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sammael world
8 mars 2013

art guerrier.....

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Le terme de "samouraï" ou "samurai" renvoie à un individu, appartenant à la classe des guerriers, au service d’un seigneur auquel il a prêté allégeance.

L’avènement des samouraïs est le résultat d’une longue gestation de l’histoire japonaise (du VIIIème siècle au XVIIème siècle). Le temps des samouraïs fut d'une durée plus modeste (du début du XVIIème siècle à 1878).

Avant même la naissance de la classe des samouraïs existait celle des guerriers (bushi 武士). C’est cette dernière qui forma, avec sa prise du pouvoir, ses valeurs morales et sa culture militaire, le terreau nécessaire à la constitution de ce corps d’élite.

Les guerriers japonais ont été successivement désignés par les termes  « mono no fu » jusqu’au VIIème siècle avant que ne soit utilisé le terme de  « bushi » (武士) à partir du VIIIème siècle. Bien que, vers le VIIIème siècle, le terme de « bushi » regroupe l’ensemble des guerriers, ce terme évoluera par la suite (vers le XVIIème siècle)  pour ne désigner que les individus appartenant à une classe sociale supérieure (excluant ainsi les samouraïs). Le terme de samouraïs désigne alors (vers le XVIIème siècle) les guerriers au service du Shôgun , d’un daimyô ou d’un chef militaire.

 

 

 

 

 

 

japon_satsuma_samurai_guerre_boshin_small

Photographie n°1: Samouraïs de Satsuma pendant la guerre de Boshin (1868). Les personnages situés à gauche présentent la célèbre coiffure "Chon-Mage".

 

armure-guerrier

Nuinobedo Tosei Gusoku (armure 2 pièces avec plaques se chevauchant légèrement) datant de la fin de l'ère Azuchi-momoyama (armure) et de l'ère Edo (masque).

Histoire.

La caste des guerriers, formation et prise du pouvoir.

L’origine des Samouraïs n’est pas clairement déterminée. Plusieurs théories s’affrontent pour expliquer l’avènement de cette classe de guerriers (population nomade, migration en provenance de la péninsule coréenne, constitution en 792 d’un corps d’élite professionnel suite à l’abandon de la conscription …).

Les premiers corps de guerriers (vers le VIIIème siècle) furent constitués sous l’impulsion de grandes familles cherchant à protéger leur terre. La puissance accumulée par certains clans fut telle, qu'au Xème siècle, un vent de sédition fit trembler le pouvoir central impérial. Le pouvoir impérial prit alors l’habitude de faire appel a de grandes familles de guerriers Minamoto (源), Tachibana, Taira (平)… afin d’assurer, la sécurité de ses membres, la stabilité les régions séditieuses et continuer la conquête des territoires du nord (Hokkaidô).

Le mot alors employé pour désigner cette garde rapprochée au service de la noblesse impériale était celui de « Saburai ». Il semble que le terme de « Samourai »,  qui fait son apparition plus tardivement, soit dérivé de ce terme.

Au XIIème siècle, tout change. En 1180 le Japon traverse une période de guerre civile nommée guerre de Gempei (源平合戦). De puissants clans de guerriers s’affrontent pour s’assurer le contrôle de la cour impériale. Chaque clan en présence les Minamoto (源) et les Taira (平) soutient un candidat différent au trône. Le 25 avril 1185, les Minamoto (源) emportent une victoire définitive sur le clan des Taira lors de la bataille navale « Dan-no-Ura ». Au moment même ou les Taira sont défaits, s’ouvre au japon une nouvelle ère nommée ère de Kamakura (1185 à 1333). Cette date, 1185, est éminemment importante dans l’histoire du Japon. Pour la première fois la caste des guerriers au Japon est suffisamment forte pour prendre le pouvoir et imposer un gouvernement militaire (bafuku). Le pouvoir restera entre les mains de cette caste guerrière jusqu’en 1868 (restauration). 

Le Japon est complètement réorganisé au profit de ces familles de guerriers. Une noblesse militaire et héréditaire (buke) est créée en parallèle à la noblesse de robe (kuge). Cette nouvelle noblesse réorganise complètement la carte politique et économique du japon qui se trouve unifié sous la tutelle d’un Shôgun . L’empereur continue d’exister mais ne conserve qu’une position symbolique.

Au XVème siècle le pouvoir central du Shôgun  est largement diminué suite à d’incessantes guerres de succession au sein de la famille des Ashikaga assumant alors cette position.  Chaque seigneur (daimyô) à la tête d’une terre suffisamment vaste se lance alors dans des guerres de conquête à l’encontre de ses voisins. Bientôt des alliances vont se nouer. Elles seront à l’origine de la constitution de grand corps de troupe très structurés pouvant réunir plusieurs centaines de milliers de combattants. Cette période de trouble, qui marque l’apogée de la domination de la classe guerrière, se poursuivra jusqu’au XVIIème siècle. A partir de cette date, le japon unifié sous les canonnades de Tokugawa Ieyasu lors de la bataille de Sekigahara (20 Octobre 1600), va connaître une longue période de paix. C’est dans cette période de paix que va prendre naissance et s’épanouir la classe des samouraïs.

l'avénement de la classe des samourais

Les Samouraïs sont au service d’un daimyô ou du Shôgun . Ils ont un rôle de protection et de police. Ils reçoivent en contrepartie de leur service une pension directement versée par leur seigneur auquel ils ont juré fidélité. Contrairement à la période antérieure ces guerriers se déplacent en kimono et non caparaçonné dans une armure. Ils formeront une élite militaire « respectant » des règles de vie et d’éthique très strictes. Ces règles, qui puisent leur source dans l’ancien code oral des « bushi » nommé Kyûba no Michi (voie de l’arc et du cheval), fut réformé couché par écrit dans un texte intitulé « Bushidô ».

Les samouraïs se distinguaient du commun par le port du chon-mage (coiffure particulière caractérisée par la tonsure d’une partie du crane) et du Daishô. Le daishô, privilège des samouraïs, est un ensemble de 2 sabres (un long (katana) et un petit).

La fleur de cerisier, fragile et éphémère, comme la vie d’un samouraï fut choisie comme le symbole de leur classe.

La classe des samouraïs subsista jusqu’aux premières années de la restauration Meiji en 1868. A cette date, partisans du Shôgun  et de l’empereur s’affrontent et à travers eux ainsi que du système d’allégeance formulé à leur seigneurs (daimyô), les samouraïs. La victoire des partisans de l’Empereur Meiji marque le glas de la classe des samouraïs.

