'elles étaient basées sur des chiffres latins, mais la piste d'une origine commune à l'alphabet alchimique est plus probable. Aujourd'hui, on s'en sert principalement pour noter des inscriptions sur des talismans ou pour orthographier des termes magiques.

Vous avez la possibilité de télécharger cet alphabet pour votre ordinateur en cliquant  ou en vous rendant dans la section des Downloads, section "l'Atelier des Ecritures". En attendant, voici un petit aperçu de cet alphabet.

 

¤ LE SCRIPTE DES DRAGONS ¤

Cette forme de langage est d'origine inconnue. Toutefois, l'utilisation de ce script est fort plaisante aux yeux des dragons. (c'est donc un script employé lors de rituels draconiques... Pour de plus amples informations à propos de cette forme de magie, rendez vous. Vous pouvez utiliser cette forme d'écriture pour vos talismans draconiques, pour les sortilèges et charmes, ainsi que pour écrire votre nom magique sur vos outils.

 

¤ D'AUTRES ALPHABETS MAGIQUES ¤

Voici une petite liste d'alphabets magiques couramment utilisés:

Dans cette table est notamment présenté un alphabet nommé "Alphabet Celeste". Voici quelques informations à propos de celui-ci :

Karl von Eckartshausen,
Aufschlüsse zur Magie, Munich, 1788

Cet alphabet est le résultat d'une étude du ciel, et chaque tracé est guidé par une étoile. Ainsi, la représentation de gauche, est celle de l'alphabet céleste de l'hémisphère sud, et celle de droite, de l'hémisphère nord, avec quelques correspondances, juste en dessous, avec notre alphabet traditionnel occidental. (cliquez sur l'image pour l'ouvrir dans une nouvelle fenetre à sa taille d'origine). Il est impossible de nier une origine hébraïque de ces caractères.

"Les caractères de leur alphabet, comme l'affirment les rabins des hébreux, sont formés d'après les étoiles et les figures qu'elles dessinent, et c'est pourquoi ils sont pleins de célestes mystères, aussi bien en ce qui concerne leur aspect, leur forme et leur signification qu'en ce qui concerne leur valeur numérique."
Agrippa de Nettesheim

 

 

L'alphabet des Chorchîles

Ceux et celles qui ont parcouru le sentier de l'étrange auront remarqué qu’à différents endroits il y a des runes avec des inscriptions dans un alphabet cabalistique. Jacques Vandewattyne s'est basé sur un travail de Paul Huson "Mastering Witchcraft"pour faire l'alphabet des Chorchîles. Mais saviez vous que cet alphabet existe vraiment et remonte au moins au Moyen-âge ?

Cet alphabet, aussi appelé Runes de Honorius ou alphabet des sorcières a émergé durant le Moyen-âge lors d'études cabalistiques par des magiciens. Cet alphabet est très puissant et vous pouvez encore toujours l'utiliser pour en faire des amulettes en gravant des lettres sur de la pierre ou du bois ou même sur un cierge pour lancer des sorts.

Les anciennes croyances rapportaient que cet alphabet aurait été inventé par Honorius de Thèbes PENDANT LA période héllenique. Mais il n'y a aucune preuve historique qui prouverait ce fait.

On retrouve pour la première fois des traces de cet alphabet dans le troisème livre de la Philosophie occulte écrit par Cornelius Agrippa, conseiller de Charles Quint. Ce livre a été publié à Anvers en Latin en 1531. Agrippa mentionne que cet alphabet était attribué à Honorius par le magicien Pierre de Abano (appelé communément Petrus de Abano), un écrivain italien qui vécu de 1250 à 1316.

L'écrivain anglais, Francis Barret, a reproduit l'alphabet Thèbien dans son livre "The Magus" (II, Part I, Chapitre XIV).

L'alphabet des sorcières était à l'origine utilisé pour crypter les formules des alchimistes et magiciens. Aujourd'hui cet alphabet est encore utilisé dans la Wicca (sorcellerie) Américaine.

Autre particularité de l'alphabet Thèbien est qu'il n'y a que 23 lettres. Le U, le V et le W sont représentés par un seul symbole. Idem pour le I et le J. Jacques Vandewattyne a quand à lui crée différents symboles presque identiques pour les différencier le I du J et le U du V et du W.

Comparez l'alphabet des Chorchîles par Jacques Vandewattyne et l'alphabet des sorcières par Francis Barret

 

Alphabet magique du Transitus Fluvius

Après avoir étudié l’alphabet céleste, nous allons à présent passer au second alphabet que l’on retrouve dans le De occulta philosophia d’Agrippa : le transitus fluvii ou « de la traversée du fleuve ».

Figure 1 - De occulta philosophia

Figure 1 – De occulta philosophia

De semblables alphabets se trouvent à la fin de manuscrits syriaques (par exemple, mss. Sachau 53, 70, 116, dans la collection de Berlin) ; et l’un d’entre eux s’est même « infiltré » dans la grammaire hébraïque d’Abraham de Balmes où il est expressément donné comme un alphabet mésopotamien. Il se trouve aussi dans le livre cabalistique Sepher Raziel.

Duret l’appelle « alphabet d’Abraham », que les Juifs assurent avoir été donné au patriarche lorsqu’il quitta la Chaldée pour venir habiter le pays de Chanaan. Goeffroy Tory, rapportant les dires de Sigismond Fante, le fait remonter, quant à lui, à Moïse : « caractères utilisés par les Hébreux lors de leur passage dans le désert » (voir figure 8 en annexe). Rappelons que son ouvrage, le Champs Fleury, est paru en 1529, soit 4 ans avant la parution de la version définitive du De occulta d’Agrippa.

Cet alphabet est encore présent chez Guillaume Postel, dans un ouvrage publié en 1538 et décrivant 12 alphabets dont le chaldéen où Postel range notre transitus fluvii.

Figure 2 - Postel : alphabet chaladaïque,fol 17.

Figure 2 – Postel : alphabet chaladaïque,fol 17.

Nous ne saurions être complets sans citer les liens que certains ont tissés entre cet alphabet et le célèbre langage énochien de John Dee. Cet alphabet apparaît dans le Liber Loagaeth, connu aussi sous le nom de Livre d’Enoch, qui fut révélé à Dee et à Kelly en mars 1583 et qui est consignée dans le Liber Mysteriorum Quintus.

L’Ange Galvah déclare à son propos : « Concernant le Livre, il doit être appelé Logah : ce qui dans votre langue signifie Parole de Dieu. Écris-le de la sorte : LOAGAETH, il doit être prononcé Logah. Ce mot est d’une grande signification, je veux dire en respect de la profondeur qu’il renferme. La première feuille (comme tu l’appelles) est la dernière du Livre. Et comme la première feuille est un fatras sans ordre, elle signifie donc le désordre du monde, et est la Parole de ce désordre ou prophétie. »

La première feuille de ce manuscrit donnée à Dee et à Kelly contenait l’alphabet dit « angélique » (voir figure 10 en annexe). Les noms des lettres, le sens de l’écriture et leurs équivalents en anglais ont été donnés aux deux hommes, et il leur a été dit de les mémoriser avant de continuer.

Figure 3 - Alphabet angélique sous une forme typographique

Figure 3 – Alphabet angélique sous une forme typographique

Certains chercheurs on voulu voir comme origine, ou source, de cet alphabet la Voarchadumia de Pantheus qui contient notamment notre « transitus fluvii »,  et un « alphabet d’Enoch ». Dee possédait un exemplaire de ce livre, qu’il a fortement annotée, et qui a pu lui servir de source d’inspiration, entre autre, pour sa Monas Hieroglyphica. L’origine de l’énochien dont nous ne pouvons traiter ici a été étudié par Hiramash (voir son site hiramash.net) qui soulève avec intérêt qu’« une hypothèse historique avait été avancée que le Moïse historique devait écrire en alphabet samaritain. Si cette homme avait eu une quelconque expérience avec le monde divin, peut-être l’énochien ne serait-il qu’une forme déviée du samaritain ? La graphie samaritaine n’a pas la rondeur de celle de l’énochien, toutefois les ornements et inflexions du tracé peuvent avoir des points communs ». Si on le suit, cette source ne pourrait-elle être cette écriture chaldéenne que les grammairiens des langues sémitiques du 16e siècle appelaient chaldaïque et que les mages nomment « transitus fluvii » ?

Quoiqu’il en soit, la postérité de cet alphabet perdure jusqu’à nos jours, où les chercheurs de mystères le relient aux événements « réels » ayant inspiré le film Blair Witch…

 

Ésotérisme des lettres

Dans l'histoire de la mystique juive, un texte très énigmatique fait date, le Sefer Yezira (Sepher Yetsirah, Livre de la Création), qui date peut-être du III° s., et fut écrit à Babylone. Selon ce texte, très bref et très énigmatique, le monde se compose de dix principes, appelés sefirot (numérations), et qui correspondent aux dix nombres du système décimal, de 1 à 10. Ces 10 sefirot sont reliés par 32 chemins, à savoir les 10 premiers nombres entiers et les 22 lettres de l'alphabet hébreu, divisées en 3 lettres mères (alef, mem, shin), 7 lettres doubles (consonnes qui produisent un son dur ou doux selon qu'elles comportent ou non un dagesh : bet, gimel, dalet, kaf, pe, d'une part, kaf, pe, resh, tav, d'autre part), et 12 lettres simples.

"Selon trente-deux mystérieux sentiers de Sagesse [les 10 premiers nombres entiers + les 22 lettres], Yah, Seigneur des Armées, Dieu-vivant et Roi du Monde, El Shadaï, miséricordieux et donnant grâce, supérieur et suprême, résidant éternel d'En Haut, et son Nom est sacré, a gravé et créé son monde par trois sepharim [livres], par Sephar [nombre, la lettre en tant que chiffre] et par Sipour [récit, la lettre en tant qu'expression orale] et par Sepher [sefer, livre, la lettre en tant qu'expression écrite]. Dix sephiroth belima [esprit, Air, Eau, Feu, Haut, Bas, Levant, Ponant, Midi, Nord] et vingt-deux lettres de fondement : trois mères [alef, mem, shin] et sept redoublées [bet, gimel, dalet ; kaf, pe, resh, tav] et douze simples [hê, vav, etc.]. Dix sephiroth belima [sefirot beli mah : numérations sans rien] comme le compte de dix doigts, cinq contre cinq, et l'Alliance de l'Unique dirigée au milieu, par le mot de la langue et par le mot de la nudité [circoncision]... Trois mères Aleph, Mem, Shin [alef, mem, shin], un grand secret prodigieux, voilé et scellé de six anneaux, d'où sont issus Air, Eau et Feu... Les cieux ont été créés à partir du Feu, et la Terre a été créée à partir de l'Eau, et l'Air à partir du souffle [esprit] équilibrant entre les deux... Trois mères Aleph, Mem, Shin. Dans le respirant mâle et femelle : tête et ventre et corps..."

Le plus célèbre texte lançant un défi à la symbologie des lettres est le Coran, dans sa deuxième sourate : "Alif, Lam, Mim. Voici le Livre. Il ne renferme aucun doute ; il est une Direction pour ceux qui craignent Dieu ; ceux qui croient au Mystère..." Alif, Lam, Mim sont trois lettres.

Swedenborg déclara : « Le langage des anges célestes sonne beaucoup en voyelles U et O ; et le langage des anges spirituels en voyelles E et I. ».

Magie des lettres

Une utilisation importante du symbolisme des lettres concerne la magie. Pour le pseudo-Paracelse de l'Archidoxe magique,

"les signes, les caractères [écritures et symboles occultes], et les lettres ont leur force et leur efficacité. Si la nature et l'essence propre des métaux, l'influence et le pouvoir du ciel et des planètes, la signification et la disposition des caractères, signes et lettres, s'harmonisent et concordent simultanément avec l'observation des jours temps et heures, qui donc, au nom du ciel, empêcherait qu'un signe ou sceau [image astrologique] fabriqué de la sorte ne possédât sa force et sa faculté d'opérer ?".

Ibn Wahshiya a écrit au X° s. un ouvrage très lu par les magiciens sur quatre-vingt-sept alphabets magiques : Connaissance longuement désirée des alphabets occultes enfin dévoilée.

Les livres magiques, à partir du XIIIe siècle, sont remplis d'alphabets magiques. Les magiciens chrétiens s'appuient sur quelques citations des Évangiles pour justifier leurs croyances mais aussi pour rédiger leurs textes : "C'est moi l'Alpha et l'Oméga, dit le Seigneur Dieu" (Apocalypse, I, 8), "Avant que ne passent le ciel et la terre, pas un i [un iota, en grec], pas un point sur l'i ne passera de la Loi, que tout ne soit réalisé" (Matthieu, V, 18), "Je suis la Voie, la Vérité et la Vie" (Jean, XIII, 5) : Via, Veritas, Vita, "Par mon nom [Jésus], ils chasseront les démons, ils parleront en langue" (Marc, XVI, 17), "Dieu l'a ressuscité des morts... Ce Nom même [Yahvé, le Tétragramme sacré] a rendu la force" (Actes des Apôtres, III, 16-16).

Les alphabets secrets de l'abbé Trithème (1462-1516), dans sa Steganographia, servent autant à la cryptographie qu'à la magie angélique.

John Dee, célèbre mathématicien et magicien anglais, auteur de Monas hieroglyphica (1564) :

"Cette littérature alphabétique contient de grands mystères... Les premières lettres mystiques des Hébreux, des Grecs et des Romains, formées par un seul Dieu, ont été transmises aux mortels (...)n de manière que tous les signes qui les représentent soient produits par des points, des lignes droites et des périmètres de circonférences, disposés selon un art merveilleux et très savant."

Un personnage de Johann Michael Moscherosch (1601-1669) fait dire à un de ses personnages : "Quand je me réveille le matin (...), je récite un alphabet entier ; toutes les prières du monde y sont comprises" (Wunderliche und Warhafftige Geschichte Philanders von Sittewald, 1642, p. 701).

Dans les grimoires figurent des lettres de l'alphabet. Contre les hémorragies le magicien propose ce rite :

"Écris ces caractères sur un parchemin vierge et attache-les autour du cou de la personne qui perd son sang : S.q.r.tz.Os. T.q.e.t.o.a.c.ge.E.h.x sancta. Sernenisa." (Le sachet accoucheur)

 

 

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22 mai 2012

le manuscrit de voynich

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Extrait de l'écriture du manuscrit de Voynich.

Manuscrit de Voynich

Le manuscrit de Voynich est un livre ancien écrit à l'aide d'un alphabet inconnu. Le mystère demeure entier quant à la nature exacte de ce manuscrit puisque les thèses les plus diverses s'affrontent. D'après les travaux de Gordon Rugg, il pourrait s'agir d'une supercherie.

Le livre tire son nom d'un de ses anciens propriétaires, Wilfrid M. Voynich, qui l'acquit en 1912 auprès des Jésuites de Frascati, près de Rome. La plus ancienne mention connue de ce manuscrit date de 1639, dans une lettre d'Athanasius Kircher.

En 1962, Hans Kraus fait une description du manuscrit sur son catalogue de vente. Depuis 1969, le manuscrit est conservé à la Bibliothèque Beinecke de l’université Yale. Selon une étude publiée en 2011 par l'équipe de Greg Hodgins de l'Université d'Arizona, le parchemin support du texte a été fabriqué entre 1404 et 1438.

L'intégralité du manuscrit a été publiée pour la première fois par un éditeur français en octobre 2005.

Sommaire

Description

Le livre est constitué de 234 pages de 15 cm de large et 23 cm de haut. Le manuscrit est en vélin (peau de veau mort-né, particulièrement fine, travaillée en parchemin de qualité supérieure) et 42 pages sont manquantes d'après la pagination. Il semble que lors de son acquisition par Voynich en 1912, le livre était déjà incomplet. Une plume d'oie a été utilisée pour le texte et le contour des figures. Plusieurs couleurs ont été apposées sur les figures d'une manière parfois grossière. On pense que ces ajouts de peinture ont été faits après la rédaction du texte.

Illustrations

Les illustrations dans le manuscrit donnent peu d'indications sur son contenu exact mais permettent d'identifier une demi-douzaine de sections consacrées à des sujets différents avec un style qui varie. Excepté pour la dernière section dont le contenu est entièrement textuel, presque toutes les pages contiennent au moins une illustration. Les sections et leur nom contemporain sont :

 
 La section consacrée à l'herboristerie avec des illustrations de plantes.
  • Herbier : chaque page contient une plante, parfois deux, accompagnées de paragraphes. Le tout est présenté selon le style européen des herbiers de l'époque. Certaines parties sont des agrandissements et des versions améliorées des esquisses présentes dans la partie pharmacologie (voir ci-dessous).
  • Astronomie : des diagrammes d'astres comme des soleils, des lunes et des étoiles suggèrent que le contenu porte sur l'astrologie et l'astronomie. Une série de 12 diagrammes représente les symboles des constellations du Zodiaque (deux poissons pour la constellation des Poissons, un Taureau, un soldat avec une arbalète pour le Sagittaire, etc.). Chaque symbole est entouré d'exactement 30 figures féminines, la plupart nues, qui portent une étoile avec une légende. Les deux dernières pages de cette section, le Verseau et le Capricorne, ont été perdues. Quant au Bélier et au Taureau, les pages qui leur sont consacrées sont divisées en deux paires de schémas avec 15 étoiles chacun. Certains de ces dessins sont sur des pages qui peuvent être dépliées.
  • Biologie ou balnéothérapie : un texte dense et continu parsemé de dessins qui représentent principalement des femmes nues se baignant dans des bassins ou nageant dans un réseau de tubes élaboré. La forme d'une partie de cette plomberie fait penser à des organes. Certaines de ces femmes portent des couronnes.
  • Cosmologie : des diagrammes circulaires à la signification obscure. Cette section possède également des dépliants. L'un d'entre eux s'étale sur six pages et contient des cartes de 9 « îles » reliées par des chemins avec la présence de châteaux et de ce que l'on estime être un volcan.
  • Pharmacologie : plusieurs dessins de plantes avec une légende. Les figures décrivent des parties des végétaux (racines, feuilles, etc.) ce qui fait penser à un guide pour un apothicaire. Des objets dans les marges ressemblent à des pots utilisés par les pharmaciens de l'époque, les pages sont clairsemées avec seulement quelques paragraphes de texte.
  • Recettes : beaucoup de paragraphes assez courts, chacun étant marqué d'une puce en forme de fleur ou d'étoile.

Texte

Folio f75r : La partie « biologie » du manuscrit est dense avec des illustrations de femmes dans des bassins.

Le texte est clairement écrit de gauche à droite, avec une marge à droite quelque peu inégale. Les sections les plus longues sont divisées en paragraphes avec parfois des « puces » dans la marge de gauche. Il n'y a aucun signe évident de ponctuation. Le ductus (l'ordre et la direction selon lesquels on trace les traits qui composent la lettre) est fluide ce qui laisse penser que le scribe comprenait ce qu'il écrivait au moment de la rédaction. Le manuscrit ne donne pas l'impression que les caractères ont été apposés un par un, caractéristique qui apparaît dans le cas d'un chiffrement compliqué. L'écriture n'est toutefois pas toujours soigneuse : par endroit, l'auteur doit resserrer les interlignes par manque de place. Ceci est particulièrement visible dans la partie « recettes » avec un texte ondulé qui dénote que le scribe n'était probablement pas un « professionnel ».

Le texte comprend plus de 170 000 glyphes, normalement séparés les uns des autres par de fins interstices. La plupart de ces glyphes sont écrits avec un ou deux traits. Les experts restent divisés concernant l'alphabet utilisé car certains des glyphes sont similaires. On pense toutefois que l'alphabet du manuscrit de Voynich comprend entre 20 et 30 signes. Certains caractères inhabituels apparaissent ici et là, on en dénombre une douzaine de ce type.

Des espacements plus larges divisent le texte en 35 000 mots environ, de taille variable. Il semble que le texte suit des règles phonétiques ou orthographiques : certains caractères doivent apparaître dans chaque mot (à l'instar des voyelles en français), certains caractères n'en suivent jamais d'autres, d'autres peuvent apparaître en double.

Une analyse fréquentielle révèle des caractéristiques semblables aux langues naturelles. Par exemple, la fréquence des mots suit la loi de Zipf et l'entropie (quantité d'information) de chaque mot s'élève à 10 bits ce qui est similaire aux textes en anglais ou en latin.

Certains mots n'apparaissent que dans des parties précises ou sur quelques pages, d'autres sont disséminés dans tout le manuscrit. Les répétitions au sein des légendes des figures sont rares. Dans la section « herbier », le premier mot de chaque page n'apparaît nulle part ailleurs, il pourrait donc s'agir du nom de la plante illustrée.

