Le fameux lâcher-prise aaahhhh…
Acceptez votre vie, acceptez que vous ne pouvez pas tout contrôler, acceptez-vous, acceptez votre entourage, acceptez vos obstacles, acceptez, acceptez, ac-cep-tez…
Je vois déjà la horde de zombie en train de répéter ce mantra en boucle s’approcher de moi.
Tout le monde répète ce principe comme une vérité indétrônable autant naturelle que la viande d’une affiche publicitaire de Mcdo (en passant, saviez-vous que sur les affiches la viande est crue et recouverte de peinture brune ? La viande à l’air soi-disant plus succulente).
À chaque fois que je lis le terme lâcher-prise, j’entends contradiction. D’un côté on parle d’être meilleur, plus productif, plus empathique, de vivre la vie de nos rêves mais d’un autre, on parle du détachement matériel, de l’acceptation de notre sort, de se libérer du joug de la matière, etc.
Désolé du terme, mais c’est un gros bordel et quand je vois, lis et entends des avis concernant ce point, je ne vois que des touches supplémentaires à ce chaos.
Dans cet article, je vais être incisif et j’ai rangé mes pincettes dans le panier. Alors préparez vos casques les cocos, c’est parti !
Une dure vérité
Le moine zen, aimé de tous, au corps d’Apollon, milliardaire et qui n’en glande pas une, ça n’existe pas.
Et ouais, si vous voulez vous faire de la tune, c’est que la matière à un intérêt pour vous. Alors, impossible de pratiquer le lâcher-prise. A l’inverse, si vous voulez vous séparer de cet ego stupide qui veut toujours plus, alors vous devrez aussi vous détacher de l’argent. Notre ami Jésus l’avait compris, et c’est pour cela qu’il a clairement dit :
« Je vous le dis encore, il est plus facile à un chameau de passer par le trou d’une aiguille qu’à un riche d’entrer dans le royaume de Dieu. ».
Franchement, on a pas besoin de faire 3 doctorats en théologie pour comprendre ce qu’il dit. Et notre second ami Bouddha ainsi que de nombreuses sources religieuses et philosophiques sont (pour une fois) tous d’accord avec ce point.
Dans votre vie, vous allez devoir faire un choix. C’est encore une connerie marketing de croire que l’on peut faire partie des deux camps. Ce serait comme croire que l’on peut manger du Mcdo (oui, je m’attaque souvent au McDo…) 3 fois par jour et avoir un corps de rêve.
Attention, je ne dis pas qu’il y a une bonne et une mauvaise voie mais simplement deux voies antagonistes.
Le vrai lâcher-prise
Pas besoin de lire des livres ésoretico-scientifico-babacool pour vraiment comprendre le lâcher-prise. Je ne suis pas croyant mais si vous voulez un bon traité du lâcher-prise, lisez le nouveau testament ou encore l’histoire de Jacob.
Si vous n’êtes pas sensible à la symbolique chrétienne, vous pouvez encore vous tourner vers l’analyse de la vie de grands Sâdhu ou encore vous pencher sur la philosophie Zen.
Si vous êtes paresseux, je peux vous donner la vrai définition dans cet article. Mais tout d’abord, précisons ce que n’est PAS le lâcher-prise.
- Le lâcher-prise ce n’est pas accepter de ne pas avoir la dernière Aston Martin
- Le lâcher-prise ce n’est pas accepter qu’il y ait un peu de traffic aujourd’hui
- Le lâcher-prise ce n’est pas accepter que son gosse ait eu une mauvaise note
- Le lâcher-prise ce n’est pas accepter que l’on soit un peu trop gros
- Le lâcher-prise ce n’est pas accepter que l’on soit un peu trop ridé
- Le lâcher-prise ce n’est pas accepter de ne pas être millionnaire
On appelle cela de la résignation. On accepte certains points de notre vie qui nous frustrent et tentons de l’oublier. La plupart des gens qui prônent le lâcher-prise font simplement de la dissonance cognitive, c’est-à-dire qu’elles changent leur perception pour supporter la dure réalité.
« Je ne suis pas riche, mais je ne veux pas l’être. J’ai appris à lâcher-prise ! ». Et si maintenant tu gagnes au loto, tu ne vas pas l’accepter ? Ces personnes se sont simplement résignées à accepter leur situation… mon popotin qu’elles ont lâché-prise.
