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sammael world
29 juin 2013

La commune libre de Christiana

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La commune libre de Christiana

 

Christiana et l’une des rare expérience libertaire historique toujours en activité au Nord de l’Europe au Danemark. Fondée en septembre 1971 sur le terrain de la caserne de Bådmandsstræde au sein de Copenhague par un petit groupe de squatteurs, de chômeurs et de hippies.

 

Partis d’une cinquantaines pour bâtir le projet, la crise aiguë du logement qui régner alors à Copenhague attira en quelques années plusieurs centaines de personnes. Pris d’assaut par les médias du pays l’expérience devient rapidement célèbre.

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Aujourd’hui il y a plus d’un milliers d’habitants, une cinquantaine d’enfants y sont nés et la moyenne d’âge est à présent élevée, apportant la preuve de la persistance d’un noyau dur de résidents de très longue durée.
Plus d’une cinquantaine de collectifs exercent divers activités ce qui permet à la ville d’être autonome. Christiania possède une économie et sa propre monnaie, un vaste espace agricole, une fabrique de vélos, des ateliers de restauration de poêles et voitures anciennes, une boulangerie, un sauna, sa célèbre imprimerie, ses jardins et une unité d’éboueurs/recycleurs.

La vie culturelle prend une part importantes des Christianites. Il y a un cinémas, des théâtres, une radio libre et une foule de bars, restaurants et lieux de spectacles pour ce divertir.
Christiania ce caractérise aussi pour son architecture devenu célèbre depuis la création de « Pyramiden », une pyramide construite par des apprentis charpentiers allemands, en passant par des dômes géodésiques et toutes sortes de constructions aussi hétéroclites que poétiques.

Le drapeau de Christiania, trois points jaunes sur fond orange (ou inversement) représentant les trois points sur les trois « i » de Christiania, aurait été créé par Viktor Essmann, qui inventa ce nom, qui fait référence au nom du quartier, « Christianshavn » le port de Christian, en référence à Christian IV, qui fut au Danemark ce que Louis XIV fut à la France.

L’histoire de Christiania est agitée. En 1979 les habitants décident d’expulser lors de la "JunkBlokaden" les vendeurs et les usagers de drogues dures, qui menace la survie du projet.
Les plans officiels de suppression ou transformation de Christiania se sont succéder mais la plupart n’ont eu aucun effet, au moins jusqu’au milieu des années 1990. Un conflit opposa les "pushers" vendeurs de drogues douces et "activistes", les militants d’une politique plus stricte au sujet de la vente de haschich et d’alcool. Ce conflit a plusieurs fois mené Christiania au bord du gouffre. C’est grace à la défense intelligente devant les tribunaux et le Parlement du Danemark que l’avocat communiste et résistant Carl Madsen sauvat l’expérience.

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Dans un mouvement général de normalisation et d’uniformisation du pays, le Premier ministre libéral-conservateur Anders Fogh Rasmussen élue en 2001 décide de s’attaquer au "cas" Christiana, accusée de favoriser le trafic de drogues. Le 1er janvier 2006, la ville perd son statut spécial de communauté alternative et le 19 mai 2007, 35 ans après la naissance de Christiania une première maison est détruite. La démolition entraîna une vive protestation qui dégénéra en conflit avec la police.
Le point fort de cette expérience libertaire est que les autorités ne peuvent pas véritablement détruire la ville puisqu’elle permet de loger plus d’un milliers de personnes. Mais le dialogue conflictuel reste omniprésent.

Christiana est diriger par une multitudes d’assembler qui gère le fonctionnement général de la ville. Dans ces assemblées, les décisions ne sont jamais prises au vote, mais quand il semble à chacun qu’un consensus a été atteint.
Les relations économiques ordinaires qui ont cours à l’intérieur de Christiania n’ont jamais eu de liens matérielle avec le monde extérieur. Plusieurs collectifs d’habitation pratiquent un partage modéré et de nombreux collectifs d’activité travaillent sans but lucratif, voire sans rémunération.

