Ma trilogie...........................................................
Suicide rédempteur
Épuisé d’affronter les puissances du vide,
Dont les crocs acérés déchirent son esprit
En lambeaux ténébreux de souvenirs flétris,
L’homme s’abîme au fond d’un désespoir morbide.
La cervelle embrumée par un poison perfide,
Inapte à effacer l’ennui qui le meurtrit,
Il gît dans la douleur de son corps amaigri,
Constellé d’un lacis d’ecchymoses livides.
Une voix survenue de son cœur assombri
L’invite à s’envoler vers le paisible abri
Du néant tapissé d’un silence limpide.
L’ange de la démence, à son chevet, sourit,
Avant de lui offrir, d’une main translucide,
Le poignard artisan de son proche suicide.
Mort légère
De mon âme pétri d’une vive espérance,
Les anges du néant ont arraché les fleurs,
Avant de m’allonger sur un lit de douleur,
Où les crocs du regret attisent ma démence.
Dans la nuit barbelée d’un ténébreux silence
Dont les lames glacées me déchirent le cœur,
Je vois poindre au lointain les vermeilles lueurs
Du soleil prisonnier d’un sarcophage immense.
Dans mes veines s’écoule un sang dévastateur
Qui dissout l’avenir en vagues de terreur,
Dont l’âpre grondement hante mon existence.
Quand siffle à mon oreille un vent annonciateur
D’un matin infesté d’effroyables souffrances,
Je prie pour que la mort hâte ma délivrance.
Mort rédemptrice
À jamais délivré des atroces souffrances
De ma vie ténébreuse, exempte de plaisir,
Souillé par les échos d’effrayants souvenirs,
Confiant, je m’envole aux confins du silence.
De ce monde écœurant, pétri d’indifférence,
Bordé d’un horizon achevant d’assombrir
Le canevas subtil de mes anciens désirs,
Je m’éloigne, drapé d’un voile d’innocence.
Aujourd’hui, calmement, je choisis de partir
Loin des hommes sournois, zélés à engloutir
Mes rêves dans le puits de leurs vaines démences.
Une froideur bénie commence à envahir
Ma carcasse fourbue, tandis que je m’avance
Vers le néant vainqueur de ma désespérance.
P. Guenot
bonne nuit................
S.