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sammael world
19 août 2012

blaxploitation

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La blaxploitation est un courant culturel et social propre au cinéma américain des années 1970 qui a revalorisé l'image des afro-américains en les présentant dans des rôles dignes et de premier plan et non plus seulement dans des rôles secondaires et de faire-valoir. Le mot est la contraction des mots « black » (qui signifie Noir) et « exploitation ». Le mot s'écrit parfois Blaxplotation, de black et de plot - le sujet d'un film.

 

Définition

Ces films n'engageaient que des Noirs et ne s'adressaient qu'à la même communauté sur des thèmes qui lui tenait à cœur en utilisant tous les stéréotypes possibles. Tous les genres cinématographiques à la mode durant les années 1970 ont été mis à la sauce blaxploitation. Que ce soit les films policiers (trilogie des Shaft) ou les enquêtes par des détectives privés (Shaft), le cinéma d'horreur (Blacula, Le vampire noir, Abby), les arts martiaux (Black belt Jones), le péplum (The arena), le western (Boss nigger), l'espionnage (Cleopatra Jones), le film politique engagé (The spook who sat by the door), le comique (Uptown Saturday Night). Ces films étaient très appréciés par la communauté noire car ils montraient des acteurs afro-américains dans des situations d'hommes fiers et libres de leurs choix de vie. Des personnages noirs qui résistent aux Blancs, qui leur répondent. Dans beaucoup de films le personnage noir est associé au bien et le blanc au mal. Alors que les films Hollywoodiens des années 1930, 1940 ou 1950 montraient les Noirs seulement dans des rôles de danseurs de cabaret, serveurs, bandits ou esclaves. On peut ajouter que les films de la blaxploitation cherchaient à donner une image de la vie quotidienne des Afroaméricains. Ainsi que leurs aspirations, la vieille femme noire au début du film servant les riches Blancs, puis l'inverse à la fin. Lorsque le personnage est un homme, dans beaucoup de films comme Black Ceasar, la mère tient une place importante dans la vie du personnage, en raison d'un problème persistant hérité de l'esclavage dans les quartiers noirs dans les années 1970 : beaucoup de pères abandonnaient l'enfant à leur mère. On peut dire que les films de la blaxploitation reflètent les aspirations des Noirs aux droits civiques, à leurs difficultés quotidiennes. Mais aussi à ce qu'ils vivaient dans les années 1970. La prostitution, la drogue, la corruption, le racisme de la part des policiers, les viols... tout cela est abordé dans les films de la blaxploitation.

Le premier film date de 1971 est Sweet Sweetback's Baadasssss Song, tournée par Melvin Van Peebles. Ce film « 100% noir » rapportera 10 millions de dollars, un chiffre remarquable pour une production indépendante d'un budget de 100 000 dollars. La même année sort Shaft, les nuits rouges de Harlem cette fois ci produit par un grand studio mais toujours réalisé par un noir : Gordon Parks (photographe et journaliste). Shaft sera un succès planétaire grâce en partie à la musique originale du film d'Isaac Hayes.

Une grande majorité des films de blaxploitation étaient de qualité plutôt médiocres, souvent violents et remplis de clichés et préjugés. Ils parlaient de prostituées, de dealers, de tueurs dans le ghetto. Tous ces stéréotypes sont aujourd'hui repris dans le gangsta rap, Snoop Dog a été fortement influencé par Rudy Ray Moore.

Chaque film était l'occasion de fournir une bande originale de grande qualité. Tous les grands musiciens noirs des années 1970 ont exercé leurs talents ; la liste est longue et non exhaustive : James Brown (Black Caesar), Curtis Mayfield (Superfly, Short eyes), Isaac Hayes (Shaft, Truck Turner, Three tough guys), Johnny Pate (Brothers on the run, Bucktown), Marvin gaye (Trouble man), Norman Whitfield (Car wash), Edwin Starr (Hell up in Harlem), Roy Ayers (Coffy), J.J. Johnson (Cleopatra Jones), Willie Hutch (The Mack), Herbie Hancock (The spook who sat by the door) et Barry White (Together brothers)...

Certains de ces films étaient parfois réalisés par des Blancs (Larry Cohen pour Black caesar) et beaucoup étaient produits par des Blancs, ce qui poussa des associations afro-américaines à les rejeter. Par la surproduction, le public finit par se lasser et à la fin des années 1970, le genre tomba en désuétude.

Quelques icônes du cinéma de blaxploitation sont à signaler comme Pam Grier (vue dans Jackie Brown), Jim Kelly (vu dans Opération Dragon, de Bruce Lee), Rudy Ray Moore et Fred Williamson.

Le genre a eu une grande influence sur certains réalisateurs contemporains. Ainsi, Quentin Tarantino lui a rendu maintes fois hommage dans ses films, principalement dans Jackie Brown mais aussi dans Kill Bill vol 1 par l'usage de la musique du film Truck Turner et quelques clins d'œil appuyés.

En 2009, le film Black Dynamite parodie les films de blaxploitation.

Exemples de films de blaxploitation

Comic-book

Parallèlement à la blaxploitation au cinéma, un mouvement similaire a pu être observé dans l'univers du comic-book avec des personnages tels que :

Dans la culture populaire

Les influences et les références à la blaxploitation :

Autres films

Animations

Bibliographie

  • 1993 : Framing Blackness: The African American Image in Film de Ed Guerrero (Temple University Press)
  • 1995 : That's Blaxploitation!: Roots of the Baadasssss 'Tude (Rated X by an All-Whyte Jury) de Darius James (St. Martin's Griffin)
  • 1997 : Who Stole the Soul?: Blaxploitation Echoed in the Harlem Renaissance de Brian Dorsey (Institut F'Ur Anglistik Und Amerikanistik)
  • 1998 : What It Is... What It Was!; The Black Film Explosion of the '70s in Words and Pictures de Andres Chavez, Denise Chavez, Gerald Martinez (Miramax Books)
  • 1998 : The Superfly Guide to Blaxploitation Movies de Alan McQueen & Martin McCabe (Titan Books)
  • 2001 : Blaxploitation Cinema de Dr. Mikel J. Koven (Pocket Essentials)
  • 2006 : Women of Blaxploitation: How the Black Action Film Heroine Changed American Popular Culture de Yvonne D. Sims (McFarland & Company, Inc.)
  • 2007 : Blaxploitation Films of the 1970s: Blackness and Genre de Novotny Lawrence (Routledge)
  • 2007 : The Notorious Phd's Guide to the Super Fly '70s de Todd Boyd (Broadway edition)
  • 2008 : Blaxploitation Cinema: The Essential Reference Guide de Josiah Howard (FAB Press)
  • 2008 : "Baad Bitches" and Sassy Supermamas: Black Power Action Films de Stéphane Dunn (University of Illinois Press)
  • 2009 : Reflections on Blaxploitation: Actors and Directors Speak de David Walker, Andrew J. Rausch, Chris Watson (The Scarecrow Press, Inc)
  • 2009 : Jack Hill: The Exploitation and Blaxploitation Master, Film by Film de Calum Waddell (McFarland & Company, Inc.)
  • 2009 : BadAzz MoFo's Book of BLAXPLOITATION, Volume One de David Walker (Drapetomedia)
  • 2010 : Blaxploitation Films de Mikel J. Koven (Oldcastle Books)
  • 2008 : Blaxploitation, 70's Soul Fever. Sévéon, Julien. Bazaar & Compagnie. Paris, 2008
  • 2007 : Mad Movies, Hors-série spécial Grinhouse (cinéma d'exploitation), juin 2007.

Liens externes

 

Blaxploitation ou Blacksploitation :

 



Terme désignant une catégorie de films, datés généralement de la première moitié des années 1970, et mettant en vedette des héros noirs. La blaxploitation fit suite aux mouvements d'émancipation des Noirs américains, et mit en valeur des personnages généralement éloignés des noirs "trop parfaits" tels qu'avait pu les incarner Sidney Poitier dans la décennie précédente. Le flic violent Shaft, le karatéka Black Belt Jones sont des héros souvent amoraux, en phase avec une époque cynique. La blaxploitation fut une mode essentiellement américaine, mais elle fut reprise dans des films originaires d'autres pays, comme "T.N.T. Jackson", du philippin Cirio H. Santiago. A noter que, si certains réalisateurs qui s'illustrèrent dans cette mode étaient bien noirs (comme Gordon Parks), d'autres cinéastes spécialisés dans la blaxploitation étaient tout ce qu'il y a de plus blancs (Jack Hill).



Généralement agrémentées de bandes originales branchées, dont certaines devaient mal vieillir tandis que d'autres ont aujourd'hui plus d'intérêt que les films, les oeuvres de la blaxploitation sont pour la plupart des séries B sans prétention artistique, comportant des doses plus ou moins fortes de violence et de sexe. Ces films à petit budget, sans acteurs connus, servirent cependant de tremplin aux carrières de comédiens comme Pam Grier, Jim Kelly, Fred Williamson, Jim Brown ou Richard Roundtree. La blaxploitation, comme son nom l'indique, n'échappe pas à l'ornière du cinéma d'exploitation et dérape fréquemment dans le grotesque et le nanar à force de manque d'ambition et de clichés sur des héros noirs forcément cools, sans complexes, et se tapant à l'occasion toutes les femmes blanches qu'ils veulent. (Prétexte à plans nichon et autres éléments racoleurs bien putassiers).



 







A force de vouloir à tout prix "ethniciser" les genres cinématographiques (on vit un Dracula noir, un Frankenstein noir, un Exorciste noir...), le genre finit par passer de mode, la présence d'acteurs noirs comme protagonistes étant par ailleurs devenue très ordinaire. L'intérêt pour les années 1970 a valu à cette mode un peu kitsch un certain revival : la parodie "I'm gonna git you sucka" (1989) en fut le premier signe, comme la présence de Pam Grier et Jim Brown dans "Mars attacks!" (1997) et surtout "Jackie Brown", avec Pam Grier.



Parmi les films de blaxploitation modernes, citons par exemple "Vampiyaz" (prononcer "Vam-paï-yeuz"). Avec son orthographe copiant l'argot jusqu'à la caricature (l'accroche est "Brothaz in blood"), le titre est dans la droite lignée de ses prédécesseurs. Ce qui est parfaitement stupide, car le film, bien que médiocre, réussit pourtant à éviter la plupart des clichés sur les Noirs dans le ghetto.

 

 

 

 

 

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13 août 2012

l'extremisme des bonnes causes....

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John Brown (né le 9 mai 1800 à Torrington dans l'État du Connecticut aux États-Unis et pendu le 2 décembre 1859 à Charles Town, Virginie (maintenant en Virginie-Occidentale), était un abolitionniste, qui en appela à l'insurrection armée pour abolir l'esclavage. Il est l'auteur du massacre de Pottawatomie en 1856 au Kansas et d'une tentative d'insurrection sanglante à Harpers Ferry en 1859 qui se termina par son arrestation, sa condamnation à mort pour trahison contre l'Etat de Virginie et sa pendaison.

Le président Abraham Lincoln le décrivit comme un « fanatique ». L'activisme sanglant de John Brown, son raid sur Harpers Ferry et son issue tragique sont parmi les causes de la guerre civile américaine. Personnalité contemporaine et historique très controversée, John Brown est ainsi décrit à la fois comme un martyr ou un terroriste, un visionnaire ou un fanatique, un zélote ou un humaniste

La chanson John Brown's Body (titre original de Battle Hymn of the Republic) devint un hymne nordiste durant la guerre de Sécession.

 

Genèse d'un engagement

Fils d'un calviniste, à l'âge de douze ans, il est amené à parcourir le Michigan, où il séjournera chez un homme qui possédait un esclave. Il assiste aux violences qu'on fait subir à l'esclave noir ; ces scènes fondent son engagement, autant que les convictions de son père.

Il était par ailleurs, un temps, franc-maçon, association qu'il quitte ensuite. En 1837, après l'assassinat d'un de ses amis, directeur d'un journal abolitionniste, Brown se donne pour mission d'éradiquer l'esclavage.

Brown est entrepreneur de métier, mais il rencontre de grosses difficultés professionnelles et fait faillite plus de vingt fois dans six États différents. Il est criblé de dettes mais pense être l'envoyé de Dieu sur Terre.

L'activisme abolitionniste

En 1847, il rencontre Frederick Douglass, ancien esclave noir devenu orateur et homme d'État (il brigua la vice-présidence des États-Unis). Il s'installe en 1849 dans une communauté noire de l'État de New York.

Son action devient plus violente à partir de 1855 : aidé de cinq de ses fils, il part dans le Kansas. Il est aidé pour cela, financièrement, par de nombreux abolitionnistes. Il rencontre le philosophe Henry David Thoreau qui lui voue, par la suite, une admiration sans bornes et qui prend une part active contre l'esclavage (nombreuses conférences et aide aux fugitifs).

En 1856, à Pottawatomie Creek, ils massacrent cinq colons esclavagistes à coups de sabre au motif qu'ils sont pour lui les « légions de Satan ». Lors de la bataille d'Osawatomie, au Kansas, il défendit le village contre 400 hommes armés.

Quelques années plus tard, en 1859, John Brown projette de provoquer un soulèvement d'esclaves : avec l'aide de quelques partisans, il s’empare d’un arsenal fédéral en Virginie pour lancer l’insurrection (16 octobre 1859). La révolte tourne au désastre : aucun esclave ne le rejoint et Brown est grièvement blessé de plusieurs balles, deux de ses fils sont tués. Il est arrêté et jugé pour trahison, condamné et pendu le 2 décembre 1859.

Il deviendra un symbole de la lutte pour l’abolition de l’esclavage. La bataille d'Osawatomie lui vaudra une statue dans la ville, et le nom sera repris par le Weather Underground dans les années 1970 pour son journal.

Réactions

Les Marines attaquant l'arsenal tenu par John Brown lors de son raid à Harper's Ferry, gravure publié dans le Harper's Weekly en novembre 1859.

Victor Hugo, depuis son exil à Guernesey, tentera d’obtenir sa grâce : il adressera une lettre ouverte qui paraîtra dans la presse européenne et américaine (cf. Actes et paroles - Pendant l'exil 1859). Ce texte, qui annonce comme une prémonition la guerre civile, vaudra au poète bien des critiques aux États-Unis.

« [...] Au point de vue politique, le meurtre de Brown serait une faute irréparable. Il ferait à l’Union une fissure latente qui finirait par la disloquer. Il serait possible que le supplice de Brown consolidât l’esclavage en Virginie, mais il est certain qu’il ébranlerait toute la démocratie américaine. Vous sauvez votre honte, mais vous tuez votre gloire.

Au point de vue moral, il semble qu’une partie de la lumière humaine s’éclipserait, que la notion même du juste et de l’injuste s’obscurcirait, le jour où l’on verrait se consommer l’assassinat de la Délivrance par la Liberté. [...]

Oui, que l’Amérique le sache et y songe, il y a quelque chose de plus effrayant que Caïn tuant Abel, c’est Washington tuant Spartacus. »

— Victor Hugo, Hauteville-House, 2 décembre 1859

Henry David Thoreau écrivit un long Plaidoyer pour John Brown et prononça un éloge funèbre, lors d'un office à Concord, le 2 décembre 1859, date de son exécution.

Le futur président Abraham Lincoln, dans un contexte tendu (le pays est alors au bord de la guerre de sécession), quoique abolitionniste comme Brown, ne s’opposera pas à l’exécution et prendra même ses distances avec l’action de ce dernier, dont il condamnera la violence.

Le symbole

The Last Moments of John Brown, par Thomas Hovenden

La condamnation à mort de John Brown fournit à la cause abolitionniste un martyr auquel se rallier. Dorénavant, celui-ci deviendra la référence de son combat, et inspirera une chanson qui deviendra l'hymne de la cause chez tous les abolitionnistes de l'Union :

John Brown's body lies a-mold'ring in the grave
His soul goes marching on
(Le corps de John Brown gît dans la tombe.
Son âme, elle, marche parmi nous.)

 

 

 

 

 

 

 

7 août 2012

les affaires et l'horreur, de IG farben a IBM..........

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IG Farben

Le premier rapprochement des sociétés chimiques allemandes s'est constitué le 8 octobre 1904 sous l'impulsion des comités de direction des sociétés Bayer, BASF et Hoechst (appelées les « Trois Grandes »), suivent de près par les sociétés Agfa, Cassela et Kalle (les « Six Grandes »).

En 1916, sous l'impulsion de Duisberg (voir photo ci-contre) toujours, se joignirent à ces 6 Grandes, quelques sociétés pour former l'Interessen Gemeinschaft de Teerfarbenindustrie (le Groupement d'Intérêts de l'industrie allemande des colorants dérivés du goudron). Mais ce ne sera qu'en décembre 1925 que les huit compagnies dites IG se mirent d'accord pour fusionner en une seule et même compagnie.

De 1925 à 1939, IG Farben va devenir un empire industriel de tout premier plan. Grâce à un important groupe de recherche et de nombreux partenariats (en particulier avec la Standard Oil de Rockefeller), elle a mis au point plusieurs procédés industriels très importants conduisant à de nouveaux produits.

Elle produit, outre le caoutchouc synthétique (BUNA), de l’essence synthétique et du Zyklon B, et fait tester par les médecins SS divers « préparations » chimiques sur les détenus.

En 1939, IG Farben profite de l’annexion de l’Autriche par l’Allemagne pour acquérir la totalité de son industrie chimique. Elle fera de même dans les pays occupés pendant laSeconde Guerre mondiale, en particulier en France avec la création de la société Francolor (filiale à 51% d'IG Farben). À partir de 1941, elle construisit à Auschwitz une usine d’essence synthétique et de caoutchouc, en employant du personnel en provenance du camp de déportation voisin.

Les dirigeants d’IG Farben seront jugés par un tribunal américain en 1947 à Nüremberg ; certains seront reconnus coupables de crimes de guerre et condamnés à des peines de prison. La société sera dissoute par décret en août 1950, et démantelée en 1952 en 12 sociétés héritières, dont Agfa, BASF, Hoechst, Bayer AG et Dynamit Nobel.

 

IG Farben est un consortium de plusieurs entreprises chimiques, dont AGFA, BASF, Bayer et Hoechst, qui s’enreichissent considérablement durant le seconde guerre. Elle produit, outre le caoutchouc synthétique (BUNA), de l’essence synthétique et du Zyklon B, et fait tester par les médecins SS divers « préparations » chimiques sur les détenus. Dans ses diverses entreprises disséminées dans tout le Reich, IG Farben emploie durant la guerre plus de 350.000 détenus, parmi lesquels des milliers trouveront la mort, condamnés au travail forcé dans des conditions inhumaines.

IG Farben possède également la maison « Degesh » qui produit le Zyklon B, employé pour le gazage des déportés. La firme a reçu pour la vente de ce gaz environ 300.000 marks. A Auschwitz seul furent utilisés environ 20 tonnes de Zyklon B.

 
 

Le consortium verse à la caisse du camp 4 marks pour une journée de spécialiste et 3 marks pour une journée de manoeuvre. Ainsi, pour 7 mois de travail des hommes et 9 mois de travail des femmes, l’administration du camp gagne plus de 12 millions de marks.

D’emblée la coopération entre IG-Farben et la SS est totale à Auschwitz. La compagnie fait siennes, dans son usine, les méthodes et la mentalité de la SS. Un jour de 1944, un groupe important de nouveaux détenus est accueilli par un discours où on leur dit qu’ils viennent d’arriver au camp de concentration de l’IG-Farben Industrie. Ils ne sont pas là pour vivre mais pour « périr dans le béton ». Ce discours de bienvenue fait référence, selon un survivant, à une pratique d’IG Farben consistant à jeter les cadavres des détenus dans des tranchées creusées pour les câbles et à les couler dans le ciment.

 
 

IG Farben est responsable du logement des prisonniers et de leur nourriture. Mais l’entreprise ne les traite pas mieux que les SS : dans un block logent 400 détenus au lieu de 162 ; la nourriture est très largement insuffisante, les soins inexistants. Dans l’entreprise, les détenus sont « tués » à la tâche, maltraités par les chefs d’équipe et les encadrants, certains même assassinés.

Environ 35.000 détenus passèrent par Buna ; 25.000 au moins y ont péri.

 

IBM


On ne peut pas raconter l'histoire de ces trois lettres en un article. Je vous propose donc un dossier sur les débuts d'IBM, qui remontent tout de même à la fin du XIXème siècle ! Le dossier s'arrête à la fin de la Seconde Guerre Mondiale, ou Big Blue a joué un rôle important, tant dans un camp que dans l'autre.

IBM, ces trois lettres sonnent comme la haute noblesse du monde de l'informatique. On connaît assez peu son histoire, car celle-ci remonte très loin... A des histoires de recensement.
Ce dossier, déjà assez volumineux, ne présente la fameuse entreprise que jusqu'à la fin de la Seconde Guerre Mondiale.


Compter les gens

Pour retrouver les débuts d'IBM, il faut remonter à la fin du XIXème siècle, avec un personnage nommé Hermann Hollerith. Ce fils d'intellectuels allemands, qui étaient venus s'installer aux Etats-Unis, était né en 1860. Déjà tout jeune, Hellerith pris conscience des difficultés de la vie : son père mourut alors qu'il avait tout juste sept ans, et sa mère s'évertua à l'élever avec ses quatre autres frères et soeurs sans en se faisant un point d'honneur à ne pas demander d'aide. Ainsi se forgea une partie de ce caractère très spécial.
A quinze ans, Hollerith partit pour le Collège of the New City de New York. Il montra très vite de grandes facilités pour tout ce qui touchait à la technique. Avec un diplôme de l'école des Mines de l'Université de Columbia en poche, il s'en fut travailler au Bureau du rencensement des Etats-Unis, grâce à l'aide de l'un de ses professeurs.
Le recensement à cette époque était très sommaire, et ne se contentait que de compter les gens, aucune autre indication sur leur mode de vie ou quoi que ce soit d'autre n'était mentionné. Il était déjà très long et difficile de compter les millions d'Américains dans un pays aussi vaste ! Le gros problème était que les spécialistes annonçaient que la population avait grandement augmenté depuis le dernier recensement, effectué en 1870 - ces derniers ayant lieu tous les dix ans - et que le prochain, de 1890, ne serait pas encore totalement dépouillé lorsqu'il faudrait lancer celui de 1900 ! Un sacré casse-tête.
Hellerith n'avait que dix-neuf ans, mais de très grandes aptitudes pour tout ce qui touchait à la technique, et lorsque John Billing, directeur des statistiques démographiques, lui insinua qu'une machine capable de compter mécaniquement les gens faciliterait et accélèrerait considérablement le travail, le jeune homme commença à réfléchir.
Il lui fallut un an pour mettre au point une machine capable d'une telle prouesse, si bien que dès 1884 il existait un prototype. Se basant sur le principe des boîtes à musique, son invention marchait avec des cartes perforées, qui permettaient de recenser des informations de base sur une personnes, comme la taille ou la couleur des yeux.
Fort de son invention, Hollerith emprunta de l'argent et fit breveter son travail. Il commença donc à vendre sa machine afin de recenser les gens. L'avantage était qu'il pouvait la particulariser en fonction des besoins du client : ainsi, certaines machines ont servit à gèrer les morts pour les services de santé des Etats du Maryland, de New York et du New Jersey. Peu à peu, le principe s'élargit et fut adapté à la comptabilité et autres tâches fastidieuses facilement automatisables.
L'informatique était née ! L'informatique, c'est bien l'Automatisation de l'Information non ?!?

Mais le recensement continuait son bout de chemin, et un appel d'offre fut lancé pour savoir quel serait le procédé le plus intéressant afin de faciliter le prochain comptage des américains, en 1890. Bien évidemment, ce sont les machines d'Hollerith qui remportèrent la victoire. Ainsi devint-il maître en mécanographie aux yeux de tous. Les machines avaient non seulement permit de faciliter et d'accélérer le recensement, mais elles avaient aussi permis d'économiser pas mal d'argent. Le tout pour une qualité jusqu'alors impossible : de cinq questions, on passait à 235 !
Un autre principe si cher à IBM allait être posé : les gens du recensement n'avaient besoin de ces machines qu'une fois tous les dix ans, et, aussi pour ne pas se faire voler son invention - Hollerith était parano à un très haut point - il décida de les louer à sa clientèle. Cette paranoïa le suivait dans sa vie de tous les jours, si bien que sa maison était entourée de grande barrières et que, pour ne pas être embêté par les chats du voisinage, il avait tendu un fil électrique branché à une batterie qu'il actionnait lorsqu'il voyait arriver un de ces matous sur son territoire.
Les nouveaux client ne se firent pas attendre, cette technologie ayant largement prouvé son efficacité. Beaucoup de gouvernements louèrent ainsi les services des machines Hollerith pour divers travaux.

Il était donc temps de créer une société. Avec toutes ces choses à faire, le temps n'avait pas encore été trouvé pour cette tâche. Ce fut bientôt fait. Il faut aussi dire que les questions commerciales n'étaient pas ce qui passionnait le plus Hollerith, tout cela l'ennuyait, même, et son caractère irascible le rendait très directif dans les contrats qu'il passait avec ses clients : généralement, c'était "à prendre ou a laisser".
La nouvelle société fut baptisée The Tabulating Machine Company.
Mais bien, vite on s'aperçut que Hollerith escroquait purement et simplement le gouvernement américain par l'intermédiaire du recensement ! Les prix fixés étaient totalement arbitraires, aussi bien concernant les machines que les cartes perforées qui allaient avec, et les contrats n'étaient pas toujours très réguliers. Le bureau du recensement avait contribué à faire la grandeur de la Tabulating Machine Company et en devenait peu à peu l'esclave. Si bien qu'il fut demandé à Hollerith de revoir ses prix concernant le gouvernement américain. Plutôt que d'essayer de s'entendre avec son meilleur client, Hollerith refusa de parlementer, persuadé que comme il était le seul dans ce domaine, il pouvait soustraire encore plus au gouvernement.
Mais North, du Recensement, découvrit que les brevets déposés expiraient en 1906 : un beau jour de 1905, il mit Hollerith et tout ce qui le concernait à la porte. Le plus gros client venait d'être perdu. En effet, Powers, un autre technicien du recensement avait mis au point une autre machine. Une bonne aubaine pour échapper à l'écrasante hégémonie de la Tabulating Machine Company.

La fin d'un reigne ?
C'est le début d'une longue chute. L'entreprise perd plusieurs gros clients et Hollerith, plongé dans une dépression, n'arrive plus à reprendre le dessus pour remettre son entreprise à flot. Aveuglé par la rencoeur, il intentera même un procès au gouvernement américain pour empêcher le recensement de 1910, et il y réussi ! Par contre, concernant l'idée que les autres machines n'étaient que des copies de son invention, Hollerith n'obtint rien.
Tout commençait à battre très sérieusement de l'aile, les médecins de Hollerith lui affirmèrent qu'il devrait prendre sa retraite, ce que le conseil d'administration approuva. Mais il ne l'entendait pas de cette façon, et commença à démanteler son empire, en commençant par l'Allemagne. Il commença par la Deutsche Hollerith Maschinen Gesellschaft, plus communément appelée par son diminutif, la Dehomag, qui fut la première partie de l'empire liquidée.
La société était détenue en grande majorité par Heidinger, et exploitait les machines de la Tabulating Machine Company, qui recevait les royalties qui s'imposaient.

Intervient alors un nouveau personnage : Charles Flint, un businessman dans le sens plus mauvais du terme, qui avait en tête de monter un trust regroupant quatre compagnies - l'International Time Recording, qui fabriquait des pointeuses, la Computing Scale Company qui commercialisait des balances équipées de tableaux de prix, mais aussi des trancheuses à viande et à fromage, la Bundy Manufacturing qui produisait de petites pointeuses à clé et disposait d'un gros capital immobilier, et bien entendu la Tabulating Machine Company.
Etant à genoux au niveau financier, Hollerith vendit sans trop se faire prier. Il faut aussi avouer que le deal n'était pas mauvais : l'ensemble du capital pour 1.21 million de dollars, plus un contrat d'expert-conseil d'une durée de dix ans à 20 000 dollars par an, il était difficile de refuser.
La nouvelle société fut nommée la Computing-Tabulating-Recording Company, ou CTR. Il manquait à la Tabulating Machine Company un aspect plus commercial ? Qu'à cela ne tienne, Flint voulait faire de l'argent à tout prix. Restait à trouver un homme pour mettre à la tête de ce groupe, Flint ne voulait pas d'un technocrate, et surtout pas de Hollerith, il mit ainsi à la tête Thomas J. Watson, un nom qui restera à jamais collé à l'image d'IBM.

Le début d'une hégémonie !
Revenons un peu sur l'histoire de Watson, qui n'est pas piquée des vers, elle non plus. Watson a commencé tout en bas de l'échelle, comme démarcheur à domicile sur les routes boueuses de Finger Lake, une région de l'Etat de New York. Il se présentait dans les maisons afin de vendre des pianos et des machines à coudre. Il avait un don pour la vente, ce qui lui permit bien vite de devenir le meilleur vendeur de l'entreprise où il opérait. Mais ce petit coin était bien trop calme pour ses ambitions, si bien qu'il ne tarda pas à aller voir ailleurs. Il fut embauché dans une société de crédit immobilier de Buffalo, et était presque exclusivement payé à la commission, il réussi bien, mais c'est au cours d'une rencontre avec John J. Range qu'il entra à la National Cash Register, la NCR, une boîte qui vendait des caisses enregistreuses et qui passait pour une des plus dures en affaire. Son président, John Patterson, avait même écrit un recueil sur les façons de vendre, et imposait des quotas à ses vendeurs.

Là, Watson était dans son élément : vendre coûte que coûte et éliminer les éventuels concurrents. Bien vite il fut remarqué, si bien que Patterson l'envoya à Rochester, où sévissait une autre société qui vendait elle aussi des caisses enregistreuses, nommée Hallwood. Watson avait la mission officieuse de détruire purement et simplement Hallwood... Ce qu'il fit en quelques années seulement. Mais les pratiques utilisées étaient vraiment peu reluisantes : par exemple, Watson s'était lié avec une des employés de Hallwood, et se servait des renseignements fournis par ce dernier pour piquer quelques clients.
La principal concurrent étant désormais éradiqué, il restait une dernière chose : les vendeurs de machines d'occasion. Une nouvelle cible pour Watson, qui s'en fut à New York créer une société écran du nom de Watson's Cash Register and Second Hand Exchange, qui, sous couvert d'une pseudo vente de machines d'occasion, devait laminer ses concurrents. Il vendait moins cher, et les autres vendeurs ne pouvaient pas suivre. Bien entendu, tout ne s'est pas fait en un jour ni sans accros, un des gros commerçants de New York dans le domaine de l'occasion s'était rendu compte du double-jeu que jouait Watson, mais la NCR ne s'est aucunement démonté et, avec force de chantage (ouvrir un magasin moins cher à proximité du sien), l'homme fut contraint de vendre.
C'est à cette époque que Watson eu l'idée du THINK, qui existe encore chez IBM, qui a entre autre donné don nom au magazine interne à l'entreprise. Il avait écrit ce mot sur un bout de papier durant une réunion, et Patterson le réutilisa en en faisant des badges qu'ils distribua à tous ses vendeurs.

Mais ce qui devait arriver arriva, les techniques de la NCR étaient souvent frauduleuses - ventes à pertes, violences, chantage - en 1913, la majorité des cadres de la NCR sont condamnés, Patterson et Watson en tête. Ils ne furent sauvés que par les inondations qui eurent lieu dans l'Ohio, où ils accomplirent un gros travail humanitaire, passant ainsi aux yeux de tous comme des sauveurs très médiatisés. Tout alla si bien que des pétitions furent signées et envoyées au président Wilson afin que ce dernier leur accorde la grâce présidentielle. Afin de faciliter les choses, on proposa aux accusés de renoncer aux activités illégales qu'ils ont commises par le passé. Beaucoup acceptèrent mais Watson refusa, arguant qu'il n'avait rien fait de mal...
Difficle.
Finalement, le procès fut annulé pour vice de forme par les avocats de la NCR, et les poursuites furent grosso modo abandonnées. Mais Patterson, toujours aussi imprévisible, remercia Watson, doublant le tout d'une humiliation publique lors d'une réunion.
La chute fut difficile, d'autant que Patterson faisait figure de maître pour Watson, qui acceptait volontiers l'idée que cet hystérique lui ait appris la plupart des choses qu'il savait. Il pris alors une résolution : il allait monter sa propre entreprise, et faire encore mieux que le Maître.

On peut ainsi facilement se rendre compte que Watson avait le charisme qui lui permettrait de mener à bien le projet de Flint.

La naissance des légendaires trois lettres
Tout ne se fit pas aussi facilement que l'on pourrait le penser, les deux hommes se jaugèrent un moment avant de s'accepter mutuellement. De plus, Watson faisant toujours l'objet de poursuites judiciaires, et il était donc mauvais pour l'entreprise de l'introduire par la grande porte. Beaucoup dans la CTR n'étaient pas d'accord avec le choix de Flint, mais Watson, en parfait vendeur, sut se montrer sous les meilleurs hospices et apaiser les inquiétudes. Il pris ainsi la place de Directeur Général, celle de président l'attendant si son travail serait bien fait et surtout que ses ennuis judicaires seraient effacés.
Peu à peu, il consolida les bases de l'entreprise et devint même un pilier de cette dernière, sachant louvoyer entre les divers protagonistes des quatre firmes assimilées de la CTR. Il avait même une chanson que lui chantaient les veneurs !
Peu à peu, il prit la tête de l'entreprise, Hollerith ayant démissionné par ennui (il n'était plus du tout écouté et son caractère faisait qu'on l'évitait autant que possible), tandis que d'autres étaient décédés.
Les dernières barrières étant tombées, l'entreprise était à lui, et il lui restait à la modifier à ses idées. La société s'était déjà réorienté, ne vendant plus de trancheuses par exemple. Le nom de CTR ne collait plus, il fallait trouver autre chose. Un bulletin d'information interne devait être créé, et son nom devait être International Business Machines. Cela fit Tilt dans la tête de Watson, qui su que c'était ce nom dont avait besoin son entreprise. Ainsi naquit IBM.
Bien vite, les idées de Patterson furent appliquées : l'Esprit IBM, comme aimait à le dire Watson, consistait à créer un culte autour de sa personne, créant dans l'entreprise une ambiance vraiment particulière, une sorte de paternalisme poussé à l'extrême. Par exemple, un de ses employés était venu le voir afin de lui demander l'autorisation d'acheter une voiture, alors qu'il disposait de l'argent pour le faire sans problèmes ! De même, de grandes affiches le représentant et soulignées de petites phrases élogieuses étaient placardées un peu partout dans l'entreprise. Cela fait sombrement penser à un 1984 de Orwel.

