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sammael world
20 juillet 2011

rastafarisme

 

Le mouvement rastafari (ou « rasta ») est un mouvement religieux dont le nom provient de l'amharique Ras Tafari de ras, tête (mais ici « leader, seigneur »), et Tafari, « Celui qui sera Craint ». Tafari est le prénom de naissance donné à Hailé Sélassié Ier, (de Haile, « puissance » et Selassie, « trinité », en amharique) empereur d'Éthiopie de 1930 à 1974. Il est ainsi considéré comme un personnage sacré du fait de son ascendance qui remonterait aux rois bibliques Salomon et David selon la tradition éthiopienne, mais également par la signification de son nom de naissance, comme de celui choisi par les prêtres de l'Église orthodoxe éthiopienne pour son sacrement. Le choix et la signification des noms ont en effet une importance primordiale dans la culture africaine.

Le mouvement rastafari est assimilé par certains à une religion, par d'autres à une philosophie, voire à une idéologie ou un syncrétisme pour ses emprunts à la Bible. Les Rastas, eux, le conçoivent comme un mode de vie, une façon de concevoir le monde et tout ce qui le constitue depuis sa création. Les croyants de ce mouvement sont des rastafariens, souvent appelés par le diminutif « rastas ».

L'usage du terme rastafarisme, bien que correct n'est pas accepté par les Rastas car ils sont contre la classification de personnes et prônent l'unification des peuples. L'usage de la majuscule sur le terme « Rastafari » est préférable pour eux.

Pour d'autres, le rastafarisme tirerait sa véritable origine du shivaïsme2. Le shivaïsme fait partie de l'hindouisme. Shiva, divinité primordiale dans l'Hindouisme, garde de longs cheveux en dreads. Il est toujours plongé en méditation.

Sommaire

 

Racines du mouvement

La religion chrétienne est extrêmement présente en Jamaïque (plus de 80 % de la population), notamment avec les églises anglicane,méthodistebaptistecatholique romaine, l'Église de Dieu et, depuis les années 1970, l'Église éthiopienne orthodoxe.

L'évangile (gospel) est chanté avec ferveur le dimanche dans toute l'île. La fin de l'esclavagisme (aboli dans l'île en 1833) et surtout l'indépendance de la Jamaïque (6 août 1962) permettent simultanément une émancipation culturelle du peuple jamaïcain. Différents mouvements « éthiopianistes » émergent, où l'interprétation occidentale de la Bible est parfois remise en cause.

Les traditions des cultes africains interdits par les maîtres ayant survécu sous forme d'Obeah (sorte de vaudou local illégal et redouté), du Kumina, et mélangées à la Bible, de la Pocomania ou Pukumina.

Fondements du mouvement moderne

Lorsque le Jamaïcain Marcus Garvey émigre à Harlem, où il devient un des premiers meneurs importants de la cause noire, il fait souvent allusion à l'Éthiopie dans ses discours. Il écrit ainsi dans son principal ouvrage Philosophy & Opinions :

« Laissons le Dieu d'Isaac et le Dieu de Jacob exister pour la race qui croit au Dieu d'Isaac et de Jacob. Nous, les Noirs, croyons au Dieu d'Éthiopie, le Dieu éternel, Dieu le Fils, Dieu le Saint-Esprit, le Dieu de tous les âges.
C'est le Dieu auquel nous croyons, et nous l'adorerons à travers les lunettes de l'Éthiopie. »

Marcus Garvey est pour beaucoup le premier prophète noir du mouvement rastafarien. Il annonce la fin des souffrances du peuple noir et son retour aux racines : l'Afrique.

En 1924, le révérend James Morris Webb prononce un discours cité par le quotidien conservateurDaily Gleaner : « Regardez vers l'Afrique, où un roi noir sera couronné, qui mènera le peuple noir à sa délivrance »

La presse coloniale dénonce alors cette doctrine éthiopianiste « vulgaire » qu'elle attribue à Garvey. Mais le 2 novembre 1930, en Éthiopie, Tafari Makonnen, le Ras Tafari, est coiffé de la couronne sacrée du negusä nägäst (roi des rois) sous le nom de Hailé Sélassié Ier (« Puissance de la Trinité »). Il est le chef d'une des premières nations officiellement chrétiennes de l'histoire, l'Abyssinie. Selon le livre sacré Gloire des Rois (Kebra Nagast), retraçant l'histoire de son antique dynastie, Sélassié serait le descendant direct du roi Salomon et de la reine Makeda de Saba.

Des représentants prestigieux des pays occidentaux assistent au sacre très médiatisé de Sélassié, qui est perçu par une communauté d'agriculteurs éthiopianistes de Sligoville (Jamaïque), le Pinacle, dirigé par Leonard Percival Howell (véritable fondateur du mouvement Rastafari), comme étant l'accomplissement de la prophétie attribuée à Garvey.

En effet, le « Roi des Rois, Seigneur des Seigneurs » (1° Timothée 6:15) de la Bible ressemble beaucoup aux titres traditionnels millénaires de Sa Majesté Impériale Hailé Sélassié Ier : « Empereur d'Éthiopie, Roi des Rois, Seigneur des Seigneurs, Lion Conquérant de la Tribu de Juda, élu de Dieu, Lumière de l'Univers ». Puisant à la fois dans le marxisme, le christianisme, la culture africaine et plus tard l'hindouisme, Howell considère Sélassié (ou « Jah », de Jéhovah) comme le messie et propose dès lors une interprétation afrocentriste de la Bible.