La commune libre de Christiana figure comme un exemple de réussite. Partis de rien, les habitants ont su développer un système alternatif et autonome original qui dure depuis plus de 35 ans.

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Lien : Christiana.org
(de)


25-03-2011 La saga de Christiana, le plus grand squat autogéré d’Europe, touche sans doute à sa fin. Le 18 février, la Cour suprême danoise a confirmé que ce quartier phare de Copenhague et des seventies, très convoité par les promoteurs immobiliers, devait céder son terrain à l'Etat danois qui en est le propriétaire.
Après plusieurs années de lutte, il semble donc que le gouvernement danois, issu d’une coalition réunissant la droite et l’extrême-droite, a eu la peau de Christiania, la « ville libre » de Copenhague, dernier bastion du Peace and Love.
Christiana est en effet un symbole de la culture alternative, qui a de quoi hérisser le poil des conservateurs et des réacs. Ce quartier fut créé le 26 septembre 1971 : quelques hippies ont alors envahi une caserne abandonnée pour y planter le « drapeau de la liberté » et créer une société alternative, guidée par les idéaux de l’amour et de la paix, où les drogues douces sont en vente libre et les maisons appartiennent à la communauté. Habitée par un millier de personnes, dont 250 enfants, Christiania est aujourd’hui devenue une attraction touristique avec jusqu'à un million de visiteurs par an.
Le ministre des Finances danois a toutefois entamé des négociations avec les Christianites afin d’éviter la solution musclée de l’expulsion. Espérons qu’en mettant une nouvelle fois l’imagination au pouvoir, nos valeureux Astérix de la contre-culture parviennent à trouver une solution pour ne pas disparaître…

 

Christiania (Danemark)

 

 

 

Drapeau de Christiania

 

Christiania (Fristaden Christiania) est un quartier de Copenhague au Danemark, autoproclamé « ville libre de Christiania », fonctionnant comme une communauté intentionnelle autogérée, fondée en septembre 1971 sur le terrain de la caserne de Bådmandsstræde par un groupe de squatters, de chômeurs et de hippies. Le quartier est une rare expérience historique libertaire toujours en activité en Europe du Nord.

 

Christiania a créé son propre drapeau, comportant trois points jaunes sur fond orange ou inversement, représentant les points des trois « i » de Christiania. Il aurait été créé par Viktor Essmann, créateur du nom de la communauté choisi en référence à « Christianshavn » (le port de Christian IV).

 

En 2003, la cité comptait près de 1000 habitants sur 34 hectares, elle possédait sa propre monnaie et toutes sortes d'activités culturelles et sportives, ainsi qu'un vaste espace agricole.

 

Le quartier a été l'objet de multiples controverses. La vente du cannabis y est toujours pratiquée à l'air libre. Son statut légal est également la cause de conflits et de négociations.

 

L'entrée du quartier

 

 

 

Histoire

 

Naissance de Christiania

 

La ville libre vue de l'église Notre-Sauveur

 

Après que les clôtures entourant l'ancien quartier militaire de Bådsmandsstræde ont été détruites par des résidents, le projet fut initié en 1971 par le journaliste provo Jacob Ludvigsen par le biais d'un article dans son journal underground Hovedbladet annonçant l'ouverture de la « ville libre ». La charte, que Ludvigsen rédigea conjointement avec d'autres participants, déclarait :

 

« L'objectif de Christiania est de créer une société autogérée dans laquelle chaque individu se sent responsable du bien-être de la communauté entière. Notre société doit être économiquement autonome et nous ne devons jamais dévier de notre conviction que la misère physique et psychologique peuvent être évitées »

 

Une histoire mouvementée

 

L'histoire de Christiania est agitée. Les résidents y étaient connus pour leur intérêt pour les pratiques orientales, le yoga, et toutes substances capables de produire des états modifiés de conscience. Au cours de la « JunkBlokaden » de 1979, des représentants de Christiania ont expulsé les vendeurs et usagers de drogues dures, l'héroïne principalement, qui menaçaient sa survie (dix morts par overdose étaient survenues l'année précédente). Un long conflit larvé a opposé les « pushers », vendeurs de haschich, et les « activistes », militants plus politiques, au sujet de la vente de haschich et d'alcool. Ce conflit a plusieurs fois mené Christiania au bord de la rupture.