Fachos ? Les années noires
Durant la première guerre mondiale, la filiale de la CTR en Allemagne avait été placée sous séquestre en tant qu'entreprise appartenant à l'ennemi. A la fin de la guerre, Watson jugea que sa filiale avait été fort bien gérée.
Ainsi commencèrent les bons rapports entre IBM et l'Allemagne.
Durant les années 1920, la Première Guerre Mondiale avait mis l'Allemagne à genoux, la monnaie allemande ne valait plus rien, ou presque. La Dehomag, alors toujours dirigée par Heidinger, ne pouvait plus payer ses royalties. Watson en profita pour profiter de l'occasion et de récupérer l'entreprise. Au départ, il demanda 51% des actions de l'entreprise, mais en voyant l'étendue des problèmes financiers de Heidinger, il demanda 90%. Ainsi la Dehomag devint presque entièrement américaine. Et Heindinger garda en travers la gorge les actes de Watson envers son entreprise.
Watson suivi de près la gestion de sa filiale allemande, qui pour lui avait un potentiel énorme. Et il ne s'était pas trompé ! Quelques dix ans plus tard la Dehomag rapportait beaucoup plus que toutes les autres filiales européenne réunies.

En 1933, Hitler arrive au pouvoir, imposant peu à peu ses lois raciales. Mais ce que le monde ne sait pas, c'est que les machines IBM ont tenu un rôle prépondérant dans l'éradication des Juifs poussée par Hitler. En effet, les trieuses d'IBM servaient à recenser les gens, qui devaient répondre à tout un tas de questions, dont la religion qu'ils pratiquaient. Les gens ne s'en sont pas souciés. C'est ainsi que les SS arrivaient sur les places publiques et donnaient les noms des juifs qui devraient monter dans les trains, à partir de 1941 et de la Solution Finale de Hitler.
Pourtant, la situation était presque la même que durant la Première Guerre Mondiale : la Dehomag était sous scellée en tant qu'entreprise appartenant à l'ennemi. Mais c'était en réalité bien plus compliqué que cela : d'un côté, nous avions Watson qui était bien vu par les allemands - il s'était même vu remettre une médaille par Hitler - et qui savait habilement filouter pour garder les rênes de sa société, et de l'autre nous avions la Dehomag qui était totalement indispensable pour Hitler dans le cadre de ses recensements. Sachant que ces machines servaient aussi pour calculer les horaires des trains partants pour les camps de concentrations, et même pour ces camps de concentration eux-mêmes afin de gérer les Juifs qui travaillaient et mourraient dedans, on se rend compte de leur l'importance. C'est aussi en grande partie pour cela qu'il y a eu moins de Juifs déportés parmi les français : les recensements ne demandaient plus la religion depuis le début du siècle ! Mais ceci est aussi en grande partie dû à un homme : René Carmille, fondateur de l'ancêtre de l'INSEE, qui était à la tête du recensement mécanographique en France, afin de constituer un fichier Juif, confié par le Commissariat général aux questions juives. Mais Carmille travaillait pour la Résistance. Il fit là un bel acte qui permit d'éviter de nombreux morts, qui lui coûta la vie.

Hitler ne pouvait même pas prendre tout simplement l'entreprise pour lui, il lui fallait du savoir-faire, et aussi du papier bien spécial, qui était en partie fabriqué en Allemagne, mais dont la majeure quantité arrivait des Etat-Unis, presque sous le manteau, car la loi américaine interdisait tout commerce avec les pays ennemis. IBM se jouait ainsi des lois. Mais encore et toujours pour l'argent, Hitler étant obligé de payer la Dehomag, l'idée de remonter des usines a bien été envisagée, mais cela aurait pris beaucoup trop de temps. Les fonds de la Dehomag étaient bien entendu bloqués, mais à la fin du conflit, IBM récupèrerait ses biens.
Mais avec l'avancée de la guerre, ce fut de plus en plus difficile, et Watson, sous la pression des Etats-Unis, rendis la médaille que Hitler lui avait rendu. Ce fut la fin de la bonne réputation de Watson auprès des Nazis. Tout fut beaucoup plus difficile à faire, et Watson fut obligé de déléguer et de ne pas communiquer avec ses filiales.
Il y avait de l'eau dans le gaz, certains se rendirent compte des manigances de Watson, et même si l'homme gardait une réputation énorme dans son pays, il avait tout de même longuement encouragé le commerce avec les Nazis avant que la guerre n'éclate. Il faut dire aussi que Watson ne croyait pas que tout irait aussi vite et aussi violemment.
Avec l'entrée en guerre de l'Amérique, Watson trouva comment se couvrir : il converti pas mal de ses usines américaines en usines d'armes, fabriquant des fusils estampillés IBM ! Etonnant. Mais cela lui permit de passer pour un héros national. Encore une fois, il était passé à travers les mailles du filet, car, tandis que ses fusils tiraient sur les allemands, ses trieuses cassaient les codes établis par les allemands... avec des machines IBM quasiment identiques !

L'Allemagne, à la sortie de la Guerre, était totalement affaiblie. Les entreprises américaines récupérèrent leurs biens. Elles pouvaient même demander réparation pour les dégradations matérielles ! IBM, qui avait déjà amassé beaucoup d'argent, fit de même et cela alla jusqu'à la demande de remboursement de chaises cassées...
Mais il ne faut pas se leurrer : IBM ne fut certainement pas la seule entreprise à jouer ce double jeu, d'autres y ont joué, et se sont fait prendre, tandis que d'autres comme IBM ont su le faire assez finement pour ne pas éveiller l'attention. Quand l'argent entre en compte, il n'y a plus de partis politiques qui tienne, ni même de pays ou de patrie.

Une firme hors du commun pour des faits qui ne le sont pas moins. On parle de l'artisanat des premières entreprises qui fabriquèrent des micro-ordinateurs, hé bien il faut maintenant savoir qu'IBM n'a jamais rien fait au hasard, et qu'elle fut critiquée pour ses pratiques bien avant Microsoft. On peut entre autre leur reprocher - et c'est encore le cas aujourd'hui - d'utiliser des techniques marketing qui vont à l'encontre de l'innovation : tant qu'un produit se vend, on ne sort pas d'innovations le concernant, on attend qu'un concurrent le sorte pour sortir de nos cartons l'innovation que nous avons inventé, et comme dans la majeure partie des cas elles est de très bonne qualité, eh bien en continue à vendre, et ainsi de suite. Mais ils sont aussi à la base de grandes avancées sans lesquelles le monde de l'informatique ne serait plus le même que celui que nous connaissons.

Pour les personnes intéressées, je leur conseille très vivement de se procurer IBM et l'holocauste, d'Ewin Black. Un bouquin très édifiant sur le sujet de l'attitude d'IBM durant la Seconde Guerre Mondiale et sur les débuts de Big Blue, je me suis d'ailleurs très largement inspiré de ce bouquin pour écrire ce dossier (les quelques photos en sont d'ailleurs extraites).
Cette machine a servi au recensement racial de 1933. Elle était louée aux client, et restaient la propriété d
Cette machine a servi au recensement racial de 1933. Elle était louée aux client, et restaient la propriété d'IBM. On peut voir d'ailleurs la marque sur ce modèle. Peu après, le logo IBM sera supprimé afin de rendre la Dehomag




Une des millions de cartes perforées qui servirent aux différents recensements.
Une des millions de cartes perforées qui servirent aux différents recensements.




Une photo datant de 1937, qui présente Thomas J. Watson, alors président de la Chambre de Commerce Internationale. Watson est la deuxième personne en partant de la gauche.
Une photo datant de 1937, qui présente Thomas J. Watson, alors président de la Chambre de Commerce Internationale. Watson est la deuxième personne en partant de la gauche.




Siemens AG est un groupe allemand d'équipements électroniques et électrotechniques. Le groupe a une longue histoire, puisqu’il a été fondé en 1847 par Werner von Siemens. Le groupe, dont le siège est à Munich, est l’une des plus grosses entreprises allemandes.

Histoire

Avant la Seconde Guerre mondiale

En 1847 Werner von Siemens révolutionne la télégraphie dans un petit atelier de Berlin. Sur la base de cette invention, il fonde la compagnie le 1er octobre 1847. La compagnie s'appelle à l'époque Telegraphen-Bauanstalt ; elle s'installe dans son premier atelier le 12 octobre.

En 1848, elle construit la première ligne de télégraphe à longue distance en Europe, s'étendant sur 500 km de Berlin à Francfort-sur-le-Main. En 1850 le jeune frère, Carl Wilhelm Siemens, ouvre un bureau de représentation à Londres. Dans les années 1850, la société participe à la construction d'un réseau de télégraphe à longue distance en Russie. En 1855, une branche de la companie ouvre à Saint-Pétersbourg, dirigée par un autre frère, Carl Heinrich von Siemens.

En 1881, un alternateur à courant alternatif Siemens, entraîné par une turbine hydraulique, est utilisé pour alimenter le premier éclairage urbain à Godalming, Royaume-Uni. La compagnie continue de croître et se diversifie dans les trains électriques et les ampoules électriques. En 1890, le fondateur se retire et laisse les rênes de la compagnie à son frère Carl et à ses enfants Arnold et Wilhelm.

Pendant la Seconde Guerre mondiale

De la même manière qu'un très grand nombre d'entreprises telles que BMW, Thyssen, Daimler-Benz, Krupp, IG Farben, Siemens exploitait de la main d'œuvre puisée parmi les déportés. Les détenus étaient utilisés jusqu'à épuisement total dans le cadre du projet nazi de " l'extermination par le travail ". Lorsqu'ils ne travaillaient pas assez vite, et donc ne produisaient pas suffisamment, les déportés étaient roués de coup par les SS et les Kapos, souvent jusqu'à ce que mort s'ensuive.

Les détenus étaient volontairement maintenus en mauvaise santé par de très maigres repas. Les épidémies (typhus, dysenterie) étaient fréquentes.

Après la Seconde Guerre mondiale

Le 28 janvier 1972, Siemens crée le consortium Unidata, projet européen destiné à permettre dans les années 1970 l'émergence d'une grande industrie informatique européenne à l'identique d'Airbus dans l'aéronautique. Les compétences des trois participants étaient valorisées : la Compagnie Internationale pour l'Informatique (CII) recevait la maîtrise d'œuvre l'architecture des machines et le logiciel, la technologie électronique revenait à Philips, et Siemens se chargeait des périphériques mécaniques. Valéry Giscard d'Estaing élu président en 1974 mit fin au projet en 1975 : la France dénonça unilatéralement l'accord Unidata et CII fusionna avec Honeywell-Bull. Philips ne revint plus jamais dans l'informatique et Siemens rejoint Fujitsu pour devenir un des grands constructeurs mondiaux.

En octobre 1998 aux Etats-Unis, un groupe de survivants de l'holocauste intente une action en justice contre des sociétés allemandes célèbres pour leur participation aux exactions durant le régime nazi. Le 24 septembre 1998, la BBC News reporte que Siemens lançait une vaste collecte de fonds en compensation aux survivants de la Shoah. Peu de temps après, Volkswagen, qui était aussi poursuivi, a annoncé la création d'un système similaire.

Le 18 juin 2006, Nokia et Siemens annoncent la fusion de leurs activités de télécommunications, donnant ainsi naissance à un géant mondial : Nokia Siemens Networks


Pendant la Seconde Guerre mondiale, Mercedes-Benz exploite des travailleurs soviétiques et français à partir de 1941. Cette force de travail devient rapidement indispensable au fonctionnement de l'entreprise, qui équipe la Luftwaffe et la machine de guerre allemande. Les conditions de travail étant très dures, des grèves ont lieu et les protestataires sont envoyés en camps de concentration. En décembre 1944, Mercedes-Benz exploite 26 958 travailleurs forcés et 4 887 prisonniers de guerre

 

et la liste reste non exhaustive............

 








 

 

 

 

 

 

 

12 juillet 2012

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4 juillet 2012

APOSTASIE

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Apostasie

L'apostasie (du grec ancien ἀπόστασις (apostasis), « se tenir loin de ») est l'attitude d'une personne, appelée un apostat, qui renonce publiquement à une doctrine ou une religion.

 

Description

En grec, ce nom (apostasia) dérive du verbe aphistêmi, qui signifie littéralement « s’éloigner de » ; il a le sens de « désertion, abandon » (Ac 21:21). En grec classique, on l’employait pour parler des défections politiques, et c’est vraisemblablement dans ce sens que le verbe est employé en Actes 5:37 à propos de Judas le Galiléen qui « a entraîné » (apéstêsé, une forme d’aphistêmi) des partisans à sa suite. Dans la Septante, ce mot se retrouve en Genèse 14:4 au sujet d’un autre cas de rébellion. Toutefois, dans les Écritures grecques chrétiennes, il est utilisé essentiellement à propos de défections religieuses, pour parler de quelqu’un qui renonce à la vraie cause, qui cesse d’adorer et de servir Dieu, et qui, par conséquent, renie ce qu’il professait auparavant et abandonne totalement ses principes ou sa foi. Les chefs religieux de Jérusalem accusèrent Paul d’une telle apostasie envers la Loi de Moïse.

L'apostasie peut également signifier la renonciation de se soumettre à l'autorité représentant ladite doctrine (comme l'autorité religieuse ou celle d'un parti politique).

Dans le contexte religieux (le plus courant), l'apostasie signifie le renoncement par un individu adulte et responsable, à faire partie d'une organisation religieuse. Le renoncement sous la contrainte (politique, parentale...) n'est pas considéré comme de l'apostasie, il en va de même pour un individu qui perd ses facultés cognitives.

S'appuyant sur les lois issues des directives européennes, certaines personnes ayant été baptisées enfants, donc sans consentement, se font rayer des registres des « églises », ou tout simplement parce qu'elles ne veulent plus cautionner les propos de ces mouvements religieux. Cette procédure est communément appelée débaptisation. Dans l'église catholique le nom n'est pas rayé du registre, l'acte d'apostasie est inscrit en marge, mais aux termes de la loi française n° 78-17 du 6 janvier 1978 consolidée par la loi n°2004-801 du 6 août 2004, on peut exiger de plein droit que le nom soit rayé de façon à n’être plus lisible de tout fichier non automatisé, notamment manuscrit, et effacé de tout fichier automatisé de l'église concernée.

En Iran, conformément à la loi islamique en vigueur depuis la révolution de 1979, les condamnés pour apostasie encourent la peine capitale. En 2011, l’apostasie est toujours passible de la peine de mort en Arabie saoudite

 

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13 juin 2012

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Le pirate et la piraterie désignent une forme de banditisme pratiquée sur mer. Cependant, les pirates ne se limitent pas seulement aux pillages de bateau, et attaquent parfois de petites villes côtières.Le mot pirate provient à la fois du terme grec πειρατής (peiratês), lui même dérivé du verbe πειράω (peiraô) signifiant « s'efforcer de », « essayer de », « tenter sa chance à l'aventure » , et du latin pirata : celui qui tente la fortune, « qui est entreprenant ». Cicéron déclare les pirates de l'Antiquité « ennemis communs à tous » (communis hostis omnium) car ils échappent aux catégories habituelles du droit. Au Moyen Âge, la signification du terme « pirate » se restreint pour désigner plus spécifiquement des bandits qui parcourent les mers pour piller des navires de commerce.Étymologie et définitions

Les pirates se distinguent des corsaires qui sont des civils faisant la guerre sur mer avec l'autorisation de leur gouvernement (grâce aux lettres de marque), selon les lois de la guerre, avec un statut équivalent aux militaires mais sans être soumis à l'autorité d'un état-major et au contraire d'une façon indépendante. La confusion résulte de plusieurs faits : jusqu'à la fin du Moyen Âge, les termes de corsaire et pirate, synonymes, étaient employés indifféremment (pour les distinguer, il faut qu'un État souverain délivre une lettre de marque - or l’État souverain n'apparaît en Europe qu'au cours des XVIe et XVIIe siècles) ; les Corsaires faisaient la guerre aux nations ennemies en s'attaquant à leur commerce mais, sans ressources en temps de paix, ils devenaient pirates (comme Francis Drake ou Jean Ango). Cette apparence ne doit pas faire oublier qu'ils respectaient en général les vies et les biens personnels ; seul le navire et le fret faisaient l'objet de la prise, une enquête établissait si la prise avait été légitime et le bien était rendu si tel n'avait pas été le cas. Notons toutefois qu'un corsaire autorisé par un Etat particulier était qualifié de pirate par les Etats ennemis. Tout corsaire, donc, est un pirate du point de vue d'un État tiers. L'épisode de la prise du navire portugais Santa Catarina en 1603 par un corsaire hollandais, accusé de piraterie par les Portugais, illustre bien l'ambiguïté de la distinction entre corsaire et pirate - cet incident diplomatique est d'ailleurs à l'origine de la rédaction par le célèbre juriste Hugo Grotius du traité sur « La Liberté des Mers ». Anne Pérotin-Dumont résume bien la situation en écrivant que « savoir si quelqu'un ou non doit être qualifié de pirate est une question dont la réponse appartient à celui qui a le pouvoir ».

La piraterie connut plusieurs périodes fastes, à la fin du Ier siècle av. J.-C. en Méditerranée, et au XVIIIe siècle dans les Antilles et l’Océan Indien puis peu à peu disparut de ces régions, du fait du quadrillage des marines d'État.

Le mot pirate est utilisé aussi dans différents contextes autres que maritime : le « pirate de la route », que l'on appelait autrefois « voleur de grand chemin », le pirate informatique, qui désigne un individu s'introduisant illégalement dans un système informatique. On parle parfois de pirates dans le cas d'actes politiques et terroristes : c'est le cas des pirates de l'air. Toutefois, il s'agit ici d'une déformation du sens de pirate car il s'agit d'actions terroristes, politiques et non de crimes de droit commun. Plus récemment, on évoque le cas des biopirates, qui manipulent le vivant en dehors de tout cadre légal, souvent dans des laboratoires clandestins, afin de modifier certaines caractéristiques des espèces vivantes ou d'en créer de nouvelles.

Alors que le Moyen Âge et l'époque moderne ont repris une formule de Cicéron selon laquelle le pirate est « l'ennemi commun à tous », la Convention des Nations unies sur le droit de la mer a donné en 1982 une définition plus restrictive du pirate qui est selon le droit international un criminel de droit commun intervenant en haute mer à partir d'un bâtiment.

Historique de la piraterie maritime

La piraterie existait déjà dans l'Antiquité. Toutes les civilisations anciennes ayant possédé une marine l'ont connue, les Phéniciens comme les Mycéniens, la mer étant considérée comme un espace libre où règne la « loi du plus fort ». Lorsque les États deviennent plus puissants, à la piraterie s'ajoute la guerre de course.

Jules César dut lui-même affronter la piraterie. Lors d'un voyage vers l'Orient entre les années 75 av. J.-C. et 74 av. J.-C., il fut capturé par ceux-ci, à hauteur de l'île de Pharmacuse, à proximité de la ville de Milet en Asie Mineure. Dès sa libération contre rançon, il entreprit de se venger. Après avoir réuni en toute hâte une flottille, il surprit et captura les pirates qu'il fit exécuter et, en partie, crucifier.

Pompée se rendit célèbre en nettoyant la Méditerranée des pirates ciliciens.

Les Vikings furent des pirates mais aussi des explorateurs, qui dévastèrent l'Europe du Nord du IXe au XIe siècle.

Terminologies : boucaniers, flibustiers

Les boucaniers : les pirates qui sévissaient dans la mer des Caraïbes étaient parfois appelés abusivement boucaniers. À l'origine soit aventuriers, soit déserteurs des différentes nations européennes, les boucaniers vivaient sans chef, et s'occupaient surtout du ravitaillement en viande fumée ("boucanées", d'où leur nom) des équipages de passage quels qu'ils soient. Ils élevaient des bœufs et chassaient les petits cochons sauvages. Ils se trouvaient au nord-ouest de Saint-Domingue et dans la baie de Campeche, mais ils avaient souvent leurs comptoirs à la Tortue. À l'occasion, il leur arrivait de se mêler à une expédition, mais ce n'était pas leur activité principale.

Les flibustiers : le mot flibustier est dérivé du néerlandais vrijbuiter (« qui fait du butin librement »). Certaines sources citent comme origine le mot flibot (sorte de petit bateau), d’autres préfèrent free booter (libre pillard). Le mot apparaît lorsque les Hollandais révoltés contre la domination espagnole avaient armé des navires corsaires pour lutter contre l'Espagne. Mais les Pays Bas n'existant pas en tant qu'État indépendant reconnu avant 1648, leur statut de corsaire n'était pas reconnu. Les Espagnols les considéraient comme pirates pendant que les alliés des Hollandais les voyaient comme des corsaires. Toute une population va naître à mi-chemin entre piraterie, aventure, guerre de course. Le flibustier est un aventurier qui peut se louer en tant que corsaire au plus offrant en temps de guerre, qui peut naviguer comme marin de commerce comme s'adonner à la piraterie.

Organisation sociale

Contrairement à l'image répandue par les fictions cinématographiques, du fait même de leur mode de vie, peu de pirates mangeaient à leur faim ou devenaient riches, la plupart mouraient jeunes en combat, luttes intestines ou pendus.

De nombreux clans de pirates élisaient les dirigeants. Le chef s'imposait par son savoir-faire marin, son audace, son autorité naturelle. On élisait le capitaine ainsi que le quartier-maître qui détenait un contre-pouvoir, secondait le chef auprès de l'équipage pour faire régner l'ordre et était le seul à pouvoir convoquer l'Assemblée.

Dans cette assemblée, chaque homme avait le droit à la parole et chaque membre de l'équipage, hormis les mousses et les marins pas encore totalement intégrés, avait une voix dans le vote tout comme le capitaine.

Dans certains équipages pirates, il y avait un conseil : une assemblée où uniquement les officiers et artisans pouvaient siéger avec quelques marins expérimentés.

Le quartier maître élu pouvait aussi faire entamer un procès contre le capitaine. Si le capitaine refusait le procès, il était reconnu coupable et était marronné sur une île le plus souvent.

De nombreux groupes de pirates partageaient les butins obtenus en suivant un schéma préalable. Les pirates blessés au cours d'une bataille recevaient parfois une prime spéciale. Le butin pouvait être partagé de manière à ce que le capitaine reçoive tout au plus 1,5 fois ou 2 fois plus que les autres, mais jamais plus.

Cependant, ces pratiques égalitaires ne se limitaient qu'à très peu des aspects de la vie des pirates, et n'atténuaient pas réellement la rudesse de leur mœurs

Imagerie

C'est la littérature du XIXe siècle (notamment L'Île au trésor de Robert Louis Stevenson) qui met en place les stéréotypes actuels : pirate buvant du rhum et maniant le sabre marin, à l'œil borgne caché par un bandeau noir et le perroquet sur l'épaule, au crochet à la main et la jambe de bois, à l'anneau dans l'oreille et pratiquant la torture (cette brutalité provient de l'unique source narrative du XVIIIe siècle Histoire générale des plus fameux pyrates du capitaine Charles Johnson). Par contre, il est avéré que la vie à bord du bateau pirate est plus aisée que sur un bateau marchand : l'équipage est nombreux, sans contraintes horaires, avec une hiérarchie moins pesante car il obéit à un « code d’honneur » et à des règles démocratiques. De même est attesté le pavillon de pirates noir orné d’une tête de mort surmontant deux tibias entrecroisés.

Piraterie moderne

Extension de la zone d'opération des pirates somaliens entre 2005 et 2010 :
* Les cercles rouges indiquent la localisation des messages d'alertes; * Les traits bleus clair indiquent les principales lignes maritimes; * Les cercles bleus indiquent les principaux ports.
L'équipage et les pirates du navire Faina, piraté sur les côtes de la Somalie
Article détaillé : Piraterie moderne.

Au niveau mondial, l'IMB (International Maritime Bureau) répertorie en 2009 406 incidents, 153 navires ont été pris d'assaut, 49 ont été détournés et 120 ont été la cible de tirs. 1 052 membres d'équipage ont été pris en otage, on dénombre 68 blessés et 8 tués. La zone Nord Est de l'Afrique totalise à elle seule 217 incidents. On note également que les attaques qui avaient jusqu'alors lieu dans le golfe d'Aden, ont eu lieu en océan Indien et jusqu'à 1000 milles marins des côtes de la Somalie.

Nombres d'attaques par an :

  • 2001 : 252
  • 2002 : 341
  • 2003 : 445
  • 2004 : 329
  • 2005 : 276
  • 2006 : 239
  • 2007 : 263
  • 2008 : 293
  • 2009 : 406

Lorsqu'il a été détourné par des pirates somaliens le 15 novembre 2008, le Sirius Star est devenu le plus grand navire de l'histoire capturé par des pirates.

La piraterie et le droit international

Dans le domaine du droit international la piraterie est généralement considérée comme le plus ancien exemple d'utilisation du principe de juridiction universelle. Piller les navires en haute mer, bloquer les routes commerciales ou mettre en danger les communications maritimes était considéré par les états souverains comme étant hosti humanis generis (crimes contre l'humanité). Puisque la piraterie, par définition, est pratiquée en dehors des juridictions nationales, les poursuites engagées par des états souverains contre des pirates constituent une situation juridique exceptionnelle.

Cicéron expliquait déjà dans son traité De officiis (Des devoirs) que, en tant qu'« ennemi de tous » (communis hostis omnium), le pirate ne devait pas être considéré comme un ennemi légitime, envers lequel on est tenu de respecter certains devoirs : ainsi, d'après le philosophe romain, l'obligation de tenir parole et d'honorer ses serments ne s'appliquait pas au cas où l'on a affaire aux pirates.

Convention des Nations unies sur le droit de la mer

Les articles 100 à 108 traitent de la piraterie, en voici des extraits :

  • Article 100 : Obligation de coopérer à la répression de la piraterie
Tous les États coopèrent dans toute la mesure du possible à la répression de la piraterie en haute mer ou en tout autre lieu ne relevant de la juridiction d'aucun État.
  • Article 101 : Propriété de la piraterie
On entend par piraterie l'un quelconque des actes suivants :
  • tout acte illicite de violence ou de détention ou toute déprédation commis par l'équipage ou des passagers d'un navire ou d'un aéronefprivé, agissant à des fins privées, et dirigé :tout acte de participation volontaire à l'utilisation d'un navire ou d'un aéronef, lorsque son auteur a connaissance de faits dont il découle que ce navire ou aéronef est un navire ou aéronef pirate ;
    • contre un autre navire ou aéronef, ou contre des personnes ou des biens à leur bord, en haute mer,
    • contre un navire ou aéronef, des personnes ou des biens, dans un lieu ne relevant de la juridiction d'aucun État ;
  • tout acte ayant pour but d'inciter à commettre les actes définis aux lettres a) ou b), ou commis dans l'intention de les faciliter.

Résolutions du Conseil de Sécurité des Nations unies

La Résolution du Conseil de sécurité des Nations unies 1918, adoptée à l'unanimité en avril 2010, sur proposition de la Russie, demandait à tous les États "(d')ériger la piraterie en infraction pénale dans leur droit interne, (d')envisager favorablement de poursuivre les personnes soupçonnées de piraterie qui ont été appréhendées au large des côtes somaliennes et de (les) incarcérer". Une mesure déjà demandée par d'autres résolutions dont la 1846 de 2008. Une faible minorité d'Etats membres de l'Union Européenne sont en conformité avec cette demande.

En droit pénal français

La piraterie, définie comme « le fait de s'emparer ou de prendre le contrôle par violence ou menace de violence d'un aéronef, d'un navire ou de tout autre moyen de transport à bord desquels des personnes ont pris place, ainsi que d'une plate-forme fixe située sur le plateau continental », est punie de 20 ans de réclusion criminelle par l'article 224-6 du code pénal français. La loi pénale française est applicable aux infractions commises à bord des navires battant un pavillon français, ou à l'encontre de tels navires, en quelque lieu qu'ils se trouvent (article 113-3 du code pénal français).

Par la loi n°2011-13 du 5 janvier 2011, la France a aggravé les sanctions applicables aux actes de piraterie, et fixé un cadre juridique spécifique autorisant la rétention à bord des navires des personnes soupçonnées de piraterie; la loi prévoit notamment que le contrôle de cette retenue est confié au juge des libertés et de la détention

 

Flibustier

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Les flibustiers étaient des aventuriers qui, aux XVIe et XVIIe siècles, écumaient les côtes et dévastaient les possessions espagnoles en Amérique. Avec la fin de la piraterie dans les Caraïbes, le terme tomba en désuétude au XVIIIe pour ressusciter au milieu du XIXe et désigner des citoyens américains fomentant des insurrections en Amérique latine.

Sommaire

Étymologie

Le mot fliallobustier est dérivé du néerlandais vrijbuiter (« qui fait du butin librement »). Certaines sources citent comme origine le mot flibot (sorte de petit bateau), d’autres préfèrent free rapist (libre pillard), et font remonter leurs pratiques aux traditions de la soldatesque en Europe.

Selon le centre de ressources lexicales du CNRS, ce terme apparaît dans le vocabulaire français au milieu du XVIIe siècle. Il désigne alors un « corsaire des îles d'Amérique ». À partir du XVIIIe siècle, son sens évolue pour prendre celui d'un homme malhonnête, d'un escroc.

Les origines de la flibuste

Les flibustiers se composent d'aventuriers français, hollandais et anglais exilés aux Antilles à partir du début du XVIIe siècle pour fuir les guerres civiles ou la persécution religieuse en Europe et la pression économique des autorités royales.

La plupart s'installent sur l'Île de la Tortue, au large d'Hispaniola. Disputée par les Anglais, les Hollandais, les Espagnols et les Français, cette île servait d'escale et de port de ravitaillement aux contrebandiers et aux corsaires des Caraïbes. Au début du XVIIe siècle, elle était sous l'autorité du Français Pierre Belain d'Esnambuc, qui avait fondé la Compagnie de Saint-Christophe, devenue la Compagnie des îles d'Amérique en 1635. Chassé par les Espagnols de l'Île Saint-Christophe, Belain d'Esnambuc s'empara avec ses compagnons français et anglais de l'île de la Tortue et en expulsa les Espagnols en 1627. Il fut rejoint plus tard par des Hollandais chassés de l'île Sainte-Croix et par une centaine d'Anglais chassés de Niévès. Rapidement, les aventuriers qui vivaient sur l'île de la Tortue décidèrent de mener des actions en mer. Ils devinrent les premiers flibustiers.

En 1630, les Espagnols reprirent l'île avant de la céder aux Anglais, qui la renommèrent Isle of Association. Le gouverneur en place laissait les corsaires de toutes nationalités s'y ravitailler. En 1640, le gentilhomme français huguenot, François Levasseur, ex-capitaine de la marine royale, reprit l'île de la Tortue aux Anglais après s'être fait remettre par le gouverneur de Saint-Christophe une « commission », c'est-à-dire une lettre de marque engageant l’autorité royale, bien que la France soit en paix avec l’Angleterre. Nommé gouverneur de l'île, Levasseur accordait des autorisations aux aventuriers pour piller les navires Espagnols.

L'aspect officieux des opérations menées par les flibustiers est à l'origine de leur statut ambigu, à mi-chemin entre le corsaire et le pirate. Si certains d'entre eux pouvaient faire valoir qu'ils avaient reçu une commission des autorités royales, cette autorisation n'était pas toujours valide : celui qui l'attribuait n'en avait pas toujours le pouvoir, et le gouvernement du royaume n'était pas toujours informé de la mission exécutée en son nom.

Pendant un siècle, à bord de leurs bateaux, les flibustiers s'en prendront aux navires espagnols, prétendant agir au nom des intérêts de leurs pays respectifs. Mais alors que la population de l'île de la Tortue se renforçait avec l'arrivée de boucaniers de Saint-Domingue et de colons européens, notamment des protestants, les événements politiques provoquèrent une évolution brutale dans leur histoire. La rivalité entre les puissances européennes au début du XVIIIe siècle, puis le règlement de la succession d'Espagne qui installa un monarque français sur le trône d'Espagne contribua au déclin de la flibuste. Ses représentants furent alors condamnés à s'engager dans une activité légale ou à devenir des pirates.

Expulsés par les Espagnols de la Tortue, une partie des flibustiers se réfugia à Saint-Domingue, à Cuba et sur les côtes d'Amérique centrale. À partir de 1659, ils sont nommément cités par le gouverneur de la Jamaïque. Affaiblis par le retour en Angleterre des navires de guerre, les autorités anglaises durent en effet faire appel aux flibustiers pour renforcer leur défense. Ceux-ci enrôlèrent alors un grand nombre de soldats anglais qui refusaient de s'installer sur l'île comme planteurs. Là encore, les commissions dont ils faisaient état provenaient de sources officielles, mais avaient été attribuées dans des conditions douteuses, en fonction du contexte politique.

L'un de ces flibustiers, Jérémie Deschamps seigneur du Rausset, ancien compagnon de Levasseur, avait obtenu à la fois des commissions françaises et anglaises. Ayant repris l'île de la Tortue au nom des autorités anglaises en 1660, il remit à des flibustiers des commissions en son propre nom, ce qui entraîna sa destitution par le gouverneur de la Jamaïque. Du Rausset décida alors de gouverner l'île en vertu de sa commission française, s'affranchissant ainsi de la tutelle anglaise.

En 1664, toutes les colonies françaises d'Amérique sont placées sous l'autorité de la Compagnie des Indes Occidentales créée par Colbert. Le nouveau gouverneur nommé à la Tortue, Bertrand d'Ogeron, décide de régulariser les activités des flibustiers et parvient à leur imposer de venir lui présenter leurs butins. Il continue néanmoins à attribuer des commissions aux flibustiers qui combattent les Espagnols.