Cultivant le chanvre, considéré comme un sacrement (fumé dans les chalices) et le diffusant dans l'île, il est arrêté pour sédition en 1933, puis il est interné à l'asile à plusieurs reprises, alors que le Pinacle est détruit maintes fois par la police. Différents mouvements éthiopianistes de libération, comme le mouvement Bobo de Prince Emmanuel, se développent parallèlement en Jamaïque. Ils prennent pourtant peu à peu un nom générique, Rastafari, et visent, en partie, à restituer à l'homme noir le rôle important qu'il a joué dans la civilisation, à commencer par la Bible, où les ancêtres Juifs de Sélassié seraient naturellement, comme lui, Noirs : Moïse, Jésus, etc.

Progressivement, et selon le vœu de Jésus et des Naziréens (Nombres 6-5), beaucoup de Rastafariens ne se coupent ni la barbe ni les cheveux, (lien) une coiffure souvent comparée à la crinière du Lion de Juda sacré. Des « locks » (nœuds, boucles) ou « dread (épouvante)locks » se forment ensuite naturellement dans leurs cheveux crépus.

Il y a aussi une autre explication,pour les Rastas, c'est aussi le lien ombilical avec le continent Mama Africa (Selon Donald Manning des Abyssinians).Des travaux historiques ont révélés que de nombreux ethnies africaines avaient l'habitude d'avoir des Dreads locks,notamment en temps difficiles et ce depuis le moyen âge.Il ne s'agit pas seulement des ethnies chamite et couchitique qui peuplent l'Ethiopie et la Corne de l'Afrique,(Ahmarique,Oromo, Afars,Somalis,Tigré, Ourag,Dahlak etc..),mais aussi d'autres ethnies africaines,comme les Shanti du Ghana,les Peuls de l'Afrique de l'Ouest,sans oublier les Wolofs du Sénégal et les Toubous du Delta du Niger,les Tutsi de l'Urundi et des régions du Grand Lacs et j'en passe.L'Amour pour l'Afrique passe par le look et l'apparence,la cuisine,l'art,la façon de voir le monde (Natty dreads loocks).L'Ethiopie et plus généralement les Etats aux alentours Somalie, Djibouti,Erythrée,la vallée du Nil soudanais,jusqu'au Lac Turkana au nord du Kenya,bref la patrie du peuple sémito-couchitique sont l'objet d'une adoration sans faille par le mouvement Rastas et sont considérés comme le berceau de l'Humanité plus connu sous le sobriquet de Zion.Impressionné, Bob dédiera spécialement à ces États qu'il appelait little chamite en caressant comme Marcus Garvey que l'union de l'Afrique commencerait par la réintégration de ces Etats little chamite à la maison mère qui a 3 mille ans d'existence dont deux mille en tant qu'Etat constitué (Zion Train de Bob Marley).Depuis,on attend toujours le train Zion qui va tirer la locomotive AFRICA,qui est lourd à tirer quand même,surtout dans un contexte de mondialisation,néanmoins,un évènement non négligeable qui concrétise la prophétie de l'honorable Marcus Garvey se produit en 1963.Il s'agit de la première vague d'indépendance des Etats peuples africains qui décident de former une première organisation panafricain plus connu sous le sigle de l'OUA.Le choix d’Addis-Abeba confirme de fait la place accordé à l'Afrique de l'Est dans la paternité de l'homme afriain. Revenons aux dreads locks et au peuplade de la corne de l’Afrique et notamment à ces Etats jadis partie intégrante de l'Abyssinie jusqu'au 16 ème siècle,qui ont choisi d'épouser l'Islam,et ensuite se sont soulévés contre le Royaume Abyssin au 16 ème siècle.Comment expliquer la présence des muslims en Abyssinie?Parce que les campagnons du prophète Mohamed tel que son cousin Gaffar et pas mal d’apôtres de l'islam pourchassés ,ont traversés la Mer Rouge et trouvé refuge en Abyssinie au 6ème siècle.Ils se sont métissés avec les familles aristocrates de Adal,de Dahlak,de Hadya, Fatagar et qui jusqu’à là servait le Négus.Quel est le musulman qui ignore la fameuse phrase du prophète caractérisant la gratitude du prophète Mohamed Baraka allah bi Habash qui veut dire que dieu bénisse l'Ethiopie? .C'est pour ça que l'Ethiopie est aussi à moitié musulmane et que ces Etats fondés par l'ancienne aristocratie musulmane de l'Abyssinie le sont aussi ,mais à majorité.Voilà pourquoi l'Ethiopie est aussi pour les Rastas muslims, un pays sacré.Autre versant de l'universalité,comme tout historien éthiopaniste qui se respecte, Bob Marley n'ignorait pas que l'Empereur Négus, Iyassou V d'Ethiopie avait dit en plein première guerre mondiale et publiquement lors d'une réunion au palais impérial: Si je ne convertis pas l'Ethiopie dans la voie de l'Islam,je ne m’appelle pas Iyassou. Sachant qu'il avait vécu à Harar,ville de naissance de sa majesté Hailé Sélassié qui lui succèdera en 1930.Eh oui,pour ce qui l'ignorait,le Jah est né dans cette ville sacré,classée patrimoine mondial par l'UNESCO.Selon l'historien Berhanou Abebe qui a mené un certains nombre de travaux sur le coup d'Etat du 26 septembre 1916, lors de son règne, Iyasou V avait transféré la capitale du royaume et vécu à Harar,quatrième ville sainte de l'Islam,après la Mècque, Médine,et Jérusalem.Certains le soupçonnaient même de s'être convertis à l'islam,surtout quand il avait invité le pacha turque de l'Empire Ottoman. En tout cas ,cette phrase a valu au Négus d'Ethiopie,la déposition.Et ça s'est fait avec l'accord des trois pivots qui constituent le pouvoir de l'Ethiopie.L'aristocratie chrétienne du Chowa,l'aristocratie musulmane des royaumes inféodés à l'Ethiopie depuis le premier siècle de notre ère,et enfin l'armée,c'était juste un récapitulatif pour les initiés. Après avoir tué le Négus Galawedos,L'Ethiopie se résigne à se séparer de certains territoires aux mains des aristocrates musulmanes rebelles contre le Négus.Et c'est comme ça que se dessine les contours des futurs Etats de Somalie, Djibouti,et enfin LE DERNIER MORCEAUX DE L'Empire,en occurrence,l’Érythrée indépendant de l'Ethiopie en 1991.Ces pays ont connu dans l'histoire,tour à tour, l'influence arabe et Ottoman avant de tomber sous les griffes de Babylone et de sa colonisation au 19 ème siècle alors que la patrie mère a su résister à la même époque(voir la Bataille d'Adoua). Plus tard l'archéologie se chargera de prouver que ce n'est pas n'importe quel pays,la découverte des fossiles de Lucie l'atteste bel et bien,sous les yeux ébahis des chercheurs du monde entier.La prophétie de Marcus Garvey était loin d'être un délire.C'est aussi la seule région d'Afrique noire où on peut trouver les populations les plus métisées du continent et même plus que l'Afrique du Nord pourtant plus proche de l'hémisphère Nord et du proche Orient (les traits fins,populations pas négroïdes du tout avec la peau relativement claire par rapport aux autres africains).Et ceci date depuis Aksoum,l'apogée de la civilisation éthiopienne.Ces populations viennent de différentes vagues de mélange de race,arabes,turcs,juifs.Géographiquement à l'époque,l'Ethiopie était le carrefour où se croisait la Mer Rouge, l'Océan Indien et le Nil.C'était un vieux comptoire d'échange,et le métissage vient de là. Les plus énigmatiques sont les juifs noirs plus connus sous le nom de Falashas ,qui sont des descendants de la douzième tribu d'Israel (Twelve tribut of israel) , du Roi Solomon et de la Reine de Saba comme sa Majesté Impérial Hailé Sélassié l'était aussi.En revanche ce métissage est beaucoup plus vieux que les autres,environ -950 avant notre ère. Et ces ethnies Est africaine avaient l'habitude de se laisser pousser les cheveux.Les prêtres coptent en raffolaient aussi,puisque l'Ethiopie est connu aussi dans le monde entier comme étant l'un des tous premiers Etats chrétiens au monde.A titre d'exemple,l'Abyssinie a été chrétien au moins un demie siècle avant la France,et ce pays existe depuis 3 mille ans alors que la France n'a que 2 mille ans d'existence.Les seuls interlocuteurs européens que les souverains éthiopiens abordaient réligion avec eux,à cette époque c'étaient les italiens,les arméniens,les grecs,et à l'époque moderne les portugais qui les ont sauvé de la conquête musulmane au 16ème siècle.C'est là qu'on constate vraiment une jonction entre le culturel et le rélgieux,puisque cette coiffure concernait aussi bien la société éthiopienne que l'Eglise. En tout cas,ce signe de reconnaissance deviendra une mode internationale à partir de 1976. Proches de la terre, généralement les Rastas ne boivent pas d'alcool, le vin étant proscrit (Nombres 6-3), ne touchent pas aux morts (beaucoup de Rastas ne font même jamais allusion à la mort, mais au contraire « chantent la vie »), sauf ceux de leur proche famille (Lévitique 21-1), et le corps humain est considéré comme l'église (Corinthiens 3-16, 17), rejetant ainsi le principe même des temples ou des églises.