 

La vente libre de cannabis représentait un marché de 26,8 millions d'euros par an selon la police. Le 4 janvier 2005, les stands de vente de cannabis sont finalement détruits par leur propriétaire pour persuader le gouvernement de laisser la ville libre continuer d'exister. Avant la destruction, le musée national du Danemark a pu prendre un des plus beaux stands qui est désormais en exposition dans ce musée. Aujourd'hui, les stands de Pusher Street ont été reconstruits et proposent toujours de larges variétés de marijuana et de résines de cannabis, ainsi que des préparations culinaires à base de cannabis ( sucettes, brownies, biscuits ) et des accessoires ( pipes à marijuana, pipes à eau, feuilles à rouler, cartons pour les filtres, grinders... )

 

Des projets officiels de suppression ou de transformation de Christiania ont été nombreux, mais la plupart sans effet, au moins jusqu'au milieu des années 1990. L'avocat communiste et résistant Carl Madsen eut droit à la reconnaissance des résidents pour ses plaidoiries devant les tribunaux et le Parlement.

 

Après avoir été toléré comme « expérimentation sociale » et suite à un mouvement général de normalisation et d'uniformisation du pays, le Premier ministre libéral-conservateur Anders Fogh Rasmussen décide de s'attaquer au « cas » Christiana, accusée de favoriser le trafic de drogues. 1er janvier 2006, la ville a perdu son statut spécial de communauté alternative. Le 19 mai 2007, 35 ans après la naissance de Christiania : une première maison est détruite. La démolition entraîna une vive protestation qui dégénéra en conflit avec la police conduisant à l'arrestation de 59 personnes, laquelle avait déjà eu fort à faire lors des émeutes, deux mois avant, suite à la démolition d'Ungdomshuset.

 

La commune libre de Christiania et le gouvernement danois ont conclu, le 21 juin 2011, un accord qui permet aux habitants du plus célèbre quartier alternatif d’Europe d’en racheter à l’État la plus grande partie.

 

Vie politique

 

Les 9 lois de Christiania

 

Christiania est en grande partie influencée par la pensée anarchiste  même si aujourd'hui très peu de ses habitants s'en réclament. Il est ponctuellement arrivé que des Christianites soient élus au conseil municipal, voire au Parlement (Tine Schmedes, une député christianite y donna le sein à son bébé, créant un scandale). L'autorité y est exercée par le « Fællesmøde » (assemblée générale). Le pouvoir réel y est exercé, non sans difficulté, par les assemblées de quartiers, les « Områdemøder », l'assemblée des entreprises (lucratives ou non), « Virksomhedsmøde », et l'assemblée des finances, « Økonomimøde » qui gère les ressources de Christiania (versements de la commune au titre de l'aide sociale, « loyer de Christiania » versé par une large part des habitants, contributions volontaires des collectifs à but lucratif). Dans ces assemblées, les décisions ne sont jamais prises au vote, mais par consensus. Les Christianites considèrent qu'est Christianite celui ou celle qui dort à Christiania, mais ce point a fait l'objet de débats houleux. Il a existé entre neuf et dix quartiers à Christiania.

 

À Christiania les voitures, les armes, les gilets pare-balles et les drogues dures sont interdits. Après les deux premiers étés où les Christianites se sentirent débordés par un raz-de-marée de campeurs, le camping n'y est plus possible. Les vendeurs de haschich de Pusher Street, la zone où ils vendent à l'air libre, interdisent qu'on les photographie.