C'est à partir de cette date que des personnages comme le Français François L'Olonnais et le Gallois Henry Morgan marquent l'histoire de la flibuste. Protégés par les gouverneurs des colonies de leur pays (la Tortue pour l'un, la Jamaïque pour l'autre), ils réunissent de véritables flottes pour attaquer les possessions espagnoles. Avec l'entrée en guerre de l'Angleterre contre les Provinces-Unies, des flibustiers britanniques s'en prennent aux intérêts hollandais.

Avant 1648

Les Provinces-Unies protestantes et les Gueux de Mer

Les Provinces-Unies constituent la partie nord et protestante des Pays-Bas espagnols d'alors, appelée à devenir les Pays-Bas au sens d'aujourd'hui ; elles arrachent leur indépendance à l'Espagne au cours de la Guerre de Quatre-Vingts Ans (1568-1648), appelée aussi Révolte des Gueux (de 1618 à 1648, la Guerre de Quatre Vingt Ans se confond avec la Guerre de Trente Ans, guerre pan-européenne de même objectif : affaiblir la puissance excessive du Saint Empire et de l'Espagne, deux puissances aux mains des Habsbourg). Cette indépendance est reconnue internationalement en 1648 par les traités de Westphalie.

Ce terme de Gueux ne doit pas tromper. C'est une référence ironique à un de leurs adversaires, Charles de Berlaymont qui les avait traités de gueux. En réalité, il y avait aussi des riches et des nobles parmi les protestants. Le plus important est Guillaume Ier d'Orange-Nassau, considéré comme le père fondateur des Provinces-Unies. Même s'il ne faut pas le confondre avec son descendant et homonyme Guillaume III qui deviendra roi d'Angleterre, ce n'est, à coup sûr, pas un mendiant.

La révolte des Gueux comporte un important volet maritime mené par les Gueux de la mer, écumeurs protestants.

S'agit-il vraiment de corsaires, ou plutôt de pirates, ou encore (ce mot sera inventé pour eux) de flibustiers ? Un corsaire agit sur lettre de marque délivrée par un État et se soumet à un contrôle sur ses prises, qui doivent avoir été enlevées sur un navire d'un pays ennemi en temps de guerre. Ce contrôle est exercé par un tribunal de prise. Pas d'État, pas de lettre de marque authentique, pas de tribunaux de prises. Or, les Provinces-Unies ne sont pas un État avant 1648, date de la consécration internationale de leur indépendance par les Traités de Westphalie. En même temps, il peut-être trop sévère de traiter de pirates tous les écumeurs hollandais ou zélandais. En réalité, dans cette Europe d'avant les Traités de Westphalie, toutes les frontières sont en recomposition, et la notion d'État souverain se discute, les armées fournissant l'essentiel de l'argumentaire.

Avant 1648, les lettres de marques délivrées sur le territoire de ce qui sera les Provinces-Unies sont émises par des acteurs comme Guillaume d'Orange, chef de guerre, ou par les grandes sociétés par actions qui arment en course, comme la Compagnie néerlandaise des Indes occidentales. Cette compagnie est basée à Middelbourg en Zélande et non dans quelque île exotique ; il s'agit d'une des premières sociétés capitalistes par actions ; elle possède ses propres vaisseaux, son propre territoire (qu'elle se taille en Amérique grâce à l'action de ses capitaines), bien plus vaste que celui des Provinces-Unies (dont elle est supposée dépendre), ses propres objectifs, parmi lesquels la course et le commerce des esclaves ne sont nullement dissimulés.

C'est donc le même acteur qui arme en course et qui délivre la lettre de marque ; le contrôle de la limite entre course et piraterie devient pure simulation.

De telles lettres de marque ne protégeaient évidemment pas leur titulaire contre une accusation de piraterie en cas de capture pas les Espagnols. Elles pouvaient cependant avoir un certain effet protecteur (sans automatisme) en cas de capture par un autre pays, car le démantèlement de l'empire colonial espagnol aux Amériques était recherché par toutes les puissances européennes, qui avaient tendance à s'allier contre l'Espagne dans cette zone géographique, ce qui entraînait une tendance à reconnaître de facto les Provinces-Unies comme acteur indépendant.

On assiste à la naissance du personnage du flibustier, mi-corsaire mi-pirate. S'il attaque des galions dans les eaux américaines, le cœur du système est en Europe. Les Provinces-Unies tiennent le premier rôle dans les débuts de la flibuste, avec l'objectif politique de détruire l'empire colonial espagnol ; les installations durables de colonies de peuplement européennes dans ces eaux sont difficiles et tardives, et les flibustiers qui attaquent les galions chargés d'or partent plus souvent de Zélande que de l'île de la Tortue.

Nous sommes devant une machine de guerre maritime totale dont les objectifs sont à la fois politiques (car le cadre est celui d'une guerre séparatiste et d'une guerre de religion, et l'ensemble est animé par ces hommes d'État que sont les stathouders Guillaume d'Orange) et économiques (car certains des acteurs les plus en pointe sont des grandes sociétés par action et des écumeurs cherchant le profit).

La liberté d'action des écumeurs hollandais augmente encore quand la puissance maritime espagnole est détruite par les Hollandais lors de la désastreuse Bataille des Downs, le 31 octobre 1639. Cette destruction incite Anglais et Hollandais (bien que ces derniers, avant 1648, soient encore juridiquement sujets du roi d'Espagne) à tenter de s'emparer des possessions coloniales ibériques en Amérique, ce qui passe par une recrudescence de la piraterie aux Antilles.

Avec les écumeurs hollandais, nous sommes au cœur de l'immense système de course, piraterie ou flibuste, tel qu'il sévira aux XVIe siècle et XVIIe siècle. Il s'agit d'un système mondial. Quelques anecdotes biographiques en montreront la dimension :

  • de Vernboer (15.. - 1620) ; bien qu'il soit mort 28 ans avant l'indépendance des Provinces-Unies, il commence sous lettre de marque « hollandaise », mais finit pirate à Alger tout en conservant un certain "patriotisme", du moins c'est ce qu'il dit quand il cherche à rentrer en grâce auprès de son pays. Il fait hisser le pavillon "hollandais" quand le navire attaqué est espagnol, et évite de trop maltraiter ses prisonniers lorsque ceux-ci sont hollandais. Son compatriote Jan Janszohn, de Haarlem, commence aussi sous lettre de marque "hollandaise", mais opère ensuite à partir d'Alger et de Salé (Maroc) et se convertit à l'Islam, ce qui lui permet, au passage, de prendre une deuxième femme.
  • Piet Heyn (1577 - 1629) est, en 1623, vice-amiral au service de la Compagnie des Indes Occidentales ne se contente pas d'attaquer des galions, mais prend aussi des villes, comme Bahia (Brésil), puis il passe sous lettre de marque de Guillaume d'Orange en 1629 et prend part au blocus de Dunkerque.

L'exemple de Piet Heyn nous montre qu'il n'y a pas un monde d'écart entre les écumeurs des Antilles et ceux de la mer du Nord.

Autres acteurs

Si les écumeurs hollandais constituent le cœur du système flibustier, d'autres acteurs viennent s'y greffer :

  • des aventuriers individuels, souvent protestants et donc à l'aise avec les Gueux de Mer
  • des États comme la France et l'Angleterre, qui ont leurs propres raisons de vouloir le démantèlement de l'empire colonial espagnol et délivrent donc des lettres de marque avec facilité.

Après 1648

L'année 1648 est celle des Traités de Westphalie, qui ont redessiné la carte de l'Europe. La notion d'État redevient claire, même si les frontières ont bougé ; en conséquence, d'autres notions devraient en théorie redevenir claires dans la foulée : les notions de contrôle étatique, de lettre de marque, de corsaire en tant que différent du pirate.

En fait, ce n'est pas si simple. Par exemple, dans la législation du Mexique, au début de son indépendance au XIXe siècle, le terme de flibustier s'appliquait aux étrangers occupant illégalement une portion du territoire national et qui se sont naturellement opposés aux autorités, s'adonnant a toutes sortes de trafics, les volontaires américains combattant pour la république du Texas étant classés dans cette catégorie.

Histoire

L'âge d'or de la flibuste se situe avant les années 1680 quand la France et l'Angleterre décident de les disperser. Une partie se dirige vers les côtes d'Afrique, d'autres vers l'océan Pacifique où ils s'installent aux Galapagos et dans l'archipel Juan Fernández.

En 1697, l'amiral Jean-Baptiste Du Casse, gouverneur français de Saint-Domingue, réunit presque mille anciens flibustiers pour l'opération de Jean-Bernard de Pointis contre Carthagène dans l'actuelle Colombie. Un malentendu sur le partage du butin mène à la reprise de la ville par les flibustiers seuls. C'est leur dernière grande action. Ensuite, Louis XIV obtient la signature d'un traité de paix avec les espagnols qui met fin à la guerre de la ligue d'Augsbourg. Les flibustiers sont désarmés ou chassés.

Quelques flibustiers célèbres :

Ouvrages de fiction

    • La série Ian Flibus - L'écumeur des mers (Ian Flix en version anglaise) de Alain Ruiz
    • Ian Flibus, L'île aux Treize os (2008)
    • Ian Flibus, Les joyaux de Pékin (2008)
    • Ian Flibus, La Ligue des pirates (2008)
    • Ian Flibus, La terre des Géants (2008)
    • Ian Flibus, L'escarboucle des sages (2009)
    • Ian Flibus, Les oubliés de la Cité d'Or (2009)
    • Ian Flibus, Les Larmes du maharadjah (2010)

Sources et critiques

L'une des principales sources d'informations sur des flibustiers est le livre d’Alexandre-Olivier Exquemelin (ou Oexmelin)  dont la récente édition annotée par Patrick Villiers donne le texte original et des variantes. Certains épisodes et personnages sont généralement considérés aujourd’hui comme discutables sinon inventés de toutes pièces. C’est le cas en particulier des récits concernant Nau l’Olonnais et Michel le Basque, qui prirent Maracaibo, ou Monbars « l’Exterminateur » qui s’empara de Vera Cruz en 1683. Des autres textes de l’époque, on peut également citer celui de Ravenau de Lussan.

 

Corsaire

Le Renard, réplique du bateau de corsaire de Surcouf

Un corsaire est un membre de l'équipage d'un navire civil armé, autorisé par une lettre de marque (également appelée « lettre de commission » ou « lettre de course ») à attaquer en temps de guerre, tout navire battant pavillon d'États ennemis, et particulièrement son trafic marchand, laissant à la flotte de guerre le soin de s'attaquer aux objectifs militaires. Les corsaires ne doivent donc pas être confondus avec les pirates puisqu'ils exercent leur activité selon les lois de la guerre, uniquement en temps de guerre et avec l'autorisation de leur gouvernement. Capturés, ils ont droit au statut de prisonnier de guerre.

Cette forme de guerre navale est appelée « guerre de course ».

Sommaire

Étymologie

A Saint Malo, la statue du corsaire Robert Surcouf

Le mot « corsaire » a été emprunté de l'italien « corsaro » lui même dérivé du latin « cursus », « course ». Le mot « corsaire » est attesté au XVee siècle au début du XVIIe siècle) mais le terme de pirate était encore utilisé comme synonyme à la fin du Moyen Âge, d'où la confusion entre les deux acceptions.

Différence entre corsaires et pirates

  • Les corsaires sont des civils qui, en temps de guerre et sur autorisation des autorités, combattent avec un statut équivalent aux militaires mais sans être soumis à l'autorité d'un état-major et d'une façon indépendante, tout en obéissant aux lois de la guerre.
  • Les pirates, au contraire, pratiquent le banditisme. La piraterie n'a pas disparu avec la fin de la marine à voile, elle est toujours pratiquée sur les océans et notamment au large de la Corne de l'Afrique où des navires de guerre protègent le commerce maritime sur une zone aussi étendue que le continent européen.

La confusion résulte du fait que les corsaires faisaient la guerre aux nations ennemies en s'attaquant à leur commerce et que, jusqu'à la fin du Moyen Âge, les termes de corsaire et pirate étaient employés indifféremment. Aujourd'hui encore, cette confusion entre les corsaires et les pirates est fréquente, surtout en France où l'histoire maritime est méconnue par une large majorité de la population.

Cette apparence ne doit pas faire oublier que les corsaires respectaient les vies et les biens personnels ; seul le navire et sa cargaison faisaient l'objet de la prise, une enquête établissait si la prise avait été légitime et le bien était rendu si tel n'avait pas été le cas. Les corsaires s'attaquaient rarement aux navires de guerre, comme le montrent les recherches dans les archives françaises : sur 23 201 corsaires français embarqués entre 1692 et 1763, seuls 133 meurent au combat. Au moment des guerres de la Révolution et de l'Empire, sur 1 651 décisions du tribunal des prises, seuls 75 combats et 18 abordages sont répertoriés.

La guerre de course

La guerre de course apparaît en même temps que les État féodaux. Au Moyen Âge, les armateurs obtiennent des suzerains le « droit de représaille » lorsque leurs navires sont pillés, qui consiste à s'emparer d'une quantité de biens identique à celle qu'ils ont perdu.

La guerre de course a souvent été utilisée par un belligérant pour pallier l'insuffisance de ses moyens à l'encontre d'un adversaire disposant de la suprématie navale. Ce système est très avantageux pour l'État : le poids financier de l'armement corsaire est à la charge de l'armateur et le gouvernement touche une part dans la revente des prises opérées par le corsaire. De plus, c'est à l'armateur de payer la rançon des marins corsaires prisonniers. En résumé, l'État ne paie rien et peut gagner.

C'est ainsi la stratégie des Français contre les Britanniques pendant une grande partie du XVIIIe siècle. La guerre de course est particulièrement active pendant la guerre de succession d'Autriche. Les pertes s’équilibrent sachant que les corsaires anglais sont très nombreux aussi. Pendant la guerre de Sept Ans, conflit naval perdu par la France, la course apparait comme une activité de survie des ports français et les corsaires remplissent même certaines missions que n'assume plus la Marine royale. La course reprend pendant les guerres de la Révolution et de l'Empire après le départ en exil des officiers de marine (pour la plupart nobles et donc menacés par la Révolution) et à la ruine de la marine d'État (Aboukir et Trafalgar). Les trois ports principaux en France étaient Dunkerque, Saint-Malo et Morlaix, suivis par Calais, Boulogne, Granville et autres. La course est abolie par traité international en 1856, après la Guerre de Crimée.

De même, au cours des deux guerres mondiales, bien que l'expression « corsaire » soit utilisée abusivement dans ce contexte, la marine allemande a armé des bâtiments marchands pour la guerre au commerce allié dans des théâtres secondaires où le trafic n'était pas organisé en convois (océan Indien, Pacifique, Atlantique Sud). Les aventures de ces «  corsaires  » sont généralement pittoresques mais sans grande conséquence sur le déroulement des deux conflits.

Navires corsaires

La Confance aborde le Kent , huile d' Ambroise-Louis Garneray, exposée au Musée national de la marine à Paris.

Ils utilisaient souvent des navires de petite taille, rapides, manœuvrants et discrets tels des cotres, des flutes, pour exécuter des abordages en mer plus par surprise que par force. Lorsque la Fortune leur souriait, ils pouvaient enlever des bateaux de fort tonnage (l'emblématique capture du Kent par la flûte la Confiance de Robert Surcouf le 7 octobre 1800). Les prises, très souvent des navires marchands, étaient donc peu propices à une activité corsaire et étaient revendues.

Un « équipage de prise » était envoyé sur le navire saisi avec mission :

  • soit de le ramener à bon port pour le revendre avec sa cargaison, débarquer les prisonniers, entrer en contact avec l'armateur et lui proposer leur libération contre rançon ou par échange avec un nombre équivalent de prisonniers. Pour cela, on pouvait donner une liste de noms des marins qu'on voulait voir libérer ; Surcouf l'a fait pour son frère Nicolas mais les Britanniques désirant faire monter les enchères et se venger, firent la sourde oreille ; mal leur en prit : Surcouf ravagea de plus belle leur commerce en mer des Indes jusqu'à ce que poussés par leurs marchands de Calcutta, les Britanniques lui proposent de libérer son frère.
  • soit de continuer la course à deux navires au lieu d'un, ce qui était impossible si l'équipage ennemi était en grand nombre. En effet, il fallait alors assurer la manœuvre du navire et surveiller l'équipage prisonnier, ce qui n'allait pas sans risque.

Une guerre très réglementée

Les corsaires faisaient la guerre selon les mêmes lois que les marins d'État, c'est-à-dire ceux de la Marine (royale puis nationale, impériale en ce qui concerne la France), mais dans un but commercial et non militaire.

Règles générales pendant la course

  • Avoir une lettre de marque reçue de l'État pour « courir sus aux navires ennemis » ; cette autorisation est caduque dès l'arrêt des hostilités ;
  • S'il y a possibilité de s'approcher du navire ennemi par ruse en arborant un pavillon neutre ou allié il y a une « obligation » de hisser, à partir d'une certaine distance, le pavillon véritable. En cas contraire, il s'agirait d'une traîtrise ;
  • Respect de la vie des prisonniers ;
  • Les effets personnels des marins ennemis ou des passagers ne font pas partie du butin, ils les conservent : on pose des scellés sur les coffres, malles, armoires des prisonniers (on peut lire dans des mémoires comme ceux de Garneray ou dans les archives maritimes, que les prisonniers utilisent cet argent pour soudoyer les geôliers, améliorer l'ordinaire, etc., ce qui prouve que cette obligation de respect des biens privés des prisonniers n'était pas seulement théorique mais effectivement respectée).

Seuls le navire et sa cargaison (exception faite de la période de guerre pendant laquelle des otages sont ramenés afin qu'ils fassent un compte-rendu de l'attaque) peuvent donc faire l'objet d'une prise en guerre de course, encore faut-il que la prise ait été jugée légitime par les autorités compétentes au retour de course. Les marins ennemis sont prisonniers de guerre : ils peuvent être soit libérés à la fin des hostilités, soit échangés, ou encore libérés contre rançon.

Règles administratives au retour de la course

  • Le capitaine corsaire déposait à l'Amirauté son rapport de mer dont l'examen par les officiers d'administration déclenchait une procédure de plusieurs jours.
  • Personne n'avait le droit de descendre à terre avant que les officiers d'administration n'aient dressé le procès verbal d'inspection du navire, vérifié que les scellés apposés par l'écrivain de bord sur les coffres, malles et armoires de la prise soient intacts.
  • Ensuite ils apposaient leur sceau sur les écoutilles pour éviter que des parties du butin de prise ne soient débarquées à la nuit tombée.
  • Enfin, ils interrogeaient les prisonniers et les menaient vers les prisons de la ville.

Alors seulement, l'équipage pouvait quitter le navire et attendait le verdict du Tribunal des Prises, nécessaire avant la vente aux enchères du butin de prise.

Le Tribunal des prises

Le résultat de la procédure était envoyé au tribunal des prises (appelé aussi Conseil des prises), dépendance de l'Amirauté qui statuait sur la légitimité des captures.

La prise devait avoir été faite selon les lois de la guerre. En cas de forfaiture, traîtrise ou d'absence de Lettre de Course, le navire était rendu à ses armateurs.

Sous la Révolution, l'enthousiaste Surcouf, parti en guerre sans attendre d'avoir reçu sa Lettre de Course ou Lettre de marque, s'est vu condamné par le Tribunal des Prises de l'actuelle Île Maurice, alors territoire français.

Ce n'est qu'une fois le jugement rendu qu'il pouvait être procédé à la vente des cargaisons.

En France, le tissu pris n'était pas mis en vente mais détruit afin de préserver les manufactures nationales (selon une ordonnance royale).

Les prises (le butin)

Butin et prisonniers de corsaires

En plus du navire, le butin de prise pouvait être très varié : fruits et légumes comme vin et eau-de-vie, sucre, poisson et viande (anchois, harengs, biscuits, bœuf, lard), cuirs, bois précieux, colorants (indigo), épices, café, chocolat ou, beaucoup plus rarement, sacs d'argent ou poudre d'or.

Le produit de la vente aux enchères des prises était alors partagé entre les personnes ayant collaboré à la capture de l'ennemi dans l'ordre des priorités :

  • L'État (Roi, République, Empereur) prenait entre 10 et 20 pour cent (c'est lui qui fournissait la lettre de marque).
  • Les frais (on payait la nourriture, la poudre, les munitions, ainsi que les réparations faites durant le voyage).
  • Les veuves et les blessés (les veuves prenaient deux fois la part de leurs défunts maris, et les blessés avaient une indemnité, fixée au départ en fonction de la partie du corps manquante, en plus de leur part).
  • L'armateur (ou le groupement d'armateurs lorsque les frais d'armement étaient importants) prenait ensuite 30 pour cent du reste.
  • Enfin, chaque homme avait sa part en fonction de sa place dans l'équipage (le mousse=demi-part, le capitaine=25 parts, le chirurgien=25 parts etc…)

À partir du XVIIe siècle, l'État se contente de droits d'enregistrement réduits afin d'encourager la prise de risque des armateurs. Le partage des prises devient alors : 2/3 pour l'armateur, 1/3 pour l'équipage.

Lors du partage de la prise entre les membres de l'équipage, des piles d’or de la hauteur d'un pied (environ 33 cm) étaient distribuées à chacun de ces membres en fonction de la hiérarchie, « prendre son pied » signifiant alors « prendre sa part de butin ». La notion de jouissance sexuelle peut être reliée au fait que les marins, après un long périple en mer, allaient dépenser leur part en compagnie de prostituées.

Pour davantage d'informations, consulter les articles sur les navires corsaires.

Le déroulement des combats

La plupart du temps, il y avait peu de combats ou alors ils étaient très courts. La guerre à mort est une notion récente, la guerre d'extermination n'était pas dans la psychologie du temps mais est apparue lors de la Révolution française. La vie de marin était rude, personne n'éprouvait le besoin de rajouter d'autres souffrances à celles déjà vécues par le simple exercice du métier de marin.

Cependant la politique des pontons (navires désarmés dans lesquels les Britanniques parquaient leurs prisonniers dans un tel entassement que le taux de mortalité y était très élevé) à partir de la Guerre de Sept Ans, a poussé les marins français à une lutte beaucoup plus acharnée. Les évadés des pontons ayant retiré de leurs conditions de détention une haine de la Grande-Bretagne, sentiment quasi inconnu jusqu'alors.

Tactique

La plupart du temps, le corsaire se mettait dans le sillage de l'ennemi pour ne pas être dans l'axe de ses canons. Un coup de semonce était tiré si le navire montrait qu'il se rendait en baissant son pavillon. On envoyait alors quelques hommes conduits par un officier prendre possession du navire ; sinon l'abordage avait lieu.

Pour l'abordage le corsaire se plaçait perpendiculairement à l'ennemi (d'où l'importance d'avoir un navire rapide et bien manœuvrant) et engageait son beaupré sur le pont de l'adversaire.

Il pouvait aussi l'engager de bout en bout : la proue contre la poupe de l'ennemi.

L'équipage était couché sur le pont pour se protéger et cacher son nombre (s'il était peu nombreux). Le corsaire préparait l'abordage par un tir nourri de mitraille pour dégager le pont ennemi avec caronades et couleuvrines et aussi des tirs depuis la mâture (d'où l'on avait une meilleure vision) assurés par le chirurgien (qui ne montait pas à l'abordage), le mousse, le cuisinier, l'écrivain... Le but de ces tirs précis était de désorganiser l'adversaire en visant les officiers. On jetait les grappins et l'équipage s'élançait. Il était fréquent que des hommes tombent entre les deux navires et soient écrasés : Duguay-Trouin, lors de son premier combat a été marqué à vie par la vision d'un homme à la tête écrasée entre les deux coques ; Garneray a assisté à la même scène.

Le but du combat était de s'emparer d'un navire et de sa cargaison, d'obtenir une rançon de l'équipage. On tirait à démâter avec des boulets ramés (art dans lequel les artilleurs français étaient passés maîtres), à la mitraille sur la dunette où se tenaient les officiers, rarement à tuer, en « tirant dans le tas ». Le 31 août 1800 Surcouf, qui commandait La Confiance, une frégate de 18 canons avec un équipage de 190 hommes, s'est vu obligé de le faire lors de la prise du vaisseau de 40 canons, le Kent, qui avait à son bord 437 marins et soldats. En effet, en plus de son équipage, le Kent embarquait deux compagnies d'infanterie rejoignant leur garnison. Les soldats chargèrent, bousculant les marins français : Robert Surcouf fit déplacer un canon de son sabord pour le tourner sur la partie du pont d'où venait cette attaque et tirer à mitraille, ce qui arrêta net la contre-attaque des Anglais.

Le combat se déroulait à l'arme légère : pistolet, fusil, pique, hache d'abordage, sabre d'abordage (dit aussi « cuiller à pot », d'où l'expression « régler les choses en deux coups de cuillère à pot »).

Anecdotes

  • On vivait alors la « Guerre en Dentelles » et il est arrivé qu'un capitaine corsaire n'ayant pas le nombre d'hommes suffisant, fasse payer directement au capitaine ennemi la rançon de son navire et de son équipage et même les libère avec promesse de rendre des prisonniers en échange.
  • Garneray raconte dans ses souvenirs, qu'un capitaine britannique qui s'était rendu sans combattre, montant à bord du navire français pour la reddition, constatait que les Français étaient peu nombreux ; il déclara que s'il avait su, il aurait combattu et que les Français ne l'auraient pas pris. Comme son ton méprisant agaçait le capitaine corsaire français, celui-ci déclara qu'il n'avait qu'à remonter sur son navire et qu'on allait donc combattre. Selon Garneray, le Britannique devint tout pâle et n'insista pas.

La guerre de course aujourd'hui

La guerre de course a été abolie en 1856 par le traité de Paris après la guerre de Crimée. En France, le dernier corsaire fut Étienne Pellot.

Une activité toujours légale aux États-Unis

Cependant les États-Unis ne sont pas signataires de ce traité. Aussi, selon la constitution américaine, le Congrès conserve le droit de « déclarer la guerre, d'accorder des lettres de marque et de représailles et d'établir des règlements concernant les prises sur terre et sur mer » (Article 1, section VIII).

L'administration Bush, après les attentats du 11 septembre 2001, a renforcé le droit constitutionnel de prises en mer en faisant voter une loi, nommée « September 11 Marque and Reprisal Act of 2001 », qui autorise le Département d'État à octroyer des lettres de marque sans attendre l'aval du Congrès. Ainsi des personnes ou des sociétés peuvent se voir confier des missions militaires navales offensives. En 2007, une société américaine privée, la société Pistris, s'est vu accorder une lettre de marque pour armer un navire battant pavillon américain chargé de traquer les pirates dans le golfe d'Aden

Mais illégale dans les pays signataires du Traité de Paris

Au cours de la Première Guerre mondiale, l’Allemagne utilisa un navire de commerce, le Seeadler, commandé par Felix von Luckner, officier de la Marine impériale. En mettant à profit son apparence de navire de commerce, il pouvait approcher les navires marchands ennemis.

Au cours de la Seconde Guerre mondiale, afin de désorganiser le commerce britannique, l'Allemagne a utilisé des navires marchands pour porter le conflit dans les océans du Sud. Ces navires ont été armés, leurs superstructures modifiées et ces bâtiments ont arboré des pavillons de pays neutres. Ainsi transformés en croiseurs auxiliaires ils ont sillonné l'océan Indien austral notamment entre 1940 et 41. L’Atlantis (coulé par le croiseur britannique Devonshire le 21 novembre 1941), le Pinguin (coulé par le Cornwall), le Komet écumèrent les eaux des îles Kerguelen. Il y eut également l'Orion, le Widder, le Thor, le Kormoran (coulé par le croiseur australien Sydney), le Michel (coulé devant le Japon) et le Stier (coulé par un navire américain en Atlantique sud), qui ont écumé tous les océans du monde.

Dans les deux cas, ces navires étaient commandés par des officiers de marine, qui agissaient certes en totale autonomie et sur un navire à l'origine civil, mais sur ordre reçu de l'Amirauté et surtout sans lettre de course puisque la Prusse avait signé le traité de Paris abolissant la course en 1856.

Il ne s'agit donc pas de corsaires (défini par la possession d'une lettre de course) mais de navires faisant la guerre selon une tactique dont seules quelques apparences peuvent éventuellement rappeler la guerre de course.

 

 

13 juin 2012

PIRATES.......

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Liste de pirates

Vous trouverez ci-dessous deux listes de pirates célèbres. La première contient le nom de personnes ayant réellement vécu ou en vie, alors que l'autre contient le nom de personnages de fiction, soit de romans, soit de films, qui ont été pirates pendant leur existence imaginaire.

Pirates réels

Antiquité

Denarius de Sextus Pompée, frappé pour célébrer sa victoire sur la flotte d'Auguste. Au recto se trouve le phare de Messine, et au verso le monstre Scylla, qui a défait Auguste.
NomVieAnnées d'activitéPays d'origineCommentaires
Denys le Phocéen   494 av. J.-C. Grèce Marin phocéen actif contre les marchands carthaginois et tyrrhéniens.
Glaucetas   315–300 av. J.-C.   Les chroniques de la Marine athénienne après la prise de sa base sur l'île Kynthnos et sa capture avec tout son équipage indiquent que « cela a rendu la mer plus sûre pour ceux qui y naviguent. »
Démétrios de Pharos Mort en 214 av. J.-C.   Pharos Ses actions ont précipité la seconde guerre d'Illyrie.
Sextus Pompée Mort en 35 av. J.-C.   Rome Il fut le dernier opposant au second triumvirat.
Gentius Ier siècle av. J.-C.   Illyrie Il fut accusé par les Romains d'avoir organisé et participé à des raids pirates en Italie.
Anicetus Mort en 69   Pont (région) Il fut le meneur d'un soulèvement anti-romain en l'an 69 au Pont.
Gan Ning 175–218 190–197 Chine Son navire avait des cloches dont le son effrayait les futures victimes.

Moyen Âge

Erik le Rouge était un explorateur et navigateur viking qui fonda une colonie au Groenland en 986

Oruç Reis était un corsaire turc qui fut amiral au service de l'Empire ottoman et devint connu sous le nom de Barberousse parmi les Chrétiens.
Alvilda était une femme pirate du Ve siècle. Elle s'habillait en homme et était capitaine d'un navire uniquement composé de femmes.
NomVieAnnées d'activitéPays d'origineCommentaires
Avilda Ve siècle   Scandinavie Elle s'habillait en homme et était capitaine d'un navire uniquement composé de femmes.
Wimund Mort en 1147   Angleterre Évêque devenu pirate
Eustache le moine 1170–1217   France Il fut mercenaire pour l'Angleterre et la France. C'est une grande figure de la piraterie au Moyen Âge.
Alv Erlingsson Mort en 1290   Norvège Il fut un favori de la Reine et a commis d'innombrables actes de piraterie au cours de sa vie.
Klaus Störtebeker 1360–1401   Allemagne L'un des meneur des frères des victuailles.
Gödeke Michels Mort en 1402 Jusqu'en 1402 Allemagne Un pirate allemand et l'un des meneurs des frères des victuailles
Hennig Wichmann 1370–1402 139?–1402 Allemagne (Frise) L'un des meneurs des frères des victuailles.
Magister Wigbold 1365–1402 1392–1402 Allemagne Souvent considéré comme l'un des meneurs des frères des victuailles.
Baldassarre Cossa 1370–1415   Procida Antipape durant le grand Schisme d'Occident, Jean XXIII fut accusé de divers crimes, comme la piraterie, l'inceste et la sodomie.
William Aleyn   Années 1440 Angleterre Pirate anglais actif dans la Tamise et La Manche. Associé à William Kyd.
Cord Widderich Mort en 1447 1404–1447 Allemagne Pirate actif durant les conflits politiques entre Dithmarschen et la frise du Nord au début du XVe siècle.
William Kyd   Années 1430–1450 Angleterre Pirate anglais actif en Angleterre du Sud-Ouest durant le milieu du XVe siècle.
Éric de Poméranie 1382–1459   Allemagne (Poméranie) Premier roi de l'union de Kalmar, il passa ses dernières années sur l'île de Gotland et « envoyait des raids pirates contre ses amis et ennemis ».
Hans Pothorst 1440–1490   Danemark-Norvège Pirate et corsaire opérant dans la mer du Nord. Souvent associé avec Didrik Pining.
Didrik Pining 1430–1491   Danemark-Norvège Pirate et corsaire opérant dans la mer du Nord. Souvent associé avec Hans Pothorst.
Arudj Barberousse 1474–1518 1503–1518 Empire Ottoman Un corsaire Ottoman et Bey (Governor) d'Alger et Beylerbey (Chef Gouverneur) de Méditerranée occidentale.
Pier Gerlofs Donia 1480–1520   Allemagne (Frise) Guerrier, pirate, résistant, héros folklorique et rebelle frison.
Jean Fleury (ou Florin)   Années 1520 France Corsaire français et officier naval de Jean Ango. Il s'est emparé de trois navires espagnols transportant des trésors aztèques du Mexique en Espagne en 1523.
Wijerd Jelckama 1490–1523   Allemagne (Frise) Neveu de Pier Gerlofs Donia (aussi appelé Grutte Pier), il combattit les envahisseurs Saxons et Hollandais.
Khayr ad-Din Barberousse 1478–1546 1504–1545 Empire ottoman Un corsaire ottoman qui devint amiral et domina la Méditerranée pendant des décennies.
Jean Ango 1480–1551   France Armateur français qui a fourni des navires à François Ier de France pour des explorations autour du globe.
Giorgio Adorno Mort en 1558   Malte Chevalier hospitalier actif en Méditerranéen. Originaire de Naples, il fut élu « capitaine-général des Galères » en 1547, 1549, 1557 et 1558.
Kristoffer Trondson (Rustung) 1500–1565 1535–1542 Norvège Noble norvégien devenu pirate et corsaire. Opérant dans la mer du Nord et la mer Baltique. Il renonça à la piraterie en 1542 et devint amiral dans la flotte danoise.
Turgut Reis 1485–1565   Empire ottoman Corsaire turc, amiral ottoman et bey d'Alger; beylerbey de Méditerranée; premier bey et pasha de Tripoli.
Salih Reis 1488–1568   Empire ottoman Corsaire turc et amiral ottoman.
Richard Allen Mort en 1572   Angleterre  
Klein Henszlein Mort en 1573 Jusqu'en 1573 Allemagne Pirate du XVIe siècle qui a écumé la mer du Nord jusqu'à sa capture par une flotte d'Hambourg
James Alday 1516–1576 Années 1540 Angleterre Corsaire anglais qui attaquait les ports espagnols avec James Logan et William Cooke.
Magnus Heinason 1545–1589   Îles Féroé Corsaire et héros féroen. Il fut exécuté pour piraterie, bien que ces charges fussent ensuite levées.