Dès 1869, le pouvoir impérial redessine la carte sociale du japon en instaurant 4 classes. La famille impériale (kôzoku), l’ancienne noblesse (kazoku), l’ancienne classe des samouraïs (shizoku) et le peuple (heimin).

En 1876 interdiction est faite de porter le double sabre et d’arborer le chon-mage (coiffure) privilège de la classe des samouraïs. En 1878 une grande réforme vient bouleverser l’organisation militaire. La conscription est mise en place mettant définitivement à mal la classe des samouraïs. Après quelques révoltes, ceux-ci, pour survivre, sont obligés de s’intégrer au système mis en place, en entrant dans la fonction public (police, armée…). Ils formeront la colonne vertébrale d’un japon en plein renouveau ayant besoin d’une élite disponible et éduquée. La classe des shizoku (士族) est donc progressivement assimilée au commun avant d’être abolie en 1947 lors de la promulgation de la constitution japonaise.

 

la vie privée des samourais

Le statut de samouraï étant héréditaire, les fils de samouraï sont soumis à un enseignement et une discipline très stricte. Au cour de son apprentissage pétri des dogmes bouddhiste et zen, le jeune samouraï s’exerce aux arts de la guerre (équitation, maniement su sabre, tir à l’arc, lutte …), à l’écriture et à la lecture ainsi qu’à la maîtrise et au dépassement de soi.

Les samouraïs sont autorisés à se marier avec des femmes d’un rang égal ou supérieur et avec des roturières pour les samouraïs de naissance plus humble. Une dote est apportée par l’épouse au moment du mariage. Dans l’hypothèse où celle-ci est une roturière le samouraï payait une certaine somme ou donnait une exemption de taxe à la famille de la future épouse. Il était admis qu’un samouraï puisse avoir une maitresse. Bien que possible les divorces soient rares au sein de la classe des samouraïs, ils sont toujours possible aussi bien du côté de l’homme que de la femme (très rarement). Un divorce est néanmoins souvent mal venu et peut rapidement mettre dans l’embarras la personne ayant arrangé le mariage ou présenté les époux. Une des raisons possible au divorce était l’impossibilité d’avoir des enfants. Mais même dans cette hypothèse d’adoption est préférée.

Les fils issus du couple, seront samouraïs. Le nom donné au fils est souvent issu de l’association de plusieurs Kanji. Un Kanji provenant du père ou du grand-père et un nouveau kanji spécialement choisi.

Le samouraï étant souvent en « service », on attend de l’épouse d’un samouraï qu’elle ait la force et la connaissance nécessaire au maintien du domaine et qu’elle puisse assurer sa défense. A ce titre elle se doit d’être une bonne gestionnaire et de savoir manier les armes ( un long manche surmonté d'une lame: « Naginata » (なぎなた), long couteau : « kaiken ».

Sur le plan privé elle devait s’occuper des enfants et des parents et être tout à la fois humble, loyale et soumise. En dépit  de cette « idéal » féminin cela n’empêchait nullement certaine femme de posséder influence et pouvoir.

A noter que les samouraïs se livraient à la pratique du shudō (衆道) (homosexualité). Cette pratique était encouragée au sein de la classe des samouraïs. Afin que ceux-ci conserve virilité et vertus.

La vie publique du samouraï

La vie du samouraï est entièrement tournée vers les arts de la guerre et sa relation envers son maître. Il devait dans ses actes obéir à un code moral très strict nommé « Bushidō » (la voie du guerrier - 武士道). Ce code est tourné vers la loyauté, l’honneur, le sens du devoir et du service, l’endurance et la persévérance. Si jamais un samouraï venait à perdre la face il pouvait retrouver son honneur au travers du seppuku (切腹) (suicide rituel).

La relation maître/serviteur revêt une telle importance qu’un samouraï sans seigneur est appelé « Rônin » (浪人). Cette situation pouvait subvenir lors du décès de leur seigneur, ou lorsque celui-ci avait commis une faute. Devenant « Rônin » le samouraï n’a plus de raison d’être, il n’appartient plus à sa classe, et est considéré comme un paria. Il se retrouve souvent démuni ou avec des moyens très modestes.

Les samouraïs se distinguaient du commun par le port du daishô. Le daishō (大小) est le nom donné au couple de katana :« tachi » (太刀) et wakizashi (脇差). Le premier est un  sabre à longue lame l’autre possède une lame plus courte. La lame du « tachi » était originellement droite. Ce n'est qu'avec le temps qu'elle prit sa forme courbe que nous lui connaissons aujourd'hui. L’association de ces deux sabres était le privilège et le signe distinctif d’appartenance à la classe des samouraïs.

Les samouraïs utilisaient bien d’autres armes de jets et de points comme l’arc « Yumi » (弓), le sabre « tachi » (太刀), une sorte de faux « naginata », la lance « yari » (槍)… Au total plusieurs dizaines d’armes différentes étaient utilisées par le samouraï.

les casques

 

casque-samourai

Sujibachi Kabuto (casque à lamelles), œuvre de Myochin Nobuie (kao), période Muromachi, 1539

Le kabuto correspond au “casque”. Il fait parti intégrante de l’équipement des guerriers japonais. Les premiers casques ont été largement influencés par les modes et techniques de l’empire chinois tout proche. La kabuto est un bon indicateur de la société japonaise au travers les âges. Il a en permanence évolué au gré des guerres, des périodes de paix, des évolutions techniques et des modes. Les kabuto sont aujourd’hui très prisés des collectionneurs. On les classe en fonction de leur forme et époque («Sujikabuto», « Mononari», «  Boshi Kabuto », « Kawari Kabuto »…

Composition.

Le casque est avant tout un simple bol de métal (hachi) percé d’un trou (tehen) afin d’assurer une ventilation. A l’origine ce trou n’avait pour objectif que celui de laisser passer la longue chevelure des guerriers japonais. Sur ce bol se trouve fixé 4 clous matérialisant les horizons, et une visière (maebashi). La forme du casque a évolué au fils du temps. La forme ronde des débuts est progressivement abandonnée. Le casque de type «akodanari» de forme potelée et bombée , évoquant un melon, apparu vers la fin du XVème siècle. Vers la fin du XVIème siècle la mode est aux casques de formes élaborées, hautes et parfois très originales appelés «kawari kabuto».

Le casque était composé de 3 à plus d’une centaine de plaques métalliques rivetées entres elles. Ce sont ces plaques articulées qui constituaient le protège nuque (shikoro). Pour des raisons de coût et de temps, les modèles les plus récents ont eu tendance à n'être composés que d'un nombre limité de plaques de métal (voir que d'une seule plaque).

