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sammael world
6 novembre 2014

les sikhs........

 

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Nihang signifie crocodile en langue perse. Ce terme désigne parmi les sikhs, les moines guerriers ou chevaliers appelés aussi Akalis, dérivé du sanskrit Akal Purusha signifiant "L'éternel".

Enveloppés dans leur longue tunique bleu-nuit, la tête recouverte d'un turban haut de forme fixé par des disques d'acier, ficelé de chapelets et orné de broches en forme de sabres et de glaives, symbole de la religion sikhe, des milliers de guerriers se provoquent en duel dans les rues d'Anandpur Sahib, ville sainte de la religion sikhe, sur les contreforts himalayens, au Pendjab. Les adversaires se toisent, s'esquivent et s'élancent dans un corps-à-corps éperdu. Les lames sifflent, lances et boucliers s'entrechoquent violemment. Puis, épuisés, les duellistes se saluent et disparaissent au milieu des turbans bariolés.

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Ils se considèrent comme les ultimes descendants du Khalsa, un ordre militaire et religieux fondé en 1699 par le dernier chef spirituel sikhGurû Gobind Singh, pour défendre son peuple contre le pouvoir moghol.
Aujourd'hui encore, 10 000 Nihangs répartis en quinze communautés sillonnent le Pendjab. S'ils ont conservé les attributs martiaux de leurs prédécesseurs, leurs armes n'ont plus qu'une fonction d'apparat et leur office, jadis militaire, est aujourd'hui purement symbolique : fermiers penjâbis pour la plupart, ces moines guerriers se sont donnés pour mission de perpétuer la mémoire des redoutables milices de Gurû Gobind Singh.

Les Nihangs se déplacent toute l'année de fêtes en rassemblements religieux. Ils distribuent des habits et de la nourriture aux plus démunis. Ils arbitrent des conflits lorsqu'on leur demande. Ils jouent un rôle de lien social entre les sikhs, au nom de Dieu. La protection des sikhs est la principale mission revendiquée par les Nihangs. Chaque année, en mars, à Anandpur Sahib, la parade militaire de la Hola Mohalla est l'occasion pour les Nihangs de mesurer leur prestige historique et de recruter de nouveaux guerriers parmi une foule qui peut aller jusqu'à trois millions de fidèles qui viennent admirer leur arsenal resté inchangé depuis trois siècles, leurs écuries de pur-sang et leur turban pouvant mesurer jusqu'à 425 m de long et peser 35 kg.

Les traditions se perdent dans la communauté sikhe gagnée par l'attrait de l'Occident. Par leur simple présence et par la transmission orale de leurs mythes, les Nihangs œuvrent à en perpétuer la mémoire.

Historiquement le terme Akali a été utilisé pour désigner les armées sikhes qui ont résisté aux Moghols à la fin du xviie siècle. Il a été employé à nouveau lors de la volonté des peuples de l'Inde à être indépendants; durant cette période d'agitation, Akali désignait le mouvement qui luttait pour garder le contrôle sur ses temples sikhs, les gurdwaras, avant la loi sikhe sur les gurdwaras de 1925

 

 

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Guru Hargobind

 

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Guru Har Gobind.

 

 

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Les deux épées qui se rejoignent sont le symbole du Miri-Piri dans le khanda, le signe du sikhisme.


Guru Hargobind (1595-1644) fut le sixième guru sik. Il est le fondateur du principe du « Miri-Piri »: l'alliance de la foi et du pouvoir temporel. Il a aussi fait édifier l'Akal Takht (Trône de l'Intemporel) à Amritsar, un des cinq temples les plus vénérés par les fidèles. Suite au martyr de son prédécesseur, Guru Arjan, il a été contraint de prendre les armes contre l'oppression et donc de se soulever contre l'empereur de l'époque. Guru Hargobind est aussi dénommé: Guru Hargovind.

Le principe du « Miri, Piri » illustre les conséquences de cette action. En effet jusqu'alors Les sikhs étaient plutôt pacifiques. Mais le sacrifice de Guru Arjan montra les limites du pacifisme. Dès lors Guru Hargobind porta deux épées. L'une d'elles symbolisant le pouvoir temporel, le « Miri », et l'autre symbolisant le pouvoir spirituel « Piri ».