Début de l'activité des Chiens de mer anglais et des corsaires hollandais

Le pirate Thomas Cavendish a attaqué de nombreux villes et navires espagnols du Nouveau Monde.
Uludj Ali était un corsaire italien converti à l'Islam qui devint amiral ottoman et chef amiral (Kaptan-ı Derya) de la flotte ottomane au XVIe siècle.
Surnommé "el Draque" (le dragon), Sir Francis Drake est considéré comme un héros en Angleterre, mais les Espagnols le voient surtout comme un pirate.
Après avoir servi comme esclave pendant quatre ans sur des galères espagnoles, Piet Hein s'est plus tard emparé de 11 509 524 florins des cargaisons de navires espagnols.
Gráinne O'Malley (à gauche du cadre) est une figure importante du folklore irlandais.
NomVieAnnées d'activitéPays d'origineCommentaires
Nicholas Alvel Début XVIIe siècle 1603 Angleterre Actif dans la mer Ionienne.
Pedro Menéndez de Avilés 1519-1574 1565 Espagne Amiral espagnol et chasseur de pirates, de Avilés est connu pour la destruction de l'établissement français de Fort Caroline en 1565.
Samuel Axe Début XVIIe siècle 1629-1645 Angleterre Corsaire anglais au service des Hollandais, Axe a servi les Anglais pendant la révolte des gueux contre les Habsbourg.
Sir Andrew Barton 1466-1511 Jusqu'en 1511 Écosse Bien que servant sous une lettre de marque écossaise, il est souvent considéré comme un pirate par les Anglais et les Portugais.
Abraham Blauvelt Mort en 1663 1640-1663 Pays-Bas Un des derniers corsaires hollandais du milieu du XVIIe siècle, Blauvelt a cartographié une grande partie de l'Amérique du Sud.
Nathaniel Butler Né en 1578 1639 Angleterre Malgré une infructueuse carrière de corsaire, Butler devint gouverneur colonial des Bermudes.
Jan de Bouff Début XVIIe siècle 1602 Pays-Bas Corsaire dunkerquois au service des Habsbourgs durant la révolte des gueux.
John Callis (Calles) 1558-1587? 1574-1587 Angleterre Pirate gallois actif la long des côtes Sud du Pays de Galles.
Hendrik (Enrique) Brower 1581-1643 1600,
1643
Pays-Bas Corsaire qui combattit les Habsbourgs durant la révolte des gueux, il captura la ville de Castro au Chili et l'a conserva pendant deux mois.
Thomas Cavendish 1560-1592 1587-1592 Angleterre Pirate ayant attaqué de nombreuses villes et navires espagnols du Nouveau Monde.
Peter Love Mort en 1610   Angleterre Pirate anglais qui était basé aux Hébrides extérieures et qui fut actif autour de l'Irlande et de l'Écosse. Il est représenté par le hors-la-loi Neil MacLeod et exécuté en 1610.
François le Clerc (Jambe-de-Bois) XVIe siècle Années 1650-1660 France Connu pour le sac de Santiago de Cuba en 1554
Jacob Collaart XVIIe siècle 1625-1635 Pays-Bas Amiral flamand qui fut corsaire dunkerquois au service des Habsbourgs d'Espagne durant la révolte des gueux, responsable de la destruction de 150 navires.
Claes Compaan 1587-1660 1621-1627 Pays-Bas Ancien corsaire hollandais, il devint pirate et s'empara de centaines de bateaux d'Europe, de la côte des Barbaresques et d'Afrique occidentale.
Baltazar de Cordes Mort en 1601? 1598-1601 Pays-Bas Corsaire hollandais qui combattit les Espagnols au début du XVIIe siècle.
Zymen Danseker 1579-1611 Années 1600 Pays-Bas Un des importants corsaires barbaresques, il était basé à Alger et Tunis au début du XVIIe siècle.
Simon Danziker Mort en 1611 Années 1600-1610 Pays-Bas Corsaire hollandais qui devient pirate barbaresque. Lui et John Ward ont dominé la Méditerranée occidentale durant le début du XVIIe siècle.
De Veenboer Mort en 1620 Années 1600-1610 Pays-Bas Ancien corsaire hollandais. Devient un pirate barbaresque sous Zymen Danseker et commanda la flotte corsaire d'Alger.
Sir Francis Drake 1540-1596 1563-1596 Angleterre Surnommé "el Draque" (le dragon), Sir Francis Drake est considéré comme un héros en Angleterre, mais les Espagnols le voient surtout comme un pirate.
Peter Easton 1570-1619 1602 Angleterre Corsaire, puis pirate, qui se retira à Villefranche-sur-Mer avec une fortune estimée à deux millions de livres.
Daniel Elfrith 1607-1640   Angleterre Corsaire et marchand d'esclaves anglais dans l'espace des Caraïbes.
Jan Evertsen   Années 1630 Pays-Bas Amiral et corsaire hollandais.
Juan Garcia   Années 1620 Espagne L'un des corsaires espagnols qui accompagna Jan Jacobsen dans son dernier voyage en 1622.
Sir Michael Geare 1565-? 1584-1603 Angleterre Chien de Mer anglais actif dans les Antilles jusqu'à la fin du XVIIe siècle.
Sir John Hawkins 1532-1595 1554, 1564, 1567 Angleterre Pirate à mi-temps, son travail dans le design des bateaux fut très intense durant la menace d'une invasion de l'Armada espagnole.
Piet Hein 1577-1629 1628 Pays-Bas Après avoir servi comme esclave pendant quatre ans sur des galères espagnoles, Piet Hein s'est plus tard emparé de 11 509 524 florins des cargaisons de navires espagnols.
Moses Cohen Henriques Début XVIIe siècle Années 1620-1630 Pays-Bas Pirate hollandais d'origine juive séfarade portugaise, actif dans les Caraïbes contre les Espagnols et les Portugais.
Pieter Adriaanszoon Ita   Années 1620 Pays-Bas Corsaire hollandais. Commandant d'une des premières et des plus grandes expéditions contre le Portugal et l'Espagne dans les Caraïbes en 1628.
Jan Jacobsen Mort en 1622 Années 1610-1620 Pays-Bas Corsaire flamand au service de l'Angleterre durant la guerre de Quatre-Vingts Ans.
Willem Jacobszoon   Années 1620 Pays-Bas Corsaire hollandais qui accompagna Pieter Schouten durant l'une des premières explorations aux Indes Occidentales
Jan Janz (Murad Rais) 1570-1641 Années 1590 à 1640 Pays-Bas Corsaire hollandais capturé par les Barbaresques qui devint l'un d'entre eux.
Willem Jansen   Années 1600 Pays-Bas Corsaire hollandais basé à Dunkerque qui fut officier de Jacques Colaert.
Cornelius Jol 1597-1641 Années 1630-1640 Pays-Bas Corsaire hollandais qui connut le succès contre les Espagnols aux Indes Occidentales. L'un des premiers à utiliser une jambe de bois.
Sir James Lancaster 1554-1618 1591-1603 Angleterre Chien de mer anglais actif durant la fin du XVIe siècle qui devint directeur de la compagnie anglaise des Indes orientales.
Guillaume Le Testu 1509-1573 Années 1560-1570 France Corsaire, explorateur et cartographe français.
Hendrick Jacobszoon Lucifer 1583-1627 1627 Pays-Bas Hendrick s'est emparé d'un fortune de 1,2 million de florins d'une flotte venant du Honduras, mais il fut mortellement blessé pendant l'action.
Sir Henry Mainwaring 1587-1653 1610-1616 Angleterre Corsaire et chasseur de pirates anglais. Sa flotte de pirates a rompu la trêve entre l'Angleterre et l'Espagne après la guerre anglo-espagnole.
Takanobu Matsuura 1529-1599   Japon Un des plus puissants seigneurs féodaux de Kyūshū un des premiers à commerçer avec les Européens.
Olivier van Noort 1558-1627 1598-1601 Pays-Bas Malgré ses succès limités, il fut le pirate menant à la formation de la Compagnie néerlandaise des Indes orientales.
John Nutt   1620-1623 Angleterre Pirate anglais actif à Terre-Neuve.
Gráinne O'Malley (Gráinne Ní Mháille) 1530-1603 Années 1560 à 1600 Irlande Importante figure du folklore irlandais.
John Oxenham 1536-1580 Années 1570 à 1600 Angleterre Chien de mer anglais et associé à Sir Francis Drake durant les début de la guerre anglo-espagnole. Premier corsaire anglais à atteindre le Pacifique via Panama.
William Parker 1587-1617 Années 1590-1570 Angleterre Chien de mer anglais actif aux Antilles. Il s'empara de la ville de Portobelo en 1602 sans tirer un seul coup de feu.
Pedro de la Plesa   Années 1620 Espagne Lui et Juan Garcia rejoignirent Jan Jacobsen pour son dernier voyage en 1622.
Murat Rais 1506-1608 1534-1608 Rhodes Corsaire turc et amiral ottoman qui prit part aux campagnes navales de Dragut.
Assan Reis (Jan Marinus van Sommelsdijk)   Années 1620 Pays-Bas Ancien corsaire hollandais devenu pirate barbaresque. Il attaqua le navire hollandais St. Jan Babtista de Jacob Jacobsen d'Ilpendam le 7 mars 1626.
James Riskinner XVIIe siècle Années 1630 Angleterre Lieutenant du navire Warwick, faisant partie de la flotte de Nathaniel Butler, il devient corsaire entre mai et septembre 1639.
Isaac Rochussen 1631-1710 Années 1660-1670 Pays-Bas Corsaire hollandais acrif contre les Anglais durant la seconde et Troisième Guerre anglo-néerlandaise. Il captura The Falcon, un navire marchant des Indes orientales, ce qui fut l'une des plus importantes prises de la fin du XVIIe siècle.
Mahieu Romboutsen   Années 1630 Pays-Bas Corsaire hollandais au service de l'Espagne. Il fit partie d'une escadre de trois navires commandée par Jacques Colaert et fut capturé avec ce-dernier après une bataille de cinq heures contre Jan Evertsen.
William Rous   Années 1630-1640 Pays-Bas Corsaire hollandais basé à l'île de la Providence. Il participa à des expéditions corsaires au service de la compagnie des îles de la Providence et plus tard commanda Fort Henry.
Jan van Ryen Mort en 1627 Années 1620 Pays-Bas Corsaire hollandais actif aux Indes Occidentales. Probablement tué avec plusieurs colons en tentant de fonder une des premières colonies sur le Wiapoco en Guyane néerlandaise.
Pieter Schouten   Années 1620 Pays-Bas Corsaire hollandais qui dirigea l'une des expéditions néerlandaises aux Indes occidentales.
Jacques de Sores XVIe siècle 1555 France Pirate français dont le seul acte documenté est l'attaque et l'incendie de La Havane en 1555.
Dirck Simonszoon van Uitgeest   Années 1620 Pays-Bas Corsaire hollandais qui dirigea une expédition de la compagnie néerlandaise des Indes occidentales au Brésil et ramena 12 prises portugaises et espagnoles.
Jérome Valbué 1591-1668   France Capitaine d'un navire contrebandier, dont Jean Bart fut le mousse en 1662 à l'âge de douze ans.
Sir Thomas Verney 1584-1615 Années 1600-1610 Angleterre Noble anglais qui abandonna son héritage pour devenir un pirate barbaresque.
Johannes van Walbeeck   Années 1620-1630 Pays-Bas Amiral et corsaire hollandais. Captura Curaçao en 1634 et en devint son gouverneur.
John Ward 1552-1622 1603-années 1610 Angleterre Célèbre pirate anglais du début du XVIIe siècle qui devint corsaire barbaresque basé à Tunis dans les années 1600.
Cornelis Wittebol   Années 1620 Pays-Bas Corsaire hollandais au service de l'Espagne. En février 1622, il attaqua une flotte de pêche venu de Veere et Maasmond, coula quelques navires et ramena les survivants en otage à Dunkerque.
Jacob Willekens 1571-1633 Années 1590 à 1630 Pays-Bas Amiral hollandais qui dirigea des corsaires pendant la première expédition néerlandaise aux Indes occidentales.
Hendrik Worst   Années 1620 Pays-Bas Corsaire hollandais qui accompagna Pieter Schouten dans son expédition aux Indes occidentales.
Zheng Zhilong (Cheng Chih Lung) 1604-1662 1623-1645 Chine Converti au christianisme, Zhilon collaborait avec les forces hollandaises, aidant à créer un monopole commercial avec le Japon.
Zheng Jing (Cheng Chin) 1643-1682 1662-1682 Chine Pirate chinois et seigneur de guerre. L'aîné des fils de Koxinga et petit-fils de Zheng Zhilong, il succéda à son père en tant que gouverneur de Tainan et occupa brièvement Fukien.
Wang Zhi XVIe siècle 1551-1555 Chine A combattu les pirates japonais au XVIe siècle.
Filips van Zuylen   Années 1620 Pays-Bas Corsaire hollandais actif contre les Portugais en Afrique occidentale.

Période des Boucaniers: 1650-1690

Bien que Jean Bart fut fils de pêcheur, il se retira de la vie active en tant qu'amiral au service de la France grâce à ses succès de corsaire.
William Dampier fut le premier Anglais à explorer et cartographier des parties de la Nouvelle-Hollande (Australie) et de la Nouvelle-Guinée, et fut la première personne à faire trois fois le tour du monde.
Henry Morgan était un corsaire (et pirate) qui se retira et devint lieutenant gouverneur de Jamaïque.
François l'Ollonais était surnommé le « fléau des Espagnols » et était connu pour sa brutalité – il ne faisait jamais de prisonniers.

 

NomVieAnnées d'activitéPays d'origineCommentaires
Vincenzo Alessandri Mort en 1657   Italie Originaire de Malte, Alessandri fut capturé et réduit en esclavage.
Michiel Andrieszoon XVIIe siècle Années 1680 Pays-Bas Marchant-pirate hollandais. Associé avec Thomas Paine et Laurens de Graff.
John Ansell Mort en 1689   Angleterre Navigua avec Henry Morgan et participa à ses raids contre Maracaibo, Gibraltar et Venezuela.
Captain Archembeau (Archembo) Mort en 1681 Années 1670-1680 France Boucanier français actif aux Caraïbes.
Jean Bart (ou Baert) 1651-1702 1672-1697 France Fils de pêcheur, Bart devint tout de même amiral au service de la France.
Philippe Bequel XVIIe siècle 1650-1669 France Il était l'un des premiers corsaires étrangers a recevoir une lettre de marque de la part du gouverneur de Jamaïque.
Jacob Janssen van den Bergh   Années 1650-1660 Pays-Bas Corsaire hollandais et marchand d'esclaves pour la Compagnie néerlandaise des Indes occidentales.
Lancelot Blackburne 1653-1743 1680-1684 Angleterre Blackburne était un religieux anglais qui devint archevêque d'York et, dans la croyance populaire, pirate.
Eduardo Blomar Mort en 1679 Années 1670 Espagne Renégat espagnol actif sur le littoral des colonies espagnoles d'Amérique durant les années 1670. Jugé par contumace et condamné pour piraterie avec Bartolomé Charpes et Juan Guartem au Panama en 1679.
Pierre Bot XVIIe siècle Années 1680 France Boucanier français actif aux Caraïbes.
Manuel Butiens   Années 1640 Pays-Bas Renégat hollandais et dunkerquois au service des Espagnols.
Bartolomé Charpes Mort en 1679 Années 1680 Espagne Renégat espagnol qui fut jugé par contumace et condamné pour piraterie avec Edwardo Blomar et Juan Guartem au Panama par le gouverneur don Dionicio Alceda en 1679.
Edward Collier XVIIe siècle 1668-1671 Angleterre Second de Henry Morgan pendant la majeure partie de ses expéditions contre l'Espagne durant le milieu du XVIIe siècle.
John Cooke (Cook) Mort en 1683 Années 1680 Angleterre Boucanier anglais qui mena une expédition contre les Espagnols au début des années 1680.
John Coxon Mort en 1689 1677-1682 England L'un des plus célèbres frères de la côte, un consortium de pirates et de corsaires qui fut actif contre les colonies espagnoles.
William Dampier 1651-1715 1670-1688 Angleterre Il fut la première personne à faire trois fois le tour du monde.
Edward Davis XVIIe siècle 1680-1688 Angleterre Il mena le dernier grand raid boucanier contre Panama.
John Davis (Robert Searle) XVIIe siècle   Angleterre Davis était l'un des premiers et des plus actifs boucaniers de Jamaïque.
Jacquotte Delahaye XVIIe siècle Années 1660 France Delahaye était une boucanière français qui fut l'une des premières femmes boucanières avec Anne Dieu-Le-Veut.
Anne Dieu-Le-Veut Née en 1650 1650-1704 France Elle était à l'origine une des femmes "Filles de Roi" envoyées par le gouvernement français à Tortuga pour devenir épouses de colons.
Charlotte de Berry XVIIe siècle Années 1660 Angleterre Femme pirate, elle finit par commander son propre navire.
Cornelius Essex Mort en 1680 Années 1670 Angleterre Boucanier anglais qui participa à l'expédition corsaire du capitaine Bartholomew Sharp, la Pacific Adventure, durant la fin des années 1670.
Laurens de Graaf 1653-1704 1672-1697 Pays-Bas Dépeint comme un « corsaire grand et espiègle » par Henry Morgan, de Graaf était un pirate hollandais, mercenaire, et officier naval au service de la colonie française de Saint-Domingue.
Michel de Grammont 1645-1686 1670-1686 France Boucanier français, de Grammont attaquait les navires espagnols venant du Venezuela.
Jean du Casse 1646-1715 168?-1697 France Fils de parents huguenots, du Casse fut autorisé à entrer dans la Marine française au vu de ses prises en tant que boucanier.
Alexandre Exquemelin 1645-1707 1669-1674
1697
France Écrivain français, surtout connu pour être l'auteur d'un des plus importants livres d'étude sur la piraterie du XVIIe siècle, De Americaensche Zee-Roovers.
Jean Foccard XVIIe siècle Années 1680 France Associé de Laurens de Graaf et de Michel de Grammont. Il les a rejoint lors de l'attaque de Tampico en 1682.
"Jambes Rouges" Greaves XVIIe siècle   Écosse/Irlande Le surnom de Greaves venait des jambes rouges souvent vues chez les Écossais et les Irlandais qui portaient le kilt en toute occasion.
Juan Guartem XVIIe siècle Années 1670 Espagne Renégat et pirate espagnol, il attaqua les établissements espagnols de Nouvelle-Espagne durant la fin du XVIIe siècle, comme Chepo en 1679.
Peter Harris Mort en 1680 Années 1670 Angleterre Boucanier anglais et membre de la Pacific Expedition du capitaine Bartholomew Sharp. Tué à Panama en 1680.
Jean Hamelin (Hamilton) XVIIe siècle Années 1680 Anglo-Français Boucanier français actif dans les Caraïbes. Plus tard, traqué par le capitaine John Coxon.
Richard Hawkins 1562-1622 1593-1594 Angleterre Boucanier et explorateur qui était chevalier à l'origine.
George Hout (d'Hout)   Années 1680 Angleterre Boucanier anglais qui rejoignit François Grognier et Pierre le Picard dans leur raid sur Guayaquil en 1687.
William Jackson XVIIe siècle 1639-1645 Angleterre C'est sa flotte qui captura la Jamaïque pour le compte de l'Angleterre.
Bartholomeus de Jager   Années 1650 Pays-Bas Corsaire hollandais actif contre les Portugais. Il attaqua une petite flotte de navires marchands à Fernando Noronha, capturant l'un d'eux et laissant partir les autres.
Daniel Johnson 1629-1675 1657-1675 Angleterre Surnommé « Johnson la Terreur » par les Espagnols.
William Knight XVIIe siècle 1684-1686 Angleterre Avec Edward Davis, il participa à la dernière grande attaque boucanière sur les Espagnols.
Pierre le Grand XVIIe siècle   France Sa seule attaque documentée est celle d'un galion espagnol, ainsi, son existence est discutée.
Raveneau de Lussan Né en 1663 1684-1688 France Un noble ayant perdu toute sa fortune. Attaquait des cibles en Amérique centrale.
Thomas Magott (Mackett) XVIIe siècle Années 1680 Angleterre Boucanier anglais qui navigua avec Bartholomew Sharp et autres lors de la Pacific Adventure.
Edward Mansvelt (Mansfield) Mort en 1666 Années 1650-1660 Curaçao Boucanier hollandais au service de l'Angleterre. Amiral des « Frères de la Côte », Mansvelt fut le mentor d'Henry Morgan qui lui succéda après sa mort.
Marquis de Maintenon 1648-1691 1672-1676 France Noble français devenu boucanier aux Caraïbes, il vendit son château et son titre à Madame de Maintenon.
David Marteen XVIIe siècle 1663-1665 Pays-Bas Seul non-Anglais a avoir participé aux raids contre les bastions espagnols des actuels Mexico et Nicaragua.
Daniel Montbars (L'exterminateur) 1645-1701? Années 1660-1670 France Ancien officier naval et aventurier français, il s'engagea dans une violente et destructrice guerre contre l'Espagne aux Caraïbes. Sa haine des Espagnols lui a valu le surnom de « Montbars l'exterminateur ».
Sir Henry Morgan 1635-1688 1663-1674 Pays de Galles Corsaire (et pirate) qui se retira et devint lieutenant gouverneur de Jamaïque.
John Morris XVIIe siècle 1663-1672 Angleterre Habile pilote, il servit avec Christopher Myngs et Henry Morgan avant de devenir un chasseur de pirates.
Sir Christopher Myngs 1625-1666 Années 1650-1660 Angleterre Décrit comme « déséquilibré et faux » par le gouverneur de la Jamaïque, Myngs devint pourtant amiral de la Royal Navy.
François l'Ollonais (Jean-David Nau) 1635-1668 1660-1668 France Surnommé le « fléau des Espagnols », il était connu pour sa brutalité – il ne faisait jamais de prisonniers.
Pierre le Picard   Années 1660-1690 France Officier de l'Ollonais, lui et Moise Vauquelin ont poursuivi une carrière à leur propre compte. Il participa plus tard à la première Guerre intercoloniale.
Chevalier du Plessis Mort en 1668 Années 1660 France Corsaire français actif aux Indes occidentales. Il succéda à Moise Vauquelin après sa mort.
Baron Jean-Bernard de Pointis 1635-1707 Années 1690 France Son plus grand succès fut le siège de Carthagène en 1697.
Thomas Pound Mort en 1703 1689 Angleterre Commanda brièvement un petit navire près du Massachusetts avant d'être capturé.
Bartolomeo Português Né en 1630 1666-1669 Portugal L'un des premiers pirates à respecter la chasse-partie (ou code des pirates).
Lawrence Prince   Années 1650-1670 Pays-Bas Boucanier hollandais au service de l'Angleterre. Officier d'Henry Morgan.
Roche Braziliano XVIIe siècle 1654-1671 Pays-Bas A brûlé vif deux fermiers espagnols qui refusaient de lui remettre leurs porcs.
Philip Ras   Années 1650 Pays-Bas A capturé plusieurs navires anglais en tant que corsaire durant la première guerre anglo-néerlandaise.
Thomas Paine XVIIe siècle Années 1680 Angleterre Corsaire des colonies d'Amérique du Nord qui attaqua quelques établissements aux Indes occidentales avec Jan Willems, comme Rio de la Hacha en 1680. Il mena les Français à Block Island.
Manuel Rivero Pardel Mort en 1671 1668-1671 Portugal Corsaire portugais au service de l'Espagne. Actif contre les boucaniers des Caraïbes durant la fin du XVIIe siècle.
Stenka Razin 1630-1671   Russie Pirate cossack qui opéra sur la Volga et la mer Caspienne.
Richard Sawkins Mort en 1680 1679-1680 Angleterre Participa, avec John Coxon et Bartholomew Sharp, à l'attaque surprise sur Santa Marta
Lewis Scot   Années 1660 Angleterre Connu pour son attaque de la ville de Campêche, dans la péninsule du Yucatan.
Bartholomew Sharp 1650-1690 1679-1682 Angleterre Pilla 25 navires espagnols et de nombreuses petites villes.
Gustav Skytte 1637-1663 1657-1663 Suède Attaqua des navires dans la mer Baltique, avec d'autres complices nobles.
Bernard Claesen Speirdyke   Années 1660-1670 Pays-Bas Boucanier hollandais actif dans les Caraïbes, il fut capturé par le capitaine Manuel Rivero Pardel près de Cuba et fut exécuté.
Charles Swan XVIIe siècle   Angleterre  
Jacques Tavernier (Le Lyonnais) 1625-1673 1664-1673 France Boucanier français qui participa à des expéditions avec Laurens de Graaf, Michel de Grammont, Pierre Le Grand, François l'Ollonais et Henry Morgan avant son exécution en 1673. Son existence est controversée car la seule référence de lui avant le XXe siècle apparaît dans l'Appleton's Cyclopedia of American Biography.
Nicholas (Nikolaas) van Hoorn 1635-1683 1663-1683 Pays-Bas Marchand, corsaire et pirate, van Hoorn eut beaucoup de succès avant de mourir de plaies infectées.
Cornelis Janszoon van de Velde   Années 1650 Pays-Bas Corsaire hollandais actif aux Antilles, il s'associa brièvement à Bartholomeus de Jager.
Moise Vauquelin (Moses Vanclein)   Années 1650-1670 France Officier de l'Ollonais, il fut également partenaire de Pierre le Picard. Pendant ses dernières années, il a écrit un livre sur le littoral du Honduras et du Yucatan avec le boucanier Philippe Bequel.
Lionel Wafer 1640-1705 1679-1688 Pays de Galles Un explorateur dont le travail a aidé à préparer le projet Darién.
Yankey (Janke) Willems   Années 1680 Pays-Bas Boucanier hollandais actif dans les Caraïbes.
William Wright XVIIe siècle 1675-1682 Angleterre Bien qu'il fût anglais, Wright fut corsaire au service de la France. Il devint plus tard boucanier.

Âge d'or de la piraterie: 1690-1730

Le Baronet noir a capturé plus de 470 vaisseaux en moins de deux ans. Aucun autre pirate n'a eu autant de succès.
D'apparence très effrayante, Barbe Noire est souvent crédité comme le stéréotype même du pirate des Caraïbes.
Bien qu'elle n'ait jamais commandé de navire elle-même, Anne Bonny est reconnue comme l'une des quelques femmes pirates de l'histoire.
Henry Every (ou Avery) est célèbre pour être l'un des quelques pirates de l'époque à s'être retiré paisiblement avec l'ensemble de son butin, tandis que ces collèges étaient souvent tués ou arrêtés.
Bien que les historiens modernes discutent de la légitimité de son jugement et de son exécution, la rumeur du trésor enterré du capitaine Kidd a procuré à l'homme une légende de grand pirate.
Surnommé « la Buse » pour la rapidité avec laquelle il attaquait ses proies, Olivier Levasseur a laissé un message énigmatique qui n'a pas été décrypté à ce jour.
NomVieAnnées d'activitéPays d'origineCommentaires
Thomas Anstis Mort en 1723 1718-1723 Angleterre Principalement actif dans les Caraïbes, il a servi sous Howell Davis puis sous Bartholomew Roberts.
Bartholomew Roberts (le Baronet noir) 1682-1722 1719-1722 Pays de Galles Le pirate ayant connu le plus de succès, on estime qu'il a capturé plus de 470 vaisseaux.
George Booth Mort en 1700 1696-1700 Angleterre Un des premiers pirates actifs dans l'océan Indien et la mer Rouge.
John Bowen Mort en 1704 1700-1704 Bermudes Actif dans l'océan Indien, avec ses contemporains George Booth et Nathaniel North.
Samuel Bellamy (Black Sam) 1689-1717 1716-1717 Angleterre Malgré une courte carrière de moins d'un an, Bellamy eut beaucoup de réussite, capturant plus de 50 navires avant sa mort.
Barbe Noire (Edward Teach) 1680-1718 1716-1718 Angleterre D'apparence très effrayante, Barbe Noire est souvent crédité comme le stéréotype même du pirate des Caraïbes.
Black Caesar Mort en 1718 Années 1700-1718 Afrique Ancien esclave devenu pirate, Black Caesar était actif au large des Keys durant le début du XVIIIe siècle. Il devint lieutenant de Barbe Noir et fut l'un des cinq Africains servant sous son commandement.
Stede Bonnet 1688-1718 1717-1718 Barbade Surnommé « Le Pirate Gentilhomme », Bonnet est issu d'une riche famille mais il bascula finalement vers la piraterie.
Rahmah ibn Jabir al-Jalahimah 1760-1826 1780-1826 Koweït Le plus célèbre pirate du golfe Persique, il fut gouverneur de Dammam et s'engagea dans la piraterie contre Al-Khalifa du Bahreïn.
Anne Bonny 1698-1782 à partir de 1725 Irlande Bien qu'elle n'ait jamais commandé de navire elle-même, Anne Bonny est reconnu comme l'une des quelques femmes pirates de l'histoire.
Nicholas Brown Mort en 1726 Jusqu'en 1726 Angleterre Actif au large de la Jamaïque, Brown fut probablement tué par un ami d'enfance John Drudge.
Sir Christopher Chapman   à partir de 1777 Angleterre Actif au large de la Floride et de la Jamaïque. Capitaine du Shawn Towne, il commença comme corsaire puis bascula vers la piraterie. Exécuté publiquement à Londres après l'attaque du HMS Mugavero.
Dirk Chivers Début XVIIIe siècle 1694-1699 Pays-Bas Actif dans la mer Rouge et l'océan Indien, Chivers se retira de la piraterie et retourna aux Pays-Bas.
Thomas Cocklyn Début XVIIIe siècle De 1717 à sa mort Angleterre D'abord connu par son association avec Howell Davis et Olivier Levasseur, les activités de Cocklyn après 1719 sont inconnues.
Christopher Condent Mort en 1770 1718-1720 Angleterre Après être devenu pirate en 1718, Condent s'empara d'une fortune de 150 000 £ et se retira en France où il devint un riche marchand.
William Condon Mort en 1721 Jusqu'en 1721 Angleterre Au commande du Fiery Dragon, Condon fut tué lorsque l'embarcation prit feu et coula.
Robert Culliford Début XVIIIe siècle 1690-1698 Angleterre Ancien second de William Kidd, Culliford mena une première mutinerie contre Kidd, volant son navire Blessed William.
Alexander Dalzeel 1662-1715 1685-1715 Écosse Servit sous Henry Every. Il fut capturé quatre fois avant d'être finalement pendu.
Howell Davis 1690-1719 1718-1719 Pays de Galles Durant une courte carrière de 11 mois, Davis fut capturé lorsqu'il tenta d'enlever le gouverneur de Principe.
Edward England 1690-1720 1717-1720 Irlande Différent des autres pirates de cette époque, England ne tuait ses prisonniers que si cela était vraiment nécessaire.
John Evans Mort en 1723 1722-1723 Pays de Galles Après une carrière décevante en tant que marin honnête, Evans devient pirate – au départ il attaqua des maisons avec un petit canoë.
Henry Every (Avery) Né en 1653 1695-1696 Angleterre Célèbre pour être l'un des quelques pirates de l'époque à s'être retiré paisiblement avec l'ensemble de son butin, tandis que ses collègues étaient souvent tués ou arrêtés.
John Fenn Mort en 1723 Jusqu'en 1723 Angleterre Navigua avec Bartholomew Roberts et, plus tard, avec Thomas Anstis.
William Fly Mort en 1726 Jusqu'en 1726 Angleterre Opérait au large de la Nouvelle-Angleterre avant d'être capturé et pendu à Boston (Massachusetts).
Ingela Gathenhielm 1692-1729 1718-1721 Suède Veuve de Lars Gathenhielm, active dans la mer Baltique.
Lars Gathenhielm 1689-1718 1710-1718 Suède Actif dans la mer Baltique
Charles Harris Mort en 1723 Jusqu'en 1723 Angleterre Rejoignant les corsaires barbaresques, Harris se convertit à l'islam avant d'être capturé et pendu.
John Halsey Mort en 1708 1705-1708 Colonies d'Amérique du Nord Actif dans l'océan Atlantique et Indien, Halsey est décrit par Defoe comme « courageux de sa personne, courtois envers tous ses prisonniers, il vécut bien-aimé, et mourut regretté par son propre peuple. » 
Miguel Henríquez Né en 1680 Début XVIIIe siècle Espagne/ Porto Rico Fils d'un cordonnier, Henríquez reçut plus tard une lettre de marque de l'Espagne pour ses actions contre les Britanniques.
Benjamin Hornigold Mort en 1719 1717-1719 Angleterre Connu pour avoir été moins agressif que les autres pirates, Hornigold attaqua un jour un navire dans le seul but de s'emparer des chapeaux de l'équipage.
Thomas Howard Début XVIIIe siècle 1698-1703 Angleterre Howard a servi sous George Booth et John Bowen et commanda plus tard le Prosperous.
John Rackham "Calico Jack" 1682-1720 Jusqu'en 1720 Angleterre Il doit son surnom aux vêtements très colorés faits de calicot.
Henry Jennings Mort en 1745 1715 Angleterre Devenu plus tard gouverneur du paradis de pirates de New Providence, Jennings se rendit coupable de deux actes de piraterie – gagnant ainsi une fortune de 410 000 pesos.
John Julian Mort en 1733 1716-1717 Miskito Premier pirate noir à opérer au Nouveau Monde.
James Kelly (James Gilliam) Mort en 1701 Jusqu'en 1699 Angleterre Actif dans l'océan Indien, Kelly fut longtemps associé à William Kidd.
William "Capitaine" Kidd 1645-1701 1695-1699 Écosse Bien que les historiens modernes discutent de la légitimité de son jugement et de son exécution, la rumeur du trésor enterré de Capitaine Kidd a procuré à l'homme une légende de grand pirate. Ses biens furent réclamés par la Couronne et donnés au Royal Hospital de Greenwich, par la reine Anne.
Olivier Levasseur (La Buse) 1680-1730 1716-1730 France Actif dans l'océan Indien,plus particulièrement l'île de la réunion autrefois nommée île Bourbon.Surnommé « la Buse » pour la rapidité avec laquelle il attaquait ses proies, Olivier Levasseur a laissé un message énigmatique qui n'a pas été décrypté à ce jour.
Edward « Ned » Low 1690-1724 1721-1724 Angleterre Pirate connu pour les tortures qu'il infligeait, ses méthodes étaient décrites comme ayant « fait crédit à l'ingéniosité de l'Inquisition espagnole dans ses jours les plus sombres ».
George Lowther Mort en 1723 Jusqu'en 1723 Angleterre Actif dans les Caraïbes et l'Atlantique, parmi ses lieutenants se trouvait Edward Low.
Christopher Moody Mort en 1718 1713-1718 Angleterre Actif au large de la Caroline du Nord et du Sud, Moody ne faisait aucun quartier aux prisonniers et arborait un drapeau rouge.
Nathaniel North Né en 1672 1689-1704
1707-1709
Bermudes Actif dans l'océan Indien et la mer Rouge, North servit avec de célèbres contemporains tels que John Bowen et George Booth.
William Phillips Mort en 1724   Angleterre Phillips fut amputé d'une jambe après le tir d'un certain John Phillips.
James Plantain Début XVIIIe siècle   Danemark Plantain dirigea l'île de Madagascar entre 1725 et 1728, d'abord par la peur, et fut surnommé « roi de Ranter Bay ».
John Quelch 1666-1704 1703-1704 Angleterre Quelch fut la première personne jugée pour piraterie à l'extérieur de l'Angleterre en vertu du droit maritime et donc sans jury.
Mary Read 1690-1721 Jusqu'en 1720 Angleterre Avec Anne Bonny, elle est l'une des rares femmes pirates de l'histoire. Quand elle fut capturé, Bonny échappa à la pendaison en clamant qu'elle était enceinte, mais elle mourut peu de temps après de la fièvre dans sa cellule.
Woodes Rogers 1679-1732 1709-1710 Angleterre Joua un rôle majeur dans la suppression des pirates des Caraïbes.
Francis Spriggs Mort en 1725 Jusqu'en 1725 Angleterre Avec George Lowther et Edward Low, Spriggs fut actif dans la baie du Honduras durant les années 1720.
John Taylor Début XVIIIe siècle   Angleterre À l'île de La Réunion, Taylor est réputé pour avoir fait la plus importante prise de l'histoire de la piraterie.
Thomas Tew Mort en 1695 1692-1695 Angleterre En seulement deux voyages, Tew s'engagea dans un itinéraire appelé plus tard ronde des Pirates.
Charles Vane 1680-1720 1716-1720 Angleterre Mal aimé de par sa cruauté, Vane montrait peu de respect envers le code des pirates et volait les parts de butin de ses marins.
Richard Worley Mort en 1719 Jusqu'en 1719 Angleterre Crédité comme l'un des premiers pirates à arborer le pavillon de pirates avec un crâne et des os.
Emmanuel Wynne Début XVIIIe siècle   France Premier pirate à arborer le Jolly Roger. Cependant, son dessin incluait un sablier derrière le crâne.

