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sammael world

16 janvier 2015

les réalités........

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La réalité n’est pas aussi simple et évidente qu’on voudrait le penser. Certaines des choses que l’on prend au sérieux et au premier degré sont notoirement fausses. Des scientifiques et des philosophes ont fait de grands efforts pour changer nos perceptions communes de celle-ci. Les 10 exemples ci-dessous vont vous en donner la preuve.

 

1. La grande glaciation.

La grande glaciation est la théorie de l’état final vers laquelle notre univers se dirige. L’univers a une offre limitée de sources énergétiques. Selon cette théorie, quand cette énergie sera à court de ressources, l’univers va dégénérer en un état congelé. L’énergie thermique produite par le mouvement des particules, la perte de chaleur et la loi naturelle de l’univers indiquent que ces particules vont ralentir le mouvement de la terre et éventuellement l’arrêter un jour.

 

2. Le solipsisme (le repli sur soi).

Le Solipsisme  est une théorie philosophique qui affirme que la réalité est comprise comme étant totalement subjective et que rien n’existe a part la conscience d’un individu. A première vue, cela peut sembler idiot mais peut-on nier dans notre âme et conscience l’existence du monde qui nous entoure? A moins de mettre toute votre volonté, il est pratiquement impossible de vérifier quoi que ce soit à part votre propre conscience.

Vous ne me croyez pas? Pensez un instant et pensez à tous les rêves possibles que vous avez eus dans votre vie. N’est-il pas possible que tout ce qui est autour de vous ne soit rien de plus qu’un rêve incroyablement complexe? Mais nous ne pouvons douter de certaines personnes et choses car nous pouvons les entendre, les voir, les sentir et les goûter, n’est-ce pas? Oui et non. Les personnes qui consomment du LSD par exemple, peuvent avoir accès aux hallucinations les plus convaincantes mais nous ne prétendons pas que leurs visions soient «la réalité». Vos rêves simulent les sensations, après tout, ce que vous percevez c’est ce que les différentes parties de votre cerveau vous indiquent.

En conséquence, quelle est la partie de l’existence sur laquelle nous ne pouvons douter? Aucune. Pas le moment où on mange du poulet au diner avec nos doigts. Pas le moment où on ressent les touches du clavier sous nos doigts. Et chacun de nous ne peut être sûr que de ses propres pensées.

 

3. La philosophie idéaliste

 

George Berkeley, le père de l’Idéalisme, a soutenu tout qui existait en tant « qu’idée » dans l’esprit d’un individu. La théorie de Berkeley était considérée comme idiote à l’égard de ses camarades. L’histoire raconte que l’un de ses détracteurs a bousculé une pierre avec ses yeux fermés et a dit: « Voilà, je l’ai réfuté! »

L’idée étant que si la pierre n’existe réellement que dans son imagination, les pierres ne peuvent être bousculées par son regard. Certaines affirmations de Berkeley sont difficiles à comprendre, surtout à l’heure actuelle. Il a fait valoir qu’il existe un Dieu tout-puissant et omniprésent qui peut tout voir à la fois. Réaliste ou pas?

 

4. Platon et Logos.

 

Tout le monde a entendu parler de Platon. C’est le philosophe le plus célèbre au monde. Comme tous les philosophes, il avait beaucoup de choses à dire concernant la réalité. Il a fait valoir qu’au-delà de notre réalité perçue, se trouve un monde de formes « parfaites ». Tout ce que nous voyons est juste une ombre, une imitation de la façon de ce que sont vraiment les choses. Il a également fait valoir que par les études philosophiques, nous avons une chance d’avoir un aperçu de ce que sont vraiment les choses grâce à la découverte des formes parfaites de toutes les choses que nous percevons.

En plus de cette déclaration étonnante, Platon , étant moniste, a dit que tout est fait à partir d’une seule substance. Ce qui selon lui, veut dire que les diamants, l’or et les excréments de chien sont tous composés de la même matière première mais sous des formes différentes. Un fait qui a été prouvé dans une certaine mesure par les activités scientifiques menées à l’échelle atomique et moléculaire.

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5. Le présent.

Le temps est quelque chose que nous percevons naturellement, si nous arrivons à le visualiser dans le moment présent, nous arrivons généralement à le diviser en passé, présent et futur. Le présent fait valoir que le passé et le futur sont des concepts imaginaires et que seul le présent est réel.
En d’autres termes, le petit-déjeuner d’aujourd’hui et tous les mots de cet article cesseront d’exister quand vous les aurez lus, jusqu’à ce que vous lisiez de nouveau l’article . L’avenir est tout aussi imaginaire parce que le temps ne peut exister avant et après qu’il ne se soit déroulé, affirme Saint Augustin.

 

6. L’éternalisme.

 

L’éternalisme est exactement le contraire  du moment présent. Il s’agit d’une théorie philosophique qui dit que le temps a plusieurs niveaux et qu’il peut être comparé à un gâteau quatre-quarts (cependant, contrairement à l’époque, le biscuit n’est pas incontestablement à l’origine d’un débat philosophique). Chaque instant existe simultanément mais la mesure est déterminée par l’observateur. Tout dépend de l’angle sous lequel vous observez les choses.

Ainsi les dinosaures, la seconde guerre mondiale et les célébrités existent tous simultanément mais nepeuvent être observés à partir d’un emplacement spécifique. Si l’on mène ce point de vue dans la réalité, alors l’avenir est sans espoir et la volonté menant à la liberté est illusoire.

 

7. Le cerveau dans un bocal

L’expérience du « cerveau dans un bocal » est une question discutée par les penseurs et les scientifiques qui, comme la plupart des gens, croient que la compréhension qu’a l’homme de la réalité dépend uniquement de ses sentiments subjectifs.

Alors quel est le débat? Imaginez que vous êtes un cerveau dans un bocal géré par des étrangers ou des scientifiques fous. Comment le sauriez-vous? Et pouvez-vous nier la possibilité que ce soit votre réalité?

Il s’agit d’une interprétation moderne du problème de démon cartésien. Cette expérience de pensée mène à la même conclusion: nous ne pouvons affirmer l’existence réelle d’aucune chose sauf notre conscience. Si cela vous fait penser au film « The Matrix », c’est parce qu’à la base cette idée fait partie de la même histoire. Malheureusement dans la réalité nous n’avons pas de pilules rouges …

 

8. La théorie des multivers

 

Celui qui n’a pas passé les dix dernières années sur une île déserte a au moins entendu parler une fois dans sa vie des « multivers » ou des univers parallèles.. Comme beaucoup l’ont constaté, les mondes parallèles sont en théorie des mondes très semblables aux nôtres, avec peu (ou dans certains cas ont de grandes différences) de changements ou de différences. La théorie des multivers spécule qu’il pourrait exister un nombre infini de ces réalités alternatives.

Quel est le but? Dans une réalité parallèle, vous avez déjà tué les dinosaures et vous êtes enterré 2,5 mètres sous terre (parce que c’est ce qui s’est passé là-bas.) Dans une autre réalité parallèle, vous êtes peut-être un puissant dictateur. Encore dans une autre réalité parallèle , vous n’êtes peut-être pas encore né car vos parents ne se connaissent pas encore. Là au moins maintenant vous pouvez visualiser les choses…

 

9. Le réalisme fictif.

C’est la partie la plus fascinante de la théorie des multivers. Superman est réel . Oui, certains d’entre vous choisiraient probablement une autre histoire pour la commodité du raisonnement. Mais Harry Potter pourrait aussi être réel. Cette partie de la théorie fait comprendre que comme il y a un nombre infini d’univers, tout doit exister et émaner de quelque part. Ainsi l’ensemble de ce qu’on préfère et qualifie comme fiction et imaginaire peuvent rejaillir d’un autre univers d’où proviennent tous les bons éléments qui se sont mis en place pour que cela arrive.

 

10. Le phénoménisme.

Tout le monde est intéressé par ce qui se passe aux choses quand nous ne les regardons pas. Les scientifiques ont soigneusement étudié ce problème et certains d’entre eux en sont arrivés à une conclusion simple, que tout disparait. Mais pas tout à fait comme ça. Les Philosophes phénoménalistes croient que les objets n’existent qu’en tant que phénomène de conscience. Ainsi, votre ordinateur portable est seulement présent ici pendant que vous en êtes conscient et que vous croyez en son existence mais au moment ou vous vous en détournez, il cesse d’exister jusqu’à ce que vous ou quelqu’un d’autre interagisse avec lui. Rien n’existe sans perception. C’est la racine du phénoménisme.

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13 janvier 2015

la voie de l'encre......

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LA VOIE DE L’ENCRE

Konnichiwa les adeptes du pigment. Il y a quelques temps, je suis tombé, un peu par hasard, sur un documentaire particulièrement intéressant, et que je me dois de vous présenter. La Voie de l’Encre, c’est son titre, est un film de 70 minutes réalisé en 2011 par Pascal Bagot et Pamela Valente, et produit par Lardux Films. Il est accessible gratuitement sur le net, mais également disponible à la vente en DVD pour 10 euros (voir les liens en bas de page.) Et il vaut le détour. Après avoir visionné ce documentaire passionnant, je n’ai eu qu’une envie, m’entretenir avec Pascal, initiateur du projet. C’est avec une immense sympathie qu’il a bien voulu répondre à mes questions. Mais avant de lui laisser la parole, parlons un peu du docu.

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La Voie de l’Encre, nous plonge dans le monde très fermé du tatouage traditionnel japonais. Hé oui, vous allez vous y habituer, si je ne parle pas que de ça, j’avoue sans honte que je trouve la place réservée au tatouage japonais assez faible sur notre chère toile, je saisis donc chaque occasion qui m’est donnée de promouvoir cet art si mal mis en valeur sur son propre sol. Quand je parle de « tatouage japonais », j’entends tatouage pratiqué par des tatoueurs japonais, et non pas seulement « style japonais » ou « tatouage traditionnel ». Pour autant, c’est bien du traditionnel que nous allons parler aujourd’hui car Pascal nous emmène au cœur de cette pratique passionnante et ancestrale qu’est le Tebori (手彫り qui signifie littéralement « couper à la main »), le tatouage ancestral, à la main, pratiqué aujourd’hui encore, avec la même passion, le même savoir faire et la même exigence qu’il y a des siècles.

Pascal ne fait pas que regarder le tebori, il le vit. Car oui, il a décidé de s’allonger et de subir un tatouageparticulièrement long, pour mieux comprendre cet art qui le fascine. Pour notre plus grand plaisir, il nous ouvre les portes de l’une des « familles » de tatoueur les plus renommées, celle de Horitoshi 1.

La-Voie-de-l-Encre (2)

Le film nous offre donc de longues pensées du maître, un aperçu très précis de comment est pratiqué letebori, et de nombreuses informations techniques passionnantes. Il nous informe aussi beaucoup sur la vision de ces grands maîtres sur leur art et l’importance qu’ils accordent à conserver la tradition.

En outre, Pascal donne la parole à des tatoués, loin des clichés sur la mafia. Des hommes passionnés, fiers, et fidèles.

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Des hommes, mais aussi des femmes. Tatoueuse, tatouée, la précieuse parole de chaque intervenant est un véritable don. Car même si le documentaire est orienté sur le tatouage tebori, il n’en oublie pas pour autant de traiter du tatouage plus actuel, au dermographe, subissant les assauts de la mode, comme partout ailleurs, et se développant aussi, comme toujours au Japon, avec une identité propre.

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Pour ce qui est de la forte symbolique qui fait la réputation du tatouage traditionnel japonais, là encore, le film se fait limpide. A l’aide d’animations, il illustre et vulgarise parfaitement les légendes, mythologies, et autres explications sur tel ou tel motif, de sorte qu’on ne se sent jamais perdu, et toujours intéressé. Bref, en un mot comme en mille : ce documentaire est un incontournable pour tous les passionnés de tatouage, tous styles confondus, car le traditionnel japonais est un des trois piliers de cette discipline qui nous réunit ici même.

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Je ne peux que te conseiller de voir le film, puis de lire l’interview qui suit de l’auteur. Tu peux évidemment la lire de suite, mais il me semble qu’elle apporte plus après le visionnage. Rien ne t’empêche de la lire deux fois cela dit…

Tu trouveras le film ici, mais je ne peux évidemment que t’encourager à acheter le DVD.

 

Et maintenant, place à l’auteur.

Bonjour Pascal, peux-tu te présenter rapidement à nos lecteurs ?

Bonjour, j’ai 37 ans et j’habite à Paris, je suis journaliste et pour ce qui nous concerne ici, je travaille sur le tatouage japonais depuis une petite dizaine d’années.

En 2011, tu réalises La Voie de l’Encre, documentaire sur le tatouage traditionnel au Japon, dont tu es toi même adepte. Qu’est-ce qui t’a poussé vers une pratique du tatouage si spécifique ?

En tant que journaliste cette passion est liée à mon attirance pour le Japon, avec laquelle j’ai longtemps vécu avant de sauter le pas. J’ai un peu bourlingué en Asie, sac sur le dos, mais je me suis persuadé qu’il serait plus intéressant de l’aborder avec un « angle d’attaque ». L’idée étant, contrairement à mes voyages précédents, de dépasser la surface des choses et de découvrir le pays de l’intérieur. J’étais lecteur depuis plusieurs années d’un magazine sur le tatouage (Tatouage magazine), dans lequel j’ai découvert le travail d’Horitoshi I. Ce fut une vraie claque, un coup de foudre. Dans ce que je vois comme un art, j’étais fasciné par le contraste entre la radicalité des créations, qui peuvent s’étendre sur tout le corps, et l’expression de la sensibilité des Japonais à la Nature. Professionnellement je me suis aussi intéressé au sujet. J’ai commencé mes recherches et plus je travaillais dessus plus j’avais l’impression qu’il y avait de choses à explorer, découvrir, expliquer. Une passionnante aventure.

Dans le film, on ressent bien la fierté autour du tebori. Que ce soit celle de Horitoshi sensei, ou celle des tatoués. Penses-tu que ce soit cette fierté qui maintienne en vie cette tradition ?

Elle y participe sans aucun doute. Horitoshi I dans le documentaire exprime très clairement son attachement à perpétuer cette tradition du tatouage à la main, un engagement total depuis 40 ans. Sa fierté est aussi aujourd’hui dans la transmission de son savoir à la dizaine d’apprentis qui ont appris à ses côtés et diffuse brillamment la culture du tatouage japonais un peu partout dans le monde. De leur côté, je pense que les tatoués sont aussi fiers de la persévérance et de la patience nécessaires pour mener à bien ce genre de projet, long, cher et contraignant.

A part Horitoshi sensei, un autre grand nom, mais du tatouage « moderne », apparaît dans le film, je parle bien sûr de Shige. Raconte nous cette rencontre avec Yoko, son incroyable modèle.

La première fois que j’ai rencontré Yoko et Shige c’était lors d’une convention de tatouage à Tahiti, Tattoonesia (lien du blog officiel mais plus en activité depuis 2011 : http://tattoonesia.blogspot.jp/), en 2006. Je travaillais alors comme pigiste (journaliste free-lance) pour un Tatouage magazine, et j’ai été envoyé là-bas pour couvrir l’événement. Le Japon était le pays invité d’honneur et Shige son « ambassadeur ». Il est venu avec deux de ses clients, dont Yoko, avec qui nous sommes devenus ami. J’étais absolument époustouflé par son charisme, sa beauté, son tatouage fabuleux qui lui recouvrait déjà la totalité du corps. Nous avons fait une première interview durant laquelle elle dévoilait un peu, sa relation profonde au tatouage. Quelques années plus tard je lui ai proposé de participer au documentaire et elle a très spontanément accepté. Elle était tellement heureuse et fière du travail réalisé par Shige. Celui-ci aussi par ailleurs, elle était sa meilleure ambassadrice, il l’emmenait avec lui lors de ses déplacements à l’étranger dans les conventions. Elle a remporté plusieurs prix et beaucoup contribué à la reconnaissance de son travail. Je suis très fier qu’elle ait accepté de participer au film dans lequel elle parle longuement et librement, en totale cohérence avec sa démarche.

Revenons-en à l’irezumi traditionnel, et à ton tatouage en particulier. Comment s’est décidé le motif ? Est-ce une collaboration entre l’artiste et toi ?

Le motif s’est décidé très simplement. J’étais absolument fasciné par les dragons d’Horitoshi I et je voulais un tatouage grand format, dans le dos, un kamenoko- « dos de tortue ». Le dragon est de plus une figure universelle, bienveillante, ça m’allait bien. Je lui ai demandé une variation autour d’un tatouage qu’il avait réalisé sur un autre client et qui m’obsédait véritablement. Quand je suis arrivé là-bas pour notre premier rendez-vous, plusieurs personnes m’attendaient. Horitoshi I, enfoncé dans son fauteuil, en retrait, son manager, un apprenti pour la traduction, encore une autre personne. Nous avons alors défini le tatouage. J’ai demandé la connexion du dragon avec le ciel et l’eau, la réunion des deux éléments me paraissait être une bonne structure. Quant aux fleurs, j’ai choisi la feuille rouge des érables ; c’était l’automne et ça me paraissait être une bonne raison pour inscrire ce tatouage dans cette saison. Il n’y a pas eu d’esquisse préparatoire,Horitoshi I a travaillé, à l’exception de la réalisation de la tête, entièrement en free-hand. Quand tu fais 10 000 kms pour commencer un aussi long projet, il faut avoir confiance… La composition lui revient totalement. Le choix des couleurs a fait l’objet de quelques discussions mais le maître a toujours le dernier mot. Et il a raison.

Comment as-tu choisi Horitoshi I ? As-tu contacté d’autres grands noms du tebori avant lui, comme Horiyoshi III par exemple ?

Comme je te l’ai dit, le travail d’Horitoshi I a eu une très forte résonance en moi. Je n’avais encore aucun tatouage, j’attendais le bon créneau ; je regardais pourtant le travail des tatoueurs dans les magazines et en premier lieu j’ai été très impressionné par le travail de Filip Leu. Un dragon qu’il avait dessiné sur le bras d’une femme m’a beaucoup fait réfléchir. Le travail d’Horiyoshi III, d’Horimitsu de Yokohama… circulait également. Mais les dragons d’Horitoshi… C’était totalement inouï. Les images de ses tatouages me sont restées suffisamment longtemps en tête pour qu’un jour je n’ai plus à réfléchir : c’était une évidence, c’était lui.

Un tel tatouage est un investissement qu’on imagine particulièrement onéreux. De plus tu voyages au Japon à chaque séance pour le réaliser. Pourrais-tu nous donner une estimation du prix de revient global ?

Un peu plus de 15 000 euros.

Enfin, la question qui brûle les lèvres de tout le monde : où en est ton encrage aujourd’hui, plus de 3 ans après le film. Est-il terminé ?

Oui, le tatouage est terminé. Je suis allé au Japon en octobre dernier pour tatouer les yeux du dragon ainsi que le nom du tatoueur. Il aura fallu 8 ans et plus de 130 heures de travail. 2014 a donc été une année importante pour moi, avec également l’ouverture de l’exposition « Tatoueurs, tatoués » ( le programme de l’expo) au Musée du quai Branly. Un travail qui a nécessité deux ans de préparation. Je me suis chargé entre autres de la section Japon et les visiteurs peuvent aujourd’hui venir découvrir l’histoire passionnante du tatouage japonais à travers une réunion inédite d’estampes, d’outils, de photographies… Tu parlais de Horiyoshi III et de Shige, ils ont tous les deux participé à cette exposition avec la création de deux superbes œuvres originales, aux côtés des tatoueurs Horimitsu (Famille Horitoshi) et Sabado.

Merci beaucoup de ton temps et de tes réponses.

 Toutes les infos sur le film et comment le commander en DVD ici.

Le site de Horitoshi 1 : www.horitoshi1.com

 

 source: http://www.inkage.fr/blog/la-voie-de-lencre/

http://www.lardux.com/spip.php?idArt=482&idDoc=1226&page=video

13 janvier 2015

vision d'un shaman sur la psychiatrie........

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Voici ce qu’un shaman voit dans un hôpital psychiatrique

Le point de vue chamanique sur les maladies mentales

Selon la vision chamanique, les maladies mentales indiquent « la naissance d’un guérisseur », explique Patrice Malidoma Somé. Ainsi, on doit considérer les troubles mentaux comme des urgences et des crises spirituelles pour aider le guérisseur lors de sa naissance.

Ce qui est perçu comme « un maladie mentale » dans l’Occident est considéré comme « de bonnes nouvelles de l’autre monde » par le peuple de Dagara. La personne confrontée à la crise a été choisie comme un moyen de communication afin de faire passer un message du monde spirituel à la communauté qui l’entoure. «Les troubles mentaux et toutes les autres sortes de troubles du comportement signalent que deux énergies incompatibles évidentes ont été fusionnées au sein du même concept », explique le Dr Somé. Ces perturbations se produisent lorsque la personne ne reçoit pas d’aide pour faire face à la présence de l’énergie venue du royaume des esprits.

Une des choses que Dr Somé a dû affronter lors de son arrivée aux États-Unis en 1980 pour des études supérieures a été de savoir comment ce dernier s’occupe des maladies mentales. Quand l’un de ses collègues a été envoyé dans un hôpital psychiatrique pour « dépression nerveuse », le Dr Somé lui a rendu visite.

«J’étais tellement choqué. C’était la première fois que j’étais confronté à de telles mesures faites aux personnes présentant les mêmes symptômes que certains dans mon village ». Ce qui a frappé le shaman, c’était que l’attention accordée à ces symptômes était basée sur la pathologie, sur l’idée que la condition est quelque chose qui doit s’arrêter. Ça allait totalement à l’encontre de sa culture face à une telle situation.

C’était en complète opposition avec la façon dont sa culture percevait une telle situation. Pendant qu’il regardait les chambres désolantes des patients, il a vu que certains portaient des camisoles de force, plusieurs étaient drogués aux médicaments et d’autres criaient. A ce moment là il s’est dit : «Alors c’est de cette façon que les guérisseurs qui tentent de naître sont traités dans cette culture. Quel gâchis! Quelle tristesse de voir une personne qui s’est enfin alignée avec le pouvoir de l’autre monde être en pure perte. »

En reformulant au sens de l’esprit occidental, nous qui vivons en Occident ne sommes ni formés ni éduqués pour traiter ou même reconnaître l’existence des phénomènes psychiques « le monde spirituel ».

 En fait, les capacités psychiques sont dénigrées. Lorsque les énergies du monde spirituel émergent dans une psyché occidentale, l’individu présent est complètement dépourvu pour les intégrer ou même reconnaître ce qui se passe. Le résultat peut être terrifiant. Sans le contexte approprié d’assistance dans le traitement de la percée d’un autre niveau de réalité, à toutes fins pratiques, la personne est « un malade mental ». Le dosage élevé des médicaments antipsychotiques aggrave le problème et empêche l’intégration qui pourrait conduire au développement de l’âme et de la croissance chez la personne qui a reçu ces énergies.

Dans le service psychiatrique, le Dr Somé a vu beaucoup d’ «êtres» en présence des patients et des «entités» qui sont invisibles chez la plupart des gens mais que les shamans et les médiums sont capables de voir. « Ils étaient à l’origine de la crise chez ces gens, » dit-il. Il lui semblait que ces êtres essayaient de faire sortir les médicaments et leurs effets hors du corps et tentaient de fusionner avec en augmentant la douleur des patients dans le processus. « Ces êtres agissaient presque comme une sorte de « dragueur » dans le domaine de l’énergie. Ils étaient vraiment féroces à ce sujet. Les gens chez qui ces êtres faisaient cela criaient et hurlaient », a-t-il dit. Il ne pouvait pas rester dans cet environnement et a dû quitter l’établissement.

Dans la tradition Dagara, la communauté aide la personne à réconcilier les énergies des deux mondes « le monde de l’esprit avec qui elle fusionne avec le village et la communauté. » Cette personne peut alors servir de pont entre les deux mondes et contribue à changer la vie de gens en leur procurant la guérison dont ils ont besoin. Ainsi, la crise spirituelle se termine par la naissance d’un autre guérisseur. « La relation de l’autre monde avec notre monde est l’un des commandites», explique le Shaman. « Les connaissances et les compétences qui découlent le plus souvent de ce genre de fusion sont en particulier une connaissance ou une compétence venant  directement de l’autre monde ».

Les êtres qui augmentaient la douleur des internés à l’hôpital psychiatrique avaient effectivement tenté de fusionner avec les internés afin de faire passer des messages dans notre monde. Les gens avec qui ils avaient choisi de fusionner n’obtenaient aucune aide pour apprendre à être un pont entre les deux mondes et les tentatives de fusion des êtres ont échoué. Cela a mené à un maintien du trouble initial énergétique et à l’interruption de la naissance d’un guérisseur.

« La culture occidentale a toujours ignoré la naissance des guérisseurs », déclare le Dr Somé. « Par conséquent, il y aura toujours une tendance de l’autre monde à continuer d’essayer de fusionner avec autant de personnes que possible dans le but d’attirer l’attention de quelqu’un. Ils doivent s’efforcer davantage. » Les esprits sont attirés par les personnes dont les sens n’ont pas été anesthésiés.  « La sensibilité est perçue comme une invitation à venir » a-t-il fait remarquer.

Ceux qui développent des troubles dits mentaux sont ceux qui sont sensibles, ce qu’on considère dans la culture occidentale comme de l’hypersensibilité. Les cultures autochtones ne le voient pas de cette façon et, par conséquent, les personnes sensibles ne savent pas trop qu’elles sont sensibles. Dans l’Ouest, «c’est la surcharge de la culture dans laquelle ils sont qui est responsable de leur démolition», observe le shaman. Le rythme effréné, le principe du bombardement sur les sens et l’énergie violente qui caractérise la culture occidentale peut submerger les personnes sensibles.