Généralités

Enfant : Gurdita Ji, Ani Rai, Tegh Bahadur, Atal Rai, Suraj Mal & Bibi Viro Ji

Date et âge du jour où il devint guru : 11 juin 1606, 11 ans

Régime politique : Jahângîr & Shâh Jahân (empereurs moghol)

Joti-jot Date et lieu de décès : 19 mars 1644, Kiratpur Sahib

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Un sikh se doit d'être un « saint guerrier »', il se doit de réagir face à l'injustice ; cela peut impliquer un soulèvement armé, cependant il faut garder à l'esprit que l'utilisation des armes est le dernier ressort dans la philosophie sikh. Il reste pour autant pacifique, mais il ne peut rester passif. D'ailleurs les sikhs ont pour ordre de se défendre, de défendre plus généralement et non pas d'attaquer.

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Le « Piri », ou pouvoir spirituel, reste un pilier de la philosophie Sikh. Guru Hargobind sahib ji ne se détache pas de la philosophie du fondateur en prenant les armes. En gardant cette épée, le sixième guru s'attache à montrer qu'un Sikh se doit toujours de méditer et de respecter les enseignements des cinq premiers gurus. Le « Piri » est donc une manière de rester attaché à la source et au désir de l'épanouissement de l'âme.

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Akal Takht

Le « Akal Takht » est l'un des cinq Takhts. Il a été construit en face du Harmandir Sahib: le Temple d'Or. Il est le « siège politique » de Khalsa panth (nation sikh, ensemble des khalsa). C'est là où se règlent toutes les questions religieuses, de politique, de philosophie, etc.

Descendants de l'ordre des moines-guerriers sikhs créé au XVIIe siècle, les Nihangs traversent les siècles. Maîtres en arts martiaux, ils se déplacent sans cesse à travers l'Inde pour répandre leur message de paix universelle, armes à la ceinture.

Àl'instar des Sikhs, ils se nomment tous «Singh» (Lion), les «sans-peur» du Pendjab. Stupéfiants personnages tout droit sortis d'un roman de Kessel ou d'un poème de Rumi, les Nihangs sont les héritiers de l'armée sainte créée, en 1699, à Ananpur Sahib par l'ultime gourou sikh Gobind Singh Ji. Leur rôle? Défendre sans relâche les idéaux et le territoire sikhs, jadis menacés par les extrémistes musulmans et hindous, les invasions mongoles et l'impérialisme britannique. Leurs valeurs, considérées par certains comme archaïques, sont encore aujourd'hui le centre de leur quotidien. Pas un jour ne passe sans qu'ils n'aident les plus pauvres comme les plus riches, par leurs prières et leur dévotion, afin de lutter contre tout terrorisme. En tant qu'«extrémistes» de la paix, ils dédient leur vie, leur foi et leur travail au bien commun. Et c'est là que réside l'affection que le peuple leur porte.

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Ces imposants turbans sont composés de bandes de tissu qui peuvent parfois mesurer plusieurs centaines de mètres et peser une trentaine de kilos. Temps d'installation, deux à trois heures.

Des enfants vont jusqu'à quitter leur foyer pour suivre ces personnages de légende. Des familles, plus privilégiées, lèguent des récoltes de céréales, de fruits ou de légumes quand d'autres, plus humbles, partagent avec eux le peu de lait qu'ils ont. Des hommes d'affaires offrent des onces d'or, et des chevaux leur sont légués en guise d'offrandes sacrées. D'autres dons faits à la diaspora sikh aident à la construction de nouveaux gurdwaras (temples, littéralement: «porte du guru») ou permettent l'achat de machines agricoles et autres véhicules nécessaires à la communauté.

Enfin, l'État indien les invite à voyager gratuitement sur l'ensemble de son réseau ferré national. Considérés dans le pays comme des héros, les Nihangs galvanisent les foules et envoûtent l'âme collective! Mais les Nihangs se battent sans relâche pour préserver leur mode de vie ancestral mis à mal par une Inde émergente. Les lois de la Bourse et de la finance s'entrechoquent avec les dix vertus nihangs: la compassion, la charité, le pardon, la propreté, le contrôle de l'esprit, la pureté, la vérité, l'accomplissement spirituel, la témérité guerrière et la dévotion à leur Dieu unique. Des notions nobles qui semblent avoir du mal à trouver leur place dans un pays en plein développement industriel.

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Une vie de discipline rythmée par des textes spirituels

Leur combat est aussi celui d'un peuple. Une ethnie entière luttant contre l'oubli de ses traditions et de son histoire. D'où l'importance cruciale de ces «armes-parures», mémoires des persécutions subies et de leurs racines guerrières. Ces décorations qu'ils arborent fièrement sont le symbole paradoxal d'une lutte pourtant pacifiste. Elles sont les emblèmes des valeurs qu'ils défendent: indépendance et liberté face à une course effrénée vers la modernité, propre à notre époque. Dignes en toute circonstance, ils vivent en autarcie sur les vastes domaines de leurs gurdwaras ouverts à tous, de jour comme de nuit. Ils y élèvent buffles et chevaux, cultivent les terres de leurs ancêtres et offrent chaque jour des dizaines, des centaines, voire des milliers de repas aux pèlerins, des vêtements aux plus démunis et le gîte aux sans-logis.