 
 

Protections.

La fonction première du casque était de protéger son hôte. Pour ce faire, un certain nombre d’éléments sont venus se fixer sur ce dernier. En premier lieu le protège nuque (shikoro). Celui-ci était constitué de plaque de métal rivetée entre elles. Le protège nuque est particulièrement imposant à partir de l’ère de kamakura (1185 à 1333 ap. J.-C.) au point de recouvrir le haut du dos. Les rivets (Hoshi) ont évolué avec le temps avant de disparaître sous l’ère de Muromachi (1333 à 1582 ap. J.-C.) allégeant et solidifiant ainsi la structure.

En sus de la visière, destinée à protéger les yeux, existaient des ailettes (fukigaeshi) ou des cornes (kuwagata) situées sur les côtés destinées à parer les coûts latéraux.

Pour protéger la face, un masque total (somen) ou partiel (menpô - moitié basse du visage) pouvait être ajouté. De même, le nez, pouvait faire l’objet d’une protection spécifique à l’aide d’une petite pièce de métal amovible. Ces protections, embarrassantes, seront abandonnées pendant l’ère Azuchi-momoyama (1582 à 1603 ap. J.-C.) avant d’être à nouveau utilisée, pour leur caractère décoratif, sous l’ère Edo (1603 à 1868 ap. J.-C.).

Photographie ci-contre: Sujibachi Kabuto (casque à lamelles) et Menpo (demi-masque), signé Echizen no kuni Toyohara ju Bamen Sadao (Sadao, de l'école Bamen, habitant Toyohara, province d'Echizen) fin période Muromachi (casque) à période Momoyama (masque), fin 16ème siècle.

 
 

Ornement.

Passé le faste de la période de kamakura (1185 à 1333 ap. J.-C.) où les casques étaient ornés, par exemple, de cornes imposantes, Muromachi (1333 à 1582 ap. J.-C.) est une période plus austère. La sobriété apparente des casques durant cette période s’explique par les changements s’opérant sur le théâtre des champs de bataille. La guerre devient plus mobile, les groupes de combat plus petits et la nécessité de se singulariser pour diriger de grand mouvement de troupe perd de son intérêt.

Sous l’ère Azuchi-momoyama (1582 à 1603 ap. J.-C.) la démesure est de rigueur. Sous se florilège de création, qui  n’a d’autre objectif que celui d’affirmer sa puissance, tous les thèmes son abordés (animaux, mythologie, éléments naturels…). Il est entendu que ce type de casque était réservé aux seigneurs (daimyô) et généraux. La piétaille (soldats à pied) n’avait pas l’autorisation de revêtir ce type de casque. Le simple soldat ne portait qu’un chapeau plat nommé « jingasa ».

L’ornementation latérale des casques porte le nom de « wakidate, sur le dessus « maedate », au sommet « kashiradate » et à l’arrière « ushirodate ». Le « mon », symbole de la famille ou du clan, était souvent frappé sur le casque.

Sous  l’ère Edo, alors même que le Japon traverse une relative stabilité, les casques continuent à être produits. La rivalité entre puissants ne se faisant plus sur les champs de bataille, elle trouve à travers des décors ostentatoires des kabuto un nouveau moyen d’expression.

Dès le début de l’ère Meiji (1868 à 1912 ap. J.-C), les grandes réformes sociétales mises en place par l’empereur, la « révolution » technique et scientifique transformant le pays, l’interdiction du port du sabre (1876), la conscription obligatoire, font tomber l’armure en désuétude.

Photographie ci-dessus: le casque représenté est constitué d'une coiffe de fer surmontée d'une structure en papier-mâché qui représente une coquille Saint-Jacques géante. Toutefois, si l’on observe attentivement ce casque, la forme peut prendre un aspect différent. Ce qui paraissait correspondre à la charnière de la coquille semble représenter des nageoires de poisson et un corps avec une queue frappant l'eau énergiquement

kabuto-casque

Sujibachi Kabuto (casque à lamelles)

casque-japonais

Oitaragainari kawari kabuto

(casque en forme de coquillage)
Début de l'époque Edo, 17ème siècle
Fer, lacets, papier-mâché

 

les masques

 

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Somen (masque complet), œuvre de Myochin Ki no Munenaga, 1710.

Le guerrier japonais (bushi - 武士) se protégeait le corps lors des combats à l’aide d’une armure constituée de multiples lamelles.

Cette armure était composée de 8 éléments essentiels: une cuirasse (do), une protection des épaules (sode), des brassards (kote), une jupe (kusazuri) et une sous jupe (haidate), des jambières (suneate), un casque (kabuto) et... un masque (mengu) qui complétait l’armure et finissait le système de protection du guerrier.

Le masque est en lui-même une petite œuvre d’art aujourd’hui très prisé de certains collectionneurs.

Le masque était maintenu en place grâce au cordage (Shinobi-no-o) du casque noué sous le menton. L'ensemble était sécurisé par 2 petits crochets (Ori-kugi) ou 2 petites pointes (Odome) se trouvant sur le haut des pommettes du masque.

Un petit trou (Ase nagashi no ana) situé sous le menton faisait office de ventilation et permettait d'évacuer les "liquides". Une pièce de tissu était souvent placé au niveau de menton. Celle-ci servait à la fois de calle, absorbait la sueur et évité l'abrasion de la peau.

Sur certaines pièces le nez se trouve être détachable. Ceci permettait au porteur dudit masque de pouvoir se moucher sans intégralement retirer sa protection.

Si les masques offraient une certaine protection lors des combats, ils gênaient en revanche la respiration, la vision et les mouvement de la bouche de ceux qui les revêtaient.

demi-masque-japonais-samourai

Menpo - demi-masque

Composé de cuir (Nerigawa) et/ou de fer. Ils étaient ensuite laqués à l'extérieur comme à l'intérieur (pour éviter que la peau ne se trouve être trop irritée). Le masque reprenait les traits d’un visage humain, d’un esprit (kami) ou d’un démon de manière parfois très réalise. Chaque école de forge avait son style, sa pate… L’apparence du masque n’est pas anodine. L’effet recherché était le plus souvent celui de terroriser ou pour le moins impressionner son adversaire. A titre d’exemple, sur certains modèles, les dents, saillantes à dessin, étaient accentuées à l’aide d’or ou d’argent.

Il existe plusieurs types de masques. Ils sont catégorisés en fonction des parties protégées du visage.