La schizophrénie et l’énergie spirituelle

Avec la schizophrénie il y a une « réceptivité particulière à un flux d’images et d’informations qui ne peut être contrôlée », a déclaré le Dr Somé. «Quand ce genre de particularité se produit à un moment involontaire, en particulier au moment de l’apparence des diffusions mentales effrayantes, la personne concernée va dans une frénésie. »

Ce qui est nécessaire dans cette situation, c’est de séparer en premier l’énergie de la personne de l’énergie spirituelle externe en utilisant la pratique chamanique (ce qui est connu sous le nom de ‘balayage’) pour éliminer ce dernier de l’aura de la personne. Avec ce nettoyage énergétique, la personne n’est plus apte à recevoir un flot d’informations et donc n’a plus de raison d’être effrayée ou troublée, explique le shaman .

Ensuite, il est possible d’aider la personne à s’aligner avec l’énergie spirituelle tentant de submerger de l’autre monde afin de donner naissance à un guérisseur. 

Le blocage de cette émergence est la source du problème. « L’énergie d’un guérisseur est une énergie à haute tension », remarque-t-il. «Quand l’énergie est bloquée, ça brûle la personne. C’est comme un court-circuit qui fait sauter des fusibles. C’est pour cela que ceci peut être très effrayant et je comprends pourquoi certaines cultures préfèrent limiter ces personnes. Dans l’occident ils crient, hurlent et on leur met des camisoles de force. C’est une image triste. « Encore une fois, l’approche chamanique est de travailler sur l’alignement des énergies de façon à ce qu’il n’y ait plus aucun blocage sans faire disjoncter les « fusibles » afin que la personne puisse devenir le guérisseur qu’il est censé être.

Il convient de noter à ce stade que tous les êtres spirituels qui entrent dans le champ énergétique d’une personne ne sont pas tous là pour promouvoir la guérison. Il y a aussi des énergies négatives qui sont des présences indésirables pour l’aura. Dans ces cas-là, l’approche chamanique est de les retirer de l’aura plutôt que d’aligner ces énergies discordantes.

 

Alex: Fou aux Etats-Unis, shaman guérisseur en Afrique

 
Pour tester sa conviction sur le point de vue chamanique à propos de la vérité sur les maladies mentales dans le monde occidental ainsi que dans les cultures autochtones, le Dr. Somé a ramené avec lui un patient souffrant de troubles psychiques dans son village en Afrique. « Ma curiosité m’a poussé à savoir s’il y a du vrai dans l’universalité qui lie la maladie mentale à un alignement avec un être d’un autre monde spirituel», dit le Dr Somé.

Alex était un garçon américain de 18 ans qui avait souffert d’une crise psychotique quand il avait 14 ans. Il avait des hallucinations, était suicidaire et traversait des cycles de dépression très graves. Il était dans un hôpital psychiatrique et prenait beaucoup de médicaments mais rien ne l’aidait. «Les parents ont tout fait mais en vain», explique le shaman. « Ils ne savaient plus quoi faire d’autre. »

Le Dr. Somé a emmené leur fils en Afrique avec leur permission. « Après huit mois passés là-bas, Alex est devenu tout à fait normal, rapporte le Shaman. Il a même pu participer à des guérisons avec les guérisseurs : il était assis avec eux toute la journée et les aidait, les assistait et était impliqué avec la clientèle des guérisseurs. . . . Il a passé quatre ans dans mon village. « Alex est resté par choix et non parce qu’il avait besoin de guérir davantage. Il a estimé qu’il était  « beaucoup plus en sécurité dans le village que dans sa ville natale. »

Pour aligner son énergie avec celle de l’être du monde spirituel, Alex est passé par un rituel chamanique conçu spécialement pour cela même si ce rituel était légèrement différent de celui utilisé par le peuple Dagara. « Il n’était pas né dans le village donc quelque chose en plus devait être appliqué. Mais le résultat était similaire même si le rituel n’était pas littéralement le même », explique le Dr Somé. Le fait que l’alignement des énergies ait réussi à guérir Alex démontre que la connexion entre les êtres spirituels et la maladie mentale est en fait universelle.

Après le rituel, Alex a commencé à partager les messages que l’esprit voulait faire passer à notre monde. Malheureusement, les gens avec qui il communiquait ne parlaient pas anglais (le Dr Somé était absent à ce moment-là). Cependant, l’expérience a conduit Alex à aller à l’université pour étudier la psychologie. Il est retourné aux États-Unis après quatre ans « parce qu’il a réalisé tout ce qu’il avait à faire et il pouvait désormais commencer un nouveau chapitre de sa vie. »
La dernière fois que le Dr Somé a eu des nouvelles d’Alex c’était pour l’informer de ses études universitaires en psychologie à Harvard. Personne n’aurait pensé qu’il était capable de réussir des études de premier cycle et encore moins d’avoir un diplôme en études supérieures.

Le Dr Somé résume la maladie mentale d’Alex: «Il a fait appel. C’était un appel d’urgence. Son travail fourni était le but d’être un guérisseur et personne ne faisait attention à cela. »
Après avoir vu la façon dont l’approche chamanique avait fonctionné sur Alex, le shaman a conclu que les êtres spirituels sont tout autant un problème dans l’occident que dans sa communauté en Afrique. Pourtant la question demeure et la réponse à ce problème doit être trouvée ici au lieu de devoir chercher une solution à l’étranger. Il doit y avoir un moyen au-delà de la pathologie de l’ensemble de cette expérience qui mène à une possibilité de mettre en place un rituel approprié pour aider les gens.

Le désir du lien spirituel

Le lien commun que le Dr Somé a remarqué dans les troubles « mentaux » en Occident est «une énergie ancestrale très ancienne placée en stase et qui se manifeste chez la personne concernée. » Son travail est alors de remonter la filière pour découvrir l’identité de cet esprit. Dans la plupart des cas l’esprit est relié à la nature et en particulier avec des montagnes ou des grandes rivières, dit-il.

Un exemple pour expliquer le phénomène des montagnes, « c’est un esprit de la montagne qui marche à côté de la personne choisie et crée ainsi une distorsion spatio-temporelle  qui affecte la personne trouvée sous cette emprise. » Ce qui est nécessaire est une fusion ou un alignement des deux énergies «  afin que la personne et l’esprit de la montagne ne fassent qu’un ». Encore une fois, le chaman procède à un rituel spécifique pour placer cet alignement.

Le Dr Somé croit qu’il est mis face à cette situation si souvent parce que «la plupart de l’étoffe de ce pays est constituée d’énergie machinale et le résultat de cela est la déconnexion et la rupture avec le passé. Mais personne ne peut échapper au passé ». L’esprit ancestral du monde naturel vient rendre visite. «Ce n’est pas à propos de ce que l’esprit veut ou ce que la personne veut, » dit-il. « L’esprit voit en nous un appel à quelque chose de grand, quelque chose qui va donner un sens à la vie et donc l’esprit répond à cet appel. »

Nous oublions que nous faisons cet appel qui reflète « une forte aspiration à une relation profonde, une connexion qui transcende le matérialisme et la possession des choses et se déplace dans une dimension cosmique tangible. La plupart de ces désirs sont inconscients mais pour les esprits, cet appel conscient ou inconscient ne fait aucune différence ». Ils répondent à l’un ou à l’autre.

Dans le cadre du rituel de fusionnement avec la montagne et l’énergie humaine, ceux qui reçoivent « l’énergie de la montagne » sont envoyés dans une zone montagneuse de leur choix où ils ramassent une pierre qui leur fait appel. Ils ramènent avec eux cette pierre pour le reste du rituel et la gardent comme compagnon, certains ont même emporté leur pierre partout avec eux. « La présence de la pierre fait beaucoup et accorde la faculté de perception chez la personne », note le shaman. « Ils reçoivent toutes sortes d’informations qu’ils peuvent utiliser, c’est comme une obtention d’orientation tangible venue d’un autre monde sur la façon de vivre leur vie. »

Quand il s’agit de « l’énergie de la rivière », ceux qui sont appelés à aller à la rivière, et après avoir parlé à l’esprit de la rivière, trouvent une pierre de l’eau à ramener pour le même genre de rituel que celui avec l’esprit de la montagne.

« Les gens pensent qu’une chose extraordinaire doit se faire dans une situation extraordinaire comme celle-ci », dit-il. Ce n’est pas souvent le cas. Parfois le rituel est aussi simple que le fait de transporter une pierre.

Une approche de rituel sacré à la maladie mentale

Un des cadeaux qu’un shaman peut apporter au monde occidental est d’aider les gens à redécouvrir les rituels, une chose qui est tristement absente dans l’occident. « L’abandon du rituel peut être dévastateur. Du point de vue spirituel, le rituel est inévitable et nécessaire si l’on veut vivre », le Dr Somé écrit dans son livre Ritual: Power, Healing, and Community (des rituels communautaires de guérison). « C’est un euphémisme de dire que les rituels sont nécessaires dans le monde industrialisé. Nous avons vu chez mon peuple qu’il est probablement impossible de vivre une vie saine sans les rituels ».
Dr Somé ne pense pas que les rituels traditionnels de son village pourraient simplement être transférés à l’occident donc pendant ces années de travaux chamaniques ici, il a conçu des rituels qui répondent aux besoins larges et différents de cette culture. Bien que les rituels varient en fonction de l’individu ou du groupe concerné, il constate qu’en général certains rituels sont nécessaires.

L’un d’eux consiste à aider les gens qui découvrent que leur détresse provient du fait qu’ils sont «appelés par des êtres d’un autre monde à coopérer avec eux afin de faire un travail de guérison ». Le rituel leur permet de sortir de la détresse et d’accepter cet appel.

Un autre rituel concerne l’initiation. Dans les cultures autochtones à travers le monde, les jeunes sont initiés à l’âge adulte quand ils atteignent un certain âge. L’absence de cette initiation dans l’Occident fait partie de la crise que les gens traversent ici, dit le Dr Somé. Il encourage aussi les communautés à réunir « les idées créatives des personnes qui ont eu ce genre d’expérience dans le but d’arriver à créer une sorte de rituel alternatif qui permettrait au moins de commencer à faire une brèche dans ce genre de crise ».

Un autre rituel consiste à faire un feu de joie en le remplissant « d’éléments symboliques des problèmes envahissants situés à l’intérieur des individus. . . Ça pourrait être des problèmes de colère et de frustration contre un ancêtre qui a laissé un héritage d’assassinat et d’esclavage, un élément lourd à porter pour la descendance », explique-t-il. «Si ceux-ci sont abordés comme des choses qui bloquent l’imagination humaine, le but et l’avis de la personne à propos de la vie peut s’améliorer, alors il est logique de commencer à penser en termes de comment transformer ce blocage dans une manière qui peut conduire à quelque chose de plus créatif et de plus épanouissant ».

L’exemple des problèmes engendre un grave dysfonctionnement dans la société occidentale et dans le processus du «déclenchement de l’illumination » chez les participants. 

Avec une touche ancestrale sur les rituels conçus par le Dr Somé, ces rituels ancestraux visent le dysfonctionnement et la masse à détourner des ancêtres. Certains des esprits qui tentent de venir, comme décrit plus haut, peuvent être « des ancêtres voulant fusionner avec un descendant dans une tentative de guérir ce qu’ils n’étaient pas en mesure de faire pendant qu’ils étaient présents physiquement ».

«Si la relation entre les vivants et les morts n’est pas en équilibre, c’est le chaos», dit-il. « Le peuple Dagara croit que si un tel déséquilibre existe, la vie a le devoir de guérir ces ancêtres. Si ces ancêtres ne sont pas guéris, leur énergie malade va hanter les âmes et la psyché de ceux qui doivent les aider ». Les rituels se concentrent sur la guérison de la relation avec nos ancêtres. Les deux problèmes précis d’un ancêtre individuel sont des problèmes culturels importants qui demeurent dans notre passé. Le Dr Somé Shaman a vu des guérisons extraordinaires se produire pendant ces rituels.

Adopter une approche sacrée au rituel de la maladie mentale plutôt que de considérer la personne comme un cas pathologique, permet à la personne concernée ainsi qu’à la communauté d’ensemble, de commencer à regarder les choses sous un angle différent, ce qui conduit à « une multitude d’opportunités et d’initiatives qui peuvent être fortement bénéfiques pour toutes les personnes présentes », déclare le shaman.

Source du shaman : ce qu’un shaman voit dans un hôpital psychiatrique 
– Le point de vue chamanique sur les maladies mentales de Stéphanie Marohn et Malidoma Patrice Somé

– The Natural Medicine Guide to Schizophrenia, Bi-polar Disorder(pages 178-189)

13 janvier 2015

les chomeurs et les salariés.......esclaves????......

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Les libéraux ne cessent de nous dire que tous les salariés et chômeurs sont libres et qu’on ne saurait les comparer à des serfs du Moyen-âge ou des esclaves de l’antiquité (ou du temps du commerce triangulaire ) et évoquer l’exploitation. Les individus – nous disent-ils – sont tout à fait libres, Libres de « choisir », de démissionner, d’aller travailler ailleurs.
On ne doit certainement pas vivre dans le même monde. Dans notre monde à nous, en période de crise et donc de surabondance des chômeurs ( qui comme on sait sont des agents économiques engagés dans une lutte à mort, dans une ère où règne l’individualisme), quel individu normalement constitué va se permettre de refuser un job alors qu’il doit rembourser le crédit de la maison, payer les multiples factures, subvenir à ses besoins et nourrir ses gosses ? Quel individu va se permettre de refuser – en période de crise – l’un des seuls jobs restants de la région ? Allons, allons… soyons un peu sérieux…L’individu en question – et les libéraux le savent très bien, d’ailleurs tout le monde le sait… – sera dans l’obligation d’accepter ce job ainsi que le salaire, aussi modique soit-il, les horaires et les conditions fixées par son employeur, à plus forte raison dans une période de crise. Il ne pourra pas se permettre de faire la fine bouche parce que l’armée de réserve que constituent les innombrables bataillons de chômeurs ne manque pas.
« Quoi ?! vous ne souhaitez pas ces horaires irréguliers, décalés et cette mirobolante et coquette somme de 570 euros par mois sous le prétexte merdique que vous avez trois fillettes en bas âge ? Ah ces chômeuses ! que des privilégiées ! on vous offre du boulot et vous vous permettez de faire la fine bouche ! Madame, on fait pas d’humanisme ici. C’en est déjà bien assez !Si vous n’êtes pas contente, c’est votre problème. De toutes les façons, nous recevons chaque jour des courriers de chômeurs donc bon … »
D’un point de vue strictement légal donc, celui qui va vendre sa force de travail sera considéré comme libre. Mais dans le réel, tel ne sera pas le cas, loin s’en faut. Prenons garde à ne pas souvent associer le réel et le Vrai au droit positif. Ici donc, c’est le détenteur des moyens de production qui domine.

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Mais nous entendons déjà d’ici des clameurs au loin. Des indignations. Quoi ?! Comment ?! nous avons osé mettre en lumière ce qui se passe dans les coulisses (secret de polichinelle), nous avons osé contredire le Sacro-saint évangile libéral de la prêtraille du lucre. Voici que nous les entendons déjà nous ressortir le sempiternel argument sur la liberté véritable du travailleur en période de plein emploi, argument qu’on n’aurait – à ce qu’il semblerait – aucunement pris en compte.
*Soit ! Analysons donc les arguments suivants de nos bons amis libéraux ==> « Voyez-vous mon bon ami, ce que vous dites est certes vrai en période de crise économique, mais perd de sa pertinence en période de plein emploi, d’où – sauf votre respect – un certain simplisme dans vos propos. En effet, en période de crise économique, ceux qui vendent leur force de travail sont les maîtres du jeu. Vu qu’il n’y aura pas assez de main-d’œuvre disponible, les patrons vont certainement faire tout ce qui leur est possible pour attirer la main-d’œuvre, satisfaire les désirs les plus profonds des travailleurs : augmentations de salaire, primes, avantages en tout genre etc.. Comme il y aura toujours besoin de main-d’œuvre, le travailleur pourra démissionner et offrir sa force de travail à d’autres détenteurs des moyens de production. »

Argumentaire intéressant, mais chers lecteurs, est-il besoin de se laisser encore prendre par cette grossière félicitée temporaire ? Prenez garde ! Plus belle sera la soirée fortement alcoolisée, plus douloureuse sera la gueule de bois.
Comme vous le savez, en période d’embellie économique, C’est production, production, production. Consommation, Consommation, consommation. Dans ce système, le coût d’un objet va varier dans le temps. Par exemple, si un smartphone coûte aujourd’hui une centaine d’euros, peut-être coûtera t-il 50 euros dans trois ans. plusieurs raisons pour expliquer cet état de fait : innovations technologiques, concurrence (donc les vendeurs sont obligés de baisser les prix pour attirer les clients et ainsi écouler les marchandises), etc. N’oublions pas que dans ce jeu, ce sont toujours LES PLUS GROS, ceux qui peuvent payer pour les brevets, inciter – via les pubs – les clients à consommer leurs produits, investir, délocaliser, obtenir des investissements conséquents des banques, qui sont et seront toujours les grands gagnants.

Les petits ou les perdants – déjà distancés technologiquement par les gros, le public s’intéressant toujours aux nouveautés, et du fait de la concurrence – vont donc s’évertuer à baisser les prix des produits. Or, dans chaque produit, il y a une infine part du salaire de l’employé, ainsi que le coût relatif à l’entretien de la machine, les matières premières, le transport, le profit de l’employeur etc. L’employeur ne pouvant se permettre de réduire les coûts relatifs à l’entretien de la machine, le coût des matières premières, etc. Il s’ensuit donc qu’il va être contraint de se débarrasser de bon nombre de ses salariés et/ou baisser les salaires.
[ Le salaire constitue l’un des seuls coûts variables à la portée de l’employeur ]
Supposons qu’il licencie. Il va certainement demander aux salariés restants de produire davantage, de fournir une plus grosse charge de travail – à salaire identique ou moindre (forte probabilité !) – pour combler le départ forcé des autres salariés. Les travailleurs, en sachant que l’entreprise ne se porte pas au mieux, vont certainement réduire leurs dépenses car l’entreprise pouvant faire faillite ou étant très affaiblie, il serait insensé d’entretenir le même train de vie qu’à l’accoutumée.
Mais du fait de la RÉDUCTION des dépenses du salarié qui est aussi un consommateur==> Moindre consommation. Donc moins d’achats, et PLUS DE PERTES pour d’autres employeurs, parmi lesquels l’employeur de ces salariés. Le patron ne parvenant donc pas à vendre ses produits, du moins suffisamment pour escompter quelque bénéfice, il va encore baisser les prix (La concurrence l’y obligera aussi, car ce sera à qui vendra au plus bas prix à des consommateurs désormais appauvris ) = ce qui va encore signifier soit baisse des salaires, soit licenciements en pagaille. Et ainsi de suite.
Il s’ensuit donc du fait de la perte de pouvoir d’achat des consommateurs – une ruine à court et moyen terme des petits artisans, commerçants, etc. Ce qui va aussi finir par affecter les gros employeurs qui vont licencier en pagaille, éventuellement délocaliser.
Et patatras ! C’est la crise (Nous ne parlons même pas des bulles financières, des crises bancaires, des variations dans le coût des matières premières etc.) Les petits et moyens sont emportés ! Et les gros vont fusionner pour devenir encore plus gros et/ou restreindre certains coûts, attendre que la crise passe… en sollicitant des cadeaux fiscaux, des avantages et plus de flexibilité pour rebooster l’économie.
Moins de consommation et plus de chômeurs, c’est moins de rentrées fiscales pour l’Etat. Et comme les gros n’auront de cesse de faire du chantage aux hommes politiques et de remplir des fleuves entiers de leurs larmes de crocodile pour payer moins d’impôts (compétitivité qu’ils disent…), ce sont les classes intermédiaires qui vont trinquer (énormément), ainsi que les classes populaires.
Historiquement, ce sont toujours les GROS qui s’en sortent le mieux en période de crise. Ce seront donc encore les plus gros employeurs qui vont l’emporter et les salariés et les chômeurs seront les plus grands perdants. D’autant plus que les chômeurs et les salariés ont tendance à se détester pour le plus grand bonheur des gros.
« Ah ! Ces chômeurs, ils sont trop fainéants ! Ils pourraient faire des efforts pour trouver du boulot ! Ils pensent qu’aux allocs »
« Ah ces étrangers, ils viennent voler nos jobs »; « Ils viennent voler le pain du bon français » Ou « Ah ces étrangers, ils bossent pas et profitent allègrement des allocs »
« Ah les salariés français ne sont que des râleurs qui bossent pas assez » ETC.
Assez marrant cette propension qu’à l’opprimé à en vouloir à d’autres opprimés. Quand un usager/client sera fortement mécontent d’un service, d’un surcoût ou d’un manque d’information, il aura tendance à engueuler la pauvre employée ( serveuse, conseillère clientèle d’un call-center, la pauvre étudiante qui travaille au Macdo pour survivre et financer ses études, qui est débutante et qui n’en peux plus à tel point qu’elle est sur le point de s’effondrer en larmes etc.) plutôt que s’en prendre à la direction, aux cadres dirigeants… Mais bon, nous nous écartons du sujet.
Donc, même en période de plein emploi, le salarié ne sera maître du jeu que temporairement ( A noter que du temps de l’Europe prospère, des trente glorieuses et donc d’une période de relative plein emploi, une grande partie de la population mondiale vivait – et vit toujours – dans une indigence extrême. Nous vivons toujours dans un système, qui ressemble par bien des aspects au système esclavagiste athénien ou romain : Une minorité vit toujours aux dépens d’une immense majorité. Et dans cette minorité, il y a une ultra-minorité qui concentre toutes les richesses…)

 

 reflexions d'un jeune citoyen........page facebook....

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9 janvier 2015

que charlie aille se faire foutre........

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Que Charlie aille se faire foutre !

Je n'aurais aucun mot pour un certain Charlie. Tout au plus une amère compassion pour ceux qui ont vu leurs âmes arrachées à la Terre, par des hommes assez arrogants pour jouer à Dieu jusqu'à oser lui défier sa Souveraineté sur le rappel de nos âmes. 
Je concéderais une pensée attristée pour des épouses, des frères, des sœurs et des enfants qui pleurent actuellement leurs morts. Mais je ne suis ni ce frère, ni cet enfant, ni ce père, pas plus que je ne suis cet époux pour oser m'accaparer le droit de pleurer ces morts qui ne sont pas miens. Ce Charlie là, il n'appartient qu'à une douzaine de familles, que je préfère respecter. Ne pas m’immiscer, ne pas m'accaparer cette sourde colère, respecter les larmes qu'à aucun moment je ne verserais. Votre douleur est entièrement votre, je ne vous la volerais pas.
En revanche, je n'aurais jamais de mots assez durs pour des milliers de "Charlie", qui loin d'offrir une digne et silencieuse sollicitude à des familles endeuillées, ont préféré faire le choix de se draper d'un grossier masque d'humanisme, en se faisant appeler "Charlie".
Vous êtes tout simplement des Monstres !

Oui des Monstres emplis de bêtise crasse qui derrière la plus obscène des hypocrisies, spolient à des inconnus le droit de souffrir tout leur soûl des êtres chers qu'ils ne reverront jamais plus !

Des Monstres incapables de trouver la pureté cristalline de votre propre conscience, et se réjouissant de saisir à travers la plus absurde des barbaries, la possibilité d'exposer les artifices pouvant colorer les murs branlants de vos apparences, cela à défaut d'exister sur la base de solides fondations.
Des Monstres puants l'ignorance assumée dont se repaissent d'autres Monstres plus cyniques encore que vous, jusqu'à parvenir à vous faire accepter des Millions d'autres familles endeuillées dans le Monde, pour lesquelles jamais vous n'allumerez la moindre bougie, jamais vous ne vous ferez appeler "Charlie".
Vous êtes des Monstres à l'indignation sélective vous glorifiant mutuellement d'une colère que la semaine prochaine vous aurez déjà oublié, lorsque viendra le temps de faire le plein d'huile de pierre dans votre petite auto, sans même réfléchir au fait que c'est le sang d'enfants Libyens ou d'ailleurs qui s'écoulera dans votre réservoir.
Des Monstres hurlant et vociférant sur la barbarie des hommes, sans même réaliser que votre indifférence quotidienne - celle des années de vie où vous ne vous faisiez pas appeler "Charlie" - a contribué à forger les fous ayant froidement ôté la vie au premier Charlie que je mentionnais plus haut.
Par ce que voyez-vous bande d'ignobles et insipides larves gesticulantes, si vous aviez réellement voulu épargner le deuil affreux à des familles dont vous vous foutez complètement à dire vrai, vous auriez été des Millions à descendre dans les rues à chaque fois que vos Maîtres faisaient leur propagande de guerre pour acheter votre consentement à des mises à mort par milliers qu'ils planifiaient. 
Vous êtes de cyniques escrocs quand on sait que des Millions de familles n'ont jamais eu le droit à votre indignation lorsqu'elles voyaient leurs enfants déchiquetés par des bombes "Made in France". Que dans ces Millions de familles pour qui aucun "Charlie" ne se soulève, il y a des frères et des fils qui ont grandi avec une sourde colère en eux, que seuls des prêcheurs de haine entendaient. Des prêcheurs qui au nom d'un Dieu qu'ils diabolisent à leur image, ont encouragé ces âmes en colère à crier vengeance ! Puis à tuer qui aura soutenu par son silence ou par quelques dessins, la sinistre besogne de vos Maîtres, trop heureux de constater que leur propagande était presque inutile pour aller bombarder ou installer la tyrannie dans d'autres Pays, puisque d'ordinaire, vous ne dites rien.
Vous êtes les Monstres complices de la barbarie au sein de nos frontières, et vous osez nous faire croire que vous compatissez aux morts dont vous devez pourtant assumer une écrasante part de responsabilité ?
Vous êtes la fange de la France ! Les abjectes immondices délivrant d'onctueuses paroles creuses pour revendiquer les artifices de votre humanisme. Vous êtes pour certains prêts à hurler toutes les fatwas du Monde à qui vous dit qu'il faut concevoir les différences existantes entre les cultures, et que leur rencontre forcée par votre rejet des frontières et des régulations nécessaires à l'immigration pour ne pas créer des turbulences dans les sociétés hôtes, forge les replis communautaires et les mal-être identitaires d'aujourd'hui de parts et d'autres. Mal-être cherchant alors son réconfort auprès des prêcheurs de haine amalgamant Dieu à leurs desseins morbides.
Vous êtes pour d'autres, la plus immonde purulence qui soit, en faisant du migrant fuyant les bombes ou la misère dont vous êtes les serviles complices, le porte drapeau de la barbarie de communautés ethniques ou religieuses toutes entières, sans même vous demander si derrière ces gens que vous haïssez religieusement, il ne se trouve pas une majorité d'êtres humains aspirant à vivre en paix et avec bienveillance pour leurs prochains.
"Charlie" de tous les bords, vous êtes la honte suprême de la France !
Pas un seul d'entre vous pour affluer vers l'Elysée et chasser les Salauds obéissant à des pourritures apatrides et commanditaires de toutes les misères du Monde.  Pas l'once d'une Révolution de ce "Charlie" que j’exècre du tréfonds de mon âme, pour que cesse le soutien de vos Maîtres à des terroristes en Syrie ou à une junte néo-nazie en Ukraine. Jamais un Président n'aura été inquiété pour les crimes de guerre ou les intelligences avec une puissance étrangère dont il se rendait coupable, qui, d'égorgements en bombardements, à forgé le terreau du terrorisme dans notre propre Pays.
Alors oui "Charlie", je te le signifie, tu peux aller te faire foutre avec ta compassion en carton-pâte pour t'acheter un humanisme que tu ne possèdes pas et que tu n'auras sans doute jamais. Par ce que tu es vide, par ce que tu revendiques ta passivité et ton apathie face à la barbarie de tes Maîtres, par ce que tu n'es qu'artifices, par ce que tu n'es qu'un Monstre à ce point stupide, que tu ignores l'ampleur de ta cruauté pour les Millions de familles endeuillées à travers le Monde, cela en te faisant faisant appeler "Charlie"...
Avec toute ma colère...
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30 décembre 2014

je n'ai pas le temps......