Désireux de se maintenir en bonne santé, ils suivent en principe un régime spécial qu'ils appellent « I-tal » (vital) (Genèse 1:29 et 9:4), qui se compose de riz, de fruits, de racines, de graines et de légumes. Ce régime exclut toute nourriture non biologique.

Quant au nom « Rasta », il provient de celui, divin, de Sélassié : le Ras (tête, correspond étymologiquement et protocolairement à son titre de duc) Tafari (son prénom). Leurs couleurs sont celles de l'Éthiopie impériale (rouge, or et vert, couleurs de l'Afrique frappées du Lion de Juda).

Dès lors, les Rastas, incompris, blasphématoires, fumeurs de chanvre (la ganja, « l’herbe de la sagesse » qui aurait poussé sur la tombe de Salomon) deviennent des parias maltraités. En 1954, le Pinacle est rasé, et ils s'installent à Kingston, à Back-o-Wall. Le nom de ce ghetto provient de sa situation géographique : il est attenant au mur d'un cimetière, et nombre de Jamaïcains craignent de s'y installer par peur des « duppy » (fantômes).

Hailé Sélassié

Suite à la prophétie annonçant le couronnement d'un roi en Afrique, l'avènement au pouvoir du monarque Hailé Sélassié, sous le titre biblique de « Roi des rois, Seigneur des seigneurs, Lion conquérant de la tribu de Juda, Lumière du Monde » est apparu pour les Rastas comme la révélation d'un envoyé de Jah, qui les mènerait à la libération de leurs souffrances. Ainsi, il est communément affirmé qu'Hailé Sélassié, à l'image de Jésus, est Jah incarné, Homme et Dieu.

Cette croyance est très importante dans la philosophie rasta, bien que souvent difficilement acceptée, y compris parmi les gens proches du mouvement. Ainsi l'artiste-producteur Yabby You, bien que très mystique, a-t-il toujours refusé cette divinité. La légende raconte qu'il tire son surnom de Jesus Dreaddu fait qu'il demandait aux chanteurs travaillant pour lui de mentionner Jésus au lieu de Selassié dans leur paroles…

Hailé Sélassié lui-même n'a jamais reconnu le culte rasta envers sa personne, bien qu'il ait montré sa reconnaissance envers les Rasta en effectuant des donations de terre en Éthiopie, puis en effectuant un voyage mémorable en Jamaïque en 1966. Cette terre se nomme Shashamane : Hailé Sélassié offre cette terre dans les années 50 à tous les membres de la diaspora noire qui désireront rentrer en Afrique par le biais de l'Ethiopian World Federation (EWF) dont il est le fondateur. Ce fut un acte pour remercier les Noirs américains et caribéens présents lors de son couronnement à Addis-Abeba et qui essayèrent de sensibiliser l'opinion au sort de l’Éthiopie après l'invasion des troupes italiennes dans le pays. Ce terrain serait ainsi devenu pour certains Rastas le symbole du rapatriement en Afrique.

