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sammael world
11 juin 2012

niki de st phalle

Niki_de_Saint_Phalle_(1964)_by_Erling_Mandelmann

 

Niki de Saint phalle

Portrait de Niki de Saint Phalle en 1964 (par Erling Mandelmann)

Nom de naissance Catherine Marie-Agnès Fal de Saint Phalle
Naissance 29 octobre 1930
Neuilly-sur-Seine, Hauts-de-Seine (France)
Décès 21 mai 2002
San Diego, Californie (États-Unis)
Nationalité Française Drapeau de la France
Activité(s) plasticienne, peintre, sculptrice, réalisatrice de films
Mouvement artistique Nouveaux réalistes
Œuvres réputées Les Tirs, Les Nanas

Niki de Saint Phalle, née Catherine Marie-Agnès Fal de Saint Phalle, à Neuilly-sur-Seine dans les Hauts-de-Seine, le 29 octobre 1930 et décédée à San Diego le 21 mai 2002 (71 ans), était une artiste française, plasticienne, peintre, sculptrice et réalisatrice de films. Niki de Saint Phalle fut d'abord chanteuse et ne suivit pas d'enseignement artistique, mais commença à peindre en 1952. En 1961, elle est membre du groupe des Nouveaux réalistes, tout comme Gérard Deschamps, César, Mimmo Rotella, Christo et Yves Klein. Elle a été l'épouse de l'artiste Jean Tinguely.

Sommaire

Biographie

Portrait de Niki de Saint Phalle par Lothar Wolleh

Née en France, Niki de Saint Phalle a suivi sa famille aux États-Unis à la suite d'un krach boursier. Elle travaille d'abord comme mannequin pour Vogue, Life et Elle. Puis elle débute sa carrière artistique, encouragée par le peintre Hugh Weiss.

Les Tirs, performances durant lesquelles des spectateurs sont invités à tirer à la carabine sur des poches de couleur, éclaboussant ainsi des assemblages de plâtre, la rendent célèbre. Elle intègre alors le cercle des nouveaux réalistes, jouant le rôle de médiatrice entre les avant-gardes française et américaine. Elle crée des ex-voto, puis des Nanas, femmes plantureuses et colorées en grillage, papier mâché et polyester.

Ses œuvres plus tardives comme la Fontaine Igor Stravinski à Paris devant Beaubourg, le Jardin des Tarots à Capalbio en Toscane, ou les Meta-Tinguely en hommage à son mari disparu, mêlent poésie et humour, esprit du jeu et angoisse. Engagée dans l'association AIDS, elle succombe à une maladie respiratoire liée aux vapeurs toxiques inhalées durant la préparation de ses œuvres.

En 1994, elle publie "Mon secret" où elle raconte le viol commis par son père - 35 ans, banquier digne et honorable- quand elle avait 11 ans.

Les Tirs

En 1961 date de sa première exposition, elle se rend célèbre en réalisant les Tirs : fixés sur une planche, des tubes emplis de couleurs sont recouverts de plâtre et sont percés à l'aide de tirs à la carabine. Cette nouvelle manière de peindre la projette sur la scène artistique internationale.

Cette technique nouvelle est de l'ordre de la performance artistique. L'œuvre est constituée de plusieurs éléments, tout d'abord le moment du tir, qui fait lieu de performance, mais aussi la peinture finale, cette planche éclaboussée de peinture comme saignée à vif. Les Tirs sont d'ailleurs la représentation d'une violence matérialisée. Etant très tourmentée par son passé, les Tirs sont un moyen d'extérioriser ces démons intérieurs, ainsi en tirant sur ces toiles, elle tire sur son père, sur la société, pour se libérer. Comme elle le dit « Il existe dans le cœur humain un désir de tout détruire. Détruire c'est affirmer qu'on existe envers et contre tout. »

Les nanas

Elle explore la représentation artistique du rôle de la femme et réalise des poupées grandeur nature. Ces femmes prennent progressivement consistance et deviennent les Nanas. Une série est en exposition permanente à l'endroit où s'installe le marché aux puces de Hanovre (Allemagne).

Sa collaboration avec Jean Tinguely

Le Cyclope de Milly-la-foret en 2012 : la vue sur le wagon de marchandises.

Divorcée de l'écrivain Harry Mathews, elle épouse le 13 juillet 1971, Jean Tinguely, lui-même récemment divorcé de sa femme Eva Aeppli.

Leur collaboration artistique produira notamment le Cyclop à Milly-la-Forêt, la Fontaine Stravinski à Paris, la fontaine de Château-Chinon (Ville) et le Jardin des Tarots à Capalbio en Italie. De juin à septembre 1966, elle réalise avec l'aide de Jean Tinguely, Hon/Elle, une femme monumentale de 28 m de longueur sur 6 m de hauteur et de 9 m de largeur, couchée sur le dos avec les jambes écartées au Moderna Museet de Stockholm. Les visiteurs peuvent pénétrer la sculpture par son sexe. À l'intérieur, ils peuvent découvrir plusieurs pièces réalisées par l'artiste.

 

Le Jardin des Tarots

Article détaillé : Jardin des Tarots.

Inspirée par le Parc Güell de Gaudi à Barcelone, elle réalise, à Capalbio en Toscane, à partir de 1979, le jardin des Tarots qui réunit des sculptures monumentales inspirées par les figures du jeu de tarots. Il a ouvert ses portes en 1998. Ces sculptures étant habitables elle y vivra avec sa famille pendant plusieurs années1.

La Grotte

Après la restauration de la grotte qui se trouve au nord-ouest du Grand Jardin Herrenhäuser de Hanovre - à l'occasion de l'Expo 2000 - Niki transforme l'intérieur de ce bâtiment en une véritable œuvre d'art. Ce travail commence dès 2001 et est terminé en 2003, fidèle à ses plans. Elle est composée de trois salles ornées de mosaïques : l'aile gauche est couvertes de miroirs blancs, l'aile droite de morceaux de verres bleu-nuit et noirs, et la pièce centrale - par laquelle on entre - est ornée de bande de galets de toutes nuances, de miroirs tantôt blancs tantôt dorés et de verreries rouges, jaunes et orange. Toutes les mosaïques sont recouvertes de figurines plastiques sur le thème La Vie de l'Homme. Les ornements en forme de spirales à l'entrée de l'édifice représentent la Spiritualité. La salle des miroirs blancs sur le thème Jour et Vie montre avec plus de 40 figurines en relief des exemples de presque toutes les périodes de l'artiste. L'aile bleue est La Nuit et le Cosmos. Des figurines féminines dansent dans le ciel bleu-nuit et s'accrochent aux étoiles. Les fenêtres et portes de la grotte sont des grilles incrustées aussi de miroirs et de verreries.

 

Expositions posthumes récentes

  • 2009 : exposition itinérante dans plusieurs villes de la Maremme toscane (Arcidosso, ...) : L'ange luminaire, ...
  • 2010 : à Manderen, château de Malbrouck, en Moselle, au printemps.

Bibliographie

  • Niki de Saint Phalle, Rétrospective, Musée d'art moderne de la Ville de Paris, 1993 ;
  • Niki de Saint Phalle, de Peter Schamoni, Documentaire-Portrait de l'artiste Niki de Saint Phalle, 1995 ;
  • Niki de Saint Phalle, Catalogue raisonné, éditions Acatos, Lausanne, 2001 ;
  • Niki de Saint Phalle, La Donation, Musée d'Art moderne et d'Art contemporain, Nice, 2002.
  • Niki de Saint-Phalle et le jardin des tarots, Paris, Éditions Fernand Hazan, 2010
  • Niki de Saint Phalle, "Mon secret", 1994, Editions La différence

Filmographie

  • Niki de Saint Phalle et Jean Tinguely. Les Bonnie and Clyde de l'art, film documentaire de Louise Faure et Anne Julien, ARTE, 2010, 55 min
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27 mai 2012

the ban........

62756821

 

Cet alphabet est encore très mystérieux. Nous savons juste qu'il est le plus utilisé par les sorciers et les sorcières pour coder leurs messages, leurs écrits, leurs livres. On peut s'en servir également pour les talismans.

Il se nomme THE BAN et sa première source sont les trois livres de Cornelius Agrippa édité en 1531. La forme des lettres est à l'origine de l'alphabet alchimique et semble avoir des influences grecques et latines. Cette écriture fut inventée par Honorius II qui fut pape de 1216 à 1227, à l'époque ou les magiciens européens étaient très tournées vers les études cabalistiques. Cette écriture ne vient d'aucune langue en particulière, on peut donc l'utiliser avec toutes les langues. Sans ponctuation cet alphabet est doté d'une lettre spéciale qui se traduit par les termes alpha et oméga pour marquer la fin d'une phrase

cet alphabet se nomme l'alphabet thébain, son origine proviendrait d'Egypte (Thèbes) et aurait été l'alphabet des Dieux, selon les mythologies.
Il est devenu par la suite l'alphabet des sorciers et est utilisé de nos jours par la Wicca et d'autres courants du type pour la consécration d'objets et pour l'écriture des sorts ou incantations personnelles...

 

Cet alphabet, aussi appelé Runes de Honorius ou alphabet des sorcières a émergé durant le Moyen-âge lors d'études cabalistiques par des magiciens. Cet alphabet est très puissant et vous pouvez encore toujours l'utiliser pour en faire des amulettes en gravant des lettres sur de la pierre ou du bois ou même sur un cierge pour lancer des sorts.
Les anciennes croyances rapportaient que cet alphabet aurait été inventé par Honorius de Thèbes pendant la période héllenique. Mais il n'y a aucune preuve historique qui prouverait ce fait.
On retrouve pour la première fois des traces de cet alphabet dans le troisème livre de la Philosophie occulte écrit par Cornelius Agrippa, conseiller de Charles Quint. Ce livre a été publié à Anvers en Latin en 1531. Agrippa mentionne que cet alphabet était attribué à Honorius par le magicien Pierre de Abano (appelé communément Petrus de Abano), un écrivain italien qui vécu de 1250 à 1316.
L'écrivain anglais, Francis Barret, a reproduit l'alphabet Thèbien dans son livre "The Magus" (II, Part I, Chapitre XIV).
L'alphabet des sorcières était à l'origine utilisé pour crypter les formules des alchimistes et magiciens. Aujourd'hui cet alphabet est encore utilisé dans la Wicca (sorcellerie) Américaine.
Autre particularité de l'alphabet Thèbien est qu'il n'y a que 23 lettres. Le U, le V et le W sont représentés par un seul symbole. Idem pour le I et le J. Jacques Vandewattyne a quand à lui crée différents symboles presque identiques pour les différencier le I du J et le U du V et du W.

Vous pouvez écrire directement dans l'alphabet « The ban » en téléchargeant la police d'écriture suivante et en l'installant dans votre répertoire de FONTS (pour les PC Windows).

http://www.sheluna.com/static/download/Theban.TTF

 

¤ UNE TRADITION ANCESTRALE ¤

La Magie Médiévale nous a pourvus d'une multitude de pratiques occultes diverses et parfois même très complexes. Vous aurez peut être remarqué que quelques rituels ou travaux occultes (anciens et modernes) suggèrent l'emploi d'un alphabet magique "spécial". (toutefois, les rituels présentés sur Yunasdestiny ne nécessitent aucun de ces alphabets).

Or, Depuis le temps, de nombreux alphabets magiques ont fait surface, tantôt transmis par des entités célestes par des moyens de clairvoyance et de divination, tantôt conçus par les magiciens et les sorciers. Quoi qu'il en soit, j'ai jugé important de vous fournir un bref résumé de quelques écritures que vous seriez amenés à utiliser un jour. Ces alphabets sont toujours utilisés de nos jours par les praticiens modernes.

 

¤ THEBAN, L'ALPHABET DES SORCIERES ¤

Theban, ou plus communément appelé "l'alphabet des sorcieres" est de loin l'un des plus répandus. Un grand nombre de sorcières l'utilisent pour coder leurs écrits dans le livre des Ombres. Cet alphabet a fait son apparition pour la toute première fois dans les trois livres de Cornelius Agrippa édités en 1531. L'origine de la forme des lettres est inconnue, on a d'abord cru qu'elles étaient basées sur des chiffres latins, mais la piste d'une origine commune à l'alphabet alchimique est plus probable. Aujourd'hui, on s'en sert principalement pour noter des inscriptions sur des talismans ou pour orthographier des termes magiques.

Vous avez la possibilité de télécharger cet alphabet pour votre ordinateur en cliquant  ou en vous rendant dans la section des Downloads, section "l'Atelier des Ecritures". En attendant, voici un petit aperçu de cet alphabet.

 

¤ LE SCRIPTE DES DRAGONS ¤

Cette forme de langage est d'origine inconnue. Toutefois, l'utilisation de ce script est fort plaisante aux yeux des dragons. (c'est donc un script employé lors de rituels draconiques... Pour de plus amples informations à propos de cette forme de magie, rendez vous. Vous pouvez utiliser cette forme d'écriture pour vos talismans draconiques, pour les sortilèges et charmes, ainsi que pour écrire votre nom magique sur vos outils.

 

¤ D'AUTRES ALPHABETS MAGIQUES ¤

Voici une petite liste d'alphabets magiques couramment utilisés:

Dans cette table est notamment présenté un alphabet nommé "Alphabet Celeste". Voici quelques informations à propos de celui-ci :

Karl von Eckartshausen,
Aufschlüsse zur Magie, Munich, 1788

Cet alphabet est le résultat d'une étude du ciel, et chaque tracé est guidé par une étoile. Ainsi, la représentation de gauche, est celle de l'alphabet céleste de l'hémisphère sud, et celle de droite, de l'hémisphère nord, avec quelques correspondances, juste en dessous, avec notre alphabet traditionnel occidental. (cliquez sur l'image pour l'ouvrir dans une nouvelle fenetre à sa taille d'origine). Il est impossible de nier une origine hébraïque de ces caractères.

"Les caractères de leur alphabet, comme l'affirment les rabins des hébreux, sont formés d'après les étoiles et les figures qu'elles dessinent, et c'est pourquoi ils sont pleins de célestes mystères, aussi bien en ce qui concerne leur aspect, leur forme et leur signification qu'en ce qui concerne leur valeur numérique."
Agrippa de Nettesheim

 

 

L'alphabet des Chorchîles

Ceux et celles qui ont parcouru le sentier de l'étrange auront remarqué qu’à différents endroits il y a des runes avec des inscriptions dans un alphabet cabalistique. Jacques Vandewattyne s'est basé sur un travail de Paul Huson "Mastering Witchcraft"pour faire l'alphabet des Chorchîles. Mais saviez vous que cet alphabet existe vraiment et remonte au moins au Moyen-âge ?

Cet alphabet, aussi appelé Runes de Honorius ou alphabet des sorcières a émergé durant le Moyen-âge lors d'études cabalistiques par des magiciens. Cet alphabet est très puissant et vous pouvez encore toujours l'utiliser pour en faire des amulettes en gravant des lettres sur de la pierre ou du bois ou même sur un cierge pour lancer des sorts.

Les anciennes croyances rapportaient que cet alphabet aurait été inventé par Honorius de Thèbes PENDANT LA période héllenique. Mais il n'y a aucune preuve historique qui prouverait ce fait.

On retrouve pour la première fois des traces de cet alphabet dans le troisème livre de la Philosophie occulte écrit par Cornelius Agrippa, conseiller de Charles Quint. Ce livre a été publié à Anvers en Latin en 1531. Agrippa mentionne que cet alphabet était attribué à Honorius par le magicien Pierre de Abano (appelé communément Petrus de Abano), un écrivain italien qui vécu de 1250 à 1316.

L'écrivain anglais, Francis Barret, a reproduit l'alphabet Thèbien dans son livre "The Magus" (II, Part I, Chapitre XIV).

L'alphabet des sorcières était à l'origine utilisé pour crypter les formules des alchimistes et magiciens. Aujourd'hui cet alphabet est encore utilisé dans la Wicca (sorcellerie) Américaine.

Autre particularité de l'alphabet Thèbien est qu'il n'y a que 23 lettres. Le U, le V et le W sont représentés par un seul symbole. Idem pour le I et le J. Jacques Vandewattyne a quand à lui crée différents symboles presque identiques pour les différencier le I du J et le U du V et du W.

Comparez l'alphabet des Chorchîles par Jacques Vandewattyne et l'alphabet des sorcières par Francis Barret

 

Alphabet magique du Transitus Fluvius

Après avoir étudié l’alphabet céleste, nous allons à présent passer au second alphabet que l’on retrouve dans le De occulta philosophia d’Agrippa : le transitus fluvii ou « de la traversée du fleuve ».

Figure 1 - De occulta philosophia

Figure 1 – De occulta philosophia

De semblables alphabets se trouvent à la fin de manuscrits syriaques (par exemple, mss. Sachau 53, 70, 116, dans la collection de Berlin) ; et l’un d’entre eux s’est même « infiltré » dans la grammaire hébraïque d’Abraham de Balmes où il est expressément donné comme un alphabet mésopotamien. Il se trouve aussi dans le livre cabalistique Sepher Raziel.

Duret l’appelle « alphabet d’Abraham », que les Juifs assurent avoir été donné au patriarche lorsqu’il quitta la Chaldée pour venir habiter le pays de Chanaan. Goeffroy Tory, rapportant les dires de Sigismond Fante, le fait remonter, quant à lui, à Moïse : « caractères utilisés par les Hébreux lors de leur passage dans le désert » (voir figure 8 en annexe). Rappelons que son ouvrage, le Champs Fleury, est paru en 1529, soit 4 ans avant la parution de la version définitive du De occulta d’Agrippa.

Cet alphabet est encore présent chez Guillaume Postel, dans un ouvrage publié en 1538 et décrivant 12 alphabets dont le chaldéen où Postel range notre transitus fluvii.

Figure 2 - Postel : alphabet chaladaïque,fol 17.

Figure 2 – Postel : alphabet chaladaïque,fol 17.

Nous ne saurions être complets sans citer les liens que certains ont tissés entre cet alphabet et le célèbre langage énochien de John Dee. Cet alphabet apparaît dans le Liber Loagaeth, connu aussi sous le nom de Livre d’Enoch, qui fut révélé à Dee et à Kelly en mars 1583 et qui est consignée dans le Liber Mysteriorum Quintus.

L’Ange Galvah déclare à son propos : « Concernant le Livre, il doit être appelé Logah : ce qui dans votre langue signifie Parole de Dieu. Écris-le de la sorte : LOAGAETH, il doit être prononcé Logah. Ce mot est d’une grande signification, je veux dire en respect de la profondeur qu’il renferme. La première feuille (comme tu l’appelles) est la dernière du Livre. Et comme la première feuille est un fatras sans ordre, elle signifie donc le désordre du monde, et est la Parole de ce désordre ou prophétie. »

La première feuille de ce manuscrit donnée à Dee et à Kelly contenait l’alphabet dit « angélique » (voir figure 10 en annexe). Les noms des lettres, le sens de l’écriture et leurs équivalents en anglais ont été donnés aux deux hommes, et il leur a été dit de les mémoriser avant de continuer.

Figure 3 - Alphabet angélique sous une forme typographique

Figure 3 – Alphabet angélique sous une forme typographique

Certains chercheurs on voulu voir comme origine, ou source, de cet alphabet la Voarchadumia de Pantheus qui contient notamment notre « transitus fluvii »,  et un « alphabet d’Enoch ». Dee possédait un exemplaire de ce livre, qu’il a fortement annotée, et qui a pu lui servir de source d’inspiration, entre autre, pour sa Monas Hieroglyphica. L’origine de l’énochien dont nous ne pouvons traiter ici a été étudié par Hiramash (voir son site hiramash.net) qui soulève avec intérêt qu’« une hypothèse historique avait été avancée que le Moïse historique devait écrire en alphabet samaritain. Si cette homme avait eu une quelconque expérience avec le monde divin, peut-être l’énochien ne serait-il qu’une forme déviée du samaritain ? La graphie samaritaine n’a pas la rondeur de celle de l’énochien, toutefois les ornements et inflexions du tracé peuvent avoir des points communs ». Si on le suit, cette source ne pourrait-elle être cette écriture chaldéenne que les grammairiens des langues sémitiques du 16e siècle appelaient chaldaïque et que les mages nomment « transitus fluvii » ?

Quoiqu’il en soit, la postérité de cet alphabet perdure jusqu’à nos jours, où les chercheurs de mystères le relient aux événements « réels » ayant inspiré le film Blair Witch…

 

Ésotérisme des lettres

Dans l'histoire de la mystique juive, un texte très énigmatique fait date, le Sefer Yezira (Sepher Yetsirah, Livre de la Création), qui date peut-être du III° s., et fut écrit à Babylone. Selon ce texte, très bref et très énigmatique, le monde se compose de dix principes, appelés sefirot (numérations), et qui correspondent aux dix nombres du système décimal, de 1 à 10. Ces 10 sefirot sont reliés par 32 chemins, à savoir les 10 premiers nombres entiers et les 22 lettres de l'alphabet hébreu, divisées en 3 lettres mères (alef, mem, shin), 7 lettres doubles (consonnes qui produisent un son dur ou doux selon qu'elles comportent ou non un dagesh : bet, gimel, dalet, kaf, pe, d'une part, kaf, pe, resh, tav, d'autre part), et 12 lettres simples.

"Selon trente-deux mystérieux sentiers de Sagesse [les 10 premiers nombres entiers + les 22 lettres], Yah, Seigneur des Armées, Dieu-vivant et Roi du Monde, El Shadaï, miséricordieux et donnant grâce, supérieur et suprême, résidant éternel d'En Haut, et son Nom est sacré, a gravé et créé son monde par trois sepharim [livres], par Sephar [nombre, la lettre en tant que chiffre] et par Sipour [récit, la lettre en tant qu'expression orale] et par Sepher [sefer, livre, la lettre en tant qu'expression écrite]. Dix sephiroth belima [esprit, Air, Eau, Feu, Haut, Bas, Levant, Ponant, Midi, Nord] et vingt-deux lettres de fondement : trois mères [alef, mem, shin] et sept redoublées [bet, gimel, dalet ; kaf, pe, resh, tav] et douze simples [hê, vav, etc.]. Dix sephiroth belima [sefirot beli mah : numérations sans rien] comme le compte de dix doigts, cinq contre cinq, et l'Alliance de l'Unique dirigée au milieu, par le mot de la langue et par le mot de la nudité [circoncision]... Trois mères Aleph, Mem, Shin [alef, mem, shin], un grand secret prodigieux, voilé et scellé de six anneaux, d'où sont issus Air, Eau et Feu... Les cieux ont été créés à partir du Feu, et la Terre a été créée à partir de l'Eau, et l'Air à partir du souffle [esprit] équilibrant entre les deux... Trois mères Aleph, Mem, Shin. Dans le respirant mâle et femelle : tête et ventre et corps..."

Le plus célèbre texte lançant un défi à la symbologie des lettres est le Coran, dans sa deuxième sourate : "Alif, Lam, Mim. Voici le Livre. Il ne renferme aucun doute ; il est une Direction pour ceux qui craignent Dieu ; ceux qui croient au Mystère..." Alif, Lam, Mim sont trois lettres.

Swedenborg déclara : « Le langage des anges célestes sonne beaucoup en voyelles U et O ; et le langage des anges spirituels en voyelles E et I. ».

Magie des lettres

Une utilisation importante du symbolisme des lettres concerne la magie. Pour le pseudo-Paracelse de l'Archidoxe magique,

"les signes, les caractères [écritures et symboles occultes], et les lettres ont leur force et leur efficacité. Si la nature et l'essence propre des métaux, l'influence et le pouvoir du ciel et des planètes, la signification et la disposition des caractères, signes et lettres, s'harmonisent et concordent simultanément avec l'observation des jours temps et heures, qui donc, au nom du ciel, empêcherait qu'un signe ou sceau [image astrologique] fabriqué de la sorte ne possédât sa force et sa faculté d'opérer ?".

Ibn Wahshiya a écrit au X° s. un ouvrage très lu par les magiciens sur quatre-vingt-sept alphabets magiques : Connaissance longuement désirée des alphabets occultes enfin dévoilée.