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JE N’AI PAS LE TEMPS

Par  le 9 août 2014

 Je n’ai pas le temps de vous écrire cet article et vous n’avez pas le temps de le lire non plus. On devrait peut-être en rester là alors? Logiquement, on devrait éviter d’y mettre de l’énergie, non? Mais si vous me lisez toujours, c’est possiblement parce que vous savez, tout comme moi, que ça vaut parfois la peine de faire différemment et de s’arrêter pour se questionner sur notre façon de vivre.

 

.J’adore écrire. C’est ma passion. Je respire par les mots. Il y en a pour qui c’est le sport, la cuisine, l’art, la lecture, les voitures, les langues… à chacun sa passion! Pourtant, la vie étant ce qu’elle est, on se trouve souvent toutes sortes de défaites pour ne pas donner priorité à ce qui nous tient le plus à cœur; on repousse la réalisation de nos rêves. On est ainsi fait. Eh oui!

 Je n’ai pas le temps de vous écrire cet article :

  • parce que j’étudie;
  • parce que je déménage;
  • parce que je vois des amis;
  • parce que je fais du ménage;
  • parce que j’ai d’autres projets;
  • parce que je suis fatiguée;
  • parce que ça me demande un effort

En voulez-vous des excuses? Il y en a! On devient des pros dans l’art de bafouer nos talents, nos objectifs et notre destin.

Trop souvent, on « use » le temps qui nous est accordé en le brûlant impulsivement sans se demander si on l’utilise judicieusement. On le croit illimité, alors on vit à 300 miles à l’heure en suivant le courant, en s’amusant à outrance, en s’éparpillant à travers nos responsabilités et nos loisirs, ou encore en perdant notre temps… Puis, un jour, on se rend compte qu’on a peut-être dérivé un peu loin de soi en oubliant de prendre le temps de se connaître et de s’accomplir, alors qu’on a pris soin de remplir son agenda pour ne plus avoir un seul petit trou dans la solitude et le silence.

On se fait des horaires de malade. On court. On a de la broue dans le toupet. On étouffe, mais on est POLYVALENTS, PRODUCTIFS et PERFORMANTS! On voit, on touche, on goûte, on sent jusqu’à épuisement et on recommence. On se sent vivant, très vivant, trop vivant; peut-être même un peu mort en fait… On fait quelque chose, ça oui (on ne s’arrête presque jamais), mais qu’est-ce qu’on fait? Est-ce qu’on agit vraiment dans le même sens que ce que l’on souhaite le plus profondément? Est-ce que l’on donne un sens à notre vie en choisissant de manquer de temps pour ce qui nous importe le plus au détriment de ce qui nous amène, selon nous, du réconfort, de la sécurité, et du plaisir instantané?

On se répète hypocritement qu’on a encore le temps et qu’un demain sans date sera un meilleur moment. On a peur. On a le vertige de vivre.

La facilité est souvent douce. Elle attise notre complaisance et nous donne envie de ne faire ni plus, ni moins que ce que l’on fait déjà. Elle nous dissuade de nous questionner et d’aller plus loin. Elle est le raccourci qui nous permet d’être efficaces et rapides; elle est la version pilote automatique de nous-mêmes.

Touche pas à mon confort!

Touche pas à ma routine!

Touche pas à mes patterns!

Ça semble être un discours intérieur avec lequel plusieurs d’entre nous sont tiraillés. On veut changer, mais on ne sait pas comment. On veut avancer, mais on ne sait pas où. Ça nous semble trop compliqué et pénible, alors, on préfère garder le pilote automatique actif. Ça fait mal faire différent. Ça nous oblige à nous faire face. Ça nous oblige à nous poser les vraies questions, celles qui dérangent, celles qui brassent notre for intérieur, celles qui troublent notre esprit jusqu’à ce qu’on assume les réponses qui résonnent en nous. Ça fout la chienne. Disons-le.

Se poser des questions, ce n’est pas à la mode. Ça demande de l’introspection, mais surtout du temps et du silence. Ça demande de s’arrêter pour faire des choix éclairés et sentis. Pour plusieurs, s’arrêter est synonyme de perte de temps : « S’arrêter pour penser? C’est improductif, c’est ennuyeux, c’est passif. Pourquoi s’arrêter quand on peut courir? »

À ceux-là, j’aurais envie de répondre : « Si pendant une séance de jogging tu avais le souffle coupé à un tel point que tu peinerais à respirer, t’arrêterais-tu pour retrouver ton air? » Probablement, oui! Pour notre corps, on ralentit. Le message est souvent plus clair et direct, mais, pour notre esprit, c’est beaucoup plus subtil… on aspire à mieux, mais on n’agit pas nécessairement en ce sens!

Se poser des questions, c’est admettre qu’on a un passé, un présent et un futur et pas seulement un présent qui n’a aucune conséquence sur l’échelle de notre vie.

Se poser des questions, c’est avoir la maturité de se faire face en se demandant si on endosse réellement qui l’on est et ce que l’on vit, sans uniquement vivre à outrance à un rythme trop effréné pour entendre notre petite voix intérieure.

Le temps devrait selon moi être offert comme on offre un baiser : avec les tripes et le cœur; au bon endroit, au bon moment, à la bonne personne. On devrait cesser d’être gentil et être vrai, parce qu’on en a tellement pas à perdre, du temps. On aurait avantage à miser sur l’essentiel et à arrêter de croire qu’on est prisonnier et victime de notre vie. On est plein de ressources, on est fort, et, se choisir, c’est le plus beau cadeau que l’on puisse se faire…

Parce que, au final, dire « je n’ai pas le temps » à ce qui compte le plus pour nous, c’est assumer que nous avons mieux à faire que d’être heureux ou, pire encore, que nous ne sommes pas libres…

On a toujours le choix, on a toujours le temps.

La preuve : j’ai écrit cet article et vous l’avez lu jusqu’au bout.

 

Mademoiselle Mymy

Humaniste, rêveuse, écrivaine et grande penseuse.

http://lasolutionestenvous.com/je-nai-pas-le-temps/

https://www.facebook.com/mllemymy1

19 décembre 2014

mémoires et conditionnement.....

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Jusqu'où la famille nous conditionne-t-elle ?

Georges Chapouthier

 

Nous avons plusieurs mémoires. Si nos gènes nous prédisposent 
à en privilégier certaines, notre environnement familial
 exerce une influence bien plus importante.

L’étude des mémoires animales nous montre qu’il n’y a pas, dans l’espèce humaine, une seule, mais des mémoires. La mémoire humaine est une sorte de mosaïque de capacités très différentes, apparues au cours de l’évolution chez nos ancêtres animaux. Ces différents types de mémoire peuvent donner aux individus, à l’intérieur même d’une famille, des profils mnésiques particuliers et variés.


Inné et acquis


Comme la plupart des phénomènes biologiques, les mémoires comprennent des bases innées et des processus acquis. Il existe des prédispositions, largement innées et génétiques, à certaines mémoires. Ainsi, au sein d’une même famille, un enfant sera spontanément doté par certaines mémoires procédurales : il se révélera, dès son jeune âge, particulièrement adapté à des acquisitions gestuelles comme l’apprentissage de la marche, du vélo ou d’un instrument de musique. Tandis qu’un autre présentera des aptitudes particulières dans certaines mémoires épisodiques, par exemple, auditives ou visuelles. 


Mais il existe des éléments beaucoup plus importants que ces prédispositions : la manière dont on éduque les enfants peut ainsi avoir des conséquences considérables sur leurs aptitudes mnésiques et, sur leur mode de vie ultérieur. D’une part, parce que toute mémoire s’entraîne, se développe avec l’exercice, qui peut accroître ou, au contraire, combattre le jeu des prédispositions. D’autre part, une petite fille que l’on forcera à la couture ou un gaucher de naissance que l’on obligera à écrire avec la main droite en subiront, dans leur vie ultérieure, de grandes influences. Si elles s’appuient sur des prédispositions, les mémoires humaines sont donc largement du domaine de l’acquis : on parle alors de modifications « épigénétiques ». L’aptitude à acquérir des conditionnements ou des empreintes, à mémoriser des règles ou des épisodes de vie est au départ génétique, mais ce que l’on apprend ou ce de quoi l’on s’imprègne (pour l’empreinte) reste épigénétique, donc acquis.


Au sein d’une même famille, les parents peuvent ainsi modifier les différentes mémoires de leurs enfants, davantage pousser un enfant vers le sport ou vers les études, donnant ainsi volontairement plus de poids aux mémoires procédurales ou déclaratives. D’autres parents insisteront sur des mémoires différentes. Mozart avait sans doute des prédispositions à la mémoire musicale, mais le fait d’avoir grandi dans une famille très portée sur la musique a certainement eu une influence considérable.


Un cerveau toujours juvénile pour jouer encore


L’aspect acquis, épigénétique, des mémoires est d’autant plus important dans l’espèce humaine que l’homme conserve, durant toute sa vie, des caractères juvéniles, non seulement dans son corps de singe nu aux grands yeux , mais aussi dans la très grande plasticité juvénile de son cerveau, qui lui permet d’apprendre, de manière considérable jusqu’à un âge avancé, grâce à ses cent mille milliards de connexions neuronales. Ces capacités extrêmes de mémorisation se manifestent notamment dans l’importance du jeu. 


La plupart des animaux jouent seulement quand ils sont jeunes, afin de mettre au point et de mémoriser leurs comportements ultérieurs d’adultes. Les hommes, eux, jouent tout le temps. Que l’on songe à l’importance des jeux sportifs ou des jeux de hasard, mais aussi au fait que des activités humaines essentielles, comme la création artistique, la recherche scientifique ou l’activité sexuelle, comprennent une part non négligeable de jeu. Les mémoires prodigieuses de l’espèce humaines résultent donc de la combinaison des aptitudes d’un cerveau surpuissant et de sa grande plasticité juvénile .


Ce caractère juvénile du cerveau humain serait pour beaucoup dans l’extrême variété des adaptations possibles des mémoires au sein d’une même famille, et l’extrême modification épigénétique possible des performances mnésiques. Les mémoires humaines peuvent ainsi s’adapter à tout. Ces effets épigénétiques pourraient même être transgénérationnels : on peut ainsi imaginer que le mode de vie des grands-parents puisse, par des apports culturels transmis entre générations, affecter le mode de vie de leurs petits-enfants et leurs aptitudes de mémoire, sans passer nécessairement par la transmission génétique des prédispositions. Ainsi pourraient s’expliquer, de manière épigénétique, les familles de musiciens ou de médecins.


À côté des processus innés de l’hérédité darwinienne, les mémoires témoignent de processus culturels qui conservent, par rapport à la transmission génétique, une relative autonomie.

Nos différentes mémoires

Parmi ces mémoires, on distingue, très schématiquement, des mémoires inconscientes, dites implicites ou procédurales, qui concernent les gestes ou les habitudes, et des mémoires conscientes, dites explicites ou déclaratives, qui concernent les modes de pensée et les souvenirs.


Les mémoires procédurales


• L’habituation à un stimulus fait que vous ne vous réveillez plus au son habituel de votre réveille-matin, dont vous avez (trop) mémorisé les caractéristiques.


• Les conditionnements font que nous sommes capables d’apprendre inconsciemment d’innombrables actions automatiques comme la marche, la nage, la frappe sur un clavier d’ordinateur, etc. 


• Les empreintes constituent des sortes d’adoptions très fortes d’un goût précoce, comme l’attrait d’un visage
humain, une attirance pour les animaux,
ou une répulsion pour quelque chose, comme le goût d’un aliment particulier. Notre attachement, si important, à notre propre espèce humaine est une empreinte. Des enfants sauvages, élevés par des animaux, apprennent à
se reconnaître et à se comporter comme les animaux 
par lesquels ils ont été « imprégnés ».

 

Les mémoires déclaratives


• Les mémoires de règles (mémoire sémantique) font que nous apprenons
à obéir à de nombreuses règles, notamment sociales, mais aussi que nous effectuons toutes sortes de comportements en prévoyant leurs résultats.


• Les mémoires des souvenirs, des épisodes de la vie (mémoire épisodique). Ce sont elles que nous avons tendance à appeler spontanément notre « mémoire ».


• La mémoire autobiographique nous permet, tout au long de notre vie, de nous rappeler qui nous sommes. Elle nous donne une identité individuelle au cours du temps. Elle combine des éléments sémantiques et des souvenirs épisodiques.


• Enfin signalons que les aptitudes sensorielles donnent des aspects particuliers aux souvenirs épisodiques qui sont, selon les cas, plus visuels, plus auditifs ou plus olfactifs.

Georges Chapouthier
Georges Chapouthier

Neurobiologiste et philosophe, directeur de recherche émérite au CNRS, il est l’auteur, entre autres, de Biologie de la mémoire (Odile Jacob, 2006) et, avec Frédéric Kaplan,L’Homme, l’animal et la machine (Biblis, 2013).

 

Le débat de l'inné et de l'acquis en psychologie


La question de l'inné et de l'acquis reste très débattue et en constante évolution en psychologie. La question est assez ancienne, et trouve, par exemple, une illustration historique dans le cas de Victor, l'enfant sauvage de l'Aveyron. La position actuelle est certainement des plus nuancées.

L'inné

Il est tout à fait évident que nous naissons tous avec des tendances préexistantes en terme de comportement et de personnalité, tendances liées à notre patrimoine génétique hérité. Le rôle de l'inné ne fait aucun doute. De plus en plus d'ailleurs, les recherches s'orientent vers des pistes biologiques pour améliorer notre compréhension de certaines pathologies, tant physiques (ce qui va généralement de soi) que psychologiques (ce qui reste encore un peu tabou pour certains). 

Des études gémellaires (sur des jumeaux) mettent en évidence des probabilités accrues de développer certaines pathologies identiques chez des jumeaux qui ont pourtant été accidentellement séparés à la naissance. 

Parents, nous savons également qu'à milieu identique, dès la naissance, des petits traits de personnalité sont déjà présents, un peu plus chez les uns et un peu moins chez les autres.

L'acquis

L'acquis a pourtant clairement son mot à dire et ne peut en aucun cas être sous-estimé ! Il est tout aussi évident, par exemple, que la culture d'origine, le contexte historique, l'origine sociale dans une culture donnée, vont modeler les structures psychologiques, les comportements, les 'personnalités' des individus, leur façon de parler, de réagir à certaines situations. 

Ensuite, l'acquis est bien évidemment familial: la façon dont nos parents nous auront éduqués, les valeurs enseignées, les réactions observées et apprises, les atmosphères, les ambiances vont particulièrement peser sur notre rapport au monde.

En guise de conclusion

Comme toujours, tout est à nuancer et méfiez-vous du simplisme ! Certains, nés dans un milieu très défavorisé, s'en sortiront très bien du fait de ce 'petit quelque chose en eux'... D'autres, ayant tout pour réussir, partiront sur une mauvaise pente. Ainsi, peut-être, l'éducation aura-t-elle pour principal objectif de développer et promouvoir ce que nous avons en nous dès la naissance, mais qui n'est jamais ni gagné ni perdu d'avance !!

 

L'inné et l'acquis dans la structure du cerveau

Nous sommes génétiquement programmés pour apprendre, c'est-à-dire pour échapper à un strict déterminisme génétique. Mais jusqu'à quel point pouvons-nous nous adapter ? Quelles sont les limites du cerveau humain et peut-on les modifier ?

Quelle part de notre comportement, de nos actes, de nos idées, de notre conscience est déterminée par le contenu chromosomique de l'oeuf fécondé dont nous sommes issus - en un mot, est innée ? Quelle part au contraire est acquise lors de l'interaction de l'individu avec son environnement immédiat : physique, social ou culturel ? Cette question a donné lieu au cours de l'histoire à des prises de position passionnées où les idées préconçues d'inspiration morale, religieuse ou philosophique l'emportaient souvent sur la stricte objectivité scientifique1.

Mon propos n'est pas de trancher ce débat, mais plutôt d'essayer de définir les limites dans lesquelles il doit être tenu. Pour ce faire, je rapporterai quelques observations récentes d'anatomistes, psychobiologistes, généticiens ou neurobiologistes qui s'intéressent à la morphogenèse fonctionnelle du système nerveux central des vertébrés supérieurs. Je ne ferai qu'occasionnellement référence à l'espèce humaine, me limitant aux problèmes déjà fort complexes posés par l'organisation cérébrale de petits mammifères comme la souris. Le lecteur sera évidemment tenté d'extrapoler à l'homme les résultats obtenus chez l'animal. Cette démarche est souvent légitime mais, en certains cas, une extrapolation hâtive risque de mener à des simplifications abusives masquant un problème fondamental plus complexe. Rappelons toutefois, comme l'écrivait Buffon : « S 'il n'existait pas d'animaux, la nature de l'homme serait encore plus incompréhensible » .

Avant d'en venir à la description des faits d'actualité, il n'est pas inutile d'évoquer le point de vue d'un grand naturaliste du siècle « philosophique », Jean-Baptiste de Lamarck. Dans le second tome de sa Philosophie zoologique 1809, tome consacré presque exclusivement à des questions de neurobiologie et de psychologie, il tente une première conciliation rationnelle entre les données scientifiques et les idées philosophiques de son époque. Il écrit : « Il appartient principalement au zoologiste qui s'est appliqué à l'étude des phénomènes organiques de rechercher ce que sont les idées, comment elles se produisent, comment elles se conservent. [...]

Je suis persuadé que tous les actes d'intelligence sont des phénomènes naturels et, par conséquent, que ces actes prennent leur source dans des causes uniquement physiques.[...] On ne saurait douter maintenant que les actes d'intelligence ne soient uniquement des faits d'organisation, puisque, dans l'homme même, qui tient de si près aux animaux par la sienne, il est reconnu que des dérangements dans les organes qui produisent ces actes en entraînent dans la production des actes dont il s'agit, et dans la nature même de leurs résultats . » Ces faits d'organisation, Lamarck ne les conçoit pas de façon statique. Introduisant une distinction capitale, il ajoute en effet : « On peut, sans doute, apporter en naissant les dispositions particulières pour des penchants que les parents transmettent par l'organisation mais, certes, si l'on n'eût pas exercé fortement et habituellement les facultés que ces dispositions favorisent, l'organe particulier qui en exécute les actes ne se serait pas développé. »

Depuis le début du XIXe siècle, d'immenses progrès ont été accomplis dans une discipline dont le fondateur de la « biologie » avait saisi la richesse ; mais, aujourd'hui encore, ces vues de Lamarck sont vivantes par leur lucidité presque prophétique. On sait maintenant que l'« organisation » dont parle Lamarck est constituée par un ensemble complexe de milliards de cellules nerveuses, ou neurones, en contact les unes avec les autres par leurs prolongements axoniques ou dendritiques. Comme l'exprime avec beaucoup d'exactitude J.Z. Young dans son livreA M odel of the ß/IIßrain : « Le cerveau constitue une sorte d'ordinateur qui donne des ordres qui sont eux-mêmes traduits en actes et permettent à l'organisme de survivre, comme un "homéostat", dans un environnement particulier. Cet ordinateur est de type analogique, et non pas digital, en ce sens qu'il est lui-même une représentation physique du monde extérieur perçu par les organes des sens. [...] La machine analogique du cerveau est présélectionnée pour effectuer des opérations avec l'environnement de l'organisme[...] . Sa construction s'effectue en partie ou largement par l'hérédité, mais l'apprentissage peut influencer cette construction. Le cerveau est donc un ordinateur capable de s'automodifier  »

A l'exception d'une mince frange structurale constituée par les arborisations terminales de certains neurones corticaux, la mise en place de l'organisation cérébrale résulte de l'expression séquentielle, de l'oeuf à l'adulte, d'un programme génétique parfaitement déterminé. Il est clair que, dans un certain nombre de cas bien établis, une interaction avec l'environnement est nécessaire au déroulement de ce programme, mais il est non moins clair que ce programme a été sélectionné compte tenu de cette interaction.

Certains comportements élémentaires sont programmés dès l'oeuf et feront l'objet d'un « exercice fonctionnel » qui les stabilisera ; mais ils n'ont pas à être appris. Ils sont innés ou instinctifs. C'est le cas de la construction du nid chez les oiseaux, du comportement sexuel, de certaines formes d'agressivité, etc.. Nous avons même vu que l'aptitude à apprendre est, chez la souris, conditionnée par des facteurs héréditaires. Placées dans le même environnement, les souris nées « intelligentes » apprendront plus vite que celles nées moins intelligentes.

Toutefois, on ne saurait trop insister sur le fait que, si la capacité à apprendre est génétiquement programmée, les « réussites » de l'apprentissage ne s'inscrivent pas immédiatement dans le programme de leurs auteurs. En aucun cas, ce qui a été appris chez l'adulte n'est transmissible directement par l'hérédité. On trouvera une excellente discussion de ce problème par A. Weismann dans ses Réflexions sur la musique chez les animaux et chez l'homme . En revanche, la réussite de l'apprentissage peut indirectement , par le jeu des mutations et de la sélection, entraîner une modification du programme génétique. Par exemple, la capacité d'apprentissage présente une valeur sélective considérable pour l'animal qui la possède : dans une population hétérogène de souris, les mutants capables d'apprendre à fuir plus vite que leurs congénères ont plus de chances d'échapper à leurs prédateurs, et donc de survivre. « Il n'y a aucune difficulté à admettre , écrit Darwin dans l'Evolution des espèces , que la sélection naturelle puisse conserver et accumuler constamment les variations de l'instinct aussi longtemps qu'elles sont profitables aux individus . »

Cet élargissement, par mutations, de la capacité d'apprendre se poursuit jusqu'à l'homme. « L'adaptabilité "infinie" du cerveau de l'homme lui confère une valeur sélective exceptionnelle » , écrit Haeckel dans son Histoire de la création naturelle . Cette adaptation s'effectue, comme le souligne J.Z. Young, beaucoup plus rapidement que par l'entremise du système génétique. Ce qui semble donc très caractéristique des vertébrés supérieurs, c'est précisément la propriété d'échapper au déterminisme génétique absolu menant aux comportements stéréotypés du type de ceux décrits par l'excellent zoologue K. Lorenz ; c'est la propriété de posséder à la naissance certaines structures cérébrales non déterminées qui, par la suite, sont spécifiées par une rencontre le plus souvent imposée, parfois fortuite, avec l'environnement physique, social ou culturel. Mais, comme le suggèrent les expériences chez les souris, cette adaptabilité n'est pas « infinie », même chez l'homme, contrairement à ce qu'écrit Haeckel. Les limites de cette adaptabilité phénotypique sont, je l'ai déjà dit, déterminées génétiquement.

La nature des modifications biochimiques associées avec le comportement d'apprentissage est encore fort mal connue. J'ai signalé l'accroissement des épines dendritiques chez le jeune rat soumis à un environnement « riche ». Mais on ne sait pratiquement rien des mécanismes intervenant chez l'adulte lors d'un apprentissage particulier. Il n'est même pas certain qu'un accroissement du nombre de synapses soit nécessaire. La modification de synapses existantes pourrait suffire, et il a été suggéré que les modifications de ce genre seraient très discrètes : des changements conformationnels au niveau de membranes synaptiques, par exemple5.

Une des manières d'accroître l'interaction structurante avec l'environnement afin de spécifier des synapses non déterminées est, nous l'avons vu, de prolonger la maturation du cerveau après la naissance. Une autre est le maintien chez l'adulte d'une plasticité fonctionnelle permettant l'adaptation d'une structure donnée à une fonction différente mais en général voisine de celle pour laquelle elle a été programmée génétiquement, donc sélectionnée, au cours de l'évolution. Il se produirait en quelque sorte un « transfert » de fonction : les résultats spectaculaires des « rééducations » obtenues après des lésions graves du système nerveux ou des organes des sens montrent que cette plasticité du cerveau de l'adulte est réelle, bien qu'elle soit limitée et inférieure à celle du sujet jeune.