 

Christiania est en conflit perpétuel avec les autorités pour maintenir sa propre existence. Celle-ci est largement due au fait que détruire Christiania signifierait, pour les autorités, trouver un relogement pour un millier de personnes. En outre, plusieurs centaines de Christianites bénéficient d'aide sociale, qui a été fixée à un niveau particulièrement bas pour les résidents de Christiania ; si ceux-ci étaient relogés, le coût des prestations qui leur sont versées augmenterait considérablement.

 

Économie

 

Les relations économiques ordinaires ont cours à l'intérieur de Christiania, qui n'a jamais réussi à devenir matériellement indépendante du monde extérieur. Plusieurs collectifs d'habitation pratiquent un partage modéré de certaines ressources matérielles, et de nombreux collectifs d'activité travaillent sans but lucratif, voire sans rémunération.

 

Plus d'une cinquantaine de collectifs divers exercent des activités industrielles, artisanales, commerciales, culturelles, sanitaires, théâtrales, etc. Christiania possède son jardin d'enfants, sa boulangerie, son sauna, son unité d'éboueurs/recycleurs, ses bulldozers, sa fabrique de vélos, son imprimerie, sa radio libre, un atelier de restauration de poêles anciens, un autre de restauration de voitures anciennes, son propre cinéma (« Byens Lys », « Les Lumières de la Ville ») et une foule de bars, restaurants et lieux de spectacles. Les égouts de Christiania ont été rénovés et agrandis par les Christianites eux-mêmes.

 

Démographie

 

Lors de sa création, Christiania bénéficie de la crise aiguë du logement régnant alors à Copenhague, ainsi en quelques années la population dépassa plusieurs centaines de personnes pour se stabiliser l'hiver aux alentours du millier.

 

Au moins une cinquantaine d'enfants sont nés à Christiania et y ont été élevés. Curieusement, au moins jusqu'en 2006, la proportion approximative d'un tiers de femmes pour deux tiers d'hommes n'a jamais changé. La plus forte proportion d'étrangers est bien sûr composée de Scandinaves ; il faut noter la présence de quelques dizaines d'Inuits, qui s'explique par le fait que le Groenland est un territoire danois. Quoique la population ait eu un caractère marqué d'instabilité, la moyenne d'âge est à présent élevée, apportant la preuve de la persistance d'un noyau dur de résidents de très longue durée.

 

Culture

 

La contribution de Christiania à la vie culturelle de Copenhague est hors de toute proportion avec le nombre des Christianites ; les Danois de plus de 40 ans se souviennent de l'armée des Pères Noël créée par le théâtre de rue « Solvognen » (Chariot du soleil) qui, le jour de Noël 1973, envahit le célèbre « Magasin du Nord » et se mit à distribuer gratuitement des livres aux clients présents. Les affiches de Christiania ont été préservées dans le livre Plakater compilé par Fabbrikken, l'un des collectifs d'habitation de Christiania. Un grand nombre d'entre elles sont dues à Silketrykkeriet, l'atelier d'imprimerie sur soie implanté dans le bâtiment de Fabbrikken. Un livre de photographies sur Christiania, intitulé Christiania, a été publié par Mark Edwards aux éditions « Information ». La télévision danoise possède des centaines d'heures de documentaires et d'émissions sur la communauté, et la presse danoise a publié des milliers d'articles sur ce lieu unique. Une collection complète de ces articles y est conservée. En revanche, la Bibliothèque royale de Copenhague conserve très peu de documents sur Christiania.

 

L'architecture de Christiania est célèbre, depuis la création de « Pyramiden », une pyramide faite de matériaux de construction par Helge, à Bananhuset (la Maison-Banane), construite par des apprentis charpentiers allemands, en passant par des dômes géodésiques et toutes sortes de constructions aussi hétéroclites que poétiques, et des intérieurs d'une grande poésie, en particulier le bar « Månefiskeren » (Pêcheur de Lune). Une maison faite d'un bateau coupé en deux s'est retrouvée au musée d'art moderne de Louisiania.