Les livres magiques, à partir du XIIIe siècle, sont remplis d'alphabets magiques. Les magiciens chrétiens s'appuient sur quelques citations des Évangiles pour justifier leurs croyances mais aussi pour rédiger leurs textes : "C'est moi l'Alpha et l'Oméga, dit le Seigneur Dieu" (Apocalypse, I, 8), "Avant que ne passent le ciel et la terre, pas un i [un iota, en grec], pas un point sur l'i ne passera de la Loi, que tout ne soit réalisé" (Matthieu, V, 18), "Je suis la Voie, la Vérité et la Vie" (Jean, XIII, 5) : Via, Veritas, Vita, "Par mon nom [Jésus], ils chasseront les démons, ils parleront en langue" (Marc, XVI, 17), "Dieu l'a ressuscité des morts... Ce Nom même [Yahvé, le Tétragramme sacré] a rendu la force" (Actes des Apôtres, III, 16-16).

Les alphabets secrets de l'abbé Trithème (1462-1516), dans sa Steganographia, servent autant à la cryptographie qu'à la magie angélique.

John Dee, célèbre mathématicien et magicien anglais, auteur de Monas hieroglyphica (1564) :

"Cette littérature alphabétique contient de grands mystères... Les premières lettres mystiques des Hébreux, des Grecs et des Romains, formées par un seul Dieu, ont été transmises aux mortels (...)n de manière que tous les signes qui les représentent soient produits par des points, des lignes droites et des périmètres de circonférences, disposés selon un art merveilleux et très savant."

Un personnage de Johann Michael Moscherosch (1601-1669) fait dire à un de ses personnages : "Quand je me réveille le matin (...), je récite un alphabet entier ; toutes les prières du monde y sont comprises" (Wunderliche und Warhafftige Geschichte Philanders von Sittewald, 1642, p. 701).

Dans les grimoires figurent des lettres de l'alphabet. Contre les hémorragies le magicien propose ce rite :

"Écris ces caractères sur un parchemin vierge et attache-les autour du cou de la personne qui perd son sang : S.q.r.tz.Os. T.q.e.t.o.a.c.ge.E.h.x sancta. Sernenisa." (Le sachet accoucheur)

 

 

14 mai 2012

la vaporisation....défonce du futur

 

http://www.streetpress.com/sujet/10277-la-vaporisation-la-defonce-du-futur

http://www.docvape.com

 

volcano

 

volcano-small

 

 

Des ex-fumeurs affirment avoir atteint le nirvana cannabitique grâce à une machine futuriste: Le vaporisateur. En permettant de contrôler sa défonce et préserver ses poumons, la vaporisation pourrait bien ringardiser la fumette à la papa.


Volcano, le vaporisateur le plus connu du marché

Il ressemble à un tajine ou à une soucoupe volante. A l’intérieur pas d’épaule d’agneau bouillie dans ses figues ni d’extra-terrestre mais 0,4 gramme de weed effrité dans un récipient. Le thermostat est réglé sur 180° et un lampion rouge s’allume : c’est parti pour 2 minutes pendant lesquelles un ballon en plastique de 3 litres relié à la machine se gonfle de vapeur. Une vapeur d’eau 100% THC.

« C’est le Volcano. Ce n’est pas mon vapo préféré mais c’est celui de référence », explique Romain, tout en inspirant l’air contenu dans la grosse capote à demi-gonflée via une petite valve. Pour ses plus fervents promoteurs le mode de consommation dit « de vaporisation » est « le graal » des amateurs de cannabis: plus sain, moins cher et qui maximise les effets. Romain y va de sa petite prédiction: « C’est le futur ! Nos enfants ne fumeront pas de cigarette. Où alors il le feront en disant: ‘regarde on fume comme nos parents. Quelle bande de connards !’ ». Ben tiens !

Tu séchais tes cours de chimie en 4ème ? Le procédé de vaporisation permet « de dégager les arômes et les effets d’une plante sans la combustion », explique joint par StreetPress Michael Schwarz du service marketing de l’allemand Storz & Bickel , le leader mondial des fabricants de vaporisateurs avec son modèle Volcano. Comprendre que sans avoir à brûler son herbe – contrairement à un bang par exemple – la vaporisation permet d’obtenir de la vapeur d’eau chargée de THC … mais pas de fumée.

Le Volcano en images

A une époque on tout le monde se défonce, les plus éduqués utilisent un vaporisateur


Romain précise:

« La vaporisation détache le principe actif de la matière végétale sans la brûler. Quand tu fumes un joint ce qui te défonce ce n’est pas la fraise qui brûle et qui fait de la fumée mais l’air chaud qui passe dans ton joint et vaporise les principes actifs du cannabis ».

Résultat de la fumette made in vapo: la sensation de respirer une fumée très légère et goûtue – qui n’est en fait que de la vapeur – et surtout « une défonce plus high que stone ». Romain enthousiaste: « Tu n’as pas la défonce du monoxide de carbone, de toutes les merdes de ton tabac. Le cassage sur le canapé tu le ressens beaucoup moins ». Et surtout tu préserves tes poumons.

Je vaporise en open-space, dans les magasins, dans les transports en commun… Partout: personne ne me grille !


Cuisine moléculaire Sur le site web du fabriquant du Volcano – le vaporisateur le plus vendu au monde – pas d’infos sur la vaporisation de la marijuana mais la recette « des écrevisses à la vapeur de thym » .

« Je suis convaincu que la vaporisation est promise à un grand avenir. Un jour ça fera intégralement partie de la gastronomie. Surtout si vous regardez la cuisine moléculaire et les cocktails », baratine Michael Schwarz qui en préalable à l’entretien téléphonique a insisté pour « qu’on ne l’interroge pas sur les substances ». Loi oblige.

Le représentant de la marque en dit quand même un peu plus sur ce qui fait le succès de la marque:

« Les gens ont pris conscience ces dernières années de l’importance de tous les produits liés à la santé, de ne pas s’abimer le corps ». Comme Guillaume, étudiant en ingénierie de 24 ans, qui a acheté son Volcano parce « qu’il voulait arrêter de fumer »: « Je n’ai pas touché une clope pendant 6 mois tout en continuant à me défoncer. Ça a vraiment marché … bon jusqu’à ce que je parte en Erasmus sans mon vapo ». Saleté d’auberge espagnole.


Le ballon du Volcano se remplit


Dans le futur tu contrôles ta défonce Le vapo est aussi le gadget ultime pour les techno-geeks amateurs de marijuana. Guillaume n’est pas apprenti ingénieur pour rien:

« Tu peux sélectionner les particules psychoactives en choisissant le degré de combustion. A 190° les principes actifs qui se dégagent ne sont pas les même qu’à 145° ».

Romain confirme: « Les anxiolytiques ne vont pas se dégager aux mêmes températures que les anti-spasmodiques ou les flavonoïdes ». Mais si Romain vaporise c’est surtout pour pouvoir être « foncedé » à peu près partout dans Paris: « Je vaporise en open-space, dans les magasins, dans les transports en commun… Partout: personne ne me grille ! » Son vaporisateur portable de la taille d’un tube de ventoline fonctionne avec une batterie et ne dégage ni fumée, ni odeur.

Elitisme Reste un problème de taille avec le vapo: le prix. Le Volcano première génération coûte 398 euros – il faut compter 500 euros pour le dernier modèle – et chez la concurrence, les bons vaporisateurs de salon oscillent entre 220 et 260 euros.

Un journaliste du Daily Beast publiait en 2010 un article intitulé « Comment les riches fument de l’herbe ? » pour parler du phénomène vapo aux États-Unis. Sa conclusion:

« Le Volcano s’adapte parfaitement à notre société qui embrasse le concept de défonce éclairée: A une époque où tout le monde se défonce, les plus éduqués utilisent un vaporisateur. C’est devenu un symbole gentiment subversif pour sa personne, comme un délicieux tatouage ».

Pierre se souvient comment il a découvert le Volcano en 2009 lors d’une soirée branchée à Williamsburg, Brooklyn: « Entre les étudiants en design et en cinéma, je vois cette grosse tajine qui sert à fumer de la weed. Je n’en ai pas cru mes yeux ! » A la même époque, les vaporisateurs font leur apparition dans les séries TV Weeds et Bored to death.

Je suis convaincu que la vaporisation est promise à un grand avenir. Un jour ça fera intégralement partie de la gastronomie

Nos enfants ne fumeront pas de cigarette. Où alors il le feront en disant: ‘regarde on fume comme nos parents. Quelles bandes de connards!’ 


Fail ? Michael Schwarz, du fabriquant des Volcano, ne veut pas croire que le vaporisateur soit réservé à une élite:

« Au début il y avait peut-être un risque pour investir dedans. C’était des personnes matures avec de l’argent et de l’expérience qui achetaient le Volcano. Mais après avoir fait ses preuves, les jeunes se sont aussi dit que ça valait le coup. »

Preuve en est, l’évolution exponentielle du nombre d’appareils vendus:

« Depuis 2005 et l’ouverture de notre bureau aux USA, on augmentait la production de 10% par an. Mais l’année dernière a été exceptionnellement bonne avec une augmentation de 50 % »

L’entreprise Storz & Bickel s’est même permis le luxe d’embaucher 5 personnes en 2011 pour porter à 41 le nombre de ses employés.

Un tutoriel pour vapo


En France des distributeurs comme Romain ont lancé leur business de vapo persuadés d’être les pionniers de la défonce des années 2030. « Tout ce qui viendra dans le futur sera forcément plus sain », explique le jeune homme de 31 ans, VRP à la ville. Avec son beau-frère et armés d’un numéro de Siret, ils ont commencé à distribuer leurs machines sur le web, en espérant bientôt vivre de leur hobby. Mais comme Volcano, ils ne communiquent pas sur le nombre d’appareils vendus.

 

 

30 avril 2012

l'ecologie.......

ecologie3

 

A la caisse d'un super marché une vieille femme choisit un sac en plastique pour ranger ses achats. La caissière lui a alors reproché de ne pas se mettre à « l'écologie » et lui dit :
"Votre génération ne comprend tout simplement pas le mouvement écologique. Seuls les jeunes vont payer pour la vieille génération qui a gaspillé toutes les ressources! "

La vieille femme s'est excusée auprès de la caissière et a expliqué :

" Je suis désolée, nous n'avions pas de mouvement écologique dans mon temps."

Alors qu'elle quittait le magasin, la mine déconfite, la caissière en rajouta :

" Ce sont des gens comme vous qui ont ruiné toutes les ressources à notre dépens. C'est vrai, vous ne considériez absolument pas la protection de l'environnement dans votre temps! "

La vieille dame admît qu'à l'époque,

On retournait les bouteilles de lait, les bouteilles de Coke et de bière au magasin. Le magasin les renvoyait à l'usine pour être lavées, stérilisées et remplies à nouveau; on utilisait les mêmes bouteilles à plusieurs reprises. À cette époque, les bouteilles étaient réellement recyclées, mais on ne connaissait pas le mouvement écologique.

De mon temps,

On montait l'escalier à pied : on n'avait pas d'escaliers roulants dans tous les magasins ou dans les bureaux.
On marchait jusqu'à l'épicerie du coin aussi. On ne prenait pas sa voiture à chaque fois qu'il fallait se déplacer de deux rues. Mais, c'est vrai, on ne connaissait pas le mouvement écologique.

À l'époque,

On lavait les couches de bébé; on ne connaissait pas les couches jetables.
On faisait sécher les vêtements dehors sur une corde à linge; pas dans un machine avalant 3000watts à l'heure.
On utilisait l'énergie éolienne et solaire pour vraiment sécher les vêtements.

À l'époque,
on recyclait systématiquement les vêtements qui passaient d'un frère ou d'une soeur à l'autre.

C'est vrai ! on ne connaissait pas le mouvement écologique

À l'époque,
on n'avait qu'une TV ou une radio dans la maison; pas une télé dans chaque chambre. Et la télévision avait un petit écran de la taille d'une boîte de pizza, pas un écran de la taille de l'État du Texas.

Dans la cuisine,
on s'activait pour fouetter les préparations culinaires et pour préparer les repas; on ne disposait pas de tous ces gadgets électriques spécialisés pour tout préparer sans efforts et qui bouffent des watts autant qu'EDF en produit.
Quand on emballait des éléments fragiles à envoyer par la poste, on utilisait comme rembourrage du papier journal ou de la ouate, dans des boites ayant déjà servies, pas des bulles en mousse de polystyrène ou en plastique.

À l'époque,
on utilisait l'huile de coude pour tondre le gazon; on n'avait pas de tondeuses à essence autopropulsées ou auto portées.

À l'époque,
on travaillait physiquement; on n'avait pas besoin d'aller dans un club de gym pour courir sur des tapis roulants qui fonctionnent à l'électricité.

Mais, vous avez raison : on ne connaissait pas le mouvement écologique.

À l'époque,
On buvait de l'eau à la fontaine quand on avait soif; on n'utilisait pas de tasses ou de bouteilles en plastique à jeter à chaque fois qu'on voulait prendre de l'eau.
On remplissait les stylos plumes dans une bouteille d'encre au lieu d'acheter un nouveau stylo; on remplaçait les lames de rasoir au lieu de jeter le rasoir après chaque rasage.

Mais, c'est vrai, on ne connaissait pas le mouvement écologique.

À l'époque,
Les gens prenaient le bus, le métro et les enfants prenaient leur vélo pour se rendre à l'école au lieu d'utiliser la voiture familiale et maman comme un service de taxi de 24 heures sur 24.

À l'époque,
les enfants gardaient le même cartable durant plusieurs années, les cahiers continuaient d'une année sur l'autre, les crayons de couleurs, gommes, taille crayon et autres accessoires duraient tant qu'ils pouvaient, pas un cartable tous les ans et des cahiers jeter fin juin, de nouveaux crayons et gommes avec un nouveau slogan à chaque rentrée.

Mais, c'est vrai, on ne connaissait pas le mouvement écologique.

On avait une prise de courant par pièce, pas une bande multiprises pour alimenter toute la panoplie des accessoires électriques indispensables aux jeunes d'aujourd'hui.

ALORS NE VIENS PAS ME FAIRE CHIER AVEC TON MOUVEMENT ÉCOLOGIQUE

 

 

20 avril 2012

croyances a la mode.....

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Da Kabbalah Code Le Centre de la Kabbale :


Le sacré commercialisé


« Par notre conscience collective, nous pouvons transformer le chaos en lumière, de sorte que ceux qui ont supporté cette tragédie [la Shoah] puissent être soulagés et de sorte que ces désastres ne se renouvellent pas ». Cette phrase a été écrite par Philip Berg, le fondateur du Centre de la Kabbale, le dernier gourou dont on parle de Los Angeles à Tel Aviv en passant par Paris.
Un gourou comme les autres


Le fondateur du Centre de la Kabbale, Feivel Gruberger, naît aux Etats-Unis, à New York dans le quartier de Brooklyn. Il exerce la profession d’agent d’assurances pendant 17 ans puis en 1962, part en Israël. Il y côtoie le Rabbin Brandwein, élève du Rabbin Aschlag et auteur d’un ouvrage sur le livre du Zohar. Feivel Gruberger épouse la nièce du Rabbin Brandwein avec qui il a sept enfants.
Il faut savoir que la biographie de Feivel Gruberger reste sujette à des variantes… Toujours est-il qu’à un moment donné, il décide d’angliciser son nom. Il devient Philip Berg.


Selon l’histoire « officielle » ( ?) Philip Berg retourne ensuite aux Etats-Unis, chargé de diffuser le Zohar ainsi que l’ouvrage du Rabbin Aschlag. Une revue israëlienne francophone, « Kountrass », rapporte que Philip Berg et sa famille s’adonnaient à une vente illicite de cet ouvrage du rabbin Aschlag. Ils l’auraient « piraté sans scrupule », alors qu’un tribunal rabbinique en avait expressément interdit la vente, spécifiant qu’il s’agissait « d’un viol du droit de la propriété privée »
Dans les années 70, Philip Berg quitte son épouse et ses sept enfants pour se remarier avec une américaine, Karen. Puis le couple s’installe en Israël où il ouvre un « Centre de la Kabbale » à Tel-Aviv. En moins de dix ans, Philip Berg va se constituer une immense fortune. Entre temps, il aura continué sa métamorphose et bien que ne possédant pas le moindre doctorat, il s’autoproclamera « Docteur » puis… « le » plus grand kabbaliste du monde.
Agé aujourd’hui de 77 ans, il a deux fils, Yehuda et Michael, avec sa seconde épouse. Ces deux fils sont ses héritiers.
Centre de la Kabbale : sa prétendue origine et sa doctrine
Sommaire
• Editorial : Le tsunami et les sectes
• Le système Gurdjieff (2ème partie)
• Gourelle de Village
• Que sait-on de : Solidarité et progrès
• Eloge à Julia au travers de notre histoire
• Le Centre de la Kabbale : Le sacré commercialisé
• "La Famille" ensanglantée
• Collque de la FECRIS : santé et emprise sectaire
Selon une cassette vidéo vendue au Centre de la Kabbale à Paris, le mouvement aurait été initié dans les années 60 par le rabbin Brandwein, disciple du rabbin Halevy Aschlag. Ce dernier considérait « que la diffusion de la Kabbale auprès du grand public était un impératif sacré ». Du moins c’est ce que prétend la cassette de propagande qui véhicule l’idée que les enseignements de Philip Berg s’enracinent dans l’orthodoxie sépharade israëlienne. Dès 1943, les rabbins sépharades auraient entrepris de « traduire » et de diffuser le livre du Zohar. « L’épée et la tuerie sont dans notre monde parce que les hommes n’ont pas étudié le Zohar » peut-on entendre comme commentaire sur la cassette pour justifier le massacre des Juifs ashkénases puisque leurs rabbins… refusaient de diffuser le Zohar !!


En septembre 1994, le magazine israélien, « Tel Aviv », publiait un article révélant que les héritiers « authentiques » des rabbins Brandwein et Aschlag niaient, bien sûr, cette version des faits. Car la religion juive façon Berg est revisitée et détournée. La « vraie » Kabbale, très complexe, désigne la tradition juive, sa mystique, l’ensemble des doctrines plus ou moins secrètes qui ont pour point de départ la Torah (nom juif du Pentateuque qui, lui, représente les cinq livres de la Bible) et le Talmud (recueil de la « loi orale » complétée des enseignements des grands rabbins). Les textes de la Kabbale sont Le Livre de la Création, le Livre de l’Eclat et Le Livre de la Splendeur (appelé le Zohar).
Selon la tradition juive, il faut réunir un certain nombre de critères pour être admis à étudier la Kabbale : être juif, de sexe masculin, âgé d’au moins 40 ans, marié, être père d’au moins deux enfants et avoir acquis une connaissance approfondie des « livres sacrés » (la Torah et le Talmud)…
Philippe Berg, lui, néglige ces règles et adresse son enseignement à tous, non juifs y compris.

 


La mise en place du système Berg


De retour aux Etats-Unis, Philip Berg ouvre un centre à Los Angeles et publie des ouvrages kabbalistiques, version New Age. Il invente, aidé par son épouse, un nouveau concept bien loin des critères rigoureux des kabbalistes : il n’est pas nécessaire de comprendre la langue originelle, l’araméen, pour étudier le Zohar. Un « scannage » du regard ou de la main suffit. Une pratique « magique » !
Côté divagations et extravagances, en Israël même, le groupe a réussi à introduire le Zohar à la Knesseth car seul cet ouvrage est à même de « sauver le peuple juif ». Berg déclare aussi être « le seul capable d’endiguer tout risque de conflit nucléaire ». L’un de ses ouvrages : « Les Codes secrets de l’Univers » abonde en doctes préceptes. Petit aperçu :


• Dans le genre consolant : « il n’est pas nécessaire de comprendre les mots mais il faut les prononcer correctement ».
• Dans le genre sibyllin : « La Kabbalah explique le phénomène de multilocation (multilocalisation ?) de la façon suivante : le vrai journaliste de télévision n’est pas celui qui est vu en chair et en os par sa femme, son fils, sa fille et tous ses
collègues. Le véritable présentateur du journal est constitué par les 99 % de l’homme qui ne sont vus par personne ».
• Dans le genre inquiétant : « aucun médecin n’a jamais soigné personne. Il n’y a qu’une force énergétique qui guérit véritablement, c’est la Lumière du Créateur… Un corps malade est un corps dont le niveau de Lumière est bas ».
• Et enfin dans le genre intéressé : « La Kabbalah enseigne des prières spécifiques pour se protéger du Mauvais OEil. Ne dédaignez pas des protections comme les talismans contre la sorcellerie. » (…que le Centre de la Kabbale fournit bien sûr…)
Philip Berg, son épouse et ses deux fils multiplient la publication d’ouvrages. L’un d’eux, écrit par Karen Berg vante… les vertus amaigrissantes de la Kabbale. Où va se nicher la tyrannie de la minceur ?


Que recherchent les adeptes en quête de spiritualité ? Accéder à un savoir réputé difficile ? La sérénité et la paix intérieure ? L’un des « enseignements » dispensé dans un centre de la Kabbale promet ainsi d’apporter un changement positif dans chaque domaine de la vie : relations sociales, carrière professionnelle, santé physique. Autant viser large.

 


Expansion mondiale et stars à la pelle

 


Le Centre de la Kabbale qui utilise le patrimoine religieux et culturel du kabbalisme traditionnel, est tout simplement devenu la dernière lubie des stars aux Etats-Unis… à tel point que les journalistes qui ne veulent en aucun cas contrarier ces dernières ne font guère preuve de sens critique ! La plus emblématique de toutes demeure Madonna, chanteuse à personnalités décidément changeantes qui, elle, a trouvé son gourou à Londres, en la personne de Michael, l’un des fils de Philip Berg. La presse ne manque pas de rapporter tous les faits et gestes kabbalistiques de la star. Lors d’un récent passage en Israël cependant, Madonna, rebaptisée Esther, a été éconduite alors qu’elle voulait rencontrer de grands kabbalistes, notamment le rabbin Keduri. Ce que l’on comprend aisément lorsqu’on connaît les conditions à réunir pour avoir le droit d’étudier la Kabbale.


La nouvelle Esther Madonna se coupe de quiconque ose émettre des doutes sur les intentions réelles des gourous du Centre de la Kabbale. Elle a rompu les liens avec sa meilleure amie et n’adresse plus la parole à ses nombreux frères et soeurs… D’autre part, la chanteuse qui a atteint « le summum de la compréhension spirituelle », a, selon une source récente, été promue au plus haut grade au cours d’une cérémonie secrète. Elle vient de décider que sa fille, Lourdes, s’appellerait désormais Sarah.


Le Centre de la Kabbale revendique une cinquantaine de centres à travers le monde dont un ouvert récemment à Varsovie, en Pologne. Aux Etats-Unis le centre de Los Angeles reste le plus connu. Celui de New-York, se situe, lui, au coeur de Manhattan. Il « brille comme un bloc de marbre neuf ». Il est vrai que Madonna aurait versé 22 millions de dollars pour sa construction, tout comme elle a financé en grande partie le centre londonien. A Paris, l’antenne du Centre de la Kabbale s’est établie dans l’un des quartiers les plus « chics » de la capitale. Elle est enregistrée en préfecture en tant qu’association
sans but lucratif mais, en parallèle, une SARL « dirigée par les adeptes, gère les affaires financières ». Environ 200 personnes fréquenteraient le lieu régulièrement.


Philip Berg et sa famille ont su développer une stratégie commerciale facturant très cher des dîners, incitant à des voyages en Israël, monnayant des cours, des ouvrages, toutes sortes d’objets, de grigris, une eau kabbalistique chargée « d’énergie » censée guérir toutes sortes de maladies, même le cancer,… mais aussi des vidéos et surtout le livre sacré du Zohar en 23 volumes facturé à un tarif prohibitif. Le fameux bracelet en fil rouge qui protège du mauvais oeil, vendu lui aussi, et devenu signe distinctif du mouvement a, en fait, été copié sur l’authentique « Fil Rouge » issu de la tradition juive. Alors que ce dernier s’achète à un prix raisonnable ou peut même être obtenu gratuitement près du Mur des Lamentations à Jérusalem ou lors de la visite du Tombeau de Rachel à Bethléhem, le « fil rouge » du Centre de la Kabbale est commercialisé presque dix fois plus cher ! Il n’est peut-être pas inutile de rappeler que dans ce mouvement, l’argent est perçu comme une « forme d’énergie comme l’électricité… ou le nucléaire ".