Déclin de la piraterie : 1730-1900

Roberto Cofresi est le plus connu des pirates de Porto Rico où il est l'équivalent de Robin des Bois.
NomVieAnnées d'activitéPays d'origineCommentaires
Tuanku Abbas Début XIXe siècle Jusqu'en 1844 Malaisie Frère d'un râja d'Achin, connu pour sa participation et son rôle de meneur dans des raids pirates.
Mansel Alcantra (Alcantara)   Années 1820 Espagne En 1829, il captura le Topaz au large de Sainte-Hélène et massacra l'équipage tout entier.
Louis-Michel Aury 1788-1821 1810-1821 France Le Jean Lafitte d'Amérique centrale.
Joseph Baker Mort en 1800 1800 Canada La seule action de piraterie de sa carrière consiste en une tentative ratée de s'emparer du sloop Eliza.
Renato Beluche 1780-1860 1803-1813 Louisiane Associé des frères Lafitte, actif dans les Caraïbes avant de rejoindre Simon Bolivar dans son combat pour l'indépendance des colonies espagnoles d'Amérique du Sud.
Eli Boggs 1810-1857 1830-1850 États-Unis Pirate qui navigua dans une jonque chinoise pour faire de la contrebande.
Benito Bonito 1780-1821 1810-1820 Espagne Pirate qui cacha ses trésors de Lima quelque part, certains disent qu'il est dans des falaises en Australie, d'autres qu'il se trouve sur les îles Coco.
Hippolyte de Bouchard 1780-1843 1817-1819 Argentine Marin argentin et français au service de l'Argentine, du Chili et du Perou.
Flora Burn   Années 1740-1750 Angleterre Femme pirate active principalement sur la côte Est de l'Amérique du Nord à partir de 1741.
Henri Caesar Début XVIIIe siècle 1805-1830 Haïti Pirate haïtien actif dans les Caraïbes au début du XVIIIe siècle.
Cheng I Mort en 1807   Chine Pirate opérant sur les côtés chinoises aux XVIIIe et XIXe siècles.
Cheung Po Tsai Début XIXe siècle Jusqu'en 1810 Chine Actif sur la côte du Guangdong où on prétend qu'il commandait une flotte de 600 jonques.
Ching Shih Morte en 1844 1807-1810 Chine Importante femme pirate de la fin de la Dynastie Qing.
Chui A-poo Mort en 185131? Années 1840-1850 Chine Basé dans la baie de Baya à l'est d'Hong Kong, Chui attaquait les navires d'opium dans la mer de Chine méridionale jusqu'à ce que sa flotte soit détruite par les Britanniques en 1849.
Eric Cobham and Maria Lindsey 1700-1760 Années 1720-1740 Angleterre Cobham et sa femme, Maria, opéraient dans le golfe du Saint-Laurent.
Roberto Cofresí 1791-1825 Jusqu'en 1825 Porto Rico Le plus connu des pirates de Porto Rico où il est l'équivalent de Robin des Bois.
Diabolito (Petit Diable) Mort en 1823   Cuba Pirate cubain actif dans les Caraïbes durant le début du XIXe siècle. L'un des premiers pirates à être traqué par le commodore David Porter et la « flotte des Moustiques » durant le début des années 1820.
Hezekiah Frith Début XIXe siècle Années 1790-1800 Bermudes Armateur britannique et contrebandier surnommé le « corsaire gentilhomme » aux Bermudes. Il utilisa son commerce comme couverture pour s'adonner à la piraterie et amasser une petite fortune.
Vincent Gambi Mort en 1820   Italie Pirate basé à La Nouvelle-Orléans, il fut associé à Jean Lafitte.
José Gaspar (Gasparilla) 1756-1821 1783-1821 Espagne Personnage du folklore de Floride, il n'y a pas de preuves de son existence avant le XXe siècle.
Charles Gibbs 1798-1831 1816-1831 États-Unis L'un des derniers pirates actifs dans les Caraïbes, et la dernière personne exécutée pour piraterie par les États-Unis.
"Don" Pedro Gilbert 1800-1834 1832-1834 Colombie Participa à la dernière action de piraterie connue de l'Atlantique.
Bully Hayes 1829-1877 1850-1877 États-Unis Pirate de la mer du Sud, qui pratiqua l'esclavage dans le Pacifique Sud, et pilla des navires.
Albert W. Hicks 1820-1860 1840-1860 États-Unis Pirate qui pilla les convois d'or durant la ruée vers l'or en Californie. Il fut pendu à Liberty Island en 1860.
Bill Johnston 1782-1870 1810-1860 États-Unis Surnommé le « pirate des Mille-Îles ».
Edward Jordan 1771-1809 1794-1809 Canada Pirate canado-irlandais de Nouvelle-Écosse.
Nathaniel Gordon 1834-1862 1860 États-Unis Le seul marchand d'esclaves américain a avoir été condamné et exécuté « pour s'être engagé dans la traite négrière » en accord avec la loi sur la piraterie de 182.
Catherine Hagerty et Charlotte Badger Début XIXe siècle 1806 Angleterre Condamnées en Australie.
Jorgen Jorgensen 1780-1841 1807-1808 Danemark Aventurier danois et écrivain, il fut capturé par les Britanniques pour piraterie durant les guerres napoléoniennes.
Jean Lafitte 1776-1826? 1803-1815 et 1817-années 1820 France Pirate français d'origine juive, actif dans le golfe du Mexique durant le début des années 1800. Fugitif recherché par les États-Unis, il participa à la bataille de la Nouvelle-Orléans.
Pierre Lafitte 1770-1821 1803-1821 France Pirate français, beaucoup moins connu que son frère Jean Lafitte, actif principalement dans le golfe du Mexique.
Sam Hall Lord 1778-1844 Années 1800-1840 Barbade Sam Lord est le plus célèbre boucanier de l'île de la Barbade.
Kazimierz Lux 1780-1846 1803-1819 Pologne Le Pirate polonais des Caraïbes.
Samuel Mason 1739-1803 Jusqu'en 1803 États-Unis Initialement juge associé en Virginie, Mason devint un voleur de grand chemin et un pirate de haute-mer.
Shap Ng-tsai   1845-1849 Chine Commandant environ 70 jonques dans la mer de Chine méridionale avant de se retirer et d'accepter le pardon du gouvernement chinois.
Benito de Soto 1805-1830 1827-1830 Espagne Le plus célèbre de la dernière génération de pirates de l'océan Atlantique.
Rachel Wall 1760-8 octobre 1789 1781-1782 Province de Pennsylvanie Rachel et son époux George Wall furent actifs sur les côtes du New Hampshire jusqu’à ce que George et son équipage coulent à pic. Elle fut pendue à Boston le 8 octobre 1789.
Alexander White Mort en 1784 Jusqu'en 1784 Côte Est de l'Amérique Pendu pour piraterie à Cambridge en novembre 1784.
Dominique You 1775-1830 1802-1814 Haïti Acquit une réputation de pirate audacieux. Devenu politicien à La Nouvelle-Orléans.

Après 1901

Plusieurs associations estiment que Paul Watson (cheveux blancs) utilisent des méthodes dignes de la piraterie.
NomVieAnnées d'activitésPays d'origineCommentaires
Boysie Singh 1908-1957 1947-1956 Trinidad Actif entre le Venezuela et Trinidad. Singh attaquait des bateaux de pêche, tuait l'équipage et volait le moteur du bateau avant de couler l'embarcation et de vendre sa prise.
Paul Watson Né en 1950 1978- Canada Watson est un défenseur du droit des animaux, fondateur de la Sea Shepherd Conservation Society. Ses méthodes sont tellement brutales qu'il est qualifié de pirate.
"Roaring" Dan Seavey 1867-1949 1900-1930 États-Unis Actif dans les Grands lacs américains.
Felix von Luckner 1881-1966 1916-1917 Allemagne Officier naval allemand. Actif durant la Première Guerre mondiale.
Peter de Neumann 1917-1972 21 juin 1941 Royaume-Uni Second officier à bord du navire Criton de la Royal Navy (capturé par la France de Vichy). Surnommé « l'homme de Timbuctoo ».
Asad 'Booyah' Abdulahi 1966- 1998- Somalie Chef pirate somalien, actif dans la capture de navires dans le golfe d'Aden et l'océan Indien pour des rançons.
Abdul Hassan 1969- 2005- Somalie

Pirate somalien surnommé « celui qui ne dort jamais ». Meneur d'un groupe de 350 hommes, les « gardes de la Côte régionale et centrale », actif dans la capture de navires pour des rançons.

 

14 mai 2012

les yakuzas..........

 

Les principales familles Yakuza

 


On dénombre actuellement plus de 87 000 yakuza. Leur nombre a beaucoup baissé suite à une loi antigang votée en 1992 par le gouvernement japonais, afin de faire disparaitre les syndicats du crime. Leur nombre a ainsi diminué, mais sans pour autant disparaître. Ils restent ainsi la plus grande organisation de crimes organisés du monde. Leur effectifs sont concentrés dans 4 familles principales :
 
Yamaguchi-gumi
 
Créée en 1915, c'est la plus grande famille yakuza, avec plus de 39 000 membres, répartis dans 750 clans, soit 45% de l'effectif total. En dépit de plus d'une décennie de répression policière, le poids de cette famille n'a cessé de croître. Le Yamaguchi-gumi a son quartier général à Kobe, mais il est actif à travers tout leJapon, et mène également des opérations en Asie et aux Etats-Unis. Son oyabun actuel, Shinobu Tsukasa (de son vrai nom, Kenichi Shinoda), mène une politique expansionniste, il a fait de nombreuses incursions àTokyo, qui ne fait pourtant pas partie traditionnellement des territoires du Yamaguchi-gumi.
 
Sumiyoshi-rengo
 
C'est la seconde organisation la plus importante, avec 10 000 membres répartis dans 177 clans. Le Sumiyoshi-kai, comme on l'appelle parfois, est une confédération de plus petits groupes. Son chef est Shigeo Nishiguchi . Structurellement, le Sumiyoshi-kai diffère de son rival principal, le Yamaguchi-gumi. Il fonctionne comme une fédération, avec une chaîne de la commande plus lâche et bien que Nishiguchi soit toujours le parrain suprême, il partage ses pouvoirs avec plusieurs autres personnes.
Inagawa-kaï
 
C'est le troisième plus grand groupe yakuza au Japon, avec approximativement 7 400 membres et 313 clans. Il est basé dans la région de Tokyo Yokohama, et c'est l'un des premiers organismes de yakuza à s'être lancé dans le marché hors du Japon. Son chef actuel est Kakuji Inagawa.
 
Tao Yuai Jigyo Kummiai
 
Hondé par Hisayuki Machii (1923-2002) en 1948, ce clan est rapidement devenu un des plus influent de Tokyo. Il compterai 6 clans et plus de 1.000 membres, sa particularité étant d'être composé d'une majorité de yakuza d'origine coréenne. Son chef actuel est Satoru Nomura.

L'admission dans un clan Yakuza

 

Pour être admis dans un clan, il faut faire ses preuves, par contre la nationalité n'a aucune importance, il faut juste prouver son attachement aux traditions et à la famille. Souvent il s'agit de livrer de la drogue ou de faire une commission risquée, plus rarement d'éliminer un ennemi du clan.

Comme dans la plupart des organisations de la pègre, les yakuza ont mis au point une cérémonie d'admission des nouvelles recrues. Ce rituel d’entrée est très cérémonieux : il s’agit d’une réception dont la date est fixée en accord avec le calendrier lunaire. Tous les participants sont vêtus de kimono, et placés suivant un ordre établi, dans le silence le plus complet. La cérémonie se passe dans une salle traditionnelle, où sont entreposés un autel shintoïste et une table basse avec des cadeaux. L'Oyabun et le futur membre sont agenouillés l'un à coté de l'autre en face de témoins (Azukarinin), et préparent du sake mélangé à du sel et des écailles de poisson, puis ils versent le liquide dans des coupes. Celle de l'Oyabun est remplie entièrement, afin de respecter son statut. Le saké symbolise ici les liens du sang. Ils boivent ensuite une gorgée, s'échangent leurs coupes, et boivent à nouveau. Le nouveau Kobun scelle de cette manière son appartenance à la famille et à son Oyabun, il garde sa coupe (nommée Oyako Sakazuki), elle est le symbole de sa fidélité.

Si un yakuza rend son Oyako Sakazuki à son chef, il rompt ses liens avec sa famille. Par la suite, l'Oyabun fait un discours rappelant les principes des yakuza, la fidélité et l'obéissance aveugle. Le rituel se clot par la rupture du silence, où tous les participants crient en cœur « Omedo Gozaimasu ».

L'organisation d'un clan Yakuza

 
Les yakuza ont une structure organisé en familles (ikka). Ils ont adopté la structure hiérarchique traditionnelle de la société japonaise, pyramidale, mais aussi familiale, bien que les membres ne soient pas liés par le sang. Chaque « famille » possède un patriarche, l’Oyabun (littéralement « le père »). Chaque homme accepté chez les yakuza doit accepter ce rapport Oyabun/Kobun, en promettant la fidélité inconditionnelle et l'obéissance à son patron.

 

L'Oyabun, en temps que bon père, est obligé de fournir la protection et les bons conseils à ses enfants. Chacun des deux protagonistes respecte le code du « jingi » (justice et devoir). Chaque kobun peut à son tour devenir « parrain » quand il le souhaite, tout en gardant son affiliation avec son propre oyabun, et ainsi agrandir l'organisation mère. Le plus proche conseiller de l'oyabun est le Saïko-komon , c'est un poste administratif qui s'occupe de l'état-major (avocats, comptables, etc.). Le saikō-komon dirige ses propres secteurs. Il commande ses propres subordonnés, y compris des conseillers, comptables ou avocats. Juste en dessous se trouve le Waka-gashira, c'est le numéro deux de la « famille », il est sous les ordres directs de l’Oyabun. Son « petit frère », le Shatei-gashira, est de même rang, mais inférieur en autorité. Il est un relais entre les rangs inférieurs et le numéro deux du clan. Les rangs intermédiaires sont composés des Kyodaï (les « grands frères »), et le bas de la hiérarchie par les Shateï (petits frères).En dehors de la famille, le kumi-in (l'homme engagé) est un exécutant qui pourra peut-être intégré au clan s'il s'en montre digne.

 

Les yakuza d'aujourd'hui viennent de milieux très variés. Les récits les plus romanesques racontent que les yakuza recueillent les fils abandonnés ou chassés par leurs parents. Ils sont souvent recrutés par un clan dès le lycée, une majorité dans la communauté coréenne, peut être à cause de la véritable ségrégation dont elle est victime auJapon. La pègre ne se cantonne donc pas qu'aux seuls japonais pour recruter des hommes, elle accepte toutes des origines, ne se fiant qu'aux compétences des individus. En effet, les yakuza se composent habituellement d'hommes très pointus, adroits, intelligents, car le processus pour obtenir un poste dans l'organisation, est très concurrentiel. Le milieu japonais est entièrement constitué d'hommes, et il n'y a habituellement aucune femme impliquée, excepté l'épouse de l'Oyabun qui s'appelle le «Kami-san». Quand le chef du Yamaguchi-gumi a été abattu vers la fin des années 90, son épouse lui a succédé pendant une courte période.

 

Histoire des Yakuzas de l'ère Meiji à nos jours

 

 
Le statut et les activités des yakuza vont progressivement évoluer, en parallèle des bouleversements politiques et de la structure japonaise. L’entrée dans l’ère moderne, avec l’ère Meiji(1868) va symboliser le renouveau des yakuza, qui vont étendre leur pouvoir sur toute la société. Ils vont profiter du changement de politique pour tisser des liens avec le gouvernement et intensifier les activités des Tekiya, grâce à des couvertures légales (autorisées par les liens tissés avec le gouvernement en grande partie) qui leur assurent une totale légalité de la partie émergée de leurs activités. De plus, la pratique de recrutement va s’intensifier grandement, fournissant aux organisations de plus en plus de main d’œuvre permettant d’étendre leurs pouvoirs. Du fait de l’importance grandissante des Tekiya, les trafics s’intensifient, on assiste au développement du marché noir et du commerce du sexe.

À la fin du XIXéme siècle et au début du XXème siècle, les liens entre yakuza et politique vont encore s’accentuer, poussés par l’ouverture du pays vers l’occident. Les yakuza demeurant très attachés aux traditions, vont refuser tous contacts et actions bienveillantes à l’égard des Européens et des Américains. Ils organisent des actes terroristes visant des personnages politiques favorables à une ouverture du pays, deux premiers ministres et deux ministres des finances, entre autres, seront ainsi assassinés.

 

Dans les années1930, les yakuza bénéficient d’une grande liberté, grâce à leur rapprochement idéologique avec la droite ultranationaliste, très proche du pouvoir à l’époque.

Suite à la défaite lors de laSeconde Guerre Mondiale, les mafias étrangères essayèrent de s'installer au Japon, notamment la pègre coréenne et taiwanaise, et tentèrent de prendre le contrôle des marchés noirs. On appela ses nouveaux arrivants les Daisangokujin. Ils agrandirent rapidement leur territoire, car les forces de police avaient été affaiblies suite à un purge effectuée par les forces d’occupation. Cette situation fut un tremplin décisif pour l’organisation yakuza. Avec l’assentiment du pouvoir, elle fut utilisée afin de lutter contre ces mafias, et également comme briseuse de grève. Elle a aussi profité du fleurissement du marché noir dans un Japon ravagé par la guerre et privé de tout. Le pouvoir des yakuza va donc se faire double : d’un côté ils bénéficient dans l’ombre de l’appui des hommes politiques et de la police, et sont en plus nécessaires à la société d’après guerre, le marché noir restant le seul moyen de survie pour la majorité des Japonais. La mafia japonaise devient donc un des piliers du Japon, avec l'assentiment des forces d’occupations, qui voyaient en elle une « force régulatrice ».

 


L'après-guerre voit également l'apparition d'une nouvelle criminalité, en parallèle de la pègre traditionnelle datant d’avant-guerre, et ayant encore une partie de ses traditions. Naissant en pleine crise sociale, le groupe des Gurentai est constitué de membres plus jeunes, plus violents, c'est une criminalité moins organisée. Ils avaient pour spécialités le trafic d’amphétamines et la prostitution, ou la pornographie. Ce groupe est progressivement absorbé par des gangs plus importants, pour finalement former les grands familles qui sont encore aujourd'hui en place, comme les Yamaguchi-gumi, ou les Inagawa-kai.
Entre 1958 et 1963, les yakuza accroissent leurs effectifs de 150% pour atteindre son apogée un total d’environ 184 000 yakuza, répartis dans 126 gangs. L’organisation compte alors plus de membres que l’armée japonaise elle-même. Des clans se forment et des guerres éclatent basées sur le partage de territoire. Un homme du nom de Yoshio Kodama amènera la paix entre les gangs. C'est le « Al Capone » japonais, il souhaitait créer une alliance entre les différents gangs, pour n'en former qu'un seul et unique, tout puissant.

 


Cette situation est remise en cause à la fin des années 90 par le gouvernement japonais, qui fait voter une loi antigang le 1er mars 1992, et la loi antiblanchiment en 1993, ayant pour but de faire disparaître les syndicats du crime. Le nombre des yakuza a fortement diminué, mais sans pour autant disparaître. Les effectifs sont aujourd'hui estimé à 87000 membres.
 

Les origines des Yakuza: de l'ère Eido à l'ère Meiji

 

En dépit de leur notoriété au Japon moderne, l'origine précise des yakuza encore aujourd’hui sujet à controverse.


La première hypothèse historique possible serait qu’ils sont les descendants des Kabuki-mono ou Hamamoto yakko, apparus dès le XVII. Il n’y a pas de lien immédiat avec le théâtre, mais le mot « Kabuki » signifie être extravagant, excentrique. D’où l’idée d’un personnage qui ne se plie pas à la règle et qui se manifeste. Le groupe des Kabuki-mono réunissaient l’ère Tokugawa environ 500 000 personnes, toutes serviteurs du Shogun en tant que hatamoto, et c'est pourquoi ils sont également connus comme hatamoto-yakko (les domestiques du shogun).


Mais la Paix des Tokugawa les laissa sans travail, et de nombreux membres se convertirent au banditisme, pillant villes et villages à travers l’archipel. Ils prirent l’habitude de terroriser les populations, de semer le trouble, voire de tuer des citoyens pour le plaisir, d’où leur nom de « Kabuki-mono » (les « fou »). On les appelleraient également aujourd’hui des rônins.
On pouvait distinguer les Kabuki-mono par leur mode d'habillement particulier, leurs coupes de cheveux, la longue épée qu’ils portaient et leur mauvais comportement général.


Il n’existe néanmoins, aucune preuve tangible que le groupe Hatamoto-Yakko soit bien l’ancêtre des yakuza. Les yakuza eux mêmes défendent une autre hypothèse: ils affirment descendre des Machi-Yokko (« les serviteurs des villes »). Dans le courant du XVème siècle, les ancêtres des yakuza se seraient ainsi rassemblés pour créer des associations de défense pour se protéger des "Kabuki-mono" et de leurs divers méfaits. Ils vont ainsi devenir des Machi-yako, que l’on pourrait présenter comme étant des défenseurs des opprimés. Ce groupe va peu à peu se diviser en deux castes distinctes :


les Bakuto (joueurs professionnels) qui travaillaient dans les villes, et contrôlaient le monde des jeux de hasard, très en vogue à l’époque (c’est encore aujourd’hui une des activités les plus lucratives des yakuza)


les Tekiya (porteurs et camelots) qui travaillaient sur les routes.


À l'origine, le recrutement des membres de ces deux groupes se faisait dans les mêmes milieux (paysans sans terres, voyous). Chaque groupe une fois constitué, s'attachait un territoire fixe et restreint. Comme la mafia italienne, les yakuza sont organisées en familles selon une hiérarchie très stricte. Toutefois, cette hiérarchie est accentuée par le système de oyabun-kobun (litt. père-enfant), l'Oyabun fournissant conseils, protection et secours contre loyauté et services du Kobun.


Dès 1603, certains rônins, samouraïs en rupture de ban mis au chômage par la Paix des Tokugawa qui durera 250 ans, rejoignent ces deux groupes. Néanmoins, bien que se proclamant défenseurs de la veuve et de l’orphelin, ils ne défendent la plupart du temps que leurs propres intérêts, et vivent de brigandages.


C’est véritablement au début du dix-huitième siècle que voient le jour, dans les grands centres urbains d'Osaka et d'Edo (ancien nom de la ville de Tokyo), les organisations yakuza sous la houlette de chefs de bande.


Les groupes yakuza sont également constitués de hinin (non-humains) et de eta (pleins de souillure) qui, dans la hiérarchie sociale, sont derrière les samouraïs, les artisans et les marchands. Les hinin regroupent les gens du spectacle, les gardiens de prison, les bourreaux, etc. ; quant aux eta, ils sont essentiellement constitués par ceux dont le métier est lié à l'abattage d'animaux. D'ailleurs, l'origine de leur discrimination se trouve sans doute dans la religion shintô et dans le bouddhisme qui considèrent comme une souillure toute occupation liée à la mort et au sang.


Bien que « libérés » en 1871 lors de la restauration de Meiji, ces burakumin (littéralement gens du hameau) ont toujours souffert de multiples discriminations de caste, principalement à l'emploi et au mariage. Cet état de fait perdure encore de nos jours et contribue encore à fournir les rangs des yakuza. Les burakumin représente 70% en effet des membres du Yamaguchi-gumi, le plus grand clan yakuza.
 

les tatouages Yakuza

 


Les tatouages représentent une partie importante des coutumes Yakuza. Les membres de la pègre font, en effet, tatouer pratiquement l’intégralité de leur corps. La longueur de l'intervention, qui s’élève en moyenne à une centaine d’heures, prouve la capacité des Yakuza à supporter la souffrance. le rituel du tatouage est donc très douloureux, car il se fait encore de manière traditionnelle, l'encre est insérée sous la peau à l'aide d'outils non électriques, des faisceaux d'aiguilles fixés sur un manche en bambou ou plus récemment en acier inoxydable (donc stérilisable), fabriqués à la main. Le procédé est onéreux et douloureux, et peux prendre des années pour être accompli dans son intégralité. L’origine de cette pratique remonte également aux Bakuto. Ceux-ci avaient pour habitude de tatouer un cercle noir autour de leur bras à la suite de chaque crime commis. Cette coutume marque en outre la volonté des malfrats de se distinguer du reste de la population nippone, et d'occuper une place à part dans la société.

le Yubitsume

 

La pratique de l’auto-ablation du petit doigt ou de l’annulaire (le Yubitsume ou Otoshimae) est utilisée par les Yakuza pour "présenter des excuses" à leur Oyabun. Il s’agit d’un acte qui a pour objet de laver une erreur ou le manquement à devoir. Il arrive aussi que le Yubitsume soit employé par des Yakuza afin de sauver la vie de l’un de leurs enfants. Le Yakuza fautif coupe lui-même son auriculaire : soit en présence de l’offensé, à qui il remet alors l’auriculaire dans un petit linge blanc, soit seul, à son domicile, et il l’envoie alors à l’Oyabun. La faute lavée, si le Yakuza commet une nouvelle erreur, il répète l’opération avec l’annulaire et ainsi de suite. Il est donc possible de voir des membres de la pègre nippone amputés de plusieurs doigts. Cette pratique remonte aux Bakuto. Un joueur professionnel qui ne pouvait s’acquitter d’une dette, pratiquait l’auto-ablation de l’auriculaire. Le malfrat ainsi devenu vulnérable, ne pouvait plus exercer aussi habilement ses activités, ni se défendre. En outre, le jeu étant interdit, il était facile pour les autorités de repérer les joueurs.

Aujourd’hui, la pratique du Yubitsume a évolué. Depuis les années 80, et surtout depuis la loi antigang de 1992, le nombre de ces actes tend à diminuer. En outre, de plus en plus de Yakuza ont recours à la chirurgie plastique pour se faire greffer des doigts artificiels. La décision s’explique par leur volonté d’être plus discret, notamment lors de déplacements à l’étranger, où les douanes sont vigilantes. Certains Yakuza «repentis» ont également recours à cette chirurgie afin de recommencer une nouvelle vie et d'éviter que le passé soitun trop lourd fardeau ou un obstacle à leur future carrière dans le monde légal.

le code d'honneur du Yakuza

 

L’intégration de rônins au XVe siècle a apporté un certain nombres de règles aux yakuza, à l’image du Bushidô chez les Samouraïs. Cette ligne de conduite, le Ninkyôdô (la voie chevaleresque), contient 9 règles :


1. Tu n'offenseras pas les bons citoyens.
2. Tu ne prendras pas la femme du voisin
3. Tu ne voleras pas l'organisation
4. Tu ne te drogueras pas
5. Tu devras obéissance à ton supérieur
6. Tu accepteras de mourir pour le père ou de faire de la prison pour lui
7. Tu ne devras parler du groupe à quiconque
8. En prison tu ne diras rien
9. Il n'est pas permis de tuer un katagari (personne ne faisant pas partie de la pègre)

On notera que la règle 9 n'est pas souvent appliquée, et que peu de clans suivent encore cette éthique, et les traditions en général. Enfreidre ce code entraîne des sanctions, dont la plus célèbre est de se couper une phalande de doigt, comme ce yakusa en photo.
 

Les Yakuza et Fukushima

 
 
 
L'accident de la centrale de Fukushima qui a frappé le Japon le 11 mars 2011 a profité à certains et notamment aux yakuza. La mafia japonaise a en effet procurée de la main d’œuvre à bas prix recrutée parmi les SDF et les marginaux pour travailler sur la centrale. Au passage, les mafieux prenaient leur commission.
 
En effet, les yakuzas trempaient dans le maquillage de contrats d’intérim en contrats de sous-traitance : « Entre collègues, on parlait souvent des interventions des yakuzas dans l’embauche des ouvriers » raconte un ancien ouvrier de la centrale accidentée qui habite dans la préfecture de Fukushima. « C’est sûr, les histoires de ce genre se sont multipliées après le désastre du 11 mars : on disait que tel syndicat était impliqué ici, et tel autre là. »
 
Cet ouvrier raconte qu’il touchait chaque jour 11 000 Yens de salaire plus 5 000 Yens en primes de risque. Certains de ses collègues dans la région du Kansai (au centre de l’île de Honshū) touchaient jusqu’à 30 000 voire 40 000 Yens (3 à 4 000 €) par jour.
 
La participation des syndicats du crime à l’embauche des ouvriers n’est pas une nouveauté. « Beaucoup des ouvriers de la centrale de Fukushima étaient liés aux gangsters des années 1960 et 1970 » raconte un ancien employé de TEPCO, qui a travaillé dans la centrale de Fukushima à une époque.
 
Les syndicats du crime envoyaient les ouvriers. Certain d’entre eux étaient eux-mêmes des gangsters, selon cet ancien employé. TEPCO et ses principaux sous-traitants publiaient des mises en garde pour la forme, mais ils faisaient mine de ne pas voir ce trafic parce qu’ils avaient toujours grand besoin de cette main d’œuvre.
 
Un homme de 63 ans qui habite à Takahama dans la préfecture de Fukui, raconte qu’un chef de chantier lui a dit, il y a trois ans de cela, « Ce n’est plus la peine de venir à partir de demain. »
 
Il venait de perdre son job à la centrale nucléaire de Mihama parce qu’un contrôle médical venait de montrer que son taux sanguin de globules blancs augmentait. Cela faisait quinze ans qu’il travaillait dans les centrales. Comme les autres, il était passé d’une centrale à l’autre au gré des grandes inspections des centrales, qui génèrent toujours d’alléchantes opportunités d’emploi dans le nettoyage et la réparation.
 
Outre ses intérims à la centrale de Mihama, l’homme était également passé par les centrales de Ōi et de Fukushima n°1 grâce aux bons offices de ses relations.
 
Il y avait effectué des soudures sur des tuyautages et des resserrages de boulons à l’intérieur des bâtiments des réacteurs, où l’humidité est importante et où la température dépasse les 40°. Parce qu’il transpirait tout le temps, il enlevait parfois son masque et ses équipements de protection.
 
Un jour, alors qu’il travaillait sur l’enceinte de confinement d’un réacteur (un endroit où les taux de radiations sont élevés), un outil a déchiré et crevé son gant en caoutchouc. Pris de panique, il a couru hors de l’enceinte et a passé une demi-heure à se laver les mains et les ongles.
 
Une autre fois, il s’est mis à saigner d’une égratignure à la tête. On lui a payé un traitement médical, mais aucun compte-rendu d’accident industriel n’a jamais été établi. Il saigne de plus en plus souvent du nez quand il se mouche.
 
L’homme dit avoir touché de 10 000 à 20 000 Yens d’émoluments journaliers. La plus grosse somme qu’il ait gagnée en une année n’a été que 3 millions de Yens (30 000 €). Il n’a touché aucune prime de licenciement quand il a perdu son job, pas plus qu’il n’a eu droit au chômage. Il a cherché un autre boulot mais n’en a pas trouvé.
 
Les syndicats du crime et les trafics illégaux s’agglutinent aux centrales nucléaires où les ouvriers triment dans des conditions dures. Mais le problème ne se limite pas à cela.
 