 

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24 juin 2013

la vulgarisation fabrique du consentement

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La vulgarisation scientifique est une spécialité du journalisme dont les critiques sont si rares que c'en est douteux. L'image d'Epinal ? Un savoir "savant" produit par un professionnel compétent est vulgarisé par la compétence d'un journaliste qui, tel Prométhée, va le chercher au péril de sa vie, puis l'offre à la population béate. Mais le processus est-il "bon" en soi ?

Avant d'avoir accès à l'éducation populaire qui fera d'un citoyen un honnête citoyen, il faut débourser. Le savoir, vulgarisé, est devenu marchandise commerciale compétitive, et pour survivre, un journal va devoir complaire, et jouer sur l'audimat factor : c'est à l'aune des ventes que se valident les stratégies. De même que les chercheurs sont lancés dans une gigantesque course de lévriers, la vulgarisation doit être compétitive sur le marché de l'information.

Ainsi, stéréotypes et story telling remplacent analyse et esprit critique, et s'opère une sorte de lente "Paris-Matchisation" de la science : fracassantes découvertes et exclusivités y croisent scoops et grands génies. Les "exclusif", les "révélations sur..." font florès. Un nouveau fait ? Moyennant contorsions, il se calera sûrement dans l'un des principaux scénarios vulgarisationnels : appel à l'espoir, comme "Vous pouvez dire adieu à vos lunettes !" (Science & Vie, décembre 2002) ; appel à la peur, "Insectes, pourquoi ils vont conquérir le monde" (Sciences & Avenir, juillet 2003) ; le scoop artificiel, à l'instar de "Théorie du tout, enfin !" (Science & Vie, janvier, 2008), "Ovnis, la révélation en marche" (Nexus, novembre 2008) ; le mode duel, "Dieu contre Darwin" (La Recherche, avril 2006), le mode conquête, défi, etc.

De même qu'une histoire faite de dates ou de grands hommes, la science devient une suite de découvertes, d'illuminations, de génies, de clichés. A la télévision, le docu-fiction supplante le documentaire, Lorant Deutsch remplace Braudel et les Bogdanov Jean Rostand.

Au fond, à l'instar d'une langue, un savoir ne me laisse que trois choix. Soit j'accepte de ne rien savoir du finnois, par exemple ; soit j'apprends le finnois (mais c'est long) ; soit j'opte pour quelques mots, pour demander une bière : dans ce cas, ne me viendra pas l'idée de prétendre parler finnois, au risque de passer pour les Dupondt déguisés en costume syldave. C'est la même chose pour la biochimie ou l'anthropologie. A chacun de choisir entre le savoir (ardu), l'avatar hollywoodien (facile), et la suspension de jugement (humble).

Mais gare à confondre vessie et lanterne : il est des personnes sincères qui viennent lors de mes conférences publiques sur "Science et paranormal" justifier les esprits frappeurs par le chat de Schrödinger et des thérapies "quantiques" par la couverture de Science & Vie "La vie serait quantique" (avril 2011). Et pis encore, avec ces pseudo-connaissances est donnée au citoyen l'illusion d'avoir plus de prise sur son monde. Or il n'y a pas de prise dans un deux-pages révélant tout sur le boson de Higgs, ou dans une lévitation de grenouille à la Fête de la science. On amuse la croisière, mais on se garde bien de la faire penser.

Voici mon hypothèse : à faire rêver sur le nombre de gens qui seront (un jour) sauvés par le décryptage du génome humain, qu'on pourra (un jour) guérir en implantant des puces dans le cerveau ou la possibilité de trouver (un jour) une exoplanète viable, on fabrique un type de consentement.