En 2004, le Centre de Los Angeles où officie le gourou fondateur aurait engrangé 4 millions de dollars. Plus de 4 millions de personnes se seraient intéressées aux activités du mouvement devenu une véritable multinationale, un empire financier de 100 millions de dollars. Selon Rick Ross, responsable d’une association de surveillance des sectes à New York, il oeuvrerait autant dans l’immobilier que dans la spiritualité.


Sous le feu des critiques


Quel que soit le pays, les ex-adeptes des Centres de la Kabbale, leurs proches, les associations de défense racontent presque tous les mêmes histoires.
Aux Etats-Unis où des bénévoles appelés « les Hevras » travaillent à plein temps dans les centres, Rick Ross (déjà cité) dit avoir reçu plus de 100 plaintes au cours de l’année écoulée. L’une d’elle concernait une jeune fille qui a travaillé deux ans avec le gourou Philip Berg à Los Angeles. Pour ses parents, elle avait subi un « lavage de cerveau ».


En France, dès 1992, époque où existait une dizaine de centres dans le monde, la revue « Tribune Juive » rapportait que le rabbinat de Paris considérait déjà l’organisation « comme une imposture et une vaste affaire commerciale » ! Une enquête du journal livrait des témoignages révélant des cas de ventes forcées du Livre du Zohar et des impostures financières. Il est aussi question d’incitation au divorce et de l’abandon de ses études par un jeune homme de 19 ans, subjugué, et qui ensuite consacrait tout son temps en jeûnes, en prières et en veillées .

Aujourd’hui, l’UNADFI a connaissance de témoignages : l’un concerne une femme qui a passé cinq ans au Centre de la Kabbale à Paris. Elle y a suivi les cours d’une manière assidue, n’omettant pas d’acheter outre le bracelet rouge, l’eau kabbalistique et les 23 volumes du livre du Zohar. Mais lorsqu’elle a remis 26.000 euros au Centre, sa fille est intervenue. Un autre témoignage émane des parents d’une jeune fille de 26 ans qui s’était coupée d’eux dès les premiers « cours d’initiation » au Centre de Paris.


En Israël où Berg a sévi, il n’est guère apprécié. Il existe un « Forum Against Cults » (Forum contre les sectes) qui regroupe trois organismes anti-sectaires. L’un d’eux, le groupe orthodoxe Lev LeA’him connaît parfaitement le Centre de la Kabbale et précise
qu’il est « fiché » comme une secte « à part entière ». Lev LeA’him a recueilli des témoignages d’ex-adeptes qui vivaient la promiscuité la plus gênante et dont il ressort qu’il leur avait été infligé un endoctrinement terrible. Le gourou et son épouse dirigeaient tout de leur vie, fixaient les mariages, détruisaient les familles, séparaient les couples, inspirant la peur et entretenant un culte de la personnalité.

Le magazine « Tel Aviv » rapporte que le couple Berg parlait de lui à la troisième personne ! Une partie des témoignages des ex-adeptes a été présentée à un comité gouvernemental de réflexion sur le phénomène des sectes en Israël. De son côté, Lev LeA’him a organisé une réunion d’une cinquantaine de victimes de Berg qui « ont évoqué les graves séquelles que leur passage dans la secte a laissées sur eux comme sur leurs enfants ».


Un article très récent d’un journal canadien « The Globe and Mail » consacre un article au Centre de la Kabbale de Toronto qui a su diversifier ses offres. Apprendre à méditer ? Recettes pour trouver l’âme soeur ? Augmenter ses facultés d’intuition ou même faire des miracles ? L’argent y reste là aussi le nerf de la guerre et chaque adepte se doit de remettre au centre 10 % de son salaire. Certains membres, rapporte l’article, ont été jusqu’à mettre leur maison en gage. Une habitante de Toronto mariée depuis 25 ans, raconte que son mari, un orthodontiste, engagé dans le mouvement, était devenu un « étranger ». Il a demandé le divorce pour se remarier avec une adepte qui avait elle-même quatre enfants. Actuellement au Canada, un éminent kabbaliste, le Rabbin Schochet, auteur de plusieurs livres sur le mysticisme juif, est poursuivi par Philip Berg pour calomnie et diffamation.


En Grande-Bretagne, un magazine de la BBC2 : « Sweeney Investigates » consacré récemment au Centre de la Kabbale a fait une forte impression. Un homme atteint d’un cancer (en rémission) a infiltré le mouvement muni d’une caméra cachée. Le temps du reportage, il a dû débourser 860 livres pour acheter l’eau kabbalistique et le livre du Zohar demeuré pour lui indéchiffrable : deux investissements censés le guérir de son cancer.

Cette somme lui a également permis de participer à un dîner au Centre. Les images de la BBC2 dévoilent une cérémonie religieuse qui s’est déroulée à l’issue de ce dîner auquel Madonna et sa famille (un mari, deux enfants…) participaient. On y voit des adeptes chanter les syllabes de « Cher-no-byl » en se tournant vers l’est et en repoussant l’air avec leurs mains, voulant par là réduire le « rayonnement » atomique… Le documentaire de la BBC2 dévoile aussi que des adeptes dorment dans des « cellules dans un sous-sol sans fenêtre ».

Il montre aussi, en résonance avec l’actualité, l’appel lancé par le Centre de la Kabbale pour réunir un million de dollars en faveur des victimes du tsunami en Asie. Le hic : le centre se sert de l’argent récolté pour investir… dans ses propres produits ! Le site internet du mouvement le confirme. On y voit des victimes des inondations tenant à la main des exemplaires du… livre du Zohar devenu un « objet » curatif ! L’un des fils de Philip Berg, Yehuda, précise ainsi sur internet que dix mille litres d’eau kabbalistique ont été envoyés en Indonésie. Cette attitude scandalise le rabbin londonien Barry Marcus qui recommande de donner à d’autres organismes que le centre de la Kabbale et conseille par ailleurs aux célébrités de reconsidérer leur engagement auprès de ce groupe de « charlatans ».


Le rabbin londonien Yitzchak Schochet dont le père fait actuellement l’objet d’une plainte au Canada (voir ci-dessus) estime que ce mouvement est « une secte » et le Grand Rabbin de Grande-Bretagne, Jonathan Sacks, a publié un communiqué en avril 2004 pour faire savoir que les activités du centre de Londres n’étaient pas liées à sa communauté.. En France, Haïm Korsia, président du Consistoire israélite français, pointe lui aussi des « comportements sectaires ». Pour sa part, le grand rabbin de Lyon, Richard Wertenschlag, estime qu’il s’agit d’une récupération de « l’élan mystique » et que faire passer « les livres sacrés en hébreu » pour des talismans est un « détournement de sens » qui ne sert qu’à exploiter la crédulité des adeptes dans un but lucratif .

 


Madonna explique la Kabbale aux enfants Le Centre londonien a lancé un programme destiné aux enfants : « Spirituality for kids », ce qui provoque les foudres des autorités juives et notamment du rabbin londonien Arkus, directeur d’une organisation de lutte contre les sectes. De tels programmes existent déjà aux Etats-Unis. Madonna qui a écrit trois livres pour enfants reverse intégralement les droits à « Spirituality for kids ». La chanteuse qui participe à la promotion du Centre de la Kabbale à Londres explique la Kabbale aux enfants dans un film vidéo, enfants à qui il est également distribué un exemplaire du livre du Zohar. En 2004, en Israël, près de 400 enfants juifs et musulmans ont ainsi participé à un « séminaire » …

 



Siège UNADFI: 130 rue de Clignancourt, 75018 Paris Tél: 01 44 92 35 92 -

 

 

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17 avril 2012

la bipolarité....syndrome a la mode!!!!!!!

 

 

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Trouble bipolaire

 
 
 
 
   
   
   
   
   
   
   
                 
 

Le trouble bipolaire (ou trouble maniaco-dépressif; anciennement classifié sous les termes de psychose maniaco-dépressive (PMD) ou maladie maniaco-dépressive (MMD)) est un diagnostic psychiatrique décrivant une catégorie de troubles de l’humeur définie par la fluctuation anormale de l’humeur, oscillant de périodes d’excitation marquée (manie) à des périodes de mélancolie (dépression). Les individus faisant l'expérience d'épisodes de manie font également l'expérience de symptômes, d'un état mixte ou d'épisodes dépressifs durant lesquels l'excitation et la dépression sont ressenties en même temps. Ces événements sont souvent entrecoupés par des périodes de stabilité ; mais, chez certains individus, la dépression et l'excitation peuvent rapidement alterner. Un état maniaque très intense peut conduire à des symptômes psychotiques tels que les délires et les hallucinations.

Les facteurs génétiques contribuent substantiellement au développement du trouble bipolaire, et les facteurs environnementaux sont également impliqués. Les troubles bipolaires sont souvent soignés à l'aide de traitements médicamenteux. La psychothérapie joue également un rôle pour aider à la stabilité du patient. Dans de sévères cas, une rétention de sûreté peut être appliquée. Ces cas incluent généralement de sévères épisodes maniaques impliquant un comportement dangereux du patient ou des épisodes dépressifs impliquant des idées suicidaires. Il existe des problèmes externes tels que la stigmatisation, les stéréotypes et préjugés à l'encontre des individus atteints de trouble bipolaire. Les individus atteints de trouble bipolaire montrent des symptômes psychotiques qui peuvent être confondus avec ceux de la schizophrénie, un trouble mental grave.

Les troubles bipolaires peuvent donner lieu à la reconnaissance du handicap : on parlera de handicap psychique.

Sommaire

Signes et symptômes

L’humeur est une réaction affective fondamentale se manifestant sur trois plans. Tout d’abord, elle donne une coloration agréable ou désagréable aux événements que nous vivons ; ensuite elle influence notre façon de ressentir, penser et agir ; enfin, l’humeur influence le niveau d’énergie de notre organisme. L’humeur de chacun dépend de multiples facteurs, autant « internes » qu’« externes » : les événements vécus et les ambiances psychiques et inter-relationnelles liées à l’histoire personnelle. L’humeur dite « normale » fluctue donc vers le haut ou vers le bas, mais ces variations restent limitées en durée et en intensité ; elles constituent généralement une réponse à des événements particuliers et n’empêchent pas l'individu de fonctionner.

Lorsque les fluctuations d’humeur dépassent en intensité ou en durée celles de l’humeur normale et qu’elles entraînent des altérations du fonctionnement ou une souffrance, on parle de troubles de l’humeur. Le trouble bipolaire est un trouble mental qui touche la régulation et l’équilibre de l’humeur. Les individus qui en souffrent sont sujets à des fluctuations d’humeur excessives, voire extrêmes, sans qu’il y ait forcément un événement extérieur déclenchant. Elles réagissent souvent de façon disproportionnée à cet événement, s'il y en a.

Les individus bipolaires connaissent des périodes où leur humeur est excessivement « haute » : il est question d’hypomanie (hypo- signifie « moins que » ou « sous ») si l’élévation de l’humeur est relativement modérée et d’un « état maniaque » si elle est très importante. Mais les individus présentant un trouble bipolaire peuvent également connaître des périodes durant lesquelles leur humeur est particulièrement basse - il est alors question d’« état dépressif » modéré ou sévère. Tous les individus bipolaires ne présentent pas de période dépressive, mais c’est surtout la présence dans leur histoire d’une période où l’humeur est « anormalement haute » qui doit faire évoquer le diagnostic. Néanmoins, les périodes d’humeur haute et d’humeur basse alternent le plus souvent, entrecoupées de périodes d’humeur normale. Le terme "bipolaire" renvoie à la manie et à la dépression, qui sont les deux extrêmes (pôles) entre lesquels l’humeur oscille. L’oscillation spectaculaire de l’humeur est parfois appelée épisode ou accès thymique. La fréquence, l’intensité et la durée des épisodes thymiques varient d’un individu à un autre. En l’absence de traitement ou de soins appropriés, la fréquence des oscillations et la gravité de cette maladie chronique peuvent augmenter.

Le trouble bipolaire est le trouble psychiatrique avec le plus haut risque de suicide à long terme - de l’ordre de 15 % sur la vie entière, soit trente à soixante fois plus que la population générale. Ce risque fait avant tout suite à la présence d’épisodes dépressifs mixtes ou à la fréquence élevée de comorbidité dangereuse, comme les troubles anxieux ou les abus d’alcool.

Épisodes dépressifs

Les signes et symptômes de la phase du trouble bipolaire comprennent des sentiments persistants de tristesse, d'anxiété, de culpabilité, de colère, d'isolement ou de désespoir ; des troubles du sommeil et de l'appétit; de la fatigue et des pertes d'intérêts dans les activités ; problèmes de concentration ; solitude, haine envers soi, apathie ou indifférence; dépersonnalisation ; perte d'intérêt dans les activités sexuelles ; timidité ou anxiété; agressivité, souffrance chronique (avec ou sans cause apparente) ; manque de motivation ; et idées suicidaires morbides. Dans de sévères cas, l'individu peut devenir psychotique. Ces symptômes incluent délires ou, moins communément, hallucinations, souvent déplaisants9. Un épisode dépressif majeur peut persévérer au-delà de six mois s'il reste non-traité.

Épisodes maniaques

Chez les patients souffrant du trouble bipolaire 1, l’hypomanie est suivie par la manie, c’est-à-dire un état dans lequel l'individu perd le contact avec la réalité. Des délires, comme chez les individus schizophrènes, sont diagnostiqués et peuvent être de différents types (par exemple sur le thème du complot ou sur un thème mystique). En phase de manie, l'individu peut faire des gestes dangereux pour lui et pour les autres comme notamment sauter d’une voiture en marche, frapper quelqu’un (cela a été le cas de la psychiatre Kay Redfield Jamison par exemple). C'est alors un cas d’urgence psychiatrique. L'individu doit être hospitalisé. Cela se fait souvent en hospitalisation à la demande d’un tiers (HDT).

L’hospitalisation, et l’administration de forts neuroleptiques (exemple : Loxapac) met fin en quelques jours à quelques semaines à la manie. Après un temps intermédiaire, l'individu pourra connaître alors un état dépressif (non systématique et dépendant du type de bipolarité ; cet accès dépressif est parfois même déclenché par un mauvais dosage des neuroleptiques, et ne se produira peut-être pas l’épisode suivant avec un autre médecin et/ou un autre traitement) qui peut durer plusieurs mois.

Épisodes hypomaniaques

Lors d’une phase d’hypomanie, les idées s’accélèrent, l'individu ne ressent plus la fatigue ni l’envie de dormir, celui-ci a tendance à être euphorique, à avoir davantage d’idées, fait des projets, parfois très ambitieux voire irréalistes, a parfois des pensées mégalomaniaques, a une désinhibition sociale et parfois sexuelle.

Symptômes associés

Un des aspects dramatiques de ce trouble mental est que, lors de la phase maniaque, l'individu peut se discréditer gravement sur le plan social et professionnel. Une fois la phase de manie passée, lorsqu'il se rend compte de la manière dont il agit, l'individu est souvent accablé ; cela s'ajoute à son sentiment de dépression.

Cependant, les troubles peuvent se manifester par de graves troubles du jugement, ainsi altéré ; des biais cognitifs (ou artefacts cognitifs) peuvent se faire jour, notamment un sentiment de persécution associé à un sentiment de toute-puissance.

Dans ces moments, il est important que l'individu atteint de trouble bipolaire ne reste pas seul. Le désespoir peut être intense, le risque de suicide est très fort, l'individu se dévalorise et se juge nul, inutile, éprouve un sentiment de honte.

Diagnostic

Le trouble bipolaire peut s’exprimer différemment et ne pas être reconnu d’emblée. Cette situation est malheureusement la plus fréquente. Certaines données épidémiologiques illustrent cette réalité : 9 ans d’évolution avant que le diagnostic n’ait été posé correctement et qu’un traitement spécifique n’ait été mis en place, intervention de 4 à 5 médecins différents.

La recherche de périodes d’exaltation est un bon moyen pour établir le diagnostic ; mais il n’est pas toujours évident pour le patient de comprendre que les périodes où il se sentait particulièrement bien ont la même origine que les périodes où il se sentait mal. Devant la fréquence des troubles bipolaires et l’importance de l’enjeu pronostique, la recherche de signes de bipolarité devrait être systématique devant tout épisode dépressif. Elle devrait répondre à une codification afin de faciliter la démarche diagnostique :

La prise en compte des antécédents familiaux ne se limitent pas simplement à rechercher des troubles de l’humeur chez les ascendants et collatéraux. L’existence ou non d’un alcoolisme, de troubles du comportement, d’une originalité, de suicides ou de tentatives de suicides, de troubles anxieux, de troubles des conduites alimentaires, de troubles obsessionnels doivent être recherchés. Parmi les antécédents personnels, les manifestations pouvant témoigner d’un trouble de l’humeur pourront orienter le diagnostic vers un trouble bipolaire : période d’euphorie et d’excitation, de dépenses excessives, comportements originaux, problèmes avec la justice, alcoolisme, conduite à risque ou excessive, crises de violence ou d’agressivité, la notion d’une cassure par rapport à l’état antérieur, d’un changement, d’une modification du caractère, la notion d’un virage de l’humeur lors d’une prescription préalable d’antidépresseurs…

Un âge de début des symptômes précoce, au moment de l’adolescence ou au début de l’âge adulte, est aussi un indice à prendre en compte, le trouble unipolaire (dépression) ayant un début plus tardif. Chez la femme, des troubles de l’humeur survenant dans les suites de l’accouchement et avant le retour de couches seront très en faveur d’une bipolarité. Un tempérament de base de type hyperthymique caractérisé par une hyperactivité, une hypersyntonie, des projets multiples, une sociabilité excessive peuvent orienter le diagnostic. D’autres traits de personnalité sont fréquemment retrouvés chez les patients bipolaires : hypersensibilité, dépendance affective, recherche de sensations fortes… Certaines études ont de même souligné une corrélation entre trouble bipolaire et créativité, bien que cette relation reste incertaine et peu expliquée.

La symptomatologie dépressive évoquant une bipolarité peut présenter une ou plusieurs particularités : symptômes psychotiques, altération du rythme circadien avec inhibition psychomotrice majeure le matin et atténuation en fin de journée, symptômes de dépression atypique : hypersomnie, hyperphagie, inhibition psychomotrice pouvant aller jusqu’à un blocage de la pensée, labilité de l’humeur. Il est également recommandé de réaliser un entretien avec un membre de la famille et d’inciter le patient à faire des auto-évaluations (life chart…). D’autres symptômes n’ont pas de spécificité propre mais sont fréquemment observés : irritabilité, agressivité, réaction de colère, sensibilité excessive, émoussement affectif pouvant aller jusqu’à une incapacité à pleurer et ou à exprimer des affects négatifs. Les différences qui existent entre une dépression unipolaire et bipolaire peuvent être regroupées dans le tableau classé à droite de la section.

Il existe différents pièges diagnostiques dont les limites avec le trouble bipolaire sont parfois difficiles à tracer ; les troubles unipolaires, la schizophrénie (et notamment les troubles schizo-dysthymiques), les bouffées délirantes aiguës et les psychoses puerpérales, la personnalité limite, les troubles organiques (notamment la démence, l’épilepsie ou les médicaments « maniacogènes »), les addictions, les troubles pédopsychiatriques (notamment l’hyperactivité), et enfin les troubles anxieux.

Classification

Les classifications officielles du Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux (DSM-IV) et de la Classification internationale des maladies (CIM 10) distinguent trois types de trouble bipolaire :

  • Trouble bipolaire de type I : caractérisé par un ou plusieurs épisodes maniaques ou mixtes et des épisodes dépressifs d’intensité variable (le diagnostic peut être posé même en l’absence de trouble dépressif). Une cause organique, iatrogénique ou toxique ne permet pas de retenir ce diagnostic.
  • Trouble bipolaire de type II : défini par l’existence d’un ou plusieurs épisodes hypomaniaques et un ou plusieurs épisodes dépressifs majeurs.
  • Cyclothymie : qui débute souvent à l’adolescence, de nombreuses périodes dépressives modérées ou d’hypomanie, de quelques jours à quelques semaines, sont diagnostiquées. Isolé par Kahlbaum, en 1882, le trouble cyclothymique constitue une forme atténuée de trouble bipolaire.

Klerman, en 1981, distingue six catégories de troubles bipolaires : les bipolaires I et II, tels qu’ils sont définis classiquement, les bipolaires III chez lesquels les états maniaques ou hypomaniaques ont été induits par des traitements médicamenteux, les bipolaires IV qui correspondent au trouble cyclothymique, les bipolaires V qui présentent des antécédents familiaux de troubles bipolaires et les bipolaires VI qui se caractérisent par des récurrences maniaques. Vingt ans après, Akiskal et Pinto individualisent huit formes différentes :

  • Trouble bipolaire 1/2 : trouble schizo-bipolaire
  • Trouble bipolaire I : maladie maniaco-dépressive
  • Trouble bipolaire I 1/2 : dépression avec hypomanie prolongée
  • Trouble bipolaire II : dépression associée à des phases hypomaniaques spontanées discrètes
  • Trouble bipolaire II 1/2 : dépression sur fond de tempérament cyclothymique
  • Trouble bipolaire III : dépression avec hypomanie induite par les antidépresseurs ou un autre traitement
  • Trouble bipolaire III 1/2 : oscillations marquées de l’humeur associées à un contexte addictif ou un abus d’alcool
  • Trouble bipolaire IV : dépression sur fond de tempérament hyperthymique

Il est à signaler que certains spécialistes (dont le Pr Sami-Paul Tawil) expriment que les différentes sortes de trouble bipolaires ne forment qu’une seule maladie maniaco-dépressive, d’autant plus que le patient peut « changer » de forme de Trouble Bipolaire.

Le spectre des troubles bipolaires s’est récemment élargi en intégrant les tempéraments cyclothymiques et hyperthymiques, les troubles saisonniers et les formes évolutives brèves. Les différentes catégories de troubles qui appartiennent au spectre bipolaire ne justifient pas les mêmes mesures thérapeutiques et ne présentent pas les mêmes critères de gravité.

La cinquième version du manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux (DSM-V) devrait inclure les bipolaires I et II, tels qu’ils sont définis actuellement, les BP II 1/2 qui seraient représentés par les troubles cyclothymiques, les bipolaires III qui intégreraient les états maniaques ou hypomaniaques induits par des traitements et les bipolaires IV qui correspondraient aux hyperthymies. Ces dernières classifications montrent bien la tendance à l’extension du concept de troubles bipolaires, qui regroupe sous le terme de spectre bipolaire différentes entités : troubles, personnalités et tempéraments.

Est aussi considéré comme trouble bipolaire le Syndrome de Kleine-Levin, maladie rare qui affecte principalement les adolescents et les jeunes adultes. Forme atypique du trouble bipolaire, elle est caractérisée par des cycles d’hypersomnie importants, jusqu’à vingt heures de sommeil par jour, marqués par des troubles du comportement, de boulimie, d’irritabilité, de désorientation, d’hallucinations, de bouffées délirantes, d’hypersexualité (désinhibition), d’un manque total d’énergie, d’absence émotionnelle et d’un repli sur soi. On note également souvent une hypersensibilité au bruit et à la lumière. Dans de nombreux cas, les crises durent de quelques jours à quelques semaines et s’estompent avec le temps pour disparaître complètement vers la trentaine.

Pronostic

Évolution

En règle générale, la cyclicité tend à s’aggraver avec le temps avec l’apparition de cycles courts. La cyclicité rapide est associée avec un âge de début précoce, un trouble anxieux concomitant, l’abus de substances, des antécédents de tentatives de suicide, l’utilisation d’antidépresseurs et un antécédent familial de cycle rapide. Il est question de trouble bipolaire à cycles rapides quand il y a plus de quatre épisodes maniaques et/ou dépressifs durant au moins deux semaines par an. Les cycles rapides sont particulièrement associés avec le trouble panique et les antécédents familiaux de trouble panique.