Certains couvrent le visage dans son ensemble, ils sont alors nommés « Sômen ». Lorsque des ouvertures sont effectuées au niveau des yeux et de la bouche, on préfère alors utiliser le terme de « Happuri ». Les « Me no shita men » sont des maques ne couvrant que la moitié du visage (nez compris). Les maques dits « Menpō" (面頬) couvre la moitié basse du visage de l'arête du nez jusqu'au menton. Toujours considérés comme des masques de protection, les « Hôate » recouvrent la gorge, le menton et les pommettes. Enfin, le plus simple de la famille des masques, le «Hanbo» ne protège que le menton et la gorge.

A chaque masque pouvait être attaché un gorgerin (Nodowa). Prenant la forme d'un « U », composé de métal et de cuir cet accessoire visé à protéger le cou du guerrier.

En fonction du système d'attache du gorgerin, il est attribué un nom différent. Le terme de «Nodawa» n'est utilisé que pour les gorgerins se nouant à l'arrière du cou. Lorsqu'il est fait usage d'une boucle on utilise le terme de «Eriwa». Enfin en présence de crochet on préfère utiliser le terme de «Meguriwa». Certains gorgerins cerclaient complètement le cou du combattant. Ce type de protection étaient nommé «Guruwa».

 

le katana

Le katana (刀) est un sabre japonais (nihontô- 日本刀) en acier forgé (tama-hagane), d’une longueur supérieure à 60 cm, d’un seul tranchant côté convexe.

Il se porte côté gauche, glissé à la ceinture (obi), tranchant vers le haut. Il est souvent  accompagné d’un autre sabre d’une taille plus courte (60 cm maximum) nommé Wakizashi (脇差). L’ensemble wakizashi et katana forme un tout nommé « daishō » (大小).  Seuls les samouraïs avaient le privilège du port des 2 sabres (daishō).

Le sabre japonais à travers l’histoire

Les premières armes proches du sabre ou de l’épée sont apparues sur l’archipel avec les premières techniques de forge en provenance de chine entre 300 av. J.-C. et 250 ap. J.-C.

Les lames alors forgées étaient de piètre qualité. Les forgerons ne maîtrisaient pas la trempe, le pliage et la sélection du minerai. Les épées étaient souvent droites, d’estoc et à double tranchant. L’ensemble de ces armes sont indifféremment regroupées sous le terme de « jôkotô ». A partir de l’ère Heian (794 -1185) jusqu’à l’ère de Muromachi (1336 et 1573) c’est la naissance du sabre japonais. Les lames fabriquées durant cette période portent le nom de koto (古刀). C’est durant cette période que, poussé par les guerres, le sabre va  se courber, des écoles de forge vont s’organiser. A partir de 1185 jusqu’en 1392 les lames vont avoir tendance à s’allonger (jusqu’à 150 cm) et à perdre le côté esthétique qu’elles pouvaient avoir lors de la période antérieure. Entre 1336 et 1573 (ère Muromachi)  la taille des sabres reprend ses dimensions traditionnelles (environ 70 cm). Durant cette période les sabres produits en masse sont souvent de moins bonne facture.

Durant l’ère Azuchi Momoyama (1573 à 1603) les lames continuent d’être produites en grande quantité. L’intensification des échanges commerciaux et la mise en place de routes commerciales permettent de satisfaire l’insatiable demande de sabre. En revanche, en dépit de la diffusion des savoirs des techniques de forge (donc une dilution des techniques jusque ici maitrisées par certaines écoles) et un meilleur approvisionnement en minerai de fer, la qualité des lames n’est pas satisfaisante. Le fer utilisé n’est pas de bonne qualité et la forge moins soignée. L’esthétique des sabres arriva en même temps que la paix au début de l’ère Edo. Les sabres fabriqués entre 1573 et environ 1800 sont nommés « shintô » (新刀) (nouveaux sabres). A partir de 1800 jusqu’à la seconde guerre mondiale, l’ensemble des sabres créés portent le nom de shin-shintô (新々刀). L’interdiction du port du sabre au début  de l’ère Meiji, la paix, l’avènement d’une classe bourgeoise sont autant d’éléments qui vont faire du sabre un objet d’ornement plus qu’une arme de guerre. L’accent est donc mis sur le raffinement de celui-ci.

Pendant la seconde guerre mondiale, un grand nombre de sabres sont fabriqués. Il ne respecte guére les traditions de forge et sont produits industriellement. Ces sabres sont désignés par le terme de showatô.

Il existe encore aujourd’hui des forgerons produisant des katana d’une grande valeur esthétique. Ces sabres sont nommés « gendaitô » (現代刀).

 

les différentes parties d'un sabre

partie_katana_small

 

La poignée.

La poignée (tsuka) est constituée en bois de magnolia recouverte d’une peau de requin ou de raie (same).

 

Elle est souvent agrémentée de « menuki » (petits ornements de métal aidant aussi à la prise) entrelacés dans des cordelettes de soie ou de coton (tsuka ito / tsuka maki). Le pommeau (kashira), en métal, est souvent rehaussé de décoration.

 

Le « menuki » est à ne pas confondre avec le « mekugi », une petite pièce de bambou qui traverse de part en part la tsuka et la soie de la lame (nakago) afin de les maintenir l’une à l’autre. Une boucle de cuivre (fuchi) maintient le tout. La soie d’un sabre est la partie pénétrant à l’intérieur de la poignée. L’orifice par lequel passe le « mekugi » se nomme « mekugiana ».

 

Certaines poignées sont perforées de 2 trous (ude-nûki-ana) permettant de faire passer une lanière (ude-nuki) sécurisant la prise en main du sabre.

 

La poignée est séparée de la lame par la garde (tsuba). Le « seppa » situé entre la garde et la lame solidarise la lame et la garde et sert aussi à guider la lame lors de son introduction dans la poignée.

 

Non loin de la garde se trouve un autre élément nommé « habaki ». Cette pièce est une sorte de sécurité évitant que, lorsque le sabre se trouve dans son fourreau (saya), celui-ci ne tombe.

 

La Lame.

 

Le tranchant de la lame se nomme « hassaki ». La partie plus épaisse de la lame est désignée sous le terme de « yokote ».

 

Le dos de la lame comporte 2 parties : la soie (hitoe) et la lame proprement dite (mune). Une petite encoche (mune machi)  située sur le dos de la lame permet de différencier la soie et la lame. La soie de la lame peut-être éventuellement signée (mei) par son facteur.