Il ne s'agit dès lors plus d'instruire, mais de communiquer, de légitimer des projets coûteux, et d'éviter la question qui tue : si ces recherches sont faites au nom du public, pour le bien public, et avec l'argent public, pourquoi n'avons-nous, public, aucun levier politique dessus ? Sommes-nous trop bêtes pour discuter, par exemple, des priorités éthiques, comme la recherche de traces d'eau sur Mars, dans un monde où des millions d'individus n'ont pas d'eau potable ou par exemple pour être entendus sur l'impact sociétal des nanotechnologies ? Probablement, à en croire la Commission nationale des débats publics qui, maligne, organise des débats après et non avant le lancement des programmes de recherche.

Aux groupes qui, comme à Grenoble, contestent cette mascarade, les édiles répondent entre deux railleries par... plus de vulgarisation. Fleurissent alors des animations ludiques et pleuvent des financements de thèses sur l'"acceptabilité sociale des nouvelles technologies" : pile ce qu'en 1926 Bernays a nommé propagande. Quant à donner du pouvoir de décision à M. Tout-le-Monde ? Voyons... il n'est pas expert.

Or faudrait-il donc connaître tout des biotechnologies ou de la recherche spatiale pour pouvoir exprimer un choix politique ? Les politiciens votant les crédits ne sont pas experts non plus, loin de là, et les scientifiques eux-mêmes ne le sont que sur un micro-domaine. Il faut voir le statut de la question. Purement scientifique, une embrouille sera certes laissée aux spécialistes. Une controverse sur l'autorisation des OGM en plein champ ? Il s'agit là d'une question non de science mais de modèle de société, et tout quidam, compétent ou non, a le droit d'être entendu. Le référendum sur le traité constitutionnel ne fut pas réservé aux constitutionnalistes, que je sache.

Alors, au lieu de vulgarisateurs, optons pour des émancipateurs - enseignants tournés vers ceux qui quitteront tôt les bancs et non vers l'excellence, journalistes précis et documentaristes exigeants - transmettant de la pensée libératrice et non des connaissances et ouvrant les esprits plutôt que les remplissant. Leur leitmotiv : quelle est la connaissance minimale à transmettre pour qu'une personne puisse faire ses choix en connaissance de cause ? Bien sûr, leurs articles sont généralement denses et longs comme un jour sans pain, leurs films moins riches, donc moins programmés. Si nous, ignares et experts de peu, mutualisons nos capacités critiques en réseaux, accroissons nos exigences et éventons les impostures, les médias ne pourront qu'abandonner leurs produits préformatés, sous peine de disparaître.

Nous pouvons refuser cette monnaie que cols et blouses blanches consentent à la plèbe pour bons et loyaux impôts, cette vulgarisation du consentement, fausse émancipation qui parque l'opinion publique dans une zone où elle n'empiète pas sur la sphère politique. Sinon, sous prétexte de les instruire, les moutons seront bien gardés.

Le supplément "Science & médecine" publie chaque semaine une tribune libre ouverte au monde de la recherche. Si vous souhaitez soumettre un texte, prière de l'adresser à sciences@lemonde.fr

Richard Monvoisin (enseignant-chercheur dans le collectif de recherche transdisciplinaire Esprit critique & sciences (Cortecs), à l'université de Grenoble)

14 juin 2013

boycottons le systéme........il ne fonctionne plus...

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les textes ne sont pas de moi piochés ici et la pour illustrer l'idée d'un nouveau monde.....

Étymologie du mot TRAVAIL : tripalium (latin populaire).

Le mot latin populaire "tripalium" désignait un instrument d’immobilisation (et éventuellement de torture) à trois pieux. On appelle encore "travail" un appareil servant à immobiliser les chevaux rétifs pour les ferrer ou les soigner. Le mot "travail" désignait autrefois l’état d’une personne qui souffre (ce sens est toujours utilisé en obstétrique). Il a été étendu ensuite aux occupations nécessitant des efforts pénibles, celles des "hommes de peine", puis à toutes les activités de production.