Ici encore, cette générosité n'est que le fruit du respect des traditions et des textes sacrés: «Celui-là seul connaît la Voie, ô Nanak, qui gagne sa vie à la sueur de son front et ensuite partage avec les autres.» Car la vie des Nihangs et des Sikhs est principalement régie par des écrits spirituels qui font presque office de loi. Une de ces références incontournables: le Sri Guru Granth Sahib. Fondement absolu, pierre angulaire de l'âme de la tradition du sikhisme, ce livre recueille l'enseignement précieux des dix gourous sikhs. Vénéré et considéré comme le onzième gourou, cet ouvrage est traité comme une véritable personne.

La journée, «Il» vit sous le dais d'un autel sacré, sur un lit sans cesse étoffé de nouveaux tapis, draps, coussins et de tissus brodés d'or arborant de multiples couleurs. Des disciples l'éventent à l'aide de grands éventails en plumes de paon, symboles d'immortalité. Ils le lisent et propagent sa parole jusqu'à son coucher. C'est alors qu'on le déplace avec précaution et cérémonie dans une autre pièce pour qu'il entame sa nuit, toujours sur un lit digne d'un roi. Avant que l'aube se lève, son réveil est accompagné par des hymnes chantés. Ce manuscrit guide les Sikhs tout au long de leurs vies, puisque c'est aussi dans ses pages que les jeunes Nihangs apprennent à lire et à écrire.

Beaucoup d'enfants choisissent de suivre les Nihangs, considérés comme des héros par la population.

L'éducation des enfants n'est pas laissée au hasard. Très tôt, ils reçoivent une instruction aussi rude que complète. Leur enseignement dispense des cours d'arts martiaux, d'équitation, de voltige, de musique et de chant.

 

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Le dressage des chevaux est une des pierres angulaires de l'éducation nihang.

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Le soin des chevaux tient une place importante dans leur apprentissage. L'enfant et l'animal grandissent en frères ; un lien unique et puissant se tisse entre le cavalier et sa monture. Chaque matin, les enfants embrassent les chevaux, parlent avec eux, s'occupent de leur alimentation. Considéré comme un messager saint, le cheval est au centre d'un bon nombre de cultes. Une sorte d'idole qu'on orne régulièrement de milles parures lors des événements communautaires.Certes, les Nihangs n'ont de cesse de répéter «Le monde est notre famille», mais leur Terre sainte se situe à Ananpur Sahib, berceau de leur tribu et de leurs traditions. Et c'est ici, sur les flancs de l'Himalaya, au début de l'équinoxe de printemps, que la communauté sikh se rassemble à l'occasion du festival du Hola Mohalla, hommage rendu au dixième gourou et à son armée sainte.

Toutes sortes de véhicules: camions, tracteurs, chariots, bus, voitures, motos et même bicyclettes acheminent quelque 3 millions de pèlerins. De véritables rivières humaines déferlent jusqu'au coeur du sanctuaire de Gobind Singh Ji, la gurdwara Keshgarh Sahib ; et même les voies les plus minuscules de la cité débordent de flots humains. L'effervescence est à son comble. Il suffit de les rejoindre pour être emporté par la ferveur collective. Alors l'individu se noie, disparaît pour ne faire plus qu'un avec l'âme des Sikhs. Pendant ce festival, rien ne saurait endormir ces hommes, ces femmes et ces enfants. Pas même la douceur des nuits étoilées du Pendjab. Au coeur des gurdwaras, des tentes, des caravansérails, ou assis au bord d'un trottoir, tous font la fête au rythme d'hymnes scandés sans cesse par des haut-parleurs insomniaques. La cité ne vivra pas une minute de repos: les battements des tambours nihangs, qui génèrent cet état de transe, ne connaissent jamais le silence. L'événement est ponctué de tournois.

Chaque Nihang est un cavalier et un acrobate hors pair. Se tenir debout sur deux chevaux lancés au galop: un numéro de voltige traditionnel mais toujours très impressionnant.

Aux quatre coins de la ville, les Nihangs s'affrontent lors de joutes où chacun peut exposer ses talents de cavalier, ou sa maîtrise du gatka - un art martial comprenant une impressionnante panoplie d'armes, comme le kukri (également présent chez la troupe d'élite des Gurkhas), ou lechakram, un anneau de métal tranchant. Contempler un Nihang chevaucher pieds nus sa monture lors d'un galop effréné est un spectacle unique: frissons et poussées d'adrénaline garantis. On ne peut s'empêcher d'être bouleversé par l'allure, l'élégance et la fierté presque arrogante de ces individus, qui semblent invincibles face au commun des mortels.