La nature des épisodes se modifie avec un mélange de symptômes maniaques et dépressifs : il est alors question d’épisodes mixtes ; l’humeur moyenne tend à devenir de plus en plus dépressive et le patient présentera de moins en moins d’épisodes maniaques. Il est noté avec l’évolution une diminution des capacités cognitives. Cette évolution peut être atténuée par un traitement adapté instauré le plus précocement possible.

Bipolarité et créativité

La maladie bipolaire et la créativité ont des liens très proches. À titre d’exemple, Karin et Hagop Akiskal ont mené en 1992 une étude sur vingt écrivains, poètes, peintres et sculpteurs européens. Deux tiers d’entre eux étaient cyclothymiques ou traversaient des phases d’hypomanie, et la moitié avait eu au moins une dépression grave. Des études américaines ont également montré que le suicide fait plus de victimes chez les scientifiques, artistes et autres personnalités que dans la population moyenne. Les évènements de la vie sont très importants dans le développement des troubles bipolaires. Il est avéré que l’existence des créateurs est souvent mouvementée, rythmée par des souffrances notamment dans l’enfance, des voyages et l’instabilité. Beaucoup ont eu des parents manifestant des troubles de l’humeur et connu la dépendance des drogues. Nombre d’artistes et de personnages célèbres ont marqué l’histoire non seulement par leur génie créateur mais aussi par l’expression parallèle d’une marginalité psychique parfois déroutante, et souvent dramatique, les conduisant parfois vers le suicide.

Ainsi, nombre d’artistes, de savants, de chefs d’entreprise ou d’hommes politiques présentent des troubles de l’humeur plus ou moins importants.

La pensée, lors des épisodes maniaques ou hypomaniaques, s’exprime par des associations d’idées, parfois fortuites et dissolues mais souvent originales, certes peu adaptées aux normes d’un travail social mais convenant à la création.

Causes

À l’heure actuelle, on ne connaît toujours pas avec certitude les causes du trouble bipolaire, le modèle biopsychosocial s’applique à ce trouble mettant en avant la notion de vulnérabilité qui s’exprime tant au plan de la génétique qu’à celui de la personnalité, l’environnement jouant le plus souvent un rôle de détonateur.

Génétique

Il apparaît clairement que des facteurs biologiques sont impliqués car on connaît l’existence d’anomalies dans la production et la transmission de substances chimiques cérébrales appelées neurotransmetteurs, ainsi que des anomalies hormonales, notamment du cortisol également impliqué dans le stress. Ces anomalies sont elles-mêmes en lien avec des facteurs génétiques, ce qui explique la prédisposition familiale. C’est donc l’interaction de facteurs biologiques et environnementaux qui explique le mieux l’apparition d’un trouble bipolaire.

L’existence d’une vulnérabilité génétique vis-à-vis du trouble bipolaire est établie depuis longtemps. Le risque de présenter un trouble bipolaire si un des parents de premier degré est atteint est de 10 % par rapport à la prévalence de 1 à 2 % dans la population générale.

Psychologie

Le rôle des facteurs psychologiques et environnementaux dans le déclenchement de la maladie et des accès a longtemps été minimisé, cette pathologie étant considérée comme endogène. Les facteurs environnementaux fragilisants sont de mieux en mieux identifiés. Les études génétiques de liaison permettent d’identifier les régions chromosomiques porteuses des gènes probablement impliqués dans cette maladie, en particulier les régions 13q31 et 22q12.

Les autres facteurs de risque peuvent concerner des événements précoces de vie, comme le deuil d’un parent, une carence affective ou des agressions sexuelles dans l’enfance. Les études longitudinales montrent qu’avant le déclenchement de la maladie, il existe des déficits cognitifs localisés, touchant notamment la fonction visuospatiale. Ces déficits cognitifs renvoient probablement à des anomalies neuro-développementales en rapport avec les facteurs de risque génétiques. Les études de neuro-imagerie fonctionnelle montrent des dysfonctions lors de l’exécution de taches cognitives touchant notamment le circuit fronto-striatal.

Au cours de la vie, il existe d’autres facteurs précipitants tels que : les événements pénibles de vie (difficultés conjugales, problème professionnel ou financier…) et les périodes de stress répétées (surmenage professionnel, manque de sommeil, non-respect des rythmes biologiques propres). Il a également été démontré qu’un niveau d’expression émotionnelle élevé dans les familles (emportements ou cris pour des événements mineurs) était un facteur précipitant de la maladie.

Sur un plan théorique, une succession causale peut être décrite : les événements de vie sont à l’origine de dérèglement des rythmes sociaux, générateurs de perturbations des rythmes biologiques, qui entraînent elles-mêmes les récurrences dépressives et maniaques. Dans la conceptualisation de l’évolution des accès thymiques du trouble bipolaire selon le modèle cognitivo-comportemental, on envisage les épisodes de décompensation de l’humeur comme le début d’un cercle vicieux qui provient des modifications des pensées et des émotions générées par le changement d’humeur et qui vont entraîner des changements des comportements ; ces altérations ne vont pas tarder à dégrader le fonctionnement habituel de l'individu et à générer des problèmes psychosociaux qui eux-mêmes vont créer du stress et des conséquences sur le sommeil (entre autres) participant ainsi à intensifier en boucles les symptômes déjà présents ou précipitant un nouvel accès ultérieur.

Il est établi que les perturbations des rythmes sociaux, conséquences d’événements plus ou moins sévères, favorisent le risque de récidives de troubles thymiques. Les données de la littérature concernent essentiellement le sommeil. Elles portent sur la privation de sommeil et l’induction de manie, sur les manies induites par des voyages Ouest-Est, sur les manies induites par des perturbations des rythmes sociaux. La privation de sommeil est réputée pour avoir des propriétés antidépressives et peut donc provoquer une rechute car les bipolaires privés d’une nuit de sommeil sont en effet sujets à des décompensations maniaques. Le « déphasage » qui peut exister entre les rythmes sociaux et les rythmes biologiques constitue aussi une cause de récidive.

L’influence des événements de vie tendrait à décroître en fonction du nombre de récidives car la succession d’épisodes provoque une sensibilisation, c’est-à-dire une vulnérabilité biologique croissante vis-à-vis des événements déclenchants ou précipitants.

Il existe aussi certainement un dysfonctionnement neuronal ainsi qu’une perte de neurones dans l’hippocampe des patients souffrant de troubles bipolaires. Ainsi, une étude en spectroscopie protonique par IRM a montré que la concentration en N-acétyl aspartate, un acide aminé présent normalement dans l’hippocampe, est diminué chez les patients souffrant de troubles bipolaires et s’aggrave avec l’ancienneté du trouble. D’autres anomalies sont retrouvées, en particulier au niveau de la partie antérieure du gyrus cingulaire où il existe un dysfonctionnement dans la régulation des neurones glutamaergiques. Il existe par ailleurs des anomalies morphologiques, notamment du cervelet, retrouvées chez les patients bipolaires ayant fait plusieurs épisodes de trouble de l’humeur. Ainsi, l’étude de Mills et col compare, le volume du cervelet chez des patients bipolaires après un épisode et après plusieurs épisodes de la maladie en IRM et montre que celui-ci est plus petit chez les patients ayant fait plusieurs épisodes. De même, un élargissement ventriculaire est retrouvé chez les patients ayant fait plusieurs épisodes maniaques.

Il semble exister une cause génétique commune avec la schizophrénie, les parents et les proches d'individus ayant une schizophrénie ont un risque plus élevé de trouble bipolaire et vice-versa, montre la recherche, ce qui fait poser la question par certains de la réalité de la distinction entre les deux syndromes. À noter que le manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux (DSM) et la classification internationale des maladies (CIM), sont actuellement en processus de révision (la publication du DSM-V étant attendue pour 2012), ils considèrent que la conception binaire de ces deux maladies devrait être abandonnée dans les prochaines éditions.

Traitements

Médicaments

Les médicaments appelés stabilisateurs de l’humeur sont utilisés principalement pour réguler l’humeur et prévenir les rechutes. Les thymorégulateurs de l’humeur ayant démontré leur efficacité sont notamment les sels de lithium, les anticonvulsivants (anti-épileptiques) tels que le valproate (médicament Depakote : divalproate de sodium), la carbamazepine (médicament Tegrétol) et la lamotrigine. Leurs mécanismes d’action semblent opérer différemment. Leur indication principale est leur effet anti-manie puis de prévention des rechutes.

Aujourd’hui, on tend à utiliser moins fréquemment le lithium, en raison des contraintes de ce médicament (nécessité de faire un bilan sanguin et des prises de sang pour ajuster la dose, et de surveiller le taux de lithium dans le sang, la dose efficace étant très proche de la dose toxique). Peut-être en partie sous la pression des firmes pharmaceutiques, les psychiatres en France tendent de plus en plus souvent aujourd’hui à prescrire des anti-psychotiques, qui font office de thymorégulateurs. Cela peut être l’olanzapine (médicament Zyprexa) ou l’aripiprazole (médicament Abilify). La pression des firmes s’explique par le fait que ces médicaments, sous brevet, coûtent plus de 100 euros la boîte de 28 comprimés, tandis que le lithium, passé dans le domaine public, coûte très peu cher31. Toutefois, ces anti-psychotiques sont réellement efficaces en prévention du trouble bipolaire.

Plusieurs régulateurs d’humeur peuvent être prescrits simultanément, jamais en première intention. Ils se dosent tous dans le sang et un contrôle sanguin est nécessaire. Selon chaque molécule et du fait des effets secondaires, d’autres constantes biologiques peuvent être surveillées. Par exemple, l’aripiprazole et l’olanzapine favorisent une prise de poids, l’olanzapine, cependant, favorise le diabète. Le lithium peut affecter la thyroïde.

Un certain nombre de principes thérapeutiques sont à respecter :

  • prescrire un thymorégulateur quelle que soit la phase de la maladie et utiliser en première intention un produit dont l’efficacité a été bien démontrée avec les posologies les plus faibles possibles ;
  • privilégier une monothérapie ainsi qu’une prise quotidienne unique, afin d’optimiser la compliance, et réévaluer le choix du thymorégulateur en cas de mauvais suivi ;
  • proscrire les antidépresseurs dans les états mixtes et limiter l’usage des antidépresseurs tricycliques dans les troubles bipolaires ;
  • utiliser une stratégie thérapeutique en plusieurs phases afin d’adapter le traitement à l’état du patient et maintenir le traitement prophylactique le plus longtemps possible.

Actuellement, le principe communément admis est que tout patient bipolaire doit bénéficier d’un traitement thymorégulateur. Pour le traitement pharmacologique des dépressions bipolaires, la prescription d’antidépresseurs en monothérapie aggrave incontestablement le pronostic du trouble bipolaire en induisant des virages maniaques, des épisodes mixtes, des cycles rapides, et en favorisant la résistance au traitement.

Un tiers des patients bipolaires présentent des virages maniaques ou hypomaniaques sous antidépresseurs. L’objectif du traitement antidépresseur est la rémission de l’épisode dépressif, mais présente toujours ce risque d’induire un virage maniaque. Ce risque est plus faible si le patient est déjà sous thymorégulateur. L’option idéale en première intention pour la dépression bipolaire serait de prescrire ou d’adapter la posologie d’un stabilisateur d’humeur, mais en pratique lorsqu’ils sont utilisés seuls, les thymorégulateurs n’ont pas toujours une efficacité suffisante. Ils peuvent être brefs et résolutifs (BP-II, BP-III), mais ils peuvent aussi devenir incontrôlables (BP-I). En pratique, les inhibiteurs sélectifs de la recapture de la sérotonine (ISRS) sont plus prescrits dans ce contexte car ils ont moins de risque d’induire des virages de l’humeur. Les recommandations américaines conseillent d’arrêter le traitement antidépresseur dans les six mois qui suivent la rémission de l’épisode dépressif, afin de diminuer le risque.

Les recommandations du NICE concernant le traitement des épisodes mixtes sont les mêmes que pour les épisodes maniaques sans préférence pour un traitement particulier. Il est par contre bien stipulé qu’il ne faut pas prescrire d’antidépresseur et que ces états nécessitent une surveillance étroite du fait du risque suicidaire.

Compte tenu de tous ces facteurs de risques : une vigilance et une surveillance clinique minutieuse sont indispensables et ce n’est malheureusement pas encore l’habitude en France. Une dépression bipolaire n’est pas une dépression unipolaire, ni une dépression nerveuse comme les autres. Les antidépresseurs dans la dépression bipolaire ne sont généralement justifiés qu’en cas de dépressions d’intensité sévère et toujours en association avec un thymorégulateur. Il convient donc en premier lieu d’optimiser le traitement thymorégulateur en réalisant des dosages sanguins et en ajustant au mieux les taux thérapeutiques vers les limites supérieures préconisées, à condition que cela n’induise pas d’effets indésirables. Le recours si nécessaire, dans un deuxième temps, à un second traitement thymorégulateur visera à retrouver la normothymie tout en protégeant le patient contre un risque de déstabilisation de l’humeur.

Les neuroleptiques sont utilisés dans le traitement de la phase aiguë ou dans un épisode mixte. L’objectif principal est d’obtenir le contrôle rapide des symptômes (impulsivité, agitation, agressivité, etc.) de manière à éviter que le sujet ne se mette en danger, et à ce qu’il retrouve rapidement un fonctionnement psychosocial de bonne qualité.

Psychosocial

Parallèlement aux traitements psychotropes, il peut être proposé de nouvelles approches de traitements psychothérapiques : mesures psycho-éducatives ; thérapies interpersonnelles basées sur les rythmes sociaux (IPSRT) ; ainsi que les thérapies cognitivo-comportementales et des thérapies centrées sur la famille. Ces thérapies permettent de limiter l’impact fonctionnel de la maladie, car même si la maladie peut être bien contrôlée par les traitements médicamenteux, il est difficile de supprimer l’ensemble de ses effets tant les bouleversements dans la sphère sociale, familiale, professionnelle et psychologique sont importants.

Les thérapies psychanalytiques n’ont pas apporté la preuve méthodologique de leur efficacité dans le trouble bipolaire ni dans la dépression comme pour l’ensemble du domaine de leur conception. La régulation du sujet pensant par la conscience de celui-ci ne pouvant se conserver qu’à la condition que le même sujet ne soit pas supprimé par cette opération discursive de pronomination.

Les mesures psychoéducatives font partie avec les thérapies cognitivo-comportementales, des traitements psychologiques les mieux documentés et pour lesquels il existe un niveau de preuve d’efficacité élevé. Les bénéfices de cette approche complémentaire sont multiples : reconnaissance précoce des symptômes qui annoncent une récidive, amélioration de la qualité de l’observance, meilleure gestion de la vie sociale, professionnelle et affective, contrôle des facteurs déclenchants et précipitants, respect des règles d’hygiène de vie… Sont objectivés également une diminution du nombre de récidives et de rechutes, une diminution de la durée d’hospitalisation, un meilleur équilibre de la vie familiale, une amélioration de la qualité de vie. Le traitement préventif, par exemple dans le cadre de la psycho-éducation, a pour objectifs d’évaluer les rythmes sociaux du sujet, de limiter les répercussions des événements, de limiter les situations d’excitation en limitant les stimulations et de rétablir une stabilité des rythmes sociaux. Ces techniques psychothérapiques doivent être mises en œuvre dès l’identification des événements perturbateurs, afin de prévenir les altérations des rythmes sociaux ou du sommeil.

L’accompagnement est aussi très important, les proches sont souvent désemparés devant un individu bipolaire. Mais leur présence est un facteur de la réussite de l’amélioration de l’état physique et psychologique du malade.

Psycho-éducation

La psycho-éducation est un outil thérapeutique complémentaire de la prise en charge médicamenteuse des patients souffrant de troubles bipolaires. Les patients ayant participé à un groupe de psycho-éducation présentent moins de rechutes et moins d’hospitalisations, une meilleure connaissance de la maladie, une meilleure adhésion au traitement médicamenteux, une meilleure qualité de vie. À Paris, des séances de psycho-éducation sont proposées à l’hôpital Sainte-Anne. L’hôpital Albert Chenevier de Créteil en propose aussi. L’association Argos 2001 organise des conférences assurées par des médecins ou des psychologues, elles se déroulent le 4e jeudi du mois à 20 heures, au FIAP, 30 rue Cabanis, 75014 Paris. Elles sont ouvertes à tous, patients et proches, sans inscription au préalable. À Liège, en Belgique, de telles séances existent à Cointe, à l'hôpital psychiatrique, "Le Petit Bourgogne".

Épidémiologie

Espérance de vie corrigée de l'incapacitépour les troubles bipolaires sur 100 000 habitants en 2002
  •      Aucune donnée
  •      Moins de 180
  •      180–186
  •      186–190
  •      190–195
  •      195–200
  •      200–205
  •      205–210
  •      210–215
  •      215–220
  •      220–225
  •      225–230
  •      230–235

Selon les auteurs, le trouble bipolaire a une prévalence de 2 à 8 % de la population.

Aux États-Unis, la prévalence chez le jeune de moins de 20 ans aurait été multipliée par 40 entre 1994 et 2003 et par un peu moins de 2 durant la même période chez l’adulte. Les raisons de cette augmentation ne sont pas claires. Il est possible que ce diagnostic soit porté parfois en excès, les critères n’étant pas rigoureusement respectés.

Le trouble bipolaire touche autant les hommes que les femmes, quels que soient leur origine socio-culturelle ou leurs niveaux socio-économiques. Cependant, il y aurait plus d’épisodes dépressifs chez la femme et plus de manies unipolaires chez l’homme. L’association avec un autre trouble psychologique (comorbidité) psychiatrique est importante, elle concerne 60 % des patients bipolaires traités dont un tiers des sujets de type I (Colom et al.2006).

Les troubles anxieux occupent une place privilégiée, plus de 50 % des patients présentent au moins un trouble anxieux associé. Le trouble anxieux généralisé (TAG) vient au second rang. L’association entre trouble bipolaire et TAG est évaluée de 6 % à 32 % selon les études (Gorwood, 2004). Le trouble obsessionnel-compulsif (TOC) se situe en troisième position. Pour certains, il ne concernerait que 10 % des patients bipolaires (Akiskal, Placidi et Marremmani, 1998).

La fréquence des phobies sociales est plus difficile à apprécier. Les prévalences avancées par les études vont de 9 % à 16 %. La fréquence des conduites addictives chez les sujets souffrant de troubles bipolaires est 6,6 fois supérieure à celle d’un sujet dans la population générale (Rouillon, 1997). C’est de loin l’abus d’alcool qui arrive en tête avec une prévalence de 42 %, les femmes étant particulièrement concernées ; celle de la consommation de cannabis s’élève à 16 %.

Les troubles de la personnalité sont associés à environ 30 % des sujets bipolaires (Colom, 2006). Dans une étude de Shiavone et al. (2004), les troubles de la personnalité le plus souvent associés au trouble bipolaire sont : personnalité borderline (41 %), personnalité narcissique (20,5 %), personnalité dépendante (12,8 %), personnalité histrionique (10,3 %).

Comorbidité

Le diagnostic et le traitement précoces du trouble bipolaire permettent d’éviter les troubles qui lui sont souvent associés, il est alors question de troubles comorbides ou de comorbidité. Elle est importante et doit être prise en compte au même titre que le trouble bipolaire. Elle concerne essentiellement :

  • Syndrome d’abus d’alcool, également fréquent, retrouvé surtout dans les phases dépressives. Une étude récente estime ce risque à 30 % pour les femmes et 50 % pour les hommes souffrant de trouble bipolaire. Comme le syndrome d’abus/dépendance à l’alcool est beaucoup plus fréquent chez les hommes que chez les femmes, le fait d’être bipolaire, multiplie par 7,5 le risque pour une femme d’avoir un diagnostic d’abus/dépendance à l’alcool pour seulement un facteur multiplicatif de 2,75 pour les hommes. Il est utile de rappeler que devant tout alcoolisme, il faut chercher un trouble bipolaire et ce, surtout chez les femmes.
  • Troubles anxieux et en particulier le trouble panique (20 % dans l’étude ECA) : la prévalence sur la vie entière des troubles anxieux est d’environ un patient bipolaire sur deux. Ils sont en particulier associés avec un jeune âge de début, une plus forte tendance à faire des tentatives de suicide.

De fréquents autres troubles surviennent en même temps que le trouble bipolaire (comorbidité) : agoraphobie, claustrophobie, symptômes maniaques en même temps que des symptômes dépressifs états mixtes, angoisses et anxiété, consommation excessive d’alcool et de cannabis. Une inadaptation des traitements est également constatée par l’emploi inadapté des neuroleptiques et surtout des antidépresseurs, absence de thymorégulateur ou prescription de médicaments incompatibles. Le refus du traitement ou son observance irrégulière est aussi une dérive très fréquente, encouragée par la nostalgie des phases de (hypo)manie. Les individus ayant subi plusieurs cycles de la maladie restent hypersensibles et voient leur seuil de déclenchement du trouble abaissé (théorie du kindling). Une stricte hygiène de vie est recommandée. Il existe aussi des comorbidités somatiques comme le surpoids et l'obésité, la contamination par VIH, le diabète et les affections endocriniennes, ainsi que les maladies cardiovasculaires.

Le surpoids (déterminé par l’indice de masse corporelle, IMC supérieur à 25) touche 58 % des patients bipolaires. Différentes possibilités ont été évoquées : l’implication des médicaments thymorégulateurs et plus particulièrement les antipsychotiques. La prise de poids est à surveiller lors de long traitement, car ce facteur peut suffire à lui seul à décider le patient d’arrêter le traitement, ou encore provoquer une mauvaise observation du traitement. En effet, le surpoids est à lui tout seul une source de problème. En plus de problèmes liés à la dégradation de l’image de soi, il peut entraîner des risques notamment tels que : diabète non insulino-requérant, affection cardio-vasculaire, rhumatismale, hypertriglycéridémie. De nombreuses études menées depuis 1990 montrent une prévalence quatre fois supérieure chez les individus souffrant de troubles bipolaires en comparaison à la population générale, de contracter le virus du sida. Ceci semblerait s’expliquer par la désinhibition face au danger dans les phases maniaques et hypomaniaques, et/ou la consommation de drogues et d’alcool. Pour les références complètes, voir : Prise de risque du Sida.

Certaines études conduites chez les patients bipolaires hospitalisés estiment la prévalence du diabète de type II chez les patients souffrant de troubles bipolaires à près de 10 %, alors qu’elle n’est que de 3 % à 4 % dans la population générale. Les maladies cardio-vasculaires sont elles aussi plus fréquentes chez les bipolaires et cela peut être mis en relation avec le risque relativement plus grand chez ces patients de développer diabète et surpoids, de présenter un trouble anxieux ou de mal respecter les règles d’hygiène de vie (consommation d’alcool notamment).

La comorbidité psychiatrique modifie l’expression et le cours évolutif du trouble bipolaire.

Mortalité

Le trouble bipolaire est la pathologie psychiatrique associée au plus fort risque de décès par suicide. Le risque suicidaire est trente fois supérieur à celui de la population générale et 15 à 19 % des patients atteints de cette maladie « réussissent » leur suicide. Les chiffres concernant la cyclothymie ne sont pas connus. À cette mortalité par suicide, vient s’ajouter la mortalité liée à de nombreux autres facteurs : comorbidités somatiques, alcoolisme, mauvaise hygiène de vie, diabète, affections iatrogènes. Du fait des addictions diverses et des troubles du comportement, il semble qu’un individu bipolaire non-traitée ait en moyenne une espérance de vie inférieure de vingt ans à l’espérance de vie de la population générale[réf. nécessaire].

Populations spécifiques

Durant l'enfance

Le carbonate de lithium est le seul traitement approuvé contre le trouble bipolaire chez l'enfant.

Emil Kraepelin note, dans les années 1920, que les épisodes de manie sont rares avant la puberté. D'une manière générale, le trouble bipolaire chez l'enfant n'a pas été reconnue durant la première moitié du 20e siècle. Les chances de reconnaître ce trouble chez l'enfant ont diminué tandis que le critère du DSM s'installe durant la fin du 20e siècle.