Sur d'autres points, le langage du manuscrit de Voynich diffère sensiblement des langues européennes. Par exemple, il n'y a pratiquement aucun mot avec plus de 10 symboles, et presque aucun mot de moins de trois lettres. Les distributions des lettres à l'intérieur d'un mot sont atypiques pour l'Occident : certains caractères n'apparaissent qu'au début d'un mot, d'autres seulement au milieu, et d'autres seulement à la fin (sans que l'on puisse établir s'il s'agit de variantes positionnelles d'une même lettre, ou de lettres uniques n'existant qu'en certaines positions). Parmi les deux principales dérivations de l'alphabet phénicien, une disposition similaire se retrouve couramment dans l'alphabet araméen et ses dérivés (langues sémitiques) comme l'hébreu et l'arabe (certaines lettres y changent de dessin selon leur position dans le mot), mais jamais (avec l'exception en grec du Bêta et du Sigma) dans l'alphabet grec et ses dérivés (langues indo-européennes) comme le latin et le cyrillique.

Le texte semble être plus redondant que la plupart des langues européennes, certains mots apparaissent parfois trois fois à la suite. Les mots qui se différencient par une seule lettre sont présents avec une fréquence inhabituelle.

Histoire

 
Folio f78r : Les illustrations de la partie « biologie » sont reliées par un réseau de tuyaux.

Comme l'alphabet du manuscrit ne ressemble à aucun autre et que le texte est toujours indéchiffrable, les seuls signes reflétant son ancienneté et son origine sont les illustrations, spécialement les robes et les coiffures des personnages, ainsi que deux châteaux apparaissant dans les schémas. Ils sont caractéristiques du style européen et, se basant sur ce fait, les experts datent le livre sur une période comprise entre 1450 et 1520. Cette évaluation est confortée par des indices complémentaires. Une étude californienne récente (2011) a permis l'analyse au carbone 14 de 4 éléments distincts de l'oeuvre. Le résultat tend à prouver que l'ensemble du manuscrit a été rédigé à la même époque, dans un délai relativement court, entre 1408 et 1436.

Le propriétaire officiel le plus ancien de ce manuscrit était un certain Georg Baresch, un alchimiste qui vivait à Prague au XVIIe siècle. Apparemment Baresch était lui aussi perplexe à propos de ce « Sphinx » qui a « pris de la place inutilement dans sa bibliothèque » pendant des années. Baresch apprit qu'Athanasius Kircher, un savant jésuite issu du collège romain, avait publié un dictionnaire copte (éthiopien) et déchiffrait les hiéroglyphes égyptiens. Il lui envoya une copie d'une partie du manuscrit à Rome par deux fois, demandant des indices. Sa lettre destinée à Kircher datant de 1639, qui a été retrouvée récemment par René Zandbergen, est la première allusion au manuscrit trouvée jusqu'alors.

On ne sait pas si Kircher a répondu mais il semblerait qu'il s'intéressa assez au sujet pour tenter d'acquérir le livre, que Baresch refusa apparemment de montrer. Après la mort de Baresch, le manuscrit passa à son ami Jan Marek Marci (Johannes Marcus Marci), alors proviseur à l'Université Charles de Prague, qui envoya le livre à Kircher, son ami de longue date et correspondant. La lettre d'explication de Marci (1666) est encore jointe au manuscrit. La lettre prétend entre autres que le manuscrit fut, à l'origine, acheté pour 600 talers d’or par l'Empereur Rodolphe II qui pensait que l'ouvrage était le fruit du travail de Roger Bacon.

On perd ensuite la trace du livre pendant 200 ans, mais selon toute vraisemblance il était conservé, comme le reste de la correspondance de Kircher, dans la bibliothèque du Collège romain, actuelle Université pontificale grégorienne. Il y resta probablement jusqu'à l'invasion de la ville par les troupes de Victor-Emmanuel II d'Italie, qui annexa les États pontificaux en 1870. Le nouveau gouvernement italien décida de confisquer beaucoup de biens de l'Église, notamment la bibliothèque du Collège romain. D'après les recherches de Xavier Ceccaldi et d'autres, de nombreux livres avaient été transférés à la hâte juste avant ces événements dans les bibliothèques privées de ses facultés. Ces dernières avaient été exemptes des confiscations. Les lettres de Kircher étaient parmi ces livres et, apparemment, le manuscrit de Voynich aussi, vu qu'il portait encore l'ex-libris de Petrus Beckx, Supérieur général de la Compagnie de Jésus et proviseur de l'université en même temps.

La bibliothèque privée de Beckx fut déménagée à la Villa Mondragone, Frascati, un grand palais près de Rome, acheté par la Compagnie de Jésus en 1866.

Vers 1912, le collège romain décida de vendre, très discrètement, quelques uns de ses biens. Wilfrid Voynich acheta 30 manuscrits, parmi lesquels celui qui porte maintenant son nom. Après sa mort en 1930, sa veuve Ethel Lilian Voynich hérita du manuscrit. Elle mourut en 1960 et laissa le manuscrit à son amie proche, Mlle Anne Nill. En 1961, Anne Nill vendit le livre au marchand de livres anciens Hans P. Kraus. Incapable de trouver un acheteur, Kraus en fit don à l'université Yale en 1969.

Hypothèses sur l'auteur du manuscrit

La paternité du manuscrit de Voynich a fait l'objet d'un débat opposant les aspects historiques et les expertises scientifiques. Plusieurs noms ont été proposés. On retiendra ici les plus populaires.

Roger Bacon

 
Roger Bacon

La lettre de 1665 expédiée par Marci à l'attention de Kircher indique que le livre avait été acheté par Rodolphe II du Saint-Empire. La missive suggère que Rodolphe (ou peut-être Mnishovsky) pensait que l'auteur était le philosophe et alchimiste anglais Roger Bacon (1214-1294) .

Même si Marci dit « émettre des doutes » au sujet de cette affirmation, cette thèse fut prise au sérieux par Voynich qui tenta de la valider de son mieux. La conviction de Voynich influença énormément les tentatives d'analyse et de déchiffrement qui suivirent. L'Américain William Newbold travailla durant deux ans sur le manuscrit et arriva à la conclusion que l'auteur était Bacon, mais il mourut en 1926 et ne put défendre sa théorie qui fut passablement critiquée par la suite.

Des experts familiers avec le travail de Bacon eurent l'occasion d'examiner le manuscrit et rejetèrent catégoriquement cette hypothèse . Il faut encore noter que Raphael Mnishovsky meurt en 1644 et que l'achat du livre par Rodolphe II eut certainement lieu avant son abdication en 1611 soit 55 ans avant la lettre de Marci.

John Dee

 
John Dee

La supposition que Roger Bacon était l'auteur conduisit Voynich à conclure que la personne qui vendit le manuscrit de Voynich à Rudolf ne pouvait être que John Dee. Dee était un mathématicien et un astrologue de la cour de la reine Élisabeth Ire, connue pour détenir une grande collection de manuscrits de Bacon.

Dee et son médium Edward Kelley vivaient en Bohème depuis plusieurs années quand ils espérèrent vendre leurs services à l'Empereur. Cependant, les agendas méticuleusement tenus par Dee ne mentionnent pas cela et rendent cette hypothèse assez invraisemblable. En tout cas, si l'auteur du manuscrit de Voynich n'est pas Bacon, la relation avec Dee disparaît. Par ailleurs, Dee lui-même peut l'avoir rédigé et avoir lancé la rumeur selon laquelle il s'agissait originellement d'un travail de Bacon. Dee aurait agi de la sorte dans l'espoir de vendre ultérieurement le manuscrit.

Edward Kelley

 
Edward Kelley

Le compagnon de Dee à Prague, Edward Kelley, était un alchimiste qui sortait de l'ordinaire. Il avait annoncé sa capacité à transformer du cuivre en or par le biais d'une poudre secrète qu'il avait découverte dans la tombe d'un évêque au Pays de Galles. Il affirma également être capable d'invoquer des anges en touchant une boule de cristal et d'avoir de longues conversations avec eux. Dee rapporta ces faits dans des documents manuscrits. Le langage des anges était l'énochien, d'après Énoch, le père biblique de Mathusalem. D'après la légende, Kelley aurait fait un voyage avec les anges et aurait expliqué son périple dans le livre d'Énoch. Plusieurs personnes ont suggéré que comme Kelley avait inventé le livre d'Enoch pour tromper Dee, il aurait également pu fabriquer le manuscrit de Voynich dans le but de le vendre à l'empereur (qui rémunérait déjà Kelley pour ses supposés talents d'alchimiste).

L'hypothèse privilégiée par Gordon Rugg est que le manuscrit aurait été forgé par Edward Kelley et John Dee ensemble. Le manuscrit semble avoir été écrit avec deux écritures avec des mots ayant des fréquences différentes selon l'écriture9. Edward Kelley et John Dee avaient déjà inventé ensemble l'énochien, la « langue des anges », ce qui en fait des spécialistes de l'arnaque et des langues forgées. Selon cette hypothèse, le manuscrit ne renfermerait aucune information. Leur présence à Prague au moment de la vente du manuscrit à l’Empereur de Bohème ajoute du crédit à cette hypothèse.

Wilfrid Voynich

Voynich a été suspecté d'avoir lui-même fabriqué l'ouvrage qui porte son nom. En tant que marchand de livres anciens, il disposait des moyens et des connaissances nécessaires pour inventer un manuscrit faussement attribué à Roger Bacon. Un tel livre aurait représenté une fortune et un mobile financier pourrait avoir motivé la création de ce faux. Cette possibilité semble pouvoir être écartée. La lettre de Baresch destinée à Kircher datant de 1639, qui a été retrouvée récemment par René Zandbergen, est la première allusion au manuscrit trouvée jusqu'alors et il est fort improbable que W. Voynich en ait eu connaissance.

Jacobus Sinapius

 
Jakub Horcicky de Tepenec (Jacobus Sinapius en latin)

Une reproductionde la première page du manuscrit, réalisée par Voynich vers 1921, montre certaines annotations quasiment imperceptibles qui avaient été effacées. Le texte a pu être rehaussé à l'aide de produits chimiques, et a laissé apparaître le nom de Jacobj `a Tepenec. Il s'agirait de Jakub Horcicky de Tepenec, Jacobus Sinapius en latin. Ce spécialiste en herboristerie était le docteur personnel de l'empereur Rodolphe II et s'occupait également de ses jardins. Voynich et d'autres personnes après lui, conclurent d'après cette « signature » que Jacobus possédait l'ouvrage avant Baresch. Cette découverte renforçait l'histoire de Raphael Mnishovsky. D'autres affirmèrent que Jacobus lui-même pouvait être l'auteur du manuscrit.

Un doute repose sur cette piste : la signature effacée du manuscrit ne correspond pas aux autres signatures connues de Jacobus comme celle découverte par Jan Hurich dans un document. Il est tout à fait plausible que cette annotation sur la page droite f1 fut l'œuvre d'un libraire ou d'une quelconque personne qui eut l'occasion d'étudier ou de posséder le livre. À l'époque de Kircher, Jacobus est le seul alchimiste ou docteur de la cour de Rodolphe II auquel on a consacré une page entière dans les livres d'histoire jésuites. Tycho Brahe est par exemple à peine mentionné. L'application des produits chimiques a tellement dégradé le vélin que la signature est à peine visible. Il est possible que Voynich ait volontairement façonné et endommagé cette signature dans le but de renforcer la théorie attribuant la paternité à Roger Bacon, tout en empêchant d'éventuelles contre-expertises.

Jan Marci

 
Jan Marci

Jan Marci rencontra Kircher alors qu'il était à la tête d'une délégation envoyée par l'université Charles à Rome en 1683. Au cours des vingt-sept années qui suivirent, les deux érudits s'échangèrent un volumineux courrier scientifique. Le voyage de Marci avait pour but d'assurer l'indépendance de l'université Charles vis-à-vis des jésuites. Ceux-ci géraient le collège Clementinum, qui était un rival pour l'université. Malgré ces efforts, les deux établissements furent fusionnés sous le contrôle des jésuites.

C'est dans ce contexte religieux et politique tendu que Marci aurait pu fabriquer les lettres de Baresch et plus tard le manuscrit de Voynich dans le but de se venger de Kircher, favorable aux jésuites. La personnalité de Marci et ses connaissances semblent être compatibles avec la réalisation de l'ouvrage. Kircher était convaincu de détenir le savoir, il était plus connu pour ses erreurs et sa candeur que pour son prétendu génie. Kircher était donc une cible facile et il s'était déjà fait ridiculiser à une autre occasion. L'orientaliste Andreas Mueller lui avait concocté un manuscrit soi-disant originaire d'Égypte, le contenu était en fait incohérent et volontairement sans aucune signification. Mueller demanda à Kircher d'en faire une traduction. Kircher renvoya alors une traduction complète, ce qui ne manqua pas de le discréditer.

Les seules preuves de l'existence de Georg Baresch sont trois lettres envoyées à Kircher : une par Baresch (1639) et deux par Marci (environ une année plus tard). La correspondance entre Marci et Kircher s'achève en 1665, au même moment que la lettre concernant le manuscrit de Voynich. Cependant, toute cette thèse repose sur la haine de Marci à l'égard des jésuites. Ce sentiment n'est que pure conjecture : Marci était un fervent catholique, il avait lui-même étudié pour devenir jésuite et peu avant sa mort en 1667, il fut nommé membre honorifique de l'ordre.

Raphael Mnishovsky

 
Raphael Mnishovsky

Raphael Mnishovsky, l'ami de Marci, était lui-même un cryptographe (entre autres) et avait apparemment inventé une méthode de chiffrement qu'il disait inviolable (vers 1618). Sa connaissance des chiffres a alimenté les soupçons à son sujet. Le manuscrit de Voynich aurait pu être une démonstration du système de Mnishovsky. Baresch aurait ainsi été son « cobaye » pour cette expérience de cryptanalyse. Après la publication du livre de Kircher sur le copte, Raphael aurait pensé que tromper un jésuite aurait été plus gratifiant que Baresch. Il aurait demandé ainsi à l'alchimiste d'entrer en contact avec Kircher en le motivant grâce à une histoire sur Roger Bacon montée de toutes pièces. Aucune preuve concrète n'est toutefois venue étayer cette hypothèse.

Anthony Ascham

Dans les années 1940, le docteur Leonell Strong, chercheur en cancérologie et cryptologue à ses heures perdues, tenta de déchiffrer le manuscrit de Voynich. Strong affirma que la solution du manuscrit de Voynich reposait sur un « étrange système double avec des progressions arithmétiques d'un alphabet multiple ». Il assura que le texte en clair correspondait à un manuscrit du XVIe siècle par l'auteur anglais Anthony Ascham. Ascham avait publié A Little Herbal en 1550. Si le manuscrit de Voynich contient bel et bien une section ressemblant très fortement à un herbier, la théorie de Strong n'explique pas comment Ascham aurait pu acquérir les connaissances cryptographiques et littéraires nécessaires pour rédiger le manuscrit.

Auteurs multiples

Prescott Currier, un cryptographe de l'US Navy qui travaillait sur le manuscrit dans les années 1970, observa que les pages de la partie herbier pouvaient être séparées en deux groupes, A et B, avec chacun des propriétés statistiques et des écritures différentes. Il en conclut que le manuscrit de Voynich était le fruit du travail de plusieurs auteurs utilisant des dialectes et des conventions d'orthographe différentes mais partageant le même manuscrit. Cependant, des études récentes ont remis en question ces conclusions. Un expert en écriture qui examina le livre ne vit qu'une seule écriture dans l'ensemble du manuscrit. Quand toutes les parties sont examinées, on peut constater une transition graduelle du style entre les différents feuillets du manuscrit, avec les deux groupes A et B repérés par Currier comme extrémités de cette évolution. Donc, ses observations sont probablement plutôt le résultat de l'écriture de ces deux sections de l’herbier à des périodes très différentes ou il faut peut-être faire une distinction entre celui qui a composé le texte et celui qui l'a écrit sur le manuscrit de Voynich. Ainsi, la discrimination statistique en deux groupes (A et B) pourrait être occasionnée par la traduction de textes originaux provenant de différents auteurs.

Hypothèses sur le contenu et le but du manuscrit

L'impression générale dégagée par le manuscrit suggère qu'il devait servir de pharmacopée ou de référence pour de la médecine médiévale. La présence d'étranges illustrations a alimenté les théories les plus folles au sujet des origines de l'ouvrage, son contenu et le but recherché par l'auteur. Il serait impossible de décrire ici l'ensemble des possibilités évoquées à ce sujet mais certaines méritent d'être mentionnées :

Herbier

Plantes représentées

La première section du livre est visiblement consacrée au règne végétal avec des fiches comportant des illustrations de plantes. Seuls quelques spécimens ont été formellement identifiés malgré des recherches dans les autres herbiers de l'époque. Parmi les plantes les plus faciles à reconnaître, on trouve une pensée violette et une fougère. Ces schémas de la partie « biologie » du manuscrit sont des versions plus fines de ceux présents dans la partie « pharmacologie ». Les zones manquantes ont été comblées par une multitude de détails improbables. En fait, la plupart de ces plantes semblent être des hybrides : des racines d'une espèce connectées à la tige et les feuilles d'une autre et finalement des fleurs provenant d'une troisième espèce.

Tournesols

Brumbaugh pensait qu'une des illustrations représentait un Helianthus annuus, le tournesol que nous connaissons de nos jours et qui provenait d'Amérique. Cette indication permettrait de situer avec plus de précision la date à laquelle a été fabriqué le manuscrit. Mais la ressemblance avec la plante réelle est limitée, surtout si la figure est comparée avec des espèces sauvages. De plus, l'échelle de l'esquisse n'étant pas connue, il est difficile d'affirmer qu'il s'agit bien d'un tournesol et non pas d'une espèce similaire de la vaste famille des Asteraceae (l'artichaut, la marguerite ou encore les pissenlits) qui est présente partout dans le monde.

Herbier astrologique

Les considérations astrologiques ont souvent joué un grand rôle dans la cueillette des herbes, la saignée et d'autres procédures médicales répandues à l'époque supposée de la rédaction du texte (voir, par exemple, les livres de Nicholas Culpeper). Cependant, à part les signes zodiacaux évidents et un schéma semblant représenter les planètes, personne n'a encore été capable d'interpréter les illustrations au moyen des traditions astrologiques connues (européennes ou autres).

Faux herbier de charlatan

Sergio Toresella, spécialiste italien des herbiers, a proposé que l'ouvrage serait une imitation de livre médical comprenant différentes sections (astrologie, botanique, balnéothérapie, etc.) et portant un texte volontairement mystérieux, utilisé par un charlatan pour impressionner sa clientèle. Il pense qu'il a été produit dans le Nord de l'Italie, peut-être la région de Venise.

Alchimie

Comparaison avec les livres d'alchimie

Les bassins et les tuyaux de la partie biologie semblent indiquer une relation avec l'alchimie, qui serait utile si le livre contenait des instructions concernant la préparation de composants médicaux. Cependant, les livres d'alchimie de cette période partagent le même langage pictural où les processus et matériaux sont représentés par des images spécifiques (aigle, crapaud, homme dans une tombe, couple au lit, etc.) ou des symboles textuels standards (cercle avec une croix, etc.). Aucun de ceux-ci n’apparaît de façon convaincante dans le manuscrit de Voynich.

Élixir de longue vie

Le manuscrit de Voynich pourrait être une recette médiévale pour créer la pierre philosophale, c’est-à-dire l'élixir de longue vie. Les liens alchimiques vulgaires (crapauds, aigle, etc.) n'ont pas de sens ici. Les représentations sont claires. Les fluides de jeunes vierges desquelles on récupère les « humeurs vitales », la concoction à base de plantes censées être mystérieuses, rares ou inconnues, et la position astrologique optimale concourent simultanément à la réussite de l'élixir de longue vie.

Herbier alchimique

Sergio Toresella, expert en herbiers anciens, montra que le manuscrit de Voynich pouvait être un herbier alchimique qui n'aurait rien à voir avec l'alchimie mais serait un pseudo herbier illustré par des images inventées par un docteur charlatan pour impressionner ses clients. Apparemment, une petite industrie familiale existait à cette époque, produisant ce genre de littérature quelque part au nord de l'Italie. Néanmoins ces livres sont assez différents du manuscrit de Voynich dans le style et le format et sont rédigés en langage courant.

Microscopes et télescopes

 
Ces trois pages extraites du manuscrit incluent un schéma qui semble de nature astronomique.

Un dessin circulaire dans la partie astronomique montre un objet de forme irrégulière avec des extensions courbées, dont certaines ont été interprétées comme des images de galaxie, visibles seulement à l'aide d'un télescope. D'autres dessins ont été interprétés comme représentant des cellules vues à travers un microscope. Cela suggérerait un travail plus moderne que les origines supposées du manuscrit ne pourraient le permettre. Cette ressemblance doit cependant être considérée avec une certaine circonspection : un examen attentif montre en effet que la partie centrale de cette « galaxie » ressemble plutôt à une flaque d'eau.