 

 

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Des chefs de clan, garants d'une justice équitable

Au coeur des camps nihangs, de larges tentes tendues sous un soleil de plomb se transforment en confessionnaux. À l'intérieur, les représentants des 22 clans nihangs reçoivent les disciples venus présenter leurs doléances. Assis sur des lits de cordes posés sur une estrade, ils écoutent patiemment, avec équité, tous les fidèles venus se prosterner devant eux. Une fois l'entretien terminé, les chefs offrent leur bénédiction et un repas contre des poignées de roupies en offrande. Puis les barrières hiérarchiques se lèvent pour que tous méditent ensemble autour d'un repas. Un moment où plaisirs terrestres et spirituels se mélangent dans la plus pure tradition sikh.Et le bhang, boisson rituelle ancestrale préparée à base de céréales et d'herbes - dont la marijuana -, unit l'âme collective dans une ivresse mystique. Préparée autrefois pour décupler le courage des guerriers, cette potion devient pour certains une drogue.

Bu quotidiennement à faible dose, l'élixir des Nihangs favorise l'abnégation ; mais consommé en forte quantité, il devient nocif, tant pour la santé que pour le respect des règles. Certains, avilis par la prise du bhang, fomentent des complots visant à s'emparer du pouvoir, notamment lors de l'élection du grand chef, qui attise les convoitises. Des meurtres viennent ternir l'histoire de cette tribu pourtant pacifiste. Mais un homme reste un homme. Et les électeurs de ce chef suprême, les grands sages et les autres chefs, voient parfois leurs choix menacés par le fil d'un sabre ou par la balle d'un fusil. Un paradoxe pour ces moines, guerriers de paix, dont le regard semble transpercer l'âme de celui qu'ils regardent. La forteresse de leurs secrets semble inviolable. Mais pour tenter de comprendre ce peuple unique, reste cette inébranlable maxime: «Seul Dieu est pur. Suprême et pour toujours.»

 

 

Quand les Nihangs sillonent le Pendjab, ils font halte dans ces caravansérails, lieux de repos pour pèlerins et marchands itinérants.

 

 

Sikhisme
Le Khaṇḍā est le symbole du sikhisme.

Le sikhisme est une religion monothéiste fondée dans le nord de l'Inde au xve siècle par le Gurû Nanak.

Le mot « sikh » est dérivé du mot sanskrit शिष्यः (śiṣya) signifiant disciple ou étudiant, ou de शिक्ष (śikṣa), signifiant étude ouinstruction. L'expression du monothéisme des Sikhs réside dans le symbole  - Ek Ong Kar, que l'on peut traduire par « une seule (ek) conscience créatrice (ong) manifestée (kar) ». Transcrit littéralement cela revient à dire « l'âme de dieu ». La doctrine du sikhisme se fonde sur les enseignements spirituels des Dix gurûs, recueillis dans le Siri Guru Granth Sahib.

 

Histoire

Une vue du Temple d'Or et son sarovar à Amritsar.

Gurû Nanak (1469-1539), fondateur du sikhisme, est né dans le village de Talwandi, nommé maintenant Nankana Sahib, près de Lahore, dans l'actuel Pakistan. Ses parents sont hindous et appartiennent à une caste marchande : les Khatri du Punjab. Dès son enfance, Guru Nanak est fasciné par la spiritualité et montre des dispositions peu ordinaires pour l'apprentissage. C'est sans doute durant cette période qu'il découvre l'enseignement du poète saint Kabîr (élevé dans une famille musulmane), père de la littérature hindi, un homme révéré à la fois par les hindous et les musulmans. Après une expérience spirituelle de « fusion » avec l'essence de toute chose, Gurû Nanak compose le Jap Ji Sahib, poème mystique qui résume un enseignement qu'il décide de partager. Il voyage dans toute l'Inde et dans de nombreux pays environnants - Népal, Tibet, Sri Lanka, avant d'entamer un long périple au cœur du monde musulman. En effet, le premier disciple et ami d'enfance de Guru Nanak, Mardana, barde attaché à la famille du Gurû, est de confession musulmane. Mardana décide de suivre Guru Nanak qui effectue son pèlerinage à La Mecque. Ce voyage les conduira notamment dans la péninsule d'Arabie, en Perse et en Afghanistan.