Alors qu’est-ce que vraiment le lâcher-prise ?
Eh bien, c’est abandonner notre volonté d’acquérir, de contrôler, de vouloir et d’avoir. En d’autres termes, c’est abandonné le désir même. Au-delà de ce petit enfant capricieux que nous sommes, se trouve le bonheur ultime de n’avoir besoin de rien, de simplement être. C’est une définition précaire de ce que l’on peut appeler l’illumination ou encore la sainteté chrétienne. L’un passe par une libération de la nature humaine, l’autre par soumission totale à une volonté supérieure. Bien que les chemins soient différents, le but semble être le même.
- Le lâcher-prise c’est être détaché de tous ses biens matériels
- Le lâcher-prise c’est être détaché de tous liens affectifs
- Le lâcher-prise c’est être détaché de toute volonté égoïste
- Le lâcher-prise c’est aimer la vie et toutes ses manifestations
En gros, le lâcher-prise c’est pas un truc de petits kékés. Alors si vous voulez vraiment lâcher-prise, bonne chance et on se verra pour votre canonisation (bon vous serez mort dans ce cas…).
Si vous n’êtes pas prêt à faire les sacrifices que demandent les guides qui ont atteint cet état, alors passez votre chemin et ne perdez pas votre temps dans cette voie. Ce serait comme croire que l’on peut atteindre les mêmes résultats que Schwarzenegger mais en ne s’entraînement que 5 minutes par mois et en mangeant du McDo (oui encore…) tous les jours.
Ah oui, et un monsieur qui est millionaire n’est probablement pas le meilleur enseignant pour le lâcher-prise… même si son livre ou son séminaire de 20 000€ s’appelle « le lâcher-prise »
Le tenir-prise (en grognant comme un loup sauvage)
Je vais être honnête, le lâcher-prise, j’en suis incapable et j’en ai surtout pas envie.
- Oui, je veux bien gagner ma vie.
- Oui, je veux visiter le monde.
- Oui, j’aime et je tiens énormément à mon entourage.
- Oui, j’ai envie que les gens m’apprécient.
- Oui, ça me fait ch*** de perdre à un jeu
Je n’ai pas envie d’être un Saint ni Sâdhu. Ce ne sont pas mes modèles bien que je les admire pour leur force et leur courage.
Je rejette cette vision car je la considère artificielle et contraire à la nature. Avez-vous déjà vu un cerf se mettre en position du lotus et accepter qu’un loup ferme sa gueule sur sa carotide ?
Personnellement, non.
Il s’enfuit, il cherche des cachettes, il court jusqu’à s’exploser les poumons pour survivre.
On voit ce phénomène partout dans la nature, chaque particule vivante lutte sans cesse pour survivre, grandir, évoluer, devenir plus forte et conquérir du territoire. Même l’univers est en constante expansion.
La nature c’est l’inverse du lâcher-prise, c’est le tenir-prise.
Mais qu’est-ce que le tenir prise ?
- Le tenir-prise c’est se démener pour avoir ce que l’on désir
- Le tenir-prise c’est trouver la solution optimale pour éviter le traffic
- Le tenir-prise c’est trouver la manière de gagner sa vie le plus efficacement possible
- Le tenir-prise c’est trouver sa passion et la vivre pleinement
- Le tenir-prise c’est ne pas accepter l’échec comme une finalité
- Le tenir-prise c’est se bouger les fesses si l’on a pas le corps que l’on veut
- Le tenir-prise c’est tout faire pour que ceux que l’on aime soient heureux
Le tenir prise c’est avoir un but, un objectif, un idéal et de déclencher des actions massives pour avoir ce que l’on désir.
« Nul ne peut servir deux maîtres. Car, ou il haïra l’un, et aimera l’autre; ou il s’attachera à l’un, et méprisera l’autre… » Je vais éviter de mettre la suite, ceux qui connaissent la citation sauront pourquoi. (Comment mélanger Matthieu et McDonald dans un article…)
Choisissez votre maître. Si vous voulez suivre le lâcher-prise alors abandonnez tout et suivez les préceptes de cette religion. Si vous ne voulez pas le faire mais plutôt gagner plein de tunes et qu’un Tim Ferriss, un Olivier Roland, un Steve Pavlina ou un Richard Branson vous font rêver, alors arrêter avec cette auto-hypocrisie et servez l’autre.