Hypothèses sur le langage

Plusieurs hypothèses ont été avancées concernant le « langage » utilisé par le manuscrit de Voynich.

Codage lettre-à-lettre

Selon cette hypothèse, le manuscrit de Voynich est un texte écrit dans une langue européenne, mais dont le sens a été rendu intentionnellement caché en le codant au moyen d'un chiffrement. Cet algorithme opère lettre par lettre, et produit un texte utilisant « l'alphabet » du manuscrit de Voynich.

C'est cette hypothèse de travail qui a été utilisée dans la plupart des tentatives de déchiffrement effectuées au XXe siècle, dont l'une a été conduite par le cryptologue William F. Friedman à la tête d'une équipe informelle de la NSA au début des années 1950.

 
Table utilisée pour le chiffre de Vigenère

Les chiffrements simples par substitutions peuvent être exclus car ils sont trop faciles à casser. Les efforts se sont donc portés sur des chiffrements polyalphabétiques, inventés par Alberti dans les années 1460. Le chiffre de Vigenère, qui fait partie de cette famille, aurait pu être utilisé et renforcé par l'utilisation de symboles nuls ou équivalents, le réarrangement de lettres, des fausses coupures de mot, etc.

Certaines personnes ont élaboré une théorie selon laquelle les voyelles avaient été supprimées avant le chiffrement. Plusieurs solutions de déchiffrement utilisant cette théorie ont été proposées, mais aucune n'a été largement acceptée : les textes ainsi déchiffrés dépendent de tant de conjectures que, en utilisant ces techniques, on pourrait reconstituer n'importe quel message à partir d'une chaîne de symboles pris au hasard.

Le principal argument en faveur de l'hypothèse du codage lettre-à-lettre est que l'utilisation d'un alphabet étrange par un auteur européen s'explique difficilement, sauf dans la volonté de masquer l'information. Effectivement, Roger Bacon connaissait les techniques de chiffrement, et la date estimée du manuscrit coïncide approximativement avec la naissance de la cryptologie en tant que discipline systématique.

Cependant, un chiffrement polyalphabétique devrait normalement détruire les caractéristiques statistiques « naturelles » observées dans le manuscrit de Voynich, telles que la loi de Zipf. De plus, bien que les chiffrements polyalphabétiques aient été inventés vers 1467, les variantes ne devinrent populaires qu'au XVIe siècle, c'est-à-dire après la date estimée du manuscrit de Voynich.

Chiffrement par dictionnaire

Selon cette théorie, les « mots » du manuscrit de Voynich seraient codés de telle sorte qu'il faille les retrouver grâce à un dictionnaire ou une table de chiffrement. Le principal indice concordant est que la structuration et la distribution statistique de ces mots sont similaires aux nombres romains. Ceux-ci seraient un choix naturel pour le code utilisé. Les livres codés ne sont cependant viables que pour de courts messages à cause de leur encombrement et leur utilisation peu commode : chaque écriture ou lecture d'un mot demande un parcours du répertoire. D'autres théories remettent en cause « l'évidence » du choix des nombres romains.

Chiffrement visuel

James Finn a proposé dans son livre Pandora's Hope (2004) que le manuscrit de Voynich serait en fait de l'hébreu visuellement codé. Une fois les lettres de Voynich transcrites correctement, avec EVA comme guide, beaucoup de mots peuvent être lus comme des mots hébreux qui se répètent avec des distorsions pour troubler le lecteur. Par exemple, le mot AIN du manuscrit est un mot hébreu pour « œil » et il apparaît aussi sous d'autres formes comme « aiin » ou « aiiin », pour donner l'impression qu'il s'agit de mots différents alors qu'en fait ils sont identiques. Un argument en faveur de cette méthode est qu'elle expliquerait le manque de succès des autres chercheurs basant leurs méthodes sur des approches plus mathématiques. L'argument principal contre l'hypothèse du chiffrement visuel est que cela induit une accablante charge de travail pour le déchiffrement du texte qui induit de multiples interprétations visuelles. Il serait difficile de séparer le sens du texte d'origine de son interprétation et de l'influence du « décrypteur ».

Stéganographie

Cette théorie met en avant l'hypothèse qu'une bonne partie du texte n'a aucun sens mais dissimule des informations cachées dans des détails passant inaperçus. Par exemple, la deuxième lettre de chaque mot ou le nombre de lettres de chaque ligne peuvent avoir une signification, le reste étant inutile. Cette technique nommée stéganographie est très ancienne et était décrite, entre autres, par Johannes Trithemius en 1499. Il fut aussi suggéré de déchiffrer le texte grâce à une grille de Cardan quelconque.

Cette théorie est complexe à prouver (on peut obtenir un résultat probant sans avoir trouvé la bonne méthode) mais aussi à réfuter, puisque ce genre de code peut être arbitrairement difficile à « casser ». Un argument contre cette hypothèse est que l'aspect « texte chiffré » de l'ensemble du manuscrit va à l'encontre de l'objectif premier de la stéganographie, à savoir cacher l'existence même du message secret.

D'autres ont suggéré que la signification du texte serait codée dans la longueur ou la forme du trait d'écriture. Des exemples existent d'une telle méthode contemporaine à cette époque, utilisant la forme des caractères (italique contre droit) pour cacher des informations. Cependant, après examen, le manuscrit de Voynich semble bien avoir été rédigé d'une écriture naturelle, influencée par les reliefs de la surface de vélin.

Langage naturel exotique

Le linguiste Jacques Guy a suggéré que le manuscrit de Voynich pouvait être un langage naturel exotique, écrit ordinairement avec un alphabet inventé. La structure des mots est en fait assez similaire aux langues de l'Orient et d'Asie centrale, principalement le sino-tibétain (chinois, tibétain et birman), l'austroasiatique (vietnamien, khmer, etc.) et peut-être aussi le tai (thaï, lao, etc.). Dans beaucoup de ces langages, les « mots » n'ont qu'une syllabe ; et les syllabes ont une structure plus riche, incluant des tons.

Cette théorie est historiquement vraisemblable. Bien que ces langues possédassent des manuscrits, ceux-ci étaient notoirement difficiles à comprendre par les Occidentaux ; ce qui motivait l'invention de plusieurs alphabets phonétiques. La plupart utilisaient les lettres latines mais quelquefois avec des nouveaux alphabets inventés. Bien que ces exemples connus soient bien postérieurs à la période supposée de l'origine du manuscrit de Voynich, l'histoire enregistre des centaines d'explorateurs et de missionnaires qui ont pu l'avoir écrit, même avant le voyage de Marco Polo au XIIIe siècle, mais plus particulièrement après que Vasco de Gama découvrit la route de l'Orient par la mer en 1499. L'auteur du manuscrit aurait pu être un natif d'Asie de l'est vivant en Europe, ou éduqué dans une mission européenne.

L'argument principal de cette théorie est qu'elle serait cohérente avec toutes les propriétés statistiques du texte du manuscrit de Voynich testées jusqu'à maintenant, incluant les mots doubles et triples (trouvés aussi fréquemment dans des textes chinois ou vietnamiens). Cela explique aussi le manque apparent de nombres et de traits caractéristiques de syntaxe occidentale (comme les articles et les copules), et les illustrations au graphisme général impénétrable. Un autre point concordant est la présence des deux grands symboles rouges de la première page, qui ont été comparés à un titre de livre façon chinoise, écrit de haut en bas et mal recopié. De même, l'apparente division de l'année en 360 degrés (plutôt que 365 jours), en groupes de 15 et partant des Poissons, est un trait relatif au calendrier agricole chinois (jie q`i).

L'argument principal des détracteurs de cette théorie est que personne (y compris des savants de l'Académie des sciences chinoise de Beijing) n'aurait trouvé d'exemple probant de symbolisme ou de science asiatique dans les illustrations du manuscrit.

Fin 2003, le polonais Zbigniew Banasik a proposé une traduction incomplète de la première page du manuscrit en postulant qu'il était écrit en langue mandchoue.

Langue polyglotte

Dans son livre Solution of the Voynich Manuscript: A liturgical Manual for the Endura Rite of the Cathari Heresy, the Cult of Isis (1987), Leo Levitov déclarait que le manuscrit était une transcription d'une « langue orale polyglotte » 16. Il la définit comme « un langage littéraire compréhensible pour les personnes qui ne comprenaient pas le latin mais qui pourraient lire ce langage ». Sa méthode de déchiffrement rassemble des séries de trois lettres pour former chaque syllabe et produire une série de syllabes formant un mélange de néerlandais médiéval, d'ancien français et de vieux haut-allemand.

Selon Levitov, le rite d'Endura n'était rien d'autre que l'assistance au suicide rituel pour les personnes considérées comme proches de leur fin, associé à la foi cathare (bien que la réalité de ce rite soit aussi remise en question). Il explique que les plantes chimériques ne sont pas là pour représenter une quelconque espèce florale, mais sont des symboles secrets de la foi. Les femmes dans les bassins à la tuyauterie complexe représentent le rituel lui-même, qui impliquait de se couper les veines pour laisser couler le sang dans un bain chaud. Les constellations, sans analogue céleste, représentent les étoiles du manteau d'Isis.

Cette théorie est mise en doute sur plusieurs points. Premièrement, la foi cathare est largement connue pour avoir été un gnosticisme chrétien mais jamais associé d'une quelconque façon à Isis. Deuxièmement, cette théorie place l'origine du livre au XIIe siècle ou au XIIIe siècle, donc très antérieure à ce que croient les adhérents de la théorie de Roger Bacon eux-mêmes. Troisièmement, le rite d'Endura implique un jeûne et non pas un acte d'automutilation comme se couper les veines. Levitov n'a proposé aucune preuve de sa théorie au-delà de sa traduction.

Langage construit

 
Le cryptologue américain William F. Friedman

La structure singulière des « mots » du manuscrit de Voynich a mené William F. Friedman et John Tiltman, indépendamment l'un de l'autre, à la conjecture que le texte serait le résultat de l'utilisation d'un langage inventé de toutes pièces, spécifiquement philosophique. Dans les langages de ce style, le vocabulaire est organisé selon un système de catégories, si bien qu'on peut déduire le sens général d'un mot à partir de sa séquence de lettres. Par exemple, dans la langue moderne Ro, bofo- est la catégorie des couleurs et tous les mots commençant par ce préfixe désignent en fait une couleur : ainsi rouge est bofoc et jaune est bofof. Il s'agit ici d'une version poussée à l'extrême de certaines méthodes de classification des livres utilisées par les bibliothèques et qui disent, P pour langage et littérature, PA pour langue grecque et latin, PC pour les langues romanes

Ce concept est assez ancien, comme l'atteste Philosophical Language de John Wilkins (1668). Dans la plupart des exemples connus, les catégories sont subdivisées par ajout de suffixes. En conséquence, un texte lié à un thème particulier contiendrait beaucoup de mots comportant des préfixes similaires ou communs. Par exemple, les noms de toutes les plantes commenceraient par le même préfixe et il en irait de même pour les maladies, etc. Cette caractéristique pourrait expliquer la nature répétitive du texte du manuscrit. Cependant, personne n'a été en mesure d'établir des correspondances entre des significations évidentes ou plausibles et certains préfixes ou suffixes du manuscrit de Voynich. De plus, les exemples de langages philosophiques connus sont postérieurs au manuscrit, vers le XVIIe siècle.

Tromperie

Les caractéristiques étranges du texte du manuscrit de Voynich (comme le doublement ou le triplement de mots) et le contenu suspect de ses illustrations (comme les plantes chimériques) ont fait penser que ce manuscrit était peut-être une escroquerie.

En 2003, l'informaticien Gordon Rugg montra qu'un texte comparable au manuscrit de Voynich pouvait être produit en utilisant une table de préfixes, radicaux et suffixes de mots, qui seraient sélectionnés et combinés au moyen d'un cache de papier perforé. Ce dernier système, connu sous le nom de grille de Cardan, fut inventé vers 1550 comme outil de chiffrement. Malgré tout, les textes générés par la méthode de Gordon Rugg n'ont, ni les mêmes mots, ni les fréquences du manuscrit de Voynich ; la ressemblance est visuelle, non quantitative. Mais depuis, on est en mesure de produire un galimatias ressemblant à de l'anglais (ou n'importe quelle autre langue) dans des proportions analogues au manuscrit de Voynich.

Même si Gordon Rugg n'a pas prouvé de manière indiscutable que le texte était faux, il a prouvé que les techniques de l'époque, permettait à des personnes ayant une culture mathématique, de forger un texte ayant certaines des propriétés statistiques du manuscrit en un temps raisonnable (deux à quatre mois). Edward Kelley et John Dee, les auteurs probables de l'arnaque, avaient par ailleurs inventé ensemble l'énochien, la langue des anges et son propre alphabet. Edward Kelley prétendait pouvoir parler aux anges au travers d'un miroir en obsidienne polie, ce qui en fait un spécialiste de ce genre d'arnaque. Mais rien ne prouve que John Dee ait sciemment participé aux supercheries. Le livre fut vendu pour 600 ducats (à peu près 50 000 € actuels) à l'empereur Rodolphe II.

Le fait qu'aucun linguiste et aucun cryptographe n'ait jamais trouvé le code du livre semble pencher pour l'hypothèse de l'arnaque. Selon Gordon Rugg, il s'agit de l'hypothèse la plus difficile à admettre pour les chercheurs d'énigme, et la plus rapidement écartée dans toutes les études qui traitent de ce manuscrit.

Influence sur la culture populaire

Un certain nombre d'éléments de la culture populaire semblent avoir été influencés, en partie au moins, par le manuscrit de Voynich.

  • Le « très dangereux » grimoire Necronomicon apparaît dans le mythe de Cthulhu de H. P. Lovecraft. Alors que vraisemblablement Lovecraft a créé le Necronomicon sans connaître le manuscrit de Voynich, Colin Wilson a publié une nouvelle en 1969 appelée The Return of the Lloigor (Le retour du Lloigor), dans Tales of the Cthulhu Mythos (Contes du Mythe de Cthulhu) de la maison d'édition Arkham's House, où un personnage découvre que le manuscrit de Voynich est une copie partielle du grimoire mortel. Depuis, le Necronomicon de la fiction a été assimilé de façon récurrente à cette énigme réelle par d'autres auteurs.
  • L'intrigue du roman de fantasy de John Bellairs publié en 1969, The Face in the Frost, implique un grimoire apparemment indéchiffrable basé sur le manuscrit de Voynich.
  • Le compositeur contemporain Hanspeter Kyburz a écrit une pièce pour orchestre basée sur le manuscrit de Voynich, le lisant comme une partition musicale.
  • Dans le roman Indiana Jones et la pierre philosophale de Max McCoy, le célèbre archéologue découvre le secret de l'alchimie dans les pages du manuscrit de Voynich.
  • L'intrigue de Il Romanzo Di Nostradamus écrit par Valerio Evangelisti met en scène le manuscrit de Voynich comme un travail de magie noire, contre lequel l'astrologue français Nostradamus luttera toute sa vie.
  • Dan Simmons mentionne le manuscrit de Voynich dans Olympos (p. 486), le décrivant comme « un singulier et intéressant manuscrit acheté par Rudolph II le saint Empereur Romain, en 1586 ».
  • Dans le jeu vidéo Les Chevaliers de Baphomet : le Manuscrit de Voynich, le manuscrit de Voynich est traduit par un hacker qui se fait alors assassiner par des neo-templiers pour protéger les informations contenues, à savoir la localisation d'endroits sur terre où l'on trouverait de « l'énergie géomancienne ».
  • Dans le roman Manuscrit MS 408 de Thierry Maugenest (Éditions Liana Levi), le manuscrit de Voynich est considéré comme un écrit de Roger Bacon qui, une fois décrypté, fait perdre la vie à son lecteur du fait des révélations sur le sens de la vie qu'il contient.
  • Dans le roman Le Livre du magicien de Paul C. Doherty (éditions 10/18, collection Grands Détectives, série « Hugh Corbett »), un livre écrit en langage codé par Roger Bacon est étudié conjointement par des spécialistes anglais et français. L'auteur précise en postface qu'il s'agit sans doute du manuscrit de Voynich.
  • Le mystérieux manuscrit de Rambaldi qui suscite les convoitises des protagonistes de la série télévisée Alias est probablement inspiré du manuscrit de Voynich.
  • Dans sa bande dessinée xkcd, Randall Munroe propose un sens au manuscrit dans l'épisode Voynich Manuscript du 5 juin 2009.
  • Michael Cordy dans son roman « La Source » base son intrigue sur les secrets que renferme la traduction du manuscrit de Voynich.

 

 

14 mai 2012

les yakuzas..........

 

Les principales familles Yakuza

 


On dénombre actuellement plus de 87 000 yakuza. Leur nombre a beaucoup baissé suite à une loi antigang votée en 1992 par le gouvernement japonais, afin de faire disparaitre les syndicats du crime. Leur nombre a ainsi diminué, mais sans pour autant disparaître. Ils restent ainsi la plus grande organisation de crimes organisés du monde. Leur effectifs sont concentrés dans 4 familles principales :
 
Yamaguchi-gumi
 
Créée en 1915, c'est la plus grande famille yakuza, avec plus de 39 000 membres, répartis dans 750 clans, soit 45% de l'effectif total. En dépit de plus d'une décennie de répression policière, le poids de cette famille n'a cessé de croître. Le Yamaguchi-gumi a son quartier général à Kobe, mais il est actif à travers tout leJapon, et mène également des opérations en Asie et aux Etats-Unis. Son oyabun actuel, Shinobu Tsukasa (de son vrai nom, Kenichi Shinoda), mène une politique expansionniste, il a fait de nombreuses incursions àTokyo, qui ne fait pourtant pas partie traditionnellement des territoires du Yamaguchi-gumi.
 
Sumiyoshi-rengo
 
C'est la seconde organisation la plus importante, avec 10 000 membres répartis dans 177 clans. Le Sumiyoshi-kai, comme on l'appelle parfois, est une confédération de plus petits groupes. Son chef est Shigeo Nishiguchi . Structurellement, le Sumiyoshi-kai diffère de son rival principal, le Yamaguchi-gumi. Il fonctionne comme une fédération, avec une chaîne de la commande plus lâche et bien que Nishiguchi soit toujours le parrain suprême, il partage ses pouvoirs avec plusieurs autres personnes.
Inagawa-kaï
 
C'est le troisième plus grand groupe yakuza au Japon, avec approximativement 7 400 membres et 313 clans. Il est basé dans la région de Tokyo Yokohama, et c'est l'un des premiers organismes de yakuza à s'être lancé dans le marché hors du Japon. Son chef actuel est Kakuji Inagawa.
 
Tao Yuai Jigyo Kummiai
 
Hondé par Hisayuki Machii (1923-2002) en 1948, ce clan est rapidement devenu un des plus influent de Tokyo. Il compterai 6 clans et plus de 1.000 membres, sa particularité étant d'être composé d'une majorité de yakuza d'origine coréenne. Son chef actuel est Satoru Nomura.

L'admission dans un clan Yakuza

 

Pour être admis dans un clan, il faut faire ses preuves, par contre la nationalité n'a aucune importance, il faut juste prouver son attachement aux traditions et à la famille. Souvent il s'agit de livrer de la drogue ou de faire une commission risquée, plus rarement d'éliminer un ennemi du clan.

Comme dans la plupart des organisations de la pègre, les yakuza ont mis au point une cérémonie d'admission des nouvelles recrues. Ce rituel d’entrée est très cérémonieux : il s’agit d’une réception dont la date est fixée en accord avec le calendrier lunaire. Tous les participants sont vêtus de kimono, et placés suivant un ordre établi, dans le silence le plus complet. La cérémonie se passe dans une salle traditionnelle, où sont entreposés un autel shintoïste et une table basse avec des cadeaux. L'Oyabun et le futur membre sont agenouillés l'un à coté de l'autre en face de témoins (Azukarinin), et préparent du sake mélangé à du sel et des écailles de poisson, puis ils versent le liquide dans des coupes. Celle de l'Oyabun est remplie entièrement, afin de respecter son statut. Le saké symbolise ici les liens du sang. Ils boivent ensuite une gorgée, s'échangent leurs coupes, et boivent à nouveau. Le nouveau Kobun scelle de cette manière son appartenance à la famille et à son Oyabun, il garde sa coupe (nommée Oyako Sakazuki), elle est le symbole de sa fidélité.

Si un yakuza rend son Oyako Sakazuki à son chef, il rompt ses liens avec sa famille. Par la suite, l'Oyabun fait un discours rappelant les principes des yakuza, la fidélité et l'obéissance aveugle. Le rituel se clot par la rupture du silence, où tous les participants crient en cœur « Omedo Gozaimasu ».