Après plusieurs années de voyage, Guru Nanak réunit une communauté et fonde un village, Kartarpur - la Ville du Créateur. Il enseigne sans relâche et de nombreuses personnes viennent à son enseignement. La religion, pense-t-il, est un lien pour unir des hommes, mais dans la pratique il constate qu'elle monte les hommes les uns contre les autres et est à l'origine de nombreuses discriminations : entre hommes et femmes, entre castes, entre religions, entre origines ethniques, etc. Il regrette en particulier l'antagonisme entre hindous et musulmans, quand lui voit la richesse commune de ces deux religions. Une sentence bien connue de Guru Nanak est : « Il n'y a ni hindou et ni musulman. » À ceux qui demandent alors qui ils sont s'ils ne sont ni hindous, ni musulmans, il répond : « vous êtes des disciples ». C'est ainsi que le mot Sikh (disciple), se répand.

Un des cinq Takhts du sikhisme: un des cinq temples majeurs; ici l'Harmandir Sahibà Patna dans l'état du Bihar, en Inde.

Gurû Nanak est opposé au système des castes. Ses fidèles se réfèrent à lui en tant que gurû (professeur, maître). Avant sa mort, il indique un nouveau gurû pour être son successeur et pour mener la communauté. Le dixième et dernier gurû, Gurû Gobind Singh (1666-1708) introduit la cérémonie de baptême sikh en 1699 donnant par là une identité caractéristique aux Sikhs. Les cinq Sikhs nouvellement baptisés sont appelés Panj Pyare, Les Cinq Bien-Aimés, qui baptisent à leur tour le gurû à sa demande.

Avant son décès, le gurû complète l'Âdi Granth des œuvres de son prédécesseur, le renommé Siri Guru Granth Sahib, et commande qu'il soit dorénavant l'autorité spirituelle définitive et que l'autorité temporelle passe au Khalsa Panth - la Communauté des Sikhs. Le livre saint des Sikhs est compilé et édité par le cinquième gurû, Gurû Arjun en 1604. Ce sont les premières écritures saintes dans le monde à avoir été compilées par les fondateurs d'une foi au cours de leur vie (les écrits saints de la religion bahá'íe au xixe siècle étant également tous rédigés par le fondateur lui-même ou en sa présence). Elles sont surtout rédigées en punjabi, mais aussi en hindi, en persan, etc.

Guru Arjan construisit également le mondialement célèbre Gurdwârâ - Darbar Sahib, à Amritsar, qui est le centre du Sikhisme.(Et le Maharaja Ranjit singh met de l'or sur ce Gurdwara).

Durant le xviiie siècle, les Sikhs firent l'objet de répressions et de persécutions diverses de la part des autorités, poussées par le fanatisme général. Ils durent faire des sacrifices extrêmes pour protéger et préserver leur foi et leur identité. L'empire moghol était en voie de désintégration, les Afghans, sous la conduite d'Ahmed Shah Abdali, avaient commencé à envahir le pays. Les Sikhs profitèrent de ces circonstances pour établir leur propre royaume qu'ils achevèrent de constituer sous le Maharaja Ranjît Singh (1780-1839). L'empire sikh dura un demi-siècle et fut annexé par les anglais en 1849.

Ek onkar une des syllabes sacrées du sikhisme.

Durant la guerre d'indépendance de l'Inde, de nombreux Sikhs furent pendus, durent faire face à toutes sortes de brutalités, se battre contre l'occupant, subir de longues périodes d'emprisonnement afin de libérer le pays. Bien que les Sikhs ne représentent que 1,8 % de la population de l'Inde, ils se sont néanmoins forgé une solide réputation dans pratiquement tous les domaines, tels que l'armée, l'agriculture, les sports, l'industrie, l'éducation, la médecine, l'ingénierie, etc., à force de persévérance et de travail dans un esprit de dévouement missionnaire. Leur goût de l'aventure et de l'entreprise les a conduits dans presque tous les pays du monde.

Religion et philosophie

La religion sikh est strictement monothéiste. Ses adeptes croient en un seul Dieu Suprême, Absolu, Infini, l'Éternel, le Créateur, la Cause des causes, sans inimitié, sans haine, à la fois immanent et transcendant. Il est appelé: le Guru Suprême (ou en langage courant, « Quel Dieu! »).

« Ô mon âme, tu es l'incarnation de la lumière,
Connais ton Essence,
Ô mon âme, le Seigneur est toujours avec toi,
À travers la parole du Guru, jouis de Son Amour,
Connaissant ton Essence, tu connais ton Seigneur,
Et tu connais le mystère de la naissance et de la mort » »
(Guru Granth, p. 441)

 


Le postulat de base du sikhisme est qu'il n'y a pas de péché originel, mais la vie ayant émané d'une Source Pure, le Seigneur de Vérité demeure en elle.