« Le bidonnage des contrats d’intérim en contrats de sous-traitance gangrène les centrales nucléaires du Japon tout entier parce que les sociétés de production électrique, pour économiser de l’argent sur la main d’œuvre, ferment les yeux sur tous ces trafics » explique Masahiko Yamamoto, un ancien ouvrier de 54 ans de la centrale de Tsuruga dans la préfecture de Fukui qui milite aujourd’hui contre l’énergie nucléaire.
 
 
 
« Nous avons appelé nos employeurs à se conformer à la loi et à couper leurs liens avec les syndicats du crime », rétorque un représentant de la Kansai Electric Power Company, qui gère la centrale de Ōi. « Nous regrettons fortement qu’un cas de non-conformité ait été découvert. Nous renouvelons notre appel à respecter les règles. »
 
L’ancien ouvrier de 63 ans de Takahama était resté disert pendant l’interview qu’il a donnée aux journalistes du Asahi Shimbun. Mais il a brusquement haussé le ton quand ils lui ont demandé ce qu’il pensait de sa longue carrière d’ouvrier du nucléaire : « Nous, les ouvriers de base, nous avons été les vrais fournisseurs d’énergie du Japon. Mais je pense différemment aujourd’hui. On ne devrait pas travailler dans les centrales nucléaires. On vous y exploite puis on vous jette ». Il jure, mais un peu tard, qu’on ne l’y prendra plus. Mais sa vie professionnelle est finie.
 
Autre technique utilisée par les Yakuza : contracter, sous de faux noms, des prêts gratuits accordés aux victimes du séisme. Les sommes sont utilisées pour la réouverture de sex-shops, de clubs... Selon un rapport de la police nippone, quelque 35 millions de yens (330 047 euros) ont été illégalement perçus par les Yakuza. Seulement un quart des dossiers suspects ont été examinés à ce jour.
 
Les retombées de césium et d’iode radioactifs ne sont pas les seules que le Japon va devoir nettoyer après l’accident de Fukushima. Et le fait que de tels articles paraissent dans le très sérieux Asahi Shimbun montre que les Japonais n’ont plus l’intention de détourner le regard des pratiques douteuses. Les Yakuza trouveront bien un autre moyen de s’enrichir

Les Yakuzas à Taiwan

 
 
 
Taiwan qui a été une colonie japonaise pendant 40 ans est située à 1100 km du Japon et exerce une grande attraction sur les Yakuzas. Elle fut la première destination du « tourisme sexuel » organisé par les japonais. Taiwan est par ailleurs une des plaques tournantes préférées des yakuzas pour le trafic de drogue, d’armes et d’émigrants clandestins. Les Yakuzas ont également beaucoup investis dans l’immobilier.
 
Les Yakuzas se sont lancés à Taiwan dans la production massive de méthamphétamine dans les années 80. Les Yakuzas pour le trafic de drogue et la contrebande se sont alliés à des triades locales et notamment à la plus puissante de l’île, le gang du bambou uni dont les effectifs sont estimés à 10.000 hommes. Au deuxième rang des triades de l’île vient le gang des Quatres Mers.
 
A eux deux ces triades contrôlent l’essentiel de la prostitution, du jeu et des rackets de l’île. Ces triades sont souvent en lien avec les services secrets taiwanais et bénéficient de protections au plus haut niveau.
 
Les Yakuzas conclurent donc des alliances avec ces triades, les membre du bambou uni sont ainsi liés par un pacte aux yakuzas du Yamaguchi-gumi. Ensembles, triades taiwanaises et yakuzas japonais firent front commun pour attaquer l’immense marché de la chine continentale avec les succès que l’on connaît, à Shanghai notamment.
 

Yakuza et mafia russe

 
 
 
Aucun événement n’a autant modifié la face du crime international que l’émergence de la mafia russe. Des ruines de l’empire soviétique a jailli une classe de criminels puissants, comptant plusieurs milliers de gangs. Ces derniers se sont étendus dans le monde entier en un temps record. De nombreux gangs ethniques ont suivi les russes (Georgiens, Tchétchènes, Ukrainiens…) et ces gangs sont souvent pilotés par d’anciens membres du KGB ou de la Police.
 
La Russie et le Japon sont des voisins distants, essentiellement à cause du problème des îles Kouriles. Toutefois le commerce entre les deux pays se développe et la criminalité aussi. Ainsi des voitures volées et des biens de consommation entrent en Russie, tandis que des armes, des femmes et des produits de la mer volés vont vers le Japon.
 
La plupart des trafics se font au large de Vladivostock. Des dizaine de milliers de voitures japonaises ont ainsi été revendues là-bas. De leur côté, des milliers de femmes russes se sont retrouvées sur le marché du sexe au Japon ces vingt dernières années. Et cela avec la complicité de la police japonaise le plus souvent.
 
Travailler avec les Russes peut cependant être dangereux, comme l’a appris à ses dépens un parrain du Sumiyoshi-kai en 1994. Patron d’une entreprise de commerce des produits de la mer, il fut assassiné lors d’un voyage d’affaires à Sakhaline, grande île russe située au nord du Japon. Mais cela n’a pas stoppé les relations fructueuses entre yakuzas et mafieux russes. On note toutefois une tension ces dernières années en raisons de conflits d’intérêts…iront nous vers une guerre mafieuse ?
 

Les Yakuzas en France

 

Les Yakuzas, comme tous les japonais, adorent la France, sa gastronomie, sa mode. Un commissaire de police japonais en visite en France dans les années 70 fut sidéré de constater la présence de dirigeants du Yamaguchi-gumi, dont on peut voir des membres en photo. En 1988, une émission de la télévision française invita les parrains de deux gangs du Yamaguchi-gumi sur son plateau, devant 3,5 millions de téléspectateurs. Masaru Fujii du Fujii-gumi expliqua lors de cette émission leur rôle : « Nous essayons d’enseigner l’esprit japonais à notre peuple. Nous brisons les grèves et nous organisons des manifestations pour contrer les gauchistes ».
 
De nombreux parrains yakuza passent depuis des décennies leurs vacances en France, parfois en famille. C’est dans ce cadre que certains eurent l’idée de développer le trafic d’oeuvres d’arts, notamment de tableaux. Au milieu des années 80, le marché des œuvres d’arts volées s’était considérablement développé au Japon. Non seulement les gens étaient riches et aimaient les artistes, mais, selon la loi nippone, il était presque impossible de remettre la main sur les objets volés.
 
Mais l’art n’est pas la seule chose qui intéresse les yakuzas en France. En avril 1992 à Paris, les autorités mirent fin aux activités d’une filière sophistiquée de blanchiment d’argent. En six ans, 75 millions de dollars en liquide avaient été clandestinement importés en France pour acheter des produits de luxe. Chaque jour, les gangsters envoyaient des étudiants japonais, voire chinois ou vietnamiens, faire les boutiques dans les beaux quartiers pour y acheter des sacs à main ou des vêtements de chez Hermès, Vuitton, Chanel et Lancel. Ces clients détenaient des liasses de billets de cinq cents francs que les Yakuzas avaient retirés dans des banques au Luxembourg ou en Suisse. Par l’intermédiaire d’une société écran, le gang exportait alors ces biens au Japon où il les revendait à faible perte, ce qui leur permettait de disposer d’une grande quantité d’argent « propre ». La police française saisit lors de l’arrestation de quatre japonais, pour 2,3 millions de dollars d’objets de luxe.
 
Aujourd’hui les yakuzas sont surtout présents en France par le biais de sociétés écrans. Il n’y a pas de gangs connus, la France reste relativement préservée de l’influence des Yakuzas.

La thaïlande, paradis des Yakuzas

 
 
Les Yakuzas ont très tôt été attirés par l'industrie du sexe en Thaïlande. Depuis les années 50 la Thaïlande est un vrai far west, avec des guerilleros aux frontières de la Birmanie et du Cambodge, les barons de l'opium qui tiennent le nord du pays et une corruption omniprésente. L'endroit est donc un vrai el dorado pour des yakuza ambitieux et entreprenants. Avec ses lucratifs trafics d'armes et de drogue, et sa pratique industrielle de la prostitution, ce pays semble pouvoir répondre à toutes les demandes criminelles. En 1998, une étude réalisée par les économistes de la respectable université de Chulalongkorn a estimé que six types d'activités criminelles, toutes liés au crime organisé, dégageaient un chiffre d'affaires compris entre 8 et 13 milliards de dollars annuels, soit l'équivalent de 8% à 13% du produit national brut. Ces activités criminelles sont par ordre décroissant : le jeu, la prostitution, le trafic de drogue, le trafic d'armes, de pétrole et d'êtres humains. Si l'on tient compte d'autres rackets (abattage illégal des fôrets, traffic d'animeaux protégés et autres contrebandes, selon les expert on atteind 20% du PNB).
 
Au début des années 80, les Yakuzas étaient déjà bien implantés à Bangkok. Opérant à partir d'hôtels de luxe, les gangsters investirent les boîtes de nuit, les bijouteries et les entreprises d'import-export pour en faire des sociétés écrans afin de dissimuler leurs trafics d'armes et de drogue. Certains s'intéressèrent à l'industrie de l'héroïne du Triangle d'or, no man's land des barons de l'opium et des seigneurs de la guerre situé à la frontière de la birmanie, du Laos et de la Thaïlande. Mais l'industrie en plein essor de la méthamphétamine, également implantée à la frontière entre la Birmanie et la Thaïlande, intéressait beaucoup les Yakuzas. Ce pays abritait cependant d'autres sources de profit. Par exemple, un chef de gang Saitama qui s'occupait du bâtiment e lança dans l'exportation de tracteurs en Chine, via la Thaïlande. Sa marchandise lui était payée en armes, en lingots d'or, en bijoux et en montres. D'autres ont importé à Bangkok le savoir-faire des sokaiya, prenant pour cible les entreprises japonaises. Il existe également un gros marché de voitures volées : les escrocs japonais amènent les véhicules de luxe en Thaïlande, où ils les vendent ou les transforment en pièces dtachées dans les ateliers de désossage. Ils revendent ensuite ces pièces détachées dans leur pays. En 1994-1995, la police suivait les traces de 130 voitures, volées par un gang de Tokyo, dont la valeur atteignait 5 millions de dollars. Selon d'autres sources, les yakuzas écoulent des bien d'équipements volés à l'industrie du bâtiment, dont des bulldozers.
 
Autre activité illicite fructueuse : le trafic d'espèces protégées et d'animeaux exotiques. Ainsi un bateau transporta 110 lémuriens protégés que les yakuzas espéraient vendre 2000 dollars pièce. Un traficant dissimula un chargement d'armes de poing dans 7 boîtes contenant 70 serpents venimeux, parmi lesquels 15 cobras et 15 vipères à chaîne. La cargaison parvint à franchir les douanes japonaises, mais la police répandit bientôt la panique dans la ville de Hakone lorsqu'elle révela que les gangsters avaient jeté les serpents dans la rivière qui la traverse.
 
En 1990, au moment phare de la bulle économique, on pense que plus de 200 yakuzas et leurs associés sévissaient en Thaïlande. Chacun des grands syndicats était représenté, et ils travaillaient dans tous les domaines criminels : prostitution, drogue, racket, kidnapping. Les gangs s'étaient étendus non seulement à Bangkok, mais aussi à Chiang Maï et dans d'autres villes. En 1993, ils étaient devenus si puissants que la police japonaise organisa un séminaire pour ses compatriotes présents en Thaïlande afin de leur apprendre comment se comporter face aux yakuzas. Plus de 140 compagnies envoyèrent des représentants.
 
Prendre des mesures contre la mafia japonaise est loin d'être une priorité pour les forces de police thaïlandaises qui ont déjà assez de mal à maintenir l'ordre dans leurs propres rangs. La corruption atteind des niveaux très élevés parmis ces fonctionnaires, payés seulement 200 dollars par mois. Beaucoup arrondissent leur salaire grâce à des pots-de-vin et profitent des avantages en nature offerts par les bordels. Malheureusement, leur implication dans le monde du crime est souvent beaucoup plus sérieuse. Des policiers de haut rang participent à l'industrie du jeu, et au trafic de drogue et d'êtres humains. En 1989, plus d'une douzaine d'entre eux furent impliqués dans un vol de 20 millions de dollars de bijoux appartenant à la famille royale saoudienne, et l'on ne compte pas ceux qui les couvrirent. Au début des années 1990, sept policiers thaïlandais furent accusés des meurtres de sept ressortissants d'autres pays d'asie, dont un cadre japonais. D'après un expert, si la présence des yakuzas ne s'est pas plus dévelloppée en Thaïlande, c'est parce qu'ils sont confrontés à une mafia plus puissante : la police de Bangkok.

Les Yakuza et la Chine

 
L'Ouverture des frontières de la Chine dans les années 90 fut un aubaine pour les Yakuza : pots-de-vin, chantage, contrefaçon, prostitution et jeu refirent de nouveau partie du paysage chinois.
 
Quand la République populaire repris Macao et Hong Kong, on pensa que les triades (la mafia chinoises) ne fuiraient vers l'ouest. Mais les triades comprirent vite que la Chine offrait de nombreuses possibilités et elles s'empressèrent de mettre en place leur rackets habituels dans le sud du pays. Les gangs de Hong Kong partirent à la conquête de la province voisine de Guangdong, tandis que les syndicats taiwanais mettaient la province de Fujian en coupe réglée.
 
Cette ouverture du territoire Chinois pour le monde du crime eut un impact considérable pour les Yakuza. Au début des années 90, le Japon était au premier rang des partenaires commerciaux , des investisseurs et des pourvoyeurs de l'aide internationale dont bénéficiait la Chine. En retour des flots de drogue, d'armes et d'immigrants clandestins convergeaient vers le Japon.
 
En 1991, la police commença a saisir d'importantes cargaisons de pistolets Tokarev (en photo), fabriqués en chine. A lui seul, un gang affilié au Matsuba-kai fit entrer 2300 de ces armes en 3 ans dans le pays.
 
D'importantes quantités de drogues, notamment d'héroïne, commencèrent a arriver de la province du Yunnan, dans le sud-ouest de la Chine. Les barons chinois de la drogue fournirent également au japon d'importantes quantité de méthamphétamine. Enfin les « Têtes de serpents », des recruteurs mafieux agissant principalement sur la côte sud de la Chine, mirent au point des filières d'immigration clandestine.
 
Toutes ces activités enrichirent considérablement les Yakuza qui allèrent alors directement investir en chine, dans des joint-ventures, des karaoké et des hôtels. Les investissements Yakuza les plus importants sont sur Shanghai, Zhenjiang, Nankin et Wuhan mais s'étendent chaque année un peu plus.
 
Les Yakuza et les triades de Taiwan et Hong Kong ont pour le moment trouvés un partenariat qui contente tout le monde, il faut dire que l'eldorado chinois est vaste. Toutefois la formidable montée en puissance des triades ces dernières années pourrait bien conduire à un moment ou un autre à une lutte d'influence avec les Yakuza.
Les Yakuza prêtent de l’argent à ceux qui leur en font la demande, cela s’appelle le sarakin au japon. C’est d’ailleurs une source de revenus importante pour ces derniers. N’importe quel japonais peut rentrer dans un bureau du sarakin local et ressortir avec quelques milliers de dollars en liquide... et un taux d’intérêt annuel de 60%. Des milliers de personnes se suicident au japon chaque année pour ne pas avoir pu rembourser des organisme de prêt liés au Yakuza. Ceux-ci n’hésitent pas à recourir à l’humiliation publique ou à la violence la plus extrême pour récupérer l’argent en envoyant des gros bras.

Certaines victimes abandonnent leurs famille et leur emploi pour échapper à cette humiliation et vont même jusqu’à quitter le japon. Les ravages du sarakin sont terribles dans un pays ou perdre la face est pire que la mort, ainsi l’on découvre souvent dans les journaux des articles du genre : « Mitsuru Takahashio, lourdement endetté, incpapable de surmonter la honte de ne pouvoir rembourser ses créanciers, plutôt que de voir ses deux enfants grandir dans la misère, les a tués, après quoi il a vainement tenté de mettre fin à ses jours ». Les yakuza viennent parfois en masse aux funérailles, se mettant juste derrière le corbillard pour faire pression sur la famille afin qu'elle rembourse les dettes du défunt.
 
Le gouvernement japonais a réduit le nombre de ces bureaux par la loi mais ils restent omniprésents, corruption oblige.

Les yakuza et la drogue

 
 
Le traffic de drogue reste la plus grande source de revenus des Yakuza, notamment la vente de méthamphétamine. Cette drogue est appellée au japon le diamant blanc (shabu). Les Yakuza en écoulent dans le monde entier mais plus particulièrement au japon et en Asie du sud-est.
 
Au japon l’usage de cette drogue remonte à la Seconde Guerre mondiale. Le gouvernement distribuait cette drogue aux travailleurs, aux soldats et aux pilotes kamikazes. Elle fut interdite en 1948 mais la consommation explosa à partir des années 70.
 
Les principaux clans yakuza ont des laboratoires et ateliers de fabrication de drogue au japon mais aussi dans toute l’asie, en particulier en corée du sud. Les gangs s'affrontent régulièrement pour le contrôle des quartiers afin d'écouler le maximum de drogue, notamment dans les quartiers branchés de la capitale, comme le quartier d'Harajuku.
 
La grande peur que connurent les autorités japonaises en matière de traffic de drogue avec les yakuza fut dans les années 90, la tentative d’alliance entre les principaux syndicats yakuza et les cartels colombiens, sur le traffic de cocaïne. Cette alliance aurait été dévastatrice car ils auraient formés ensembles le plus puissant syndicat du crime du monde. Heureusement, pour une raison inconnue cette alliance a échouée et la « tempête blanche » ne s’est pas déchainée sur le japon et le reste du monde.
 
Il n’en reste pas moins que la consommation de ccaïne est importante au japon et que les yakuza en contrôlent toute la chaîne, de l’importation/fabrication à la vente.

Les Yakuza et la finance

 


Les Yakuza investissent de plus en plus les places financières, que ce soit au japon ou dans le monde. L’activité boursière des Yakuzsa n’a ainsi céssée de croître ces dernières années.
Les Yakuzas ont adaptés leur activité en fonction des changements de l’économie nipponne. A partir des années 50, ils se sont intéressés au monde du cinéma et du spectacle et du BTP. Domaines tous fortement lucratifs.

Dans les années 80, ils se sont tournés vers les marchés immobiliers. N’hésitant pas à user des moyens qu’on leur connaît pour forcer les propriétaires à vendre afin de profiter pleinement de la bulle immobilière japonaise.

Cependant, après l’éclatement de la bulle, en 1992, une loi pour lutter contre les sources de financement du crime organisé a été adoptée. Les Yakuzas ont vu leurs ressources diminuer, et ils ont dû se tourner vers d’autres sources de financement.
 
Ce qui les a, naturellement, mené à s’intéresser au monde de la finance. De nombreuses transactions boursières suspectes sont repérées chaque année par la police. Cependant, il lui est difficile d’établir des liens directs entre les marchés financiers et la provenance illégale des fonds.
Ainsi une bonne partie du milliard de yen (800 millions d’euros) généré annuellement par les activités des Yakuza transite par les bourses de Tokyo et Osaka. Les Yakuza bien qu’entrant dans le système macro-économique n’ont cependant rien perdus des méthodes qui firent leur succès : racket, intimidation, pressions diverses, diffamations ...et les ont au contraire adaptées au marché boursier. Cest ainsi que l’on a pu constater, ces derniers mois, des chutes d’actions injustifiées pour des entreprises importantes du japon et que l’on attribue à l’intervention des Yakuza pour entrer dans les conseils d’administrations de ces dernières.

Les Yakuza et les jeux d'argent

 

C'est un secteur très lucratif au Japon, et un domaine traditionnel d'influence des yakuza. Ils organisent des paris clandestins dans de nombreux domaines, comme lors de tournois de Sumo, de courses de hors bords, de chevaux, d'automobiles, de vélos... Ils tiennent aussi certaines loteries, des casinos et contrôle des salles de Pachinko.
 
Le Pachinko est un appareil qu’on peut décrire comme un croisement entre un flipper et une machine à sous. Il aurait été inventé peu après la Seconde Guerre mondiale à Nagoya. Des salles de pachinko virent alors le jour dans tout le Japon, souvent à côté d’un petit nombre de machines à sous. Le pays compterait aujourd'hui environ 15000 salles de pachinko équipées de 2 000 000 de machines. Un japonais sur 4 y jouerait régulièrement.
 
Ce jeu a un succès très important, le chiffre d'affaires du pachinko est énorme puisqu'il se situe au troisième rang de l'économie des loisirs japonais derrière les restaurants et le tourisme. Le cèlèbre Nakajima Kenki, patron de la société Heiwa, gestionnaire de 30% des salles de pachinko du pays, a été désigné "Homme le plus riche du pays" en 1989 par le magazine Nikkei Venture et 11ème fortune mondiale par le magazine Fortune en 1991.
 
Les salles de patchinko sont souvent tenues par des gérants d'origine coréenne , et nombreux sont ceux qui entretiennent des relations étroites avec les yakuza. Ceux ci se servent de ces salles comme sources de revenus, mais aussi comme façades pour de blanchir leur argent.

Les Yakuza et le racket des sociétés japonaises

 

Jusqu’à récemment, la majorité des revenus des proviennent de dîmes, prélevées sur les commerçants et les entreprises situées sur leur territoire. En échange de la protection et de la bienveillance des yakuza, ils versent une sorte « d’impôt féodal ». Plus de 41% des patrons de grandes entreprises japonaises affirment avoir été victimes de ce racket. Cette situation s'est maintenue, principalement à cause de l'hésitation des entreprises à aller demander l'aide de la police.


Les yakuza tirent également leur revenus grâce à une forme d'extorsion de fond typiquement japonaise, connue sous le nom de sōkaiya. C'est une forme de racket et de protection. Au lieu de harceler de petites entreprises, l'organisation vend ses services : elle se loue pour étouffer toute contestation dans les assemblées générales d'actionnaires. Pour cela, elle achète un petit nombre d'actions, obtenant ainsi le droit de siéger au conseil des actionnaires de la société. Les yakuza garantissent alors le wa, l’harmonie de l’assemblée, en effrayant l'actionnaire ordinaire par leur simple présence. Par exemple, en 1989, la banque Fuji, 3e banque japonaise, a été dénoncée pour avoir utilisé ce système, reversant plus de 200 millions de yens à des yakuza. Un prêt destiné officiellement à « financer des cimetières privés », mais qui n'a jamais été remboursé.
Ils s'engagent également dans le chantage simple, obtenant des informations incriminantes ou embarrassantes sur les pratiques d'une compagnie, ou d'un de ses dirigeants. Une fois que les yakuza ont mis un pied dans l’entreprise et assurés leurs gains, ils travailleront pour eux, évitant à la compagnie que des scandales ne deviennent publics, et seront payés en retour avec des pots-de-vin. Dans certaines entreprises, ces pots-de-vin sont même inclus dans le budget annuel.


On dénombrait plus de 8 000 sôkaiya en 1982, jusqu'à ce qu’une loi soit votée contre eux. Aujourd’hui, leur nombre serait revenu à 1 500. Néanmoins, 80 % des entreprises qui ont un chiffre d'affaires supérieur à 1 000 milliards de yens admettent avoir encore des contacts avec eux, dont environ 40% leur verseraient encore des fonds, bien que cela soit considéré comme un délit.

Les Yakuza et la prostitution

 

Les membres d’un gang de yakuza ont été arrêtés récemment pour trafic humain après qu’ils aient vendu une femme à un bar à hôtesse. Un nouveau cas de trafic humain, toujours aussi répandu au Japon.

Si ce genre de transaction est malheureusement courant, c’est semble-t-il la première fois qu’une Japonaise est l’objet de la transaction.

On estime que ce phénomène concerne entre 100 et 150 000 femmes par an dans l’archipel. Les femmes forcées de se prostituer au Japon viennent principalement de l’Asie du sud Est et de l’ex-Union Soviétique.
 
Régulièrement, le Japon promet de mettre un terme à ces trafics humain, sans grand succès pour le moment. Le Conseil de L'Europe et plusieurs organismes internationaux interpellent régulièrement le pays sur le sujet.
 
La nouvelle législation adoptée en 2005, afin de durcir les conditions d’obtention d’un visa dit « Entertainment » n’a pas réussi à juguler les trafics. Facile à obtenir, ce visa de « spectacle » est la porte d’entrée de milliers de prostituées par an. Par exemple, plus de 70 00O Philippines entrent chaque année au Japon avec un tel visa sans que personne ne sachent réellement combien d’entre elles travaillent effectivement dans le monde du spectacle...
 
Un des problèmes auquel sont confrontées les autorités nippones dans leur lutte contre ces trafics est la demande. En effet, l’industrie du sexe ne s’est jamais aussi bien portée dans un pays où la prostitution est interdite depuis 50 ans. Pour preuve, on compte quelques 10 000 boites ou bars à hôtesse dans l’archipel et un nombre incalculable de filles sont liées de près ou de loin au commerce de l’amour tarifé.

Un autre obstacle contre l’éradication du phénomène est qu’un nombre non négligeable de notables, de membres du parlement ou des forces de l’ordre ferment les yeux sur ces trafics.
En 2005, la police avait découvert 81 cas de trafic humain. Tant les analystes que les association des droits de l’homme jugent ce résultat ridiculement bas par rapport à la réalité. Reste à espérer pour ces milliers de femmes, que le fait que des Japonaises soient désormais l’objet de ce trafic force les autorités à vraiment s’attaquer au problème.

Les Yakuza dans le monde

 


Les Yakuza sont aujourd'hui présents un peu partout dans le monde. Ils se sont adaptés au monde actuel qui n'a cessé de s’ouvrir. Engagés, dès les années 60, en Asie du Sud Est, ils s'y emploient à développer le tourisme sexuel et le trafic de drogue.
 

Par la suite, ils étendent leurs activités aux Etats-Unis (côte ouest) et aux Philippines où ils sont présents sur le marché des armes. Ensuite, c’est le tour de Hawaii, où ils investissent la restauration, les night-clubs et la prostitution. Ils s’implantent également à Las Vegas où ils s’intéressent à l’industrie du jeu et plus particulièrement aux Casinos.
 
 
La présence desYakuza est également très ancienne en Australie, en Nouvelle Zélande, à l’île de Guam et à Taiwan. Leurs organisations sont aussi actives au Brésil où elles se sont mise en cheville avec les bandes locales. En ce qui concerne l'Europe, la présence des Yakuza est significative en Allemagne et à Londres. En réalité, la progression des Yakuza dans le monde a suivi l'expansion de la communauté japonaise. Ainsi, leur choix des Etats-Unis s’explique par l'existence de la plus grande population nippone émigrée, soit 850 000 japonais résidant essentiellement à Hawaii et en Californie.
 
 
Les Yakusa collaborent également avec les Philippins, les Taiwanais et les Chinois de Hong Kong présents sur le territoire nippon. La nature de leurs activités commune porte essentiellement sur la contrebande d’armes, de drogue, et le trafic de voitures volées.

Les différentes activités lucratives des Yakuza

 

Une grande partie des activités actuelles des yakuza peut être reliée à leur origine féodale. Ce n'est pas une organisation secrète, les yakuza possèdent donc souvent un bureau bien visible, arborant le nom de leur clan ou leur emblème. Ces bureaux sont, légalement, des associations (dantai) le plus souvent vouées à « la poursuite de la voie chevaleresque ». Les membres ont un code vestimentaire bien spécifique (lunettes de soleil et costumes colorés), de façon à être facilement identifiables par les civils (katagi). Même la manière de marcher des yakuza est différente de celle des citoyens ordinaires, plus ample et « arrogante ».


Au contraire, ils peuvent être plus conventionnellement habillés, mais quand le besoin se fait sentir, ils peuvent mettre en valeur leurs tatouages, afin d'indiquer leur affiliation. Occasionnellement ils déambulent également avec des insignes sur leurs revers. Une famille yakuza a même imprimé un bulletin mensuel avec des détails sur les prisons, les mariages, les enterrements, les meurtres, et quelques poésies de leurs chefs.


Jusqu’à récemment, la majorité des revenus des proviennent de dîmes, prélevées sur les commerçants et les entreprises situées sur leur territoire. En échange de la protection et de la bienveillance des yakuza, ils versent une sorte « d’impôt féodal ». Plus de 41% des patrons de grandes entreprises japonaises affirment avoir été victimes de ce racket. Cette situation s'est maintenue, principalement à cause de l'hésitation des entreprises à aller demander l'aide de la police.


Les yakuza tirent également leur revenus grâce à une forme d'extorsion de fond typiquement japonaise, connue sous le nom de sōkaiya. C'est une forme de racket et de protection. Au lieu de harceler de petites entreprises, l'organisation vend ses services : elle se loue pour étouffer toute contestation dans les assemblées générales d'actionnaires. Pour cela, elle achète un petit nombre d’actions, obtenant ainsi le droit de siéger au conseil des actionnaires de la société. Les yakuza garantissent alors le wa, l’harmonie de l’assemblée, en effrayant l'actionnaire ordinaire par leur simple présence. Par exemple, en 1989, la banque Fuji, 3e banque japonaise, a été dénoncée pour avoir utilisé ce système, reversant plus de 200 millions de yens à des yakuza. Un prêt destiné officiellement à « financer des cimetières privés », mais qui n'a jamais été remboursé.
Ils s'engagent également dans le chantage simple, obtenant des informations incriminantes ou embarrassantes sur les pratiques d'une compagnie, ou d'un de ses dirigeants. Une fois que les yakuza ont mis un pied dans l’entreprise et assurés leurs gains, ils travailleront pour eux, évitant à la compagnie que des scandales ne deviennent publics, et seront payés en retour avec des pots de vin. Dans certaines entreprises, ces pots-de-vin sont même inclus dans le budget annuel annuel.


On dénombrait plus de 8 000 sôkaiya en 1982, jusqu'à ce qu’une loi soit votée contre eux. Aujourd’hui, leur nombre serait revenu à 1 500. Néanmoins, 80 % des entreprises qui ont un chiffre d'affaires supérieur à 1.000 milliards de yens admettent avoir encore des contacts avec eux, dont environ 40% leur verseraient encore des fonds, bien que cela soit considéré comme un délit.

La police japonaise est également peu disposée à interférer dans les problèmes internes de certaines communautés, comme dans les zones commerçantes, les écoles/universités, les quartiers d'activités nocturnes. Il ne fait aucun doute que, localement, des pactes tacites sont conclus entre police et yakuza, en vertu desquels les membres des clans échappent à toute arrestation dans les délits mineurs, comme ébriété sur la voie publique, petite bagarre ou casse légère. Dans ce sens, les yakuza sont encore considérés comme des organisations semi-légitimes. Par exemple, juste après le tremblement de terre de Kobe, le Yamaguchi-gumi, dont les sièges sociaux sont àKobe, s'est mobilisé pour aider les victimes du désastre (en fournissant même un hélicoptère), et ceci a été largement rapporté par les médias, ce qui contraste avec l'intervention beaucoup plus lente du gouvernement japonais. Pour cette raison, beaucoup de yakuza estime que leur racket est une sorte d'impôt féodal légitime.


Les yakuza ont une influence forte dans la lutte professionnelle japonaise. Ils sont considérés comme étant des grands défenseurs de ce sport, mais leur intérêt reste en grande partie financier. Les lieux où se déroulent les combats de luttes (des arènes, des stades) leur appartiennent souvent, ils touchent ainsi un pourcentage sur les entrées. Il est courant que les lutteurs reçoivent des instructions spécifiques concernant le déroulement de leurs matchs, comme faire juste appel aux yakuza de la foule. Le pionnier de la lutte au Japon, Rikidozan, a été tué par un yakuza.


Les yakuza ont également des liens avec les marchés financiers et aux opérations immobilières, par l’intermédiaire des jiageya. En effet, le droit immobilier japonais rend très difficile l'expulsion des locataires et les expropriations. Les jiageya sont des bandes spécialisées dans l’intimidation, qui revendent aux compagnies voulant effectuer des projets de développement beaucoup plus grands.


L'activité criminelle la plus lucrative des groupes violents reste néanmoins le trafic de drogue (des amphétamines, notamment), assurant 35 % de leurs revenus devant le racket, (20 %) et la prostitution (13 %). Ils organisent aussi l'offre de travailleurs journaliers pour la construction et les docks et gèrent des circuits d’immigration clandestine, qui les fournissent aussi en prostituées asiatiques.
 

La police japonaise et les Yakuzas

 

Certains experts de la criminalité organisée japonaise pensent ainsi que la faible intervention de la police contre les gangsters s’explique par l'utilisation de ces derniers comme une sorte de «police auxiliaire», des gardiens de la paix des rues. D’autres, pensent que c’est par crainte des représailles de la pègre, et en raison de la pression exercée par les autorités, que la police a choisi de rester effacée. En d’autres termes, la police japonaise préférerait l’existence d’une criminalité organisée plutôt que son absence, ou que son remplacement par une "criminalité débridée".

Le rôle des Yakuzas est, en partie, comparable à celui d'une "police parallèle". Leurs membres se chargent de la protection des populations et de la limitation de la délinquance urbaine. Si cela semble très généreux de leur part, il faut rappeler que les Yakuzas ne font rien sans arrière pensée. Leur coopération plus ou moins officielle avec les forces de l'ordre a pour but de les rendre indispensables auprès de leurs unités qui se sentent ainsi redevables. Les Yakusas assument cette responsabilité dans le but de mener à bien leurs affaires sans entraves et de pouvoir accroître, dans le même temps, leur puissance financière. Ce besoin d’ordre est nécessaire au maintien d’une bonne notoriété, d’une bonne image de marque. Il est une garantie de prospérité et de pérennité de leurs activités. Le phénomène se traduit, au Japon, par l’une des délinquances urbaines les plus faibles des pays industrialisés.

Si l’on soutient la thèse selon laquelle la police se sert de la pègre comme «régulateur social» des quartier nippons, alors, il faut admettre que le maintien de cet ordre n'ait pu se faire qu’au prix d’une certaine tolérance. Ainsi, il est monnaie courante que la police ferme les yeux sur bon nombre d’activités plus ou moins illicites. Cette relation privilégiée entre la pègre et la police nous conduit à remettre en cause la capacité de la police nippone à maintenir elle-même cet ordre. Lorsque les forces spéciales de la police interviennent en organisant des raids contres la pègre, il s’agit davantage de « shows», où la police tente d’en imposer ou simplement de montrer sa force à une population qui reste sceptique, que d'opérations destinées à éradiquer la criminalité .