Ainsi, aux dignitaires rastas rencontrés lors de sa visite en Jamaïque, répondant au désir de ceux-ci de retourner en Afrique, a-t-il fait la proposition suivante : « Ne rentrez en Afrique que lorsque vous aurez libéré tous les Jamaïcains oppressés dans leur pays. »

Enfin, la vie et la mort d'Hailé Sélassié possèdent une dimension symbolique forte, en particulier dans sa mort et les péripéties qui ont suivi. Pour les rastas, Hailé Sélassié n'a pas disparu (Jah Live de Bob Marley). Voir sa page pour plus de détails sur la mort de Sélassié et ses différentes sépultures.

Hailé Sélassié Ier, le1er octobre 1963 àWashington.

Visite d'Hailé Sélassié

Hailé Sélassié fait une visite officielle en Jamaïque en avril 1966.

À son arrivée, des milliers de Rastas lui réservent, à sa surprise, un impressionnant accueil. Le mouvement prendra par la suite encore plus d'ampleur, bien que Sélassié, bienveillant avec les Rastas, ne prétende lui-même jamais être le dieu vivant.

Cette visite a eu une forte répercussion sur l'importance et la popularité du mouvement Rasta. En effet, les autorités n'ont pas été en mesure de sécuriser la foule lors de l'arrivée de l'avion officiel sur le sol jamaïcain. Celle-ci était tellement importante et excitée à l'idée de voir enfin le Roi des Rois, qu'il a fallu chercher un médiateur pour la canaliser. Celui-ci sera incarné par Mortimer Planno, très connu à l'époque pour ses enseignements Rasta, qui toucheront beaucoup Bob Marley entre autres. Ainsi, Mortimer Planno sera dorénavant présent à chaque sortie publique d'Hailé Sélassié durant ce voyage.

Il va sans dire qu'une telle chose n'était absolument pas prévue par le protocole, et a consisté en une manifestation importante de la présence des Rastas.

D'autre part, cette visite a été pour beaucoup de Jamaïcains l'occasion de se confronter aux différentes croyances véhiculées par le mouvement, et de s'en faire sa propre idée. Ainsi, lors de cette visite, Rita Marley, en observant la main d'Hailé Sélassié, est persuadée d'y avoir vu les stigmates du Christ. Bob Marley devint rasta cette même année 1966. De retour en Éthiopie Hailé Sélassié Ier s'adresse à ses confidents en ces termes : « Il y a un gros problème en Jamaïque… » En effet le roi d'Éthiopie n'a jamais reconnu le culte rasta envers sa personne. Ce qui est interprété par de nombreux Rastas (et avec cet humour qui leur est propre) comme la manifestation d'une dignité toute divine. À l'occasion de ce voyage Sélassié s'assit autour d'une table avec trente-deux Rastas représentant chacun une communauté. La discussion est centrée sur le thème du retour en Afrique. Sélassié leur offrira à cette occasion une terre éthiopienne, shashamany, jusqu'alors réservé aux Falashas (juifs éthiopiens). Mais seuls quelques Rastas (principalement de la communauté des Twelwes Tribes Of Israel) reviendront aux pays de leurs ancêtres.

Propagation du mouvement après la fin des années 1960

Back-o-Wall est rasé le 12 juillet 1966 avec violence. De plus en plus de musiciens de rocksteady puis de reggae, jusque-là généralement proches de la soul américaine et des églises, transmettent le message de rébellion rasta avec leurs chansons.

Le style des trois tambours nyahbinghi joué lors des cérémonies rastas (grounations) se répand (Bob Marley en tirera une chanson, Selassie Is The Chapel). À partir de 1970, un courant rasta majoritaire traverse le reggae. Bob Marley fait découvrir au monde cette culture qui met en valeur l'histoire d'Afrique, méconnue malgré son extraordinaire richesse. Les Rastas commencent alors à obtenir le respect dans leur pays malgré une répression utilisant la prohibition de la détention de chanvre, punie de bagne malgré une pratique répandue dans toute la population de l'île.

D'autre part, l'industrie musicale s'ouvre enfin au message rasta dans la production de chansons Conscious aux paroles ouvertes au message des Rastas. Ainsi, jusqu'alors méprisé par les producteurs et distributeurs de l'île, le message rasta commence, après qu'un certain nombre de Rastas, dont certains expulsés de Back-o-Wall se sont installés dans les ghettos de Kingston, comme Trenchtown, et après la visite de Hailé Sélassié, à se faire sentir auprès de la population déshéritée de l'île.

Alors qu'auparavant, les producteurs, à l'instar de Duke Reid, les refusaient catégoriquement, certains, comme Clement Seymour Dodd, dit Coxsone, ouvrent leur production aux compositions comportant un message spirituel et engagé, contrairement aux chansons d'amour qui prévalaient durant l'époque du rocksteady. Son studio, Studio One se met alors à produire des groupes et artistes aux paroles inspirées du message rasta, comme The GladiatorsThe Abyssinians, ou encore Dennis Brown et bien d'autres encore. Le fait que Coxsone ait été un des seuls à tolérer la consommation de chanvre dans son studio n'est certainement pas étranger à la présence à Studio One de ces groupes initiateurs du reggae roots.