 

A angle droit ou arrondies, les arêtes de la lame portent le nom de « shinogiji ». Elles se rejoignent au niveau de la pointe (kissaki) dont l’extrémité est nommée « mitsukado ». Le triangle que forme la pointe et dont le « mitsukado » est le sommet se nomme « mono-uchi ».

 

Au niveau des flancs la partie trempée (bôshi) forme une ligne nommée ligne de trempe (hamon), la gorge (bohi) est présente pour alléger la lame.

 

Le fourreau.

 

Le fourreau (saya) est fabriqué en bois de magnolia. Il est souvent recouvert de laque et richement orné. L’extrémité du fourreau est protégée d’un capuchon de métal (kojiri). De multiples anneaux se trouvent fixés sur le fourreau. L’un de ces anneaux sert à renforcer l’entrée du fourreau (Kuchi-gane),  un second empêche le fourreau, glissé dans la ceinture, de tomber au sol (origane), un autre enfin (kuri-gata) permet de faire passer un cordon (sageo) servant à sécuriser l’ensemble.

 

 

 

Les différentes tailles de sabres.

 

La longueur des katana n’est pas réglementée. En revanche il est de tradition de regrouper sous ce terme l’ensemble des lames d’une longueur variant de 70 et 76 cm.

 

Longueur de la lame

Nom du sabre

De 8 à 15 cm

Kwaiken

De 23 à 30 cm

Yoroi toshi

De 28 à 41 cm

Tantô

De 55 à 58 cm

Wakizashi

De 60 à 66 cm

Chisakatana

De 70 à 76 cm

Katana

De 80 to 90 cm

Nodachi

Plus de 84 cm

Jin taichi

 

Avertissement: Noms et longueurs de lame correspondantes peuvent se recouper et varier d’un ouvrage à l’autre.

 

les écoles de forges

Ces écoles (gokaden - 五ヶ伝) sont classiquement regroupées en fonction de leur dispersion géographique et de la technique employée. Cette classification ne s’applique qu’aux sabres fabriqués jusqu’au début du XVIIémesiècle. Passé cette date, les traditions de forges ont tendance à se disperser. On distingue ainsi 5 centres de forge de sabre pouvant regrouper plusieurs écoles. Afin de limiter la dissémination des secrets de fabrication des sabres, les écoles de forges sont souvent tenues par les membres d’une même famille. Les 5 centres (style ou tradition) de forge sont: Bizen, Mino, Sôchu, Yamashiro et Yamato.

La  forge.

La forge d’une lame est un processus assez long. La première étape consiste à collecter suffisamment de minerai afin de pouvoir forger la lame. Cette étape de collecte semble aujourd’hui chose aisée mais à l’époque du japon médiéval cela pouvait être une vraie gageure. Le développement du commerce notamment avec le monde occidental va fluidifier l’approvisionnement en minerai. L’acier récolté est ensuite trié en fonction de sa dureté.

La lame est constituée d’acier tendre en son cœur, dur en extérieur.

L’acier est ensuite purifié par concassage à haute température. L’acier est ensuite fondu sous forme de lingot. Il est ensuite plié et replié de multiple fois. Plus le métal est plié plus il gagne en résistance. L’objectif recherché n’est pas d’obtenir la lame la plus résistante possible, car celle-ci perdrait alors en souplesse. Les différentes couches d’acier ainsi pliées vont donner le grain de la lame. Le grain de la lame est spécifique à chaque école de forge qui a sa propre technique de forge. L’observation du grain permet donc d’identifier une école, donc une provenance et éventuellement un forgeron. La lame ainsi forgée, étirée, martelée est ensuite trempée. Ce processus permet de solidifier le tranchant de la lame. En effet le choc thermique provoqué par la trempe fait changer les propriétés de l’acier en le durcissant. Le dos de la lame est protégé de la trempe afin que cette partie du sabre conserve sa souplesse. La lame est ensuite légèrement poli.

Respecter le sabre.

Un sabre est une œuvre d’art fragile mais c’est aussi une arme qui doit être maniée avec précaution. Il est impératif de l’entretenir régulièrement. Une lame ne se conserve pas dans son fourreau. Elle est entreposée sur un petit présentoir, tranchant vers le haut. Il ne faut jamais toucher une lame avec ses mains. L’acidité du corps endommage la lame. Pour des raisons de sécurité, en dehors d’une observation approfondie, la lame ne doit jamais être sortie complètement de son fourreau. Pour entretenir la lame des kits sont vendus dans le commerce. Dans ce kit vous trouverez, une huile (qui ne tache pas), du papier de riz pour nettoyer la lame, un tampon de soie rempli de poudre (uchiko), un chasse mekugi (mekugi-nuki). Le « mekugi » est une petite pièce de bambou traversant la poignée afin de la solidariser à la lame. 

 

analyse d'un sabre

L’étude de la lame est une source intarissable d’informations la concernant. Mais cette étude est assez difficile pour un néophyte et peut prendre plusieurs heures. Certains professionnels dressent une véritable carte d’identité de la lame en produisant une sorte de calque sur papier de riz de la lame (oshigata) en y notant tous les incidents.

A partir de cette analyse, il possible de déterminer la provenance de celle-ci, de lui attribuer une école de forge, un forgeron, une date et donc une valeur.

Pour être dans des conditions optimales d’observation la lame doit être polie et regardée en pleine lumière. Pour une bonne observation nous vous conseillons de vous munir de lampe de poche afin d’observer la lame à la lumière rasante et de toujours commencer par l’aspect général avant de vous pencher sur les détails du sabre.

Pour vous aider dans vos démarches nous vous proposons de passer en revue les points essentiels pour une bonne analyse.

 

 

 

 
 

 

 
 

L’aspect général.

L’observation porte sur 4 points : la courbure,  la structure, le dos et la pointe de la lame.

La courbure(反り) du sabre.

Le degré de la courbure (sori) et son positionnement sur la lame permet d’identifier l’école à l’origine de la fabrication du sabre et de dater la lame. On distingue ainsi les sabres du type saki-zori (先反り) dont la courbure est située proche de l’extrémité du sabre, les sabres koshi-zori (腰反り) dont la courbure se trouve non loin de la garde, et enfin les sabres dont la courbe se dessine au milieu de la lame (torii-zori - 華表反).

Les défauts à repérer : Une lame à la courbure trop accentuée peut indiquer que celle-ci a été retrempée. Retremper une lame revient à lui faire perdre toutes ses propriétés originelles et la dévalue complètement.

La structure (造込み)

Observer la structure de la lame c’est observer si celle-ci est plate ou non, si son arête est située près du centre (moroha-zukuri - 両刃造), si cette même arête est courbe (shinogi-zukur - 鎬造), proche du dos de la lame (moroha-zukuri - 両刃造)... On distingue environ 9 structures de lames différentes.