Ainsi Guru Nanak dit:

« O mon âme, tu es l'étincelle de la Suprême Lumière,
Connais ton Essence »

Non seulement toute la philosophie sikhe, mais aussi toute l'histoire et le tempérament des Sikhs découlent de cette manière de voir.

Les Sikhs ne reconnaissent pas le système de castes, ils y sont même farouchement opposés ; le sikhisme s'est créé sur un concept d'égalité de droits pour tous. De même, les sikhs ne croient pas en l'adoration des idoles, dans les rituels ou les superstitions. Dieux et déesses ne sont pas considérés comme des êtres.

Cette religion correspond à une manière d'être, de rendre service à l'humanité et d'engendrer tolérance et fraternité vis-à-vis de tous. Les Gurus du sikhisme ne demandent pas le retrait du monde pour atteindre le Salut. Il peut être atteint par chaque personne qui gagne honnêtement sa vie et mène une existence normale.

« Celui-là seul connaît la Voie, ô Nanak,
qui gagne sa vie à la sueur de son front
et ensuite partage avec les autres »
(Guru Granth, p. 1245)

Richesse et possessions personnelles ne sont pas des obstacles à la réalisation d'idéaux spirituels :

« Ceux qui sont dans l'intimité du Seigneur, par la grâce du Guru,
Parviennent au Seigneur au sein de Maya (c'est-à-dire abondance) »
(Guru Granth, p. 921)

Le Sikhisme préconise la lucidité et le courage authentiques (au-delà du clivage pessimisme/optimisme) :

« Lorsque tous les autres recours ont été épuisés,
alors il est parfaitement juste de tirer l'épée. »
(Guru Gobind Singh)

La position doctrinale de Guru Nanak est assez simple, en dépit de son origine. La cohérence du sikhisme est à mettre au bénéfice de son concept central simple - la souveraineté d'un Dieu unique, le Créateur. Guru Nanak l'appelle « Le Nom Vrai » (Satnam) pour éviter d'utiliser un terme qui soit plus restrictif. Il enseigne que « Le Nom Vrai », qui se manifeste de manières diverses, dans des endroits divers et par des noms divers, est éternellement « Un », Dieu souverain et omnipotent, à la fois transcendant et immanent, créateur et destructeur, intemporel et partout présent.

Selon Guru Nanak, discuter quels composants de sa croyance proviennent de l'hindouisme, quels sont musulmans, c'est discuter comme un idiot qui cherche quelle religion possède le droit de professer des concepts universels tels que la bonté, la charité, l'honnêteté, la vénération du nom de dieu, le respect des autres.

Gurû Nanak souscrit également à la croyance en la mâyâ, l'illusion du monde physique. Bien qu'il considère les objets matériels comme des réalités et comme des expressions de la vérité éternelle du créateur, ils tendent à ériger « un mur d'erreurs » autour de ceux qui ne vivent que dans un monde des désirs matériels. Ceci les empêche de voir le Dieu vrai qui a créé la matière comme un voile autour de lui, de sorte que seules les consciences spirituelles, libérées du désir, puissent le pénétrer.

Le monde est immédiatement vrai dans le sens qu'il est rendu manifeste aux sens par la maya, mais il est finalement irréel puisque seul Dieu est finalement vrai. Conservant la doctrine hindoue de la transmigration des âmes c'est-à-dire du samsara, ainsi que son corollaire, la loi du karma, Nanak conseille aux fidèles de ne pas prolonger leur cycle de réincarnations par une vie hors de Dieu en optant pour l'égoïsme, les plaisirs charnels et une vie matérialiste.

Pour faire suivre le voie divine, il faut vivre en faisant des actes charitables, des prières, méditer pour parfaire son propre karma. On doit ne penser qu'à Dieu, répéter sans fin le nom de Dieu (Naam Japna) et ainsi unir son âme avec Dieu. Le salut, dit-il, ne signifie pas entrer au Paradis après le Jugement dernier, mais s'unir à Dieu et se fondre en Lui.

Un Sikh ne peut avoir foi en aucun autre prophète vivant ou non vivant. En accord avec le Sikhisme, Dieu n’apparaît jamais sous forme humaine. Le paradis et l’enfer n’existent que dans ce monde.

Le Sikhisme est basé sur la théorie du karma6 et de la réincarnation ; on évite les réincarnations en renonçant aux vices (viande, alcool, tabac, jeux de hasard), en surmontant son propre égoïsme (haumai), en menant une vie intègre et honnête, car le but suprême de l'existence est la libération (mukti). Dans le Sikhisme, le concept de la Libération n’est pas dans un « autre monde », c’est d’être un Sachiar, « réalisé par Soi-Même », obtenu par la grâce divine.