Évolutions récente

Si les Rastas perdent de l'influence chez les jeunes Jamaïcains après la disparition de Marley en 1981, ils restent très présents et font un retour massif, unanime, dans le reggae à partir de 1994 avec Garnett SilkBuju BantonTony RebelMutabarukaSizzla, etc. De nombreuses et différentes tendances rasta cohabitent en Jamaïque et sont parfois contradictoires. Les Bobo Ashanti, les Emmanuelites, les Ites, notamment, ainsi que des courants chrétiens plus traditionnels.

Les positions des individus se réclamant rastas vont du racisme le plus primaire issu de la lutte contre l'esclavage et le colonialisme, ou d'un ethnocentrisme noiriste militant, garveyiste à outrance, parfois teinté de racisme, jusqu'à une philosophie universaliste profonde, où la recherche de sa propre identité, de son acceptation, de la tolérance et de la nature humaine rejoint les philosophies et ascèses orientales.

L'organisation des Douze Tribus d'Israël tente de fédérer les Rastafari, mais sans réel succès. En 1997, un parti d'obédience rasta cherche même à se présenter aux élections.

Pacifiques mais fiers, affichant généralement une certaine arrogance, les Rastas dénoncent la société païenne (les personnes sans conscience de l'aspect spirituel de la vie et de la nature en général), Babylone, et répandent leur culture dans le monde entier.

La foi rasta permet avant tout à beaucoup de Jamaïcains pauvres de retrouver une dignité et un sens à leur vie difficile, en restant détachés de l'identité coloniale et ancrés dans leurs racines africaines. L'idée universelle de base étant d’« être soi-même » et de « se connaître ».

La culture et les préceptes rasta tendent à se cristalliser en une nouvelle religion organisée, qui serait ainsi la plus importante née au vingtième siècle. Pour de nombreux Rastas, cette tendance est une dérive.

Croyances et culture rasta

La culture rasta est un tout formé par l'agrégation d'un certain nombre de croyances, de coutumes et de traditions. Il est ainsi vain de proposer une caractérisation exhaustive et universelle de la culture rasta. Celle-ci est au contraire basée sur la différence et se revendique comme une unité dans la diversité.

Un Rasta avec des dreadlocks

Cependant, il existe des points de repères caractérisant les croyances rasta, principalement le port des dreadlocks, la consommation de ganja, et les habitudes alimentaires, bien que ces caractéristiques ne soient pas adoptées par tous. Contrairement aux idées reçues, le Reggae n'est pas en soi une marque caractéristique des croyances rasta, mais bien un vecteur servant le message, selon le concept ancestral très courant dans ces cultures : la transmission orale. Le genre musical le plus proche des Rastas est plutôt le Nyabinghi. Enfin, une grande partie de la culture rasta est directement inspirée de la Bible, comme le concept de Babylone.

L'influence biblique

Les Rastas respectent la version de la Bible acceptée par les anglicans (King James Bible), mais remettent en question certains passages, considérant que celle-ci a été réécrite à l'avantage des blancs. Ils utilisent donc la Holy Piby, version de la Bible réécrite au début du XXe siècle par Robert Aathlyi Rogers, dont le but est de prouver que le Christ ainsi que l'ensemble des enfants d’Israël sont noirs.

Les fondements de la culture rasta se trouvent dans la Bible. En effet, rasta est une spiritualité revendiquant son attache aux fondements de la Bible, Ancien et Nouveau Testaments. Les Rastas se reconnaissent dans la Bible et s'en inspirent constamment. Ainsi, la coutume veut que la première occupation d'un Rasta au lever soit la lecture d'un chapitre de la Bible, selon l'adage : « A chapter a day keeps the devil away », soit : un chapitre par jour tient le diable éloigné.

Certains passages de la Bible sont très importants dans les croyances rasta. Ainsi, le deuxième exode à Babylone, et la première destruction du temple de Jérusalem est pour les Rastas l'incarnation de leur exil d'Afrique, esclaves des Babyloniens modernes que furent les colons britanniques. Ainsi s'explique le concept de Babylone, qui est la métaphore de l'exploitation des Juifs par les Babyloniens. Puis, par extension, le concept va s'étendre à tous les aspects qu'ils rejettent dans la société importée par les colons, comme le matérialisme, l'argent, le capitalisme, la police… Ici aussi, les limites du concept sont assez floues et peuvent varier d'un Rasta à un autre.

Toujours en s'inspirant de la Bible (Jérémie 51), les Rastas pensent souvent que la civilisation occidentale a perdu les valeurs fondamentales (la nature, le respect, l'amour de l'autre…) au profit d'une société basée sur l'argent, la réussite personnelle et de plus en plus éloignée de la nature. Ainsi, de la même façon que Dieu avait détruit la cité de Babylone qui avait péché par excès d'orgueil, les Rastas prophétisent la chute du système (« shitstem ») de Babylone.

Les textes de la Bible sont le fondement des croyances rasta, comme celui de Rivers of Babylonpsaume 137.

Cependant ils pensent que la Bible ne représente que la moitié de leur histoire : « Half the story has never been told3 ». L'autre moitié résiderait dans le cœur de chacun.

Le vœu de Nazarite, et le port des dreadlocks

Un très bon exemple de l'influence Biblique est le vœu de Nazarite. Les Rasta, pour expliquer leur mode de vie, se réfèrent souvent au vœu de Nazarite, comme présenté dans la Bible (Nombres 6:1-21). Ce vœu, à caractère temporaire, sanctifie la personne le suivant pour une certaine période durant laquelle cette personne devra suivre certaines règles de vie. Ces règles sont pour la plupart celles auxquelles se réfèrent les Rasta dans leur mode de vie4. Elles sont, pour les plus caractéristiques :

  • ne pas se couper, ni se coiffer les cheveux, ce qui entraîne l'apparition de dreadlocks ;
  • ne pas consommer de viande (végétarisme) ;
  • ne pas consommer de produit de la vigne.