Cette capacité à apprendre, cette plasticité fonctionnelle confèrent à l'homme sa valeur sélective exceptionnelle. Elles lui permettent de tirer profit, en s'y adaptant très rapidement, de l'environnement culturel et social qui de son côté évolue et progresse avec une vitesse beaucoup plus grande que ses structures génétiques. Il est alors légitime de se demander si, compte tenu de ce progrès accéléré, les limites de l'adaptabilité du cerveau humain fixées par l'hérédité ne se révéleront pas dans quelques années insuffisantes. En fait, il n'est pas impensable que l'homme lui-même compense cette dysharmonie et « élargisse » artificiellement ces limites : par exemple, en enrichissant l'environnement de l'enfant ou en contrôlant l'expression des gènes, peut-être au niveau de certains relais hormonaux. On sait déjà l'importance des hormones sexuelles6 ou thyroïdiennes7 dans l'établissement de certains comportements et dans la différenciation d'importantes structures cérébrales. Pourquoi ne pas imaginer qu'à l'aide d'effecteurs chimiques bien choisis et d'un environnement adéquat on obtienne prochainement ne serait-ce qu'un doublement du nombre des épines dendritiques du cortex de l'homme ?

Nos pensées ont-elles le pouvoir d’influer sur la réalité?

«  Tout ce que nous sommes est le résultat de ce que nous avons pensé. L’esprit est tout. Nous devenons ce que nous pensons.  » – attribué à Gautama Siddhartha, le Bouddha

Selon le Dr Joe Dispenza, chaque fois que nous apprenons ou expérimentons quelque chose de nouveau, des centaines de millions de neurones se réorganisent.

Le Dr. Dispenza est connu dans le monde entier pour sa théorie novatrice concernant la relation entre l’esprit et la matière. Sans doute mieux connu comme l’un des scientifiques figurant dans le célèbre document-fiction «  What the Bleep Do We Know  », son travail a permis de révéler les propriétés extraordinaires de l’esprit et sa capacité à créer des connexions synaptiques lorsque nous concentrons avec soin notre attention.

Imaginez  : lors de chaque nouvelle expérience, une connexion synaptique est établie dans notre cerveau. Avec chaque sensation, vision, ou émotion jamais explorées jusque là, la formation d’une nouvelle relation entre deux parmi plus de 100 milliards de cellules cérébrales est inévitable.

Mais ce phénomène doit avoir une concentration renforcée afin d’apporter un réel changement. Si l’expérience se répète dans un laps de temps relativement court, la connexion devient plus forte. Si l’expérience ne se reproduit pas pendant une longue période, la connexion peut être affaiblie ou perdue.

La science croyait que notre cerveau était statique et programmé avec peu de probabilités de changement. Cependant, des recherches récentes en neuroscience ont découvert que l’influence de chaque expérience corporelle au sein de notre organe de réflexion (le froid, la peur, la fatigue, le bonheur) s’emploie à façonner notre cerveau.

Si une brise fraîche réussit à hérisser tous les poils de l’avant-bras , l’esprit humain est-il capable de créer la même sensation avec des résultats identiques  ? Il est peut-être capable de beaucoup plus.

«  Et si juste par la pensée, nous amenions notre chimie interne à être si souvent délogée de la portée normale au point que le système d’autorégulation de l’organisme finisse par redéfinir ces états anormaux comme des états normaux  ?  » interroge le Dr Dispenza dans son livre de 2007, Evolve your Brain, the Science to transform your mind. «  C’est un processus subtil, mais peut-être n’y avons-nous jamais porté beaucoup d’attention jusque là.  »

Le Dr Dispenza soutient que le cerveau est en réalité incapable de différencier une sensation physique réelle d’une expérience interne. De cette façon, notre matière grise pourrait facilement être forcée à revenir elle-même vers un état de santé précaire lorsque notre esprit est chroniquement dirigé vers des pensées négatives.

Le médecin illustre ce point en se référant à une expérience dans laquelle des sujets devaient s’exercer à actionner leur annulaire contre un dispositif à ressort une heure par jour pendant quatre semaines. Après avoir tiré à plusieurs reprises contre le ressort, le doigt de ces sujets est devenu 30  % plus fort. En même temps, un autre groupe de sujets a été invité à s’imaginer eux-mêmes tirant contre le ressort, mais sans jamais toucher physiquement l’appareil. Après quatre semaines de cet exercice exclusivement mental, ce groupe a connu une augmentation de 22  % de la force du doigt.

Pendant des années, les scientifiques se sont penchés sur la façon dont l’esprit domine la matière. De l’effet placebo (dans lequel une personne se sent mieux après avoir pris de faux médicaments) aux pratiquants de Tummo (une pratique du bouddhisme tibétain où les individus transpirent réellement en méditant à des températures sous zéro), l’influence d’une partie «  spirituelle  » d’un être humain sur l’indéniable être physique défie les conceptions traditionnelles de la pensée, selon lesquelles la matière est régie par des lois physiques et l’esprit est un simple sous-produit des interactions chimiques entre les neutrons.

Au-delà de la croyance

Les recherches du Dr Dispenza découlent d’une période critique de sa vie. Après qu’il ait été heurté par une voiture alors qu’il roulait à vélo, les médecins ont insisté pour que certaines vertèbres du Dr Dispenza soient soudées pour lui permettre de marcher à nouveau, une opération susceptible de lui causer des douleurs chroniques pour le reste de sa vie.

Cependant, le Dr Dispenza, chiropraticien, a décidé de défier la science et de réellement changer l’état de son handicap grâce à la puissance de son esprit. Et cela a fonctionné. Après neuf mois d’un programme thérapeutique ciblé, le Dr Dispenza a marché à nouveau. Encouragé par ce succès, il a décidé de consacrer sa vie à l’étude de la relation entre l’esprit et le corps.

Avec l’intention d’explorer la puissance de l’esprit pour guérir le corps, le «  médecin du cerveau  » s’est entretenu avec des dizaines de personnes qui ont vécu ce que les médecins appellent une «  rémission spontanée  ». Ce sont des individus atteints de maladies graves qui avaient décidé d’ignorer le traitement conventionnel, mais avaient néanmoins étaient complètement guéris. Le Dr Dispenza a constaté que ces sujets ont tous partagé la compréhension selon laquelle leurs pensées dictaient l’état de leur santé. Après qu’ils se soient concentrés à changer leur pensée, leurs maladies ont été miraculeusement guéries.

Dépendants des émotions

Similairement, le Dr Dispenza a constaté que les humains possèdent réellement une dépendance inconsciente à certaines émotions positives et négatives. Selon ses recherches, les émotions condamnent une personne à un comportement répétitif, développant une «  dépendance  » à la combinaison de substances chimiques spécifiques pour chaque émotion qui inonde le cerveau avec une certaine fréquence.

Le corps réagit à ces émotions avec certains produits chimiques qui, à leur tour, influencent l’esprit à obtenir la même émotion. En d’autres termes, on pourrait dire qu’une personne craintive est «  accro  » à la sensation de peur. Le Dr Dispenza constate que lorsque le cerveau d’un tel individu est capable de se libérer de la combinaison chimique appartenant à la peur, les récepteurs du cerveau pour ces substances s‘ouvrent. La même chose est vraie avec la dépression, la colère, la violence, et d’autres passions.

Néanmoins, beaucoup restent sceptiques face aux conclusions du Dr Dispenza, en dépit de son aptitude à démontrer que les pensées peuvent modifier les conditions physiques d’un être. Généralement associée à un genre de pseudoscience, la théorie de «  croire en votre propre réalité  » ne semble pas scientifique.

La science peut ne pas être prête à reconnaître que le physique peut être changé par la puissance de l’esprit, mais le Dr Dispenza assure que ce processus se produit néanmoins.

«  Nous ne devons pas attendre que la science nous donne la permission de faire ce qui est inhabituel ou d’aller au-delà de ce qu’on nous a dit être possible. Sinon, nous faisons de la science une autre forme de religion. Nous devons être non conformistes, nous devrions nous exercer à pratiquer l’extraordinaire. Lorsque nous devenons cohérents avec nos aptitudes, nous sommes littéralement en train de créer une nouvelle science  » écrit le Dr Dispenza.

 

 

14 décembre 2014

noel......remise a niveau historique.....

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Saturnales

Les Saturnales (en latin Saturnalia) sont durant l'antiquité romaine des fêtes se déroulant durant la période proche du solstice d'hiver, qui célèbrent le dieu Saturne et sont accompagnées de grandes réjouissances populaires.

 

Origine

Huit colonnes restantes du Temple de Saturne (à droite).

Macrobe rapporte diverses traditions romaines sur l'origine de cette fête : plusieurs font référence au séjour de Saturne dans le Latium avant la fondation de RomeSaturne détrôné se serait réfugié en Italie, dans le Latium, où il rassemble les hommes féroces éparpillés dans les montagnes et leur donne des lois. Son règne est un âge d'or, ses paisibles sujets étant gouvernés avec douceur et équité. Les Saturnales vont contribuer à célébrer la mémoire de cet âge heureux de l'exercice du pouvoir

Pour la recherche moderne, les Saturnales sont une fête typique du « crépuscule de l'année » - Saturne est essentiellement le dieu de la période qui précède le solstice d'hiver - comme la , période qui voit des pratiques de potlatch, de banquets et magnificence, pendant laquelle la paix règne et la communication avec le monde des morts est établie.

Célébration

Saturnalia, sculpture de Ernesto Biondi  (1905), Jardín Botánico de Buenos Aires

Au cours des Saturnales, les esclaves jouissent d'une apparente et provisoire liberté.

Durant cette fête très populaire, l'ordre hiérarchique des hommes et logique des choses est inversé de façon parodique et provisoire : l'autorité des maîtres sur les esclaves est suspendue. Ces derniers ont le droit de parler et d'agir sans contrainte, sont libres de critiquer les défauts de leur maître, de jouer contre eux, de se faire servir par eux. Les tribunaux et les écoles sont en vacances et les exécutions interdites, le travail cesse. On fabrique et on offre de petits présents (saturnalia et sigillaricia). Des figurines sont suspendues au seuil des maisons et aux chapelles des carrefours. Un marché spécial (sigillaria) a lieu. De somptueux repas sont offerts.

La population se porte en masse vers le mont Aventin. On enlève à la statue du dieu les chaînes portées par lui, depuis que Jupiter a voulu contenir son appétit dévorant en le soumettant au rythme régulier des astres et des jours.

Calendrier

D'abord fêtées le 14 avant les calendes de janvier (19 décembre), puis le 16 avant les calendes (17 décembre) et durant trois jours après la réforme du calendrier de Jules César, puis quatre jours sous Auguste, puis cinq sous Caligula, elles finissent par durer sept jours sous Dioclétien, du 17 au 24 décembre.

Plusieurs autres dieux ou déesses sont célébrés pendant cette période, notamment :

Épona fêtée le 15 décembre, déesse gauloise de la fertilité, qui réussit à intégrer le catalogue des Dieux Romains
Sol Invictus ou Mithra, fêté le jour du 25 décembre (appelé « dies natalis solis invicti »), c'est-à-dire le jour de naissance du « Soleil Invaincu » (dans la période du solstice d'hiver)

Postérité

On dit que les Saturnales ont été en partie l'inspiration de fêtes religieuses ou traditionnelles instituées postérieurement :

  • le jour de Noël chrétien reprend le symbole du solstice d'hiver, soit le thème du Sol invictus, (le soleil invaincu).
  • la galette des rois, laquelle sacrait le « roi » de la fête.
  • les processions et réjouissances de carnaval.

Autres significations

Par extension, ce terme de Saturnales désigne :

  • une œuvre de l’écrivain Macrobe, sous forme d’un dialogue philosophique se déroulant pendant les Saturnales ;
  • des fêtes débridées pendant lesquelles tous les excès sont permis ;
  • un temps de débordement, de débauche, de licence, de manifestation violente de pouvoir ou de vice.

 

Saint-Nicolas (fête)

Saint-Nicolas
Saint Nicolas néerlandais
Saint Nicolas néerlandais

Observé par Certains pays d'Europe du Nord, Europe Centrale et Europe de l'Est, certaines régions françaises
Type Fête populaire chrétienne
Date le 6 décembre (catholiques,protestants) et orthodoxes roumains le 19 décembre (orthodoxes)

La Saint-Nicolas est une fête mettant en scène le saint Nicolas de Myre. C'est une tradition vivace dans plusieurs pays européens et quelques régions françaises, qui se déroule le 6 décembre ou le 19 décembre pour l'Église orthodoxe utilisant le calendrier julien

On fête la Saint-Nicolas surtout aux Pays-Bas, en Belgique, au Luxembourg, au nord et nord-est de la France (enFlandre française, dans le nord de la Champagne, les Ardennes, en Franche-Comté, en Alsace, mais surtout enLorraine particulièrement à Nancy dont saint Nicolas est le saint patron), en Allemagne, en Autriche, en Croatie, enHongrie, en Pologne, en République tchèque, en Lituanie, en Roumanie, en Bulgarie, au Royaume-Uni, en Ukraineen Slovaquie, en Serbie et en Suisse.

Les traditions diffèrent selon les régions. Un trait commun à ces célébrations est la distribution de cadeaux ou friandises aux enfants, qui est parfois substituée par celle du Père Noël.

 

Patronages

Il est aujourd'hui le patron de nombreuses corporations ou groupes tels que les enfants, les prisonniers, les avocats, les kinésithérapeutes ou les célibataires.

Nicolas est le patron des bateliers et mariniers, et des navigateurs d'une manière générale. L'histoire des trois enfants sauvés dans le saloir peut être interprétée comme une allégorie de marins sauvés du naufrage, le bac symbolisant le bateau, et le sel la mer. Tout au long des voies navigables de France sont élevées des chapelles dédiées à saint Nicolas.

Fête

La Saint-Nicolas est également célébrée en Allemagne dès le xe siècle, et la journée du 6 décembre a été choisie comme le jour de la fête des commerçants, des boulangers et des marins.

Aujourd'hui, la Saint-Nicolas est fêtée dans un grand nombre de pays d'Europe : la France, l'Allemagne, la Suisse, le Luxembourg, la Belgique, les Pays-Bas, la Russie, la Pologne, l'Autriche et d'autres encore. Dans la nuit du 5 au 6 décembre, le saint passe dans les maisons pour apporter aux enfants sages des friandises : fruits secs, pommes, gâteaux, bonbons, chocolats et de grands pains d'épices. Dans les Flandres françaises, le Hainaut français, le Boulonnais, l’Artois, et laBelgique, saint Nicolas défile dans les rues le 6 décembre avec les Géants.

La Fête de saint Nicolas (1700),Richard Brakenburgh

Le 5 décembre, veille de la fête de saint Nicolas, le patron des enfants, les écoliers nommaient, parmi eux, un évêque. Toute la journée du 6 décembre, l’élu avait le titre et les immunités d’évêque des enfants. En cette qualité, il ordonnait tout ce qui concernait la fête générale des enfants de la ville. Afin d’y contribuer à sa manière, l’échevinat lui faisait délivrer deuxkannes, soit 6 litres, de vin.

Père Fouettard

Article détaillé : Père Fouettard.

Dans certaines régions, il est accompagné par le Père Fouettard (Zwarte Piet – Père Fouettard ou « Pierre le Noir » textuellement – en néerlandais. Hans Trapp en alsacien) qui, vêtu d'un grand manteau noir avec un grand capuchon et de grosses bottes et portant parfois un fouet et un sac. Il n'a pas le beau rôle, puisqu'il menace de distribuer des coups de trique aux enfants qui n'ont pas été sages ou de les emporter dans son sac et qui donne, parfois, du charbon, des pommes de terre et des oignons. Le Père Fouettard est également souvent représenté avec des cornes et une queue.

Histoire et légende

La Saint-Nicolas est une fête inspirée de Nicolas de Myre, appelé aussi Nicolas de Bari. Né à Patara au sud-ouest de l'actuelle Turquie (à l'époque Asie mineure) entre 250 et 270, il fut le successeur de son oncle, l'évêque de Myre.

Dès le xe siècle, une relique (une phalange du saint) fut transférée depuis Bari vers le Duché de Lorraine, et il fut édifié au Sud de Nancy une grande basilique dédiée au Saint, à Saint-Nicolas-de-Port. Vénéré et très souvent invoqué il deviendra très rapidement le saint-patron de la Lorraine. Port était une cité célèbre pour ses foires et marché et le culte de Saint-Nicolas se répandit très rapidement au delà des frontières du Duché de Lorraine et notamment d'outre-Rhin où la tradition est également très vive.

Le dieu scandinave Odin

Une partie des attributs régionaux de saint Nicolas serait inspirée du dieu scandinave Odin. En effet, ce dernier est toujours accompagné de ses deux corbeaux « qui voient tout », et de son cheval Sleipnir, tout comme saint Nicolas est dans certaines régions accompagné de deux Zwarte Pieten et de son cheval.

Punitif

Alice Miller a consacré le premier chapitre de son livre La Connaissance interdite à cette fête pour montrer comme les actions de saint Nicolas ont été détournées par les parents pour en faire une fête punitive, notamment avec l'invention du « Père Fouettard » qui n'a rien à voir avec l'histoire traditionnelle de saint Nicolas qui, selon la légende, protégeait les pauvres et ne les battait pas.


Marque déposée

Les villes de Nancy et de Saint-Nicolas-de-Port, en Lorraine, ont déposé la marque « Saint Nicolas ». Ceci afin d'empêcher la commercialisation des marchés et autres animations liées à la fête du saint patron des écoliers. Ce dépôt ne concerne que la France.

Pays-Bas

Aux Pays-Bas, la fête de Sinterklaas est très répandue et d'allure nationale. Deux semaines avant le 5 décembre, saint Nicolas fait son entrée au pays. Il arrive avec sa grande barbe blanche et sa mitre depuis l'Espagne sur un bateau à vapeur qu'on appelle pakjesboot  (le bateau des petits paquets). Sinterklaas est toujours entouré de ses nombreux assistants, des serviteurs noirs aux tenues colorées et répondant au nom de Zwarte Piet (ou Père Fouettard). Ces assistants ne sont pas très malins et font parfois des bêtises mais ils aident Sinterklaas dans sa lourde tâche de distribution des cadeaux.

Chaque année, on choisit une ville différente pour le débarquement (en 2013 : Groningen) et il est accueilli par le maire et les notables de la ville. Puis, c'est la tournée à travers les Pays-Bas, et chaque commune lui prépare un accueil. Le 5 décembre, veille de la Saint-Nicolas, a lieu le pakjesavond, soirée des paquets-surprises. Les paquets-surprises donnés par Sinterklaas sont accompagnés de poèmes d'occasion.

Belgique


Chez les néerlandophones, saint Nicolas est appelé Sinterklaas et, comme aux Pays-Bas, il débarque d'un bateau venu d'Espagne monté sur un cheval blanc. Chez les francophones, il se déplace sur un âne magique. Il est quelquefois accompagné d'un Père Fouettard, aussi appelé « Hanscrouf » ou « Zwarte Piet ». Parfois, il y a deux « Pères Fouettard ».

Au nord comme au sud du pays, il vient la nuit du 5 au 6 décembre pour déposer cadeaux et friandises – notamment des figurines en chocolat, des nic-nacs ou des spéculoos à son effigie – dans les souliers des enfants sages. Il est de tradition de laisser un bol d'eau ou de lait et une carotte devant la cheminée de la cuisine ou du salon pour l'âne, et un verre d'alcool pour le saint. Le lendemain matin, on retrouvera le verre ou le bol vide et la carotte mangée. Cette pièce sera fermée à double tour devant les enfants comme preuve que saint Nicolas rentre bien par la cheminée.


Saint Nicolas passe, début décembre, dans les écoles ou dans les centres publics pour demander aux enfants quels cadeaux ils désirent, pour voir s'ils ont été sages pendant l'année, et pour leur donner des friandises. Les enfants sont souvent invités à rédiger une lettre qu'ils adressent au « grand saint ». Un service de la poste belge répond gratuitement aux enfants qui lui envoient une lettre à l'adresse Rue du Paradis no 1, 0612 CIEL.

Plusieurs semaines avant l'arrivée du grand saint, les écoliers se doivent de déposer une paire de chaussures chaque soir devant la porte de leur chambre. Ceux qui ont été sages découvrent chaque matin une friandise typique différente chaque jour : massepainchocolatclémentine, etc.

La Saint-Nicolas en Belgique est également une tradition estudiantine qui veut que l'on dépose une assiette ou une paire de chaussures la veille devant sa porte et que chaque cokoteur (locataire de chambre d'étudiant, corturne) y dépose discrètement des friandises. À Liège, à Mons, à Bruxelles et à Namur, il existe aussi la Saint-Nicolas des étudiants : un cortège défile dans la ville avec des chars et les étudiants collectent des piécettes auprès des passants pour s'offrir des bières lors de la guindaille qui clôture la journée.

Luxembourg

Au Luxembourg, on l'appelle généralement Kleeschen. Ce mot vient de Zinnikleeschen, ce qui est la façon luxembourgeoise de désigner saint Nicolas. Le compagnon du Saint-Nicolas luxembourgeois est nettement différent des autres. Le Père Fouettard, appelé Housecker en luxembourgeois, est un petit homme, dont le visage n'est pas visible car il est caché par une énorme capuche. Il est habillé d'un vêtement noir ou gris en forme de sac, tenu par une ceinture noire. Il porte un sac avec plein de brindilles, les Ruten, qu'il distribue aux enfants qui n'ont pas été sages.

Saint Nicolas entre dans le pays deux semaines avant le 6 décembre et, à partir de ce moment-là, tous les soirs, les enfants mettent leur pantoufle devant la porte d'entrée de la maison. Le matin, avec émerveillement, les enfants y découvrent une petite friandise ou une Rute, s'ils n'ont pas été sages.

France

Saint patron de la Lorraine, saint Nicolas est particulièrement fêté dans le Nord de la France, mais surtout dans l'Est du pays, l'origine de sa popularité.

Lors de sa «tournée», saint Nicolas distribue traditionnellement une orange et du pain d'épices portant son effigie. Le Père Fouettard (ou le Boucher), vêtu de noir et porteur d'un grand fagot, parfois le visage barbouillé de suie, l'accompagne, et distribue une trique (une branche de son fagot) aux enfants qui n'ont pas été sages et menace de les frapper. Saint Nicolas est censé voyager sur un âne ; aussi les enfants doivent-ils, le soir, préparer de la nourriture (foin, paille ou grain) pour l'animal. Au matin, ils trouvent les friandises (ou la trique) à la place de ce qu'ils ont préparé pour l'âne.

Dans beaucoup d'écoles lorraines, saint Nicolas et le Père Fouettard passent visiter les jeunes enfants le 6 décembre et donnent parfois des friandises à ces derniers. Dans beaucoup de villes où il est fêté, un défilé est organisé chaque année dans les rues de la ville. À Nancy, à la fin du défilé, se terminant à l’hôtel de ville, le maire remet à saint Nicolas les clefs de la ville pour la protéger. Son passage est suivi d'un feu d'artifice. À Saint-Nicolas-de-Port, où un os de son doigt est conservé, saint Nicolas est installé sur un char et défile dans les rues de la ville. Le Père Fouettard, le boucher et trois petits enfants sont également présents.

Alsace

En Alsace, saint Nicolas passe le 6 décembre pour récompenser les enfants méritants en leur offrant des friandises et des cadeaux (traditionnellement un pain d'épices et une orange). Il est aidé par son âne et est accompagné par le Hanstrapp(Hans Trapp ou Rupelz), chargé de punir ceux qui n'ont pas été sages. Le Hans Trapp les menace de les emmener dans son sac s'ils ne promettent pas d'être sages.

De nombreuses villes alsaciennes organisent des marchés de la Saint-Nicolas au début du mois de décembre. Le marché de Noël de Strasbourg fut longtemps appelé ainsi.

En Alsace, la brioche de la Saint-Nicolas s'appelle Männele à Strasbourg (Bas-Rhin) et Mannala à Mulhouse (Haut-Rhin).

Flandre

En Flandre française, en Hainaut français et en Artois, saint Nicolas défile dans les rues le 6 décembre avec le Père Fouettard et les Géants.

Dans les années 1500, la fête de Saint-Nicolas à Dunkerque est ainsi décrite : « Le 5 décembre, veille de la fête de la Saint-Nicolas, le patron des enfants, les écoliers nommaient, parmi eux, un évêque. Toute la journée du 6 décembre l'élu avait le titre et les immunités d'évêque des enfants. En cette qualité, il ordonnait tout ce qui concernait la fête générale des enfants de la ville. Afin d'y contribuer à sa manière, l'échevinage lui faisait délivrer deux kannes de vin soit : 6 litres. »

En date du 6 décembre 1519, les archives de la Commission historique du Nord nous disent : « Décembre 1519 - Étant le jour de la Saint-Nicolay présenté à l’évêque des écoliers, lequel a donc teint sa fête selon la coutume, deux kannes de vin à viij s. le pot, xxxij s. »

Franche-Comté

En Franche-Comtésaint Nicolas passe également le 6 décembre pour rendre visite aux enfants sages accompagné de son âne et du Père Fouettard. En Franche-Comté comme dans certaines régions allemandes, le Père Fouettard est parfois représenté sous les traits d'une vieille femme mi-fée, mi-sorcière. Dans toute la région, des marchés de la Saint-Nicolas sont organisés, notamment dans les grandes villes comme Besançon ou Montbéliard. La Franche-Comté possède aussi ses brioches de la Saint-Nicolas, comme le Männele alsacien, aussi appelé « Jean Bonhomme ».

Lorraine

En Lorraine, la fête a une importance particulière, puisque saint Nicolas est le patron de la Lorraine depuis 1477. En effet, alors que la Lorraine était occupée par la Bourgogne, le duc René II de Lorraine demanda la victoire à saint Nicolas. À la suite de la victoire de la bataille de Nancy, saint Nicolas deviendra patron de la Lorraine et des Lorrains.

Jusque vers les années 1960, la Saint-Nicolas était pour les enfants une fête bien plus importante que la fête de Noël. De nos jours, dans certaines familles lorraines, la tradition des cadeaux se fait à la Saint-Nicolas et non à Noël, voire parfois aux deux fêtes. Dans toutes les villes, et notamment à NancyMetzÉpinalSaint-DiéBar-le-Duc ou encore Verdun, le défilé de saint Nicolas est devenu une tradition au fil du temps, le premier samedi ou le premier dimanche de décembre. Parfois monté sur un âne, il est suivi du sombre père Fouettard.