Les défauts à repérer : aucune fissure ou ridule (mukade shinae) ne doit apparaître au niveau du plat de la lame. Au niveau des arêtes de la lame la couleur doit être parfaitement uniforme. Si des petits effets brumeux apparaissent cela traduit une faiblesse au niveau du métal utilisé. On nomme ces défauts « utsuri ».  De même une attention particulière doit être portée afin de déceler des éventuelles poches d’air. Ces poches d’air (fukure yabure - 脹撓) sont considérées comme des erreurs de forge dévaluant le sabre. Elles peuvent être réparées (comblées) en utilisant le métal de la soie (partie de lame située à l’intérieur de la poignée). Si cette réparation utilise un autre métal, celle-ci est alors considérée comme un défaut supplémentaire (umegane).

Le dos (棟) de la lame.

On rencontre 4 types de dos (mune) possible. Le dos de la lame est soit arrondi (maru-mune - 丸棟),  soit plat (kaku-mune - 角棟), avec une arête (iori-mune - 庵棟) ou deux (mitsu-mune - 三棟).

Les défauts à repérer : les fissures ou imperfections, mêmes minimes, au niveau du dos de la lame (mune Shinae, mune Ware …) sont considérées comme des défauts non acceptables.

La pointe (切先).

Il n’existe que 3 types de pointe (hissaki). Celle-ci est soit petite (ko-kissaki), moyenne (chu-kissaki) ou grande (o-kissaki).

Les défauts à repérer : Une fissure peut parfois apparaître au niveau de la pointe. Ce défaut faisant perdre une grande partie de la valeur de la lame porte le nom de « karasuguchi ». L’existence d’une pointe bien proportionnée avec un boshi (ligne de trempe de la pointe) indique que le sabre n’a pas été trafiqué (coupé).

  

La structure de la lame.

Une fois l’analyse de l’aspect général de la lame menée, il est possible de se pencher sur les détails de celle-ci. Afin d’approfondir vos investigations et de connaître précisément le pédigrée du sabre, certains points doivent être scrupuleusement étudiés. 6 points sont souvent passés au crible : le grain, la trempe, la ligne de trempe, l’activité, la gorge, les inscriptions éventuelles.

Le grain.

Le grain va dépendre de la nature, de la qualité et de la juxtaposition des lamelles de métal employé. Cette association de lamelles prend alors certaines formes caractéristiques (vaguelettes, lignes parallèles…) propre à identifier certaines écoles et certains forgerons. Chacune de ces formes prend un nom particulier (Ayasugi hada, Chirimen hada, Uzumaki hada…).

La composition de la lame varie d’une forge à l’autre. La formule ayant permise sa fabrication était tenue secrète et transmise de père en fils. A partir de la seconde guerre mondiale la formule employée est restée constante. Il est ainsi utilisé :

Matériaux :

Proportion en pourcentage :

Fer

98,12% à 95,22%

Carbone 

3,00% à 0,10%

Cuivre 

1,54%

Manganèse

0,11%

Tungstène

0,05%

Molybdène

0,04%

Titane 

0,02%

Silicium 

traces

Chrome 

Pouvant atteindre 13%

La Trempe.

C’est une étape cruciale dans la forge d’un sabre. Cette technique consistant en un refroidissement rapide de la lame permet de solidifier la partie trempée. La partie objet de ce traitement thermique était le tranchant de la lame. En changeant ainsi les propriétés du métal un effet de cristallisation apparaît en surface. C’est cet effet qui doit être observé.

Les défauts à repérer : Les fissures au niveau du tranchant. Ces fissures sont inacceptables. Elles peuvent être perpendiculaire au tranchant (hagire) ou oblique (hagarami). Ces fissures doivent être distinguées des chocs provenant de combats (kirikomi) qui, tout en étant préjudiciable à la solidité de la lame et à sa valeur, peuvent être acceptables. Il est nécessaire de s’assurer que la lame n’a pas fait l’objet de plusieurs trempages (sai ha). Ce défaut est particulièrement difficile à détecter. Il se traduit souvent par la présence prés du « munemachi » (près de la garde) d’un petit halo brumeux formant un angle aigu (mizukage) ou la présence de l’ancienne ligne de trempe.

Afin de conserver à la lame une certaine flexibilité, la trempe n’était pas opérée sur l’ensemble de la lame. Le dos et la partie épaisse de la lame étaient protégés par un mélange à base d’argile. A la frontière entre la zone protégée et la zone objet de la trempe se créé une sorte de ligne nommée « hamon » (ligne de trempe).

La ligne de trempe.

Elle s’observe sur l’ensemble de la lame. C’est à dire le long du tranchant jusqu’à la pointe. Le ligne de trempe située au niveau de la pointe porte un nom particulier : « bôshi » (帽子).

Cette ligne est l’objet de beaucoup d’attention de la part des amateurs et est vraiment la marque de fabrique d’un forgeron. On trouve des lignes de trempe en forme de vague, d’arc de cercle, de droite…

Les défauts à repérer : Les fissures au niveau du hamon (hagarami), un éclaircissement (ha jimi), une discontinuité (kakedashi) ou disparition (nioi gire) de la ligne de trempe sont autant de défaut faisant perdre quasiment toute valeur au sabre.

L’activité.

Alors que la lame du sabre fait l’objet d’une trempe partielle (la partie supérieure de la lame étant protégée de la trempe), Il est néanmoins possible que des incidents puissent subvenir. Tout ces « accidents » sont autant d’informations permettant d’identifier un sabre et de dresser sa « carte d’identité ».

La gorge.

Elément plutôt récent, les premiers sabres ne disposaient pas de gorge. Les gorges ont été crées au départ afin d’alléger et d’augmenter la résistance de la lame. Elles sont vite devenues un ornement de la lame et de ce fait prennent des formes très diverses.

Les inscriptions.

Votives ou décoratives, elles donnent à la lame un relief et une histoire toute particulière qui sont autant d’élément permettant de tracer ses origines.

 

La soie (nakago - 茎).

La soie est la partie invisible de la lame, la partie située à l’intérieur de la poignée. La soie est tout aussi importante que la lame. A ce titre, elle doit faire l’objet d’une attention toute particulière.

4 éléments forment les caractéristiques essentielles de la soie : la forme et la taille de la soie dans sa longueur, dans son extrémité, ses tries et sa signature éventuelle. 

La forme et la taille de la soie dans sa longueur.