Enfin, ce vœu est censé revêtir un caractère temporaire, et le texte des Nombres précise ensuite quand et comment le vœu doit s'achever. En particulier, un Nazarite ne devra pas croiser un homme mort, sous peine de devoir rompre son vœu. On retrouve cette idée dans un certain nombre de chansons, illustrée par cette phrase : « rasta don't go to no funeral », soit « le Rasta n’assiste à aucune funéraille ». D'une manière générale, la mort constitue un tabou pour les Rastas, et ils n'abordent ce thème que d'une façon très spirituelle et assez difficile à appréhender pour le non-initié.

L'application stricte de ce vœu au mode de vie rasta n'est pas sans porter à discussion. Avant tout, ce texte et les modalités d'applications du vœu de Nazarite, comme pour beaucoup de textes de l'Ancien Testament, pose la question du décalage temporel et culturel. En effet il n'y a qu'à consulter les démarches à effectuer pour rompre le vœu pour comprendre qu'il ne saurait s'appliquer identiquement de nos jours. Ensuite, ce vœu est bien censé être temporaire (sept ans), alors que le mode de vie rasta lui devrait pouvoir se pratiquer toute sa vie durant.

Ainsi, un autre point caractéristique des Nazarites est le port des dreads, port qui est source de beaucoup de polémiques.Le débat de savoir si les dreads sont nécessaires à un Rasta est encore important de nos jours. Ainsi, certains Rastas pensent qu'un Rasta sans dreads n'en est pas un, d'autres, comme les membres des Twelve Tribes of Israël ou les Morgan Heritage (notamment avec le titreDon't haffi dread to be rasta) pensent le contraire. Enfin, il faut rappeler que le port des dreads est une mode qui s'est instaurée dans les ghettos de Kingston, par une génération de Rastas apparue après la destruction du Pinacle. Le port des dreads n'était pas initialement la marque des adeptes de rasta, qui étaient alors les barbus car ils se laissaient pousser la barbe. Ainsi la réponse à la nécessité du port desdreads doit être trouvée par chacun ; mais de nombreux Rastas pensent que cette coiffure ne codifie plus l'appartenance à leur mouvement.

Le régime Ital

Les Rastafaris suivent en général un régime appelé Ital, et dont la norme est végétarienne , ou végétalienne/végane , afin de ne pas faire du corps un « cimetière » ; ils évitent aussi d'absorber de la nourriture qui a été artificiellement préservée, aromatisée ou altérée chimiquement. Le refus de viande (voire de laitage) dans le rastafarisme se réfère aux écrits bibliques :

«  וַיֹּאמֶר אֱלֹהִים, הִנֵּה נָתַתִּי לָכֶם אֶת-כָּל-עֵשֶׂב זֹרֵעַ זֶרַע אֲשֶׁר עַל-פְּנֵי כָל-הָאָרֶץ, וְאֶת-כָּל-הָעֵץ אֲשֶׁר-בּוֹ פְרִי-עֵץ, זֹרֵעַ זָרַע: לָכֶם יִהְיֶה, לְאָכְלָה »

« Dieu ajouta : « Or, je vous accorde tout herbage portant graine, sur toute la face de la terre, et tout arbre portant des fruits qui deviendront arbres par le développement du germe. Ils serviront à votre nourriture. » »

— La Genèse 1:29 .

« וּלְכָל-חַיַּת הָאָרֶץ וּלְכָל-עוֹף הַשָּׁמַיִם וּלְכֹל רוֹמֵשׂ עַל-הָאָרֶץ, אֲשֶׁר-בּוֹ נֶפֶשׁ חַיָּה, אֶת-כָּל-יֶרֶק עֵשֶׂב, לְאָכְלָה; וַיְהִי-כֵן »

« « Et aux animaux sauvages, à tous les oiseaux du ciel, à tout ce qui se meut sur la terre et possède un principe de vie, j'assigne toute verdure végétale pour nourriture. » Et il en fut ainsi. »

— La Genèse 1:30 .

Concepts et pensées

Il n'existe aucune doctrine rasta écrite, ni même de synthèse générale. Les concepts de la spiritualité rasta sont plutôt variés et de tradition orale. Le Kebra Negast qui retrace l'histoire de la dynastie salomonide éthiopienne, jusqu'au Négus (Hailé Selassié), est un ouvrage très considéré par les éthiopiens amhara, et de référence pour les Rasta, qui se considèrent éthiopiens. Un grand nombre des concepts de la philosophie rasta (paix et amour) ont directement inspiré les artistes reggae dans les textes de leurs chansons. On peut proposer quelques exemples très importants.

Le vocabulaire rasta

Le mouvement rasta est un mouvement de rébellion et de libération des consciences. Ainsi, le vocabulaire et le parler font intimement partie des champs de bataille du mouvement. C'est ainsi que les Rasta ont développé un nombre important de jeux de mots plus ou moins évidents qui sont autant de façons de marquer et de frapper les esprits sur les concepts qu'ils soutiennent. Ceci tend à créer un patois propre à la culture rasta, permettant aux différents initiés de se reconnaître et de communiquer entre eux. On peut en proposer une liste non exhaustive:

I and I, ou l'unité dans la diversit

L'usage du pronom I et surtout du pronom I and I pour désigner le locuteur est une habitude extrêmement répandue parmi les Rastas. En effet, ceux-ci considèrent chaque personne comme étant l'élément d'un tout. Ainsi, dans la tradition, la moitié de la Bible n'a pas été écrite, et réside dans le cœur de l'Homme. De cette manière, si un Rasta écoute son cœur, quoi qu'il connaisse de la Bible écrite, il saura reconnaître et écouter le message divin.