L'organisation d'un clan Yakuza

 
Les yakuza ont une structure organisé en familles (ikka). Ils ont adopté la structure hiérarchique traditionnelle de la société japonaise, pyramidale, mais aussi familiale, bien que les membres ne soient pas liés par le sang. Chaque « famille » possède un patriarche, l’Oyabun (littéralement « le père »). Chaque homme accepté chez les yakuza doit accepter ce rapport Oyabun/Kobun, en promettant la fidélité inconditionnelle et l'obéissance à son patron.

 

L'Oyabun, en temps que bon père, est obligé de fournir la protection et les bons conseils à ses enfants. Chacun des deux protagonistes respecte le code du « jingi » (justice et devoir). Chaque kobun peut à son tour devenir « parrain » quand il le souhaite, tout en gardant son affiliation avec son propre oyabun, et ainsi agrandir l'organisation mère. Le plus proche conseiller de l'oyabun est le Saïko-komon , c'est un poste administratif qui s'occupe de l'état-major (avocats, comptables, etc.). Le saikō-komon dirige ses propres secteurs. Il commande ses propres subordonnés, y compris des conseillers, comptables ou avocats. Juste en dessous se trouve le Waka-gashira, c'est le numéro deux de la « famille », il est sous les ordres directs de l’Oyabun. Son « petit frère », le Shatei-gashira, est de même rang, mais inférieur en autorité. Il est un relais entre les rangs inférieurs et le numéro deux du clan. Les rangs intermédiaires sont composés des Kyodaï (les « grands frères »), et le bas de la hiérarchie par les Shateï (petits frères).En dehors de la famille, le kumi-in (l'homme engagé) est un exécutant qui pourra peut-être intégré au clan s'il s'en montre digne.

 

Les yakuza d'aujourd'hui viennent de milieux très variés. Les récits les plus romanesques racontent que les yakuza recueillent les fils abandonnés ou chassés par leurs parents. Ils sont souvent recrutés par un clan dès le lycée, une majorité dans la communauté coréenne, peut être à cause de la véritable ségrégation dont elle est victime auJapon. La pègre ne se cantonne donc pas qu'aux seuls japonais pour recruter des hommes, elle accepte toutes des origines, ne se fiant qu'aux compétences des individus. En effet, les yakuza se composent habituellement d'hommes très pointus, adroits, intelligents, car le processus pour obtenir un poste dans l'organisation, est très concurrentiel. Le milieu japonais est entièrement constitué d'hommes, et il n'y a habituellement aucune femme impliquée, excepté l'épouse de l'Oyabun qui s'appelle le «Kami-san». Quand le chef du Yamaguchi-gumi a été abattu vers la fin des années 90, son épouse lui a succédé pendant une courte période.

 

Histoire des Yakuzas de l'ère Meiji à nos jours

 

 
Le statut et les activités des yakuza vont progressivement évoluer, en parallèle des bouleversements politiques et de la structure japonaise. L’entrée dans l’ère moderne, avec l’ère Meiji(1868) va symboliser le renouveau des yakuza, qui vont étendre leur pouvoir sur toute la société. Ils vont profiter du changement de politique pour tisser des liens avec le gouvernement et intensifier les activités des Tekiya, grâce à des couvertures légales (autorisées par les liens tissés avec le gouvernement en grande partie) qui leur assurent une totale légalité de la partie émergée de leurs activités. De plus, la pratique de recrutement va s’intensifier grandement, fournissant aux organisations de plus en plus de main d’œuvre permettant d’étendre leurs pouvoirs. Du fait de l’importance grandissante des Tekiya, les trafics s’intensifient, on assiste au développement du marché noir et du commerce du sexe.

À la fin du XIXéme siècle et au début du XXème siècle, les liens entre yakuza et politique vont encore s’accentuer, poussés par l’ouverture du pays vers l’occident. Les yakuza demeurant très attachés aux traditions, vont refuser tous contacts et actions bienveillantes à l’égard des Européens et des Américains. Ils organisent des actes terroristes visant des personnages politiques favorables à une ouverture du pays, deux premiers ministres et deux ministres des finances, entre autres, seront ainsi assassinés.

 

Dans les années1930, les yakuza bénéficient d’une grande liberté, grâce à leur rapprochement idéologique avec la droite ultranationaliste, très proche du pouvoir à l’époque.

Suite à la défaite lors de laSeconde Guerre Mondiale, les mafias étrangères essayèrent de s'installer au Japon, notamment la pègre coréenne et taiwanaise, et tentèrent de prendre le contrôle des marchés noirs. On appela ses nouveaux arrivants les Daisangokujin. Ils agrandirent rapidement leur territoire, car les forces de police avaient été affaiblies suite à un purge effectuée par les forces d’occupation. Cette situation fut un tremplin décisif pour l’organisation yakuza. Avec l’assentiment du pouvoir, elle fut utilisée afin de lutter contre ces mafias, et également comme briseuse de grève. Elle a aussi profité du fleurissement du marché noir dans un Japon ravagé par la guerre et privé de tout. Le pouvoir des yakuza va donc se faire double : d’un côté ils bénéficient dans l’ombre de l’appui des hommes politiques et de la police, et sont en plus nécessaires à la société d’après guerre, le marché noir restant le seul moyen de survie pour la majorité des Japonais. La mafia japonaise devient donc un des piliers du Japon, avec l'assentiment des forces d’occupations, qui voyaient en elle une « force régulatrice ».

 


L'après-guerre voit également l'apparition d'une nouvelle criminalité, en parallèle de la pègre traditionnelle datant d’avant-guerre, et ayant encore une partie de ses traditions. Naissant en pleine crise sociale, le groupe des Gurentai est constitué de membres plus jeunes, plus violents, c'est une criminalité moins organisée. Ils avaient pour spécialités le trafic d’amphétamines et la prostitution, ou la pornographie. Ce groupe est progressivement absorbé par des gangs plus importants, pour finalement former les grands familles qui sont encore aujourd'hui en place, comme les Yamaguchi-gumi, ou les Inagawa-kai.
Entre 1958 et 1963, les yakuza accroissent leurs effectifs de 150% pour atteindre son apogée un total d’environ 184 000 yakuza, répartis dans 126 gangs. L’organisation compte alors plus de membres que l’armée japonaise elle-même. Des clans se forment et des guerres éclatent basées sur le partage de territoire. Un homme du nom de Yoshio Kodama amènera la paix entre les gangs. C'est le « Al Capone » japonais, il souhaitait créer une alliance entre les différents gangs, pour n'en former qu'un seul et unique, tout puissant.

 


Cette situation est remise en cause à la fin des années 90 par le gouvernement japonais, qui fait voter une loi antigang le 1er mars 1992, et la loi antiblanchiment en 1993, ayant pour but de faire disparaître les syndicats du crime. Le nombre des yakuza a fortement diminué, mais sans pour autant disparaître. Les effectifs sont aujourd'hui estimé à 87000 membres.
 

Les origines des Yakuza: de l'ère Eido à l'ère Meiji

 

En dépit de leur notoriété au Japon moderne, l'origine précise des yakuza encore aujourd’hui sujet à controverse.


La première hypothèse historique possible serait qu’ils sont les descendants des Kabuki-mono ou Hamamoto yakko, apparus dès le XVII. Il n’y a pas de lien immédiat avec le théâtre, mais le mot « Kabuki » signifie être extravagant, excentrique. D’où l’idée d’un personnage qui ne se plie pas à la règle et qui se manifeste. Le groupe des Kabuki-mono réunissaient l’ère Tokugawa environ 500 000 personnes, toutes serviteurs du Shogun en tant que hatamoto, et c'est pourquoi ils sont également connus comme hatamoto-yakko (les domestiques du shogun).


Mais la Paix des Tokugawa les laissa sans travail, et de nombreux membres se convertirent au banditisme, pillant villes et villages à travers l’archipel. Ils prirent l’habitude de terroriser les populations, de semer le trouble, voire de tuer des citoyens pour le plaisir, d’où leur nom de « Kabuki-mono » (les « fou »). On les appelleraient également aujourd’hui des rônins.
On pouvait distinguer les Kabuki-mono par leur mode d'habillement particulier, leurs coupes de cheveux, la longue épée qu’ils portaient et leur mauvais comportement général.


Il n’existe néanmoins, aucune preuve tangible que le groupe Hatamoto-Yakko soit bien l’ancêtre des yakuza. Les yakuza eux mêmes défendent une autre hypothèse: ils affirment descendre des Machi-Yokko (« les serviteurs des villes »). Dans le courant du XVème siècle, les ancêtres des yakuza se seraient ainsi rassemblés pour créer des associations de défense pour se protéger des "Kabuki-mono" et de leurs divers méfaits. Ils vont ainsi devenir des Machi-yako, que l’on pourrait présenter comme étant des défenseurs des opprimés. Ce groupe va peu à peu se diviser en deux castes distinctes :


les Bakuto (joueurs professionnels) qui travaillaient dans les villes, et contrôlaient le monde des jeux de hasard, très en vogue à l’époque (c’est encore aujourd’hui une des activités les plus lucratives des yakuza)


les Tekiya (porteurs et camelots) qui travaillaient sur les routes.


À l'origine, le recrutement des membres de ces deux groupes se faisait dans les mêmes milieux (paysans sans terres, voyous). Chaque groupe une fois constitué, s'attachait un territoire fixe et restreint. Comme la mafia italienne, les yakuza sont organisées en familles selon une hiérarchie très stricte. Toutefois, cette hiérarchie est accentuée par le système de oyabun-kobun (litt. père-enfant), l'Oyabun fournissant conseils, protection et secours contre loyauté et services du Kobun.


Dès 1603, certains rônins, samouraïs en rupture de ban mis au chômage par la Paix des Tokugawa qui durera 250 ans, rejoignent ces deux groupes. Néanmoins, bien que se proclamant défenseurs de la veuve et de l’orphelin, ils ne défendent la plupart du temps que leurs propres intérêts, et vivent de brigandages.


C’est véritablement au début du dix-huitième siècle que voient le jour, dans les grands centres urbains d'Osaka et d'Edo (ancien nom de la ville de Tokyo), les organisations yakuza sous la houlette de chefs de bande.


Les groupes yakuza sont également constitués de hinin (non-humains) et de eta (pleins de souillure) qui, dans la hiérarchie sociale, sont derrière les samouraïs, les artisans et les marchands. Les hinin regroupent les gens du spectacle, les gardiens de prison, les bourreaux, etc. ; quant aux eta, ils sont essentiellement constitués par ceux dont le métier est lié à l'abattage d'animaux. D'ailleurs, l'origine de leur discrimination se trouve sans doute dans la religion shintô et dans le bouddhisme qui considèrent comme une souillure toute occupation liée à la mort et au sang.


Bien que « libérés » en 1871 lors de la restauration de Meiji, ces burakumin (littéralement gens du hameau) ont toujours souffert de multiples discriminations de caste, principalement à l'emploi et au mariage. Cet état de fait perdure encore de nos jours et contribue encore à fournir les rangs des yakuza. Les burakumin représente 70% en effet des membres du Yamaguchi-gumi, le plus grand clan yakuza.
 

les tatouages Yakuza

 


Les tatouages représentent une partie importante des coutumes Yakuza. Les membres de la pègre font, en effet, tatouer pratiquement l’intégralité de leur corps. La longueur de l'intervention, qui s’élève en moyenne à une centaine d’heures, prouve la capacité des Yakuza à supporter la souffrance. le rituel du tatouage est donc très douloureux, car il se fait encore de manière traditionnelle, l'encre est insérée sous la peau à l'aide d'outils non électriques, des faisceaux d'aiguilles fixés sur un manche en bambou ou plus récemment en acier inoxydable (donc stérilisable), fabriqués à la main. Le procédé est onéreux et douloureux, et peux prendre des années pour être accompli dans son intégralité. L’origine de cette pratique remonte également aux Bakuto. Ceux-ci avaient pour habitude de tatouer un cercle noir autour de leur bras à la suite de chaque crime commis. Cette coutume marque en outre la volonté des malfrats de se distinguer du reste de la population nippone, et d'occuper une place à part dans la société.

le Yubitsume

 

La pratique de l’auto-ablation du petit doigt ou de l’annulaire (le Yubitsume ou Otoshimae) est utilisée par les Yakuza pour "présenter des excuses" à leur Oyabun. Il s’agit d’un acte qui a pour objet de laver une erreur ou le manquement à devoir. Il arrive aussi que le Yubitsume soit employé par des Yakuza afin de sauver la vie de l’un de leurs enfants. Le Yakuza fautif coupe lui-même son auriculaire : soit en présence de l’offensé, à qui il remet alors l’auriculaire dans un petit linge blanc, soit seul, à son domicile, et il l’envoie alors à l’Oyabun. La faute lavée, si le Yakuza commet une nouvelle erreur, il répète l’opération avec l’annulaire et ainsi de suite. Il est donc possible de voir des membres de la pègre nippone amputés de plusieurs doigts. Cette pratique remonte aux Bakuto. Un joueur professionnel qui ne pouvait s’acquitter d’une dette, pratiquait l’auto-ablation de l’auriculaire. Le malfrat ainsi devenu vulnérable, ne pouvait plus exercer aussi habilement ses activités, ni se défendre. En outre, le jeu étant interdit, il était facile pour les autorités de repérer les joueurs.

Aujourd’hui, la pratique du Yubitsume a évolué. Depuis les années 80, et surtout depuis la loi antigang de 1992, le nombre de ces actes tend à diminuer. En outre, de plus en plus de Yakuza ont recours à la chirurgie plastique pour se faire greffer des doigts artificiels. La décision s’explique par leur volonté d’être plus discret, notamment lors de déplacements à l’étranger, où les douanes sont vigilantes. Certains Yakuza «repentis» ont également recours à cette chirurgie afin de recommencer une nouvelle vie et d'éviter que le passé soitun trop lourd fardeau ou un obstacle à leur future carrière dans le monde légal.

le code d'honneur du Yakuza

 

L’intégration de rônins au XVe siècle a apporté un certain nombres de règles aux yakuza, à l’image du Bushidô chez les Samouraïs. Cette ligne de conduite, le Ninkyôdô (la voie chevaleresque), contient 9 règles :


1. Tu n'offenseras pas les bons citoyens.
2. Tu ne prendras pas la femme du voisin
3. Tu ne voleras pas l'organisation
4. Tu ne te drogueras pas
5. Tu devras obéissance à ton supérieur
6. Tu accepteras de mourir pour le père ou de faire de la prison pour lui
7. Tu ne devras parler du groupe à quiconque
8. En prison tu ne diras rien
9. Il n'est pas permis de tuer un katagari (personne ne faisant pas partie de la pègre)

On notera que la règle 9 n'est pas souvent appliquée, et que peu de clans suivent encore cette éthique, et les traditions en général. Enfreidre ce code entraîne des sanctions, dont la plus célèbre est de se couper une phalande de doigt, comme ce yakusa en photo.
 

Les Yakuza et Fukushima

 
 
 
L'accident de la centrale de Fukushima qui a frappé le Japon le 11 mars 2011 a profité à certains et notamment aux yakuza. La mafia japonaise a en effet procurée de la main d’œuvre à bas prix recrutée parmi les SDF et les marginaux pour travailler sur la centrale. Au passage, les mafieux prenaient leur commission.
 
En effet, les yakuzas trempaient dans le maquillage de contrats d’intérim en contrats de sous-traitance : « Entre collègues, on parlait souvent des interventions des yakuzas dans l’embauche des ouvriers » raconte un ancien ouvrier de la centrale accidentée qui habite dans la préfecture de Fukushima. « C’est sûr, les histoires de ce genre se sont multipliées après le désastre du 11 mars : on disait que tel syndicat était impliqué ici, et tel autre là. »
 
Cet ouvrier raconte qu’il touchait chaque jour 11 000 Yens de salaire plus 5 000 Yens en primes de risque. Certains de ses collègues dans la région du Kansai (au centre de l’île de Honshū) touchaient jusqu’à 30 000 voire 40 000 Yens (3 à 4 000 €) par jour.
 
La participation des syndicats du crime à l’embauche des ouvriers n’est pas une nouveauté. « Beaucoup des ouvriers de la centrale de Fukushima étaient liés aux gangsters des années 1960 et 1970 » raconte un ancien employé de TEPCO, qui a travaillé dans la centrale de Fukushima à une époque.
 
Les syndicats du crime envoyaient les ouvriers. Certain d’entre eux étaient eux-mêmes des gangsters, selon cet ancien employé. TEPCO et ses principaux sous-traitants publiaient des mises en garde pour la forme, mais ils faisaient mine de ne pas voir ce trafic parce qu’ils avaient toujours grand besoin de cette main d’œuvre.
 
Un homme de 63 ans qui habite à Takahama dans la préfecture de Fukui, raconte qu’un chef de chantier lui a dit, il y a trois ans de cela, « Ce n’est plus la peine de venir à partir de demain. »
 
Il venait de perdre son job à la centrale nucléaire de Mihama parce qu’un contrôle médical venait de montrer que son taux sanguin de globules blancs augmentait. Cela faisait quinze ans qu’il travaillait dans les centrales. Comme les autres, il était passé d’une centrale à l’autre au gré des grandes inspections des centrales, qui génèrent toujours d’alléchantes opportunités d’emploi dans le nettoyage et la réparation.
 
Outre ses intérims à la centrale de Mihama, l’homme était également passé par les centrales de Ōi et de Fukushima n°1 grâce aux bons offices de ses relations.
 
Il y avait effectué des soudures sur des tuyautages et des resserrages de boulons à l’intérieur des bâtiments des réacteurs, où l’humidité est importante et où la température dépasse les 40°. Parce qu’il transpirait tout le temps, il enlevait parfois son masque et ses équipements de protection.
 
Un jour, alors qu’il travaillait sur l’enceinte de confinement d’un réacteur (un endroit où les taux de radiations sont élevés), un outil a déchiré et crevé son gant en caoutchouc. Pris de panique, il a couru hors de l’enceinte et a passé une demi-heure à se laver les mains et les ongles.
 
Une autre fois, il s’est mis à saigner d’une égratignure à la tête. On lui a payé un traitement médical, mais aucun compte-rendu d’accident industriel n’a jamais été établi. Il saigne de plus en plus souvent du nez quand il se mouche.
 
L’homme dit avoir touché de 10 000 à 20 000 Yens d’émoluments journaliers. La plus grosse somme qu’il ait gagnée en une année n’a été que 3 millions de Yens (30 000 €). Il n’a touché aucune prime de licenciement quand il a perdu son job, pas plus qu’il n’a eu droit au chômage. Il a cherché un autre boulot mais n’en a pas trouvé.
 
Les syndicats du crime et les trafics illégaux s’agglutinent aux centrales nucléaires où les ouvriers triment dans des conditions dures. Mais le problème ne se limite pas à cela.
 
« Le bidonnage des contrats d’intérim en contrats de sous-traitance gangrène les centrales nucléaires du Japon tout entier parce que les sociétés de production électrique, pour économiser de l’argent sur la main d’œuvre, ferment les yeux sur tous ces trafics » explique Masahiko Yamamoto, un ancien ouvrier de 54 ans de la centrale de Tsuruga dans la préfecture de Fukui qui milite aujourd’hui contre l’énergie nucléaire.
 
 
 
« Nous avons appelé nos employeurs à se conformer à la loi et à couper leurs liens avec les syndicats du crime », rétorque un représentant de la Kansai Electric Power Company, qui gère la centrale de Ōi. « Nous regrettons fortement qu’un cas de non-conformité ait été découvert. Nous renouvelons notre appel à respecter les règles. »
 
L’ancien ouvrier de 63 ans de Takahama était resté disert pendant l’interview qu’il a donnée aux journalistes du Asahi Shimbun. Mais il a brusquement haussé le ton quand ils lui ont demandé ce qu’il pensait de sa longue carrière d’ouvrier du nucléaire : « Nous, les ouvriers de base, nous avons été les vrais fournisseurs d’énergie du Japon. Mais je pense différemment aujourd’hui. On ne devrait pas travailler dans les centrales nucléaires. On vous y exploite puis on vous jette ». Il jure, mais un peu tard, qu’on ne l’y prendra plus. Mais sa vie professionnelle est finie.
 
Autre technique utilisée par les Yakuza : contracter, sous de faux noms, des prêts gratuits accordés aux victimes du séisme. Les sommes sont utilisées pour la réouverture de sex-shops, de clubs... Selon un rapport de la police nippone, quelque 35 millions de yens (330 047 euros) ont été illégalement perçus par les Yakuza. Seulement un quart des dossiers suspects ont été examinés à ce jour.
 