On compte 8 formes possibles de soie : Elles sont toutes courbées mais l’intensité de la courbure peut être plus ou moins prononcée voire s’inverser. L’épaisseur peut se réduire progressivement ou rapidement (kijimomo-gata - 雉子股) à partir d’un certain niveau…

 

L’extrémité de la soie.

L’extrémité de la soie (Nakagojiri) peut être de forme triangulaire (kengyo - 劍形), perpendiculaire aux côtés (kiri - 切), perpendiculaire au dos (iriyama-gata - 入山形), ou de forme arrondie (il en existe de 2 sortes).

Les stries.

Leur présence, leur intensité et leur direction donnent une indication sur la possible école de forge à l’origine de la création de la lame.

La signature (mei - 銘).

Eventuellement gravée sur le côté de la soie, elle indique l’école ou le forgeron qui a créé la lame. Elle n’apparaît plus sur les lames qui ont été raccourcies. En revanche elle peut avoir été ajoutée par la main d’un autre. Ces contrefaçons historiques portent le nom de gimei (偽名).

 

Le "tsuba" désigne la garde du sabre permettant le passage de la lame par un interstice de forme plus ou moins triangulaire dénommé Nakago-ana. Le Nakago-ana se trouvait souvent flanqué de deux autres trous permettant le passage du Kôgaiet du Kozuka (voir Fig. n°1). Il vise tout à la fois à protéger et empêcher la main de glisser sur le tranchant du sabre ainsi que d'assurer l'équilibre de celui-ci en contrebalançant le poids de la lame.

A partir du XVIIe siècle au delà de la fonction purement utilitaire vient se juxtaposer une recherche de l'esthétisme, le tsuba devient une œuvre d'art à part entière. Il sert dès lors  à marquer l'appartenance sociale de son possesseur ainsi que d'exprimer ses idéaux et convictions. Il est ainsi possible de trouver des symboles chrétiens sur certains tsuba alors même que la religion chrétienne était proscrite sous Toyotomi Hideyoshi et totalement interdite à partir de 1613 sous Tokugawa Ieyasu.

Les tsubas sont fabriqués à partir d'une grande variété de métaux notamment en  fer, cuivre (rouge) et ses dérivés tels que  le cuivre jaune, bronze, shibuichi, shakudô, rogin mais aussi en or et/ou argent.

Chaque tsuba a une taille (5 à 10 cm), une tranche (Rim) et une forme particulière. Il est cependant possible d'identifier une dizaine de formes différentes: ronde (Marugata), "carrée" à angles arrondies (Kaku gata, Yuko Ito gata), quadrilobée (Moko gata, Tate Ito gata), rectangulaire (Aori gata)...

Il semble que les premier tsubas remontent au VIe siècle (Shitogi). De forme beaucoup plus simple (en forme de goutte d'eau) ils étaient généralement composés d'un alliage de cuivre ou de fer. Avant cette date certains tsubas devaient être importés (Hôju).  Il est encore possible aujourd'hui de trouver des artisans spécialisés dans la fabrication de tsubas.

Il est possible de classer les tsubas en fonction de leur "style" permettant d'identifier l'appartenance à une école, une période et/ou un facteur particulier. Certains tsubas étant signés il devient "aisé" d'en retracer l'histoire ou plutôt celle du facteur.

Il est possible de citer parmi les écoles les plus célèbres notamment celles de:

Asakusa: de la province d'Asakusa durant la période Edo;

Chôshû, Ônin, Tachikanagoshi, tôcho: écoles du XVIe siècle, respectivement caractérisées par (i) ses tsubas en fer (ii) ses décors de reliefs en appliqué (iii) l'utilisation de métal tendre avec des incrustations (iv) tusba en fer découpé pour les sabres de parade;

Gomoku-zôgan, Kaneie (fushimi), Shingen, Shôami : fin du XVIe siècle;

Gotô: école fondée par Gotô Yujô (1453-1512) caractérisé par un fond constitué de point en relief;

Heian-jô, Hôan, Kaga, Sukashi: début du XVIIe siècle. La dernière école citée étant "spécialisée" dans les tsubas en fer découpé;

Higo: fondée dans la province du même non par Hayashi Matashichi;

Jajushi kisaemon de la ville de Nagasaki et dont les tsuba ont une touche chinoise tout comme les tsubas de l'école de Sôten;

Kamakura de la ville de Kamakura dont les tsubas en fer sont influencés par l'art chinois, sculptés et laqués;

Kinai: en fer découpé; Ko-Kinko en métal tendre et aux décors chargés; Myochin: école créée au XVIIe siècle utilisant le fer forgé; Ôtuki (Tôkyô), Tanaka: écoles du XIXe siècle...

Chaque école a sa propre personnalité avec ses facteurs célèbres (Shimuzu Jingô, Kanô Matsuo...) et ses propres techniques de réalisation. Le  classement exposé ci-dessus n'est absolument pas exhaustif nous pourrions citer l'école de kamayama qui débuta sous la période Muromachi caractérisée pour ses tsubas en fer proche d'un autre style, celui d'Owari.

 

 

les armures

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Armure d'un nouveau type avec des lamelles rivetées Okegawado Tosei Gusoku

 

Les armures Japonaises

Éléments composant une armure de samouraï.

Les armures sont généralement constituées de plaques ou de lamelles reliées entre elles par un laçage coloré et des cordons. Une armure complète porte le nom de "gusoku."

Il était d'usage d'incorporer dans une armure des éléments d'armures plus anciennes. Il est donc assez rare de trouver une armure assemblée avec tous ses éléments d'origine.

Une armure de Samouraï se compose de huit éléments essentiels:
• le casque - kabuto
• le masque - mengu (protection de visage)
• la cuirasse – do
• les protections d'épaules - sode
• les brassards - kote
• la jupe – kusazuri
• la sous-jupe – haidate
• les jambières - suneate

Types d'armures de samouraï.

Il existait de nombreux types d’armures. L’armure à structure simple plus légère, composée de moins de plaques, était utilisée quotidiennement. Elle était plus facile à porter et à maintenir propre, ce qui était important pour la préservation des lacets.

Comme pour tout vêtement, les armures officielles étaient plus raffinées, ornées d’une multitude d’éléments décoratifs. Ces principes s’appliquaient également au kabuto (casque). Se différenciant des casques plus anciens (comportant jusqu'à une centaine de plaques rivetées), les modèles les plus récents ne possèdent qu'un nombre limité de plaques. Il n'est par ailleurs pas rare que le casque ne soit composé que d'une seule plaque métallique.