Les deux I représentent ainsi le soi commun pour le premier, et, pour le second, le soi divin, en connexion avec Jah. Beaucoup d'autres expressions rasta font ainsi référence à ce concept, comme « each and everyone », et le fameux « stick a bush », qui a inspiré un titre homonyme des Gladiators, littéralement : every hoe has its stick in the bush, soit chaque feuille a sa place sur le buisson, chaque feuille a sa diversité, mais est membre du même arbre, dans lequel coule la même sève.

Ce concept est fondamental pour expliquer l'unité rasta malgré les différentes croyances et idées.

Isms, Skisms

Bien que corollaire du concept précédent, il paraît important d'éclaircir cette notion tant elle est importante et parce qu'elle justifie la négation de l'emploi du terme rastafarisme, pourtant correct en langue française.

De la même manière que les Rastas considèrent l'unité à travers la diversité, ils rejettent tout le vocabulaire en -isme, comme capitalisme, communisme, christianisme, etc. En effet, ces mots sont vus comme la manière qu'a Babylone de regrouper les gens et d'établir des barrières entre eux, rendant toute communication vaine, et entraînant la méconnaissance et l'intolérance. « We don't want your Ism-Skisms » signifiant que l'on refuse les catégorisations, qui sont sources de schismes entre individus.

Autres mots du vocabulaire rasta

Les Rastas vont ainsi inventer un grand nombre de mots qui reflètent leur façon de voir le monde :

  • Inity au lieu de Unity, le pronom « you » marquant l'exclusion. Mais aussi « I » comme « high », élevé, subtil : « Car le I est droit, et le U est tordu » (Barry Chevannes).
  • Overstand au lieu d’Understand, « understand » signifiant littéralement « se tenir en dessous » et donc « se soumettre ».
  • Shitstem au lieu de System
  • Politricks pour Politic
  • Iration pour création

Voir aussi patois rasta.

Retour en Afrique - « Repatriation »

Pour les Rastas, leurs racines sont en Afrique, dont ils ont été arrachés pour être mis en esclavage dans la Babylone moderne. Ainsi, l'accomplissement des Écritures implique le retour à la terre promise, qui est pour eux l’Éthiopie.

Cette référence à l’Éthiopie comme terre promise et non d'Israël s'explique par plusieurs références, bibliques comme traditionnelles. Tout d'abord, les Rastas se souviennent de la Reine de Saba, Makheda, reine éthiopienne ayant visité le roi Salomon, dont elle aurait eu un fils, Menelik, selon la tradition. De même, l'Arche de l'Alliance, contenant les tables de la Loi et le bâton d'Aaron, dont la Bible perd la trace après Salomon, se trouverait aujourd'hui dans une chapelle de l'église orthodoxe Éthiopienne, apportée directement par Ménélik Ier. Salomon a confié l'arche d'alliance à son fils aîné, selon la tradition hébraïque, pour qu'il la préserve des convoitises. Menelik est reparti de Jerusalem, accompagnés de plusieurs prêtres de haut rang, dont les Falashas, Juifs noirs d’Éthiopie sont les descendants.

Enfin, la prophétie annonçant le couronnement d'un roi en Afrique, accomplie par l'avènement au pouvoir de Hailé Sélassié, acheva de confirmer l’Éthiopie comme la terre promise, Zion, le Sion (prononcé Zayan en anglais) chanté par les psaumes.

Il faut également noter que la version anglaise de la Bible utilise le terme « Æthiopia » pour désigner ce qui est aujourd'hui le continent africain et non le mot Afrique qui désignait la province romaine d'Afrique en latin. L'origine du mot « Ethiopia » n'est pas connue avec certitude. Selon les sources, elle pourrait venir du grec ancien Aithiops (Αἰθίοψ), signifiant « au visage brûlé », ou bien être dérivé de Ityopp'is un fils de Koush inconnu de la Bible, qui selon la légende fonda la ville d'Axoum. Voir l'article Éthiopie pour plus de détails.

Rastas et hippies

Le mouvement rasta est souvent vu comme une variante locale de la grande vague hippie qui eut lieu dans le monde occidental au cours desannées 1970. Le message rasta se retrouve alors vu comme une manifestation d'amour et de paix universelle, comme prôné par les hippies.

Bien que fondamentalement un message de paix et d'amour, le message rasta ne peut absolument pas se résumer à eux seuls. En effet, le mouvement rasta est avant tout un mouvement d'émancipation des consciences, et, surtout de dénonciation des dérives d'un système. De même que le reggae est une musique de rebelle, comme chanté par Bob Marley, le message rasta est avant tout un message de rupture et de rébellion spirituelle.

Si cette rébellion spirituelle est souvent assimilée à une forme d'action pacifique à l'image des mouvements de Gandhi ou de Martin Luther King, ce n'est pas vrai en général. Peter Tosh, souvent qualifié du Malcom X rasta, ne constatait-il pas que tout le monde veut la paix alors que personne ne désire que justice soit faite ? (« Everyone is crying out for peace, none is crying out for justice » - Equal Rights, 1977).

Enfin, les Rastas ont un fort attachement aux textes sacrés, à la méditation religieuse et recherchent en permanence à se rapprocher du lien ancestral qui les unit à l'Afrique et à leurs origines. En particulier, la considération des femmes et des homosexuels est abordée sous un angle respectivement phallocrate et homophobe.