Les retombées de césium et d’iode radioactifs ne sont pas les seules que le Japon va devoir nettoyer après l’accident de Fukushima. Et le fait que de tels articles paraissent dans le très sérieux Asahi Shimbun montre que les Japonais n’ont plus l’intention de détourner le regard des pratiques douteuses. Les Yakuza trouveront bien un autre moyen de s’enrichir

Les Yakuzas à Taiwan

 
 
 
Taiwan qui a été une colonie japonaise pendant 40 ans est située à 1100 km du Japon et exerce une grande attraction sur les Yakuzas. Elle fut la première destination du « tourisme sexuel » organisé par les japonais. Taiwan est par ailleurs une des plaques tournantes préférées des yakuzas pour le trafic de drogue, d’armes et d’émigrants clandestins. Les Yakuzas ont également beaucoup investis dans l’immobilier.
 
Les Yakuzas se sont lancés à Taiwan dans la production massive de méthamphétamine dans les années 80. Les Yakuzas pour le trafic de drogue et la contrebande se sont alliés à des triades locales et notamment à la plus puissante de l’île, le gang du bambou uni dont les effectifs sont estimés à 10.000 hommes. Au deuxième rang des triades de l’île vient le gang des Quatres Mers.
 
A eux deux ces triades contrôlent l’essentiel de la prostitution, du jeu et des rackets de l’île. Ces triades sont souvent en lien avec les services secrets taiwanais et bénéficient de protections au plus haut niveau.
 
Les Yakuzas conclurent donc des alliances avec ces triades, les membre du bambou uni sont ainsi liés par un pacte aux yakuzas du Yamaguchi-gumi. Ensembles, triades taiwanaises et yakuzas japonais firent front commun pour attaquer l’immense marché de la chine continentale avec les succès que l’on connaît, à Shanghai notamment.
 

Yakuza et mafia russe

 
 
 
Aucun événement n’a autant modifié la face du crime international que l’émergence de la mafia russe. Des ruines de l’empire soviétique a jailli une classe de criminels puissants, comptant plusieurs milliers de gangs. Ces derniers se sont étendus dans le monde entier en un temps record. De nombreux gangs ethniques ont suivi les russes (Georgiens, Tchétchènes, Ukrainiens…) et ces gangs sont souvent pilotés par d’anciens membres du KGB ou de la Police.
 
La Russie et le Japon sont des voisins distants, essentiellement à cause du problème des îles Kouriles. Toutefois le commerce entre les deux pays se développe et la criminalité aussi. Ainsi des voitures volées et des biens de consommation entrent en Russie, tandis que des armes, des femmes et des produits de la mer volés vont vers le Japon.
 
La plupart des trafics se font au large de Vladivostock. Des dizaine de milliers de voitures japonaises ont ainsi été revendues là-bas. De leur côté, des milliers de femmes russes se sont retrouvées sur le marché du sexe au Japon ces vingt dernières années. Et cela avec la complicité de la police japonaise le plus souvent.
 
Travailler avec les Russes peut cependant être dangereux, comme l’a appris à ses dépens un parrain du Sumiyoshi-kai en 1994. Patron d’une entreprise de commerce des produits de la mer, il fut assassiné lors d’un voyage d’affaires à Sakhaline, grande île russe située au nord du Japon. Mais cela n’a pas stoppé les relations fructueuses entre yakuzas et mafieux russes. On note toutefois une tension ces dernières années en raisons de conflits d’intérêts…iront nous vers une guerre mafieuse ?
 

Les Yakuzas en France

 

Les Yakuzas, comme tous les japonais, adorent la France, sa gastronomie, sa mode. Un commissaire de police japonais en visite en France dans les années 70 fut sidéré de constater la présence de dirigeants du Yamaguchi-gumi, dont on peut voir des membres en photo. En 1988, une émission de la télévision française invita les parrains de deux gangs du Yamaguchi-gumi sur son plateau, devant 3,5 millions de téléspectateurs. Masaru Fujii du Fujii-gumi expliqua lors de cette émission leur rôle : « Nous essayons d’enseigner l’esprit japonais à notre peuple. Nous brisons les grèves et nous organisons des manifestations pour contrer les gauchistes ».
 
De nombreux parrains yakuza passent depuis des décennies leurs vacances en France, parfois en famille. C’est dans ce cadre que certains eurent l’idée de développer le trafic d’oeuvres d’arts, notamment de tableaux. Au milieu des années 80, le marché des œuvres d’arts volées s’était considérablement développé au Japon. Non seulement les gens étaient riches et aimaient les artistes, mais, selon la loi nippone, il était presque impossible de remettre la main sur les objets volés.
 
Mais l’art n’est pas la seule chose qui intéresse les yakuzas en France. En avril 1992 à Paris, les autorités mirent fin aux activités d’une filière sophistiquée de blanchiment d’argent. En six ans, 75 millions de dollars en liquide avaient été clandestinement importés en France pour acheter des produits de luxe. Chaque jour, les gangsters envoyaient des étudiants japonais, voire chinois ou vietnamiens, faire les boutiques dans les beaux quartiers pour y acheter des sacs à main ou des vêtements de chez Hermès, Vuitton, Chanel et Lancel. Ces clients détenaient des liasses de billets de cinq cents francs que les Yakuzas avaient retirés dans des banques au Luxembourg ou en Suisse. Par l’intermédiaire d’une société écran, le gang exportait alors ces biens au Japon où il les revendait à faible perte, ce qui leur permettait de disposer d’une grande quantité d’argent « propre ». La police française saisit lors de l’arrestation de quatre japonais, pour 2,3 millions de dollars d’objets de luxe.
 
Aujourd’hui les yakuzas sont surtout présents en France par le biais de sociétés écrans. Il n’y a pas de gangs connus, la France reste relativement préservée de l’influence des Yakuzas.

La thaïlande, paradis des Yakuzas

 
 
Les Yakuzas ont très tôt été attirés par l'industrie du sexe en Thaïlande. Depuis les années 50 la Thaïlande est un vrai far west, avec des guerilleros aux frontières de la Birmanie et du Cambodge, les barons de l'opium qui tiennent le nord du pays et une corruption omniprésente. L'endroit est donc un vrai el dorado pour des yakuza ambitieux et entreprenants. Avec ses lucratifs trafics d'armes et de drogue, et sa pratique industrielle de la prostitution, ce pays semble pouvoir répondre à toutes les demandes criminelles. En 1998, une étude réalisée par les économistes de la respectable université de Chulalongkorn a estimé que six types d'activités criminelles, toutes liés au crime organisé, dégageaient un chiffre d'affaires compris entre 8 et 13 milliards de dollars annuels, soit l'équivalent de 8% à 13% du produit national brut. Ces activités criminelles sont par ordre décroissant : le jeu, la prostitution, le trafic de drogue, le trafic d'armes, de pétrole et d'êtres humains. Si l'on tient compte d'autres rackets (abattage illégal des fôrets, traffic d'animeaux protégés et autres contrebandes, selon les expert on atteind 20% du PNB).
 
Au début des années 80, les Yakuzas étaient déjà bien implantés à Bangkok. Opérant à partir d'hôtels de luxe, les gangsters investirent les boîtes de nuit, les bijouteries et les entreprises d'import-export pour en faire des sociétés écrans afin de dissimuler leurs trafics d'armes et de drogue. Certains s'intéressèrent à l'industrie de l'héroïne du Triangle d'or, no man's land des barons de l'opium et des seigneurs de la guerre situé à la frontière de la birmanie, du Laos et de la Thaïlande. Mais l'industrie en plein essor de la méthamphétamine, également implantée à la frontière entre la Birmanie et la Thaïlande, intéressait beaucoup les Yakuzas. Ce pays abritait cependant d'autres sources de profit. Par exemple, un chef de gang Saitama qui s'occupait du bâtiment e lança dans l'exportation de tracteurs en Chine, via la Thaïlande. Sa marchandise lui était payée en armes, en lingots d'or, en bijoux et en montres. D'autres ont importé à Bangkok le savoir-faire des sokaiya, prenant pour cible les entreprises japonaises. Il existe également un gros marché de voitures volées : les escrocs japonais amènent les véhicules de luxe en Thaïlande, où ils les vendent ou les transforment en pièces dtachées dans les ateliers de désossage. Ils revendent ensuite ces pièces détachées dans leur pays. En 1994-1995, la police suivait les traces de 130 voitures, volées par un gang de Tokyo, dont la valeur atteignait 5 millions de dollars. Selon d'autres sources, les yakuzas écoulent des bien d'équipements volés à l'industrie du bâtiment, dont des bulldozers.
 
Autre activité illicite fructueuse : le trafic d'espèces protégées et d'animeaux exotiques. Ainsi un bateau transporta 110 lémuriens protégés que les yakuzas espéraient vendre 2000 dollars pièce. Un traficant dissimula un chargement d'armes de poing dans 7 boîtes contenant 70 serpents venimeux, parmi lesquels 15 cobras et 15 vipères à chaîne. La cargaison parvint à franchir les douanes japonaises, mais la police répandit bientôt la panique dans la ville de Hakone lorsqu'elle révela que les gangsters avaient jeté les serpents dans la rivière qui la traverse.
 
En 1990, au moment phare de la bulle économique, on pense que plus de 200 yakuzas et leurs associés sévissaient en Thaïlande. Chacun des grands syndicats était représenté, et ils travaillaient dans tous les domaines criminels : prostitution, drogue, racket, kidnapping. Les gangs s'étaient étendus non seulement à Bangkok, mais aussi à Chiang Maï et dans d'autres villes. En 1993, ils étaient devenus si puissants que la police japonaise organisa un séminaire pour ses compatriotes présents en Thaïlande afin de leur apprendre comment se comporter face aux yakuzas. Plus de 140 compagnies envoyèrent des représentants.
 
Prendre des mesures contre la mafia japonaise est loin d'être une priorité pour les forces de police thaïlandaises qui ont déjà assez de mal à maintenir l'ordre dans leurs propres rangs. La corruption atteind des niveaux très élevés parmis ces fonctionnaires, payés seulement 200 dollars par mois. Beaucoup arrondissent leur salaire grâce à des pots-de-vin et profitent des avantages en nature offerts par les bordels. Malheureusement, leur implication dans le monde du crime est souvent beaucoup plus sérieuse. Des policiers de haut rang participent à l'industrie du jeu, et au trafic de drogue et d'êtres humains. En 1989, plus d'une douzaine d'entre eux furent impliqués dans un vol de 20 millions de dollars de bijoux appartenant à la famille royale saoudienne, et l'on ne compte pas ceux qui les couvrirent. Au début des années 1990, sept policiers thaïlandais furent accusés des meurtres de sept ressortissants d'autres pays d'asie, dont un cadre japonais. D'après un expert, si la présence des yakuzas ne s'est pas plus dévelloppée en Thaïlande, c'est parce qu'ils sont confrontés à une mafia plus puissante : la police de Bangkok.

Les Yakuza et la Chine

 
L'Ouverture des frontières de la Chine dans les années 90 fut un aubaine pour les Yakuza : pots-de-vin, chantage, contrefaçon, prostitution et jeu refirent de nouveau partie du paysage chinois.
 
Quand la République populaire repris Macao et Hong Kong, on pensa que les triades (la mafia chinoises) ne fuiraient vers l'ouest. Mais les triades comprirent vite que la Chine offrait de nombreuses possibilités et elles s'empressèrent de mettre en place leur rackets habituels dans le sud du pays. Les gangs de Hong Kong partirent à la conquête de la province voisine de Guangdong, tandis que les syndicats taiwanais mettaient la province de Fujian en coupe réglée.
 
Cette ouverture du territoire Chinois pour le monde du crime eut un impact considérable pour les Yakuza. Au début des années 90, le Japon était au premier rang des partenaires commerciaux , des investisseurs et des pourvoyeurs de l'aide internationale dont bénéficiait la Chine. En retour des flots de drogue, d'armes et d'immigrants clandestins convergeaient vers le Japon.
 
En 1991, la police commença a saisir d'importantes cargaisons de pistolets Tokarev (en photo), fabriqués en chine. A lui seul, un gang affilié au Matsuba-kai fit entrer 2300 de ces armes en 3 ans dans le pays.
 
D'importantes quantités de drogues, notamment d'héroïne, commencèrent a arriver de la province du Yunnan, dans le sud-ouest de la Chine. Les barons chinois de la drogue fournirent également au japon d'importantes quantité de méthamphétamine. Enfin les « Têtes de serpents », des recruteurs mafieux agissant principalement sur la côte sud de la Chine, mirent au point des filières d'immigration clandestine.
 
Toutes ces activités enrichirent considérablement les Yakuza qui allèrent alors directement investir en chine, dans des joint-ventures, des karaoké et des hôtels. Les investissements Yakuza les plus importants sont sur Shanghai, Zhenjiang, Nankin et Wuhan mais s'étendent chaque année un peu plus.
 
Les Yakuza et les triades de Taiwan et Hong Kong ont pour le moment trouvés un partenariat qui contente tout le monde, il faut dire que l'eldorado chinois est vaste. Toutefois la formidable montée en puissance des triades ces dernières années pourrait bien conduire à un moment ou un autre à une lutte d'influence avec les Yakuza.
Les Yakuza prêtent de l’argent à ceux qui leur en font la demande, cela s’appelle le sarakin au japon. C’est d’ailleurs une source de revenus importante pour ces derniers. N’importe quel japonais peut rentrer dans un bureau du sarakin local et ressortir avec quelques milliers de dollars en liquide... et un taux d’intérêt annuel de 60%. Des milliers de personnes se suicident au japon chaque année pour ne pas avoir pu rembourser des organisme de prêt liés au Yakuza. Ceux-ci n’hésitent pas à recourir à l’humiliation publique ou à la violence la plus extrême pour récupérer l’argent en envoyant des gros bras.

Certaines victimes abandonnent leurs famille et leur emploi pour échapper à cette humiliation et vont même jusqu’à quitter le japon. Les ravages du sarakin sont terribles dans un pays ou perdre la face est pire que la mort, ainsi l’on découvre souvent dans les journaux des articles du genre : « Mitsuru Takahashio, lourdement endetté, incpapable de surmonter la honte de ne pouvoir rembourser ses créanciers, plutôt que de voir ses deux enfants grandir dans la misère, les a tués, après quoi il a vainement tenté de mettre fin à ses jours ». Les yakuza viennent parfois en masse aux funérailles, se mettant juste derrière le corbillard pour faire pression sur la famille afin qu'elle rembourse les dettes du défunt.
 
Le gouvernement japonais a réduit le nombre de ces bureaux par la loi mais ils restent omniprésents, corruption oblige.

Les yakuza et la drogue

 
 
Le traffic de drogue reste la plus grande source de revenus des Yakuza, notamment la vente de méthamphétamine. Cette drogue est appellée au japon le diamant blanc (shabu). Les Yakuza en écoulent dans le monde entier mais plus particulièrement au japon et en Asie du sud-est.
 
Au japon l’usage de cette drogue remonte à la Seconde Guerre mondiale. Le gouvernement distribuait cette drogue aux travailleurs, aux soldats et aux pilotes kamikazes. Elle fut interdite en 1948 mais la consommation explosa à partir des années 70.
 
Les principaux clans yakuza ont des laboratoires et ateliers de fabrication de drogue au japon mais aussi dans toute l’asie, en particulier en corée du sud. Les gangs s'affrontent régulièrement pour le contrôle des quartiers afin d'écouler le maximum de drogue, notamment dans les quartiers branchés de la capitale, comme le quartier d'Harajuku.
 
La grande peur que connurent les autorités japonaises en matière de traffic de drogue avec les yakuza fut dans les années 90, la tentative d’alliance entre les principaux syndicats yakuza et les cartels colombiens, sur le traffic de cocaïne. Cette alliance aurait été dévastatrice car ils auraient formés ensembles le plus puissant syndicat du crime du monde. Heureusement, pour une raison inconnue cette alliance a échouée et la « tempête blanche » ne s’est pas déchainée sur le japon et le reste du monde.
 
Il n’en reste pas moins que la consommation de ccaïne est importante au japon et que les yakuza en contrôlent toute la chaîne, de l’importation/fabrication à la vente.

Les Yakuza et la finance

 


Les Yakuza investissent de plus en plus les places financières, que ce soit au japon ou dans le monde. L’activité boursière des Yakuzsa n’a ainsi céssée de croître ces dernières années.
Les Yakuzas ont adaptés leur activité en fonction des changements de l’économie nipponne. A partir des années 50, ils se sont intéressés au monde du cinéma et du spectacle et du BTP. Domaines tous fortement lucratifs.

Dans les années 80, ils se sont tournés vers les marchés immobiliers. N’hésitant pas à user des moyens qu’on leur connaît pour forcer les propriétaires à vendre afin de profiter pleinement de la bulle immobilière japonaise.

Cependant, après l’éclatement de la bulle, en 1992, une loi pour lutter contre les sources de financement du crime organisé a été adoptée. Les Yakuzas ont vu leurs ressources diminuer, et ils ont dû se tourner vers d’autres sources de financement.
 
Ce qui les a, naturellement, mené à s’intéresser au monde de la finance. De nombreuses transactions boursières suspectes sont repérées chaque année par la police. Cependant, il lui est difficile d’établir des liens directs entre les marchés financiers et la provenance illégale des fonds.
Ainsi une bonne partie du milliard de yen (800 millions d’euros) généré annuellement par les activités des Yakuza transite par les bourses de Tokyo et Osaka. Les Yakuza bien qu’entrant dans le système macro-économique n’ont cependant rien perdus des méthodes qui firent leur succès : racket, intimidation, pressions diverses, diffamations ...et les ont au contraire adaptées au marché boursier. Cest ainsi que l’on a pu constater, ces derniers mois, des chutes d’actions injustifiées pour des entreprises importantes du japon et que l’on attribue à l’intervention des Yakuza pour entrer dans les conseils d’administrations de ces dernières.

Les Yakuza et les jeux d'argent

 

C'est un secteur très lucratif au Japon, et un domaine traditionnel d'influence des yakuza. Ils organisent des paris clandestins dans de nombreux domaines, comme lors de tournois de Sumo, de courses de hors bords, de chevaux, d'automobiles, de vélos... Ils tiennent aussi certaines loteries, des casinos et contrôle des salles de Pachinko.
 
Le Pachinko est un appareil qu’on peut décrire comme un croisement entre un flipper et une machine à sous. Il aurait été inventé peu après la Seconde Guerre mondiale à Nagoya. Des salles de pachinko virent alors le jour dans tout le Japon, souvent à côté d’un petit nombre de machines à sous. Le pays compterait aujourd'hui environ 15000 salles de pachinko équipées de 2 000 000 de machines. Un japonais sur 4 y jouerait régulièrement.
 
Ce jeu a un succès très important, le chiffre d'affaires du pachinko est énorme puisqu'il se situe au troisième rang de l'économie des loisirs japonais derrière les restaurants et le tourisme. Le cèlèbre Nakajima Kenki, patron de la société Heiwa, gestionnaire de 30% des salles de pachinko du pays, a été désigné "Homme le plus riche du pays" en 1989 par le magazine Nikkei Venture et 11ème fortune mondiale par le magazine Fortune en 1991.
 
Les salles de patchinko sont souvent tenues par des gérants d'origine coréenne , et nombreux sont ceux qui entretiennent des relations étroites avec les yakuza. Ceux ci se servent de ces salles comme sources de revenus, mais aussi comme façades pour de blanchir leur argent.

Les Yakuza et le racket des sociétés japonaises

 

Jusqu’à récemment, la majorité des revenus des proviennent de dîmes, prélevées sur les commerçants et les entreprises situées sur leur territoire. En échange de la protection et de la bienveillance des yakuza, ils versent une sorte « d’impôt féodal ». Plus de 41% des patrons de grandes entreprises japonaises affirment avoir été victimes de ce racket. Cette situation s'est maintenue, principalement à cause de l'hésitation des entreprises à aller demander l'aide de la police.


Les yakuza tirent également leur revenus grâce à une forme d'extorsion de fond typiquement japonaise, connue sous le nom de sōkaiya. C'est une forme de racket et de protection. Au lieu de harceler de petites entreprises, l'organisation vend ses services : elle se loue pour étouffer toute contestation dans les assemblées générales d'actionnaires. Pour cela, elle achète un petit nombre d'actions, obtenant ainsi le droit de siéger au conseil des actionnaires de la société. Les yakuza garantissent alors le wa, l’harmonie de l’assemblée, en effrayant l'actionnaire ordinaire par leur simple présence. Par exemple, en 1989, la banque Fuji, 3e banque japonaise, a été dénoncée pour avoir utilisé ce système, reversant plus de 200 millions de yens à des yakuza. Un prêt destiné officiellement à « financer des cimetières privés », mais qui n'a jamais été remboursé.
Ils s'engagent également dans le chantage simple, obtenant des informations incriminantes ou embarrassantes sur les pratiques d'une compagnie, ou d'un de ses dirigeants. Une fois que les yakuza ont mis un pied dans l’entreprise et assurés leurs gains, ils travailleront pour eux, évitant à la compagnie que des scandales ne deviennent publics, et seront payés en retour avec des pots-de-vin. Dans certaines entreprises, ces pots-de-vin sont même inclus dans le budget annuel.