Il passe de porte en porte, dans les villages, afin de rendre visites aux enfants. C'est souvent l'occasion, même dans les communes les plus modestes, d'organiser quelques festivités pour les enfants du village. Nicolas et son acolyte le père Fouettard visitent également les écoles de Lorraine, distribuant quelques friandises aux écoliers. En Lorraine germanophone, où on l'appelle Nikloos ou Nigloos, le saint visite les maisons le 5 décembre au soir ; il est souvent accompagné de son âne et, malheureusement, parfois, de son alter ego maléfique, Rubbelz (Robert à la fourrure), personnage à la barbe noire, le visage caché sous une capuche sombre, traînant une chaîne au cliquetis sinistre. Les enfants peu méritants ne trouvent alors dans l'assiette qu'ils ont posée près d'une porte qu'un présent bien décevant ; une Ruud, une verge ou un Risser-bääse, un petit balai de sorcière. Saint Nicolas distribue plutôt des friandises, alors qu'à Noël, Chréschtkéndschen/Chréschkinnche (littéralement « le petit enfant Jésus »), représenté jusque dans les années 1950 sous les traits d'une jeune fille vêtue d'une longue robe blanche et coiffée d'un chapeau de paille recouvert d'un voile, distribue les cadeaux.

Religion

L'évêque de Myre est célébré dans une grande procession de la basilique de Saint-Nicolas-de-Port, dite procession du Sire de Réchicourt qui, emprisonné en Terre Sainte, s'est retrouvé à Saint-Nicolas-de-Port après avoir prié le saint.

Saint-Nicolas d'été

La fête de la Saint-Nicolas « d'été », méconnue, commémore quant-à-elle, la translation des reliques de Saint-Nicolas, en 1087, depuis Myre jusqu'à Bari et par extension celle de Bari jusqu'à la Basilique Saint-Nicolas de Saint-Nicolas-de-Port. La date de la célébration est traditionnellement instituée le lundi de Pentecôte.

Allemagne

Nikolaus, accompagné par le Knecht Ruprecht (Ruprecht, Robert le valet), descend du ciel dans une luge chargée de petites gourmandises et de cadeaux. Saint Nicolas et l'Avent, en Allemagne et en Autriche, sont au moins aussi populaires que le Père Noël. Le soir du 5 décembre, les enfants placent leurs chaussures nettoyées dans un endroit particulier. Le matin du 6 décembre, ils vont très vite voir s'il y a des cadeaux et des friandises dans leurs chaussures. C'est le début des fêtes de fin d'année.

Dans la région de Hanovre et en Westphalie, on l'appelle aussi Klas ou Bullerklas ; c'est à lui que les enfants adressent leurs prières, se réjouissant de petits présents qui les attendent pour le 6 décembre.

Autriche

Saint Nicolas défile le soir du 5 décembre dans les rues accompagné de personnages tout droit sortis de l'enfer, les Krampus. Saint Nicolas, que l'on nomme Nikoloou Niglo dans l'est de l'Autriche et Santaklos ou Klos dans le Tyrol et le Vorarlberg, questionne les enfants pour savoir s’ils connaissent leur catéchisme et leurs prières. Si les enfants répondent correctement à ses questions, celui-ci distribue des noix, des pommes, des oranges et des cadeaux.

Les Krampus qui l'entourent font peur à la foule. Portant un masque de diable cornu et de grosses fourrures, ils agitent des chaînes, poursuivent les gens avec des bâtons et les jeunes filles pour les palper. Gare aux enfants qui ne répondraient pas bien aux questions de saint Nicolas ; les mauvais diables essayent alors de les emmener en Enfer dans leur Buckelkraxen : leur hotte !

Dans certaines parties de l'Autriche comme la Haute Styrie et dans la vallée de l'Enns, saint Nicolas est aussi accompagné de Schab. Les Schabs sont des personnages rembourrés de paille avec de longues antennes sur la tête, des grelots et un fouet. Ils accomplissent les Nikolospiele ou « jeux de saint Nicolas ». Précédant saint Nicolas, ils battent une mesure à six temps et marchent à pas lent en faisant claquer leur fouet pour chasser les démons de l'hiver selon la légende.

Hongrie

En Hongrie, les enfants laissent leurs bottes sur le rebord de la fenêtre le soir du 5 décembre. Le lendemain matin, saint Nicolas (Szent Miklós traditionnellement, mais plus communément connu sous le nom de Mikulás) aura déposé des bonbons et des cadeaux s'ils ont été gentils, et un bâton (virgács) s'ils ont été méchants (en fin de compte, la plupart des enfants reçoivent des petits cadeaux, mais aussi un petit bâton). Saint Nicolas est souvent accompagné par le Krampusz, l'effrayant assistant qui est chargé d'enlever les méchants enfants.

Pologne

En Pologne, la Saint-Nicolas s'appelle Mikołajki et c'est une occasion d'offrir et de recevoir des cadeaux supplémentaires avant Noël. On profite notamment de cette occasion pour organiser des petites fêtes à l'école pendant laquelle chacun offre un petit cadeau symbolique à un collègue dont le nom est tiré au sort quelques jours avant.

Suisse

La Saint-Nicolas est fêtée le 6 décembre en Suisse. En Suisse, la fête donne lieu à des défilés nocturnes. Les Iffelträger défilent en portant d’énormes mitres éclairées ; ils sont accompagnés de centaines de personnes qui agitent de grosses cloches et des grelots (en particulier dans la région de Küssnacht am Rigi). À Zurich, ce sont les enfants qui défilent dans les rues avec des masques illuminés. Dans d'autres régions du pays, la fête est devenue une affaire commerciale, avec la distribution aux enfants « sages » de friandises (mandarines, noix, pain d'épices, chocolat). On confectionne traditionnellement de petits hommes en pâte à pain, que l'on appelle Grittibenz.

Fribourg


Saint Nicolas – patron de la ville de Fribourg – est célébré chaque 1er week-end de décembre dans tout le canton de Fribourg. À Fribourg même, la procession se déroule à travers le centre de la ville, commençant au Collège Saint-Michel et se terminant à la Cathédrale Saint-Nicolas. Normalement, la procession commence au coucher du soleil vers 17h00 et se termine à 18h30. À ce moment, saint Nicolas quitte son âne et monte sur le balcon de la cathédrale. Traditionnellement, il tient un discours qui contient des passages satiriques sur les événements de la ville de l'année écoulée.

La fête de la Saint-Nicolas de Fribourg est celle qui rassemble le plus de monde. On estime que 30 000 (50 000 le jour de la centième – incarné par David Aeby) personnes viennent chaque année écouter saint Nicolas.

Un « saint Nicolas » est choisi chaque année parmi les étudiants du Collège Saint-Michel.

Bulle

C'est Henri Gremaud, historien et ancien Conservateur du Musée gruyérien, qui relança en 1945 la tradition de la Saint-Nicolas dans la capitale du district de la Gruyère en fondant la Compagnie de Saint-Nicolas. Aujourd'hui, l'organisation et l'animation de la fête est aux mains de la troupe de théâtre des Trétaux de Chalamala.

L'essentiel de la fête se passe le dimanche le plus proche du 6 décembre, avec l'apparition de saint Nicolas à la fin de la saynète des enfants, à l'Hôtel de Ville de Bulle. Puis, entouré de ses petits pages, des pères fouettards et de ses angelots, saint Nicolas défile dans la Grand-Rue sur un char tiré par deux chevaux. Le saint homme est – particularité bulloise – entouré de ses « flonflons », quatuor de cuivres qui l'accompagne dans tous ses déplacements. Saint Nicolas conclut son cortège par un discours devant le château préfectoral, discours qui se veut en général satirico-politique, en reprenant des thèmes de l'actualité communale, régionale ou nationale.

La Saint-Nicolas à Bulle, c'est également la visite dans les foyers individuels qui en font la demande, dans les homes et autres lieux publics.

Romont

À Romontsaint Nicolas s'arrête également. Le cortège aux flambeaux passe dans les rues romontoises pour se terminer au Château. Saint Nicolas prononce un discours pour les familles et distribue les biscômes aux enfants.

 

Il fait toujours bon de dire en société « Quoi ? Tu ne savais pas ça ? Mais si, le père Noël rouge est une invention de Coca-Cola !! Avant c’était Saint-Nicolas et il s’habillait en vert. C’est Coca-Cola qui l’a mis en rouge en premier. Ah vraiment, quelle bande d’enfoirés ces ricains, toujours a usé du marketing pour vendre leur produits… »

Et bien non monsieur (madame), stop aux idées reçues, le père Noël rouge, bedonnant, avec son bonnet et son gros manteau n’est absolument pas une invention de Coca-Cola. Voici un peu d’histoire pour se cultiver et pouvoir briller en société.

A l’origine, Saint-Nicolas n’était pas forcement représenté en vert comme on l’entend un peu partout. On pouvait en effet rencontrer, selon les pays, des illustrations où le Saint-Patron des enfants (des étudiants, des enseignants, des marins, des vitriers…) était représenté avec un costume noir de suie, vert, rouge, et même bleu en Russie.

Inspiré des poèmes de Clément Clarke Moore, pasteur de son état et auteur de divers contes pour enfants, Thomas Nast illustra le Père Noël sous la forme d’un bonhomme bedonnant, vêtu de fourrure et fumant la pipe dans le journal ‘Harper’s Weekly’ dès le 3 janvier 1863.

Ce n’est qu’à partir de 1885 qu’un artiste nommé Louis Prang (qui inventa la première « Christmas Card » en 1875) représenta le Père Noël tel qu’on le connaît.

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Ensuite, à partir de 1931, Coca-Cola décida de recentrer ses campagnes publicitaires afin de ne plus cibler seulement les adultes avec leur boisson revigorante, mais afin de vendre du Coca-Cola à toute la famille, et en particulier aux enfants. Voilà pourquoi elle s’attacha les services d’un illustrateur d’origine suédoise, Haddon Sundblom, qui dessina le père Noël rouge que nous connaissons presque tous…

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Père Noël

Père Noël

Le père Noël est un personnage légendairearchétypal et mythique lié à la fête de Noël.

 

Présentation liminaire

Bien que la tradition du père Noël ait des origines en Europe du Nord, elle est popularisée aux États-Unis auxixe siècle. La première mention du « père Noël » en français est trouvée en 1855 sous la plume de George Sand (on parle avant plutôt du bonhomme de Noël ou du petit Jésus). Qu'il soit appelé Father Christmas ouSanta Claus en anglaisWeihnachtsmann en allemand, ou Père Noël, sa fonction principale est de distribuer des cadeaux aux enfants dans les maisons pendant la nuit de Noël qui a lieu chaque année du 24 au 25 décembre.

Le père Noël est l'équivalent français du Santa Claus américain dont le nom est lui-même une déformation duSinterklaas (saint Nicolasnéerlandais. Il est largement inspiré de Julenisse, un lutin nordique qui apporte des cadeaux, à la fête du milieu de l'hiver, la Midtvintersblot, un peu moins du dieu celte Gargan (qui inspira le Gargantua de Rabelais) mais surtout du dieu viking Odin, qui descendait sur terre pour offrir des cadeaux aux enfants scandinaves. C'est bien celui ci, ancêtre de tous les autres, qui semble être le point de départ.

De Julenisse, le Père Noël a gardé la barbe blanche, le bonnet et les vêtements en fourrure rouge, de Gargan il a conservé la hotte et les bottes.

Même si le mythe peut varier fortement d'une région à l'autre, notamment à cause du climat du 25 décembre qui peut aller du début de l'hiver dans l'hémisphère nord au début de l'été dans l'hémisphère sud, on l'imagine généralement comme un gros homme avec une longue barbe blanche, habillé de vêtements chauds de couleur rouge avec un liseré de fourrure blanche ; des lutins l'aident à préparer les cadeaux. Il effectue la distribution à bord d'un traîneau volant tiré par des rennes.

Il entre dans les maisons par la cheminée et dépose les cadeaux dans des chaussures disposées autour du sapin de Noël ou devant la cheminée (en France), dans des chaussettes prévues à cet effet accrochées à la cheminée (en Amérique du Nord et au Royaume-Uni), ou tout simplement sous le sapin. En Islande, il dépose un petit cadeau dans une chaussure que les enfants laissent sur le bord d'une fenêtre dès le début du mois de décembre. Au Québec, les cadeaux au pied du sapin sont de mise, en plus des « bas de Noël » disposés sur la cheminée dans lesquels on met les petites surprises.

Selon certains psychanalystes, le père Noël serait un rituel qui nourrirait l'imaginaire des enfants et les aiderait à se construire et découvrir la réalité. Selon les familles, la tradition veut soit que l'enfant écrive au père Noël et lui adresse une liste de cadeaux qu'il désire pour Noël, soit que le père Noël décide « lui-même » quels cadeaux mérite l'enfant.

Historique

Origines

En Europe, les rituels liés à l’approche de l’hiver sont ancestraux. Au Moyen Âge, l’Église catholique décide de remplacer les figures païennes par des saints.

Par le nom de « saint Nicolas », elle désigne Nicolas de Myre, un personnage qui vécut au ive siècle au sud de la Turquieactuelle près d’Antalya, contemporain de la dernière vague de persécutions et du concile de Nicée, moment important duchristianisme.

Le conservateur et responsable du département d’information numérique au Musée copte, Hani Zarif, affirme « Papa Noël, connu sous le nom de Santa Claus, est une vraie personnalité historique ». C’est l’évêque de Myre né vers la fin du IIIe siècle en Lycie, au sud de l’actuelle Turquie. Possédant un héritage important, il distribuait les cadeaux et la nourriture aux pauvres et aux familles modestes pendant la nuit, anonymement. Ainsi il tentait de récupérer le mythe du Santa Klaus scandinave laique à des fins religieuses. Ce qui n'aura de cesse pendant des siècles.

Lors des Croisades, au XIe siècle, sa dépouille est volée par des marchands italiens, mais ils laissent sur place un morceau de crâne et de mâchoire. Les reliques sont transférées à Bari, en Italie. Un chevalier lorrain aurait aussi récupéré une de ses phalanges et l’offrit à l’église de Port. Devenue lieu de pèlerinage, la ville est alors rebaptisée Saint-Nicolas-de-Port. Saint Nicolas devient le saint patron de la Lorraine. En 1477, le duc de Lorraine, René II, lui attribue sa victoire contre Charles le Téméraire. Par la suite, sa légende sera reliée à la Nativité. Il deviendra dans presque toute la France « Papa Noël » soit « Père de la Nativité ».

Á Bari en Italie, la relique aurait produit des miracles. Selon une légende, il aurait ressuscité trois enfants découpés par un horrible boucher. Il est alors présenté comme le saint protecteur des tout-petits. C’est pourquoi, en sa mémoire, le 6 décembre de chaque année, principalement dans les pays d’Europe du Nord et de l’Est (notamment dans l’Est de la France en Alsace, à Metz, à Nancy et à Saint-Nicolas-de-Port), la coutume veut qu’un personnage, habillé comme on imaginait que saint Nicolas l’était (grande barbe, crosse d’évêque, mitre, grand vêtement à capuche), va alors de maison en maison pour offrir des cadeaux aux enfants sages. C’est au xvie siècle, que la légende du saint s’enrichit avec le personnage du père Fouettard qui punit les enfants désobéissants (selon certaines traditions, celui-ci serait en fait le boucher de la légende). En France, à partir du xiie siècle également appelé, le vieux qui présidait ce cortège, est par la suite appelé « Noël ».


Au moment de la Réforme, les protestants luthériens, qui rejettent le rôle patronal des saints, remplacent saint Nicolas par l’enfant Jésus (le Christkind allemand). C’est aux Pays-Bas que saint Nicolas se transforme après la Réforme en un personnage semi-laïc, Sinter Klaas par l’influence des huguenots. Étrangement, au Canada, les francophones catholiques utiliseront longtemps le personnage de l’enfant Jésus, alors que Santa Claus se charge de distribuer des cadeaux aux petits anglophones. De même, bien avant la popularisation du père Noël, les catholiques français attribuaient à Jésus les cadeaux de la nuit de Noël. Au xviiie siècle, les souverains allemands entament un processus de laïcisation : les figures chrétiennes sont remplacées par d’anciens symboles germaniques. C’est le retour du petit peuple des fées, des elfes et du vieil homme de Noël (le Weihnachtsmann) qui distribue en traîneau des sapins décorés de cadeaux.

En 1821, le livre A New-year’s present, to the little ones from five to twelve (Un Cadeau pour le nouvel an aux petits de cinq à douze ans) est publié à New York (sous l’influence des Hollandais qui, en fondant la Nouvelle-Amsterdam au xviie siècle, importent le Sinter Klaas). Il contient le poème anonyme Old Santeclaus qui décrit un vieil homme qui apporte des cadeaux aux enfants sur un traineau tiré par des rennes

Le 23 décembre 1823, le journal Sentinel de Troy, dans l'État de New-York, publie anonymement le poème A Visit from St. Nicholas, qui sera attribué au pasteur américain Clement Clarke Moore dans ses œuvres complètes en 1844, dans lequel saint Nicolas est présenté comme un lutin sympathique, dodu et souriant, qui distribue des cadeaux dans les maisons et se déplace sur un traîneau volant tiré par huit rennes nommés respectivement : Fougueux (Dasher), Danseur (Dancer),Fringant (Prancer), Rusé (Vixen), Comète (Comet), Cupidon (Cupid), Tonnerre (Donder) et Éclair (Blitzen). Ce poème a joué un rôle très important dans l’élaboration du mythe actuel, Moore reprenant les attributs de saint Nicolas (barbe blanche, vêtements rouges et hotte) mais troquant sa mitre, sa crosse et son âne pour un bonnet rouge, un sucre d'orge et un traîneau tout en se débarrassant du père Fouettard. Après le journal Sentinel en 1823, il fut repris les années suivantes par plusieurs quotidiens américains, puis traduit en plusieurs langues et diffusé dans le monde entier.

Rennes du père Noël

Jusqu'au tournant du xxe siècle, le père Noël n'a que huit rennes (Tornade, Danseur, Furie, Fringant, Comète, Cupidon, Éclair et Tonnerre) . Le neuvième, nommé Rudolph (Rodolphe en français), fut créé en 1939 par le poète Robert L. May dans un conte où le père Noël doit affronter des conditions météorologiques si mauvaises qu'il risque d'être en retard dans sa livraison de cadeaux. Dans cette histoire, il réussit à les distribuer grâce au nez lumineux de Rudolph qui l'orientait dans la tempête.

En 2001 est sorti un film d'animation anglais avec des personnages en pâte à modeler dont le héros est Robbie le renne qui rêve de devenir un membre de l'attelage du père Noël comme son père.

Saint-Nicolas

Il a longtemps été cru que la fête de Saint-Nicolas était réapparue à New York durant la guerre d'indépendance, en ravivant la mémoire de l'origine hollandaise de la ville, autrefois appelée Nouvelle-Amsterdam, mais cette thèse a été réfutée par Charles W. Jones qui affirma ne pas avoir retrouvé de documentation pour l'étayer. Howard G. Hageman, qui maintient l'existence d'une fête populaire de saint Nicolas chez les premiers colons hollandais de la vallée de l'Hudson en dépit de l'hostilité de la hiérarchie protestante, affirme cependant que cette tradition hollandaise de fêter saint Nicolas avait complètement disparu lorsque Washington Irving fonda la St. Nicholas Society of New York en 1835.

C'est vers 1850 que le passage de la célébration de la Saint-Nicolas à celle de Noël se fixe au Royaume-Uni, en lien avec Charles Dickens et ses « Livres de Noël ». En 1860, le journal new-yorkais Harper's Weekly représente Santa Claus vêtu d'un costume orné de fourrure blanche et d'une large ceinture de cuir. Pendant près de trente ans, Thomas Nast, illustrateur et caricaturiste du journal, illustra par des centaines de dessins tous les aspects de la légende de Santa Claus et donna au mythe ses principales caractéristiques visuelles : un petit bonhomme rond, vêtu d'une houppelande en fourrure, la pipe au coin de la bouche comme un Hollandais (notamment dans un livre en couleur de 1866 intitulé Santa Klaus and his works où la couleur rouge de l'habit est établie, mais pas encore le blanc de la fourrure parfois de couleur sombre). C'est également Nast qui, dans un dessin de 1885, établit la résidence du père Noël au pôle Nord. Cette idée fut reprise l'année suivante par l'écrivain George P. Webster.

L'idée selon laquelle le Père Noël aurait été dessiné par la compagnie Coca-Cola en 1931 est une légende urbaine. Une étude de la représentation du père Noël dans les années précédentes montre en effet que l'aspect qu'on lui connait aujourd'hui était déjà répandu, y compris sa couleur rouge (même si c'est le tricolore de Saint Nicolas qui était représenté en très grande majorité), utilisée dès 1866. Avant Coca-Cola en 1931 qui a véritablement lancé le Père Noëlhabillé en rouge (fini le tricolore) grâce à l'illustrateur Haddon Sundblom (travaillant pour la D'Arcy Advertising Agency , cet illustrateur s'inspira d'un poème de Clark Moore A Visit From St. Nicholas de 1822 et se prit lui-même pour modèle), de nombreuses firmes avaient déjà utilisé son image dans des publicités, comme le fabricant de stylos Waterman en 1907, le manufacturier de pneumatiques Michelin en 1919, le fabricant de savon Colgate en 1920 et même Coca-Cola déjà dans les années 1920 qui reprit pour sa publicité les illustrations de Thomas Nast. Néanmoins, il est vraisemblable que Coca-Cola ait largement contribué à fixer l'image actuelle.

En France, les catholiques, qui depuis longtemps s'échangeaient des petits cadeaux le soir de Noël en l'honneur de la naissance du Christ, résistèrentlongtemps au « père Noël », patronyme qui désignera le personnage popularisé en France par les Américains à la fin de la Seconde Guerre mondiale, bien que celui-ci ait déjà été connu depuis longtemps.

Aujourd'hui, le père Noël est également utilisé le 25 décembre, dans des pays n'ayant pas de tradition chrétienne, tels que la Chine, comme outil de vente et comme occasion de faire des cadeaux, de décorer la ville et de réunir la famille. La hotte du père Noël peut être un panier ou alors être une sorte de grand sac marron, dans lequel les cadeaux de tous les enfants doivent être entreposés. La marque Papa Noël vaut 1,6 trillion de dollars tandis qu'Apple, est évaluée à 87,3 milliards. "Il n'est pas étonnant que des marques comme Coca-ColaVolkswagen ou KFC se pressent pour obtenir son appui", explique David Haigh, PDG de Brand Finance.

Lieu d'habitation

Le lieu d'habitation du père Noël est très controversé. Selon les Norvégiens il habite à Drøbak, à 50 km au sud d'Oslo. Pour les Suédois, c'est à Gesunda, au nord-ouest de Stockholm, et pour les Danois au Groenland. Les Américains considèrent qu'il habite au pôle Nord, mais en 1927 les Finlandais ont décrété que le père Noël ne pouvait pas y vivre, car il lui fallait nourrir ses rennes : sa résidence fut donc fixée en Laponie, au Korvatunturi puis, cette région étant un peu isolée, ils l'ont fait déménager près de la ville de Rovaniemi au Village du Père Noël. La Sibérie revendique également cet honneur, mais il y a sans doute confusion avec Ded Moroz, le cousin serbo-russe du père Noël qui est fêté le 31 décembre avec sa filleSnégourotchka. Au Canada une grande partie de la population croit qu'il réside au pôle Nord ou certain qu'il serait dans le grand nord canadien, ou selon la célèbre chanson de Joseph (Pierre Laurendeau), reprise par Les Colocs, le personnage serait en fait québécois comme l'indique le titre lui-même, Le Père Noël c't'un Québécois.

En 1953, Réal Rousseau et Jacques T. Melchers construisirent la résidence d'été du père Noël à Val-David dans lesLaurentides, au Québec. Le Père Noël y déménagea l'année-même et y arriva en hélicoptère. Il y revient à chaque été et a reçu près de 3 millions de visiteurs.

Dans le Pacifique, l'île Christmas se revendique également comme une résidence secondaire du père Noël. La Turquie, qui a gardé des reliques de saint Nicolas dans la très touristique région d'Antalya, est aussi de la partie.

Dans nombre de pays, une lettre envoyée au père Noël (quelle que soit l'adresse inscrite : pôle Nord, Laponie ou autre) sera traitée par le service des postes qui répond aux jeunes expéditeurs.

Dans le monde

Au Canada

H0H 0H0 est un code postal utilisé par Postes Canada pour acheminer le million de lettres annuelles destinées au père Noël au pôle Nord. En 1974, le personnel de Postes Canada à Montréal recevait une quantité considérable de lettres adressées au Père Noël et ces lettres étaient traitées comme « indistribuables ». Comme les employés ne voulaient pas que les expéditeurs, pour la plupart des enfants, soient déçus par l'absence de réponse, ils se mirent à répondre eux-mêmes. La quantité de courrier adressé au père Noël a augmenté chaque année, au point où Postes Canada décida de mettre en place un programme officiel de réponse aux lettres adressées au père Noël, en 1983. Environ un million de lettres pour le père Noël sont reçues chaque année, dont certaines provenant d'autres pays que le Canada. Chaque expéditeur recevra une réponse dans la langue qu'il a utilisée pour écrire au père Noël.

Postes Canada a mis en place une adresse spéciale pour le père Noël, avec son code postal dédié : Père Noël, Pôle Nord H0H 0H0, Canada. Le code postal « H0H 0H0 » a été choisi en ressemblance au rire caractéristique du père Noël (en anglais) : « Ho ! Ho ! Ho ! ».

En France

Après la Seconde Guerre mondiale, le père Noël à l'image actuelle (vieillard débonnaire barbu, rondelet et jovial, à la houppelande rouge et au ceinturon noir) arrive en France avec le plan Marshall et la marque Coca-Cola qui fige (mais ne l'a pas créée) cette image du père Noël. Une campagne de presse condamnant son utilisation comme outil de merchandisingest alors menée et atteint son paroxysme lorsqu'un jeune prêtre dijonnais Jacques Nourissat condamne au bûcher le personnage du père Noël, outré qu'il soit à l'effigie des grands magasins de Dijon, cet autodafé ayant lieu sur les grilles de la cathédrale Saint-Bénigne le 23 décembre 1951. Cet évènement donne lieu à des débats enflammés entre les écrivains catholiques Gilbert Cesbron et François Mauriac qui reprochent la marchandisation du père Noël tandis que des personnalités comme René BarjavelJean Cocteau ou Claude Lévi-Strauss prennent sa défense.