Il ne s'agit pas non plus de voir dans les Rastas de dangereux rebelles prêts à prendre les armes pour détruire la société moderne en vertu de valeurs obscurantistes, car ce n'est absolument pas le cas. Les Rastas sont en majorité de paisibles personnes. Simplement, et la musique le montre bien, le message rasta est plus proche d'un message de paix universel que d'un message de résistance, comme le reggae est plus proche du punk que du rock progressif

Ouverture de la culture rasta au reste du monde

Initialement confiné au sein des communautés rasta, le message s'est petit à petit répandu dans le monde. La première étape déterminante a été l'ouverture aux jeunes des ghettos de Jamaïcains, formés par l'exode rural, et remplis de jeunes essayant d'échapper à la délinquance, ne pas devenir des rude boys. La musique étant, à cette époque, très importante dans la culture populaire, le message s'est ensuite naturellement adapté aux compositions de l'époque. On est ainsi progressivement passé du rock steady, aux paroles axées sur les relations amoureuses puis à une musique plus spirituelle, le roots reggae. On constate très bien ce changement avec des artistes comme Ken BootheBob Marley ou encore Max Romeo.

Enfin, l'avènement du reggae comme musique populaire internationalement a permis l'expansion du message dans le monde entier séduisant des gens de tous les continents. Ceci n'est pas sans poser des questions, en particulier sur la pertinence du message reçu, et sur son adaptation aux autres populations. En effet, les racines africaines d'un Rasta noir sont peut-être plus évidentes que celles d'un européen blanc… De plus, une critique souvent formulée à l'encontre des jeunes gens européens blancs portant les dreadlocks est la dilution du message, celui-ci se teintant d'une couleur hippie plutôt éloigné du message d'origine. Ainsi, la question de la possibilité de s'affirmer rasta lorsque l'on est blanc et européen est toujours ouverte, tout individu ayant la possibilité de ressentir un besoin inconscient de revenir à un mode de vie et de pensée plus authentiques. Rasta ne se borne pas à des limites ethniques, le mouvement se base sur une « livity », manière de vivre et de se comporter qui remonte à la création de toute chose dont celle de l'Homme. La pensée, la spiritualité rasta se veut universelle.

Ainsi, il serait erroné de considérer que la philosophie rasta n'est pas reconnue en dehors de la Jamaique, et il est tout à fait possible de s'en inspirer de manière plus ou moins importante. Par exemple Max Cavalera, ancien chanteur du groupe de metal Sepultura et actuel chanteur de Soulfly s'inspire largement de la philosophie rasta dans ses paroles (I and I, Tribe, etc.) alors qu'il est blanc et qu'il pratique une musique, en dépit de quelques emprunts, très éloignée du reggae.

Rastafari soufi

Il ne faut pas oublier aussi qu'il y a un autre mouvement Niassène (originaire du Sénégal) est une branche de la confrérie de la Tidjaniya et il faut reconnaître aussi que Baye Niass (Taïba Niassène, 1900 - Londres, 1975), de son vrai nom Ibrahima Niass (forme longue : Cheikh Al Islam Mawlana Ibrahima Niasse), est un soufi, gnostique et mystique est l'un des plus grands soufi au monde et les Niasséne sont plus proches des rasta. Par exemple les rastas disent être les réincarnations des anciennes tribus d'Israël et Baye Niasse aussi a démontré que la vie antérieure existe aussi : les rasta font des méditations tout comme les Niassène et la culture et la confrérie des Niassène est basée sur l'amour, la paix et le pardon, tout comme les Jamaïcains Peace And Love. Il faut donc reconnaître que les Rasta et les Niassène ont la même philosophie.

Le mouvement Baye Fall (Originaire du Sénégal) est une branche de la confrérie des mourides (l'un des nombreux courants du soufisme) fondée par le cheikh Ibrahima Fall, lui même adepte du cheikh Ahmadou Bamba. Culte qui voue un pouvoir total et une croyance absolue en Dieu et au marabout (guide spirituel/représentant de Dieu sur terre « khalifatoul lahi fil ard »).

Ce mouvement développe une croyance au soufisme qui se rapproche de la manière rastafari, le représentant de Dieu sur Terre n'est pasHailé Sélassié mais le marabout du mouvement. On n'y retrouve pas les notions d'exil comme les Jamaïcains et peu de conceptions sont similaires au mouvement rasta, cependant, le soufisme s'inspirant de l'islam et par conséquent de la religion des rois David et Salomon, on peut y voir, à cause des coutumes qui se ressemblent, une sorte de rastafarisme se disant « musulman ».

Forme de religion détachée de toute possessions matérielles, où l'on fait les choses pour Dieu et non pas pour ou en fonction des autres. Tout se partage, le don de soi est naturel, et la foi en l'humain est essentielle.

Mode de vie confondu totalement avec le mode de vie religieux, qui se rapproche du mode de vie rasta, mais avec une plus grande importance vouée au culte religieux. À la différence des musulmans, les Baye Fall n'ont pas d'obligations de prières, le travail au service du cheikh est élevé au titre de culte religieux et le cheikh qui est leur maître est désigné pour les conduire vers le Tout Puissant.

Le dreadlocks demeurent l'une des plus grandes particularités de ces religieux, plusieurs versions expliquent son origine : c'est une initiation du cheikh Ahmadou Bamba. Il avait pris l'habitude de conserver ses cheveux. Ses disciples ont décidé de perpétuer cette habitude.

Ces chevelures tirent leur origine des prétendus « saints » venus après les fondateurs du soufisme.

Les saints n'avaient pas de moyens pour se coiffer, leurs cheveux poussaient alors jusqu'à prendre la forme de dreadlocks.

À l'instar des « vrais » dreadlocks , la coiffure Baye Fall est naturelle et entretenue de façon naturelle. Ce mouvement fait de plus en plus d'adeptes en Afrique de l'ouest (MaliCôte d'IvoireSénégal, ...).

 

 

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