On dénombrait plus de 8 000 sôkaiya en 1982, jusqu'à ce qu’une loi soit votée contre eux. Aujourd’hui, leur nombre serait revenu à 1 500. Néanmoins, 80 % des entreprises qui ont un chiffre d'affaires supérieur à 1 000 milliards de yens admettent avoir encore des contacts avec eux, dont environ 40% leur verseraient encore des fonds, bien que cela soit considéré comme un délit.

Les Yakuza et la prostitution

 

Les membres d’un gang de yakuza ont été arrêtés récemment pour trafic humain après qu’ils aient vendu une femme à un bar à hôtesse. Un nouveau cas de trafic humain, toujours aussi répandu au Japon.

Si ce genre de transaction est malheureusement courant, c’est semble-t-il la première fois qu’une Japonaise est l’objet de la transaction.

On estime que ce phénomène concerne entre 100 et 150 000 femmes par an dans l’archipel. Les femmes forcées de se prostituer au Japon viennent principalement de l’Asie du sud Est et de l’ex-Union Soviétique.
 
Régulièrement, le Japon promet de mettre un terme à ces trafics humain, sans grand succès pour le moment. Le Conseil de L'Europe et plusieurs organismes internationaux interpellent régulièrement le pays sur le sujet.
 
La nouvelle législation adoptée en 2005, afin de durcir les conditions d’obtention d’un visa dit « Entertainment » n’a pas réussi à juguler les trafics. Facile à obtenir, ce visa de « spectacle » est la porte d’entrée de milliers de prostituées par an. Par exemple, plus de 70 00O Philippines entrent chaque année au Japon avec un tel visa sans que personne ne sachent réellement combien d’entre elles travaillent effectivement dans le monde du spectacle...
 
Un des problèmes auquel sont confrontées les autorités nippones dans leur lutte contre ces trafics est la demande. En effet, l’industrie du sexe ne s’est jamais aussi bien portée dans un pays où la prostitution est interdite depuis 50 ans. Pour preuve, on compte quelques 10 000 boites ou bars à hôtesse dans l’archipel et un nombre incalculable de filles sont liées de près ou de loin au commerce de l’amour tarifé.

Un autre obstacle contre l’éradication du phénomène est qu’un nombre non négligeable de notables, de membres du parlement ou des forces de l’ordre ferment les yeux sur ces trafics.
En 2005, la police avait découvert 81 cas de trafic humain. Tant les analystes que les association des droits de l’homme jugent ce résultat ridiculement bas par rapport à la réalité. Reste à espérer pour ces milliers de femmes, que le fait que des Japonaises soient désormais l’objet de ce trafic force les autorités à vraiment s’attaquer au problème.

Les Yakuza dans le monde

 


Les Yakuza sont aujourd'hui présents un peu partout dans le monde. Ils se sont adaptés au monde actuel qui n'a cessé de s’ouvrir. Engagés, dès les années 60, en Asie du Sud Est, ils s'y emploient à développer le tourisme sexuel et le trafic de drogue.
 

Par la suite, ils étendent leurs activités aux Etats-Unis (côte ouest) et aux Philippines où ils sont présents sur le marché des armes. Ensuite, c’est le tour de Hawaii, où ils investissent la restauration, les night-clubs et la prostitution. Ils s’implantent également à Las Vegas où ils s’intéressent à l’industrie du jeu et plus particulièrement aux Casinos.
 
 
La présence desYakuza est également très ancienne en Australie, en Nouvelle Zélande, à l’île de Guam et à Taiwan. Leurs organisations sont aussi actives au Brésil où elles se sont mise en cheville avec les bandes locales. En ce qui concerne l'Europe, la présence des Yakuza est significative en Allemagne et à Londres. En réalité, la progression des Yakuza dans le monde a suivi l'expansion de la communauté japonaise. Ainsi, leur choix des Etats-Unis s’explique par l'existence de la plus grande population nippone émigrée, soit 850 000 japonais résidant essentiellement à Hawaii et en Californie.
 
 
Les Yakusa collaborent également avec les Philippins, les Taiwanais et les Chinois de Hong Kong présents sur le territoire nippon. La nature de leurs activités commune porte essentiellement sur la contrebande d’armes, de drogue, et le trafic de voitures volées.

Les différentes activités lucratives des Yakuza

 

Une grande partie des activités actuelles des yakuza peut être reliée à leur origine féodale. Ce n'est pas une organisation secrète, les yakuza possèdent donc souvent un bureau bien visible, arborant le nom de leur clan ou leur emblème. Ces bureaux sont, légalement, des associations (dantai) le plus souvent vouées à « la poursuite de la voie chevaleresque ». Les membres ont un code vestimentaire bien spécifique (lunettes de soleil et costumes colorés), de façon à être facilement identifiables par les civils (katagi). Même la manière de marcher des yakuza est différente de celle des citoyens ordinaires, plus ample et « arrogante ».


Au contraire, ils peuvent être plus conventionnellement habillés, mais quand le besoin se fait sentir, ils peuvent mettre en valeur leurs tatouages, afin d'indiquer leur affiliation. Occasionnellement ils déambulent également avec des insignes sur leurs revers. Une famille yakuza a même imprimé un bulletin mensuel avec des détails sur les prisons, les mariages, les enterrements, les meurtres, et quelques poésies de leurs chefs.


Jusqu’à récemment, la majorité des revenus des proviennent de dîmes, prélevées sur les commerçants et les entreprises situées sur leur territoire. En échange de la protection et de la bienveillance des yakuza, ils versent une sorte « d’impôt féodal ». Plus de 41% des patrons de grandes entreprises japonaises affirment avoir été victimes de ce racket. Cette situation s'est maintenue, principalement à cause de l'hésitation des entreprises à aller demander l'aide de la police.


Les yakuza tirent également leur revenus grâce à une forme d'extorsion de fond typiquement japonaise, connue sous le nom de sōkaiya. C'est une forme de racket et de protection. Au lieu de harceler de petites entreprises, l'organisation vend ses services : elle se loue pour étouffer toute contestation dans les assemblées générales d'actionnaires. Pour cela, elle achète un petit nombre d’actions, obtenant ainsi le droit de siéger au conseil des actionnaires de la société. Les yakuza garantissent alors le wa, l’harmonie de l’assemblée, en effrayant l'actionnaire ordinaire par leur simple présence. Par exemple, en 1989, la banque Fuji, 3e banque japonaise, a été dénoncée pour avoir utilisé ce système, reversant plus de 200 millions de yens à des yakuza. Un prêt destiné officiellement à « financer des cimetières privés », mais qui n'a jamais été remboursé.
Ils s'engagent également dans le chantage simple, obtenant des informations incriminantes ou embarrassantes sur les pratiques d'une compagnie, ou d'un de ses dirigeants. Une fois que les yakuza ont mis un pied dans l’entreprise et assurés leurs gains, ils travailleront pour eux, évitant à la compagnie que des scandales ne deviennent publics, et seront payés en retour avec des pots de vin. Dans certaines entreprises, ces pots-de-vin sont même inclus dans le budget annuel annuel.


On dénombrait plus de 8 000 sôkaiya en 1982, jusqu'à ce qu’une loi soit votée contre eux. Aujourd’hui, leur nombre serait revenu à 1 500. Néanmoins, 80 % des entreprises qui ont un chiffre d'affaires supérieur à 1.000 milliards de yens admettent avoir encore des contacts avec eux, dont environ 40% leur verseraient encore des fonds, bien que cela soit considéré comme un délit.

La police japonaise est également peu disposée à interférer dans les problèmes internes de certaines communautés, comme dans les zones commerçantes, les écoles/universités, les quartiers d'activités nocturnes. Il ne fait aucun doute que, localement, des pactes tacites sont conclus entre police et yakuza, en vertu desquels les membres des clans échappent à toute arrestation dans les délits mineurs, comme ébriété sur la voie publique, petite bagarre ou casse légère. Dans ce sens, les yakuza sont encore considérés comme des organisations semi-légitimes. Par exemple, juste après le tremblement de terre de Kobe, le Yamaguchi-gumi, dont les sièges sociaux sont àKobe, s'est mobilisé pour aider les victimes du désastre (en fournissant même un hélicoptère), et ceci a été largement rapporté par les médias, ce qui contraste avec l'intervention beaucoup plus lente du gouvernement japonais. Pour cette raison, beaucoup de yakuza estime que leur racket est une sorte d'impôt féodal légitime.


Les yakuza ont une influence forte dans la lutte professionnelle japonaise. Ils sont considérés comme étant des grands défenseurs de ce sport, mais leur intérêt reste en grande partie financier. Les lieux où se déroulent les combats de luttes (des arènes, des stades) leur appartiennent souvent, ils touchent ainsi un pourcentage sur les entrées. Il est courant que les lutteurs reçoivent des instructions spécifiques concernant le déroulement de leurs matchs, comme faire juste appel aux yakuza de la foule. Le pionnier de la lutte au Japon, Rikidozan, a été tué par un yakuza.


Les yakuza ont également des liens avec les marchés financiers et aux opérations immobilières, par l’intermédiaire des jiageya. En effet, le droit immobilier japonais rend très difficile l'expulsion des locataires et les expropriations. Les jiageya sont des bandes spécialisées dans l’intimidation, qui revendent aux compagnies voulant effectuer des projets de développement beaucoup plus grands.


L'activité criminelle la plus lucrative des groupes violents reste néanmoins le trafic de drogue (des amphétamines, notamment), assurant 35 % de leurs revenus devant le racket, (20 %) et la prostitution (13 %). Ils organisent aussi l'offre de travailleurs journaliers pour la construction et les docks et gèrent des circuits d’immigration clandestine, qui les fournissent aussi en prostituées asiatiques.
 

La police japonaise et les Yakuzas

 

Certains experts de la criminalité organisée japonaise pensent ainsi que la faible intervention de la police contre les gangsters s’explique par l'utilisation de ces derniers comme une sorte de «police auxiliaire», des gardiens de la paix des rues. D’autres, pensent que c’est par crainte des représailles de la pègre, et en raison de la pression exercée par les autorités, que la police a choisi de rester effacée. En d’autres termes, la police japonaise préférerait l’existence d’une criminalité organisée plutôt que son absence, ou que son remplacement par une "criminalité débridée".

Le rôle des Yakuzas est, en partie, comparable à celui d'une "police parallèle". Leurs membres se chargent de la protection des populations et de la limitation de la délinquance urbaine. Si cela semble très généreux de leur part, il faut rappeler que les Yakuzas ne font rien sans arrière pensée. Leur coopération plus ou moins officielle avec les forces de l'ordre a pour but de les rendre indispensables auprès de leurs unités qui se sentent ainsi redevables. Les Yakusas assument cette responsabilité dans le but de mener à bien leurs affaires sans entraves et de pouvoir accroître, dans le même temps, leur puissance financière. Ce besoin d’ordre est nécessaire au maintien d’une bonne notoriété, d’une bonne image de marque. Il est une garantie de prospérité et de pérennité de leurs activités. Le phénomène se traduit, au Japon, par l’une des délinquances urbaines les plus faibles des pays industrialisés.

Si l’on soutient la thèse selon laquelle la police se sert de la pègre comme «régulateur social» des quartier nippons, alors, il faut admettre que le maintien de cet ordre n'ait pu se faire qu’au prix d’une certaine tolérance. Ainsi, il est monnaie courante que la police ferme les yeux sur bon nombre d’activités plus ou moins illicites. Cette relation privilégiée entre la pègre et la police nous conduit à remettre en cause la capacité de la police nippone à maintenir elle-même cet ordre. Lorsque les forces spéciales de la police interviennent en organisant des raids contres la pègre, il s’agit davantage de « shows», où la police tente d’en imposer ou simplement de montrer sa force à une population qui reste sceptique, que d'opérations destinées à éradiquer la criminalité .

Dans les faits, la collaboration entre les forces de l'ordre et les "forces de l'ombre" est devenue tellement étroite, qu’elle a favorisé un véritable mimétisme de la part des policiers vis à vis de la pègre, et qu’il est devenu difficile de distinguer le malfrat du policier, tant dans les habitudes vestimentaires que dans les comportements. Ce mimétisme est renforcé par la fascination qu'exerce l’aspect féodal des organisations criminelles nippones sur le reste de la population. En décembre 1990, la police d’Osaka, inquiète du bouleversements des moeurs au sein de ses unités, publiait une charte dans laquelle elle demandait à ses fonctionnaires de ne pas calquer leur façon d’agir sur celle des Yakuzas.
 

Un Yakuza célèbre : Yoshio Kodama

 

Yoshio Kodama naquit en 1920 à Nihonmatsu. Dans une période de trouble et de guerres sanglantes entre les différents Boryokudan, il est présenté comme l’homme qui rétablit la paix. Pendant la période d’occupation , Kodama fut jeté en prison pour son appartenance à un groupe ultra nationaliste («Association of the Founding of the Nation»).

Entre la fin des années 30 et le début des années 40, Yoshio Kodama travaillait, en qualité d’agent secret au service du gouvernement japonais, dans tout l’Est asiatique. Il s’occupait d’opérations visant à obtenir du matériel stratégique dont l’armée nippone avait besoin pendant la guerre. Il achetait et vendait du radium, du cobalt et du fer devenus des matériaux stratégiques indispensables au cours de cette période. Par la même occasion, Kodama mettait en place un véritable réseau d’espions et d’informateurs mandchous dispersés dans toute la Chine. A la fin de la guerre, il était à la tête d’un empire industriel de plus de 175 millions de dollars. Ce succès lui valut d’être promu au rang de vice-amiral, alors qu’il n’était âgé que de 34 ans. Cette promotion fut très largement remarquée par le public, en raison du jeune âge de l’impétrant. Kodama fut également nommé conseiller du Premier ministre.

En 1946, Kodama fut incarcéré à Sugamo, où il attendit d’être jugé avec d'autres membres du même groupe ultra nationaliste. Il passa alors deux ans en prison avant finalement d’être relaxé. Les Américains voyaient en Kodama un homme fanatique et une menace pour la sécurité. Il était classé dans la catégorie A des criminels de guerre, celle qui regroupait les hommes politiques, les officiers militaires et les ultra nationalistes. Cet homme à leurs yeux, ne devait pas être relaxé. Néanmoins, Yoshio Kodama parvint à négocier sa libération avec les forces américaines, car il leur offrait une intermédiation privilégiée avec les Boryokudan. Cette mise en liberté devait donc se comprendre par rapport à un élément : l'attrait qu'exerçait à l'époque sur les Américains, la possibilité de disposer au Japon d'une force anti-communiste (ultranationalistes/Boryokudan). Et cet élément l'emportait largement sur le souci de poursuivre les hommes clés de la guerre. Kodama, à la tête d’une véritable fortune fut alors en capacité de développer ses affaires, tout en recueillant des informations sur les communistes insurgés en Chine et au Japon. En 1955, le Parti Libéral et le Parti Démocratique fusionnèrent pour fonder le Parti Libéral Démocrate (PLD). Kodama devint le principal porte-parole de cette coalition, et utilisa les Boryokudan pour lutter contre ses opposants.

Au début des années 60, Kodama décida de rétablir la paix entre les différents clans pour les réunir en une seule grande coalition. Il utilisa ses nombreuses relations pour instaurer une trêve. Il réalisa une rapide alliance entre Kazuo Taoka, Oyabun du groupe Yamaguchigumi, et Hisayuki Machii, un patron de la pègre coréenne chargé du Tosei-Kai. Kodama continua d’user de ses relations pour jouer le rôle de médiateur entre l’Inagawa-kai, ses alliés du Kanto et le Yamaguchi-gumi. La trêve entre les différentes bandes semblait alors très probable. En 1976 l’empire de Kodama commença à s’effriter, lorsque le scandale de la Lockheed Corporation éclata. Des informations révélèrent un pot de vin de 2.1 millions de dollars en sa faveur, de la part des dirigeants de la Lockheed. Le 23 mars 1976 le jeune acteur Maeno, jusqu’alors fervent admirateur de Kodama essayait de mener une mission Kamikaze. Réalisant la stupidité de son attachement à Kodama il décidait de s’écraser en avion contre le toit de la maison de Kodama à Sétagaya, l’un des quartiers de Tokyo. Sa mission fut un échec puisque Kodama survécut, mais le jeune pilote y perdait la vie.


Kodama fut, à cette période, accusé de corruption, de faux témoignage et de violation de la loi. Mais en raison de sa mauvaise santé, le jugement fut repoussé. Finalement le 17 janvier 1994, il décédait d’une attaque cardiaque. Peu de temps avant sa mort, il aurait dit, dans l'une de ses dernières interviews, que sa mort serait la dernière punition pour avoir servi l’occupant américain.
14 mai 2012

la vaporisation....défonce du futur

 

http://www.streetpress.com/sujet/10277-la-vaporisation-la-defonce-du-futur

http://www.docvape.com

 

volcano

 

volcano-small

 

 

Des ex-fumeurs affirment avoir atteint le nirvana cannabitique grâce à une machine futuriste: Le vaporisateur. En permettant de contrôler sa défonce et préserver ses poumons, la vaporisation pourrait bien ringardiser la fumette à la papa.


Volcano, le vaporisateur le plus connu du marché

Il ressemble à un tajine ou à une soucoupe volante. A l’intérieur pas d’épaule d’agneau bouillie dans ses figues ni d’extra-terrestre mais 0,4 gramme de weed effrité dans un récipient. Le thermostat est réglé sur 180° et un lampion rouge s’allume : c’est parti pour 2 minutes pendant lesquelles un ballon en plastique de 3 litres relié à la machine se gonfle de vapeur. Une vapeur d’eau 100% THC.

« C’est le Volcano. Ce n’est pas mon vapo préféré mais c’est celui de référence », explique Romain, tout en inspirant l’air contenu dans la grosse capote à demi-gonflée via une petite valve. Pour ses plus fervents promoteurs le mode de consommation dit « de vaporisation » est « le graal » des amateurs de cannabis: plus sain, moins cher et qui maximise les effets. Romain y va de sa petite prédiction: « C’est le futur ! Nos enfants ne fumeront pas de cigarette. Où alors il le feront en disant: ‘regarde on fume comme nos parents. Quelle bande de connards !’ ». Ben tiens !

Tu séchais tes cours de chimie en 4ème ? Le procédé de vaporisation permet « de dégager les arômes et les effets d’une plante sans la combustion », explique joint par StreetPress Michael Schwarz du service marketing de l’allemand Storz & Bickel , le leader mondial des fabricants de vaporisateurs avec son modèle Volcano. Comprendre que sans avoir à brûler son herbe – contrairement à un bang par exemple – la vaporisation permet d’obtenir de la vapeur d’eau chargée de THC … mais pas de fumée.

Le Volcano en images

A une époque on tout le monde se défonce, les plus éduqués utilisent un vaporisateur


Romain précise:

« La vaporisation détache le principe actif de la matière végétale sans la brûler. Quand tu fumes un joint ce qui te défonce ce n’est pas la fraise qui brûle et qui fait de la fumée mais l’air chaud qui passe dans ton joint et vaporise les principes actifs du cannabis ».

Résultat de la fumette made in vapo: la sensation de respirer une fumée très légère et goûtue – qui n’est en fait que de la vapeur – et surtout « une défonce plus high que stone ». Romain enthousiaste: « Tu n’as pas la défonce du monoxide de carbone, de toutes les merdes de ton tabac. Le cassage sur le canapé tu le ressens beaucoup moins ». Et surtout tu préserves tes poumons.

Je vaporise en open-space, dans les magasins, dans les transports en commun… Partout: personne ne me grille !


Cuisine moléculaire Sur le site web du fabriquant du Volcano – le vaporisateur le plus vendu au monde – pas d’infos sur la vaporisation de la marijuana mais la recette « des écrevisses à la vapeur de thym » .

« Je suis convaincu que la vaporisation est promise à un grand avenir. Un jour ça fera intégralement partie de la gastronomie. Surtout si vous regardez la cuisine moléculaire et les cocktails », baratine Michael Schwarz qui en préalable à l’entretien téléphonique a insisté pour « qu’on ne l’interroge pas sur les substances ». Loi oblige.

Le représentant de la marque en dit quand même un peu plus sur ce qui fait le succès de la marque:

« Les gens ont pris conscience ces dernières années de l’importance de tous les produits liés à la santé, de ne pas s’abimer le corps ». Comme Guillaume, étudiant en ingénierie de 24 ans, qui a acheté son Volcano parce « qu’il voulait arrêter de fumer »: « Je n’ai pas touché une clope pendant 6 mois tout en continuant à me défoncer. Ça a vraiment marché … bon jusqu’à ce que je parte en Erasmus sans mon vapo ». Saleté d’auberge espagnole.