Dans le cas où vous ne le sauriez encore - Vous êtes un esclave. Vous travaillez à perdre vos vies dans le but de gagner des billets de banque. Ces billets de banque eux-mêmes créés à partir de ° (rien, non rien de rien...) par ces banques. Vous travaillez à cause d'elles/pour elles.

Ceux à la tête de ces banques ne travaillent évidemment pas pour les obtenir. Vous êtes donc dans la position d'esclave, soumis aux lois et règles du système de l'argent, et votre vie se résume à trouver un "emploi" (sauf que le progrès technologique les supprime un par un, et logiquement continue sur la même voie.. hein donc.. c'est mal barré!) ...Si vous avez un peu de chance vous avez le grand privilège d'être un esclave salarié, et de mettre à disposition la majorité de votre temps pour assumer des emplois professionnels que vous détestez.

Le but étant pour tout citoyen de ne pas faillir dans ce paradigme d'exploitation.. de faire de soi un bon pion, employé à faire tourner une machine qui n'est pas valide, dans une économie pas réelle pour obtenir des billets de banque créés à partir du vent.

Ces fameux billets n'ont avant tout que la fonction d'asseoir un pouvoir financier mafieux et d'ainsi exercer son influence suprême à une échelle globale.

 

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"Il est aussi dans l'intérêt d'un tyran de garder son peuple pauvre, pour qu'il soit si occupé à ses tâches quotidiennes qu'il n'ait pas le temps pour la rébellion."

ARISTOTE

 


Ceux qui ne bougent pas ne sentent pas leurs chaînes."

Rosa LUXEMBURG

 


« Le pire des analphabètes, c’est l’analphabète politique. Il n’écoute pas, ne parle pas, ne participe pas aux événements politiques. Il ne sait pas que le coût de la vie, le prix de haricots et du poisson, le prix de la farine, le loyer, le prix des souliers et des médicaments dépendent des décisions politiques. L’analphabète politique est si bête qu’il s’enorgueillit et gonfle la poitrine pour dire qu’il déteste la politique. Il ne sait pas, l’imbécile, que c’est son ignorance politique qui produit la prostituée, l’enfant de la rue, le voleur, le pire de tous les bandits et surtout le politicien malhonnête, menteur et corrompu, qui lèche les pieds des entreprises nationales et multinationales. »

Bertolt BRECHT, poète et dramaturge allemand (1898/1956)

 

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 http://www.youtube.com/watch?v=uVjG66yco-w

lien vers une video ou albert jacquard réfute l'idée de popriétée intellectuelle

 

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http://delaservitudemoderne.org/texte.html

un lien pour telecherger ou lire gratuitement le livre

http://www.facebook.com/pages/Jarrete-de-travailler-je-boycotte-ce-systeme-jusqua-sa-disparition/152530751460408?ref=ts&fref=ts

le lien vers le facebook d'ou sont tirer toutes ces idées ....je pourrais continuer longtemp mais c'est juste un billet pour declencher la reflexion ou comprendre notre monde sans oeilléres

 

 


"Quelle époque terrible que celle où des idiots dirigent des aveugles."

William Shakespeare

 

 

12 juin 2013

la stupidité programmée

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Nous vivons à une époque où les nouvelles idoles, résonances de la vacuité, s’appellent Steve Jobs, Paris Hilton, Cristiano Ronaldo, Lady Gaga. Servie par une machinerie implacable, l’inculture de masse régie par l’interdit de penser hypnotise la jeunesse mondiale. Aucune contre-éducation formelle ne peut faire face à ce torrent d’images et de sons cumulatifs qui domine le quotidien de chacun. Sport, télévision, publicité sont devenus les piliers de la manipulation des consciences.

Le soubassement premier de l’hégémonie capitaliste n’est plus fondé sur la coercition mais bien plutôt sur la séduction et la servitude volontaire. Depuis longtemps, l’industrie du spectacle est « le soupir de la créature opprimée, l’âme d’un monde sans cœur, comme elle est l’esprit de conditions sociales d’où l’esprit est exclu ». Elle est le nouvel opium du peuple pour reprendre les mots fameux de Marx relatifs à la religion. Par son caractère distrayant, l’industrie culturelle est un redoutable régulateur social, à la fois manifestation de l’ineptie existentielle et consolation sédative.