Le pèlerinage vers des lieux « saints » ne trouve pas sa place dans le Sikhisme. Pour un Sikh, Shabad (la Parole) est le seul lieu saint et l’eau sacrée des rivières, la méditation, et une vie de vérité sont le seul pèlerinage.

Le Sikhisme n’est pas une religion fataliste. Un Sikh se soumet à la volonté de Dieu mais est toujours disposé à se battre pour de meilleurs lendemains.

Le Khalsa

Article détaillé : Khālsā.
Guru Nanak et les neuf autres gurus du sikhisme.

Le Khālsā (mot d'origine persane qui signifie « pur »), est le nom, initialement donné par Gurû Gobind Singh, à l'ordre chevaleresque des Sikhs qu'il créa en 1699. Par extension, le mot désigne chaque membre de cet ordre, chaque Sikh (homme ou femme) qui a été baptisé ou initié en recevant l'Amrit.

Les sikhs initiés (sikhs amritdaris, doivent suivre la règle des « 5 K »  : ils doivent porter les cheveux longs et la barbe(Kesh); porter en permanence un peigne dans les cheveux (Kangha) ils portent aussi un poignard recourbé, un turban, un bracelet en fer, le Kawra, symbolisant l'unité (boucle sans fin) et un caleçon spécifique, le Kacchera.

Les sikhs non initiés ne portent pas tous ces attributs.

La quasi-totalité des sikhs sont végétariens.

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Lieu de culte

Le temple sikh s'appelle Gurdwârâ (littéralement : « la porte du Guru »). Pour y entrer, il faut se déchausser et se couvrir la tête. Le temple est un lieu ouvert à tous, croyant ou non, ils se doivent de vous accueillir dans le respect tant que vous faites de même. Pour être reconnu comme un temple officiel, il faut remplir ces trois critères: arborer le drapeau orange, contenir le livre sacré et être en mesure d'offrir gîte et nourriture. La salle principale du temple contient le trône, le Guru Granth Sahib sous un dais. Les sikhs se prosternent devant le livre sacré et déposent un don d'argent, avant de s'asseoir par terre pour prier. En sortant, on vous proposera d'aller manger quelque chose au Langar (cantine communautaire gratuite créée à l'origine entre autres pour lutter contre la séparation des castes). C'est un devoir pour un sikh de participer au service communautaire.

Les Sikhs dans le monde

Les Sikhs sont installés principalement au Pendjab, pour 80 % d'entre eux, mais aussi dans la région de Delhi. En Inde, on estime la communauté Sikh à quelque 20 millions de personnes, soit environ 2 % de la population indienne.

Ailleurs dans le monde, on trouve aussi d'importantes communautés Sikh au PakistanRoyaume-Uni et dans les anciennes colonies britanniques - Canada,AustralieSingapourKenya, etc. - et aux États-Unis, ainsi qu'en Indonésie.

Notons également qu'il existe une communauté de plus en plus importante de Sikhs occidentaux - ou d'origine non indienne - pour la plupart pratiquants du Kundalinî yoga. Cela s'explique par l'appartenance à la spiritualité Sikh de Yogi Bhajan, maître de Kundalini Yoga, et par les nombreuses passerelles qui existent entre l'enseignement spirituel des Sikhs et celui du Kundalinî Yoga tel qu'il a été popularisé par Yogi Bhajan. Notons par exemple que la plupart des mantras du Kundalini Yoga sont extraits du Siri Guru Granth Sahib.

En Amérique du Nord

Après les attentats du 11 septembre 2001, nombreux sont les Américains ayant confondu les symboles de croyance religieuse sikh, tels que les turbans et les barbes, avec ceux des terroristes qui ont effectué les attaques. Ces derniers se retrouvent souvent maltraités et confondus avec les musulmans. Dans les mois qui ont suivi l'attaque, pas loin de 300 incidents ont été rapportés sur le sol américain, incluant menaces, actes de violence, et même meurtre (voir meurtre de Balbir Singh Sodhi).

Le 2 mars 2006, un jugement de la Cour suprême du Canada a légalisé le port du kirpān dans les écoles publiques, en se fondant sur le principe de liberté religieuse garanti par la Constitution. La Cour a jugé qu'une autorité scolaire ne pouvait interdire totalement le port du kirpan par un élève, dans la mesure où lekirpan est porté dans des conditions sécuritaires (lame cousue dans son étui).