Le ballon du Volcano se remplit


Dans le futur tu contrôles ta défonce Le vapo est aussi le gadget ultime pour les techno-geeks amateurs de marijuana. Guillaume n’est pas apprenti ingénieur pour rien:

« Tu peux sélectionner les particules psychoactives en choisissant le degré de combustion. A 190° les principes actifs qui se dégagent ne sont pas les même qu’à 145° ».

Romain confirme: « Les anxiolytiques ne vont pas se dégager aux mêmes températures que les anti-spasmodiques ou les flavonoïdes ». Mais si Romain vaporise c’est surtout pour pouvoir être « foncedé » à peu près partout dans Paris: « Je vaporise en open-space, dans les magasins, dans les transports en commun… Partout: personne ne me grille ! » Son vaporisateur portable de la taille d’un tube de ventoline fonctionne avec une batterie et ne dégage ni fumée, ni odeur.

Elitisme Reste un problème de taille avec le vapo: le prix. Le Volcano première génération coûte 398 euros – il faut compter 500 euros pour le dernier modèle – et chez la concurrence, les bons vaporisateurs de salon oscillent entre 220 et 260 euros.

Un journaliste du Daily Beast publiait en 2010 un article intitulé « Comment les riches fument de l’herbe ? » pour parler du phénomène vapo aux États-Unis. Sa conclusion:

« Le Volcano s’adapte parfaitement à notre société qui embrasse le concept de défonce éclairée: A une époque où tout le monde se défonce, les plus éduqués utilisent un vaporisateur. C’est devenu un symbole gentiment subversif pour sa personne, comme un délicieux tatouage ».

Pierre se souvient comment il a découvert le Volcano en 2009 lors d’une soirée branchée à Williamsburg, Brooklyn: « Entre les étudiants en design et en cinéma, je vois cette grosse tajine qui sert à fumer de la weed. Je n’en ai pas cru mes yeux ! » A la même époque, les vaporisateurs font leur apparition dans les séries TV Weeds et Bored to death.

Je suis convaincu que la vaporisation est promise à un grand avenir. Un jour ça fera intégralement partie de la gastronomie

Nos enfants ne fumeront pas de cigarette. Où alors il le feront en disant: ‘regarde on fume comme nos parents. Quelles bandes de connards!’ 


Fail ? Michael Schwarz, du fabriquant des Volcano, ne veut pas croire que le vaporisateur soit réservé à une élite:

« Au début il y avait peut-être un risque pour investir dedans. C’était des personnes matures avec de l’argent et de l’expérience qui achetaient le Volcano. Mais après avoir fait ses preuves, les jeunes se sont aussi dit que ça valait le coup. »

Preuve en est, l’évolution exponentielle du nombre d’appareils vendus:

« Depuis 2005 et l’ouverture de notre bureau aux USA, on augmentait la production de 10% par an. Mais l’année dernière a été exceptionnellement bonne avec une augmentation de 50 % »

L’entreprise Storz & Bickel s’est même permis le luxe d’embaucher 5 personnes en 2011 pour porter à 41 le nombre de ses employés.

Un tutoriel pour vapo


En France des distributeurs comme Romain ont lancé leur business de vapo persuadés d’être les pionniers de la défonce des années 2030. « Tout ce qui viendra dans le futur sera forcément plus sain », explique le jeune homme de 31 ans, VRP à la ville. Avec son beau-frère et armés d’un numéro de Siret, ils ont commencé à distribuer leurs machines sur le web, en espérant bientôt vivre de leur hobby. Mais comme Volcano, ils ne communiquent pas sur le nombre d’appareils vendus.

 

 

14 mai 2012

ninja : légende ou réalité.....

ninjut10

 

 

Pour comprendre le véritable sens du mot ninja, il faut en considérer les deux parties: NIN (supporter, endurer ou même en kanji "la volonté qui supporte la piqûre du sabre) et JA (la personne), en association, cela donne donc "la personne qui supporte la piqûre du sabre" ou "qui sait endurer". Par synthèse, le ninja avait ainsi deux fonctions: le brave et l'espion. Qu'il soit l'un ou l'autre, un ninja n'est pas une identité facile à cerner d'autant plus que son image fut maintes fois tronquée par le cinéma, la TV, les romans, les BD...

Le ninja tire ses origines de la Chine antique puis migra au Japon sous la dynastie des Tang. les Japonais développèrent l'art ninja de manière extrême jsqu'à créer d'invincibles guerriers assassins pouvant infiltrer n'importe quel lieu et tuer n'importe qui au moment opportun mais cette définition réductive se doit d'être complétée de celle du ninjutsu, art qu'il déployait durant toute sa vie.
"L'Art de la Guerre", écrit chinois attribué à Sun Tsu datant de plusieurs siècles avant j-c, mentionnait la nécessité d'espions au sein de l'armée. La description faite de ces espions rappelle l'idée que l'on se fait du ninja : espions volants, intelligents sous des dehors stupides, intrépides sous un air inoffensif, lestes, vigoureux,, hardis, braves, rompus à l'humiliation, la faim, le froid, la saleté... On admet que les premiers ninjas furent des immigrés chinois favorisés par l'impérialisme japonais qui formèrent des nippons, créant mes premiers clans ninjas (kugutsu) où se mêlaient des chinois et des japonais. Autrefois, les Kugutsus étaient doués dans l'art du spectacle itinérant, se distinguant par leur habileté et leur endurance (tir à l'arc, lancer de couteaux...).
Le premier clan ninja officiel fut le Clan Hattori. Avant cela, il n'y avait que des groupuscules éparses mais soudés servant l'empereur. Avec la naissance de nouvelles castes telle que les Samouraïs, les guerres se multiplièrent et les ninjas gagnèrent un rôle plus conséquent. Ils intégrèrent le code d'honneur des samouraïs, le Bushido.
Avec le temps, deux grands clans s'imposèrent: les Iga et les Koga qui avaient prospérés entre les 13eme et 15eme siècles. Leur puissance grandissait tant qu'ils furent exterminés après la mort violente de Oda Nobunaga en novembre 1581.


NINJUTSU en kanji.

Le ninjutsu est un art mutlidisciplinaire faisant appel à un enseignement très diversifié mais hétérogène. Selon les clans et les familles, les disciplines et les techniques variaient pour pouvoir tenir tête à des adversaires ninjas le cas échéant. Techniques développées: art du combat, déplacement, déguisement, escalade.. On en ignore beaucoup mais on peut recenser un certain nombre de disciplines:
_ Tai-jutsu: apprentissage du combat à mains nues contre un ou plusieurs adversaires.
_ Daken-Taijutsu: technique à base de coups, blocages qui ressemble au karaté, visant les points vitaux du corps.
_ Ju-Taijutsu: techniques d'évasions, de captures, de projections, ressembant au judo faisant de n'importe quelle partie du corps une arme.
_ Taihen-Jutsu: mille et une manière de se mouvoir en silence, de rouler, sauter, chuter sans crainte et sans mal, se ménageant le meilleur moyen d'enchaîner une attaque suivante.
_ Bo-Jutsu: étude du bâton long (Bo) et du bâton court (hanbo) comme arme de défense universelle.


_ Ninja-Ken: maniement du sabre.
_ Shuriken-Jutsu: armes de jet de toutes sortes (senban-shuriken; shaken; bo-shuriken; dards droits).
_ Yari-Jutsu: maniement de la lance.
_ Naginata-Jutsu: maniement de la naginata (lance à lame courbe).
_ Kusari-Gama: usage d'une arme composée d'une faucille attachée à une chaîne.
_ Kayaku-Jutsu: technique des armes à feu, poudres et explosifs.
_ Henso-Jutsu: art du déguisement.
_ Shinobi-Iri: art de pénétrer par effraction, de voler ou tuer.
Et tout plein d'autres... (évasion, stratégie, espionnage, hypnose...)

 




Extrait du code du Ninjutsu.

 



Au sein du clan, trois niveaux de hiérarchie: le chef de clan (jonin), sous-chefs (chonins) et les ninjas de base au service du clan (genins). Les ordres et les missions étaient transmis aux genins par les chonins, ce qui limitait les risques de dénonciation.
S'il était capturé, un ninja devait se donner la mort avant d'être torturé et interrogé, un ninja ne devait jamais vendre son maître. Le Jonin organisait la vie du clan et les relations avec les autres clans mais opérait toujours dans l'ombre par sécurité, peu de membres de son clan connaissaient sa véritable identité. On ne pouvait quitter son clan sous peine de mort.
La majorité des clans était établie dans les montagnes, entre Nara et Kyoto (120 familles). Certains chefs ninjas (jonins) faisaient partie de l'entourage proche de grands seigneurs et oeuvraient pour eux et leurs ambitions. C'est ainsi que le ninja Hattori Hanzo, général conseiller de Ieyasu Tokugawa mais aussi Jonin d'un des clans les plus puissants d'Iga sauva la vie de Tokugawa, son maître, lors de l'assassinat de Nobunaga.
Il y eut toujours une grande rivalité entre les clans Iga et Koga jusqu'à leur éradication. Les survivants furent répartis ainsi: les Iga auprès du seigneur Tokugawa et sa descendance, les Koga devenant la police civile. (on voit que l'auteur de Naruto a fait des recherches de son côté!).
Toutes ces forces disparurent avec la restauration Meiji même s'il existe encore de nombreux decsendants de familles ninjas.

 

 

Kuji no in

 
 
Cette appellation désigne la pratique des "neuf symboles" par les yamabushi, les ninja, et même, plus tard, par certains samurai. Ces gestes étranges sont censés donner au pratiquant des ressources nouvelles en cax de situation désespérée. En se concentrant intensément et en rassemblant toute sa force intérieure, il reprenait confiance en lui. Ils avaient un effet d'envoutement, d'abord sur celui qui les exécutait, en le rejetant au coeur de lui-même à l'instant décisif, ensuite sur son entourage, subjugué autant par des gestes cabalistiques auxquels il ne comprenait rien, que par la densité ainsi soulignée de la "présence" du ninja apparament complètement détaché d'un moment qui avait pourtant toutes les chances d'être mortel pour lui.

Le ninja entrelaçait rapidement ses doigts en récitant les paroles correspondant aux neuf "niveaux de puissance", ou en s'arrêtant sur l'un d'eux en fonction de la situation et de la protection divine demandée.
Cette démonstration était réputée captiver à tel point l'entourage ou un adversaire que l'on peut aussi y voir des mouvements hypnotiques capables de figer l'action en cours pendant un instant... le temps pour le spectateur de s'en détacher et le ninja avait disparu! Il n'en a pas fallu d'avantage pour que les ninja se voiant attribuer des pouvoirs hors du commun. La crainte superstitieuse ainsi entretenue était la meilleure arme du ninja!
 

Approche élémentaliste du ninpo-taïjutsu

 
 
Les techniques de combat à mains nues du ninja ont une approche élémentaliste, fondée sur le Go-dai (les cinq éléments):

terre
la stabilité de la terre, une attitude de confiance en soi et de force. Le combat est remporté avant même d'avoir commencé. Vous êtes immuable comme une montagne majestueuse ou un chêne centenaire.

eau
la spontanéité de l'eau, la capacité à s'effacer et frapper. Vous vous retirez de l'attaque de votre adversaire et y répondez avec une explositon de puissance. Vous êtes une vague qui se retire avant de s'écraser sur le rivage.

feu
l'explosion
 
vent
l'aptitude à réfléchir. Vous êtes suffisamment libre d'esprit et de mouvement, et suffisamment compétent pour savoir exactement où vous avez besoin d'être pour prendre le contrôle d'une agression. Vous êtes un nuage de fumée que quelqu'un essaie d'attrapper alors que vous glissez entre ses doigts et hors de sa poigne.

vide
la source de tous les éléments. La capacité à faire face à chaque attaque inconnue et à adopter l'attitude convenable en réponse.
 

la doctrine des ninjas

 


Le terme ninpo ou shinobu hô, désigne la doctrine des ninjas. Elle met l'accent sur l'endurance, la persévérance, la capacité d'adaptation. Ceci comprend donc bien sûr les techniques de combat et de survie dans la nature (dont le camouflage et les soins médicaux), d'endurcissement du corps et de l'esprit, mais aussi la capacité à prévoir le danger et à l'éviter. De fait, le ninja doit être capable de mimétisme, il doit pouvoir faire preuve d'adaptabilité (souplesse mentale) et ne pas s'attacher à des formes fixes et rigides. Contrairement au bushi, le ninja ne cherche pas l'affrontement direct, il ne cherche pas à montrer son courage, mais plutôt à survivre et à mener à bien sa mission, sans ressentir de honte ni de colère. Le ninja cherche d'abord à se protéger et à protéger sa famille. Par ailleurs, on peut aussi se référer au traité de stratégie chinois L'Art de la guerre de Sun Tzu, qui développe les techniques d'information et de désinformation dans le cadre de la guerre :

se renseigner sur l'ennemi (« Qui connaît l'autre et se connaît, en cent combats ne sera point défait », chap. III),

désinformer l'ennemi

repérer les espions ennemis et les soudoyer.

Une des premières phrases de ce traité de guerre est d'ailleurs « La guerre repose sur le mensonge ». Il recommande principalement de faire usage de la ruse pour éviter le combat. Ce type de comportement était donc recommandé depuis dix siècles avant la première mention historique des ninjas.
 
Le ninja était furtif et secret ; il savait se déguiser pour se faire passer pour quelqu'un d'une autre classe sociale ou d'une autre région. L'enseignement de ces techniques dans des écoles (ryu) ne se faisait pas en groupe comme pour les bujutsu (technique des samourais), mais plutôt seul à seul, à des individus uniques .
 

Masaaki Hatsumi

 

Masaaki Hatsumi est né le 2 décembre 1931 au Japon, est le fondateur et actuel soke du Bujinkan-Ninpo, style de ninjutsu reposant sur les 9 Ecoles dont il est l'héritier (Togakure Ryû, Kumogakure Ryû, Gyokushin Ryû, Kotô Ryû,Gyokko Ryû,Shinden Fudô Ryû,Kukishinden Ryû,Takagi Yôshin Ryû,Gikan Ryû). Il fut l'élève de Takamatsu Toshitsugu précédent Soke, décédé le 2 avril 1972 à 83 ans.


Voici sa vision de l’évolution des ninja : « Fort et faible sont des mots courants sur les lèvres des pratiquants d’arts martiaux. J’ai établi une règle pour montrer à mes élèves qu’ils doivent se conduire avec autant de droiture que possible, en accomplissant les devoirs du ninja. Pour moi, c’est cela qu’être fort signifie. Après tout, pour comprendre un héros un homme doit être un héros lui-même. Je n’apprends pas à mes étudiants à vaincre des ennemis, mais à devenir des hommes qui puissent vivre. Les mouvements en Ninpô taijutsu ne doivent pas être vus comme « forts » ou « faibles », mais plutôt comme des mouvements qui appèlent l’unité et la chance ».


Maasaki Hatsumi, orienta le ninjutsu vers une forme plus pacifié, tournée vers la pleinitude intèrieure et non l’art de tuer.

Takamatsu Toshitsugu, le dernier grand maître ninja ?

 

Takamatsu Toshitsugu (1887-1972) est l'ancien grand maître des neuf écoles qui constituent aujourd'hui le ninjutsu tel qu'enseigné par le bujinkan. L'actuel soke est Masaaki Hatsumi, qui a hérité du titre directement de Takamatsu Toshitsugu. Certains affirment qu’il fut le dernier grand maïtre ninja.

Il était un enfant plutôt fragile, jusqu'à ce que son père le confie à son grand-père, qui décida de l'entraîner aux arts martiaux. Dans son adolescence, il est devenu un garçons robuste.

L'entraînement était très dur, et pendant 1 an, le jeune Takamatsu fut uniquement utilisé comme partenaire par les anciens, on ne lui enseignait aucune technique. Il était juste frappé et projeté dans tous les sens afin qu'il apprenne à chuter correctement.

A l'école, lorsqu'il eut 10 ans, on organisa un jour un petit tournoi de Sumo. Alors qu'un jeune garçon très fort était au centre et qu'on lui cherchait un partenaire, le professeur demanda au jeune Takamatsu d'aller l'affronter. Celui-ci refusa et ses camarades se moquèrent encore de lui. Le professeur insista et le jeune Takamatsu dut finalement affronter le garçon devant tout le monde. A la surprise générale, Toshitsugu Takamatsu repoussa facilement les attaques du jeune champion et gagna le match. Il dut ensuite affronter tous les volontaires et les mis au sol à chaque fois. Il fut déclaré vainqueur.

Un jour, il a mis en déroute une bande d'une trentaine de délinquants, ce qui lui a valu d'être arrêté par la police, qui ne croyait pas qu'un adolescent puisse mettre en déroute seul un aussi grand groupe. Son grand expliqua que, malgré son jeune âge, il était un des meilleurs élèves du dojo.

Takamatsu Toshitsugu a été le garde du corps personnel de l'empereur chinois Po. Il a combattu dans 12 combat à mort, dont 7 en compétition. Il était connu comme Môko no tora, le tigre de Mongolie.

Takamatsu Sensei était très discret et peu de voisins connaissaient ses compétences en matière de Ninjutsu. Ses autres compétences n'étaient connues que de quelques individus. On ne connaît que 2 personnes qui furent initiées à ces techniques : Fukimoto San (qui n'enseigna jamais et décéda il y a quelques années), et Hatsumi Sensei.

Takamatsu Toshitsugu n'a cessé de s'entraîner qu'à l'âge de 80 ans. Fut-il ou non un véritable maître ninja...nul ne le sait.

un ninja célèbre : Hanzō Hattori

 
 
Hanzō Hattori, connu aussi sous les noms de Masanari ou Masashige est né en 1541 et mort en 1596. C’est sans doute le plus célèbre ninja japonais. Sa férocité au combat lui valut d'être surnommé Oni Hanzō (Hanzō le démon).
 
Hanzō Hattori était le fils de Yasunaga Hattori. Né vassal du clanMatsudaira, puis du clan Tokugawa, Hanzō Hattori se révéla l’un des meilleurs serviteurs de Ieyasu Tokugawa. Il mena sa première bataille à 16 ans durant la bataille d’Anegawa en 1570, puis à la bataille de Mikata-Ga-Hara en 1572 - cependant sa victoire la plus mémorable reste celle qui suivit la mort de Nobunaga Oda en 1582.
 
A cette pèriode, Tokugawa Ieyasu et ses ninja étaient postés pres d'Osaka, et apprirent l'assassinat d'Oda juste à temps pour s'enfuir et éviter les troupes de Mitsuhide Akechi. Cependant, ils n'étaient pas encore en sûreté. Hanzō proposa alors l'idée d'aller vers Iga, où se trouvaient des samouraïs ralliés à sa cause. De plus, Ieyasu avait aidé les survivants de l'invasion de Nobunaga en1580, et ceux qui s'en souvenaient seraient prêts à aider le groupe. Tadakatsu Honda envoya Hanzō et, comme prévu, les hommes d'Iga consentirent à les aider, à les guider et même à leur offrir une escorte. Finalement, Ieyasu Tokugawa put rentrer sain et sauf à Mikawa. Par contre, Nobukimi Anayama, qui avait insisté pour prendre une autre route, prétextant que le jeune Hanzō Hattori n'avait aucune idée du détour qu'il leur imposait, n'eût pas cette chance. Capturé par des hommes de son ancien daimyo Katsuyori Tadeka, il fut décapité.

Hanzō Hattori eut pour successeur son fils,Masanari Hattori, qui fut nommé Iwami-no-Kami et gardien du Château d'Edo. Aujourd’hui au japon, la réputation de Hanzō Hattori en tant que meneur ninja commandant 200 hommes d'Iga a pris des proportions légendaires.
Le personnage d’ Hanzō Hattori apparait dans le manga et les films Babycart,Le loup à l'enfant. Quentin Tarantino a utilisé le nom Hanzō Hattori pour un personnage (le forgeron) du film Kill Bill.

Un ninja célèbre : Momochi Sandayu

 

Momochi Sandayu est aujourd'hui connu au Japon comme étant l'un des plus grand Ninja de tout les temps. Le 3 Novembre 1581, Oda Nobuo (fils de Oda Nobunaga) voyait comme une menace (justifiée !) le nombre important des Ninjas de Iga-Ueno. Il leur ordonna de se séparer et comme ils refusaient, il attaqua avec l'aide de 46.000 hommes la province de Iga. La bataille qui s'en suivit est appelée "Tensho Iga no Ran" (rébellion Iga de l'ère Tensho). Les Ninjas (et quelques samouraïs) qui formaient la résistance, forte dc 4.000 hommes, furent massacrés. Les survivants s'enfuirent aux quatre coins du Japon, répandant le Ninjutsu de façon encore plus intense. Les chroniques de guerres nippones relatent que Momochi Sandayu combattu avec bravoure. Il est possible qu'il succombât juste après cette bataille. Ce massacre a été porté à l’écran dans l’excellent Shogun Ninja (Jap. 1980) de Norifumi Suzuki avec Sonny Chiba.