Le sport-spectacle mobilise plus que jamais des capitaux invraisemblables et enrégimente des foules magnétisés à leur écran, distraites de leur misérable réalité sociale. Rien de plus chronophage que ces messes sportives qui colonisent l’espace public et canalisent les énergies des masses. Avides de pouvoir, des entreprises multinationales voire même des Etats (Dubaï, Qatar) spéculent sans compter sur ce processus rampant d’abrutissement. Le Qatar, organisateur de la coupe du monde 2022 pour un coût astronomique estimé à 50 milliards, a développé une véritable diplomatie sportive en rachetant notamment le club de Paris Saint-Germain et en créant un réseau de diffusion télévisé planétaire. « Contenu idéologique dominant, souvent exclusif même, des grands médias, des commentaires politiques, des ragots journalistiques, des conversations quotidiennes (y compris chez les intellectuels dits de gauche), le spectacle sportif apparaît comme une propagande ininterrompue pour la brutalité, l’abrutissement, la vulgarité, la régression intellectuelle » nous fait remarquer le sociologue français Jean-Marie Brohm.

En ces temps tumultueux frappés par la paupérisation et le déficit de sens, le piège à con est de s’identifier aux totems de la réussite, du monde sportif ou du spectacle, qui occultent la réalité tragique du monde capitaliste. Enfants des favelas ou des quartiers populaires de Marseille, tous aspirent à la célébrité ou du moins s’inspirent des modes de consommation de leurs idoles. Déconnecté du réel, les jeunes reproduisent imbécilement les comportements des stars marchandisées jusque dans leur allure parfois biscornue, aux airs de prostituée des bas-quartiers de Rihanna à celui de métrosexuel bling-bling de Cristiano Ronaldo.

La « téléréalité », qui a envahi l’espace télévisuel en l’espace de quelques années, n’est qu’un simulacre qui déréalise les foules assoiffées de célébrité. Vitrine de l’avilissement de l’être, ces programmes sont, avec ses antivaleurs, une métaphore de la société capitaliste. Stratégie sournoise, utilitarisme, trahison sont le lot de ces émissions qui gratifient les pratiques individualistes et narcissiques. Dans cette société scopique où chacun doit faire sa propre promotion, le consommateur devient lui-même à travers les réseaux sociaux et autres blogs un produit mis en scène.

Il est encore plus difficile d’échapper à l’étreinte de la publicité qui est omniprésente et redoutablement efficace. Elle nous suit comme notre ombre, dans l’espace public comme dans la vie privée. Sidéré par la projection de l’image, l’être n’existe plus sans sa représentation. Le credo de la pub se résume à « Je dépense donc je suis ». C’est le fin du fin du fétichisme de faire croire que l’acquisition d’une marchandise a le pouvoir démiurgique de fonder la personnalité. Think different (mais surtout achète pareil) disait cyniquement le slogan d’une marque qui a œuvré plus pour l’homogénéisation de la société que pour l’émancipation des esprits. Chacun a l’illusion d’opérer un choix alors qu’il ne fait que se conformer à des stimuli comme des moutons de Panurge.

Il est temps de discerner ce qui relève de nos propres jugements et ce qui procède des influences externes pour reprendre le contrôle effectif de nos vies. Une bonne dose d’intelligence critique est nécessaire pour sortir de l’ornière consumériste. Le véritable individualisme s’exprime dans le refus de ce mouvement collectif de dépersonnalisation et d’apathie politique.

Emrah Kaynak


« Nous sommes, par nature, si futiles, que seules les distractions peuvent nous empêcher vraiment de mourir. »
Louis Ferdinand Céline, Voyage au bout de la nuit

 

 

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