Ces casques étaient réalisés différemment selon les besoins du propriétaire (apparat, campagne militaire,...), le coût de fabrication pouvant varier considérablement.  Certains casques prirent une forme extrêmement travaillée, tels les kabuto kawari (casques à forme recherchée) pouvant prendre la forme d'animaux, d'esprits,....

Premières armures japonaises (1185-1603)

Les armures les plus anciennes qui datent de l'époque Yayoi (vers 300 av. J-C. / vers 250 ap. J.-C.), étaient constituées de bandes de fer lacées ou rivées les unes aux autres, ou formées de plusieurs petites plaques. L'armure multi-plaques, sans doute d'origine coréenne, a subi quelques évolutions pour devenir l’armure japonaise la plus courante. Les armures de ce type furent portées jusqu'au 9e siècle.

A l'époque Heian (794-1185), un système de conscription militaire fut institué. Quand celui-ci prit fin, l'armée fut remplacée par des troupes de seigneurs provinciaux, ce qui marqua l'émergence de la classe des samouraïs. L’armure de type oyoroi, plus élégante, apparut à cette époque.

Les règles qui encadraient alors le statut du samouraï avaient été formalisées à la création du shogunat, gouvernement de type militaire. Les armures évoluaient pour s’adapter aux besoins des fantassins, qui assistaient les Samouraïs de haut rang.

Au cours des époques Muromachi (1392-1573) et Momoyama (1573-1603), la guerre civile ravageait le pays. Le pouvoir passait des mains d'un daimyo à un autre. C'est à cette époque que les premiers Occidentaux arrivèrent au Japon. La structure de l'armure fut alors modifiée pour protéger les samouraïs des nouveaux types d’armes introduits par les étrangers.

Epoques Kamakura (1185-1333) et Nanbokucho (1333-1392)

Le premier gouvernement militaire du Japon fut établi au cours de l'époque Kamakura par le clan Minamoto lors de la guerre de Genpei (1180-1185). L'armure oyoroi connut son apogée à cette époque, lors de laquelle les batailles étaient principalement menées par des archers à cheval. Les armures étaient grandes et imposantes. Les casques, très ronds, étaient constitués de lamelles rivetées les unes aux autres.

L'époque Nanbokucho (1333-1392) fut une période marquée par la guerre. Deux cours impériales se partageaient le pouvoir. Deux types de cuirasses similaires virent le jour : l'haramaki et le domaru. Les deux enveloppent le tronc mais, la première se ferme dans le dos, la seconde sur le flanc droit. Toutes deux étaient composées de bandes de cuir et d'écailles de fer laqué indépendantes et entièrement tressées.

L'époque Muromachi (1392-1573)

Le Japon fut unifié sous le shogunat des Ashikagas à Kyoto, au début de l’époque Muromachi. Toutefois, la guerre civile éclata peu de temps après et le pays fut plongé dans « l'Âge des Provinces en Guerre » (Sengoku jidai), période qui dura plus d'un siècle (1467-1603). Les fantassins continuèrent à porter l'armure domaru. Le casque de type akodanari de forme bombée et potelée, évoquant un melon, fut conçu à cette époque et couramment utilisé.

En 1543, des marins portugais arrivèrent au sud du Japon, apportant avec eux des fusils à mèche. Les armuriers japonais commencèrent à produire une arme similaire, le teppo. Ils créèrent alors des cuirasses constituées de plaques de métal plus épaisses et d’un seul tenant pour résister à l’épreuve des balles.

L'époque Momoyama (1573-1603)

En 1582, le daimyo Toyotomi Hideyoshi assiégea le château de Momoyama (à Kyoto). Il tenta par deux fois d'envahir la Corée en vain. Ces invasions mobilisaient un nombre important de soldats et d’armures. Les armuriers cherchèrent donc des moyens pour simplifier la fabrication de l’armure. Ils remplacèrent les écailles par une structure en métal d’un seul tenant, découpée pour simuler l'aspect des écailles individuelles et supprimèrent ainsi une technique de fabrication longue et onéreuse.

Cette période flamboyante dans les arts se traduisit par des armures aux formes variées loin des canons esthétiques habituels. Les casques, appelés kawari kabuto, prirent une multitude de formes hautes. Avec l'arrivée des premiers Occidentaux et des armes à feu, la fabrication des cuirasses en métal se généralisa afin d’assurer une protection contre les balles. L’impact du nanban (influence étrangère) contribua à modifier les formes de l’armure, et ce jusqu’à la fin de l’époque Edo (1603-1868).

Les armes à feu jouèrent un rôle déterminant dans la grande bataille de Sekigahara (1600), où la victoire de Tokugawa Ieyasu marqua un tournant crucial dans l'histoire du Japon, menant à son unification.

L'époque Edo – Ere des Tokugawa (1603-1868)

En 1603, Tokugawa Ieyasu, premier shogun de la dynastie Tokugawa établit sa cour dans la ville d’Edo (aujourd'hui Tokyo). En 1615, la ville d’Osaka tomba et l'unification du Japon par le shogunat fut complète.

Le Japon resta unifié pendant les règnes successifs de la dynastie Tokugawa, soit près de trois siècles. Pendant cette période de paix relative, l'armure devint progressivement à usage cérémoniel.

Sa fabrication fit alors l'objet d'un plus grand raffinement artistique. A cette époque, le système appelé Sakin Kotai fut mis en place : il exigeait que les daimyo aient une résidence à Edo, qu'ils devaient occuper une année sur deux. À leur départ, comme à leur arrivée, de grandes processions cérémonielles avaient lieu, ce qui leur permettait d’exhiber leur armure comme signe extérieur de leur richesse.

Pendant cette période, l'influence du christianisme importé par les missionnaires portugais devint trop pressante pour le gouvernement japonais. En 1635, les frontières du Japon furent fermées et la pratique de cette religion interdite.

En l'absence de guerre et de nouvelle influence étrangère, les armuriers s'inspirèrent de styles anciens. L'oyoroi ainsi que l'armure domaru revinrent à la mode. En 1853, le Commodore américain, Matthew Perry, entra dans la baie d'Edo et fit, par pression, signer un accord historique sur les relations commerciales entre le Japon et les États-Unis. Ceci a, par la suite, conduit à la réouverture des frontières japonaises et permit le développement du japonisme en Occident. En 1868, la restauration de Meiji eut lieu et le Japon fut de nouveau dirigé par un empereur. La loi de 1876 qui interdit la porte du sabre marque la fin de l’époque des Samouraïs.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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