Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
sammael world
6 août 2011

cynisme.....

 

Le cynisme était une attitude face à la vie provenant d'une école philosophique de la Grèce antique, fondée par Antisthène, et connue principalement pour les propos et les actions spectaculaires de son disciple le plus célèbre, Diogène de Sinope. Cette école a tenté un renversement des valeurs dominantes du moment, enseignant la désinvolture et l'humilité aux grands et aux puissants de la Grèce antique. Radicalement matérialistes et anticonformistes, les Cyniques, et à leur tête Diogène, proposaient une autre pratique de la philosophie et de la vie en général, subversive et jubilatoire.

Par une dérivation du terme, on parle de nos jours de cynisme pour désigner un mode de pensée qui diffère tellement des normes établies (en particulier dans le domaine de la morale) qu'il en deviendrait choquant. On peut attacher à ce cynisme une sorte d'humour noir (tantôt involontaire, tantôt malveillant), pince-sans-rire, mordant et ironique, souvent employé pour manifester une certaine rébellion face à un monde incompréhensible en raison de la multiplicité des conventions factices, socialement admises, qui le régissent — à la différence du sarcasme, qui ne recherche pour sa part qu'une démonstration de force. Au-delà de cette indifférence affichée à la morale et aux convenances, le « cynique » moderne n'a plus grand-chose à voir avec les philosophes antiques dont il sera question ici.

Sommaire

Histoire

Platon définissait Diogène de Sinope comme un Socrate devenu fou dont le but est de subvertir tout conformisme, tout modèle moral. Sa philosophie se traduit par des actes volontairement provocateurs. Ainsi, il aurait transgressé les fondements de la culture au point d'uriner et aboyer comme un chien ou de se masturber en public ; il n'hésitait pas à mendier, ne respectant aucune opinion admise et provoquant même les puissants. Le mouvement cynique, inscrit dans la société antique, se présente avant tout comme un modèle de contestation.

Le terme « cynisme » provient du grec ancien κύων / kuôn, qui signifie « chien », en référence à l'attitude d'Antisthène, l'inspirateur du cynisme, puis de celle de Diogène de Sinope, généralement considéré comme le premier véritable cynique et qui souhaitait être enterré « comme un chien ». Selon d'autres sources ce dernier « faisait ses discours dans un gymnase appelé Cynosarge, tout près des portes de la ville » . Le Cynosarge(littéralement « chien agile ») était le nom du gymnase dans lequel Antisthène enseignait. Les métaphores autour du chien ont ensuite abondé, si bien qu'il est difficile d'en isoler l'exacte origine historique. La plus significative est celle présentant l'animal comme modèle.

Le héros et modèle des philosophes cyniques est Héraclès (Hercule en romain), car c'est un héros qui ne se laisse influencer par personne, est libre et n'a pas d'attachement particulier. Le cynisme utilise ainsi beaucoup d'images et de modèles, dans le but de toucher toutes les classes de la population, sans se focaliser sur les élites intellectuelles.

Cette école philosophique, peu appréciée de la tradition scolastique, académique et moderne, est surtout connue, par l'intermédiaire de Diogène Laërce, pour les petites anecdotes instructives décrivant, notamment, la manière de philosopher de Diogène de Sinope. Platon ayant défini l'homme comme un « bipède sans plumes », Diogène visita un jour l'un des banquets du Sage en tenant au bout d'une laisse... un coq plumé ! « Voici l'homme de Platon », déclara-t-il à l'assistance.

Loin de s'encombrer de discours théoriques abstraits et pédants, Diogène et ses disciples pratiquaient une philosophie concrète, particulièrement inconciliable avec l'idéalisme platonicien, jugé inutile et bien trop loin de la Vérité matérielle du monde pour être pris au sérieux.

L'école cynique a été vivace durant toute l'Antiquité, de la Grèce jusqu'à Rome. Elle influença considérablement la morale stoïcienne qui développa à sa suite les notions de vie selon la nature, de l'indépendance du sage et de cosmopolitismeZénon de Citium, fondateur dustoïcisme, a en effet été disciple du cynique Cratès.

Principaux thèmes

L'autosuffisance

Au centre de la philosophie cynique se trouve l'idée d'autosuffisance. Le sage est celui qui est capable de se contenter du minimum, de manière à ne souffrir d'aucun manque et de pouvoir aisément faire face aux situations les plus difficiles.

Le sage cynique choisit donc de vivre dans l'abstinence, la frugalité. Il ne recherche aucune richesse, ni honneur, ni célébrité, ni privilège, il n'a pas de maison, il se contente des nourritures les plus simples et refuse tout ce qui ne lui semble pas absolument nécessaire.

Il se pare ainsi d'une simple besace et d'un unique manteau pour l'hiver et l'été. Il dort dans les temples. Il mendie sa pitance.

La voie la plus courte vers la vertu

Face aux écoles philosophiques dispensant un apprentissage long et technique, le cynisme se présente comme la voie la plus courte vers lavertu. Pour les cyniques, le simple fait de vivre le plus simplement possible suffit à devenir sage. Il n'y a pas de savoir technique supplémentaire nécessaire.

Les philosophes de l'école cynique se refuseront toujours aux grands discours, préférant les maximes sibyllines et ironiques, l'efficacité du quotidien, la preuve par le fait et non par la parole. En d’autres termes, la vérité éthique, démontrée par l'expérience et non les vérités théoriques résultant de systèmes complexes.

La philosophie cynique a pour but ultime la sagesse, une éthique de vie. Selon Antisthène, aucun discours n'a de valeur, aucune étude ni savoir. Cependant il soutient, à la suite de Socrate, que la vertu s'enseigne. Seules comptent la sagesse et la vertu, double finalité de la philosophie cynique. Une fois cette vertu atteinte, le philosophe peut se considérer comme libre, car vivant dans l’atuphia, l’« absence de vanité », et l'ataraxie, "la paix du psyché".

Nature, universalité et cosmopolitisme

Le modèle du cynisme est l'animal. La société est perçue comme corruptrice et changeante, là où la nature est vertueuse et universelle. Diogène se revendique ainsi cosmopolitain, c'est-à-dire citoyen du monde. Son souci est de vivre selon des règles de vertu universelles.

Les armes du cynique sont la transgression, l'ironie et le quotidien de façon plus générale. En transgressant tous les interdits, le cynique veut démontrer qu'aucune des règles sociales n'est essentielle, et que seule compte l'éthique naturelle, universelle : la vertu.

L'école cynique prône donc la vertu et la sagesse, qualités qu'on ne peut atteindre que par la liberté. Cette liberté, étape nécessaire à un état vertueux et non finalité en soi, se veut radicale face aux conventions communément admises, dans un souci constant de se rapprocher de laNature.

 

 

Smoke and Shadow by sincity07

Publicité
Publicité
Commentaires
sammael world
Publicité
Archives
Publicité