l'ombre....
A vous ces vers de par la grâce consolante
De vos grands yeux où rit et pleure un rêve doux,
De par votre âme pure et toute bonne, à vous
Ces vers du fond de ma détresse violente.
C’est qu’hélas ! le hideux cauchemar qui me hante
N’a pas de trêve et va furieux, fou, jaloux,
Se multipliant comme un cortège de loups
Et se pendant après mon sort qu’il ensanglante !
Oh ! je souffre, je souffre affreusement, si bien
Que le gémissement premier du premier homme
Chassé d’Eden n’est qu’une églogue au prix du mien !
Et les soucis que vous pouvez avoir sont comme
Des hirondelles sur un ciel d’après-midi,
- Chère, - par un beau jour de septembre attiédi.
Paul Verlaine
Adieu ! je crois qu’en cette vie
Je ne te reverrai jamais.
Dieu passe, il t’appelle et m’oublie ;
En te perdant je sens que je t’aimais.
Pas de pleurs, pas de plainte vaine.
Je sais respecter l’avenir.
Vienne la voile qui t’emmène,
En souriant je la verrai partir.
Tu t’en vas pleine d’espérance,
Avec orgueil tu reviendras ;
Mais ceux qui vont souffrir de ton absence,
Tu ne les reconnaîtras pas.
Adieu ! tu vas faire un beau rêve
Et t’enivrer d’un plaisir dangereux ;
Sur ton chemin l’étoile qui se lève
Longtemps encor éblouira tes yeux.
Un jour tu sentiras peut-être
Le prix d’un coeur qui nous comprend,
Le bien qu’on trouve à le connaître,
Et ce qu’on souffre en le perdant.
Alfred de Musset
Avoir une idée d’ombre
et d’absolu pardon
comme l’Adolescent
qui voit la fin du monde
Errer dans l’océan du vide,
âme vagabonde
Devenir Ange noir
au dernier échelon
Avoir une idée d’ombre
et d’étreinte éternelle
au son du grand clocher,
au son d’un violon
Partir le soir venu,
et sans raisons
Quand l’égoût s’éclaircit,
au fond de la ruelle
Avoir une idée d’ombre,
s’évaporer au loin
comme une goutte acide
et devenir quelqu’un
d’autre
Winston Perez
L’ultime à qui je me confis
L’innovatrice de mes pensées et de mes ennuis
L’impératrice de mes acomptes et mes puis
Je te suis
Reconnaissante jusqu’à la tombe
Ma vie de l’exorde au comble
Toi qui as tant empêché mes précipitations
Qui m’a prêté tant d’estime et d’attention
Qui as su m’écouter et préserver mes secrets
Qui était présente lors du rêve qui est devenu concret
Dans ton calme je trouve refuge
Dans ta noirceur je suis confuse
Et dans ton règne tu es ma muse
Rhita Benjelloun