Lorsque l'âge adulte est atteint, le trouble bipolaire se caractérise par des épisodes cachés de dépression et de manie sans symptomatologie précise, chez les enfants et adolescents des changements rapides d'humeur ou des symptômes chroniques sont tout à fait normaux. D'un autre côté, le trouble bipolaire pédiatrique se développe habituellement, à la place de la manie euphorique, par des excès de colère, d'irritabilité et de psychose, ce qui est moins commun chez les adultes.

Le diagnostic du trouble bipolaire chez l'enfant est controversé. Cependant, le fait que les symptômes typiques aient des conséquences négatives chez les mineurs qui en souffrent n'est pas actuellement en débat. Le débat principal se centre sur les différents symptômes du trouble bipolaire diagnostiqué chez l'enfant et du trouble bipolaire diagnostiqué chez l'adulte, ainsi que sur la question concernant le critère diagnostique - si celui de l'adulte peut être appliqué chez l'enfant. Selon le diagnostic chez l'enfant, certains experts recommandent de suivre les critères du DSM. D'autres pensent que ces critères ne séparent pas correctement le trouble bipolaire de l'enfant des autres troubles comme le trouble du déficit de l'attention. D'autres encore expliquent que ce qui différencie le trouble bipolaire chez l'enfant est l'irritabilité. L'AACAP encourage la première stratégie.

Les traitements impliquent les médicaments et la psychothérapie. Une prescription de médicaments implique habituellement des stabilisateurs de l'humeur et des antipsychotiques atypiques.

Durant la vieillesse

Il existe peu d'informations concernant le trouble bipolaire durant la vieillesse. Il semblerait devenir moins répandu avec l'âge mais il existe néanmoins un pourcentage. Il n'existe aucune différence de trouble bipolaire survenant à un jeune âge et à un âge avancé. Durant la vieillesse, le traitement contre le trouble bipolaire peut se compliquer par la présence d'une démence ou par les effets secondaires de médicaments soignant une condition autre que le trouble bipolaire.

Historique

Le trouble bipolaire est une affection psychique connue de longue date et déjà décrite dans l’Antiquité. Au deuxième siècle avant J.C., Arétée de Cappadoce fut le premier à utiliser le mot "manie" pour décrire les patients « qui rient, qui chantent, dansent nuit et jour, qui se montrent en public et marchent la tête couronnée de fleurs, comme s’ils revenaient vainqueurs de quelques jeux ». Il avait remarqué que, par la suite, ces gens changeaient d’humeur pour devenir « languissants, tristes, taciturnes ». Les relations entre la créativité, la mélancolie ou les périodes d’hypomanie (état d’enthousiasme) sont connues depuis cette époque. Aristote, le premier, se posait la question du lien entre le génie (la créativité) et la manie (la folie).

Cependant, c’est Théophile Bonet qui fit le lien entre les deux humeurs extrêmes en 1686 et forgea l’expression latine manico-melancolicus. L’alternance manie-dépression est également rapportée par Th. Willis (1622-1675). Jules Baillarger, en 1854, décrit la folie à double forme qui se caractérise par « deux périodes régulières, l’une de dépression et l’autre d’excitation ». Simultanément Jean-Pierre Falret (1794-1870) publie un article consacré à la folie circulaire. Kraepelin élabore, en 1915, un système de classification de la manie et de la dépression fondé sur les symptômes. Il distingue 18 types évolutifs de folie maniaco-dépressive, dont les formes unipolaires et bipolaires, sans les opposer pour autant. Ultérieurement, Kleist et Leonard subdivisent les formes unipolaires (dépressives) et formes bipolaires. Cette conception dichotomique du trouble est rejointe par Perris, Angst et Winokur.

Société et culture

Stigmatisation

Il existe de grands problèmes de stigmatisation sociale, de stéréotypes et préjudices pour les individus diagnostiqués de trouble bipolaire.

Références culturelles

Kay Redfield Jamison, psychologue et professeure à la Johns Hopkins University School of Medicine, parle du trouble bipolaire dans son autobiographie intitulée An Unquiet Mind (1995). Dans son ouvrage, Touched with Fire (1993), elle se penche sur une connexion entre le trouble bipolaire et la création artistique

De nombreux films ont exposés des personnages au caractère parfois similaire au diagnostic du trouble bipolaire et ont été sujets de discussions parmi les psychiatres et cinéphiles. Un exemple notable inclut le film Mr. Jones (1993), dans lequel Mr. Jones (Richard Gere) alterne entre épisodes de manie et phases dépressives, passant ainsi son temps dans un hôpital psychiatrique. Dans Mosquito Coast (1986), Allie Fox (Harrison Ford) expose entre autres certains traits de mégalomanie et de paranoïa. Dans le film Ma vie en cinémascope, Pascale Bussières montre des épisodes de dépression majeure et de psychose. Elle remplit les critères diagnostiques du trouble bipolaire. Dans le film The Informant!, le personnage principal, Mark Whitacre, travaillant comme informateur pour le FBI, s’avère finalement être bipolaire. Dans le film L’Extravagant Mr. Deeds, Gary Cooper est soupçonné d’être atteint de psychose maniaco-dépressive lors d’un procès.

Dans la série de télévision australienne intitulée Stingers, le détective Luke Harris (Gary Sweet) souffre de trouble bipolaire et sa paranoïa interfère dans son travail. Pour se mettre dans la peau du personnage, Sweet rend visite à un psychiatre expert en maladies maniaco-dépressives. Il explique qu'il a quitté la session convaincu de souffrir de cette maladie.

Dans la série américaine Homeland, c'est le personnage principal Carrie Mathison interprété par Claire Danes qui est atteint de trouble bipolaire. La maladie est traité comme élément essentiel dans la conduite du récit et sa dramatisation.

Dans l’épisode 10 de la saison 2 de la série Dr House, Problèmes de communication, un patient est atteint de trouble bipolaire. Dans la série Six Feet Under, le personnage de Billy Chenowith est bipolaire et fréquemment sujet à des troubles psychiques et à un comportement excessif. Dans la série Urgences (E.R.), la mère d’Abby Lochart est bipolaire et fait de nombreuses apparitions dans les différents stades de la maladie. Dans l’épisode 15 de la saison 2 de la série En analyse (In Treatment), Paul Weston évoque la bipolarité de sa défunte mère et l’impact que cela a pu avoir sur la relation de ses parents jusqu’à leur séparation.

15 avril 2012

un éléphant rose assasiné par la justice......

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Le magazine L'ÉLÉPHANT ROSE, qui voulait "ouvrir le débat sur la pertinence de la répression de la consommation du cannabis", n'est sorti que l'espace de quatre numéros avant d'être censuré par la justice. Censuré par le fric: Gérard Jubert, son rédacteur en chef a été condamné comme un vulgaire dealer, sur la base de l'article L 630 du code de la santé publique, à un an de prison avec sursis et 300.000 francs d'amende. Rien de moins. Cette condamnation est unique dans les annales de la presse. Elle est surtout inique et scandaleuse. La justice a voulu faire taire Gérard Jubert. Mais L'ORGANE lui redonne la parole. Entretien exclusif.

Propos recueillis par Old Nick.

 

O.N: Comment c'est parti, cette histoire ?

G.J: Dès le numéro 1, j'ai été convoqué à la brigade des stups. Je pensais que c'était normal, vu que le magazine parlait de cannabis, que les flics me fassent venir au quai des Orfèvres. Je pensais que c'était dans le cadre d'une enquête préliminaire, il n'y avait vraiment rien de grave, je ne pensais pas être mis en examen. Là, j'ai rencontré des gens tout à fait désagréables. Le commissaire qui m'a reçu s'appelait Serge Kalika. Il s'est présenté: "Bonjour, je m'appelle Serge Kalika, mais dans le service on m'appelle Torquemada" (célèbre inquisiteur espagnol !). Je me voyais déjà suspendu dans une cage, bref, il jouait un peu les gros durs !... Puis, le numéro 2 est sorti. Le jour de la sortie du numéro 3, il y a eu deux gendarmes, dans le Loiret, qui ont saisi un magazine parce qu'en accroche on avait mis un gag drôle: "Facile, une galette de marijuana à gagner !". En fait, il s'agissait d'un jeu-concours où tu pouvais gagner un disque, le disque étant la "galette", la "marijuana" en question étant "marijuana in your brain", le dernier single d'un groupe de rock. Les gendarmes, qui devaient avoir plus l'habitude du pastis que du cannabis, ont cru lever un trafic de galettes des rois fourrées au cannabis et ont dit: "allez, on embarque" ! Ils ont envoyé un télex à toutes les gendarmeries pour constater qu'il s'agissait d'une affaire d'ampleur nationale. De fait, il y avait 100.000 exemplaires installés, donc les gendarmes en ont trouvé partout ! Les mecs ont saisi tous les exemplaires qu'ils trouvaient et les ont transmis au procureur de la république dont ils dépendaient. Une fois sur deux, le proc leur disait qu'il n'y avait rien dedans, et demandait de remettre les exemplaires en place. Résultat, ça nous a valu une campagne de presse dithyrambique à moindre frais, articles dans "Libé", "Le Nouvel Obs", etc, on s'est juste fait voler 500 exemplaires par les gendarmes. Quand le numéro 4 est sorti, j'ai été à nouveau convoqué au Quai pour m'expliquer sur les numéros 2 et 3. Là, ils m'ont promis qu'on se reverrait en prison, que j'étais foutu, que j'étais un dangereux malfaiteur...

O.N: Tu a été accusé de quoi, au juste ?

G.J: J'ai été accusé de "présentation sous un jour favorable, avec provocation à la consommation du cannabis", qui est l'article L 630 du code de la Santé Publique, qui est un article de loi qui fait exclusion de la loi de 1881 relative à la liberté de la presse.

ON: Ca veut dire que la liberté de la presse OK, mais interdit de parler du cannabis ?

G.J: La liberté de la presse, elle s'arrête quand tu commences à parler du cannabis en disant que c'est relaxant, que ça donne de l'appétit ou que même ça peut provoquer une ivresse qui peut être agréable pour certaines personnes. Ca c'est interdit, tu n'as pas le droit de le dire. C'est passible de cinq ans d'emprisonnement et 500.000 francs d'amende. Moi j'ai pris 300.000 francs d'amende et un an de prison avec sursis. C'est la première fois qu'un magazine est condamné sur la base de l'article L 630. Cet article sert essentiellement à faire condamner les dealers. Moi, j'ai été condamné là-dessus sans qu'on me reproche un gramme en consommation ou en trafic, j'ai été condamné juste pour mes idées, à une peine qu'on applique généralement aux dealers. C'est une nouvelle jurisprudence, on inaugure une nouvelle forme de censure, la censure par le pognon. Après une amende pareille, plus question de continuer le journal. Le magazine n'a d'ailleurs pas été interdit, le ministre de l'intérieur aurait eu toute lattitude de le faire s'il avait voulu. Faudrait peut-être qu'on arrête l'histoire, qu'on arrête d'enrichir la mafia, qu'on arrête de remplir les caisses de l'état sous couvert d'amendes douanières et saisies et tous genres.

O.N: Tu as été perquisitionné ?

G.J: J'ai eu plus drôle, j'ai eu un cambriolage ! Juste avant la mise en place du numéro 5, on nous a volé uniquement le matériel informatique et les supports magnétiques. Mais pas les fax, ni les discmans flambant neufs, ni les collections de CD qui allaient avec ! Dans le cambriolage j'ai perdu les fichiers d'abonnés, la liste des collaborateurs du magazine, les sommaires prévisionnels, le numéro en cours, bref, un outil de travail et un fichier énormes. On avait plus de 1000 abonnés, je travaillais avec beaucoup de journalistes, j'avais un carnet d'adresses qui était un petit peu sulfureux. Donc c'est vrai que ça ressemble à un acte de "plomberie" comme la presse en a connu.

O.N: Qu'est-ce qui t'a poussé à créer ce magazine, en 1995 ?

G.J: Ca correspondait avec la sortie du rapport Henrion. N'oublions pas que le professeur (de médecine) Henrion était au départ prohibitionniste, et qu'il a changé d'avis en cours de travail. Son rapport avait été complètement passé sous silence, malgré le vote de la commission en faveur de la dépénalisation, malgré toutes les bonnes idées qu'il préconisait. Notons au passage que ce rapport tombe aussi sous le coup de l'article L 630 ! Parce que le rapport Henrion va beaucoup plus loin qu'on ne l'a été dans "L'Éléphant Rose" ! Et puis le journal était aussi l'occasion de développer un sujet sur plusieurs numéros, dans un secteur avec un lectorat potentiel énorme: Henrion venait d'annoncer qu'il y avait 5.000.000 de fumeurs de pet' en France - chiffre depuis revu à la hausse puisqu'on l'estime maintenant à 7.000.000. C'était assez facile à faire, je savais qu'il y avait cet article du code de la santé mais ça ne m'inquiétait pas plus. Je ne voyais pas à quel titre on allait me poursuivre. Si j'avais fait une grosse connerie, OK, du genre comment se procurer des graines, les adresses des meilleurs dealers, comment rouler plus gros, plus fort, tout les trucs qu'on trouve par ailleurs dans des livres qui sont vendus à la Fnac, genre "L'histoire du cannabis", édité par les Editions du Lézard et d'autres ouvrages qui, eux, vont beaucoup plus loin que ce qu'on faisait, mais non, on n'a jamais fait ça.

O.N: Ce qui est marrant aussi c'est qu'en ce moment la marque OCB sort un papier à rouler "long" ! OCB, c'est le groupe Bolloré, des copains de Chirac. On se demande pourquoi ils sortent du "papier long" si on n'a pas le droit de se rouler des pétards !

G.J:... Et Rizzla Croix qui sortait du papier au chanvre l'année dernière ! On les a appelés, OCB et Rizzla Croix pour leur vendre des pages de pub dans "L"Éléphant Rose". Ils nous ont dit qu'ils ne souhaitaient pas associer l'image du cannabis à leur marque ! Ils sont gentils, les mecs: moi j'ai vu des représentants Rizzla Croix distribuer des paquets de Rizzla Croix à la sortie de concerts de reggae, et ça sentait pas la Gauloise !

O.N: C'est une hypocrisie bien française...

C.J: C'est une hypocrisie soutenue par un cadre législatif extrêmement sévère et répressif qui vient de montrer qu'on pouvait l'appliquer. On nous dit qu'on ne met pas les consommateurs en prison. C'est faux: il y a 800 mecs qui chaque année sont placés en taule pour simple consommation. Quantité négligeable ? Quand ça te tombe dessus c'est très, très désagréable ! Fumer un pet' dans la rue, c'est un an de prison ! Élever un plant chez toi, c'est 20 ans de réclusion criminelle et 50 millions de francs d'amende, au même titre que si tu as 50 hectares de coca en Colombie !

O.N: Quels autres pays européens sont aussi répressifs que la France ?

G.J: Le Portugal et le Luxembourg. Tous les autres pays ont accepté d'en discuter, et ont même eu des expériences de dépénalisation.

O.N: Tu es en rapport avec le Mouvement de Légalisation Contrôlée, l'association anti-prohibitionniste de Francis Caballero ?

G.J: Je partage beaucoup des idées du MLC et de Francis, notamment que la dépénalisation n'est pas une fin en soi, que le cannabis n'est pas une drogue innocente, qu'il faut organiser des campagnes de prévention, qu'il ne faut pas fumer avant de prendre le volant, qu'il ne faut pas fumer le matin en se levant si on ne veut pas foutre sa journée en l'air. Cela dit c'est une drogue que je considère comme moins dangereuse que l'alcool. Car contrairement à l'alcool, il n'y a pas de morts avec le cannabis.

O.N: Les fumeurs de cannabis le savent, ça, que c'est moins dangeureux que l'alcool. Mais en France l'alcool n'est pas un drogue, ça fait partie de la "culture"...

G.J: Quand le café et le chocolat sont arrivés en France, il y a eu un tollé monstrueux. Quand le chocolat est arrivé, personne n'en voulait, qu'est-ce que c'était que cette horreur ? Le chocolat était censé redonner de la vigueur à monsieur, comme si monsieur avait besoin de vigueur !

O.N: Tu penses que les mentalités vont évoluer, en France ?

G.J: C'est un problème générationnel. Les gens qui sont au pouvoir aujourd'hui ont entre 60 et 75 ans. Il y a trente ans, en 68, ils étaient déjà engagés en politique, ils n'étaient pas sur les barricades. Mais il y a aujourd'hui une génération montante, des gens comme Jean-François Hory et Dominique Voynet qui osent parler de dépénalisation et de légalisation, qui pour certains la mettent à leur programme. Les Verts sont parmi les premiers à nous avoir soutenus à la suite de notre condamnation en appel.

O.N: Ils sont quand même assez discrets sur le sujet... Alors que le cannabis est une plante !

G.J: De toutes façons ça devrait être dépénalisé depuis très longtemps, le cannabis ! C'était au programe des socialistes avant 81, faut pas l'oublier ! Ils ont quand même oublié d'en parler pendant quatorze ans.

O.N: C'était dans les 110 propositions de Mitterrand ?

G.J: Oui: "dépénalisation de l'usage des drogues douces". Mais les mecs, quand ils arrivent au pouvoir... Y a quand même un truc étonnant: il n'y a aucun argument fort pour maintenir cette clandestinité. Donc, il y a forcément une autre raison, un trafic d'état, ça peut pas être autre chose, il y a forcément des mecs qui s'en mettent plein les poches. La clandestinité c'est quoi, c'est la corruption ! Y a des mecs qui empochent des contrats de ventes d'armes en laissant passer des tonnes de stups, pour ensuite saisir les mecs, les taxer, bref c'est un imbroglio, des magouilles, etc. En tant que petit éditeur, déjà, tu ne peux pas grand chose. Mais face à un gouvernement qui est prêt à se goinfrer sur le trafic clandestin en se protégeant par une législation qui remonte au 11ème siècle, tu ne peux rien faire !

O.N: En fait, ce qui est arrivé à ton journal remet en question la notion de liberté de la presse...

G.J: C'est une nouvelle forme de censure. Quand tu vois que "Le Monde" a été condamné pour avoir dit que Hassan II était un trafiquant de drogue, alors que Chirac offre ouvertement un milliard de francs pour le développement du Rif, qui est la zone de production de cannabis la plus importante au monde... Le gros problème aujourd'hui, c'est la liberté d'expression. Faut arrêter de se foutre de la gueule des gens. Moi, ce que je demandais c'était l'ouverture d'un débat sur la pertinence de la répression.

O.N: Comme ce que demande Caballero...

G.J: Exactement. Sauf que Caballero est avocat, professeur de droit, il sait où mettre une virgule et où il faut retourner un adjectif, et vraisemblablement il a très peu de chance de se faire coincer ! Moi, j'ai fait des enquêtes journalistiques. D'un côté on me reproche d'avoir fait entendre la voix des anti-prohibitionnistes, mais de l'autre côté, les prohibitionnistes convaincus comme Pasqua et Chenière ont toujours refusé de venir s'exprimer dans nos colonnes ! Ernest Chenière, je lui ai offert 4 pages dans le magazine, plus la couverture s'il voulait, il mettait ce qu'il voulait, je ne retouchais pas une virgule ! Qu'il vienne !

O.N: Pourquoi il n'est pas venu, alors ?

G.J: Parce que c'est des pense-molle ! Ce sont des dégonflés juste bons à se battre par l'intermédiaire des tribunaux. Ils n'ont aucun argument sérieux à opposer à la dépénalisation, des drogues douces en tout cas. Ils vont te sortir des arguments à la naze, dégénerescence du cerveau, etc. Évidemment, si tu fumes 70 pétards par jour pendant 35 ans, tu auras des problèmes. Bref, j'ai essayé d'ouvrir un débat sur la pertinence de la prohibition et aujourd'hui je me retrouve avec un débat sur la pertinence de la liberté d'expression. Dans le pays fondateur des droits de l'homme...

O.N: A part ça, comment tu vas faire pour payer les 300.000 francs ?

G.J: Pour l'instant j'ai lancé un pourvoi en cassation, qui normalement est suspensif, sauf si le Parquet décide de faire exécuter l'appel. Et comme le Parquet a l'air très acharné sur notre cas, ça ne m'étonnerait pas de voir débarquer dans les prochains jours un huissier ou un représentant du ministère des impôts pour réclamer le pognon. De toutes façons je ne suis pas solvable, je ne vois pas ce qu'ils vont faire. Je ne vais pas faire un casse pour régler ce problème !

O.N: Tu pourrais partir à l'étranger !

G.J: Mais moi j'aime bien mon pays ! Je veux juste dire que la prohibition n'a jamais résolu aucun problème, il y a qu'à voir aux États-Unis ce qu'a donné la prohibition de l'alcool, c'était Al Capone, jamais les mecs n'ont autant picolé que pendant la prohibition. Alors qu'en Hollande, tu t'aperçois qu'il n'y a pas plus de consommateurs de cannabis ou de drogues dures que proportionnellement en France.

O.N: Quand tu sors cet argument aux prohibitionnistes, ils te disent que les chiffres sont faux ou truqués ! Même sur les chiffres, personne ne peut se mettre d'accord.

G.J: Pour une raison très simple: il est interdit de faire des études sur le cannabis en France. Toutes les études sont menées de manière clandestine. C'est interdit. Très dommage, car il faut connaître pour informer. Moi, les campagnes comme celles que propose Caballero, du style "tu t'es vu quand t'as méfu ?", je trouve ça génial, il faut y aller ! Il faut les prévenir, les gamins. Le cannabis, oui c'est dangereux, c'est désocialisant, ça a des tas d'inconvénients. Maintenant, c'est vrai que c'est pas désagréable... D'ailleurs, t'as pas un peu ?...

O.N: Jamais dans la journée !

 


 

Les illustrations ont été empruntées au site de Reporters Sans Frontières, chez Calvacom. Les articles de L'Éléphant Rose incriminés par la justice sont disponibles à la lecture sur ce site.
L'Éléphant Rose chez RSF (lien direct)

Si vous voulez écrire à L'Éléphant Rose:
elephant@club-internet.fr

2 avril 2012

pour infos ou pour flipper.....