Le Secrétariat du Père Noël est créé par le Ministre des PTTJacques Marette en 1962 dans le service des « rebuts » de l'hôtel des Postes à Paris. Il est ensuite transféré en 1967, grâce à l'intervention de Robert Boulin, alors Secrétaire d'État au Budget et maire de Libourne, au sein du centre des recherches du courrier la Poste à Libourne (le seul qui soit autorisé à ouvrir le courrier). La lettre au Père Noëlest donc ouverte pour retrouver l'adresse de l'expéditeur et lui envoyer gratuitement une carte-réponse.
La première « secrétaire du père Noël » qui rédige ainsi la première réponse par l'entremise des PTT en 1962, est en réalité la propre sœur du ministre, la pédiatre et psychanalyste Françoise Dolto.

Cette opération, plébiscitée par les enfants et leurs parents, connaît un succès grandissant : le courrier reçu par le père Noël a plus que doublé en dix ans. En 2007, le père Noël a reçu plus d'1,6 million de courriers, dont 1,43 million de lettres et 181 200 courriels (via le portail Internet du Groupe La Poste et le site du père Noël de La Poste - www.laposte.fr/pere-noel ), cette évolution se stabilisant depuis. Le Service Client Courrier de Libourne est toujours au service du Père Noël. En 2012, plus de 1 700 000 lettres et de 200 000 courriels, en provenance de plus de 120 pays. Chaque enfant peut imaginer l'adresse qu'il souhaite et le nom du Père Noël, la lettre arrivera et sera traitée.

 

L'arnaque de Noël ou comment la religion chrétienne s'est construite sur un amoncellement de légendes



 
Paris

Malheureusement pour les 1.7 milliards de chrétiens, en admettant poliment qu'un enfant ait pu naître, le Nouveau Testament ne dit rien ni sur la date du 25 décembre ni sur la présence d'un âne et d'un boeuf. De même, les rois mages n'avaient quant à eux rien de royal et leur bonne étoile n'est qu'un ajout de plus à la légende de Noël sans aucune réalité physique. Examen en détail de chacun de ces points: 

1/ La date
La religion chrétienne ne s'est pas diffusée dans un milieu vide de toute pratique mystique mais a d'abord côtoyé un foisonnement de sectes diverses dans le pourtour méditerranéen. Parmi celles-ci, le culte de Mithra bénéficiait d'une forte popularité dans l'empire romain. D'origine iranienne, Mithra est une divinité solaire qui naît le jour du solstice d'hiver dans une grotte. Les adorateurs de Jésus, en proie à la compétition des mythes, ont alors copié cette date pour faire échec à la concurrence, la célébration de sa date de naissance ayant lieu auparavant au printemps. C'est ainsi que la date du 25 décembre apparaît au 4ème siècle dans la mythologie chrétienne. 

2/ La crèche, les anges, l'âne et le boeuf
Seul l'évangile de Luc (2, 7) stipule que la naissance de JC eut lieu dans une crèche. Elle est la seule aussi à indiquer la venue de "messagers célestes". Les trois autres versions de la vie de JC par Matthieu, Marc et Jean font preuve d'un inquiétant silence pour les gardiens de la foi. On ne trouve trace de l'âne et du boeuf que dans les évangiles apocryphes. Ces textes ont été écrits eux aussi dans les premiers siècles de la chrétienté et furent déclarés faux par les évêques du fait de la grande confusion qu'ils entraînent, dans une tentative de description de la vie de JC en particulier. Les deux animaux apparaissent dans l'évangile du pseudo Matthieu (14). Il semble que la tradition de l'adoration de la crèche par les chrétiens soit une invention de Saint François d'Assise au 13èmesiècle. 

3/ Les trois rois mages
La mention de mages venus d'orient n'apparaît, ici encore, que dans un seul des quatre évangiles, celle de Matthieu (2, 1 - 16) alors que Luc ne parle que de quelques bergers venus rendre visite au gamin. A aucun moment l'évangile de Matthieu ne les identifie comme des rois et n'indique jamais leur nombre. Les affubler du titre de roi et les compter au nombre de trois ne sont que deux inventions supplémentaires. Et les noms qu'ils reçoivent actuellement sont apparus au 8ème siècle... Si les évangiles canoniques donnent peu de renseignements à leur sujet, les évangiles apocryphes sont plus bavards. On y apprend, en particulier, que celle du pseudo Matthieu les fait venir visiter JC deux ans après sa naissance (16, 1), un détail soigneusement oublié par l'iconographie chrétienne. 

4/ L'étoile
Les mages, à identifier probablement comme des astrologues, ont été guidés dans leur voyage, selon Matthieu, par une étoile qui les mena jusqu'au lieu de naissance. Mais l'astre se caractérise par un mouvement fantasque puisqu'il s'arrête au dessus du lieu de naissance qui est, d'après Matthieu, une maison et, selon Luc, une crèche... De nombreux efforts ont été déployés pour faire correspondre l'étoile à un phénomène astronomique soit inattendu (passage d'une comète, explosion d'une étoile en supernovæ), soit prédictible (rapprochement de deux planètes simulant un objet unique extrêmement brillant). Ces tentatives ne peuvent qu'être vouées à l'échec, les informations sur l'évènement (date, lieu, orientation) sont pauvres et incohérentes et lui interdisent toute réalité historique. 

La tradition du 25 décembre n'est donc qu'un amas de forfaitures dans un édifice assurant sa pérennité par l'invention et le mensonge. 

 

 

 

3 décembre 2014

désobéissance civile......

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La désobéissance civile est le refus assumé et public de se soumettre à une loi, un règlement, une organisation ou un pouvoir jugé inique par ceux qui le contestent, tout en faisant de ce refus une arme de combat pacifique. Le terme fut créé par l'américain Henry David Thoreau dans son essai La Désobéissance civile, publié en 1849, à la suite de son refus de payer une taxe destinée à financer la guerre contre le Mexique. Si la désobéissance civile est une forme de révolte ou de résistance, elle se distingue pourtant de la révolte au sens classique. La révolte classique oppose la violence à la violence. La désobéissance civile est plus subtile : elle refuse d'être complice d'un pouvoir illégitime et de nourrir ce pouvoir par sa propre coopération. Le principe même du pouvoir politique pourrait rendre possible l'efficacité de cette action.

L'idée de la résistance à une loi injuste a existé bien avant le xixe siècle. On peut la faire remonter à la jus resistendi (« droit de résistance ») du droit romain et on peut dire que La Boétie, dès le xvie siècle, a démontré l'efficacité du procédé. Il montre dans le Discours de la servitude volontaire que le pouvoir d'un État repose entièrement sur la coopération de la population. Ainsi, dès l'instant où la population refuse d'obéir, l'État n'a plus de pouvoir. Un peuple peut donc résister sans violence par la désobéissance et provoquer l'effondrement d'un État illégitime, car, disait-il, le pouvoir le plus féroce tire toute sa puissance de son peuple. Encore faut-il une prise de conscience générale et le courage des premiers militants pour que ce principe puisse être efficace. C'est principalement Gandhi en Inde, Martin Luther King aux États-Unis, Mandela en Afrique du Sud, les Grands-Mères de la Place de Mai en Argentine et la contestation du pouvoir soviétique dans les années 1980 qui en ont montré l'efficacité.

Le principe est utilisé aujourd'hui au sein des démocraties pour lutter contre certaines lois lorsque les militants estiment que la légalité — qui dépend de la majorité et / ou d'une certaine inertie — ne parviendra pas à modifier ces lois. La désobéissance est illégale par définition, mais est en principe non violente. Cependant certaines actions en France ont revendiqué la dégradation de biens privés (par exemple les faucheurs volontaires). Certains ne voient dans ces actions que la dégradation de biens ou la résistance d'individus ou de groupes isolés, d'autres y voient un acte salutaire de désobéissance civile visant à faire modifier la politique des autorités.

 

 

Définition de la désobéissance civile

Il n'y a pas d'unanimité sur la définition de la désobéissance civile. John Rawls et Jürgen Habermas ont chacun une définition de la désobéissance civile.

Selon Rawls : « La désobéissance civile peut être définie comme un acte public, non violent, décidé en conscience, mais politique, contraire à la loi et accompli le plus souvent pour amener un changement dans la loi ou bien dans la politique du gouvernement. En agissant ainsi, on s'adresse au sens de la justice de la majorité de la communauté et on déclare que, selon une opinion mûrement réfléchie, les principes de coopération sociale entre des êtres libres et égaux ne sont pas actuellement respectés.»

Pour Habermas : « La désobéissance civile inclut des actes illégaux, généralement dus à leurs auteurs collectifs, définis à la fois par leur caractère public et symbolique et par le fait d'avoir des principes, actes qui comportent en premier lieu des moyens de protestation non violents et qui appellent à la capacité de raisonner et au sens de la justice du peuple. »

Six éléments sont donc caractéristiques d'un acte de désobéissance civile.

Une infraction consciente et intentionnelle

L'acte de désobéissance doit être une infraction consciente et intentionnelle, et il doit ainsi violer une règle de droit positif. Si l'infraction porte sur la norme contestée directement, on parle de désobéissance directe ; ce fut, par exemple, le cas des campagnes de désobéissance civile lancées par Martin Luther King qui visaient à faire occuper par les noirs les espaces légalement réservés aux blancs. Mais la norme violée peut ne pas être celle contestée, on parle alors de désobéissance civile indirecte, c'est le cas par exemple des sit-in, qui ne visent pas à contester le code de la route.

Bien qu'il ne soit pas possible de constater l'existence d'une infraction a priori (c'est le juge qui détermine l'existence d'une infraction), on considère qu'un acte est constitutif d'un acte de désobéissance civile lorsque ses auteurs prennent le risque de commettre un acte qui est, aux yeux de l'opinion publique et à ceux des autorités, généralement tenu comme une infraction.

Touchant cette question, il est intéressant de rappeler l'expérience réalisée par Stanley Milgram où le sujet de l'expérience consiste à mesurer la proportion des individus capables de démarrer un tel acte de désobéissance malgré la pression sociale ou administrative.

Un acte public

L'acte de désobéissance se traduit par une attitude publique, ce qui le différencie de la désobéissance criminelle — cette dernière, ne prospérant que dans la clandestinité (parfois, avec une revendication).

Dans la désobéissance civile, la publicité vise à écarter tout soupçon sur "la moralité de l'acte", à lui conférer, en outre, une valeur symbolique ainsi que la plus grande audience possible afin que l'acte ait le plus grand retentissement pour modifier le "sentiment" ou "la conviction" de l'opinion publique. L'acte vise ainsi la plus grande médiatisation possible et peut rentrer dans une stratégie de provocation et d'agitprop.

Certains auteurs vont au-delà. Fidèle à la ligne de Gandhi, ils voient dans la publicité une exigence qui veut que l'on communique à l'avance aux autorités compétentes les actions futures de désobéissance.

Un mouvement à vocation collective

L'acte de désobéissance s'inscrit par principe dans un mouvement collectif. Elle est l'acte d'un groupe qui se présente comme une minorité agissante, et se traduit par l'action concertée de celle-ci, ainsi Hannah Arendt relève que « loin de procéder de la philosophie subjective de quelques individus excentriques la désobéissance civile résulte de la coopération délibérée des membres du groupe tirant précisément leur force de leur capacité d'œuvrer en commun. » La désobéissance est donc par nature une action collective. Cependant, rien n'empêche que le sursaut moral d'un individu ne finisse par mobiliser un courant plus large qui pourra alors être qualifié de désobéissance civile.

Une action pacifique

Le désobéissant use généralement de moyens pacifiques. La désobéissance civile vise à appeler aux débats publics et, pour ce faire, elle en appelle à "la conscience endormie" de la majorité plutôt qu'à l'action violente. C'est un des traits qui la distingue de la révolution, qui pour arriver à ses fins peut, potentiellement, en appeler à la force. En outre l'opposition à la loi qui est inhérente à la désobéissance civile se fait dans une paradoxale fidélité à une loi considérée supérieure, il n'y a donc pas de violence dans l'esprit de la désobéissance civile. Celle-ci étant plutôt le fait de l'État, le seul qui dispose d'une « violence légitime » selon Max Weber, cette violence pouvant être physique mais aussi "symbolique" c'est-à-dire psychique, voire souvent économique.

Un but : la modification de la règle

Selon ses promoteurs, la désobéissance civile poursuit des fins novatrices. Elle vise "l'abrogation" ou tout au moins la modification de la norme contestée.

Des principes supérieurs

La désobéissance civile fait appel à des « principes supérieurs » à l'acte contesté. C'est sans doute le trait le plus important de la désobéissance civile puisque c'est lui qui lui donne "une certaine légitimité". Ces principes considérés supérieurs peuvent être religieux : ainsi, des membres du clergé ont souvent été des participants ou des dirigeants dans des actions de désobéissance civile. Aux États-Unis par exemple, les frères Berrigan sont des prêtres qui ont été arrêtés des douzaines de fois pour des actes de désobéissance civile dans des protestations antiguerre.

Les principes supérieurs invoqués peuvent également être "constitutionnels" ou "supra constitutionnels". Ainsi des écrivains et cinéastes français, dans leur texte appelant à la désobéissance civile en 1997 contre un projet de loi de Jean-Louis Debré, qui obligeait notamment toute personne hébergeant un étranger en visite privée en France à déclarer à la mairie son départ, faisaient référence aux libertés publiques et au respect de la personne humaine. En faisant cet appel, les désobéissants révèlent qu'il existe selon eux une possibilité d'être entendu par les gouvernants. Ce fut d'ailleurs le cas contre ce projet de loi Debré, car, à la suite du débat qui eut lieu, et devant la mobilisation de l'opinion publique, le gouvernement de l'époque n'eut d'autre choix que de renoncer au projet.

Selon ses promoteurs, la désobéissance civile, loin donc d'affaiblir les institutions, pourrait au contraire les renforcer en provoquant une compréhension plus claire de leurs idéaux fondateurs et en faisant participer davantage l'opinion publique au processus normatif.

La légitimité de la désobéissance civile : le cas français

En France, Les Désobéissants proposent des ateliers et formations autour de la non-violence et de la Désobéissance civile, à destination des citoyens et militants souhaitant œuvrer pour le progrès social, les droits de l'homme, l'écologie, etc.

C'est en la rapportant à la "sphère juridique" et non seulement à "sa dimension morale", pourtant généralement bien acceptée, que la justification de la désobéissance civile présente le plus d'intérêt. Mais c'est aussi là qu'elle est la plus controversée. Y a-t-il un droit à la désobéissance civile ?

La désobéissance civile peut être considérée comme une garantie non juridictionnelle des libertés publiques, garantie exercée par les gouvernés eux-mêmes. Elle n'est pas explicitement reconnue juridiquement dans la hiérarchie des normes françaises. Toutefois l'article 2 de la Déclaration des droits de l'homme et du citoyendispose que :

« Le but de toute association politique est la conservation des droits naturels et imprescriptibles de l'homme. Ces droits sont la liberté, la propriété, la sûreté et la résistance à l'oppression. »

La constitution « montagnarde » de 1793 ira même jusqu'à mettre en place dans ses articles 33, 34 et 35 un véritable droit à l'insurrection : Article 35

« Quand le gouvernement viole les droits du peuple, l’insurrection est, pour le peuple et pour chaque portion du peuple, le plus sacré des droits et le plus indispensable des devoirs. »


Le Préambule de la Constitution de 1958 est très court mais celui-ci renvoie à deux textes fondamentaux dans notre histoire juridique : la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen de 1789, et le préambule de la Constitution du 27 octobre 1946.

La valeur de la déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen de 1789 fut pendant longtemps discutée, s'agit-il d'une simple déclaration d'intention ou d'une norme du droit positif ? Les deux thèses s'affrontaient au sujet de la valeur juridique de ce préambule et des textes auxquels il renvoie. L'une soutenait qu'elle ne pouvait être que "morale et philosophique" (un guide facultatif pour l'État), tandis que l'autre défendait son caractère normatif et juridique (une obligation de valeur constitutionnelle).

Le Conseil constitutionnel français trancha la question dans sa décision du 16 juillet 1971, relative à la liberté d'association : il s'agit bien d'un texte normatif de la plus haute valeur. Par la suite dans la décision du Conseil constitutionnel du 27 décembre 1974 relative à la loi de finances pour 1974, le Conseil constitutionnel s'est référé pour la première fois à la Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen de 1789. Puis par une décision du 16 janvier 1982 sur la loi de nationalisation, le Conseil constitutionnel a indirectement reconnu une valeur constitutionnelle à la résistance à l'oppression : en effet il a réaffirmé la valeur constitutionnelle du droit de propriété en soulignant que la Déclaration de 1789 l'avait « mis au même rang que la liberté, la sûreté et la résistance à l'oppression ».

Il faut ici se demander quels sont les liens entre la résistance à l'oppression et la désobéissance civile. La résistance à l'oppression va très loin, le texte cité en fait un droit, mais aussi « le plus sacré des devoirs », ce qui implique qu'il ne s'agit pas seulement d'un moyen d'action mais d'un but en soi, et que celui qui l'invoque doit agir "immédiatement et très fort". Cela excède la désobéissance civile, qui reste un mode d'action parmi d'autres, comme la manifestation, le recours au "procès exemplaire", la lutte armée, etc.

Cependant l'affirmation de ce droit reste quelque peu théorique et n'est pas directement utilisée par les magistrats lors de jugement de personne ayant commis un acte de désobéissance. Une autre norme du droit français interprétée a contrario (article 433-6 du code pénal) accorde une certaine protection aux personnes faisant des actes de rébellion à l'égard de fonctionnaires publics qui agiraient sans titre (par exemple dans le cas d'une perquisition sans autorisation du Juge des Libertés et de la Détention). D'autre part, lorsqu'un fonctionnaire reçoit un ordre manifestement illégal, il lui appartient d'y opposer un refus d'obéissance (article122-4 du code pénal).

La résistance à l'oppression se situe donc entre l'affirmation d'un droit de résistance à l'oppression quelque peu théorique et la reconnaissance d'un droit à la désobéissance très limité. La question de la légalité de la désobéissance civile n'est donc pas clairement affirmée, celle-ci est, en principe, illégale mais ce principe n'empêche pas certaines manifestations de "tolérance administrative" ou de "clémence judiciaire" (le juge dispose de nombreux moyens de droit pour acquitter le prévenu ou modérer la peine : état de nécessité, légitime défense, erreur de droit, circonstances atténuantes, interprétation restrictive de la règle de droit, etc.)

Le problème de la légalité de la désobéissance civile vient du fait que malgré une transgression volontaire de la règle de droit, celle-ci s'effectue paradoxalement dans une fidélité au reste du dispositif légal (y compris, par exemple, à la sanction prévue par la loi contestée), ainsi qu'à une "loi supérieure". La désobéissance civile peut donc s'analyser comme un « délit politique » et dès lors, le désobéissant civil bénéficiera du régime de protection qui peut être mis en place pour ce type de délit.

Certains proposent aujourd'hui de constitutionnaliser un "droit à la désobéissance civile". Puisque la Constitution française intègre les procédures d’exception dans son article 16, elle pourrait aussi admettre un droit à désobéir aux lois jugées injustes. Le droit à la désobéissance civile serait alors l’équivalent par en bas (c’est-à-dire pour le citoyen) de ce qu’est l’état d’exception par en haut (c’est-à-dire pour le président de la République).

La critique à l'encontre de la désobéissance civile

Conclusion de "Les lettres du Mahatma Gandhi à Adolf Hitler" par Dr Koenraad Elst : "Il n’est pas certain que cela aurait marché, mais le gandhisme n’est pas synonyme d’efficacité. Les méthodes de Gandhi réussirent à dissuader les Britanniques de s’accrocher à l’Inde, pas à dissuader la Ligue Musulmane de partitionner l’Inde. Sous cet angle, c’est simplement une question sans réponse, une expérience non-tentée, de savoir si l’approche gandhienne aurait pu réussir à empêcher la Seconde Guerre mondiale. Par contre, il ne peut pas y avoir deux opinions quant à savoir si cette approche de la dissuasion non-violente aurait été gandhienne. Le Mahatma n’aurait pas été le Mahatma s’il avait préféré une autre méthode. Notre jugement concernant ses lettres à Hitler doit être le même que notre jugement du gandhisme lui-même : soit les deux représentaient une alternative éthique élevée aux méthodes plus habituelles de la politique de puissance, soit les deux étaient erronés et ridicules."

Les points critiquables dans la désobéissance civile :

  • Cela ne veut être que de la communication : ce n'est que de la communication. La portée est cependant muselée par :
  1. Les médias qui choisiront ou non de relayer l'événement et avec le message qui n’ira pas nécessairement dans le sens que le voudraient les activistes.
  2. Les médias qui détruiront ou non l'image que l'on voudrait transmettre ou sinon, amoindriront ou ridiculiseront l'impact dudit acte de désobéissance civile.
  3. La société et les idées déjà présentes chez la population (aliénation mentale, sociale, économique) insérées par le tissu social, et surtout par l’influence notable des médias au profit des idéologies (économique et politique, non démocratique) qui les dépassent.
  • Certains disent que l'action de Gandhi a fonctionné parce qu'il avait une image importante dans la société, une image quasi religieuse dans la société indienne qui serait très mystique, croyante, religieuse (la religion est une forme d'idéologie). D'autres estiment que la société indienne n'est pas plus religieuse qu'une autre et que les leaders charismatiques sont plutôt liés au caractère paysan des sociétés. Les universitaires indiens issus des subaltern studies ont montré que les nationalistes étaient peu en lien avec la masse des gens, à l'exception de Gandhi qui communiquait sur les codes populaires et de ce fait était plus suivi que d'autres. C'est le génie stratégique de Gandhi qui aurait joué, plus que des explications "religieuses" qui obscurcissent la question plus qu'elle ne l'éclairent, tant ce terme peut se confondre avec le domaine du symbolique propre aux sociétés humaines
  • Gandhi prenant l'image sur l'action de Jésus, veut bien sûr être un sauveur et impose le totalitarisme de la paix : et ce qui induit l'interdiction de l'insoumission ou l'insurrection réelle et concrète
  • Sous couvert de vocation pacifiste, il y aurait une tendance à suppléer d'autres actions plus simples et non violentes pour atteindre l'objectif fixé, en excluant de facto ceux qui ne partagent pas les idées de désobéissance civile.
  • Ce qu'il faut dénoncer dans la vision de Gandhi, de la désobéissance civile, du pacifisme béat : il y a pourtant des cas où la désobéissance ne fonctionnerait pas, des cas où les tyrans ou des classes supérieures ne remettront pas en cause la politique, car ce n'est pas leur intérêt, leur intérêt est tout autre et c'est le leur. Il y a des cas où le système lui-même ne se laisserait pas démettre par des coups de bluff dans la communication pourtant tellement démocratique. Aucun changement de société n'a été fait sans un véritable acte : ce qui est diffèrent du "non-agir" de la désobéissance civile. Et peut-être qu'un autre changement de société est nécessaire ou sera nécessaire. Le mot français violence vient du mot latin « vis » qui désigne d’abord la force sans égard à la légitimité de son usage.
  • Est-ce que la désobéissance civile est l'acte de soumission à la propriété du capital et du libéralisme suprême ? En tout cas la désobéissance civile refuse de critiquer suffisamment la matérialité du monde et les injustices matérielles par là même qu'elle ne veut pas que l'on y agisse matériellement, on peut alors se demander si la désobéissance civile est toujours la meilleure action possible.
  • On peut également douter que la simple désobéissance civile à elle seule soit suffisante, sans d'autres applications dans la vie (un choix d'un autre mode de vie, comme des écovillages, des âshrams…). On peut se demander si ce n'est pas un autre exutoire inavouable de l'inaction et de la non-implication des peuples dans leurs sociétés qui sont en théorie démocratiques, mais qui finalement refusent d'être démocratiques, les peuples y compris par leurs inactions irresponsables et leur « Soumission librement consentie » dans une Doctrine des bonnes intentions.
  • Peut-être que la désobéissance civile fonctionnerait dans le meilleur des mondes ou dans une véritable société démocratique, une société sans classe sociale, cependant nous n'en sommes pas encore là. Tant qu'il y a des classes, il y a lutte des classes. Interdire aux classes inférieures de réagir aux violences et injustices qu'elles subissent, des violences structurelles et des violences mentales et des injustices matérielles, leur interdire d'agir, ce qui est parfois leur seul recours, peut être considéré comme un crime.
  • La résistance civile reste un simple outil de communication à prendre comme tel dans toute stratégie du peuple.

La formation du concept de désobéissance civile

De l'Antiquité à l'époque moderne

Une forme de désobéissance civile existait déjà dans le mythe d'Antigone, laquelle brave les lois de la cité pour donner à son frère une sépulture décente, et dans la Lysistrata d'Aristophane, où les femmes décident de se refuser à leurs maris tant qu'ils n'auront pas mis un terme à la guerre.

L'histoire romaine a conservé la mémoire de manifestations de femmes, en 195 avant J.-C., contre des restrictions vestimentaires, ainsi qu'en 42 avant J.-C. contre une taxe abusive, ce qui montre que déjà l'idée de résistance à une loi jugée inique était déjà présente.

De son côté, la religion chrétienne au Moyen Âge distinguait, sur la base de la théorie des deux épées formulée au ve siècle par le pape Gélase, la sphère civile et la sphère religieuse. Se référant à la norme de l'Évangile qui veut que l'on « donne à César ce qui appartient à César et à Dieu ce qui est à Dieu », l'Église a ensuite formulé de manière définitive le devoir d'obéissance en se fondant sur la doctrine paulinienne selon laquelle il n'y a d'autre pouvoir que celui qui vient de Dieu. Elle établit en outre que le bras armé de Dieu est plus puissant que celui des hommes, qu'ils soient rois ou empereurs, car ils sont ce qu'ils sont par la seule grâce de Dieu. Cependant Thomas d'Aquin dans la Somme théologique, ouvrira un début de brèche à l'obéissance aveugle à la loi en acceptant que l'on désobéisse à des lois injustes (plutôt définies comme des actes de violence que des lois) et pour autant que lesdites lois soient contraires au droit divin et que la désobéissance à la loi ne produise pas de maux supérieurs à son accomplissement.