Dans les faits, la collaboration entre les forces de l'ordre et les "forces de l'ombre" est devenue tellement étroite, qu’elle a favorisé un véritable mimétisme de la part des policiers vis à vis de la pègre, et qu’il est devenu difficile de distinguer le malfrat du policier, tant dans les habitudes vestimentaires que dans les comportements. Ce mimétisme est renforcé par la fascination qu'exerce l’aspect féodal des organisations criminelles nippones sur le reste de la population. En décembre 1990, la police d’Osaka, inquiète du bouleversements des moeurs au sein de ses unités, publiait une charte dans laquelle elle demandait à ses fonctionnaires de ne pas calquer leur façon d’agir sur celle des Yakuzas.
 

Un Yakuza célèbre : Yoshio Kodama

 

Yoshio Kodama naquit en 1920 à Nihonmatsu. Dans une période de trouble et de guerres sanglantes entre les différents Boryokudan, il est présenté comme l’homme qui rétablit la paix. Pendant la période d’occupation , Kodama fut jeté en prison pour son appartenance à un groupe ultra nationaliste («Association of the Founding of the Nation»).

Entre la fin des années 30 et le début des années 40, Yoshio Kodama travaillait, en qualité d’agent secret au service du gouvernement japonais, dans tout l’Est asiatique. Il s’occupait d’opérations visant à obtenir du matériel stratégique dont l’armée nippone avait besoin pendant la guerre. Il achetait et vendait du radium, du cobalt et du fer devenus des matériaux stratégiques indispensables au cours de cette période. Par la même occasion, Kodama mettait en place un véritable réseau d’espions et d’informateurs mandchous dispersés dans toute la Chine. A la fin de la guerre, il était à la tête d’un empire industriel de plus de 175 millions de dollars. Ce succès lui valut d’être promu au rang de vice-amiral, alors qu’il n’était âgé que de 34 ans. Cette promotion fut très largement remarquée par le public, en raison du jeune âge de l’impétrant. Kodama fut également nommé conseiller du Premier ministre.

En 1946, Kodama fut incarcéré à Sugamo, où il attendit d’être jugé avec d'autres membres du même groupe ultra nationaliste. Il passa alors deux ans en prison avant finalement d’être relaxé. Les Américains voyaient en Kodama un homme fanatique et une menace pour la sécurité. Il était classé dans la catégorie A des criminels de guerre, celle qui regroupait les hommes politiques, les officiers militaires et les ultra nationalistes. Cet homme à leurs yeux, ne devait pas être relaxé. Néanmoins, Yoshio Kodama parvint à négocier sa libération avec les forces américaines, car il leur offrait une intermédiation privilégiée avec les Boryokudan. Cette mise en liberté devait donc se comprendre par rapport à un élément : l'attrait qu'exerçait à l'époque sur les Américains, la possibilité de disposer au Japon d'une force anti-communiste (ultranationalistes/Boryokudan). Et cet élément l'emportait largement sur le souci de poursuivre les hommes clés de la guerre. Kodama, à la tête d’une véritable fortune fut alors en capacité de développer ses affaires, tout en recueillant des informations sur les communistes insurgés en Chine et au Japon. En 1955, le Parti Libéral et le Parti Démocratique fusionnèrent pour fonder le Parti Libéral Démocrate (PLD). Kodama devint le principal porte-parole de cette coalition, et utilisa les Boryokudan pour lutter contre ses opposants.

Au début des années 60, Kodama décida de rétablir la paix entre les différents clans pour les réunir en une seule grande coalition. Il utilisa ses nombreuses relations pour instaurer une trêve. Il réalisa une rapide alliance entre Kazuo Taoka, Oyabun du groupe Yamaguchigumi, et Hisayuki Machii, un patron de la pègre coréenne chargé du Tosei-Kai. Kodama continua d’user de ses relations pour jouer le rôle de médiateur entre l’Inagawa-kai, ses alliés du Kanto et le Yamaguchi-gumi. La trêve entre les différentes bandes semblait alors très probable. En 1976 l’empire de Kodama commença à s’effriter, lorsque le scandale de la Lockheed Corporation éclata. Des informations révélèrent un pot de vin de 2.1 millions de dollars en sa faveur, de la part des dirigeants de la Lockheed. Le 23 mars 1976 le jeune acteur Maeno, jusqu’alors fervent admirateur de Kodama essayait de mener une mission Kamikaze. Réalisant la stupidité de son attachement à Kodama il décidait de s’écraser en avion contre le toit de la maison de Kodama à Sétagaya, l’un des quartiers de Tokyo. Sa mission fut un échec puisque Kodama survécut, mais le jeune pilote y perdait la vie.


Kodama fut, à cette période, accusé de corruption, de faux témoignage et de violation de la loi. Mais en raison de sa mauvaise santé, le jugement fut repoussé. Finalement le 17 janvier 1994, il décédait d’une attaque cardiaque. Peu de temps avant sa mort, il aurait dit, dans l'une de ses dernières interviews, que sa mort serait la dernière punition pour avoir servi l’occupant américain.
14 mai 2012

ninja : légende ou réalité.....

ninjut10

 

 

Pour comprendre le véritable sens du mot ninja, il faut en considérer les deux parties: NIN (supporter, endurer ou même en kanji "la volonté qui supporte la piqûre du sabre) et JA (la personne), en association, cela donne donc "la personne qui supporte la piqûre du sabre" ou "qui sait endurer". Par synthèse, le ninja avait ainsi deux fonctions: le brave et l'espion. Qu'il soit l'un ou l'autre, un ninja n'est pas une identité facile à cerner d'autant plus que son image fut maintes fois tronquée par le cinéma, la TV, les romans, les BD...

Le ninja tire ses origines de la Chine antique puis migra au Japon sous la dynastie des Tang. les Japonais développèrent l'art ninja de manière extrême jsqu'à créer d'invincibles guerriers assassins pouvant infiltrer n'importe quel lieu et tuer n'importe qui au moment opportun mais cette définition réductive se doit d'être complétée de celle du ninjutsu, art qu'il déployait durant toute sa vie.
"L'Art de la Guerre", écrit chinois attribué à Sun Tsu datant de plusieurs siècles avant j-c, mentionnait la nécessité d'espions au sein de l'armée. La description faite de ces espions rappelle l'idée que l'on se fait du ninja : espions volants, intelligents sous des dehors stupides, intrépides sous un air inoffensif, lestes, vigoureux,, hardis, braves, rompus à l'humiliation, la faim, le froid, la saleté... On admet que les premiers ninjas furent des immigrés chinois favorisés par l'impérialisme japonais qui formèrent des nippons, créant mes premiers clans ninjas (kugutsu) où se mêlaient des chinois et des japonais. Autrefois, les Kugutsus étaient doués dans l'art du spectacle itinérant, se distinguant par leur habileté et leur endurance (tir à l'arc, lancer de couteaux...).
Le premier clan ninja officiel fut le Clan Hattori. Avant cela, il n'y avait que des groupuscules éparses mais soudés servant l'empereur. Avec la naissance de nouvelles castes telle que les Samouraïs, les guerres se multiplièrent et les ninjas gagnèrent un rôle plus conséquent. Ils intégrèrent le code d'honneur des samouraïs, le Bushido.
Avec le temps, deux grands clans s'imposèrent: les Iga et les Koga qui avaient prospérés entre les 13eme et 15eme siècles. Leur puissance grandissait tant qu'ils furent exterminés après la mort violente de Oda Nobunaga en novembre 1581.


NINJUTSU en kanji.

Le ninjutsu est un art mutlidisciplinaire faisant appel à un enseignement très diversifié mais hétérogène. Selon les clans et les familles, les disciplines et les techniques variaient pour pouvoir tenir tête à des adversaires ninjas le cas échéant. Techniques développées: art du combat, déplacement, déguisement, escalade.. On en ignore beaucoup mais on peut recenser un certain nombre de disciplines:
_ Tai-jutsu: apprentissage du combat à mains nues contre un ou plusieurs adversaires.
_ Daken-Taijutsu: technique à base de coups, blocages qui ressemble au karaté, visant les points vitaux du corps.
_ Ju-Taijutsu: techniques d'évasions, de captures, de projections, ressembant au judo faisant de n'importe quelle partie du corps une arme.
_ Taihen-Jutsu: mille et une manière de se mouvoir en silence, de rouler, sauter, chuter sans crainte et sans mal, se ménageant le meilleur moyen d'enchaîner une attaque suivante.
_ Bo-Jutsu: étude du bâton long (Bo) et du bâton court (hanbo) comme arme de défense universelle.


_ Ninja-Ken: maniement du sabre.
_ Shuriken-Jutsu: armes de jet de toutes sortes (senban-shuriken; shaken; bo-shuriken; dards droits).
_ Yari-Jutsu: maniement de la lance.
_ Naginata-Jutsu: maniement de la naginata (lance à lame courbe).
_ Kusari-Gama: usage d'une arme composée d'une faucille attachée à une chaîne.
_ Kayaku-Jutsu: technique des armes à feu, poudres et explosifs.
_ Henso-Jutsu: art du déguisement.
_ Shinobi-Iri: art de pénétrer par effraction, de voler ou tuer.
Et tout plein d'autres... (évasion, stratégie, espionnage, hypnose...)

 




Extrait du code du Ninjutsu.

 



Au sein du clan, trois niveaux de hiérarchie: le chef de clan (jonin), sous-chefs (chonins) et les ninjas de base au service du clan (genins). Les ordres et les missions étaient transmis aux genins par les chonins, ce qui limitait les risques de dénonciation.
S'il était capturé, un ninja devait se donner la mort avant d'être torturé et interrogé, un ninja ne devait jamais vendre son maître. Le Jonin organisait la vie du clan et les relations avec les autres clans mais opérait toujours dans l'ombre par sécurité, peu de membres de son clan connaissaient sa véritable identité. On ne pouvait quitter son clan sous peine de mort.
La majorité des clans était établie dans les montagnes, entre Nara et Kyoto (120 familles). Certains chefs ninjas (jonins) faisaient partie de l'entourage proche de grands seigneurs et oeuvraient pour eux et leurs ambitions. C'est ainsi que le ninja Hattori Hanzo, général conseiller de Ieyasu Tokugawa mais aussi Jonin d'un des clans les plus puissants d'Iga sauva la vie de Tokugawa, son maître, lors de l'assassinat de Nobunaga.
Il y eut toujours une grande rivalité entre les clans Iga et Koga jusqu'à leur éradication. Les survivants furent répartis ainsi: les Iga auprès du seigneur Tokugawa et sa descendance, les Koga devenant la police civile. (on voit que l'auteur de Naruto a fait des recherches de son côté!).
Toutes ces forces disparurent avec la restauration Meiji même s'il existe encore de nombreux decsendants de familles ninjas.

 

 

Kuji no in

 
 
Cette appellation désigne la pratique des "neuf symboles" par les yamabushi, les ninja, et même, plus tard, par certains samurai. Ces gestes étranges sont censés donner au pratiquant des ressources nouvelles en cax de situation désespérée. En se concentrant intensément et en rassemblant toute sa force intérieure, il reprenait confiance en lui. Ils avaient un effet d'envoutement, d'abord sur celui qui les exécutait, en le rejetant au coeur de lui-même à l'instant décisif, ensuite sur son entourage, subjugué autant par des gestes cabalistiques auxquels il ne comprenait rien, que par la densité ainsi soulignée de la "présence" du ninja apparament complètement détaché d'un moment qui avait pourtant toutes les chances d'être mortel pour lui.

Le ninja entrelaçait rapidement ses doigts en récitant les paroles correspondant aux neuf "niveaux de puissance", ou en s'arrêtant sur l'un d'eux en fonction de la situation et de la protection divine demandée.
Cette démonstration était réputée captiver à tel point l'entourage ou un adversaire que l'on peut aussi y voir des mouvements hypnotiques capables de figer l'action en cours pendant un instant... le temps pour le spectateur de s'en détacher et le ninja avait disparu! Il n'en a pas fallu d'avantage pour que les ninja se voiant attribuer des pouvoirs hors du commun. La crainte superstitieuse ainsi entretenue était la meilleure arme du ninja!
 

Approche élémentaliste du ninpo-taïjutsu

 
 
Les techniques de combat à mains nues du ninja ont une approche élémentaliste, fondée sur le Go-dai (les cinq éléments):

terre
la stabilité de la terre, une attitude de confiance en soi et de force. Le combat est remporté avant même d'avoir commencé. Vous êtes immuable comme une montagne majestueuse ou un chêne centenaire.

eau
la spontanéité de l'eau, la capacité à s'effacer et frapper. Vous vous retirez de l'attaque de votre adversaire et y répondez avec une explositon de puissance. Vous êtes une vague qui se retire avant de s'écraser sur le rivage.

feu
l'explosion
 
vent
l'aptitude à réfléchir. Vous êtes suffisamment libre d'esprit et de mouvement, et suffisamment compétent pour savoir exactement où vous avez besoin d'être pour prendre le contrôle d'une agression. Vous êtes un nuage de fumée que quelqu'un essaie d'attrapper alors que vous glissez entre ses doigts et hors de sa poigne.

vide
la source de tous les éléments. La capacité à faire face à chaque attaque inconnue et à adopter l'attitude convenable en réponse.
 

la doctrine des ninjas

 


Le terme ninpo ou shinobu hô, désigne la doctrine des ninjas. Elle met l'accent sur l'endurance, la persévérance, la capacité d'adaptation. Ceci comprend donc bien sûr les techniques de combat et de survie dans la nature (dont le camouflage et les soins médicaux), d'endurcissement du corps et de l'esprit, mais aussi la capacité à prévoir le danger et à l'éviter. De fait, le ninja doit être capable de mimétisme, il doit pouvoir faire preuve d'adaptabilité (souplesse mentale) et ne pas s'attacher à des formes fixes et rigides. Contrairement au bushi, le ninja ne cherche pas l'affrontement direct, il ne cherche pas à montrer son courage, mais plutôt à survivre et à mener à bien sa mission, sans ressentir de honte ni de colère. Le ninja cherche d'abord à se protéger et à protéger sa famille. Par ailleurs, on peut aussi se référer au traité de stratégie chinois L'Art de la guerre de Sun Tzu, qui développe les techniques d'information et de désinformation dans le cadre de la guerre :

se renseigner sur l'ennemi (« Qui connaît l'autre et se connaît, en cent combats ne sera point défait », chap. III),

désinformer l'ennemi

repérer les espions ennemis et les soudoyer.

Une des premières phrases de ce traité de guerre est d'ailleurs « La guerre repose sur le mensonge ». Il recommande principalement de faire usage de la ruse pour éviter le combat. Ce type de comportement était donc recommandé depuis dix siècles avant la première mention historique des ninjas.
 
Le ninja était furtif et secret ; il savait se déguiser pour se faire passer pour quelqu'un d'une autre classe sociale ou d'une autre région. L'enseignement de ces techniques dans des écoles (ryu) ne se faisait pas en groupe comme pour les bujutsu (technique des samourais), mais plutôt seul à seul, à des individus uniques .
 

Masaaki Hatsumi

 

Masaaki Hatsumi est né le 2 décembre 1931 au Japon, est le fondateur et actuel soke du Bujinkan-Ninpo, style de ninjutsu reposant sur les 9 Ecoles dont il est l'héritier (Togakure Ryû, Kumogakure Ryû, Gyokushin Ryû, Kotô Ryû,Gyokko Ryû,Shinden Fudô Ryû,Kukishinden Ryû,Takagi Yôshin Ryû,Gikan Ryû). Il fut l'élève de Takamatsu Toshitsugu précédent Soke, décédé le 2 avril 1972 à 83 ans.


Voici sa vision de l’évolution des ninja : « Fort et faible sont des mots courants sur les lèvres des pratiquants d’arts martiaux. J’ai établi une règle pour montrer à mes élèves qu’ils doivent se conduire avec autant de droiture que possible, en accomplissant les devoirs du ninja. Pour moi, c’est cela qu’être fort signifie. Après tout, pour comprendre un héros un homme doit être un héros lui-même. Je n’apprends pas à mes étudiants à vaincre des ennemis, mais à devenir des hommes qui puissent vivre. Les mouvements en Ninpô taijutsu ne doivent pas être vus comme « forts » ou « faibles », mais plutôt comme des mouvements qui appèlent l’unité et la chance ».


Maasaki Hatsumi, orienta le ninjutsu vers une forme plus pacifié, tournée vers la pleinitude intèrieure et non l’art de tuer.

Takamatsu Toshitsugu, le dernier grand maître ninja ?

 

Takamatsu Toshitsugu (1887-1972) est l'ancien grand maître des neuf écoles qui constituent aujourd'hui le ninjutsu tel qu'enseigné par le bujinkan. L'actuel soke est Masaaki Hatsumi, qui a hérité du titre directement de Takamatsu Toshitsugu. Certains affirment qu’il fut le dernier grand maïtre ninja.

Il était un enfant plutôt fragile, jusqu'à ce que son père le confie à son grand-père, qui décida de l'entraîner aux arts martiaux. Dans son adolescence, il est devenu un garçons robuste.

L'entraînement était très dur, et pendant 1 an, le jeune Takamatsu fut uniquement utilisé comme partenaire par les anciens, on ne lui enseignait aucune technique. Il était juste frappé et projeté dans tous les sens afin qu'il apprenne à chuter correctement.

A l'école, lorsqu'il eut 10 ans, on organisa un jour un petit tournoi de Sumo. Alors qu'un jeune garçon très fort était au centre et qu'on lui cherchait un partenaire, le professeur demanda au jeune Takamatsu d'aller l'affronter. Celui-ci refusa et ses camarades se moquèrent encore de lui. Le professeur insista et le jeune Takamatsu dut finalement affronter le garçon devant tout le monde. A la surprise générale, Toshitsugu Takamatsu repoussa facilement les attaques du jeune champion et gagna le match. Il dut ensuite affronter tous les volontaires et les mis au sol à chaque fois. Il fut déclaré vainqueur.

Un jour, il a mis en déroute une bande d'une trentaine de délinquants, ce qui lui a valu d'être arrêté par la police, qui ne croyait pas qu'un adolescent puisse mettre en déroute seul un aussi grand groupe. Son grand expliqua que, malgré son jeune âge, il était un des meilleurs élèves du dojo.

Takamatsu Toshitsugu a été le garde du corps personnel de l'empereur chinois Po. Il a combattu dans 12 combat à mort, dont 7 en compétition. Il était connu comme Môko no tora, le tigre de Mongolie.

Takamatsu Sensei était très discret et peu de voisins connaissaient ses compétences en matière de Ninjutsu. Ses autres compétences n'étaient connues que de quelques individus. On ne connaît que 2 personnes qui furent initiées à ces techniques : Fukimoto San (qui n'enseigna jamais et décéda il y a quelques années), et Hatsumi Sensei.

Takamatsu Toshitsugu n'a cessé de s'entraîner qu'à l'âge de 80 ans. Fut-il ou non un véritable maître ninja...nul ne le sait.

un ninja célèbre : Hanzō Hattori

 
 
Hanzō Hattori, connu aussi sous les noms de Masanari ou Masashige est né en 1541 et mort en 1596. C’est sans doute le plus célèbre ninja japonais. Sa férocité au combat lui valut d'être surnommé Oni Hanzō (Hanzō le démon).
 
Hanzō Hattori était le fils de Yasunaga Hattori. Né vassal du clanMatsudaira, puis du clan Tokugawa, Hanzō Hattori se révéla l’un des meilleurs serviteurs de Ieyasu Tokugawa. Il mena sa première bataille à 16 ans durant la bataille d’Anegawa en 1570, puis à la bataille de Mikata-Ga-Hara en 1572 - cependant sa victoire la plus mémorable reste celle qui suivit la mort de Nobunaga Oda en 1582.
 
A cette pèriode, Tokugawa Ieyasu et ses ninja étaient postés pres d'Osaka, et apprirent l'assassinat d'Oda juste à temps pour s'enfuir et éviter les troupes de Mitsuhide Akechi. Cependant, ils n'étaient pas encore en sûreté. Hanzō proposa alors l'idée d'aller vers Iga, où se trouvaient des samouraïs ralliés à sa cause. De plus, Ieyasu avait aidé les survivants de l'invasion de Nobunaga en1580, et ceux qui s'en souvenaient seraient prêts à aider le groupe. Tadakatsu Honda envoya Hanzō et, comme prévu, les hommes d'Iga consentirent à les aider, à les guider et même à leur offrir une escorte. Finalement, Ieyasu Tokugawa put rentrer sain et sauf à Mikawa. Par contre, Nobukimi Anayama, qui avait insisté pour prendre une autre route, prétextant que le jeune Hanzō Hattori n'avait aucune idée du détour qu'il leur imposait, n'eût pas cette chance. Capturé par des hommes de son ancien daimyo Katsuyori Tadeka, il fut décapité.

Hanzō Hattori eut pour successeur son fils,Masanari Hattori, qui fut nommé Iwami-no-Kami et gardien du Château d'Edo. Aujourd’hui au japon, la réputation de Hanzō Hattori en tant que meneur ninja commandant 200 hommes d'Iga a pris des proportions légendaires.
Le personnage d’ Hanzō Hattori apparait dans le manga et les films Babycart,Le loup à l'enfant. Quentin Tarantino a utilisé le nom Hanzō Hattori pour un personnage (le forgeron) du film Kill Bill.

Un ninja célèbre : Momochi Sandayu

 

Momochi Sandayu est aujourd'hui connu au Japon comme étant l'un des plus grand Ninja de tout les temps. Le 3 Novembre 1581, Oda Nobuo (fils de Oda Nobunaga) voyait comme une menace (justifiée !) le nombre important des Ninjas de Iga-Ueno. Il leur ordonna de se séparer et comme ils refusaient, il attaqua avec l'aide de 46.000 hommes la province de Iga. La bataille qui s'en suivit est appelée "Tensho Iga no Ran" (rébellion Iga de l'ère Tensho). Les Ninjas (et quelques samouraïs) qui formaient la résistance, forte dc 4.000 hommes, furent massacrés. Les survivants s'enfuirent aux quatre coins du Japon, répandant le Ninjutsu de façon encore plus intense. Les chroniques de guerres nippones relatent que Momochi Sandayu combattu avec bravoure. Il est possible qu'il succombât juste après cette bataille. Ce massacre a été porté à l’écran dans l’excellent Shogun Ninja (Jap. 1980) de Norifumi Suzuki avec Sonny Chiba.


Il est de notoriété publique que Sandayu possédait plusieurs châteaux, le château Ryugu, le château Hojiro, et le château Yamato. Ces trois châteaux lui permettaient d'avoir trois identités et trois familles différentes. C'est d'ailleurs de l'un de ces endroits qu'il s'échappa sûrement, pour mourir. Son tombeau a été localisé dans les années 1960. Il est situé sur un lopin de terre familial, près de ses maisons, à 15 miles (24 Kms) de Iga Ueno, sur la colline placée en retrait d'un endroit appelé Nabari. Deux de ses maisons existent encore. La troisième est une fortification connue sous le nom de Takiguchi-jo, et dont les fondations sont encore visibles aujourd'hui. Elle est sur la colline située près de Iga Ueno, mais fut détruite par Oda Nobunaga.
 
 

Grimper comme une araignée, les techniques ninjas d''escalade

 
 
Un ninja était familiarisé dès son plus jeune âge à grimper aux arbres mais aussi sur les rochers et les toits les plus abruptes. En effet, grimper (Shoten-no-jutsu) faisait partie de la mission quotidienne d'un ninja. Le ninja devait le faire dans le plus grand silence ou en harmonie avec l'environnement ce qui constituait une grande difficulté : en effet, comment empêcher l'arrêt du coassement des grenouilles lorsqu'il fallait progresser dans un marais ou dans les douves d'un château ? Le ninja avait réponse à tout, il répandait une substance chimique à la surface de l'eau qui excitait les batraciens.
 
Le ninja escaladait essentiellement la nuit. Il savait grimper de ses mains nues mais le plus souvent il s'équipait de divers types de cordes plus ou moins rigides (Bashigo), de bâtons télescopiques (shinobi-kumade), d'ancres et grappins de toutes sortes (Kyoketsu-shoge), de gantelets de fer munis de crochets (Shuko ou Tekagi), de semelles à crampons (Ashiko)... ces deux derniers équipements permettaient aussi au ninja de s'accrocher au plafond avant de sauter sur sa proie, comme une araignée. 

Le Shuriken-jutsu

 
 
 
 
Le Shuriken-jutsu est la technique de lancer des shuruken. Même si pour le ninja les shurikens ne constituaient qu'une petite partie de l'arsenal transporté, leurs effets furent si spectaculaires que la rumeur publique en grossit très vite l'importance pour finir par en faire l'arme représentative des guerriers de l'ombre.
 
Faciles à cacher, aux pointes souvent empoisonnées, ces armes de jet avaient un caractère destructeur, surtout sur courtes distances. C'est pourquoi de très nombreuses écoles anciennes d'arts martiaux au Japon ont incorporé ce qu'elles ont pu connaître de ces techniques dans leurs programmes d'entrainement. Les écoles les plus connues dans cette spécialité furent Ryusei-ryu, Takemura-ryu, Katori Shinto-ryu, Tenshi-ito-ryu, Shirai-ryu-shuriken-jutsu, Shinto-shobu-ryu et Kobujutsu Yo-ryu.
 
Il y avait deux types de shuriken : le Bo-shuriken qui se lançait à partir d'une prise pointe en avant (Yo-no-ken) ou pointe à l'intérieur de la paume (In-no-ken) et le Shaken qui était propulsé à partir d'une saisie entre le pouce et l'index et lancé à l'horizontale. Le Shaken fut ensuite décliné dans diverses formes et variantes. A l'origine le shuriken était juste un leurre destiné à faire du bruit en tombant puis il fut affuté pour devenir une arme mortelle à 10 mètre.
 

Le Kuji-Goshin-Ho

 
 
 
Une tradition prétendait que le ninja prêt d'être capturé pouvait à loisir disparaître dans un écran de fumée rien qu'en serrant entre ses dents un rouleau de texte contenant des formules réputées magiques et en entrelaçant ses doigts d'une certaine manière. Cette croyance reposait sur des racines très anciennes, plongeant au coeur de l'histoire des ninjas.
 
Cette technique permettait au ninja d'exercer sa volonté sur autrui ou d'agir sur lui-même, c'est le pouvoir du Kuji-Goshin-Ho. Les gestes de cette technique étaient réputés captiver à tel point l'attention d'un entourage ou d'un adversaire en particulier, que l'on peut y voir des gestes hypnotiseurs capables de figer un bref instant l'action en cours, paralysant momentanément l'ennemi. Le temps d'arriver à s'en détacher et le ninja avait disparu...il n'en fallait pas davantage pour accréditer le ninja de pouvoirs surnaturels. Cette technique a grandement contribuée à semer la terreur parmi les ennemis des ninjas qui les prennaient pour de véritables démons.
 

L'art de la guerre chez les ninja : le chikairi-no-jutsu

 
 
Le chikairi-no-jutsu est un ensemble de stratégies et de techniques en temps de guerre. On y trouve différents types d'opérations d'infiltrations dans les lignes ennemies en temps de guerre :
 
- Nyukyo-no-jutsu : envahir le camp adverse à un moment opportun (pendant une action de défense, une sortie en force, une panique provoquée, etc...)
 
- Ryakuhon-no-jutsu : entrer dans le territoire ennemi et se faire passer pour un comparse
 
- Toshoku-no-jutsu : technique pour amener à merci un ennemi fortifié (en s'attaquant à la réserve de nourriture, en mettant le feu, en empoisonnant la citerne d'eau potable). Les quatres techniques suivantes recoupent celle-ci :
 
- Hoka-no-jutsu : créer la panique en mettant le feu à l'intérieur du château alors que les défenseurs sont occupés à le défendre
 
- Monomi-no-jutsu : découvrir le point faible du camp ennemi, du château à investir (ou de la maison ou réside l'ennemi)
 
- Geinyu-no-jutsu : provoquer l'agitation intérieure (exploiter les mouvements de mécontentement, incendier les arrières etc..), répandre de fausses rumeurs, soit dans le camp, soit dans les villages alentours au moment ou l'armée en marche est annoncée pour provoquer la panique
 
- Katagatae-no-jutsu : créer la panique et la confusion à l'intérieur du camp ennemi alors que les troupes viennent de le quitter pour tenter une sortie et qu'il n'y reste que quelques sentinelles ou valets
 
- Suigetsu-no-jutsu : créer des diversions pour pouvoir frapper l'ennemi au coeur
 
- Sansa-no-jutsu : entrer dans le camp ennemi en se joignant à ses soldats lors d'un rempli
 
- Yoja-no-jutsu : prendre l'apparence d'une personne d'apparence inoffensive (mendiant, infirme, fou...) pour pénetrer dans les défenses adverses
 
- Fukuro-gaeshi-zen-jutsu : échange de falsification de messages destinés à l'extérieur (demande de renforts etc...)
 
- Ryohan-no-jutsu : s'emparer d'un otage important pour faire pression

Les techniques de méditation ninja

 

Les ninja étaient sont des adeptes de la méditation. Au fil des siècles, ils inventèrent des techniques de méditations Ninjas pour mieux vivre et guider leurs pensées et esprits dans le bon sens. Voici quelques exemples de ces techniques inventées :

Zen : la main droite couvre la main gauche et les doigts se touchent. Méditation pour mieux se connaître et se concentrer.

Zai : les index et les doigts se touchent. Cette méditation est utilisée pour connaître et controler la nature, car le ninja travaille avec elle.

Sha : Tous les doigts empoignés sauf les deux index qui pointent. Cette technique aiguise les sens de la guérison.

Il existait (existe) de nombreuses autres techiniques secrètes utilisées souvent avant les missions et qui permettaient (permettent) au ninja d’être préparé aux imprévus qu’il ne manquera pas de rencontré...ces techniques ne nous sont cependant pas connues.

Le shinobi kenjutsu

 

Le shinobi kenjutsu est l’art des ninjas de maîtriser le sabre ninto ou ninjato, arme blanche à lame droite, de longueur proche de 50 centimètres (voir mon précédent article sur l’équipement des ninjas).

Contrairement à la pratique conventionnelle du kenjutsu, établie par les samouraïs, le shinobi kenjutsu s'affranchit du formalisme du bushido pour ne considérer que l'efficacité. Coups de pied, de poing, attaques au visage avec la tsuka (poignée) ou la tsuba (garde), sauts (cho yaku jutsu), art de dégainer(de la main gauche notamment, ce qui n'était pas courant pour les guerriers conventionnels), faux étuis (saya)… Tous les coups étaient permis. Cependant, en dépit de l'aspect fantaisiste, il faut un excellent niveau de maîtrise du sabre pour se permettre de telles acrobaties.

En effet, le ninjato est un sabre un peu plus court, rectiligne et plus fragile que le katana, car souvent fabriqué à partir de restes de sabres récupérés sur des lieux de batailles par des gens ayant des possibilités et habiletés moindres que celles des forgerons spécialisés et reconnus. D'ailleurs, contrairement à ce que les samouraï appelaient « l'âme du guerrier », c'est-à-dire leurs armes, les pratiquants du shinobi kenjutsu considéraient leurs armes comme de simples outils sans valeur, et il n'était pas rare de voir des ninjato brisés ou abandonnés. Leur mauvaise qualité en faisait des armes inférieures au katana, leur utilisation était donc relativement limitée aux embuscades ou attaques rapprochées, plutôt qu'aux batailles rangées.

Les poisons utilisés par les ninjas

 

Les ninjas étaient très bien informés des poisons. L’empoisonnement d'une victime a été aussi efficace que le poignard, mais avec très peu de chance d'échec. Une fois que le poison est ingéré par la victime, il était déjà trop tard. Les substances toxiques utilisées étaient souvent prélevées sur des animaux toxiques mais l’utilisation d’ araignées et des scorpions vivants était pratiqué, il était parfois plus facile de glisser un couple de scorpion dans le lit de la victime que de le bleser avec une arme empoisonnée. Un autre animal a été utilisé, il s’agit du bufo marinus. Le bufo marinus est un gros crapaud très toxique. Ce poison était souvent utilisé sur les fléchettes, les flèches et les pointes de lances.


Les ninjas utilisèrent également le cyanure, certains fruits toxiques et bien sûr les champignons pour empoionner leurs victimes.Le amanita phalloides est un champignon mortel. Le poison de ce champignon est 10 fois plus puissant que celui de cyanure et il était facile d’en glisser dans un repas.

Les armes et l'équipement du Ninja

 
 
 
Les ninjas utilisaient des armes et du matériel uniques, souvent objets de leur invention et leur ingéniosité :


Jitte: sorte de dague non tranchante et non perforante munie d'une garde courbée vers l'avant (à la différence du saï, il n'y a qu'une branche à la garde), servant à bloquer les sabres ;
Kaginawa : grappin ;
 
Kamayari : lance à crochet ;
 
Kusarigama: faucille reliée à une chaîne ;
 
Metsubushi : fumée, en général produite par un mélange de poudre placé dans un œuf évidé, et servant à aveugler l'adversaire ;
 
Mizu gumo : chaussures flottantes munies de vessies gonflées et permettant de se tenir debout sur l'eau, pour espionner ou se défendre ;

Ninjato : sabre (en photo) ;
 
Otzu Tsu : arme à feu, sorte de mortier fait dans un tronc évidé ;
 
Ashiko : griffes de pieds, situées sous la semelle, servant à l'escalade, à marcher sur un terrain glissant ou bien comme arme ;
 
Tegaki ou shuko : sorte de griffes portées sur la paume, servant à escalader, à frapper ou bien pour bloquer les sabres;

Kunaï: Sorte de dard métallique;
 
Shuriken (en photo) : étoile métallique tranchante pouvant avoir plusieurs formes différentes (trois ou quatre branches, carrées, rondes...). Cependant, contrairement à ce que croient la plupart des gens, le shuriken n'est pas une arme d'attaque directe, les dégâts engendrés n'étant que de l'ordre d'une coupure ou étant complètement arrêté par l'armure d'un Bushi. De plus sa trajectoire est assez aléatoire. C'est donc une arme de terreur plus particulièrement utilisée pour désorienter l'ennemi (sifflement, tranchant, trajectoire circulaire,...);
 
Makibishi ou Tetsubishi : petits clous à quatre pointes utilisés pour couvrir une fuite ; ceux-ci traversaient les sandales des poursuivants;
 
Bô : bâton de quatre pieds et d'environ un pouce et demi de diamètre. Servant autrefois de canne, il devint une arme redoutable que même les vieillards pouvaient manier très efficacement;
 
Fuma shuriken : sorte de grand shuriken dépliable ou non;
 
Fukumibari: flèchettes plates cachées dans la bouche et destinées à être crachées au visage.
 