 

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Abasiophilie - Attirance sexuelle envers les personnes ayant des difficultés à marcher (chaise roulette, béquille, etc).
Ablutophilie - Être excité sexuellement par les bains et/ou les douches
Acarophilie - Affinité envers les démangeaisons
Achluophilie - Être excité sexuellement par la noiceur
Acotomoclitisme - Attirance envers les pubis rasé
Acousticophilie - Être excité sexuellement par les sons
Acrophilie - Être excité sexuellement par les hauteurs ou la haute altitude
Acrotomophilie - Excitation sexuelle par l'idée d'avoir une relation sexuelle avec un amputé
Actirastie - Attirance sexuelle envers les rayons de soleil
Adamitisme - Se mettre nu pour Dieu
Agalmatophilie - Attirance sexuelle envers les mannequins
Agenobiosis - Couple marrié qui consent à vivre ensemble sans sexe
Agonophilie - Être excité sexuellement par quelqu'un qui fait sembler de s'auto-étrangler
Agoraphilie - Excitation sexuelle à être dans un lieu public ou à avoir une relation sexuelle dans un lieu public
Agrexophilie - Être excité sexuellement par le fait de savoir que d'autres personnes savent que vous êtes en train d'avoir une relation sexuelle
Aichmophilie - Être excité sexuellement par des objets pointus
Albutophilie - Être excité sexuellement par de l'eau
Alektotophilie - Attirance sexuelle envers les poulet / la volaille
Alliumphilie - Être excité sexuellement par l'ail
Alloerastie - Utilisation de la nudité d'une tierce personne pour en exciter sexuellement son partenaire
Allorgasmie - Excitation sexuelle provoqué par le fantasme sur une autre personne pendant une relation sexuelle
Allotriorastie - Attirance sexuelle envers les personnes de d'autres races
Alphamegamie - Attirance sexuelle envers les personnes d'un autre groupe d'âge
Altocalciphilie - Attirance sexuelle envers les personnes qui portent des talon-hauts
Alvinolagnie - Fetish de l'estomac
Amatripsis - Technique de masturbation en deux partenaires féminins qui se frottent l'entre-jambe
Amaurophilie - Faire l'amour avec quelqu'un qui ne peut pas voir par un moment artificel, (ex. les yeux bandés) ou encore dans le noir
Amaxophilie - Excitation sexuelle provoquée par le fait de conduire un véhicule motorisé
Amelotasis - Attraction sexuelle envers une personne qui lui manque un membre
Ammophilie - Être excité sexuellement par le sable
Amomaxie - Relation sexuelle dans un stationnement
Amulierosis - Résultat d'une abstinence sexuelle trop longue
Amychesis - Graffigne infligée à son partenaire pendant une relation sexuelle
Amychophilie - Aimer se faire graffigner pendant une relation sexuelle
Anaclitisme - Excitation sexuelle provoqué par des jouets que les jeunes enfants utilisent
Analinctus - Licher l'anus de quelqu'un
Analingus - Pénétration de l'anus au moyen de la langue
Anastimaphilie - Être excité sexuellement par des personnes de grandeur différente de la nôtre
Anaxyphilie - Tomber en amour avec quelqu'un sachant que l'on pourrait avoir mieux
Androïdisme - Attirance sexuelle envers des robots qui ont des caractéristiques humaines
Andromimetophilie - Attirance sexuelle envers des femmes qui s'habillent en hommes
Androsodomie - Sexe anal avec un partenaire masculin
Anililagnie - Attirance sexuelle envers les femmes d'âge mûr
Anomeatie - Sexe anal avec un partenaire féminin
Anophelorastie - Excitation sexuelle provoquée par le fait de piller quelqu'un
Anthropophagie - Plaisir sexuelle provoqué par l'ingestion de chair humaine
Anthropophagolagnie - Viol avec canibalisme
Antiophilie - Excitation sexuelle provoquée par les innondations
Antolagnie - Excitation sexuelle à l'odeur des fleurs
Aphephilie - Excitation sexuelle provoqué par le fait d'être touché
Aphilophrénie - Avoir le sentiment que quelqu'un est est mal-aimé
Apodysophilie - Avoir le désir de se déshabiller partout
Apotemnophilie - Excitation sexuelle par l'idée de se faire amputer un membre
Arachnephilie - Attirance sexuelle envers les araignées
Asphixophilie - Se couper la respiration à interval régulier (ex. par strangulation) pendant l'acte
Asthenolagnie - Excitation sexuelle provoquée par le fait d'être faible ou humilié
Audiophilie - Être excité sexuellement par les sons enregistrés
Aulophilie - Être excité sexuellement pas des flûtes
Autagonistophilie - Contrairement à l'exhibitionnisme, qui consiste à exposer des organes génitaux à des gens qui ne le désirent pas, cette déviance consiste à créer des situations dans lesquelles une personne pourrait nous voir nu si elle le désire. Par exemple, un autogonistophile va laisser les rideaux de ses fenêtres ouverts et va se promener nu dans la maison, laissant la possibilité aux passants de l'observer nu s'ils le désirent.
Autassassinophilie - Excitation sexuelle provoqué par le fait d'organiser le meurtre d'une personne par la main d'une autre
Autogynephilie - Être excité sexuellement à l'idée d'être une femme ou de s'habiller/se comporter comme une femme. Touche seulement les hommes
Automysophilie - Être excité sexuellement par le fait de se sentir sale ou maculé
Autonecrophilie - Être excité sexuellement par le fait de s'imaginer en tant que cadavre / mort
Autonephile - Attirance sexuelle envers ceux qui portent des couches
Autonepiophilie - Être excité sexuellement par le fait de se comporter comme un bébé
Autophilie - Être amoureux se soi-même
Autoscopophilie - Être excité sexuellement par le fait de regarder notre propre corps
Autovoxiphilie - Être excité sexuellement par notre propre voix
Avisodomie - Pratique sexuelle qui consiste à briser le cou d'un oiseau en le sodomisant
Axilisme - Attirance sexuelle envers les aisselles
Batrachophilie - Attirance sexuelle envers les grenouilles
Belonephilie - Attraction sexuelles envers les aiguilles ou les objets pointus
Biastophilie - Avoir du plaisir à violer fortement un étranger terrifié
Bondage - Etre attaché et ne plus etre capable de bouger
Botulinonie - Sexe avec une saucisse
Bromidrophilie - Être excité sexuellement par les senteurs du corps
Brontophilie - Être excité sexuellement par les orages
Canidaephilie - Attirance sexuelle envers les canins
Canophilie - Attirance sexuelle envers les chiens
Capnolagnie - Être excité sexuellement par la fumée des autres
Carpophilie - Être excité sexuellement par l'usage sensuel de fruits
Catagelophilie - Être excité sexuellement par le fait d'être ridiculisé
Catheterophilie - Être excité sexuellement par les objets utilisés en médecine
Chasmophilie - Être excité sexuellement par les recoins, les fissures, les crevasses et les gouffres
Cheimaphilie - Préférer avoir des relations sexuelles pendant l'hiver ou pendant qu'il fait froid
Chionophilie - Être excité sexuellement par la neige
Choreophilie - Être excité sexuellement par le fait de dancer
Chrematistophilie - Être excité sexuellement par le fait de devoir payer pour du sexe
Chronophilie - Quelqu'un dont l'âge mental sexuel ne correspond pas à son âge physique est dit chronophile
Chrysophilie - Attirance sexuelle envers l'or ou les objets dorés
Claustrophilie - Excitation sexuelle provoquée par le fait d'être dans un espace clos
Climacophilie - Plaisir sexuel provoqué après avoir déboulé un escalier
Coît intercrural - Excitation ressentie en insérant le pénis entre les cuisses de la partenaire
Coprolalie - Faire des téléphones obscènes
Coprophilie - Etre excité par des excréments
Coulrophilie - Vouloir etre diverti par un clown lors de l'acte sexuel
Cratolagnie - Être excité sexuellement part des démonstrations de force
Crurophilie - Être excité sexuellement par les jambes
Cryophilie - Attirance sexuelle pour des objets froids
Cryptovestiphilie - Être excité sexuellement par des sous-vêtements de femme
Cunilagnie - Excitation sexuelle seulement en parlant des organes génitaux féminins
Cypripareuniaphilie - Attirance sexuelle envers les prostituées
Dacryphilie - Être excité sexuellement par les larmes de notre partenaire
Dendrophilie - Attirance sexuelle envers les arbres
Doraphilie - Excitation sexuelle par la sensation de la fourrure qui se frotte sur la peau
Dystychiphilie - Être excité sexuellement par les accidents
Ecdemolagnie - Être excité sexuellement par le fait d'être éloigné de chez soi
Ecdysiophilie - Être excité sexuellement par les personnes qui font un strip-tease
Echangisme - Échange de partenaire sexuel entre couples
Electrophilie - Etre excité par les choc electriques
Emétophilie - Attirance sexuelle envers le vomi
Endosomatophilie - Être excité sexuellement par l'encapsulation complète d'une créature vivante dans une autre créature vivante (ex: insérer un serpent dans l'anus, manger une créature encore vivant, etc)
Endytophilie - Être excité sexuellement par le fait de faire l'amour avec une personne habillé
Enema - Lavements de l'intérieur de l'anus au moyen d'eau savonneuse
Ephebophilie - Personne agé qui n'est attiré sexuellement que par des adolescents
Epistemophilie - Préoccupation anormal de toujours vouloir acquérir du savoir
Eproctophilie - Excitation sexuelle procurée pas des bines
Eremophilie - Être excité sexuellement par le faitr de se faire laisser seul
Ergophilie - Être excité sexuellement par le travaux / les tâches
Erotonophophilie - Excitation sexuelle par l'idée de commettre un meurtre
Erythrophilie - Être excité sexuellement par ceux qui rougissent
Exhibitionnisme - Exposer ses organes génitaux
Exophilie - Être excité sexuellement par les choses étranges
Flatuphilie - Être excité sexuellement par les pet / flatulences
Fétichisme - Avec un objet inanimé ou une partie du corps
Fist-fucking - Insérer un poing dans le vagin ou l'anus
Formicophilie - Attirance sexuelle envers de petites créatures
Forniphilie - Être excité sexuellement par le fait de se servir de son partenaire comme meuble
Frotteurisme - Frotter ses organes génitaux contre quelqu'un
Gérontophilie - Avec des personne agées
Golden shower - Se faire pisser dessus
Graophilie - Attirance sexuelle envers les personnes plus vieilles que soit
Grapholagnie - Obsession envers des images obscenes
Gymnophilie - Excitation sexuelle par la nudité
Gynelophilie - Être excité sexuellement par des poils pubiens
Gynemimetophilie - Attirance sexuelle envers les transexuels
Gynonudomanie - Excitation sexuelle par l'idée d'arracher les vêtements de quelqu'un
Gynotikolobomassophilie - Être excité sexuellement par le fait de mordiller/de se faire l'oreille de/par quelqu'un
Hamartophilie - Attirance sexuelle envers les personnes incompétentes au plan sexuel
Haptephilie - Être excité sexuellement par le fait d'être touché
Harpaxophilie - Excitation à l'idée d'être victime d'un vol
Hématolagnie - Attirance sexuelle envers le sang
Hierophilie - Être excité sexuellement par des objets sacrés
Hirsutophilie - Attirance sexuelle envers les poils d'aisselles

 

 
 
 

 
 


Homilophilie - Être excité sexuellement par le fait d'entendre ou de donner des sermons
Hoplophilie - Être excité sexuellement par des armes à feu et tout autre sorte d'armement
Hybristophilie - Attirance sexuelle envers ceux qui ont commis des crimes
Hygrophilie - Attirance sexuelle envers les sécrétion corporelles humides. Englobe la nasomycinophilie, dacryphilie, salirophilie, l'urophilie, la coprophilie...
Hyperphilie - Envie constante de sexe
Hyphephilie - Être excité sexuellement par le fait de toucher du poil, du cuir ou encore de la fourrure
Hypnophilie - Être excité sexuellement par la pensé de dormir
Hypophilie - Avoir des relations sexuelles très peu fréquemment, ou à la limite pas du tout
Hypoxyphilie - Voir asphyxiophilie
Hiérophilie - Attirance sexuelle envers les choses sacrées
Iatronudie - Ces personnes adorent se mettre à nu devant leur docteur
Iatrophilie - Attirance sexuelle envers les physiciens
Icolagnie - Être excité sexuellement par la contemplation ou le contact avec des sculptures ou des images
Inceste - Avec un parent proche
Infantilisme - Éprouver le plaisir de jouer le rôle d'un jeune enfant
Infantophilie - Être excité sexuellement par des jeunes enfants de 0 à 3 ans
Kainotophilie - Être excité sexuellement par le changement
Kakorrhaphiophilie - Être excité sexuellement par l'échec, la défaite
Kenophilie - Être excité sexuellement par les espaces vides ou ouverts
Keraunophilie - Être excité sexuellement par le tonnerre et les éclairs
Kinesophilie - Être excité sexuellement par l'exercice
Kleptophilie - Excitation sexuelle à l'idée de commentre un vol
Klysmaphilie - Plaisir sexuel envers les lavements
Knissophilie - Être excité sexuellement par l'encens
Kopophilie - Être excité sexuellement par la fatigue physique ou mentale
Korophilie - Attirance sexuelle envers les jeunes hommes
Lactophilie - Attirance sexuelle envers le lait humain
Laliophilie - Être excité sexuellement par les discours publics
Lavacultophilie - Être excité sexuellement par le fait de regarder quelqu'un nu dans une salle de bains
Ligyrophilie - Être excité sexuellement par les bruits forts
Lilapsophilie - Être excité sexuellement par les tornades
Lithophilie - Être excité sexuellement par les pierres, la gravel ou encore la glaise
Lygophilie - Être excité sexuellement par la noirceur
Lyssophilie - Être excité sexuellement par le fait de devenir en colère ou contrarié
Macrophilie - Être excité sexuellement par les géants ou les créatures géantes
Maiesiophilie - Attirance sexuelle envers des nouveaux nés ou encore envers des femmes enceintes
Maniaphilie - Être excité sexuellement par les gens non-sains d'esprit
Masochisme - Etre l'objet de la douleur
Mastigophilie - Plaisir sexuel provoqué par le fait de se faire fouetter
Mazophilie - Être excité sexuellement par les poitrines
Mechanophilie - Être excité sexuellement par les machines
Medolalie - Excitation sexuelle seulememt en parlant des organes génitaux masculins
Megalophilie - Être excité sexuellement par les grands objets
Melissophilie - Être excité sexuellement par les abeilles
Menophilie - Attirance sexuelle envers les femmes menstruées
Merinthophilie - Être excité sexuellement par le fait d'être limité
Metopophilie - Être excité sexuellement par le visage de quelqu'un
Metrophilie - Être excité sexuellement par la poésie
Microphilie - Être excité sexuellement par les petites choses
Mixophilie - Être excité sexuellement par le fait de s'engager dans une relation sexuelle
Molysmophilie - Être excité sexuellement par la saleté, les péchés et les contaminations
Moriaphilie - Être excité sexuellement par le fait de raconter des blagues à connotations sexuelles
Morphophilie - Être excité sexuellement par les personnes ayant un corps avec des proportions étranges et/ou déformé
Musophilie - Être excité sexuellement par les souris
Mysophilie - Etre excité par la laideur
Nanophilie - Attirance sexuelle envers les personnes de petites tailles
Naphephilie - Être excité sexuellement par le fait de toucher ou d'être touché
Narratophilie - Excitation sexuelle envers ceux qui ont un langage grossier
Nasomycinophilie - Attirance sexuelle envers les sécrétions du nez
Nasophilie - Excitation sexuelle provoquée par des nez
Nébulophilie - Attirance sexuelle envers le brouillard
Necrodendrophilie - Attirance sexuelle envers les arbres morts
Nécrophilie - Attirance sexuelle envers les organismes vivants morts (plus précisément les être humains et les animaux)
Némophilie - Attirance sexuelle envers les forêts
Neophilie - Attirance sexuelle envers tout ce qui est nouveau
Nepiophilie - Voir infantophilie
Nosophilie - Être excité sexuellement par le fait de d'être malade
Nyctophilie - Être excité sexuellement par la nuit
Ochlophilie - Excitation sexuelle provoquée par le fait d'être dans une foule
Ocnophilie - Être chroniquement dépendant de son partenaire
Oculophilie - Excitation sexuelle provoquée par les yeux
Oculolinctus - Pratique à but sexuelle qui consiste à lécher l'oeil de son partenaire
Odaxelagnie - Pratique sexuelle qui consiste à mordre son partenaire ou encore à se faire mordre par celui-ci
Odontophilie - Être excité sexuellement par des dents
Odynophilie - Forme de masochisme
Oikophilie - Être excité sexuellement par la maison de quelqu'un
Olfactophilie - Être excité sexuellement par les odeurs
Ombrophilie - Être excité sexuellement par la pluie ou par le fait d'être sous la pluie
Ophidiophilie - Attirance sexuelle envers les serpents
Ornithophilie - Attirance sexuelle envers les oiseaux
Osphresiophilie - Être excité sexuellement par les odeurs de façon exessive
Ozolagnie - Excitation sexuelle provoquée par les senteurs fortes
Pantophilie - Être excité sexuellement par tout ce qui est imaginable
Parthenophilie - Excitation sexuelle provoquée par la sensation de déflorer une vierge
Peccatophilie - Être excité sexuellement par le fait de pécher ou à l'idée de commettre un crime imaginaire
Pédérasterie (hébéphilie) - Attirance sexuelle envers les adolescents
Pédiophilie - Attirance sexuelle pour les poupées, les ours en peluche, les jouets zoomorphes ou anthropomorphes
Pédophilie - Avec des enfants ou des jeunes adolescents
Péniaphilie - Être excité sexuellement par la pauvreté
Pentheraphilie - Être excité sexuellement par sa belle-mère
Peodeiktophilie - Être excité sexuellement par le fait de faire de l'exhibitionnisme
Phallophilie - Attirance sexuelle envers les organes génitaux masculins disproportionnés
Phobophilie - Être excité sexuellement par la peur
Phronemophilie - Être excié sexuellement par le fait de penser
Phthiriophilie - Être excité sexuellement par les poux
Phygephilie - Excitation sexuelle provoquée par le fait d'être un fugitif
Pictophilie - Attirance sexuelle envers des images pornographiques
Placophilie - Être excité sexuellement par les pierres tombales
Pluviophilie - Voir ombrophilie
Pnigophilie - Être excité sexuellement par les personnes qui s'étouffent
Podophilie - Fétichisme des pieds
Polyiterophilie - Être excité sexuellement par le fait d'avoir une relation sexuelle avec plusieurs partenaires différents un après l'autre
Poinephilie - Être excité sexuellement par les punitions
Ponophilie - Être excité sexuellement par le travail
Potamophilie - Être excité sexuellement par les rivières et les cours d'eau
Prostitution - Echange de services sexuels pour de l'argent
Psellismophilie - Être excité sexuellement par des balbutiements
Pseudonécrophilie - Être excité sexuellement par des fantaisies à propos de cadavres
Pteronophilie - Être excité sexuellement par le fait de se faire chatouiller par une plume
Pubephilie - Attirance sexuelle envers les poils pubiens
Pygmalionisme - Tomber en amour avec la création de quelqu'un
Pygophilie - Être excité sexuellement par des fesses
Pyrophilie - Être excité sexuellement par le feu
Raptophilie - Être excité sexuellement par les viols
Retifisme - Excitation sexuelle provoquée par des souliers
Retrophilie - Être excité sexuellement par tout se qui se rattache au passé
Rhabdophilie - Être excité sexuellement par le fait de se faire critiquer sévèrement
Rhytiphilie - Être excité sexuellement par des grimaces faciales
Sadisme - Prendre plaisir à infliger de la douleur
Salirophilie - Attirance sexuelle envers la salive
Scatophilie - Attirance sexuelle pour les excréments
Scelerophilie - Être excité sexuellement par des personnes offensantes
Scopophilie - Forme de voyeurisme
Scotophilie - Attirance sexuelle envers la noiceur
Septophilie - Être excité sexuellement par les matières en décomposition
Sexualité en groupe (threesome) - Trois personnes ou plus
Sidérodromophile - Attirance sexuelle envers les trains
Sitophilie - Se servir de la nourriture à des fins sexuelles
Soceraphilie - Attirance sexuelle envers ses beaux-parents
Somnophilie - Excitation sexuelle provoquée par quelqu'un qui dort
Sophophilie - Être excité sexuellement par le fait d'acquérir de nouvelles connaissances
Sorophilie - Attirance sexuelle envers la soeur de quelqu'un
Spectrophilie - Excitation sexuelle provoquée par les esprits ou encore par les images dans un miroir
Staurophilie - Être excité sexuellement par les croix ou les crucifix
Stygiophilie - Être excité sexuellement par des pensées de l'enfer
Stygmatophilie - Attirance sexuelle envers ceux qui ont des tattoos et / ou piercing
Symphorophilie - Être excité sexuellement par les accidents et des catastrophes
Syngenesophilie - Être excité sexuellement par un parent de quelqu'un
Taphephilie - Être excité sexuellement par le fait d'être enterré vivant
Taphophilie - Être excité sexuellement par des funérailles / cimetières
Teleiophilie - Attirance sexuelle d'un mineur uniquement envers les adultes
Teleophilie - Être excité sexuellement par des cérémonies religieuses
Teratophilie - Attirance sexuelle envers les personnes déformés ou à l'allure monstrueuse
Thalassophilie - Être excité sexuellement par la mer
Theophilie - Être excité sexuellement par les dieux
Thesauromanie - Les personnes qui collectionnent des vêtements de femme
Thlipsosis - Excitation sexuelle provoquée par les pincements de la peau
Threpterophilie - Être excité sexuellement par les infirmières
Timophilie - Être excité sexuellement par l'or et/ou la richesse
Tocophilie - Être excité sexuellement par les grossesses et les naissances
Tonitrophilie - Être excité sexuellement par le tonerre et les éclairs
Toonophilie - Être excité sexuellement par les dessins animés
Toxiphilie - Être excité sexuellement par les poisons
Traumatophilie - Être excité sexuellement par le fait d'être blessé
Travestisme - Porter des vêtements de l'autre sexe
Tricopathophilie - Être excité sexuellement par des cheveux
Trichophilie - Attirance sexuelle envers le poil
Tripsolagnophilie - Excitation sexuelle par l'idée de se faire laver les cheveux
Tripsophilie - Excitation sexuelle UNIQUEMENT envers les massages sensuels
Uranophilie - Être excité sexuellement par des pensées paradisiaques
Urètralisme - Se rentrer des objets dans l'urètre
Urophilie - Etre excité par l'urine
Vaccinophilie - Être excité sexuellement par les vaccins
Vicarphilie - Être excité sexuellement par les expériences excitantes des autres
Vitricophilie - Attirance sexuelle envers son beau-père
Vorarephilie - Attirance sexuelle d'etre mangé ou de manger quelqu'un
Voyeurisme - Regarder les autres à leur insu
Xenophilie - Attirance sexuelle envers les étrangers, leurs traditions, etc
Xylophilie - Attirance sexuelle envers le bois, les objets en bois
Xyrophilie - Être excité sexuellement par les lames et les razoirs
Ylophilie - Être excité sexuellement par les forêts
Zebraphilie - Attirance sexuelle envers les zèbres
Zelophilie - Être excité sexuellement par la jalousie
Zoophilie (bestialité) - Attirance sexuelle envers les animaux
 
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14 mars 2012

affaire etrange.............

 

 

la fantastique histoire d'Antoine Priore

 

Préface

Durant 25 ANS ,entre 1950 et 1975 , il guérit tous les cancers incurables chez les animaux , de la souris jusqu'au chien grâce à d'extraordinaires appareils de son invention appelés à révolutionner la cancérologie.

De nombreux essais sur l'Homme furent couronnés de succès avec la régression et parfois la disparition de la tumeur.

Fait extraordinaire : on peut choisir des réglages qui favorisent l'agravation des cancers.

Ces traitements dont la plupart réalisés en collaboration avec la Faculté de Médecine et les hôpitaux de Bordeaux, parfois l'Académie des Sciences, consistent en un puissant rayonnement d'ondes électromagnétiques dont les caractéristiques sont connues uniquement de Priore.

Refusant de livrer le mode d'emploi de ses machines, ses résultats stupéfiants vont déclencher les plus virulentes polémiques depuis Pasteur dans le monde médical et scientifique.

Priore a passé sa vie à augmenter la puissance de ses appareils afin d'en améliorer l'efficacité.

Soutenu par des scientifiques de renom , il obtint d'énormes crédits d'état et industriels ( plus de 20 millions de francs ) pour mettre au point une machine permettant de valider ces résultats de manière incontestable. Malheureusement, il employa ces sommes à la construction d'un dernier appareil à la limite des possibilités technologiques.

Un appareil d'une puissance telle qu'il devait venir à bout de n'importe quelle tumeur ou maladie incurable chez l'homme.


Priore et le Pr Pautrizel sous la face de sortie des "ondes"(Vue très partielle de la "machine": un monstre de deux étages !! )

Refusant toute collaboration afin de protéger ses ''secrets'', il réussit cependant à construire un énorme ''émetteur'' inauguré en grande pompe par le Premier Ministre J. Chaban-DelmasS.

Plusieurs membres de l'Institut Pasteur (dont un Prix Nobel) purent expérimenter avec succès et confirmer les extraordinaires possibilités de l'appareil.

Par manque de fiabilité, cet appareil ''explose'' quelques semaines après. Plus personne ne voudra financer ses recherches.

PRIORE amer décèdera quelques années plus tard ...

Ci-dessus le laboratoire d'antoine PRIORE vers les années 1960 Antoine PRIORE (Les premiers essais ) Qui à part lui pouvait imaginer les applications de tels ''bricolages '' ?
 