Il est de notoriété publique que Sandayu possédait plusieurs châteaux, le château Ryugu, le château Hojiro, et le château Yamato. Ces trois châteaux lui permettaient d'avoir trois identités et trois familles différentes. C'est d'ailleurs de l'un de ces endroits qu'il s'échappa sûrement, pour mourir. Son tombeau a été localisé dans les années 1960. Il est situé sur un lopin de terre familial, près de ses maisons, à 15 miles (24 Kms) de Iga Ueno, sur la colline placée en retrait d'un endroit appelé Nabari. Deux de ses maisons existent encore. La troisième est une fortification connue sous le nom de Takiguchi-jo, et dont les fondations sont encore visibles aujourd'hui. Elle est sur la colline située près de Iga Ueno, mais fut détruite par Oda Nobunaga.
 
 

Grimper comme une araignée, les techniques ninjas d''escalade

 
 
Un ninja était familiarisé dès son plus jeune âge à grimper aux arbres mais aussi sur les rochers et les toits les plus abruptes. En effet, grimper (Shoten-no-jutsu) faisait partie de la mission quotidienne d'un ninja. Le ninja devait le faire dans le plus grand silence ou en harmonie avec l'environnement ce qui constituait une grande difficulté : en effet, comment empêcher l'arrêt du coassement des grenouilles lorsqu'il fallait progresser dans un marais ou dans les douves d'un château ? Le ninja avait réponse à tout, il répandait une substance chimique à la surface de l'eau qui excitait les batraciens.
 
Le ninja escaladait essentiellement la nuit. Il savait grimper de ses mains nues mais le plus souvent il s'équipait de divers types de cordes plus ou moins rigides (Bashigo), de bâtons télescopiques (shinobi-kumade), d'ancres et grappins de toutes sortes (Kyoketsu-shoge), de gantelets de fer munis de crochets (Shuko ou Tekagi), de semelles à crampons (Ashiko)... ces deux derniers équipements permettaient aussi au ninja de s'accrocher au plafond avant de sauter sur sa proie, comme une araignée. 

Le Shuriken-jutsu

 
 
 
 
Le Shuriken-jutsu est la technique de lancer des shuruken. Même si pour le ninja les shurikens ne constituaient qu'une petite partie de l'arsenal transporté, leurs effets furent si spectaculaires que la rumeur publique en grossit très vite l'importance pour finir par en faire l'arme représentative des guerriers de l'ombre.
 
Faciles à cacher, aux pointes souvent empoisonnées, ces armes de jet avaient un caractère destructeur, surtout sur courtes distances. C'est pourquoi de très nombreuses écoles anciennes d'arts martiaux au Japon ont incorporé ce qu'elles ont pu connaître de ces techniques dans leurs programmes d'entrainement. Les écoles les plus connues dans cette spécialité furent Ryusei-ryu, Takemura-ryu, Katori Shinto-ryu, Tenshi-ito-ryu, Shirai-ryu-shuriken-jutsu, Shinto-shobu-ryu et Kobujutsu Yo-ryu.
 
Il y avait deux types de shuriken : le Bo-shuriken qui se lançait à partir d'une prise pointe en avant (Yo-no-ken) ou pointe à l'intérieur de la paume (In-no-ken) et le Shaken qui était propulsé à partir d'une saisie entre le pouce et l'index et lancé à l'horizontale. Le Shaken fut ensuite décliné dans diverses formes et variantes. A l'origine le shuriken était juste un leurre destiné à faire du bruit en tombant puis il fut affuté pour devenir une arme mortelle à 10 mètre.
 

Le Kuji-Goshin-Ho

 
 
 
Une tradition prétendait que le ninja prêt d'être capturé pouvait à loisir disparaître dans un écran de fumée rien qu'en serrant entre ses dents un rouleau de texte contenant des formules réputées magiques et en entrelaçant ses doigts d'une certaine manière. Cette croyance reposait sur des racines très anciennes, plongeant au coeur de l'histoire des ninjas.
 
Cette technique permettait au ninja d'exercer sa volonté sur autrui ou d'agir sur lui-même, c'est le pouvoir du Kuji-Goshin-Ho. Les gestes de cette technique étaient réputés captiver à tel point l'attention d'un entourage ou d'un adversaire en particulier, que l'on peut y voir des gestes hypnotiseurs capables de figer un bref instant l'action en cours, paralysant momentanément l'ennemi. Le temps d'arriver à s'en détacher et le ninja avait disparu...il n'en fallait pas davantage pour accréditer le ninja de pouvoirs surnaturels. Cette technique a grandement contribuée à semer la terreur parmi les ennemis des ninjas qui les prennaient pour de véritables démons.
 

L'art de la guerre chez les ninja : le chikairi-no-jutsu

 
 
Le chikairi-no-jutsu est un ensemble de stratégies et de techniques en temps de guerre. On y trouve différents types d'opérations d'infiltrations dans les lignes ennemies en temps de guerre :
 
- Nyukyo-no-jutsu : envahir le camp adverse à un moment opportun (pendant une action de défense, une sortie en force, une panique provoquée, etc...)
 
- Ryakuhon-no-jutsu : entrer dans le territoire ennemi et se faire passer pour un comparse
 
- Toshoku-no-jutsu : technique pour amener à merci un ennemi fortifié (en s'attaquant à la réserve de nourriture, en mettant le feu, en empoisonnant la citerne d'eau potable). Les quatres techniques suivantes recoupent celle-ci :
 
- Hoka-no-jutsu : créer la panique en mettant le feu à l'intérieur du château alors que les défenseurs sont occupés à le défendre
 
- Monomi-no-jutsu : découvrir le point faible du camp ennemi, du château à investir (ou de la maison ou réside l'ennemi)
 
- Geinyu-no-jutsu : provoquer l'agitation intérieure (exploiter les mouvements de mécontentement, incendier les arrières etc..), répandre de fausses rumeurs, soit dans le camp, soit dans les villages alentours au moment ou l'armée en marche est annoncée pour provoquer la panique
 
- Katagatae-no-jutsu : créer la panique et la confusion à l'intérieur du camp ennemi alors que les troupes viennent de le quitter pour tenter une sortie et qu'il n'y reste que quelques sentinelles ou valets
 
- Suigetsu-no-jutsu : créer des diversions pour pouvoir frapper l'ennemi au coeur
 
- Sansa-no-jutsu : entrer dans le camp ennemi en se joignant à ses soldats lors d'un rempli
 
- Yoja-no-jutsu : prendre l'apparence d'une personne d'apparence inoffensive (mendiant, infirme, fou...) pour pénetrer dans les défenses adverses
 
- Fukuro-gaeshi-zen-jutsu : échange de falsification de messages destinés à l'extérieur (demande de renforts etc...)
 
- Ryohan-no-jutsu : s'emparer d'un otage important pour faire pression

Les techniques de méditation ninja

 

Les ninja étaient sont des adeptes de la méditation. Au fil des siècles, ils inventèrent des techniques de méditations Ninjas pour mieux vivre et guider leurs pensées et esprits dans le bon sens. Voici quelques exemples de ces techniques inventées :

Zen : la main droite couvre la main gauche et les doigts se touchent. Méditation pour mieux se connaître et se concentrer.

Zai : les index et les doigts se touchent. Cette méditation est utilisée pour connaître et controler la nature, car le ninja travaille avec elle.

Sha : Tous les doigts empoignés sauf les deux index qui pointent. Cette technique aiguise les sens de la guérison.

Il existait (existe) de nombreuses autres techiniques secrètes utilisées souvent avant les missions et qui permettaient (permettent) au ninja d’être préparé aux imprévus qu’il ne manquera pas de rencontré...ces techniques ne nous sont cependant pas connues.

Le shinobi kenjutsu

 

Le shinobi kenjutsu est l’art des ninjas de maîtriser le sabre ninto ou ninjato, arme blanche à lame droite, de longueur proche de 50 centimètres (voir mon précédent article sur l’équipement des ninjas).

Contrairement à la pratique conventionnelle du kenjutsu, établie par les samouraïs, le shinobi kenjutsu s'affranchit du formalisme du bushido pour ne considérer que l'efficacité. Coups de pied, de poing, attaques au visage avec la tsuka (poignée) ou la tsuba (garde), sauts (cho yaku jutsu), art de dégainer(de la main gauche notamment, ce qui n'était pas courant pour les guerriers conventionnels), faux étuis (saya)… Tous les coups étaient permis. Cependant, en dépit de l'aspect fantaisiste, il faut un excellent niveau de maîtrise du sabre pour se permettre de telles acrobaties.

En effet, le ninjato est un sabre un peu plus court, rectiligne et plus fragile que le katana, car souvent fabriqué à partir de restes de sabres récupérés sur des lieux de batailles par des gens ayant des possibilités et habiletés moindres que celles des forgerons spécialisés et reconnus. D'ailleurs, contrairement à ce que les samouraï appelaient « l'âme du guerrier », c'est-à-dire leurs armes, les pratiquants du shinobi kenjutsu considéraient leurs armes comme de simples outils sans valeur, et il n'était pas rare de voir des ninjato brisés ou abandonnés. Leur mauvaise qualité en faisait des armes inférieures au katana, leur utilisation était donc relativement limitée aux embuscades ou attaques rapprochées, plutôt qu'aux batailles rangées.

Les poisons utilisés par les ninjas

 

Les ninjas étaient très bien informés des poisons. L’empoisonnement d'une victime a été aussi efficace que le poignard, mais avec très peu de chance d'échec. Une fois que le poison est ingéré par la victime, il était déjà trop tard. Les substances toxiques utilisées étaient souvent prélevées sur des animaux toxiques mais l’utilisation d’ araignées et des scorpions vivants était pratiqué, il était parfois plus facile de glisser un couple de scorpion dans le lit de la victime que de le bleser avec une arme empoisonnée. Un autre animal a été utilisé, il s’agit du bufo marinus. Le bufo marinus est un gros crapaud très toxique. Ce poison était souvent utilisé sur les fléchettes, les flèches et les pointes de lances.


Les ninjas utilisèrent également le cyanure, certains fruits toxiques et bien sûr les champignons pour empoionner leurs victimes.Le amanita phalloides est un champignon mortel. Le poison de ce champignon est 10 fois plus puissant que celui de cyanure et il était facile d’en glisser dans un repas.

Les armes et l'équipement du Ninja

 
 
 
Les ninjas utilisaient des armes et du matériel uniques, souvent objets de leur invention et leur ingéniosité :


Jitte: sorte de dague non tranchante et non perforante munie d'une garde courbée vers l'avant (à la différence du saï, il n'y a qu'une branche à la garde), servant à bloquer les sabres ;
Kaginawa : grappin ;
 
Kamayari : lance à crochet ;
 
Kusarigama: faucille reliée à une chaîne ;
 
Metsubushi : fumée, en général produite par un mélange de poudre placé dans un œuf évidé, et servant à aveugler l'adversaire ;
 
Mizu gumo : chaussures flottantes munies de vessies gonflées et permettant de se tenir debout sur l'eau, pour espionner ou se défendre ;

Ninjato : sabre (en photo) ;
 
Otzu Tsu : arme à feu, sorte de mortier fait dans un tronc évidé ;
 
Ashiko : griffes de pieds, situées sous la semelle, servant à l'escalade, à marcher sur un terrain glissant ou bien comme arme ;
 
Tegaki ou shuko : sorte de griffes portées sur la paume, servant à escalader, à frapper ou bien pour bloquer les sabres;

Kunaï: Sorte de dard métallique;
 
Shuriken (en photo) : étoile métallique tranchante pouvant avoir plusieurs formes différentes (trois ou quatre branches, carrées, rondes...). Cependant, contrairement à ce que croient la plupart des gens, le shuriken n'est pas une arme d'attaque directe, les dégâts engendrés n'étant que de l'ordre d'une coupure ou étant complètement arrêté par l'armure d'un Bushi. De plus sa trajectoire est assez aléatoire. C'est donc une arme de terreur plus particulièrement utilisée pour désorienter l'ennemi (sifflement, tranchant, trajectoire circulaire,...);
 
Makibishi ou Tetsubishi : petits clous à quatre pointes utilisés pour couvrir une fuite ; ceux-ci traversaient les sandales des poursuivants;
 
Bô : bâton de quatre pieds et d'environ un pouce et demi de diamètre. Servant autrefois de canne, il devint une arme redoutable que même les vieillards pouvaient manier très efficacement;
 
Fuma shuriken : sorte de grand shuriken dépliable ou non;
 
Fukumibari: flèchettes plates cachées dans la bouche et destinées à être crachées au visage.
 

Le Ninjutsu



Le terme ninjutsu ou shinobi jutsu, désigne l'ensemble des techniques des ninjas, suivant les principes du ninpô. Cela comprend bien entendu des techniques de combat, et notamment l'utilisation détournée d'armes classiques, le combat à mains nues, mais aussi des techniques de camouflage (hensô jutsu, doton no jutsu), d'utilisation d’explosifs, de poisons...mais le ninjutsu comporte aussi des connaissances en médecine et mathématiques.



Le ninjutsu a été très médiatisé et fortement déformé par le cinéma, dans la continuité de la vague du cinéma d'arts martiaux après la mort de Bruce Lee.

Contrairement aux Bujutsu qui ont subi une transformation pacificatrice en Budo du XVIIIème au XXème siècle et a subit un enseignement de masse dès la fin du XIXè siècle, le ninjutsu s'est transmis de manière secrète à quelques personnes jusqu'aux environs de la 2è guerre mondiale.
A l'heure actuelle, l'école de Ninpo la plus connue et la plus médiatisée est le Bujinkan, de Masaaki Hatsumi. Masaaki Hatsumi, après avoir étudié divers Budo dans sa jeunesse, tire une partie de ses enseignements de Takamatsu Toshitsugu, qui aurait notamment été garde du corps personnel de l'empereur Po, en Chine.

Masaaki Hatsumi a ouvert son enseignement aux Gaijin (non-japonais), suite à l'arrivée, l'assiduité, le courage et la persévérance d'un israélien, Monsieur Doron Navon et de l'un de ses amis. C'est le premier non-japonais qui a eu accès au Ninjutsu en tant que "disciple". Hito Atashi(1921-2007), ninja secret qui était toujours en activité dans les années 70, parti du japon pour le Canada. Francois Chenier(1972-) élève personel de Hito fut son unique sucesseur, le seul héritier non japonais d'un style de Koga Ryu, d'après certaines rumeurs Hito aurait été l'élève secret de Saiko Fujita. Aujourd'hui rebaptisé Hito ryu ninjutsu.

D'autres personnes, se désolidarisant par la suite de Soke Masaaki Hatsumi, tel Shoto Tanemura, son cousin -policier- qui avait suivi simultanément les mêmes études et considérait son ouverture vers l'occident (essentiellement les USA avec M. Hayes) trop commerciale, ont décidé de transmettre leur vision au grand public, avec une rivalité commerciale et une polémique concernant l'authenticité des techniques.
 
Le ninjutsu, de part son image romanesque et cinématographique, a tendance à attirer des individus en quête de sensations ou d'imaginaire. Malheureusement, certains enseignants acceptent de jouer le jeu de ces élèves perturbés. Le ninjutsu est en effet depuis longtemps assombri par les désirs d'individus en quête de gloire, parallèlement à l'ignorance des réalités de la part des néophytes. C'est pourquoi, il est capital de chercher les informations à la source, si l'on ne souhaite pas se voir trompé par des charlatans n'ayant pour seule ressemblance avec un Ninja qu'un costume noir et quelques accessoires contemporains.

Le Ninpo prône les valeurs de la patience, de l'endurance, de la persévérance dans les difficultés, et donc du courage.
 
 

Le ninja, adepte du mysticisme

 


Un des initiateurs du mysticisme et de l'ésotérisme qui allaient alimenter les écoles de ninjutsu fut connu, au Ville siècle, sous le nom de Kukai, fondateur de la doctrine Shingon. Il aurait voyagé sur le continent et bénéficié de l'enseignement de yogis venus du Cachemire en Chine et de Keikwa Ajari, disciple du légendaire Bodhidharma (Daruma en japonais), ce moine indien dont l'ascèse serait à l'origine des célèbres moines-guerriers de Shaolin-Su et du bouddhisme zen. De l'enseignement de Kukai subsistera surtout le Mikkyo, la tradition occulte inspirée du tantrisme indien et des pratiques lamaiques : les mudra, jeux symboliques des doigts, et les mantra, répétition de formules incantatoires. Une symbiose s'opéra entre certains clans qui vivaient traditionnellement dans la montagne et les moines qui s'y réfugièrent après s'être opposés à l'autorité de l'empereur et devinrent les redoutables Yamabushis à la fin de la période de Héian (XIIe siècle).
 

Le mysticisme de ces "moines des montagnes" se heurta aux conceptions religieuses plus officielles qui prédominaient dans la plaine et à la cour impériale. La lutte contre les ninjas prit, à certaines époques, des allures de chasse aux sorcières et de guerre de religion. Il entra de plus en plus dans la stratégie ninja d'accentuer l'aspect mystérieux de leurs pratiques et l'aura de maléfice et de terreur irrationnelle qui entourait les ninjas fut soigneusement entretenue par eux-mêmes. Certaines techniques dérivées des exercices yogis pouvaient aider le ninja à mieux contrôler son rythme cardiaque, sa respiration sous eau et à demeurer immobile de longues heures, guettant le relâchement de sentinelles ou le découragement des hommes lancés à sa poursuite. Nager sous eau à une époque où la natation était quasi inconnue, utiliser un bambou comme tuba, traverser une rivière sur de minuscules radeaux... furent à l'origine des légendes les plus fantastiques.

Les femmes ninjas : les Kunoichi

 

Les femmes jouaient un rôle très important dans les clans de ninjas dans le passé. Connu sous le nom de Kunoichi, la femme ninja utilisait souvent sa féminité et la séduction pour devenir très proche de l'ennemi et le frapper lorsqu’il s’y attendait le moins.
 
 
Utilisant la guerre psychologique et la manipulation comme des armes, la kunoichi pouvait également être assez proche de sa victime pour l’empoisonner sans laisser de trace. Les Kunoichi étaient formés dans une variété d'armes, similaire aux autres ninjas, mais en raison de la diversité des situations et de la proximité qu’elles développaient avec leurs victimes, elles utilisaient surtout des petites armes à bout portant : poudres aveuglantes, poignards, shurikens...
 
 
Les Kunoichi se faisaient souvent passer pour des servantes ou des prostituées, approchant ainsi de très près les samouraïs ou les marchands qu’elles devaient éliminer.
 

Le Bansenshukai

 
 
 
Le Bansenshukai "10000 rivières se rassemblant dans la mer" est l'encyclopedie du Nin-jutsu. Elle est attribuée à Fujibayashi Yasukoshi et représente la somme des connaissances des ninjas des environs d'Iga et de Koga. L'ensemble du Bansenshukai est rédigé en ancien dialecte de la région d'Iga.
 
Le premier volume est intitulé "Jo", il présente la philosophie ninja.
 
Le deuxième volume est intitulé "Shoshin" et discute de la pureté des motivations d'un vrai ninja.
 
Le troisème volume intitulé "Shoshi" évoque les procédés pour diriger une organisation ninja et la rendre opérationnelle.
 
Le quatrième volume intitulé "Yo-nin", traite des aspects dynamiques et "positifs" du Nin-jutsu (l'équivalant du Yang chinois).
 
Les cinquième, sixième et septième volumes intitulés "In-nin" traitent de l'aspect "négatifs" des ninjas, le In (l'équivalent du Yin chinois). Ils traitent des techniques de ruse, de confusuion, d'infiltration.
 
Le huitième volume s'intitule "Tenji". Il traite de l'art d'interpréter les données de l'environnement, notamment de l'observation du ciel, des étoiles etc pour se fondre dans son environnement. Cette science se fonde sur des siècles d'expérience du "Gogyo-setsu" (théorie des cinq éléments".
 
Les neuvième et dixièmes volumes, intitulés "Ninki", décrivent le costume ninja ainsi que certains équipements pour grimper (Toki), pour pénétrer par effraction (Kaiki) ou pour tout ce qui est nécessaire lorsque l'on est en contact avec l'eau (Suiki). Suit une compilation finale (Kaki) évoquant les préparations et l'emploi d'explosifs, de bombes fumigènes, diverses potions médicinales et poisons.
 
Il s'agit donc d'une véritable "bible" pour tout apprenti ninja qui souhaite suivre les enseignements traditionnels du Nin-jutsu.
 
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