Le 5 août 2012, un homme ouvre le feu dans un temple Sikh dans la banlieue de Milwaukee, au nord de Chicago. Le bilan fait état de 7 morts et 3 blessés graves.

En Europe
En France

Il existe plusieurs communautés sikhs en France, il est estimé à hauteur de 30 000 habitants de confession Sikh. Il y a deux Gurdwara à Bobigny (Singh Sabha France et Nawan Nanaksar Thath), un à Bondy Guru Tegh Bahadur Ji, un à La Courneuve Sri Bhagat Ravi Das Ji et un au Bourget Baba Makhan shah lubana.

Cependant la population française ignore la véritable identité des Sikhs. Il arrive également que les Sikhs soient considérés comme musulmans à cause de leur apparence physique.

Aussi dans une décision du 12 juillet 1978, la Cour européenne des droits de l'homme a estimé que l'obligation, pour les Sikhs motocyclistes, de porter un casque (en abandonnant leur turban) n'est pas contraire à l'article 9§2 de la Convention européenne des droits de l'homme Au Royaume-Uni cependant, les Sikhs sont exemptés de l'obligation de porter un casque sur un deux-roues motorisés, s'ils portent un turban.

En France, la loi du 15 mars 2004 visant à interdire le port « ostensible » de symboles religieux dans les écoles publiques conduit désormais régulièrement à l'exclusion de l'enseignement public de lycéens et de collégiens Sikhs refusant d'ôter leurs turbans. Dans un arrêt du 15 décembre 2006, le Conseil d'État a considéré que l'obligation, pour les Sikhs, de poser tête nue pour la photographie du permis de conduire n'était pas contraire aux articles 9 et 14 de la Convention européenne des droits de l'homme. Les Sikhs portent en effet un turban par tradition mais aussi par commodité. En effet, les Sikhs ne se coupant pas les cheveux ni la barbe, le turban leur permet d'enrouler leurs cheveux. En 2011, le comité des droits de l'homme des Nations Unies a sanctionné la France pour avoir demandé à un Sikh de retirer son turban sur sa pièce d'identité, la France n'ayant pas justifié les motifs de la nécessité d'une photo tête nue pour un Sikh, lorsque le port du turban Sikh (Dastaar) n'entrave pas son identification. 

Le Conseil Représentatif des Sikhs de France est l'instance representative des organismes religieux et sociaux Sikhs.

En Italie

125 000 sikhs vivent en Italie, principalement en Lombardie et en Émilie-Romagne, et travaillent dans l'industrie laitière, notamment dans la fabrication du parmesan.

En Angleterre

Dans le cadre de son Programme de l'« École libre », le Ministère de l'éducation nationale anglais, (Department of Education)a autorisé, en septembre 2011, l'ouverture d'une école Sikh, comme 24 autres écoles, sur 323 candidatures. Cette école primaire, située à Handsworth, une région économiquement défavorisée de Birmingham, est ainsi financée à 100 % par l’État et accueille 180 élèves provenant de familles de confession Sikh mais aussi d'autres confessions ou de familles athées. Ranjit Singh Dhanda, le directeur de l'école, déclare :

« Le projet d'École libre du gouvernement nous a donné la possibilité de faire appel à la passion de la communauté pour le bénévolat désintéressé… Ce don de main-d'œuvre gratuite illustre l'essence de la « Nishkam » — qui signifie le « service désintéressé à l'humanité » — qui aidera à rendre cette école unique. »

En Londres, le quartier de Southall, dans le district d'Ealing, a la communauté Sikh la plus grande dans le pays, et la gurdwârâ la plus grande en Europe.

Sikhs marginaux

Les sikhs marginaux et nomades Nihan Singh mangent de la viande alors que les autres sikhs sont végétariens. Au cours de cérémonies rituelles, des chèvres sont décapitées d'un coup de sabre et leur chair est consommée par les assistants. C'est une manière de montrer qu'ils sont différents des autres sikhs. Et pour ceux-ci, une raison de les tenir à l'écart.

Explication du nom Singh

Beaucoup de Sikhs ont pour nom « Singh ». Singh, qui signifie « lion », est rarement un nom de famille à proprement parler mais plutôt un titre ou surnom (« middle name ») porté par les hommes Sikhs ; le nom ajouté pour les femmes est « Kaur », qui signifie « princesse ».

Cependant, tous les « Singh » ne sont pas Sikhs, ce nom étant aussi porté largement par les hindousVijay Singh, écrivain et cinéaste indien et le golfeur fidjien du même nom ne sont pas Sikhs.

Quelques Sikhs célèbres à l'époque contemporaine

 

nsgal01

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Commentaires
S
intéressant °)
sammael world
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