L'arrivée à Bordeaux

1943 : En cette fin de deuxième guerre mondiale, un jeune prisonnier italien est transféré par l'autorité allemande à l'énorme base sous-marine de BORDEAUX. Il a trente ans. Il est radioélectricien.

Il s'appelle Antoine PRIORE

Né à TRIESTE en 1912, il possède un diplôme de radio électricité , du niveau d'un bon technicien comme l'époque savait en produire : peu de théorie et un immense "savoir faire". Durant la guerre, en 1942, affecté à une station de RADAR et de transmissions dans la marine italienne, il constate que des oranges exposées aux champs électromagnétiques de ses émetteurs ne moisissent pas : ce sera son expérience fondamentale ! Dés lors il va des années durant essayer de reproduire ces résultats pour construire un appareil de conservation de fruits et légumes. En ces temps, le "frigidaire" était une denrée quasi - inconnue. Ainsi, un co-détenu italien se rappelle t-il PRIORE soumettant de nombreux légumes à des courants variés - sans grand succès. En captivité il était affecté entre autre à la "démagnétisation "des sous-marins par d'énormes champs électriques . Il en tirera plus tard des éléments pour ses théories.

Quelques semaines avant la libération, il s'évade grâce a un commissaire de police et participe courageusement aux combats de la libération avec la Résistance d'ou il gardera de solides et fort utiles amitiés dans les milieux policiers, politiques et militaires.

Il trouve rapidement un emploi de dépanneur radio et de projectionniste , ce qui ne lui laisse que de rares loisirs qu'il consacre à mettre au point diverses réalisations susceptibles d'être monnayées . C'est ainsi qu'on trouve trace d'un dispositif de protection des postes T.S.F. , de mise en code automatique pour automobile "vérifiant la théorie de la lumière "onde de probabilité ", d'un avertisseur sonore automatique prévenant l'automobiliste dur d'oreilles du coup de sifflet de l'agent, sans parler du "contrôleur de pression des pneus à résistance variable (?) etc.

Cette liste à la PREVERT de trouvailles à la postérité improbable peut prêter à sourire , elle témoigne en tout cas d'un esprit original et fécond . Un journaliste écrit : « Mr PRIORE est sans cesse fixé sur le concret ; dès qu'il trouve un principe nouveau il en cherche son application immédiate ; à la différence de POINCARRE , théoricien acharné , Mr PRIORE découvre et applique en même temps , toujours tourné vers le concret ».

Priore opposé à Poincarre ! Par delà l'enthousiasme du reporter, apparaît cependant l' exceptionnel pragmatisme de l'inventeur occultant constamment sa misère théorique .

Les premiers essais

L'expérience de la conservation des oranges l’obsède. Jour après jour , il assemble dans le petit atelier de son employeur et dans la chambre qu'il loue , du matériel trouvé chez divers récupérateurs qui fleurissent dans cet après-guerre crôulant sous les surplus militaires . Il veut fabriquer un appareil de conservation des aliments à base d’un mélange d’ondes électromagnétiques .

Le dr. MARFAING son médecin situe ses premiers résultats vers 1948- 1950 : « Un soir PRIORE m'appelle : il exultait , il dansait , en me montrant un morceau de viande qu'il avait parfaitement conservée « . Son appareil rudimentaire lui permet donc de tuer les moisissure à l’origine du pourrissement .

Multipliant les essais sur diverses denrées (c’est un expérimentateur insatiable ), il remarque l’état de conservation exceptionnel des légumes et des viandes traitées plusieurs semaines à plusieurs mois après traitement. On ne peut l’ expliquer par la seule destruction des micro-organismes . Les « ondes » agissent aussi sur les tissus vivants . De la viande de boucherie à l’homme il n’y a qu’un pas … vite franchi .

PRIORE commence aussitôt à traiter diverses affections dans son entourage , avec un certains succès . Très vite il soigne des malades venant « au cas ou » pour cause d’impuissance de la médecine (nous sommes dans l’après guerre , dans les années 45-50 , l’ère de l’antibiothérapie débute , les techniques médicales incertaines , on manque de tout , ). Sa réputation s’étend dans le quartier.

Premiers contacts

En 1949, le commissaire DURAND (qui l'a fait évader ) le retrouve à l’occasion d’un différent avec sa logeuse. Séduit par ses inventions il le présente à ses collègues ainsi qu'à de nombreuses relations qu'il entretient de par ses fonctions et son passé . L’importance des liens qui unissent les « frères d’armes » et le prestige des résistants transcendent toute position sociale. Ceci explique les invraisemblables soutiens dont PRIORE a bénéficié dès cette époque.

Alors que ses travaux sont balbutiants ( 1949 1950 ), sa culture scientifique indigente , parlant un »sabir » franco italien incompréhensible , cet humble réparateur de radios d’un faubourg de BORDEAUX réussit à gagner à sa cause les plus hautes autorités de la ville alertées par son ami le commissaire Durand*. Notables aussi puissant que dénués de compétence scientifique.

Ainsi , vers 195O dans l’entourage du jeune maire, héros de la résistance J.CHABAN- DELMAS et avec son accord , des militaires de haut rang , de grands administrateurs municipaux , le chef de la PJ en personne se convainquent rapidement de la valeur de ses travaux et usent de leur puissante influence pour solliciter l’aide d’hommes compétents .

Un médecin le dr. FOURNIER fournit les bases biologiques élémentaires; le vétérinaire des abattoirs de la ville ouvre les portes de son l'établissement pour expérimenter sur des animaux. Impressionnés par certains résultats, tous deux se joignent aux précédents pour intervenir auprès des médecins du centre anti-cancéreux de BORDEAUX.

A l’époque PRIORE , aveuglé par ses premières réussites étalait dans la presse locale son interprétation du cancer « perturbation électronique des humeurs », son scepticisme quant aux thérapeutiques classiques et expliquait l’action de son appareil par un « bombardement électronique de 1à 6 millions d’ électrons-volts porté par des ondes magnétiques et dont l’effet est de rétablir les perturbations électriques et magnétiques de la cellule cancéreuse". !!! Bigre ! ( En réalité PRIORE n’a jamais su ce qui se passait dans ses « machines » mais il savait les régler pour en tirer le meilleur parti !)

Les cancérologues , très sceptiques, mais ne pouvant échapper à de telles sollicitations conseillent à PRIORE de créer des cancers sur des lapins !!, en application de ses théories ( ce qu’il tentera de faire sans succès en 52 ). Les Dr BLANQUET , DELMON , BIRABEN fourniront cependant des souris porteuses d'une tumeur redoutable : la T8 résistante à tout traitement. LE Pr. BLANQUET se revoit amener les animaux chez PRIORE à FLOIRAC en banlieue . Non sans réticences ! D’après ses souvenirs , les résultats étaient supérieurs à ceux obtenus à l’hôpital (qui possédait un service d’électrologie hérité d’une tradition bordelaise datant de la fin du siècle précédent ) mais n'étaient pas convaincants .

Puis les livraisons s’espacèrent . "On"conseille à DELMON de suivre l’affaire …de loin.

PRIORE tentera à maintes reprises d'obtenir des animaux porteurs de tumeurs auprès du centre anticancéreux de VILLEJUIF dans la région parisienne. En vain. S'en suit jusqu'en 1960 une période d'ombre apparente durant laquelle il ne peut démontrer officiellement ses résultats.

la période d’ombre et de maturation 1952-1960

Cette période féconde est mise à profit pour la guérison de nombreux CANCERS animaux - en particulier tumeurs des mamelles de chiennes et chattes - et le traitement de nombreux malades. C’est aussi un énorme travail expérimental pour déterminer quelles sont les combinaisons de fréquences à utiliser . Les réglages sont effectués essentiellement sur des végétaux (tulipes , agrumes , asperges ...) que PRIORE dessèche ou "développe à son gré . Il effectue des essais "tous azimuts" pour tester les pouvoirs de ses appareils -en bon ou en mauvais- et travaille sur des oeufs, des microbes, des vin (action sur la fermentation, vieillissement), lait... . Avec l’aide de bénévoles et le soutien actif de la mairie PRIORE imagine des appareils de plus en plus compliqués , de plus en plus efficaces , variantes d’un principe de base immuable qui demeurera - jusqu’à il y a peu de temps- son « secret » .

C'est une époque d'intense activité pendant laquelle il bénéficie d'aides inimaginables dans notre actuelle société administrée : l'EDF "oublie" ses relevés ou lui facture une simple consommation domestique alors que ses appareils deviennent de monstrueux dévoreurs d'énergie . De nombreuses entreprises fournissant la mairie sont "invitées " par celle-ci à apporter leur concours en nature - en réalisant gracieusement des pièces compliquées. Des entrepôts militaires sortent discrètement -souvent la nuit- des matériels d'émission et de mesure sophistiqués avec l'accord de de hauts responsables (général DE BENEDETTI chef des services de santé de l'armée ).

Même le directeur régional de la sécurité sociale couvre ces traitements !!! Il n'aura qu'une exigence :"il faut que les feuilles de soins et les ordonnances des médecins travaillant avec PRIORE portent la mention ACTE GRATUIT ". Dix ans plus tard , dans le droit fil de cette bienveillance , la Caisse Primaire d'Assurance Maladie de la GIRONDE louera à PRIORE des "cabines",dérivés dangereux et peu efficaces de ses appareils . . Sa renommée s’étend ; il accueille des « patients » prestigieux dans l’entourage immédiat du maire de BORDEAUX (de nombreux témoins affirment que J. CHABAN-DELMAS lui-même eu recours plusieurs fois à ses services ainsi –entre autres- que la proche famille du préfet . On parle de son »traitement électrique » dans les milieux influents de la région et bientôt de PARIS . On se repasse son adresse.

Bientôt , outre sa « clientèle « de quartier, son modeste laboratoire verra passer des malades de la haute société –parfois recommandés par leur médecin - pour la plupart atteints de maladies aussi incurables que cancers au stade terminal , sclérose en plaques , etc , venant de toute l'aquitaine. Il existe dans les rares archives écrites plusieurs comptes rendus anatomo-pathologiques ( c'est à dire d'examen microscopique) prouvant que PRIORE soignait également aussi des cancers à un stade tout à fait curable par les thérapeutiques classiques . Avec d’indéniables succès : de très nombreuses rémissions inattendues, parfois de guérisons , attestées par plusieurs comptes rendus histologiques , une constante et notable amélioration de l’état général et une considérable diminution des douleurs. Les témoignages sont unanimes !

Parallèlement un travail de recherche approfondi est accompli par plusieurs médecins généralistes "fournisseurs "de PRIORE dont le Dr. FOURNIER (il y consacre les rares loisirs d’un médecin de campagne ) . Il jette les bases biochimiques des effets du rayonnement ( Il agirait en privilégiant certains processus enzymatiques *voir chapitre . ) et fournit une explication cohérente des effets thérapeutiques comme des effets nocifs. Trente ans plus tard , après une longue enquête , une mallette contenant ces précieux documents -et beaucoup d’autres - resurgit d’un grenier ou un huissier prévoyant l’avait soustrait à la dispersion des maigres biens de sa veuve...

1960 - 1966 : La réussite des expériences officielles

1 - Les expériences fondamentales des cancérologues bordelais.

Avec l'amélioration des appareils , la ville ne parle que de" l'italien qui guérit le cancer".

De temps à autres PRIORE obtenait des rats porteurs de cancers à un stade beaucoup trop évolué pour être guéris et qui ne lui permettait pas de "régler" ses "machines". Cédant à l'insistance du maire, le centre anticancéreux accepte d'effectuer des expérimentations sérieuses. Les Dr DELMON et BIRABEN en assurent le contrôle .

Ils "greffent"trois séries de rats de la redoutable tumeur T8, réputée incurable . elle tue les animaux en trois semaines ! Le premier lot servant de témoin meurt , le second traité aux rayons X meurt dans les mêmes délais, le troisième est traité 15 jours après l'inoculation par PRIORE; la tumeur implantée est déjà très développée . Résultats : les tumeurs grossissent trois fois moins vite et la survie des rats est triplée !

Les médecins sont intrigués par le bon état général des animaux et le fait qu'ils ne semblent pas souffrir malgré leur lente agonie . nb :Tous les malades traités par PRIORE même s'ils ne guérissent pas ressentent une quasi disparition de leurs douleurs et un immense bienfait. Ils engagent donc de nouvelles expériences en traitant les rats plus tôt :au bout du septième jour au lieu du quatorzième . STUPEUR : ILS GUERISSENT TOUS !!! BIRABEN constate : "Si on biopsie le greffon (c'est à dire la tumeur implantée ) après quelques jours de traitement il reste encore des cellules cancéreuses vivantes . Si on les implante sur des rats vierges elles ne se développent pas . TOUT SE PASSE COMME SI ELLES AVAIENT PERDU LEUR CARACTERE CANCEREUX. . PRIORE assure qu'il peut au contraire accélérer la mort des animaux en modifiant ses paramètre ... ET Y REUSSIT !! . Ces expériences seront renouvelées avec succès ( plus de trois cent rats) .

Enthousiasme ! exaltation ! projet de publication scientifique associant PRIORE au centre anticancéreux ! On va créer une chaire d'enseignement spéciale ! Un institut ! Pour PRIORE ! DELMON et BIRABEN en seront directeurs ! Conférence de presse à la mairie ! PRIORE entouré des médecins présente ses travaux illustrés par de nombreuses photos, films , et clichés microscopiques.

Si le "grand public" est enthousiasmé, les grands patrons des hôpitaux et du centre anticancéreux de BORDEAUX le sont beaucoup moins . Les résultats sont trop beaux. La souris n'est pas l'homme et ils n'ont pas à juger ce qui a été obtenu sur les malades clandestins de PRIORE . L'un d'entre eux propose cependant de traiter chez PRIORE une vingtaine de patients cancéreux de son service . Refus de son administration.

Et puis , cet obscur immigré italien au maigre bagage aurait par illumination réussi seul là ou les plus grands laboratoires, les mieux équipés ont échoué? . Les coulisses de la cancérologie sont encombrées de génies autoproclamés prétendant détenir la panacée universelle .

Leur prudence s'explique aussi par l'attitude de l'inventeur refusant toute indication sur sa méthode , son incompréhensible charabia, ses théories fumeuses, sa totale inculture scientifique.

2 - Les cancérologues parisiens à la rescousse

Plusieurs années passent pendant lesquelles on évite de s'engager . Sous la formidable pression de l'opinion ... et de ses relais municipaux " on" conseille aux jeunes dr DELMON et BIRABEN de se mettre en retrait et il est fait appel aux cancérologues parisiens du centre anticancéreux de VILLEJUIF , la référence française en la matière et en particulier au Pr. GUERIN"père" de la tumeur implantée , la T8 et au Pr. RIVIERE.

Il va y consacre plusieurs années à temps plein refaisant les expériences avec les mêmes stupéfiants résultats .

Notons que ces travaux ont été accomplis dans le laboratoire bordelais par des équipes officielles de médecins et de cancérologues . PRIORE ne s'occupait que des appareils .

Il existe schématiquement deux grands types de cancers : les tumeurs solides ( ex : poumons ) et les tumeurs des tissus "mous" ( ex :leucémie).

Une première série d'expériences s'adresse à des rats porteurs d'une tumeur solide dénommée T8 dont il n'existe pas de traitement . Elles confirment les travaux bordelais effectués quelques années plus tôt. La guérison définitive , sans récidive , de la tumeur et de ses métastases est obtenue d'autant mieux que le traitement est institué plus tôt (la tumeur est plus petite ) .

La durée du traitement , sa puissance , sont déterminants ce qui suggère un effet cumulatif. Les animaux guéris rejettent toute tentative de nouvelle implantation de la tumeur! Mais succombent à l'implantation d'une tumeur différente . Comme un vaccin, le traitement a conféré une immunité très spécifique.

Une seconde série s'adresse à une tumeur encore plus redoutable : un sarcome . Il emporte le rat en quinze jours avec des métastases monstrueuses associées à une forme de leucémie. Résultat aussi stupéfiant :guérison complète des tumeurs , de leurs métastases et de la leucémie . On confirme les données précédentes : les taux de guérison varie selon la masse tumorale, la durée du traitement et la puissance de l'appareil . Ici aussi une immunité durable empêche la prise d'une nouvelle greffe. Par précaution l'expérience est recommencée avec une autre équipe ...qui obtient le même succès ... Et re-recommencée un an plus tard avec un appareil amélioré. Succès encore et de nouveau les critères de puissance et de durée de l'exposition.

Encore les mêmes guérisons dans les mêmes conditions avec des souris porteuses d'autres types de cancers ( lymphosarcome, une sorte de leucémie). Si le sujet n'était pas aussi grave on friserait la banalité .

Au total seront étudiées pas moins de dix types de tumeurs sur plus d'un millier d'animaux !

Pour résumer : certains des meilleurs cancérologues français ainsi que le président de l'Académie des Sciences ont prouvé que les appareils de PRIORE peuvent venir à bout d'effroyables cancers résistants à toute thérapeutique . Travaillant sans aucune contrainte , ils ont vérifié leurs résultats sur des centaines d'animaux . Ils ont établi l'importance de l'intensité du rayonnement et de la durée du traitement .

Ceux-ci feront l'objet de plusieurs communications devant l'Académie des Sciences , présentées par son président en personne le Pr. COURRIER. Le même scénario se reproduit :un homme seul ne peut avoir réussi là ou la science mondiale a échoué . La majorité des membres refuse d'entériner les communications. Une tempête médiatique inouïe se déclenche assimilant PRIORE au "charlatan du cancer" et les cancérologues favorables à des "gogos" bernés par un escroc.

Tout repose sur un fait :PRIORE refuse de dévoiler sa méthode . Il ne le peux pas. Il est incapable de comprendre ce qui se passe dans sa "machine" déjà extraordinairement compliquée en 1965 . Ses théories saugrenues échafaudées pour expliquer ses résultats s'écroulent . Il pensait générer une sorte de rayons X et tous ses efforts tendent à accroître leur puissance de pénétration . Contrairement à ses certitudes il ne sort aucun rayonnement particulaire de sa machine mais un obscur cocktail d'ondes courtes dont la compréhension dépasse de loin ses possibilités.

Naguère il s'est imprudemment avancé à braver la science avec ses théories fumeuses. Il sait qu'elle ne lui pardonnera pas cette audace. Son seul atout pour garder la maitrise de son appareil est son réglage. Celui-ci fait appel à des " trucs" simples sans lesquels la machine n'a aucun effet. Il peut parfaitement indiquer sa manière de procéder mais son interprétation du fonctionnement interne de l'appareil le couvrirait de ridicule .Il le sait aussi.

Il n'a qu' une certitude mais de taille : ses fantastiques résultats sur le cancer.

PRIORE garde de chauds partisans surtout parmi les"bordelais" et tous ceux qui ont expérimenté avec lui . Bientôt le monde médical scientifique et médiatique se divise entre "anti" et "pro", charlatan ou génie . Nous sommes en 1965 , PRIORE a accumulé des succès phénoménaux depuis bientôt quinze ans et il se décourage de pouvoir construire enfin la fabuleuse machine dont il rêve : assez puissante pour guérir l'homme aussi facilement que les animaux . La présentation de ses travaux devant l' Académie aurait du être sa consécration . Et il y avait de quoi !

Les choses s'accélèrent cependant.

Malgré les remous , dans les hautes sphères gouvernementales certains étaient convaincus de l'intérêt d'une découverte de cette importance . Le ministre de la recherche le convoque et ordonne un rapport à une commission d'experts. Ils recommandent la construction d'un appareil au centre anticancéreux parisien . Parallèlement PRIORE reçoit des propositions de partout y compris à l'étranger. Une grande firme française signe un contrat de collaboration ( à la demande de son principal actionnaire qui avait bénéficié du traitement et en était très impressionné ) .

L'écho de ces guérisons franchit les frontières. Les anglais viennent travailler à BORDEAUX ! Et quels anglais ! Ils appartiennent au plus grand institut de recherche anticancéreux d'ANGLETERRE. Ils mènent deux séries d'expériences. Une première fois ils obtiennent la guérison de souris porteuses de cancers spontanés (c'est très important pour les médecins. Il s'agit de leur propre cancer et non d'une tumeur qu'on leur a inoculée ). Le succès est complet. Les anglais enthousiastes .

Une seconde série de tests s'adresse à des cultures de cellules cancéreuses . Plusieurs variétés sont traitées . Les conclusions indiquent un simple ralentissement de leur croissance; le traitement n'est donc pas capable de tuer directement les cellules . On observe cependant une augmentation de l'apoptose ( c'est une sorte de suicide volontaire de la cellule ).

Mais les adversaires acharnés de PRIORE ne désarment pas. De rapports en rapports de commissions en commissions, ces hommes influents parviennent à briser la bonne volonté ministérielle. PRIORE est un charlatan un point c'est tout !

3 - Les expériences impeccables du PR. PAUTRIZEL

A BORDEAUX entre en scène un brillant professeur d'immunologie :R. PAUTRIZEL. S'intéressant depuis quelque temps à l'affaire, il a son idée sur le mécanisme biologique. Pour lui le rayonnement agit essentiellement en stimulant les mécanismes de défense de l'organisme. Il vérifie son hypothèse par quelques expériences .

Pour détourner l'orage, il convainc PRIORE de travailler quelques temps sur le modèle qu'il maîtrise :l'agent de la maladie du sommeil. C'est un parasite du nom de "trypanosa équiperdum" transmis par la mouche à tsé-tsé. Nous l'appellerons trypanosome. Il fait des ravages parmi les troupeaux africains, pas à PARIS. Tous deux pensent que la mise en évidence des mécanismes immunologiques sur un modèle beaucoup moins chargé d'émotions (il meurt deux cent mille cancéreux chaque année en FRANCE ) serait de nature à dépassionner le débat. Ils y travailleront dix ans.

A la même époque, débute une collaboration houleuse avec une très grosse firme de construction électrique : les ETS LEROY-SOMMER. Elle durera dix ans aussi, elle lui coûtera dix millions de francs !

Durant ces années, grâce aux fonds d'état, aux investissements de son partenaire industriel et aux sommes collectées par PAUTRIZEL, PRIORE va construire une série d'appareils de plus en plus puissants

PAUTRIZEL et ses collaborateurs réaliseront des centaines expériences au protocole impeccable !. Il confirme d'abord l'efficacité du rayonnement en guérissant les souris infectées. Cette infection est explosive et conduit irrémédiablement à la mort en quatre à cinq jours. C'est donc un modèle beaucoup plus difficile que le cancer.

Malgré les nombreux succès expérimentaux, rien n'y fait. PRIORE ne peut avoir raison ! Donc il triche ! On met sur pied une commission chargée de vérifier sous contrôle d'huissier les expériences . Elle comprend une vingtaine de sommités de la Faculté de Médecine . Elle impose d'extraordinaires exigences . Le succès est total. Malgré tout on reste sceptique ... Il doit y avoir un truc !

Encore quatre ans de perdus.

Qu'importe, PAUTRIZEL continue. Il prouve la relation étroite entre le taux des guérisons et la dose cumulée de "rayonnement" par des expériences infalsifiables. Avec des physiciens chargés par le gouvernement et l'armée de faire un rapport sur l'appareil (page), il montre l'importance de certaines longueurs d'ondes hertziennes : les unes influencent les cancers d'autres les infections.

Il met en évidence l'absence d'effets directs sur les parasites . Ils sont absolument insensibles au rayonnement. C'est bien par un mécanisme immunologique que l'organisme se débarrasse des cellules anormales, quelles soient cancéreuses, microbiennes ou parasitaires.

En 1972 donc les physiciens rendent un rapport favorable à PRIORE (non sans avoir essayé de le reproduire sans succès dans leur laboratoire) entraînant une subvention importante sur insistance du maire de BORDEAUX, devenu entre temps premier ministre. Il est soutenu par le PRIX NOBEL E. WOLF gloire de la recherche française qui a expérimenté avec succès chez PRIORE.

Cet engagement officiel de l'état va à nouveau déclencher de violentes polémiques dans le monde scientifique. La presse française s'en donne à coeur- joie pour dénoncer "le charlatan du cancer" (1). La presse étrangère fait dans le sarcasme. cependant que plusieurs laboratoires de premier plan tentent de reproduire les effets. Aucun n'y parviendra.