Au xvie siècle des penseurs comme Étienne de La Boétie ou les monarchomaques théorisèrent le refus d'obéir au tyran.

Henry David Thoreau

Article détaillé : Henry David Thoreau.
Henry David Thoreau, 1856

Le mouvement d'« indépendance des colonies » vis-à-vis de l'absolutisme métropolitain a été à l'origine de l'apparition de nouveaux ordres juridiques. Ces nouveaux systèmes ont été précédés d'une désobéissance de fait qui constitue la base du droit à l'autodétermination des peuples.

Ce mouvement d'indépendance a permis la théorisation de la désobéissance civile qui fut mise en place par Henry David Thoreau dans son essai «Resistance to Civil Government » publié en 1849 à la suite de son refus de payer la part de l'impôt destinée à financer la guerre contre le Mexique en vue de l'annexion du Texas, fait pour lequel Thoreau fut contraint à passer une nuit en prison. Thoreau s'opposait également à la politique esclavagiste des États du Sud, au traitement injuste infligé à la population indigène américaine. Son éditeur refit publier l'ouvrage à titre posthume avec un nouveau nom « Civil Desobedience », inspiré par la correspondance de l'auteur où figurait effectivement le mot. Son ouvrage fut traduit par désobéissance civile bien qu'il aurait été sans doute plus fidèle de traduire le terme par désobéissance civique, cependant l'usage du terme désobéissance civile est devenu courant par la suite.

Thoreau prenait la défense des minorités, il écrivait qu'« un homme qui aurait raison contre ses concitoyens constitue déjà une majorité d'un » et, encourageant cet homme à l'action, il ajoutait qu'« une minorité n'a aucun pouvoir tant qu'elle s'accorde à la volonté de la majorité : dans ce cas, elle n'est même pas une minorité. Mais, lorsqu'elle s'oppose de toutes ses forces, on ne peut plus l'arrêter ». La désobéissance civile serait donc un outil contre la « dictature de la majorité » qui sévit en démocratie selon Tocqueville, un illustre contemporain de Thoreau.

Mohandas Gandhi

Article détaillé : Mohandas Karamchand Gandhi.
Mohandas Gandhi, 1942

Le xxe siècle fut marqué par deux grandes figures de la désobéissance civile, Mohandas Gandhi et Martin Luther King.

Ainsi le 11 septembre 1906, Gandhi réunit 3000 personnes au Théâtre Impérial de Johannesburg et obtient, comme dans une sorte de nouveau Serment du Jeu de paume de la Révolution française, de l'assemblée ainsi réunie, le serment de désobéissance. Cela lui vaudra en 1907 ses deux premiers séjours en prison. C'est au cours du deuxième qu'il va découvrir le traité de désobéissance civile de Henry David Thoreau. Par la suite, Gandhi développa l'idée de désobéissance civile à travers le concept de Satyagraha (littéralement la voie de la vérité), qui lui permit de mener sa lutte non violente contre l'apartheid en Afrique du Sud et de s'opposer à la politique coloniale du Royaume-Uni en Inde, puis pour l'indépendance de l'Inde. Le 17 mars 1930, Gandhi lance une « Marche du sel », vers les marais salants de Jabalpur, distants de 300 km. Le gouvernement britannique détient en effet le monopole du sel qui lui rapporte 15 millions de francs or par an, utilisés pour l'entretien des troupes coloniales. Arrivés sur place le 6 avril 1930, à 8 h 30 du matin, accompagnés de quelques milliers de sympathisants, il récolte du sel qui sera vendu aux enchères pour la somme de 425 roupies, un montant non négligeable pour l'époque. Les 50 000 marcheurs défient les autorités en récoltant du sel sur la plage, puis investissent les dépôts de sel du gouvernement colonial. Tout au long de la marche, Gandhi a diffusé une liste de règles religieuses du comportement non-violent qui sont scrupuleusement respectées. Les manifestants sont frappés ou arrêtés. Après plusieurs semaines, le gouvernement finalement cède.

Gandhi proposait les règles suivantes dans sa lutte non-violente :

  1. Un résistant civil ne doit pas avoir de colère.
  2. Il supportera la colère de l'opposant, ainsi que ses attaques sans répondre. Il ne se soumettra pas, par peur d'une punition, à un ordre émis par la colère.
  3. Si une personne d'autorité cherche à arrêter un résistant civil, il se soumettra volontairement à l'arrestation, et il ne résistera pas à la confiscation de ses biens.
  4. Si un résistant civil a sous sa responsabilité des biens appartenant à d'autres, il refusera de les remettre, même au péril de sa vie. Mais il ne répondra pas à la violence.

Après le nazisme : Nuremberg et la désobéissance obligatoire

Après la Seconde Guerre mondiale, lors du procès des anciens nazis à Nuremberg, la question : « jusqu'à quel point le principe de légalité doit prévaloir sur celui de justice ? », fut au cœur des débats. Les anciens nazis se dirent de simples exécutants obligés d'agir face à la rigueur militaire et à la sauvagerie nazie et de punir toute forme de dissidence. Cependant dans son ouvrage, « Des hommes ordinaires, le 101e bataillon de réserve de la police allemande et la solution finale en Pologne », Christopher Browning démontre que des hommes ordinaires, ni spécialement nazis, ni même obsessionnellement antisémites, ont agi avec un zèle meurtrier pour éradiquer les juifs de Pologne. L'historien relève un passage particulièrement intéressant : « après l'exposé de la mission qui était confiée au bataillon, à savoir l'exécution par les hommes du bataillon des femmes, enfants et vieillards juifs d'un hameau polonais comptant 1800 juifs, le commandant du bataillon écœuré par l'ordre qui lui avait été donné propose à ceux qui ne s'en sentent pas la force de ne pas participer à la mission ; seulement 12 hommes sur les 500 du bataillon refusèrent d'accomplir la mission ». Browning met au cœur de ces comportements criminels certains facteurs mis également en évidence par Milgram : le conformisme de groupe, la force du lien social, la division et l'organisation du « travail » et surtout la lente déshumanisation des juifs.

Par la suite, à Nuremberg, les juges ne se sont pas bornés à reconnaître le droit de la personne à désobéir aux normes iniques, ils ont aussi condamné ceux qui avaient obéi à ces normes, transformant ainsi le droit de désobéir à un ordre illégal ou inique en un devoir dont l'inaccomplissement mérite la punition correspondante.

Martin Luther King

Article détaillé : Martin Luther King.
Martin Luther King, 1964

La désobéissance civile fut par la suite adoptée par Martin Luther King, le leader du mouvement pour les droits civiques des noirs aux États-Unis. Il fut le meneur du boycott des bus de Montgomery (Alabama) en 1955, qui commence lorsque Rosa Parks refuse de céder sa place à une personne de couleur blanche. King est arrêté durant cette campagne, qui se termine par une décision de la Cour suprême des États-Unis déclarant illégale la ségrégation dans les autobus, restaurants, écoles, et autres lieux publics.

La désobéissance civile a aussi été utilisée par les militants pacifistes qui remettaient en cause l'esprit et les motifs de l'intervention militaire au Viêt Nam; ils organisaient notamment des sit-in qui paralysaient le centre des grandes villes.

César Chávez

Article détaillé : César Chávez.

César Chávez est un syndicaliste-paysan en Californie, il appelle à la grève et au boycott pour défendre les droits sociaux des paysans et journaliers de 1965 à 1975.

Aaron Swartz

Article détaillé : Aaron Swartz.

Aaron Swartz était un militant défendant l’accès libre à des informations protégées en les libérant sur Internet.

Différents cas et formes de désobéissance civile

Les formes matérielles des actions revendiquées de désobéissance civile sont très diverses. On peut distinguer en particulier celles essentiellement passives, celles plus offensives et, parmi celles-ci, celles comportant la destruction de biens matériels (arrachage de plants de maïs OGM par exemple). Ces dernières obéissent à des qualifications juridiques particulières (destruction en réunion dans le cas français).

Exemples en France

Arrachage de plants de maïs transgénique à Menville (Haute-Garonne) le 25 juillet 2004

La désobéissance civile a été plusieurs fois revendiquée en France.

Elle a été utilisée contre l'interdiction de l'avortement. Le 5 avril 1971, le Nouvel Observateur publie le Manifeste des 343 Salopes, qui contient une liste de 343 personnalités qui déclarent avoir avorté. Elles revendiquent, symboliquement ou non, avoir commis cet acte contraire à la loi et demandent sa légalisation. En 1972 lors du procès de Bobigny concernant une femme ayant avorté suite à un viol, Gisèle Halimi, avocate, plaide, en accord avec les accusés, la désobéissance légitime. L'accusée s'écrie devant le juge : ce n'est pas moi qui suit coupable, c'est la loi ! De nombreuses personnalités défendent la légitimité de l'avortement malgré son caractère illégal lors d'un procès très médiatisé. En 1973, 331 médecins publient également dans Le Nouvel Observateur, une déclaration dans laquelle ils affirment avoir désobéi à la loi et pratiqué des avortements. En 1975, l'avortement est finalement autorisé. On voit nettement dans ces exemples le caractère civil ou civique de la désobéissance : revendiquer publiquement en justifiant la légitimité, au risque d'être condamné, réunir un grand nombre de personnes en misant sur la justesse de l'action, organiser une campagne d'opinion afin de favoriser un débat public, le tout pour promouvoir une modification de la loi afin que la légitimité coïncide avec la légalité démocratique.

Elle a été utilisée à plusieurs reprises par les paysans du Larzac dans leur lutte contre l'extension du camp militaire entre 1971 et 1981.

On peut citer également le mouvement des écrivains et auteurs contre le projet de la loi Debré, le « Manifeste desdélinquants de la solidarité » écrit le 27 mai 2003, en soutien à des militants arrêtés pour avoir aidé des étrangers en situation irrégulière, a déjà été signé par plus de 12 000 personnes et 300 organisations. Ce manifeste s'oppose ainsi à l'application de l'article 21 de l'ordonnance du 2 novembre 1945 qui dispose que : « Toute personne qui (…) aura, par aide directe ou indirecte, facilité ou tenté de faciliter l'entrée, la circulation ou le séjour irrégulier, d'un étranger en France ou dans l'espace international précité sera punie d'un emprisonnement de cinq ans et d'une amende de 30 000 €. »

De même, les procès médiatisés de paysans du syndicat agricole français Confédération paysanne dont José Bové pour le démontage d'une fast food McDonald'sen construction à Millau ou l'arrachage de plants transgéniques (OGM) avec les Faucheurs volontaires ont suscité une amorce de débat sur la légitimité de ce type de pratiques, passant par la destruction de biens matériels.

De nombreuses associations pratiquent des actions de désobéissance comme moyen ponctuel ou permanent : ainsi des associations comme Greenpeace luttent contre les transports de déchets nucléaires ; les militants s'enchaînant sur les voies ferrées, d'autres comme l'association Droit au logement occupent de façon illégale des logements vides pour alerter l'opinion et modifier la politique du gouvernement en matière de logement. À ce propos il convient de préciser que la désobéissance civile chez Greenpeace est toujours non violente, c'est pourquoi elle refuse la dégradation matérielle (qui est considérée comme une forme de violence). Ainsi il ne peut y avoir de fauchage volontaire ou de dégradation d'un fast-food chez Greenpeace. Lors des campagnes contre la pèche à la baleine ou au thon il y a interposition physique, au risque d'être blessé, mais jamais dégradation d'un bateau adverse, contrairement à l'action de Sea Sheperd, créé par un ancien de Greenpeace, qui a quitté l'association justement parce qu'il voulait s'attaquer aux navires des pécheurs.

À l'Éducation Nationale, un mouvement de professeurs qui refusent d'être inspectés ("désobéisseurs") pose la question des nouvelles formes de la désobéissance civile.

Cependant la plupart de ces associations ne veulent pas être considérées comme des désobéissants civils par peur d'être accusées lors d'un procès (ce qui serait néfaste à leur image) et le risque de se voir dissoute comme une vulgaire association de malfaiteurs n'est pas négligeable. La désobéissance est donc une arme efficace mais à manier quand on est vraiment sûr de son fait, car dangereuse pour ceux qui l'utilisent et la revendiquent.

Actions au niveau mondial

Les actions de résistance pacifique du mouvement altermondialiste lors de ses « contre-sommets », ou des ateliers de formation à la désobéissance civile sont suivis par les militants de cette mouvance (afin d'apprendre des techniques illégales non-violentes et les attitudes à tenir en cas d'arrestation) démontre que la désobéissance civile est une « arme » à part entière d'une partie des altermondialistes.

Les anarchistes prônent la désobéissance civile comme moyen d'échapper à l'État, sous la forme de squats politiques, appropriations, actions…

La désobéissance civique

Une des premières utilisations du terme de désobéissance civique a lieu le 19 décembre 1996 avec la publication de l'« Appel à la désobéissance civique » de plusieurs personnalités du cinéma, en refus des lois Debré et de leurs dispositions relatives à l'immigration. Le texte contient ces mots : « Nous appelons nos concitoyens à désobéir et à ne pas se soumettre à des lois inhumaines ».

Dans le livre Pour la désobéissance civiqueJosé Bové et Gilles Luneau préfèrent ce terme à la traduction phonétique de l'anglais "désobéissance civile". Ils définissent six critères à réunir conjointement pour caractériser ainsi un acte:

  1. c'est un acte personnel et responsable : il faut connaître les risques encourus et ne pas se soustraire aux sanctions judiciaires
  2. c'est un acte désintéressé : on désobéit à une loi contraire à l'intérêt général, non par profit personnel
  3. c'est un acte de résistance collective : on mobilise dans l'optique d'un projet collectif plus large
  4. c'est un acte non violent : on a pour but de convertir à la fois l'opinion et l'adversaire, non de provoquer une répression ou une réponse armée ; toute attaque aux biens ne peut avoir qu'une dimension symbolique
  5. c'est un acte transparent : on agit à visage découvert
  6. c'est un acte ultime : on désobéit après avoir épuisé les recours du dialogue et les actions légales

Jean-Marie Muller, professeur de philosophie, théoricien de la non-violence, auteur du livre De la désobéissance civile, critique l'utilisation du terme « civique ». Il réagit à un dossier de Évelyne Sire-Marin dans la revue Politis consacré au centenaire de la « désobéissance civique » (no 916), et dénonce la définition de la désobéissance civile donnée par Évelyne Sire-Marin. Selon lui, cette définition est « en totale contradiction avec toutes les actions menées depuis un siècle et ayant eu recours à cette appellation ». Civil vient du latin civilis, dans le sens opposé à criminalis. Selon Jean-Marie Muller, la désobéissance est « civile » en ce sens qu’elle n’est pas « criminelle », c’est-à-dire qu’elle respecte les principes, les règles et les exigences de la « civilité ».

La résistance fiscale

Article détaillé : résistance fiscale.

La résistance fiscale est un acte politique consistant à refuser de participer à la fiscalité de son pays au nom de valeurs morales. Cependant, en dehors des anarchistes purs et durs, le « résistant » choisit plutôt de ne réduire sa contribution qu'en proportion des actions du gouvernement qu'il désapprouve. Par exemple, un pacifiste ne retranchera ses impôts qu'au prorata du budget de l'armée (Défense nationale). Cette méthode est limitée aux impôts directs, et se voit plus difficile à réaliser avec les impôts indirects où c'est le commerçant qui fait percepteur et se verrait impacté injustement.

Divers groupes travaillent à légaliser une forme d'objection de conscience à l'impôt militaire qui permettrait aux objecteurs de conscience de désigner leurs impôts pour n'être dépensés que sur les postes non militaires du budget.

Les artistes dans la résistance civile

Nombre d'intellectuels et d'artistes ont participé à la résistance civile sous diverses formes, ainsi que les y incitait Noam Chomsky dans son discours de 1966. Aux États-Unis, Joan Baez a soutenu les mouvements pour les droits de noirs, les Black Panthers, et les mouvements anti guerre du Viêt Nam, tout comme Bread and Puppet TheatreKeny Arkana a composé et interprété une chanson intitulée : Désobéissance civile.

6 novembre 2014

les sikhs........

 

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Nihang signifie crocodile en langue perse. Ce terme désigne parmi les sikhs, les moines guerriers ou chevaliers appelés aussi Akalis, dérivé du sanskrit Akal Purusha signifiant "L'éternel".

Enveloppés dans leur longue tunique bleu-nuit, la tête recouverte d'un turban haut de forme fixé par des disques d'acier, ficelé de chapelets et orné de broches en forme de sabres et de glaives, symbole de la religion sikhe, des milliers de guerriers se provoquent en duel dans les rues d'Anandpur Sahib, ville sainte de la religion sikhe, sur les contreforts himalayens, au Pendjab. Les adversaires se toisent, s'esquivent et s'élancent dans un corps-à-corps éperdu. Les lames sifflent, lances et boucliers s'entrechoquent violemment. Puis, épuisés, les duellistes se saluent et disparaissent au milieu des turbans bariolés.

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Ils se considèrent comme les ultimes descendants du Khalsa, un ordre militaire et religieux fondé en 1699 par le dernier chef spirituel sikhGurû Gobind Singh, pour défendre son peuple contre le pouvoir moghol.
Aujourd'hui encore, 10 000 Nihangs répartis en quinze communautés sillonnent le Pendjab. S'ils ont conservé les attributs martiaux de leurs prédécesseurs, leurs armes n'ont plus qu'une fonction d'apparat et leur office, jadis militaire, est aujourd'hui purement symbolique : fermiers penjâbis pour la plupart, ces moines guerriers se sont donnés pour mission de perpétuer la mémoire des redoutables milices de Gurû Gobind Singh.

Les Nihangs se déplacent toute l'année de fêtes en rassemblements religieux. Ils distribuent des habits et de la nourriture aux plus démunis. Ils arbitrent des conflits lorsqu'on leur demande. Ils jouent un rôle de lien social entre les sikhs, au nom de Dieu. La protection des sikhs est la principale mission revendiquée par les Nihangs. Chaque année, en mars, à Anandpur Sahib, la parade militaire de la Hola Mohalla est l'occasion pour les Nihangs de mesurer leur prestige historique et de recruter de nouveaux guerriers parmi une foule qui peut aller jusqu'à trois millions de fidèles qui viennent admirer leur arsenal resté inchangé depuis trois siècles, leurs écuries de pur-sang et leur turban pouvant mesurer jusqu'à 425 m de long et peser 35 kg.

Les traditions se perdent dans la communauté sikhe gagnée par l'attrait de l'Occident. Par leur simple présence et par la transmission orale de leurs mythes, les Nihangs œuvrent à en perpétuer la mémoire.

Historiquement le terme Akali a été utilisé pour désigner les armées sikhes qui ont résisté aux Moghols à la fin du xviie siècle. Il a été employé à nouveau lors de la volonté des peuples de l'Inde à être indépendants; durant cette période d'agitation, Akali désignait le mouvement qui luttait pour garder le contrôle sur ses temples sikhs, les gurdwaras, avant la loi sikhe sur les gurdwaras de 1925

 

 

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Guru Hargobind

 

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Guru Har Gobind.

 

 

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Les deux épées qui se rejoignent sont le symbole du Miri-Piri dans le khanda, le signe du sikhisme.


Guru Hargobind (1595-1644) fut le sixième guru sik. Il est le fondateur du principe du « Miri-Piri »: l'alliance de la foi et du pouvoir temporel. Il a aussi fait édifier l'Akal Takht (Trône de l'Intemporel) à Amritsar, un des cinq temples les plus vénérés par les fidèles. Suite au martyr de son prédécesseur, Guru Arjan, il a été contraint de prendre les armes contre l'oppression et donc de se soulever contre l'empereur de l'époque. Guru Hargobind est aussi dénommé: Guru Hargovind.

Le principe du « Miri, Piri » illustre les conséquences de cette action. En effet jusqu'alors Les sikhs étaient plutôt pacifiques. Mais le sacrifice de Guru Arjan montra les limites du pacifisme. Dès lors Guru Hargobind porta deux épées. L'une d'elles symbolisant le pouvoir temporel, le « Miri », et l'autre symbolisant le pouvoir spirituel « Piri ».

Généralités

Enfant : Gurdita Ji, Ani Rai, Tegh Bahadur, Atal Rai, Suraj Mal & Bibi Viro Ji

Date et âge du jour où il devint guru : 11 juin 1606, 11 ans

Régime politique : Jahângîr & Shâh Jahân (empereurs moghol)

Joti-jot Date et lieu de décès : 19 mars 1644, Kiratpur Sahib

Miri

Un sikh se doit d'être un « saint guerrier »', il se doit de réagir face à l'injustice ; cela peut impliquer un soulèvement armé, cependant il faut garder à l'esprit que l'utilisation des armes est le dernier ressort dans la philosophie sikh. Il reste pour autant pacifique, mais il ne peut rester passif. D'ailleurs les sikhs ont pour ordre de se défendre, de défendre plus généralement et non pas d'attaquer.

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Le « Piri », ou pouvoir spirituel, reste un pilier de la philosophie Sikh. Guru Hargobind sahib ji ne se détache pas de la philosophie du fondateur en prenant les armes. En gardant cette épée, le sixième guru s'attache à montrer qu'un Sikh se doit toujours de méditer et de respecter les enseignements des cinq premiers gurus. Le « Piri » est donc une manière de rester attaché à la source et au désir de l'épanouissement de l'âme.

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Akal Takht

Le « Akal Takht » est l'un des cinq Takhts. Il a été construit en face du Harmandir Sahib: le Temple d'Or. Il est le « siège politique » de Khalsa panth (nation sikh, ensemble des khalsa). C'est là où se règlent toutes les questions religieuses, de politique, de philosophie, etc.

Descendants de l'ordre des moines-guerriers sikhs créé au XVIIe siècle, les Nihangs traversent les siècles. Maîtres en arts martiaux, ils se déplacent sans cesse à travers l'Inde pour répandre leur message de paix universelle, armes à la ceinture.

Àl'instar des Sikhs, ils se nomment tous «Singh» (Lion), les «sans-peur» du Pendjab. Stupéfiants personnages tout droit sortis d'un roman de Kessel ou d'un poème de Rumi, les Nihangs sont les héritiers de l'armée sainte créée, en 1699, à Ananpur Sahib par l'ultime gourou sikh Gobind Singh Ji. Leur rôle? Défendre sans relâche les idéaux et le territoire sikhs, jadis menacés par les extrémistes musulmans et hindous, les invasions mongoles et l'impérialisme britannique. Leurs valeurs, considérées par certains comme archaïques, sont encore aujourd'hui le centre de leur quotidien. Pas un jour ne passe sans qu'ils n'aident les plus pauvres comme les plus riches, par leurs prières et leur dévotion, afin de lutter contre tout terrorisme. En tant qu'«extrémistes» de la paix, ils dédient leur vie, leur foi et leur travail au bien commun. Et c'est là que réside l'affection que le peuple leur porte.

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Ces imposants turbans sont composés de bandes de tissu qui peuvent parfois mesurer plusieurs centaines de mètres et peser une trentaine de kilos. Temps d'installation, deux à trois heures.

Des enfants vont jusqu'à quitter leur foyer pour suivre ces personnages de légende. Des familles, plus privilégiées, lèguent des récoltes de céréales, de fruits ou de légumes quand d'autres, plus humbles, partagent avec eux le peu de lait qu'ils ont. Des hommes d'affaires offrent des onces d'or, et des chevaux leur sont légués en guise d'offrandes sacrées. D'autres dons faits à la diaspora sikh aident à la construction de nouveaux gurdwaras (temples, littéralement: «porte du guru») ou permettent l'achat de machines agricoles et autres véhicules nécessaires à la communauté.

Enfin, l'État indien les invite à voyager gratuitement sur l'ensemble de son réseau ferré national. Considérés dans le pays comme des héros, les Nihangs galvanisent les foules et envoûtent l'âme collective! Mais les Nihangs se battent sans relâche pour préserver leur mode de vie ancestral mis à mal par une Inde émergente. Les lois de la Bourse et de la finance s'entrechoquent avec les dix vertus nihangs: la compassion, la charité, le pardon, la propreté, le contrôle de l'esprit, la pureté, la vérité, l'accomplissement spirituel, la témérité guerrière et la dévotion à leur Dieu unique. Des notions nobles qui semblent avoir du mal à trouver leur place dans un pays en plein développement industriel.

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Une vie de discipline rythmée par des textes spirituels

Leur combat est aussi celui d'un peuple. Une ethnie entière luttant contre l'oubli de ses traditions et de son histoire. D'où l'importance cruciale de ces «armes-parures», mémoires des persécutions subies et de leurs racines guerrières. Ces décorations qu'ils arborent fièrement sont le symbole paradoxal d'une lutte pourtant pacifiste. Elles sont les emblèmes des valeurs qu'ils défendent: indépendance et liberté face à une course effrénée vers la modernité, propre à notre époque. Dignes en toute circonstance, ils vivent en autarcie sur les vastes domaines de leurs gurdwaras ouverts à tous, de jour comme de nuit. Ils y élèvent buffles et chevaux, cultivent les terres de leurs ancêtres et offrent chaque jour des dizaines, des centaines, voire des milliers de repas aux pèlerins, des vêtements aux plus démunis et le gîte aux sans-logis.

Ici encore, cette générosité n'est que le fruit du respect des traditions et des textes sacrés: «Celui-là seul connaît la Voie, ô Nanak, qui gagne sa vie à la sueur de son front et ensuite partage avec les autres.» Car la vie des Nihangs et des Sikhs est principalement régie par des écrits spirituels qui font presque office de loi. Une de ces références incontournables: le Sri Guru Granth Sahib. Fondement absolu, pierre angulaire de l'âme de la tradition du sikhisme, ce livre recueille l'enseignement précieux des dix gourous sikhs. Vénéré et considéré comme le onzième gourou, cet ouvrage est traité comme une véritable personne.