Le Ninjutsu



Le terme ninjutsu ou shinobi jutsu, désigne l'ensemble des techniques des ninjas, suivant les principes du ninpô. Cela comprend bien entendu des techniques de combat, et notamment l'utilisation détournée d'armes classiques, le combat à mains nues, mais aussi des techniques de camouflage (hensô jutsu, doton no jutsu), d'utilisation d’explosifs, de poisons...mais le ninjutsu comporte aussi des connaissances en médecine et mathématiques.



Le ninjutsu a été très médiatisé et fortement déformé par le cinéma, dans la continuité de la vague du cinéma d'arts martiaux après la mort de Bruce Lee.

Contrairement aux Bujutsu qui ont subi une transformation pacificatrice en Budo du XVIIIème au XXème siècle et a subit un enseignement de masse dès la fin du XIXè siècle, le ninjutsu s'est transmis de manière secrète à quelques personnes jusqu'aux environs de la 2è guerre mondiale.
A l'heure actuelle, l'école de Ninpo la plus connue et la plus médiatisée est le Bujinkan, de Masaaki Hatsumi. Masaaki Hatsumi, après avoir étudié divers Budo dans sa jeunesse, tire une partie de ses enseignements de Takamatsu Toshitsugu, qui aurait notamment été garde du corps personnel de l'empereur Po, en Chine.

Masaaki Hatsumi a ouvert son enseignement aux Gaijin (non-japonais), suite à l'arrivée, l'assiduité, le courage et la persévérance d'un israélien, Monsieur Doron Navon et de l'un de ses amis. C'est le premier non-japonais qui a eu accès au Ninjutsu en tant que "disciple". Hito Atashi(1921-2007), ninja secret qui était toujours en activité dans les années 70, parti du japon pour le Canada. Francois Chenier(1972-) élève personel de Hito fut son unique sucesseur, le seul héritier non japonais d'un style de Koga Ryu, d'après certaines rumeurs Hito aurait été l'élève secret de Saiko Fujita. Aujourd'hui rebaptisé Hito ryu ninjutsu.

D'autres personnes, se désolidarisant par la suite de Soke Masaaki Hatsumi, tel Shoto Tanemura, son cousin -policier- qui avait suivi simultanément les mêmes études et considérait son ouverture vers l'occident (essentiellement les USA avec M. Hayes) trop commerciale, ont décidé de transmettre leur vision au grand public, avec une rivalité commerciale et une polémique concernant l'authenticité des techniques.
 
Le ninjutsu, de part son image romanesque et cinématographique, a tendance à attirer des individus en quête de sensations ou d'imaginaire. Malheureusement, certains enseignants acceptent de jouer le jeu de ces élèves perturbés. Le ninjutsu est en effet depuis longtemps assombri par les désirs d'individus en quête de gloire, parallèlement à l'ignorance des réalités de la part des néophytes. C'est pourquoi, il est capital de chercher les informations à la source, si l'on ne souhaite pas se voir trompé par des charlatans n'ayant pour seule ressemblance avec un Ninja qu'un costume noir et quelques accessoires contemporains.

Le Ninpo prône les valeurs de la patience, de l'endurance, de la persévérance dans les difficultés, et donc du courage.
 
 

Le ninja, adepte du mysticisme

 


Un des initiateurs du mysticisme et de l'ésotérisme qui allaient alimenter les écoles de ninjutsu fut connu, au Ville siècle, sous le nom de Kukai, fondateur de la doctrine Shingon. Il aurait voyagé sur le continent et bénéficié de l'enseignement de yogis venus du Cachemire en Chine et de Keikwa Ajari, disciple du légendaire Bodhidharma (Daruma en japonais), ce moine indien dont l'ascèse serait à l'origine des célèbres moines-guerriers de Shaolin-Su et du bouddhisme zen. De l'enseignement de Kukai subsistera surtout le Mikkyo, la tradition occulte inspirée du tantrisme indien et des pratiques lamaiques : les mudra, jeux symboliques des doigts, et les mantra, répétition de formules incantatoires. Une symbiose s'opéra entre certains clans qui vivaient traditionnellement dans la montagne et les moines qui s'y réfugièrent après s'être opposés à l'autorité de l'empereur et devinrent les redoutables Yamabushis à la fin de la période de Héian (XIIe siècle).
 

Le mysticisme de ces "moines des montagnes" se heurta aux conceptions religieuses plus officielles qui prédominaient dans la plaine et à la cour impériale. La lutte contre les ninjas prit, à certaines époques, des allures de chasse aux sorcières et de guerre de religion. Il entra de plus en plus dans la stratégie ninja d'accentuer l'aspect mystérieux de leurs pratiques et l'aura de maléfice et de terreur irrationnelle qui entourait les ninjas fut soigneusement entretenue par eux-mêmes. Certaines techniques dérivées des exercices yogis pouvaient aider le ninja à mieux contrôler son rythme cardiaque, sa respiration sous eau et à demeurer immobile de longues heures, guettant le relâchement de sentinelles ou le découragement des hommes lancés à sa poursuite. Nager sous eau à une époque où la natation était quasi inconnue, utiliser un bambou comme tuba, traverser une rivière sur de minuscules radeaux... furent à l'origine des légendes les plus fantastiques.

Les femmes ninjas : les Kunoichi

 

Les femmes jouaient un rôle très important dans les clans de ninjas dans le passé. Connu sous le nom de Kunoichi, la femme ninja utilisait souvent sa féminité et la séduction pour devenir très proche de l'ennemi et le frapper lorsqu’il s’y attendait le moins.
 
 
Utilisant la guerre psychologique et la manipulation comme des armes, la kunoichi pouvait également être assez proche de sa victime pour l’empoisonner sans laisser de trace. Les Kunoichi étaient formés dans une variété d'armes, similaire aux autres ninjas, mais en raison de la diversité des situations et de la proximité qu’elles développaient avec leurs victimes, elles utilisaient surtout des petites armes à bout portant : poudres aveuglantes, poignards, shurikens...
 
 
Les Kunoichi se faisaient souvent passer pour des servantes ou des prostituées, approchant ainsi de très près les samouraïs ou les marchands qu’elles devaient éliminer.
 

Le Bansenshukai

 
 
 
Le Bansenshukai "10000 rivières se rassemblant dans la mer" est l'encyclopedie du Nin-jutsu. Elle est attribuée à Fujibayashi Yasukoshi et représente la somme des connaissances des ninjas des environs d'Iga et de Koga. L'ensemble du Bansenshukai est rédigé en ancien dialecte de la région d'Iga.
 
Le premier volume est intitulé "Jo", il présente la philosophie ninja.
 
Le deuxième volume est intitulé "Shoshin" et discute de la pureté des motivations d'un vrai ninja.
 
Le troisème volume intitulé "Shoshi" évoque les procédés pour diriger une organisation ninja et la rendre opérationnelle.
 
Le quatrième volume intitulé "Yo-nin", traite des aspects dynamiques et "positifs" du Nin-jutsu (l'équivalant du Yang chinois).
 
Les cinquième, sixième et septième volumes intitulés "In-nin" traitent de l'aspect "négatifs" des ninjas, le In (l'équivalent du Yin chinois). Ils traitent des techniques de ruse, de confusuion, d'infiltration.
 
Le huitième volume s'intitule "Tenji". Il traite de l'art d'interpréter les données de l'environnement, notamment de l'observation du ciel, des étoiles etc pour se fondre dans son environnement. Cette science se fonde sur des siècles d'expérience du "Gogyo-setsu" (théorie des cinq éléments".
 
Les neuvième et dixièmes volumes, intitulés "Ninki", décrivent le costume ninja ainsi que certains équipements pour grimper (Toki), pour pénétrer par effraction (Kaiki) ou pour tout ce qui est nécessaire lorsque l'on est en contact avec l'eau (Suiki). Suit une compilation finale (Kaki) évoquant les préparations et l'emploi d'explosifs, de bombes fumigènes, diverses potions médicinales et poisons.
 
Il s'agit donc d'une véritable "bible" pour tout apprenti ninja qui souhaite suivre les enseignements traditionnels du Nin-jutsu.
 
24 avril 2012

les teutons......

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Ordre Teutonique

Ordre Teutonique
Image illustrative de l'article Ordre Teutonique
Type Ordre militaire caritatif
Création 1191
Reconnaissance canonique 1198
Fondateur(s) communauté religieuse
Spiritualité à préciser
 

L’ordre de la Maison de Sainte-Marie-des-Teutoniques (Ordo Domus Sanctæ Mariæ Teutonicorum), plus connu sous le nom d’ordre des Chevaliers teutoniques (Deutscher Ritterorden ou Deutschritter-Orden en allemand), d’ordre Teutonique ou de maison des chevaliers de l'hôpital de Sainte-Marie-des-Teutoniques à Jérusalem (Haus der Ritter des Hospitals Sankt Marien der Deutschen zu Jerusalem, en allemand), est un ordre militaire chrétien issu du Moyen Âge.

Les armes de l’ordre sont constituées d'une croix de sable, chargée d’une croix potencée au champ d’argent. Saint Louis permit d’y adjoindre quatre fleurs de lys d’or.

Sommaire

Histoire

La fondation en Terre Sainte

L’ordre Teutonique est fondé en Terre sainte, à Saint-Jean-d'Acre, du temps des Croisades, et reconnu comme ordre hospitalier en 1191 par le pape Clément III. Il a pour racine l'hôpital Sainte-Marie-des-Teutoniques à Jérusalem, fondé en 1128 par des pèlerins germaniques originaires de Brême et de Lübeck pour soigner leurs compatriotes, grâce aux fonds du duc Frédéric de Souabe.

À l’origine simple communauté religieuse charitable venant en aide aux pèlerins chrétiens malades auprès de cet hôpital, il est réorganisé en ordre militaire vers 1192 et obtient la reconnaissance officielle du pape Innocent III en 1198. Il est composé pour l’essentiel de chevaliers allemands ou teutons.

Le premier grand maître Heinrich Walpot est élu en Terre Sainte où il fait bâtir une église et un hôpital.

L'ordre teutonique s'implante également en Suisse actuelle en 1199, en Thuringe en 1200, dans le sud du Tyrol en 1202, à Prague et en Bohême en 1202, et à Liège en 1259. L'Ordre compte en 1220, une douzaine de maisons en Terre Sainte, en Grèce, en Italie méridionale et en Germanie.

L'expansion de l'ordre

Frédéric II permet à l'Ordre d'envahir la Prusse, par Johann Peter Janssen
L'État teutonique vers 1260.

Les chevaliers décident de se replier dans leurs possessions de Prusse et de Livonie, où ils luttent déjà contre les populations païennes d'Europe orientale. L'Ordre de Dobrzyń, fondé en 1216 par Christian de Oliva, premier évêque de Prusse, s'étant révélé impuissant à christianiser les Prussiens, Conrad de Mazovie propose, en 1226, à Hermann von Salza, quatrième grand-maître de l’Ordre, les provinces de Culm et de Livonie en échange de son aide. Cette même année, par la Bulle d'or de Rimini (en), octroyée par Frédéric II du Saint-Empire, l'Ordre devient souverain sur les territoires qu'il conquiert.

Le pape Innocent III lance, au même moment, les Croisades baltes. En un an, les chevaliers envahissent les provinces de Warmie, de Nantanguie et de Bartie. Ils fondent, ainsi l'État monastique des chevaliers teutoniques. Ils bâtissent de nouvelles villes telles que Thorn (1231), Königsberg (1255), ou Marienbourg (1280) qui deviendra leur nouvelle capitale en 1309.

En 1235, l'Ordre teutonique absorbe l'Ordre de Dobrzyń ; et en 1236 l'Ordre de Saint-Thomas adopte la règle des chevaliers teutoniques.

En 1237 les chevaliers teutoniques fusionnent avec les chevaliers Porte-Glaive, ou Ordre livonien, qui conservent néanmoins une certaine autonomie. Cela permet à l'État teutonique de renforcer et d'étendre ses possessions sur la Prusse, la Livonie, la Semigalia, et l'Estonie. Le prochain objectif est de convertir la Russie orthodoxe au catholicisme, mais ce plan est abandonné après la désastreuse défaite de la bataille du lac Peïpous, contre le prince Alexandre Nevski en 1242.

Le 2 février 1249, par le traité de Christburg, les chevaliers accordent des privilèges à la noblesse prussienne qui, dans un premier temps, se soumet. Cependant, après les soulèvements prussiens (en) de 1260 à 1283, une grande partie émigre ou est exilée. De nombreux Prussiens perdent leurs droits, ceux qui restent sont progressivement assimilés. Dans les régions frontalières telles que la Sambie, les paysans sont privilégiés par rapport à ceux de territoires plus peuplés comme la Pomésanie. Sur le modèle occidental, le christianisme se propage lentement à travers la culture prussienne.

La perte de Saint-Jean-d'Acre

Soixante-dix ans plus tard et près d'un siècle après la fondation des chevaliers teutoniques, la prise de Saint-Jean-d'Acre par les Mamelouks en 1291 oblige les chevaliers à quitter la Terre Sainte et les contraint à déménager temporairement le siège de l'ordre à Venise, d'où ils prévoient la reconquête de l'Outremer.

Christianisation de la Lituanie

La Lituanie n'étant toujours pas christianisée, beaucoup de chevaliers des pays de l'ouest européen, comme l'Angleterre et la France, participent à des campagnes saisonnières en Prusse et contre le Grand-Duché de Lituanie. Certains pour obtenir le pardon de leurs péchés, d'autres pour acquérir de l'expérience militaire. Les chevaliers se joignent à eux et orientent progressivement leurs actions vers la Lituanie.

La guerre est alors particulièrement brutale. Les païens étant considérés comme inférieurs aux chrétiens, leur esclavage est considéré comme acceptable. Les chevaliers n'hésitent pas à utiliser leurs captifs pour le travail forcé.

Conquêtes en Pologne

Par l'accord de Soldin, la Pomérélie est inféodée à l'État monastique des chevaliers teutoniques
Article détaillé : Prise de Danzig.

Après la mort de Venceslas, roi de Pologne en 1306, les nobles de Poméranie demandent l'aide des margraves de Brandebourg pour contester à Ladislas Ier de Pologne la succession du duché de Pomérellie. En 1308, toute la région est occupée à l'exception de la citadelle de Dantzig (Gdansk). Incapable de résister, Ladislas demande à son tour l'aide des chevaliers teutoniques.

En septembre 1308, dirigés par Heinrich von Plötzke (en), le maître de la Prusse, les chevaliers expulsent les Brandebourgeois de Dantzig. Mais les Polonais tardant à verser l’indemnité promise en échange du service rendu, les chevaliers refusent de céder la ville. En 1309, par l'accord de Soldin passé avec Waldemar, margrave de Brandebourg, les chevaliers achètent les châteaux de Dantzig, Świecie et Tczew et leur arrière-pays contre la somme de 10 000 marks. L'empereur Henri VII confirme cette possession en 1311 et inféode la Pomérélie à l'Ordre.

Le contrôle de la Pomérellie permet à l'Ordre de relier ses possessions prussiennes avec les frontières du Saint Empire. Des renforts croisés et des fournitures peuvent désormais transiter entre la Poméranie occidentale et la Prusse via la Pomérélie. Alors qu'elle avait été jusque là un allié des Chevaliers contre les Prussiens et les Lituaniens, la Pologne, qui n'a désormais plus accès à la mer Baltique, devient un ennemi déterminé.

La prise de Dantzig marque une nouvelle phase dans l'histoire des chevaliers teutoniques. La persécution des Templiers qui a commencé en France en 1307 inquiète les chevaliers teutoniques, mais le contrôle de la Pomérellie leur permet de transférer leur siège de Venise à Marienburg (Malbork), sur la rivière Nogat, hors de portée des pouvoirs séculiers. Le pape tente bien quelques investigations contre les chevaliers, mais l'ordre est bien défendu par des juristes capables.

Le traité de Kalisz en 1343 met fin à la guerre ouverte entre la Pologne et l'État teutonique. Les chevaliers renoncent à la Cujavie et la région de Dobrzyń, mais conservent le Culmerland (en) et la Pomérellie avec Dantzig.

Apogée

En 1337 l'empereur Louis IV a accordé à l'Ordre le privilège impérial de la conquête de la Lituanie et de la Russie. Peu de temps après avoir été choisi comme Grand-maître, Heinrich Dusemer von Arfberg attaque le Grand-duché de Lituanie. La campagne se solde par la défaite totale de l'armée lituanienne à la bataille de la Strėva, le 2 février 1348. Mais les chevaliers teutoniques ne profitent pas longtemps de leur victoire. La peste noire qui a atteint la Prusse, les oblige à quitter le pays conquis.

En 1386, le grand-duc de Lituanie Jogaila se convertit au catholicisme et se fait baptiser sous le nom de Ladislas (polonais Władysław). Par son mariage avec la reine Hedwige d'Anjou, il est couronné roi de Pologne. L'union personnelle des deux pays crée un adversaire potentiellement redoutable pour les chevaliers teutoniques.

En 1398, sous le commandement de Konrad von Jungingen les armées de l'Ordre détruisent Visby et défont les Vitaliens en hivernage sur l'île de Gotland. À partir de ce moment, la mer Baltique n'est plus sillonnée par les raids des pirates. Le plus célèbre d'entre eux, que l'on surnomme le Corsaire rouge, Klaus Störtebeker lui même préfère dès lors se réfugier en mer du Nord. Marguerite Ire de Danemark et Albert de Suède cède l'île en fief aux chevaliers teutoniques.

Dans la même année, par le traité de Salynas, Vytautas le Grand lui cède le duché de Samogitie. En 1402, il achète la Nouvelle-Marche de Brandebourg pour 63 200 florins hongrois. En Prusse orientale, de nombreuses villes et villages sont fondés ou se développent, comme Sensburg (actuellement: Mrągowo) où depuis 1348, les chevaliers possédaient une forteresse en bois.

Le déclin de l'ordre

Bataille de Grunwald (ou de Tannenberg), le 15 juillet 1410
L'État teutonique à son apogée vers 1410

La consolidation et l'émergence au sud du royaume de Pologne, christianisé et uni depuis 1386 au grand-duché de Lituanie par mariage dynastique, menacent directement la suprématie des chevaliers dans la région.

Le tournant est atteint lorsque la crise larvée entre les deux ennemis héréditaires éclate en 1410. La bataille de Grunwald (ou de Tannenberg) voit une coalition lituano-polonaise dirigée par le roi Ladislas II Jagellon écraser l'armée des Teutoniques. La bataille se solde par plus de 13 000 morts dans les rangs de l’Ordre, parmi lesquels le grand maître Ulrich von Jungingen. La contre-offensive polonaise est arrêtée par le commandeur de Schwetz, Heinrich von Plauen qui, en s’enfermant au château de Marienbourg, résiste à toutes leurs attaques. Le traité de Thorn (Toruń, en polonais) restaure le statu quo ante bellum (même situation qu'avant la guerre).

Une guerre civile se produit au début de la deuxième moitié du XVe siècle. Les adversaires des chevaliers se tournent vers le roi Casimir IV de Pologne en 1454. Marienbourg est définitivement prise par les Polonais cette même année. Le grand maître se réfugie alors à Königsberg qui devient ainsi la nouvelle capitale. À l’issue de la guerre de Treize Ans, le second traité de Thorn (1466) cède la Prusse royale (partie ouest) et la ville de Dantzig  à la Pologne, et fait de l’État teutonique un vassal de cette dernière. Les chevaliers ne disposent plus à ce moment que de la Prusse originelle (partie est), sur laquelle ils ne sont que partiellement souverains, puisque vassaux des Polonais. Ce dernier revers ne fait que confirmer l’inéluctable décadence de l'ordre.

L'État teutonique en 1466

En 1525, le grand maître de l'Ordre, Albert de Brandebourg-Ansbach, adoptant les recommandations de Luther, quitta l'état religieux et transforma le patrimoine de sa communauté en une principauté qui devint le berceau de l'État prussien. Une partie des chevaliers, restés catholiques, décident d’élire leur propre grand maître - Walter de Cronberg - et intentent un procès contre Albert de Brandebourg qui est mis au ban de l'Empire. Ils transfèrent leur siège à Mergentheim en Franconie et se réimplantent dans le Saint Empire.

En 1805, Napoléon accorde le droit, par le traité de Presbourg, à l’empereur d’Autriche François Ier d'Autriche de nommer comme grand maître un prince de sa famille, à qui reviennent tous les revenus de l’organisation. Le 24 avril 1809, à Ratisbonne (Bavière), l’empereur des Français prononce sa dissolution. Désormais, seules subsistent quelques commanderies isolées en Autriche et à Utrecht. Un semblant d’ordre est rétabli en 1834, mais il reste exclusivement sous tutelle autrichienne.

Avant la Seconde Guerre mondiale, Adolf Hitler tente de récupérer l'image historique des chevaliers teutoniques pour exacerber le sentiment d'identité nationale. Par la suite, il prend des mesures restrictives contre ce qui reste de l'ordre teutonique, notamment par des saisies de biens, de terres, et en emprisonnant le grand maître.

L’ordre aujourd'hui

Armoiries du grand maître de l'ordre Teutonique

Il reçoit sa forme actuelle en 1929, c'est-à-dire un institut religieux clérical de droit pontifical.

Les Teutoniques se décrivent aujourd'hui ainsi : « La véritable chevalerie n'est pas déterminée sous la forme d'une épée de combat qui est dépassée aujourd'hui, mais plutôt par l'engagement au Christ Roi, la protection et la défense des victimes, opprimées, méprisées et des nécessiteux. Cette attitude est la recherche des actuels frères, sœurs et familiers de l'ordre Teutonique, fidèle à la devise d’aider et de guérir ensemble ».

Les chevaliers teutoniques sont aujourd'hui environ mille :

  • 100 frères (dont certains sont aussi prêtres), liés par les trois voeux de chasteté, de pauvreté et d'obéissance.
  • 200 sœurs
  • et 700 affiliés, ou « familiers », ou « Marians », laïques ou d'état ecclésiastique qui cherchent à entériner les efforts de l'ordre pour promouvoir son entreprise et à réaliser ses idéaux.

L'ordre a aussi le droit d'inclure dans les provinces des oblats ou oblates.

La communauté est divisée en provinces, bailliages et commanderies (pour les familiers).

En 1957, l'ordre a acheté une maison à Rome qui est le siège du Procureur général de l'ordre, et qui sert aussi de maison d'hôtes.

Les frères et sœurs sont réparties à travers cinq provinces : l'Autriche, le Tyrol du Sud, l'Italie, la Slovénie, l'Allemagne et la République tchèque et la Slovaquie.

Les familiers sont répartis dans les bailliages et commanderies suivants : Allemagne, Autriche, Tyrol du Sud, "ad Tiberim" à Rome, le Bailliage de la République tchèque et de la Slovaquie, et dans la commanderie indépendante d'Alden Biesen en Belgique; il y a aussi des familiers dispersés dans d'autres pays.

Le grand maître est aujourd'hui supérieur général et chef suprême de l'ordre. Il reçoit après son élection la consécration d'abbé épiscopal et possède le rang d'évêque, privilège qui est accordé à l'Ordre teutonique depuis 1933. Depuis 1923, la Grande Maitrise est exercée par des prêtres qui sont élus pour six ans par les frères et sœurs délégués au chapitre général.

Hiérarchie de l'ordre teutonique

 
 
 
 
 
 
Chapitre général
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Ratsgebietiger
 
Grand-maître
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Chancellerie  
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Grand-commandeur
 
Grand-maréchal
 
 
Grand-hospitalier
 
Grand-trésorier
 
Grand-commissaire  
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Maître
de Germanie
 
 
Maître
de Livonie
 
 
Maître
de Prusse
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Bailli
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Commandeur
 
 
Commandeur
 
 
Commandeur  
 

Grand-maître

Sceau du grand maître

Le grand-maître (Hochmeister ou magister generalis) est au sommet de la hiérarchie, mais son pouvoir est loin d'être absolu, car il doit gouverner en tenant compte des conclusions du grand conseil composé de cinq grands officiers. Il est élu, normalement jusqu'à sa mort, par un chapitre (capitulum) de treize électeurs. Celui-ci comprend huit frères chevaliers, choisis parmi les plus vertueux, quatre frères sergents (en général non nobles), et un frère prêtre.

Grand-commandeur

Le grand-commandeur (Großkomtur ou magnus commendator) prend toutes les décisions concernant les dépenses.

Grand-maréchal

Le grand-maréchal (Ordensmarschall ou summus marescalcus) est le commandant de toutes les forces armées de l'ordre et dirige les arsenaux. À partir de 1330 il est commandeur de Königsberg (aujourd'hui: Kaliningrad), où il demeure en temps de paix.

Grand-commissaire

Hermann von Salza, quatrième grand maître de l’ordre

Le grand commissaire (Ordenstrappier ou summus trapearius) est responsable de la vie quotidienne et matérielle. Il demeure en général à Christburg

Grand-trésorier

Le grand trésorier (Ordenstressler ou summus thesaurarius) est responsable des finances, et gère au XIVe siècle, le trésor de l'ordre, le fonds des dépenses personnelles du grand maître, et le trésor du chapitre de Marienbourg, où il demeure.

Grand-hospitalier

Le grand-hospitalier (Großspittler ou summus hospitalarius), qui veille au soin des malades dans les hospices de l'ordre, et à l'application de la règle par tous. Il demeure en général à la commanderie d'Elbing.

Organisation de l'ordre

L'ordre teutonique est l'une des puissances militaires les plus puissantes d'Europe à cette époque. Il est formé des :

  • Frères chevaliers: ils prononcent les vœux monastiques de chasteté, d'obéissance, de pauvreté et prêtent le serment en plus de combattre les ennemis du christianisme par les armes. Ce sont donc des guerriers de haut niveau, aussi bien entraînés pour la lutte à cheval que pour le combat à pied. Le chevalier a une armure complète, deux ou trois destriers et des chevaux pour le voyage et le chargement. Le chevalier commande une garnison ou un détachement de guerriers et organise la stratégie des campagnes militaires. Ils sont peu nombreux, ainsi à la bataille du lac Peïpous en 1242, ils ne sont que trente-cinq chevaliers sur les milliers de combattants.

Le frère chevalier est issu de la noblesse, mais pas toujours au début, lorsqu'il suffit d'être fils d'un riche citoyen (pour payer l'équipement). À partir du XIVe siècle, le chevalier doit être issu de la noblesse jusqu'à la quatrième génération, aussi bien en ligne paternelle qu'en ligne maternelle. Il peut être admis, comme aspirant, à partir de l'âge de quatorze ans. Il doit être issu des terres de l'Empire (la majorité viennent de Souabe et de Franconie). Sa tenue consiste en un surcot, un manteau blanc avec une croix noire sur la poitrine et une grande cape blanche avec une croix noire sur l'épaule gauche.

  • Autres frères ou frères sergents: ils font partie intégrante de l'ordre avec le rang de sergents et prononcent le même serment, ainsi que les vœux monastiques. Ce sont des guerriers professionnels qui combattent habituellement à cheval. Ils sont recrutés dans la population libre locale (Prussiens ou Polonais), n'ont pas de poste de commandement et assurent la garnison des châteaux forts en période de paix. Ils occupent aussi des fonctions administratives ou hospitalières. Leur tenue consiste en un surcot gris avec une croix noire tronquée.

En période de guerre, le grand maître de l'ordre peut donc immédiatement lever une armée, contrairement aux autres souverains européens qui doivent envoyer des messagers dans tout le pays pour réunir leurs barons et chevaliers avec leurs propres troupes, ce qui prend du temps. L'organisation sur place en maillage des chevaliers teutonique offre de nombreux avantages, d'autant qu'ils sont disciplinés et unis par le même idéal. Ils sont 800 frères chevaliers à la fin du XIVe siècle, avec 6 500 « autres frères » (frères sergents).

  • Personnel non militaire: celui-ci ne joue qu'un rôle fonctionnel, ce sont généralement des domestiques, le personnel soignant, ou des prêtres.
    • Frères prêtres: ils ont une soutane noire avec une cape blanche avec la croix noire teutonique, et sont en petit nombre, même en comptant les clercs des ordres mineurs.
    • Servants domestiques ou demi-frères: ils sont recrutés dans la population locale, ne prononcent pas de vœux, mais doivent suivre la règle commune. Ils n'ont pas de costume particulier.
    • Sœurs: elles prononcent leurs vœux monastiques et ont avant tout une tâche hospitalière. Elles n'ont qu'une seule implantation en Prusse et sont présentes surtout en Germanie.
    • Demi-sœurs: celles-ci sont les domestiques des précédentes et ne prononcent pas de vœux.

Ces catégories concernent les membres permanents, à vie, de l'Ordre, mais il existe aussi des catégories de membres de l'Ordre qui le servent pendant une période donnée: ce sont les confrères.

  • Les confrères ne prononcent pas de vœux, mais sont soumis à la règle commune pendant leur service qui peut se dérouler pendant une campagne militaire, ou pendant plusieurs années. Ils peuvent se marier, mais doivent léguer la moitié de leurs biens à l'ordre à leur mort. Le fameux Tannhäuser était confrère de l'ordre. La cape blanche de l'ordre se porte sur un surcot habituel, en général bleu, mais la croix teutonique se porte à droite de la poitrine. Ils sont autorisés à porter leurs armoiries sur leur bouclier.
  • Les familiers sont des membres honoraires de l'Ordre teutonique, chargés de l'aider financièrement et de réunir des fonds. Tous leurs biens et leurs terres étaient légués à l'Ordre après leur mort.
  • Les chevaliers de toute l'Europe se font un point d'honneur de participer aux croisades prussiennes, après la fin des croisades en Terre Sainte. Ils sont désignés par les chroniques, sous le nom d' invités. Ceux de l'Empire se réunissent sous la bannière de saint Georges, ceux des invités des autres pays sous la bannière de Notre Dame. Leurs dépenses étaient couvertes par l'Ordre, et les invités étaient organisés en divisions, correspondant à leurs territoires d'origine. Parmi les invités célèbres, on peut distinguer le Français Jean II de Boucicaut, futur maréchal de France, le comte de Derby, futur Henri IV d'Angleterre, Henri de Lancastre, les rois Louis de Hongrie, Waldemar de Danemark, Jean de Bohême, etc... et des familles aristocratiques envoyaient régulièrement leurs rejetons combattre sous la croix teutonique, comme les Kniprode, les Alner (en Germanie) les Gistel (en Flandre), les Suffolk ou Worwick (en Angleterre), les La Trémoille (en France).
  • Les commandeurs de commanderies locales peuvent aussi lever des mercenaires qu'ils rémunèrent et organisent en lances de trois hommes. Ils combattent presque toujours à cheval. 3 712 mercenaires (sur les 5 751 mercenaires de l'Ordre) participent à la bataille de Grunwald en 1410.
Panorama de la forteresse teutonique de Marienburg (aujourd'hui Malbork)

Organisation territoriale

Plan de la forteresse teutonique de Ragnit
Possessions de l'Ordre teutonique en Europe vers 1300

L'ordre est divisé en provinces qui sont les suivantes, après 1309:

Spiritualité

Bannière de l'État monastique des chevaliers teutoniques

Créé à partir de la croix du Rédempteur, qui est aussi la marque distinctive de l'ordre, sous la protection de la Vierge Marie, de sainte Élisabeth de Thuringe, brillant exemple de service désintéressé pour les personnes nécessiteuses pour l'amour du Christ, et de saint Georges, témoin fidèle et engagé courageux dans la foi chrétienne.

La fondation de l'ordre a été une réponse concrète à la situation critique du lieu et du temps. Depuis son origine, son idéal est de servir, dans un amour désintéressé, les pauvres pour l'amour du Christ. Cette inspiration se révèle être une réponse à un appel de Dieu pour les gens qui sont prêts à céder à des urgences spécifiques à l'imitation du Christ. Pour répondre aux besoins de l'époque ancienne, il lui a aussi été assigné la tâche de protéger la foi chrétienne contre les ennemis du Christ. Le Saint Siège a donné à l'ordre en reconnaissance de son travail, l'exemption, confirmée encore et encore, c'est-à-dire le privilège de subordination directe au Saint Siège de Pierre.

L'ordre déploie aujourd'hui ses activités de bienfaisance dans le soin des malades, des personnes âgées, des pauvres et des nécessiteux dans les formes changeantes de l'action sociale, dans les œuvres d'éducation chrétienne et l'éducation des enfants, des jeunes et des adultes. Son engagement envers le royaume du Christ n'est plus lié à la lutte avec l'épée, mais, selon la saine tradition de l'ordre de la lutte dans le débat intellectuel, à la pastorale des migrations.

Cet objectif, les frères, les sœurs et les familiers s'efforcent de l'atteindre en étroite collaboration. Ils sont donc dans l'imitation du Christ, pour participer à son œuvre rédemptrice.

La croix

Chaque frère se lie dans le signe de la croix pour toujours à l'ordre. La croix noire sur fond blanc est le symbole de la victoire du Christ sur les puissances des ténèbres et la mort. En vertu de ce signe de l'amour de Dieu, ils veulent aider les gens et les amener au Christ.

L’habit

Tannhaüser habillé du manteau blanc des chevaliers teutoniques (Codex Manesse)

L’habit des chevaliers teutoniques était un manteau blanc frappé d’une croix noire. Certaines unités de chevaliers portaient un casque orné pour terrifier leurs rivaux. Les « frères sergents », membres non-nobles de l’ordre, portaient un manteau gris.

Aujourd'hui, les frères prononçant des vœux perpétuels portent la croix sur un manteau blanc, les frères avec des vœux temporaires sur un habit noir.

Hermann von Salza, Grand maître de l'ordre Teutonique (Malbork)

Les chevaliers teutoniques dans les arts

 

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