(1)" Sciences & Vie " publiera un long article favorable et bien documenté sur l'affaire signé de P. Rossion. Saluons le courage du jounaliste et du magazine.

4 - Le dernier appareil : monstrueux !

Mise en place de l'énorme ampoule, coeur de la machine par le toit du bâtiment.

PRIORE a maintenant soixante ans. Il a guérit ses premiers cancers il y a vingt ans. Que de temps perdu ! On l'a forcé au nom de la raison scientifique à délaisser les cancers des hommes pour celui des souris puis de passer des souris cancéreuses aux souris infectées par un obscur parasite africain... et toujours le doute. Son"secret"irrite et lui nuit .Ses stupéfiants résultats son un défi ! Ils sont trop beaux. Si encore il donnait ses méthodes .

N'y a t il pas eu une importante communication signée de prestigieux cardiologues de BORDEAUX stupéfaits de constater une extraordinaire normalisation des taux de cholestérol chez des lapins spécialement nourris de graisse ? Voila maintenant qu'on subventionne une machine à tout faire !( On ignorait à l'époque le rôle du système immunitaire dans l'artériosclérose).

Qu'ont rapporté ces années de frustration ? Il n'en peut plus. Il est fatigué. Il décide de brusquer les choses et de revenir au but de sa vie :la guérison du cancer. Jouant le tout pour le tout il arrête au grand dam de tous la construction de l'appareil fiable objet du contrat pour se lancer dans la réalisation d'une gigantesque machine . Ce sera son but ultime, son chef- d'oeuvre, sa consécration. Il tiendra trois étages !

Plus question de souris. A la rigueur pour la mise au point ou la démonstration scientifique. Cette machine fabuleuse devra être assez puissante pour traiter les cancers humains même les plus évolués sans échec.

Sûr de sa réussite, il trace déjà les plans et le cahier des charges de la future usine bordelaise de fabrication en série !!!. Il pressent que le temps lui est compté. Son diabète prends de l'importance. Ses partenaires s'insurgent . Qu'importe. Ils sont bien incapables de construire un appareil et surtout de le régler ! Il le construira donc seul aidé d'agents détachés de la mairie pour la manutention. Il commande aux entreprises associées les pièces dont il a tracé les plans, pestant contre toute modification , et dont il se réserve le montage exclusif pour en préserver certaines caractéristiques . Malgré tous leurs efforts , les ingénieurs n'en perceront jamais le mystère.

Au point où on en était il fallut bien se résoudre à suivre PRIORE . Evidemment l'opération comportait d'énormes difficultés moins pour le montage du monstre que pour la réalisations d'énormes pièces exigées par la puissance de l'appareil. On atteignait ainsi des limites technologiques source de nombreux échecs de fabrications et d'une mauvaise fiabilité.

Tout est démesuré, l'appareil qui début des années cinquante tenait sur un guéridon (et guérissait déjà) pèse maintenant cinquante tonnes et occupe trois étages. Il se compose de plusieurs émetteurs de type radar et radio . Leurs ondes sont mélangées dans une énorme lampe à plasma - un cylindre de Pyrex de près de quatre mètres de haut- entourée d'une imposante "bobine" générant un champs magnétique et pesant à elle seule plus de cinq tonnes . Le tout est suspendu. Par la partie inférieure sort le rayonnement miraculeux.

PRIORE réussit son pari ! Il surmonte les obstacles l'un après l'autre , médusant son entourage. Nous sommes en 1975. La puissance jamais atteinte de la machine permet d'effectuer immédiatement une quarantaine d'expériences montrant l'efficacité supé rieure de la machine -il parvient maintenant à guérir les souris même au seuil de leur mort ! Le mécanisme d'action est magistralement confirmé. Il implique une intense stimulation du système immunitaire. Le Pr. WOLF (rappelons qu'il est prix NOBEL;) expérimente avec succès ;il confirme l'importante augmentation des anticorps... PRIORE a gagné ! ...et l'appareil est victime d'une grave panne. L'émetteur principal a sauté. La somme demandée pour la réparation ne sera jamais obtenue auprès des partenaires excédés parles exigences de l'inventeur.

Les industriels désespèrent de rentrer dans leurs fonds et refusent toute rallonge. Le ministère déjà très prudent se retire de l'affaire sous les quolibets des opposants de toujours. Même pour sauver sa machine PRIORE refuse de dévoiler son fonctionnement. Malgré de nombreuses négociations, l'appareil ne remarchera jamais. On estime l'investissement total à vingt millions de francs !

Schéma de principe des derniers appareils

Durant les années qui lui restent à vivre, tout en gardant espoir de réparer PRIORE recommence à traiter des malades grâce à son ancien appareil, à bout de souffle. Les améliorations qu'il obtient malgré tout attirent l'attention de "grands patrons" des hôpitaux bordelais. L'un d'eux, le Pr. COURTY exercera jusqu'à aujourd'hui les fonctions de président régional de l'ordre des médecins et il faut saluer son courage .

On décide de faire bénéficier du traitement une douzaine de malades incurables en fin d'évolution ayant résisté à tous les traitements classiques ou refusant tout traitement. Ils n'ont rien à perdre. Tous sont volontaires. La puissance de l'appareil suffisante pour les souris ne l'est pas assez pour ces cancers dépassés. Malgré tout on obtient une guérison inexplicable, des rémissions inespérées, la fonte des masses ganglionnaires et dans tous les cas une considérable amélioration de l'état général. Ces observations font l'objet d'une note qui sera refusée par l' Académie de Médecine.

Le Pr PAUTRIZEL perdra dans cette histoire la direction de son unité de recherche. L'INSERM ( le grand institut public de recherche médicale) considérant que son activité était détournée au bénéfice de PRIORE.

Dernier pied -de- nez du destin une convocation à l ELYSEE se présente sous les meilleurs auspices. Les militaires vont prendre les choses en main. Nous sommes en février 1981 .Trois mois après le président tombe, PRIORE retombe... définitivement.

Comme ces grands malades qui en veulent à leurs proche il rompt avec PAUTRIZEL son fidèle compagnon. Puis il arrête ses appareils, renvoie ses" patients"et se referme, désespéré .

En mai 83 meurt oublié le pionnier de la plus grande révolution thérapeutique depuis PASTEUR.

A la recherche du secret perdu

PRIORE décédé, le principal obstacle à la reconnaissance de ses découvertes disparaissait. Durant des années, de nombreux spécialistes avaient expérimenté directement ou indirectement sur l'appareil. Dans la haute administration et dans les directions des ministères, nombreux aussi étaient ceux qui avaient pu approcher la machine.

Pas un seul expert s'étant penché sérieusement sur ces travaux n'avait de doute sur la valeur de la découverte. De là à prendre le risque du ridicule en soutenant ouvertement les exigences de l'inventeur il y a un fossé que très peu franchirent et avec prudence.

Maintenant, la voie était libre pour une expérimentation rationnelle. Ce petit technicien italien avait fait une fantastique découverte avec beaucoup de chance et peu de moyens. Nul doute qu'une équipe d' universitaires compétents dotée d'importants crédits et d'exceptionnels soutiens politiques ne soit en mesure de retrouver les bons réglages ce qui constituait la seule sérieuse difficulté.

Telles du moins étaient les idées des principaux protagonistes de cette affaire. Et quels protagonistes ! Plusieurs équipes se constituèrent ainsi.

Laissons de côté les innombrables farfelus qui au premier coup d'œil se persuadaient d'avoir tout compris. Ils furent nombreux, avant même la mort de PRIORE à tenter de le piller. Certains sévissent encore... nous y reviendrons.

Les industriels qui s'étaient fortement engagés revendiquent- non sans arguments -la propriété du dernier appareil en place dans le laboratoire au domicile de sa veuve. Ils n'obtiendrons jamais les crédits d'état nécessaires à la réparation de la monstrueuse machine (c'est un devis de 8,6 millions de francs qui sera adressé trois mois après le décès de PRIORE à Laurent FABIUS par les soins de P. RIBEAU l'ingénieur en chef des industries LEROY-SOMER ).

Dépité celui-ci tentera vainement de reconstituer un appareil plus modeste, du même type que celui dont il surveillait la construction au nom de son entreprise. PRIORE ne laissant rien filtrer d'essentiel, l'ingénieur s'en tenait à un rôle d'exécutant en perpétuel conflit avec l'inventeur.. En se bornant à reproduire l'appareil sans en connaître le fonctionnement intime l'échec semblait assuré . Il le fut.

Beaucoup plus prometteuse, la tentative de l'université de BORDEAUX.

La mort de PRIORE en 1983 est survenue alors que la Région hérite d'importantes prérogatives financières. Et nul n'ignore les fantastiques résultats obtenus. Certains parmi les plus hauts responsables ont ou ont fait bénéficier du" traitement". Fait unique à notre connaissance, il est décidé, toutes tendances politiques confondues l'attribution d'une importante subvention régionale ( deux millions de francs il y a vingt ans ) transitant par le canal d'une association loi 1901 où l'on retrouve certains des principaux protagonistes universitaires de l'affaire .

Pour l'anecdote, le président du conseil régional de l'époque Ph. MADRELLE déléguait à son jeune chef de cabinet A. ROUSSET la signature des chèques de subvention... Il est à son tour président aujourd'hui et toujours chaud partisan !

L'intention est louable mais risquée si l'on songe aux intenses polémiques que l'affaire a suscité. Dans la foulée, encore à l'initiative de la Région est crée au sein de la Faculté de Sciences une structure officielle chargée de reprendre les études . Ce sera le PIOM (pôle d'études des interactions onde -matière). On retrouve à sa tête les physiciens naguère chargés par le gouvernement de mesures sur l'appareil PRIORE-la plupart professeurs à la faculté-.

L'équipe s'étoffe de physiciens parisiens, d'un futur secrétaire d'état à la recherche et de hauts responsables assurant la liaison avec les grands corps d'états (Pr. BADER ancien directeur de l'INSERM, expert très influent) . Des figures marquantes du monde scientifique et industriel bordelais ayant participé à l'aventure gravitent autour de ce noyau. Dans un deuxième temps l'appui logistique du commissariat à l'énergie atomique dont certains membres seront détachés à temps plein.

Près de vingt ans après malgré ce luxe de moyens financiers et humains : constat d'échec total ! Comment en est on arrivé là ?

Les rivalités

Comme souvent devant de grands enjeux, d'importantes rivalités étaient apparues entre intérêts industriels, scientifiques, universitaires, médecins biologistes regroupés autour de PAUTRIZEL, etc... se doublant d'un conflit aigu de personnes.

Par ailleurs, la profusion de moyens comparée à ce dont PRIORE disposait lors de la mise au point de ses premiers appareils pouvait donner l'impression de facilité à une équipe très compétente. Trop compétente ! Cette compétence va être la source d' aveuglement dès que vont se présenter les premiers échecs.

PRIORE : c'est très simple

En effet PRIORE qui voulait conserver la maîtrise de ses appareils compliquait volontiers ses explications devant les scientifiques aptes à en comprendre le fonctionnement . Et ceux-ci finirent par être persuadés de la nécessité d'un savant dosage "d'ondes" . Telle n'était pas l'attitude de l'inventeur avec ses intîmes ou ses compagnons de la première heure. Avec eux il s'épanchait .

"c'est simple c'est si simple que je ne comprends pas pourquoi personne n'a jamais trouvé quelque chose d'aussi simple" . Ou bien : "ils ne trouverons jamais tellement c'est simple! et les témoins privilégiés racontent que ça le faisait beaucoup rire". Inquiet parfois : " mon "astuce "est si simple, si élémentaire que si je prononce quelques paroles de trop n'importe quel électronicien pourra en faire de même et tout mon travail sera perdu".

Ce sont les propres paroles de PRIORE, maintes fois prononcées et qui nous ont été rapportées directement par ceux auxquels elles s'adressaient. Elles révèlent l'inquiétude de l'inventeur face à des universitaires beaucoup plus aptes que lui à développer sa découverte dès lors qu'il en aurait dévoilé les grandes lignes ... et les astuces techniques.

Car, et c'est le secret de cette affaire, la découverte n'est pas le fruit d'une obscure théorie ( elle fut conçue après - coup pour expliciter ses résultats ) mais d'une hypothèse simpliste débouchant sur une astuce technique. Chance ou persévérance, une chose est certaine : en 1950 date de ses premiers succès, PRIORE ne disposait d'aucun moyen lui permettant de bâtir un raisonnement cohérent débouchant sur sa trouvaille. Bien au contraire.

Il suffit pour s'en persuader d'écouter certains ingénieurs (aujourd'hui décédés) de la première heure stupéfaits des questions élémentaires dont PRIORE les abreuvait.

Avec cette (ou ces )astuce technique, ce "truc", nul doute que des hommes instruits eussent pu faire beaucoup mieux... et sans lui..

Une formidable erreur d 'interprétation

ref, l'Université n'a jamais pu dégager le principe sous-jacent dans l'apparente complexité. Elle s'est acharnée à trouver des solutions compliquées à des choses simples qu'elle ne pouvait comprendre. Et c'est humain. Si le secret de PRIORE ne pouvait être percé par des chercheurs de cette envergure c'est forcément parce qu'il était terriblement compliqué !

Par ailleurs, si la qualification de ces brillants universitaires est incontestable, leur domaine de compétence - trop théorique - est mal adapté à la compréhension du fonctionnement tel que le concevait - PRIORE.

Par une formidable erreur d'interprétation, tous les efforts universitaires se sont portes sur l'étude d'aspects secondaires de ce fonctionnement.

On essaiera ainsi pendant vingt ans de reproduire à la perfection les signaux électriques enregistrés lors des mesures effectuées quelques années plus tôt sans jamais se poser la question de ce que voulait faire PRIORE . Quand on le fera il sera trop tard. Témoins morts, souvenirs effacés. Cinquante ans se seront écoulés depuis ses premiers succès.

Dans un premier temps cependant, considérant l'échec de plusieurs tentatives de reproduction de la "machine"dans différents laboratoires avant même le décès de PRIORE, l'université décide d'étudier séparément les différents constituants connus du rayonnement afin d'en cerner le rôle et en particulier l'influence des champs magnétiques, des ondes radio ou de micro ondes (celles employées par PRIORE s'approchaient des fréquences de nos "portables") sur différentes infections...

Sans résultats !

La "société secrète"

Plusieurs années s'écoulent ... Cette première série d'échecs conduit à une révision déchirante. Tout en poursuivant les études sur l'influence des ondes électromagnétiques sur le vivant à la faveur des contrats passés avec le laboratoire, l'équipe universitaire reconstruit un appareil dans les sous-sols de la Faculté, dans le plus grand secret ( aux dernières informations il est en panne).

Véritable roman de science - fiction, la mise en chantier de l'appareil universitaire rassemble les énergies de tous horizons, des moyens financiers discrets mais conséquents et des appuis au très haut niveau. Jusqu'alors l'étude du rayonnement se résume à celle de ses différents composants et recoupe l'activité de nombreux laboratoires. La seule ( ! ) inconnue semble se situer au niveau des proportions du cocktail et de l'intermodulation ( c'est à dire le mélange) des ondes. Ce n'est guère dérangeant. Maintenant l'Université quitte les chemins balisés de la science officielle pour se lancer sous le manteau, en toute illégalité et avec les deniers du contribuable dans la construction de la mythique "machine de PRIORE" dont l'inventeur est généralement considéré comme un dangereux charlatan et un escroc ! Imaginez les titres de la Presse spécialisée si le bruit de ces recherches lui parvenait !

La clandestinité de cette deuxième phase s'impose donc à tous. Le secret des moyens et des noms des prestigieux participants demeure jalousement gardé aujourd'hui encore. Plusieurs défections et quelques indiscrétions permettent d'éclaircir ce mystère .

Cet appareil en lui - même se veut une copie fidèle de celui de PRIORE. Sans atteindre les dimensions de ce dernier il apparaît très imposant. Il comporte pour la première fois une "ampoule à plasma", pièce compliquée essentielle au mélange des ondes d'après l'inventeur. Après l'échec dans l'étude séparée des différents constituants on choisit donc d'étudier l'action globale du "rayonnement" dont on espère tirer des enseignements en tâtonnant.

Le commissariat à l'énergie atomique délègue à plein temps un de ses brillants ingénieurs et un de ses anciens directeurs tandis que diverses entreprises qui lui sont obligées prêtent leur compétences. Outre les facilités évidentes procurées par l'université de nouveaux crédits sont obtenus par divers canaux ( contrats d'étude, ministère de la recherche, E.D.F. etc.).

Malgré des années de travail laborieux, aucun résultat tangible ne sera obtenu ! Pourquoi ?

Les raisons sont multiples. Hormis celles déjà citées en particulier inadaptation des compétences, citons :

- La volonté d'isolement et de secret conduit à repousser toute idée originale, y compris celle de médecins très bons connaisseurs de cette affaire.

- Aucune étude des matériels et des techniques d'électricité médicale employés depuis le début du siècle et dont PRIORE s'est largement inspiré .

- L'absence d'enquête sérieuse auprès des témoins de la première heure, auxquels PRIORE confiait le secret de ses "principes".

Sur le plan de la méthode, deux reproches majeurs :

- Le choix du modèle expérimental "trypanosome" : Cette infection est galopante et ne répond qu'à un appareil hautement performant. Ce modèle est donc peu adapté à des tâtonnements. Celui du CANCER eût été bien meilleur.

- L'absence d'idée directrice claire concernant la conception et le fonctionnement de l'appareil : on s'est contenté de reconstituer une machine d'après ce qu'on en savait, et d'en faire varier divers paramètres, en particulier les fréquences, sans idée très précise du résultat.

- etc.

De report en report, de panne en panne, de déception en déception, les meilleures volontés passent, les troupes s'égaillent, les budgets s'épuisent et... les commanditaires se lassent.

De nombreuses années se sont écoulées. Au sein de la Faculté de Sciences de BORDEAUX l'existence de "la Machine" est devenue le secret de Polichinelle. Dans leur bunker souterrain quelque part sur le campus universitaire un dernier noyau de fidèles regroupés autour du Pr. VEYRET a noué d'autres alliances. Il ne désespèrent pas...

C'est ailleurs dans un modeste laboratoire de la banlieue bordelaise que la solution de l'énigme est en passe d'aboutir (voir chapitre : ARTEC et exemple de réalisation).

 

22 janvier 2012

ossements....

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Les ossuaires, un peu d’histoire…
Selon Philippe Ariès*, la coexistence des vivants et des morts était inconnue dans l’Antiquité. En effet, on redoutait alors le voisinage des morts, tenus à l’écart et honorés mais hors des murs d’enceinte de la ville. L’entrée des morts dans les villes provient du culte des martyrs. D’abord enterrés dans des nécropoles extra-urbaines, la vénération dont ils font l’objet s’assortit d’une volonté d’être inhumé à leurs côtés, afin d’être protégé. De même, durant tout le Moyen-Age, la volonté d’être enterré « ad sanctos », c’est-à-dire près des saints, conduit les plus pieux et les plus riches à se faire enterrer à l’intérieur même des églises, et les plus pauvres tout autour, comme le prouvent encore certaines anciennes églises de village en France et le fameux « church yard » anglais, qui combine église et cimetière. De fait, quand la terre du cimetière rendait des ossements ou lors du creusement de nouvelles fosses, on rangeait respectueusement les ossements des défunts ou encore les jetait-on en vrac dans un ossuaire.

Des galeries et des niches extérieures remplies d’os pieusement conservés
Parfois décorée de motifs religieux ou macabres, cette modeste construction avait souvent la forme d'une petite maison adossée au mur de l'église ou placée dans un coin du cimetière. Le désir d'être enterré le plus près possible des églises, lorsqu'on ne pouvait l'être dans son enceinte même, faisait rapprocher les tombes des fondations «sous l'égout du toit.» Des ossuaires étaient donc habituellement disposés entre les contreforts des nefs, comme pour satisfaire au vœu habituel des mourants. C'est ce qui explique pourquoi les galeries de cloître accolées aux églises étaient, du côté opposé à la claire-voie, percées d'enfoncements, de réduits, sortes d'armoires, dans lesquels on rangeait les ossements rendus au jour par la bêche du fossoyeur. Sur les parois des églises, et même des deux côtés de leur porte principale, on pratiquait ainsi des enfoncements abrités par un bout de galerie de cloître, et dans ces enfoncements garnis de grilles serrées, on jetait les ossements dont regorgeait la terre des cimetières. Un ossuaire de ce genre existait sur l'un des côtés de la façade de l'église de Fleurance (Gers).

Dans les églises, les morts composent le sol et les murs

Si on construisait des ossuaires en dehors des églises, on devait en avoir aussi pour l'intérieur, car on n'aurait pas voulu rejeter au dehors des ossements de fidèles découverts à l'intérieur. Mais comme on ne devait exhiber à l'intérieur de l'église que les restes de personnages saints, on plaçait les os sortis d'anciennes sépultures inconnues dans de petits caveaux, dans certaines parties des cryptes, ou dans des trous pratiqués à travers les maçonneries et murés. Cet usage était fréquent chez les religieux et, en réparant de vieux murs d'églises abbatiales, de ces réduits murés entièrement remplis d'ossements humains provenant évidemment de plusieurs corps ont été mis à jour. Plus souvent, l'ossuaire formait comme une chapelle percée d'une quantité de petites baies, à travers lesquelles on apercevait les ossements accumulés peu à peu à l'intérieur. La Bretagne conserve encore un assez grand nombre d'ossuaires qui datent des XVe et XVIe siècles et l'on n'a pas cessé d'y déposer des ossements; quelques-uns en sont remplis jusqu'au comble. Lorsque les ossements exhumés par le creusement de nouvelles fosses appartiennent à des morts auxquels on a pu donner un nom, les familles font enfermer le chef, le crâne du mort, dans une petite boîte surmontée d'une croix, et ces boîtes sont posées sur l'appui des nombreuses baies de l'ossuaire. Le visuel représente une vue de l'ossuaire du Faouët (Finistère), qui se trouve accolé à l'église et donne sur le cimetière.

Dans des églises des provinces méridionales, surtout dans le pays basque, à l'extérieur des absides des églises rurales entourées de leur cimetière, il y a des niches pratiquées sous les appuis des fenêtres et dans lesquelles se trouvent rangés avec soin des crânes recueillis en remuant la terre sainte. Les caveaux pratiqués sous certaines parties des églises servaient quelquefois aussi d'ossuaires. L'ossuaire était donc un lieu sacré dans lequel s'affirmait la solidarité entre les vivants et les morts. Les paroissiens s'y rendaient pour prier pour leurs défunts et accomplir un ensemble de rites hautement symboliques. On y allait en procession, des bougies y étaient allumées à certains moments de l'année et les restes humains étaient aspergés d'eau bénite. Ainsi, tous les cimetières français possèdent-ils un ossuaire, depuis fort longtemps et sous des formes extrêmement variées.

* Philippe Ariès, Essais sur l’histoire de la mort en Occident du Moyen-Age à nos jours

  Au-delà des frontières…

Au Moyen-Age, le cimetière de Kutna Hora (République Tchèque) était en odeur de sainteté : de nombreux habitants des alentours décidèrent de trouver-là leur dernière demeure. Les mille guerres et autres effroyables épidémies qui frappèrent durement la région participèrent également à faire affluer les corps pourrissants vers Kutna Hora... Puis une idée s’imposa soudain : pourquoi ne pas réunir les os blanchis de tous ces augustes décédés dans un grandiose ossuaire ? Toute la décoration de l’ossuaire est donc réalisée avec des os : lustres de tibias, guirlandes de fémurs, amoncellements de cranes… même le blason du seigneur local est confectionné avec des os. Si ce lieu étrange appelle la réflexion du visiteur, c’est parce que l’on est bien obligé de constater la souveraine égalité devant la mort, mais aussi dans la mort : parmi les crânes amoncelés, certains appartenaient à des nobles hautains, d’autres à des penseurs arrogants, d’autres enfin à de simples paysans illettrés et serviles. Tout passe et tout finit…

 

 

 

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