La journée, «Il» vit sous le dais d'un autel sacré, sur un lit sans cesse étoffé de nouveaux tapis, draps, coussins et de tissus brodés d'or arborant de multiples couleurs. Des disciples l'éventent à l'aide de grands éventails en plumes de paon, symboles d'immortalité. Ils le lisent et propagent sa parole jusqu'à son coucher. C'est alors qu'on le déplace avec précaution et cérémonie dans une autre pièce pour qu'il entame sa nuit, toujours sur un lit digne d'un roi. Avant que l'aube se lève, son réveil est accompagné par des hymnes chantés. Ce manuscrit guide les Sikhs tout au long de leurs vies, puisque c'est aussi dans ses pages que les jeunes Nihangs apprennent à lire et à écrire.

Beaucoup d'enfants choisissent de suivre les Nihangs, considérés comme des héros par la population.

L'éducation des enfants n'est pas laissée au hasard. Très tôt, ils reçoivent une instruction aussi rude que complète. Leur enseignement dispense des cours d'arts martiaux, d'équitation, de voltige, de musique et de chant.

 

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Le dressage des chevaux est une des pierres angulaires de l'éducation nihang.

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Le soin des chevaux tient une place importante dans leur apprentissage. L'enfant et l'animal grandissent en frères ; un lien unique et puissant se tisse entre le cavalier et sa monture. Chaque matin, les enfants embrassent les chevaux, parlent avec eux, s'occupent de leur alimentation. Considéré comme un messager saint, le cheval est au centre d'un bon nombre de cultes. Une sorte d'idole qu'on orne régulièrement de milles parures lors des événements communautaires.Certes, les Nihangs n'ont de cesse de répéter «Le monde est notre famille», mais leur Terre sainte se situe à Ananpur Sahib, berceau de leur tribu et de leurs traditions. Et c'est ici, sur les flancs de l'Himalaya, au début de l'équinoxe de printemps, que la communauté sikh se rassemble à l'occasion du festival du Hola Mohalla, hommage rendu au dixième gourou et à son armée sainte.

Toutes sortes de véhicules: camions, tracteurs, chariots, bus, voitures, motos et même bicyclettes acheminent quelque 3 millions de pèlerins. De véritables rivières humaines déferlent jusqu'au coeur du sanctuaire de Gobind Singh Ji, la gurdwara Keshgarh Sahib ; et même les voies les plus minuscules de la cité débordent de flots humains. L'effervescence est à son comble. Il suffit de les rejoindre pour être emporté par la ferveur collective. Alors l'individu se noie, disparaît pour ne faire plus qu'un avec l'âme des Sikhs. Pendant ce festival, rien ne saurait endormir ces hommes, ces femmes et ces enfants. Pas même la douceur des nuits étoilées du Pendjab. Au coeur des gurdwaras, des tentes, des caravansérails, ou assis au bord d'un trottoir, tous font la fête au rythme d'hymnes scandés sans cesse par des haut-parleurs insomniaques. La cité ne vivra pas une minute de repos: les battements des tambours nihangs, qui génèrent cet état de transe, ne connaissent jamais le silence. L'événement est ponctué de tournois.

Chaque Nihang est un cavalier et un acrobate hors pair. Se tenir debout sur deux chevaux lancés au galop: un numéro de voltige traditionnel mais toujours très impressionnant.

Aux quatre coins de la ville, les Nihangs s'affrontent lors de joutes où chacun peut exposer ses talents de cavalier, ou sa maîtrise du gatka - un art martial comprenant une impressionnante panoplie d'armes, comme le kukri (également présent chez la troupe d'élite des Gurkhas), ou lechakram, un anneau de métal tranchant. Contempler un Nihang chevaucher pieds nus sa monture lors d'un galop effréné est un spectacle unique: frissons et poussées d'adrénaline garantis. On ne peut s'empêcher d'être bouleversé par l'allure, l'élégance et la fierté presque arrogante de ces individus, qui semblent invincibles face au commun des mortels.

 

 

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Des chefs de clan, garants d'une justice équitable

Au coeur des camps nihangs, de larges tentes tendues sous un soleil de plomb se transforment en confessionnaux. À l'intérieur, les représentants des 22 clans nihangs reçoivent les disciples venus présenter leurs doléances. Assis sur des lits de cordes posés sur une estrade, ils écoutent patiemment, avec équité, tous les fidèles venus se prosterner devant eux. Une fois l'entretien terminé, les chefs offrent leur bénédiction et un repas contre des poignées de roupies en offrande. Puis les barrières hiérarchiques se lèvent pour que tous méditent ensemble autour d'un repas. Un moment où plaisirs terrestres et spirituels se mélangent dans la plus pure tradition sikh.Et le bhang, boisson rituelle ancestrale préparée à base de céréales et d'herbes - dont la marijuana -, unit l'âme collective dans une ivresse mystique. Préparée autrefois pour décupler le courage des guerriers, cette potion devient pour certains une drogue.

Bu quotidiennement à faible dose, l'élixir des Nihangs favorise l'abnégation ; mais consommé en forte quantité, il devient nocif, tant pour la santé que pour le respect des règles. Certains, avilis par la prise du bhang, fomentent des complots visant à s'emparer du pouvoir, notamment lors de l'élection du grand chef, qui attise les convoitises. Des meurtres viennent ternir l'histoire de cette tribu pourtant pacifiste. Mais un homme reste un homme. Et les électeurs de ce chef suprême, les grands sages et les autres chefs, voient parfois leurs choix menacés par le fil d'un sabre ou par la balle d'un fusil. Un paradoxe pour ces moines, guerriers de paix, dont le regard semble transpercer l'âme de celui qu'ils regardent. La forteresse de leurs secrets semble inviolable. Mais pour tenter de comprendre ce peuple unique, reste cette inébranlable maxime: «Seul Dieu est pur. Suprême et pour toujours.»

 

 

Quand les Nihangs sillonent le Pendjab, ils font halte dans ces caravansérails, lieux de repos pour pèlerins et marchands itinérants.

 

 

Sikhisme

Le Khaṇḍā est le symbole du sikhisme.

Le sikhisme est une religion monothéiste fondée dans le nord de l'Inde au xve siècle par le Gurû Nanak.

Le mot « sikh » est dérivé du mot sanskrit शिष्यः (śiṣya) signifiant disciple ou étudiant, ou de शिक्ष (śikṣa), signifiant étude ouinstruction. L'expression du monothéisme des Sikhs réside dans le symbole  - Ek Ong Kar, que l'on peut traduire par « une seule (ek) conscience créatrice (ong) manifestée (kar) ». Transcrit littéralement cela revient à dire « l'âme de dieu ». La doctrine du sikhisme se fonde sur les enseignements spirituels des Dix gurûs, recueillis dans le Siri Guru Granth Sahib.

 

Histoire

Une vue du Temple d'Or et son sarovar à Amritsar.

Gurû Nanak (1469-1539), fondateur du sikhisme, est né dans le village de Talwandi, nommé maintenant Nankana Sahib, près de Lahore, dans l'actuel Pakistan. Ses parents sont hindous et appartiennent à une caste marchande : les Khatri du Punjab. Dès son enfance, Guru Nanak est fasciné par la spiritualité et montre des dispositions peu ordinaires pour l'apprentissage. C'est sans doute durant cette période qu'il découvre l'enseignement du poète saint Kabîr (élevé dans une famille musulmane), père de la littérature hindi, un homme révéré à la fois par les hindous et les musulmans. Après une expérience spirituelle de « fusion » avec l'essence de toute chose, Gurû Nanak compose le Jap Ji Sahib, poème mystique qui résume un enseignement qu'il décide de partager. Il voyage dans toute l'Inde et dans de nombreux pays environnants - Népal, Tibet, Sri Lanka, avant d'entamer un long périple au cœur du monde musulman. En effet, le premier disciple et ami d'enfance de Guru Nanak, Mardana, barde attaché à la famille du Gurû, est de confession musulmane. Mardana décide de suivre Guru Nanak qui effectue son pèlerinage à La Mecque. Ce voyage les conduira notamment dans la péninsule d'Arabie, en Perse et en Afghanistan.

Après plusieurs années de voyage, Guru Nanak réunit une communauté et fonde un village, Kartarpur - la Ville du Créateur. Il enseigne sans relâche et de nombreuses personnes viennent à son enseignement. La religion, pense-t-il, est un lien pour unir des hommes, mais dans la pratique il constate qu'elle monte les hommes les uns contre les autres et est à l'origine de nombreuses discriminations : entre hommes et femmes, entre castes, entre religions, entre origines ethniques, etc. Il regrette en particulier l'antagonisme entre hindous et musulmans, quand lui voit la richesse commune de ces deux religions. Une sentence bien connue de Guru Nanak est : « Il n'y a ni hindou et ni musulman. » À ceux qui demandent alors qui ils sont s'ils ne sont ni hindous, ni musulmans, il répond : « vous êtes des disciples ». C'est ainsi que le mot Sikh (disciple), se répand.

Un des cinq Takhts du sikhisme: un des cinq temples majeurs; ici l'Harmandir Sahibà Patna dans l'état du Bihar, en Inde.

Gurû Nanak est opposé au système des castes. Ses fidèles se réfèrent à lui en tant que gurû (professeur, maître). Avant sa mort, il indique un nouveau gurû pour être son successeur et pour mener la communauté. Le dixième et dernier gurû, Gurû Gobind Singh (1666-1708) introduit la cérémonie de baptême sikh en 1699 donnant par là une identité caractéristique aux Sikhs. Les cinq Sikhs nouvellement baptisés sont appelés Panj Pyare, Les Cinq Bien-Aimés, qui baptisent à leur tour le gurû à sa demande.

Avant son décès, le gurû complète l'Âdi Granth des œuvres de son prédécesseur, le renommé Siri Guru Granth Sahib, et commande qu'il soit dorénavant l'autorité spirituelle définitive et que l'autorité temporelle passe au Khalsa Panth - la Communauté des Sikhs. Le livre saint des Sikhs est compilé et édité par le cinquième gurû, Gurû Arjun en 1604. Ce sont les premières écritures saintes dans le monde à avoir été compilées par les fondateurs d'une foi au cours de leur vie (les écrits saints de la religion bahá'íe au xixe siècle étant également tous rédigés par le fondateur lui-même ou en sa présence). Elles sont surtout rédigées en punjabi, mais aussi en hindi, en persan, etc.

Guru Arjan construisit également le mondialement célèbre Gurdwârâ - Darbar Sahib, à Amritsar, qui est le centre du Sikhisme.(Et le Maharaja Ranjit singh met de l'or sur ce Gurdwara).

Durant le xviiie siècle, les Sikhs firent l'objet de répressions et de persécutions diverses de la part des autorités, poussées par le fanatisme général. Ils durent faire des sacrifices extrêmes pour protéger et préserver leur foi et leur identité. L'empire moghol était en voie de désintégration, les Afghans, sous la conduite d'Ahmed Shah Abdali, avaient commencé à envahir le pays. Les Sikhs profitèrent de ces circonstances pour établir leur propre royaume qu'ils achevèrent de constituer sous le Maharaja Ranjît Singh (1780-1839). L'empire sikh dura un demi-siècle et fut annexé par les anglais en 1849.

Ek onkar une des syllabes sacrées du sikhisme.

Durant la guerre d'indépendance de l'Inde, de nombreux Sikhs furent pendus, durent faire face à toutes sortes de brutalités, se battre contre l'occupant, subir de longues périodes d'emprisonnement afin de libérer le pays. Bien que les Sikhs ne représentent que 1,8 % de la population de l'Inde, ils se sont néanmoins forgé une solide réputation dans pratiquement tous les domaines, tels que l'armée, l'agriculture, les sports, l'industrie, l'éducation, la médecine, l'ingénierie, etc., à force de persévérance et de travail dans un esprit de dévouement missionnaire. Leur goût de l'aventure et de l'entreprise les a conduits dans presque tous les pays du monde.

Religion et philosophie

La religion sikh est strictement monothéiste. Ses adeptes croient en un seul Dieu Suprême, Absolu, Infini, l'Éternel, le Créateur, la Cause des causes, sans inimitié, sans haine, à la fois immanent et transcendant. Il est appelé: le Guru Suprême (ou en langage courant, « Quel Dieu! »).

« Ô mon âme, tu es l'incarnation de la lumière,
Connais ton Essence,
Ô mon âme, le Seigneur est toujours avec toi,
À travers la parole du Guru, jouis de Son Amour,
Connaissant ton Essence, tu connais ton Seigneur,
Et tu connais le mystère de la naissance et de la mort » »
(Guru Granth, p. 441)

 


Le postulat de base du sikhisme est qu'il n'y a pas de péché originel, mais la vie ayant émané d'une Source Pure, le Seigneur de Vérité demeure en elle.

Ainsi Guru Nanak dit:

« O mon âme, tu es l'étincelle de la Suprême Lumière,
Connais ton Essence »

Non seulement toute la philosophie sikhe, mais aussi toute l'histoire et le tempérament des Sikhs découlent de cette manière de voir.

Les Sikhs ne reconnaissent pas le système de castes, ils y sont même farouchement opposés ; le sikhisme s'est créé sur un concept d'égalité de droits pour tous. De même, les sikhs ne croient pas en l'adoration des idoles, dans les rituels ou les superstitions. Dieux et déesses ne sont pas considérés comme des êtres.

Cette religion correspond à une manière d'être, de rendre service à l'humanité et d'engendrer tolérance et fraternité vis-à-vis de tous. Les Gurus du sikhisme ne demandent pas le retrait du monde pour atteindre le Salut. Il peut être atteint par chaque personne qui gagne honnêtement sa vie et mène une existence normale.

« Celui-là seul connaît la Voie, ô Nanak,
qui gagne sa vie à la sueur de son front
et ensuite partage avec les autres »
(Guru Granth, p. 1245)

Richesse et possessions personnelles ne sont pas des obstacles à la réalisation d'idéaux spirituels :

« Ceux qui sont dans l'intimité du Seigneur, par la grâce du Guru,
Parviennent au Seigneur au sein de Maya (c'est-à-dire abondance) »
(Guru Granth, p. 921)

Le Sikhisme préconise la lucidité et le courage authentiques (au-delà du clivage pessimisme/optimisme) :

« Lorsque tous les autres recours ont été épuisés,
alors il est parfaitement juste de tirer l'épée. »
(Guru Gobind Singh)

La position doctrinale de Guru Nanak est assez simple, en dépit de son origine. La cohérence du sikhisme est à mettre au bénéfice de son concept central simple - la souveraineté d'un Dieu unique, le Créateur. Guru Nanak l'appelle « Le Nom Vrai » (Satnam) pour éviter d'utiliser un terme qui soit plus restrictif. Il enseigne que « Le Nom Vrai », qui se manifeste de manières diverses, dans des endroits divers et par des noms divers, est éternellement « Un », Dieu souverain et omnipotent, à la fois transcendant et immanent, créateur et destructeur, intemporel et partout présent.

Selon Guru Nanak, discuter quels composants de sa croyance proviennent de l'hindouisme, quels sont musulmans, c'est discuter comme un idiot qui cherche quelle religion possède le droit de professer des concepts universels tels que la bonté, la charité, l'honnêteté, la vénération du nom de dieu, le respect des autres.

Gurû Nanak souscrit également à la croyance en la mâyâ, l'illusion du monde physique. Bien qu'il considère les objets matériels comme des réalités et comme des expressions de la vérité éternelle du créateur, ils tendent à ériger « un mur d'erreurs » autour de ceux qui ne vivent que dans un monde des désirs matériels. Ceci les empêche de voir le Dieu vrai qui a créé la matière comme un voile autour de lui, de sorte que seules les consciences spirituelles, libérées du désir, puissent le pénétrer.

Le monde est immédiatement vrai dans le sens qu'il est rendu manifeste aux sens par la maya, mais il est finalement irréel puisque seul Dieu est finalement vrai. Conservant la doctrine hindoue de la transmigration des âmes c'est-à-dire du samsara, ainsi que son corollaire, la loi du karma, Nanak conseille aux fidèles de ne pas prolonger leur cycle de réincarnations par une vie hors de Dieu en optant pour l'égoïsme, les plaisirs charnels et une vie matérialiste.

Pour faire suivre le voie divine, il faut vivre en faisant des actes charitables, des prières, méditer pour parfaire son propre karma. On doit ne penser qu'à Dieu, répéter sans fin le nom de Dieu (Naam Japna) et ainsi unir son âme avec Dieu. Le salut, dit-il, ne signifie pas entrer au Paradis après le Jugement dernier, mais s'unir à Dieu et se fondre en Lui.

Un Sikh ne peut avoir foi en aucun autre prophète vivant ou non vivant. En accord avec le Sikhisme, Dieu n’apparaît jamais sous forme humaine. Le paradis et l’enfer n’existent que dans ce monde.

Le Sikhisme est basé sur la théorie du karma6 et de la réincarnation ; on évite les réincarnations en renonçant aux vices (viande, alcool, tabac, jeux de hasard), en surmontant son propre égoïsme (haumai), en menant une vie intègre et honnête, car le but suprême de l'existence est la libération (mukti). Dans le Sikhisme, le concept de la Libération n’est pas dans un « autre monde », c’est d’être un Sachiar, « réalisé par Soi-Même », obtenu par la grâce divine.

Le pèlerinage vers des lieux « saints » ne trouve pas sa place dans le Sikhisme. Pour un Sikh, Shabad (la Parole) est le seul lieu saint et l’eau sacrée des rivières, la méditation, et une vie de vérité sont le seul pèlerinage.

Le Sikhisme n’est pas une religion fataliste. Un Sikh se soumet à la volonté de Dieu mais est toujours disposé à se battre pour de meilleurs lendemains.

Le Khalsa

Article détaillé : Khālsā.
Guru Nanak et les neuf autres gurus du sikhisme.

Le Khālsā (mot d'origine persane qui signifie « pur »), est le nom, initialement donné par Gurû Gobind Singh, à l'ordre chevaleresque des Sikhs qu'il créa en 1699. Par extension, le mot désigne chaque membre de cet ordre, chaque Sikh (homme ou femme) qui a été baptisé ou initié en recevant l'Amrit.

Les sikhs initiés (sikhs amritdaris, doivent suivre la règle des « 5 K »  : ils doivent porter les cheveux longs et la barbe(Kesh); porter en permanence un peigne dans les cheveux (Kangha) ils portent aussi un poignard recourbé, un turban, un bracelet en fer, le Kawra, symbolisant l'unité (boucle sans fin) et un caleçon spécifique, le Kacchera.

Les sikhs non initiés ne portent pas tous ces attributs.

La quasi-totalité des sikhs sont végétariens.

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Lieu de culte

Le temple sikh s'appelle Gurdwârâ (littéralement : « la porte du Guru »). Pour y entrer, il faut se déchausser et se couvrir la tête. Le temple est un lieu ouvert à tous, croyant ou non, ils se doivent de vous accueillir dans le respect tant que vous faites de même. Pour être reconnu comme un temple officiel, il faut remplir ces trois critères: arborer le drapeau orange, contenir le livre sacré et être en mesure d'offrir gîte et nourriture. La salle principale du temple contient le trône, le Guru Granth Sahib sous un dais. Les sikhs se prosternent devant le livre sacré et déposent un don d'argent, avant de s'asseoir par terre pour prier. En sortant, on vous proposera d'aller manger quelque chose au Langar (cantine communautaire gratuite créée à l'origine entre autres pour lutter contre la séparation des castes). C'est un devoir pour un sikh de participer au service communautaire.

Les Sikhs dans le monde

Les Sikhs sont installés principalement au Pendjab, pour 80 % d'entre eux, mais aussi dans la région de Delhi. En Inde, on estime la communauté Sikh à quelque 20 millions de personnes, soit environ 2 % de la population indienne.

Ailleurs dans le monde, on trouve aussi d'importantes communautés Sikh au PakistanRoyaume-Uni et dans les anciennes colonies britanniques - Canada,AustralieSingapourKenya, etc. - et aux États-Unis, ainsi qu'en Indonésie.

Notons également qu'il existe une communauté de plus en plus importante de Sikhs occidentaux - ou d'origine non indienne - pour la plupart pratiquants du Kundalinî yoga. Cela s'explique par l'appartenance à la spiritualité Sikh de Yogi Bhajan, maître de Kundalini Yoga, et par les nombreuses passerelles qui existent entre l'enseignement spirituel des Sikhs et celui du Kundalinî Yoga tel qu'il a été popularisé par Yogi Bhajan. Notons par exemple que la plupart des mantras du Kundalini Yoga sont extraits du Siri Guru Granth Sahib.

En Amérique du Nord

Après les attentats du 11 septembre 2001, nombreux sont les Américains ayant confondu les symboles de croyance religieuse sikh, tels que les turbans et les barbes, avec ceux des terroristes qui ont effectué les attaques. Ces derniers se retrouvent souvent maltraités et confondus avec les musulmans. Dans les mois qui ont suivi l'attaque, pas loin de 300 incidents ont été rapportés sur le sol américain, incluant menaces, actes de violence, et même meurtre (voir meurtre de Balbir Singh Sodhi).

Le 2 mars 2006, un jugement de la Cour suprême du Canada a légalisé le port du kirpān dans les écoles publiques, en se fondant sur le principe de liberté religieuse garanti par la Constitution. La Cour a jugé qu'une autorité scolaire ne pouvait interdire totalement le port du kirpan par un élève, dans la mesure où lekirpan est porté dans des conditions sécuritaires (lame cousue dans son étui).

Le 5 août 2012, un homme ouvre le feu dans un temple Sikh dans la banlieue de Milwaukee, au nord de Chicago. Le bilan fait état de 7 morts et 3 blessés graves.

En Europe

En France

Il existe plusieurs communautés sikhs en France, il est estimé à hauteur de 30 000 habitants de confession Sikh. Il y a deux Gurdwara à Bobigny (Singh Sabha France et Nawan Nanaksar Thath), un à Bondy Guru Tegh Bahadur Ji, un à La Courneuve Sri Bhagat Ravi Das Ji et un au Bourget Baba Makhan shah lubana.

Cependant la population française ignore la véritable identité des Sikhs. Il arrive également que les Sikhs soient considérés comme musulmans à cause de leur apparence physique.

Aussi dans une décision du 12 juillet 1978, la Cour européenne des droits de l'homme a estimé que l'obligation, pour les Sikhs motocyclistes, de porter un casque (en abandonnant leur turban) n'est pas contraire à l'article 9§2 de la Convention européenne des droits de l'homme Au Royaume-Uni cependant, les Sikhs sont exemptés de l'obligation de porter un casque sur un deux-roues motorisés, s'ils portent un turban.

En France, la loi du 15 mars 2004 visant à interdire le port « ostensible » de symboles religieux dans les écoles publiques conduit désormais régulièrement à l'exclusion de l'enseignement public de lycéens et de collégiens Sikhs refusant d'ôter leurs turbans. Dans un arrêt du 15 décembre 2006, le Conseil d'État a considéré que l'obligation, pour les Sikhs, de poser tête nue pour la photographie du permis de conduire n'était pas contraire aux articles 9 et 14 de la Convention européenne des droits de l'homme. Les Sikhs portent en effet un turban par tradition mais aussi par commodité. En effet, les Sikhs ne se coupant pas les cheveux ni la barbe, le turban leur permet d'enrouler leurs cheveux. En 2011, le comité des droits de l'homme des Nations Unies a sanctionné la France pour avoir demandé à un Sikh de retirer son turban sur sa pièce d'identité, la France n'ayant pas justifié les motifs de la nécessité d'une photo tête nue pour un Sikh, lorsque le port du turban Sikh (Dastaar) n'entrave pas son identification. 

Le Conseil Représentatif des Sikhs de France est l'instance representative des organismes religieux et sociaux Sikhs.

En Italie

125 000 sikhs vivent en Italie, principalement en Lombardie et en Émilie-Romagne, et travaillent dans l'industrie laitière, notamment dans la fabrication du parmesan.

En Angleterre

Dans le cadre de son Programme de l'« École libre », le Ministère de l'éducation nationale anglais, (Department of Education)a autorisé, en septembre 2011, l'ouverture d'une école Sikh, comme 24 autres écoles, sur 323 candidatures. Cette école primaire, située à Handsworth, une région économiquement défavorisée de Birmingham, est ainsi financée à 100 % par l’État et accueille 180 élèves provenant de familles de confession Sikh mais aussi d'autres confessions ou de familles athées. Ranjit Singh Dhanda, le directeur de l'école, déclare :

« Le projet d'École libre du gouvernement nous a donné la possibilité de faire appel à la passion de la communauté pour le bénévolat désintéressé… Ce don de main-d'œuvre gratuite illustre l'essence de la « Nishkam » — qui signifie le « service désintéressé à l'humanité » — qui aidera à rendre cette école unique. »

En Londres, le quartier de Southall, dans le district d'Ealing, a la communauté Sikh la plus grande dans le pays, et la gurdwârâ la plus grande en Europe.

Sikhs marginaux

Les sikhs marginaux et nomades Nihan Singh mangent de la viande alors que les autres sikhs sont végétariens. Au cours de cérémonies rituelles, des chèvres sont décapitées d'un coup de sabre et leur chair est consommée par les assistants. C'est une manière de montrer qu'ils sont différents des autres sikhs. Et pour ceux-ci, une raison de les tenir à l'écart.

Explication du nom Singh

Beaucoup de Sikhs ont pour nom « Singh ». Singh, qui signifie « lion », est rarement un nom de famille à proprement parler mais plutôt un titre ou surnom (« middle name ») porté par les hommes Sikhs ; le nom ajouté pour les femmes est « Kaur », qui signifie « princesse ».

Cependant, tous les « Singh » ne sont pas Sikhs, ce nom étant aussi porté largement par les hindousVijay Singh, écrivain et cinéaste indien et le golfeur fidjien du même nom ne sont pas Sikhs.

Quelques Sikhs célèbres à l'époque contemporaine

 

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