Bien sûr, d’un point de vue religieux, mon propos semble épouvantable, et il l’est. Dans mon exposé, je ne juge ni l’un ni l’autre et je me demande même si la Bible le fait réellement (mais je préfère rester en-dehors de tout débat théologique).
Ce que je veux dire, c’est que vous devez choisir une fois pour tout. Un pseudo-lâcher prise ne vous servira à rien dans votre vie, pire il vous nuira.
Le lâcher-prise face à l’impuissance
J’entends déjà la horde de zombie sortir les fourches (oui, ça existe, il suffit de jouer à resident evil 4…) et hurler de colère contre ma stupidité crasse (je suis dramatique aujourd’hui). Je n’ai donc rien compris ?
Le lâcher-prise concerne les événements où l’on a aucun pouvoir. Ces problèmes incontrôlables auxquelles personne ne peux rien y faire.
Bêtises ! (dis-je d’un revers de main)
Rien, absolument rien n’est incontrôlable.
Je sais que mon propos peut-être considéré comme extrêmement orgueilleux venant d’un petit occidental (pire, un suisse) n’ayant rien vécu de terrible dans sa vie. C’est pour cela, que je ne vais pas parler de ma vie mais de celle d’une autre personne que vous connaissez probablement.
Mère Teresa où l’antigone du lâcher-prise
Mère Teresa est une sainte, je devrais donc la mettre dans le panier du lâcher-prise non ?
Non.
A-t-elle accepté cette terrible mort dans la solitude que des milliers de personnes vivent chaque jour ?
Non.
A-t-elle accepté l’injustice de la misère ?
Non.
A-t-elle accepté qu’il était impossible de les aider et qu’elle ne serait qu’une goutte d’eau dans un océan de mercure ?
Je vous le donne en mille… Non.
Ce petit bout de courage incroyable n’a jamais abandonné l’affaire jusqu’à ses derniers jours. Elle s’est battue pour rendre cette planète meilleure. Mère Teresa n’a rien accepté du tout !
Alors si elle a pu faire autant, je ne pense pas que nous ayons vraiment beaucoup d’excuses. Focalisons notre esprit sur ce que nous pouvons contrôler et nous nous rendrons compte de notre réel pouvoir.
Pour éviter le blasphème (quand même…)
Vous aurez compris ma réflexion.
Je ne vous dit pas de suivre Mamon ou Dieu (pour ceux qui connaissaient la suite de la citation). Cela est un choix qui reviendrait de la théologie, domaine que je veux pas toucher dû à mon manque de connaissance et à la sensibilité du sujet.
Je veux dire par là, qu’il est nécessaire d’avoir un objectif clair. Une fois élaboré, vous devez retirer tous les éléments susceptibles de vous freiner et de vous retenir. Un pseudo-lâcher-prise me semble plutôt être une bonne dose de paresse.
« J’accepte pour ne pas agir » Voilà le credo sincère de certains adeptes du lâcher-prise.
Un dernier mot
Quand vous lisez un livre, faites attention que celui-ci ne vous donne pas de bonnes excuses pour rester dans votre zone de confort. Si le contenu du livre ne vous dérange pas un minimum, c’est qu’il est probablement néfaste (je ne parle pas des romans bien sûr).
Beaucoup d’auteurs ont compris que la plupart des gens aiment qu’on leur disent et répètent que ce qu’ils font est juste, que le monde est ainsi et que s’ils sont médiocres et malheureux c’est soit de la malchance soit la volonté d’une force supérieure.
C’est tellement simple d’accepter et de ne rien faire. Rien n’est plus facile que de ne prendre aucun risque, de ne faire aucun effort et rester sur place en mode passif.
Si vous lisez ce blog, je pense que vous aimez être dérangé et cela me réjouit au plus haut point. Continuez de lire des textes qui vous remettent en question, éliminez vos mauvaises habitudes et construisez-vous un avenir radieux peu importe les efforts nécessaires.
Et vous, que pensez-vous du lâcher-prise ? Voulez-vous la vie d’un Sâdhu ou celle d’un Richard Branson ? Avez-vous déjà expérimenté ce genre de conflits de valeurs ?
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