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sammael world
14 mai 2012

les yakuzas..........

 

Les principales familles Yakuza
 


On dénombre actuellement plus de 87 000 yakuza. Leur nombre a beaucoup baissé suite à une loi antigang votée en 1992 par le gouvernement japonais, afin de faire disparaitre les syndicats du crime. Leur nombre a ainsi diminué, mais sans pour autant disparaître. Ils restent ainsi la plus grande organisation de crimes organisés du monde. Leur effectifs sont concentrés dans 4 familles principales :
 
Yamaguchi-gumi
 
Créée en 1915, c'est la plus grande famille yakuza, avec plus de 39 000 membres, répartis dans 750 clans, soit 45% de l'effectif total. En dépit de plus d'une décennie de répression policière, le poids de cette famille n'a cessé de croître. Le Yamaguchi-gumi a son quartier général à Kobe, mais il est actif à travers tout leJapon, et mène également des opérations en Asie et aux Etats-Unis. Son oyabun actuel, Shinobu Tsukasa (de son vrai nom, Kenichi Shinoda), mène une politique expansionniste, il a fait de nombreuses incursions àTokyo, qui ne fait pourtant pas partie traditionnellement des territoires du Yamaguchi-gumi.
 
Sumiyoshi-rengo
 
C'est la seconde organisation la plus importante, avec 10 000 membres répartis dans 177 clans. Le Sumiyoshi-kai, comme on l'appelle parfois, est une confédération de plus petits groupes. Son chef est Shigeo Nishiguchi . Structurellement, le Sumiyoshi-kai diffère de son rival principal, le Yamaguchi-gumi. Il fonctionne comme une fédération, avec une chaîne de la commande plus lâche et bien que Nishiguchi soit toujours le parrain suprême, il partage ses pouvoirs avec plusieurs autres personnes.
Inagawa-kaï
 
C'est le troisième plus grand groupe yakuza au Japon, avec approximativement 7 400 membres et 313 clans. Il est basé dans la région de Tokyo Yokohama, et c'est l'un des premiers organismes de yakuza à s'être lancé dans le marché hors du Japon. Son chef actuel est Kakuji Inagawa.
 
Tao Yuai Jigyo Kummiai
 
Hondé par Hisayuki Machii (1923-2002) en 1948, ce clan est rapidement devenu un des plus influent de Tokyo. Il compterai 6 clans et plus de 1.000 membres, sa particularité étant d'être composé d'une majorité de yakuza d'origine coréenne. Son chef actuel est Satoru Nomura.
L'admission dans un clan Yakuza
 

Pour être admis dans un clan, il faut faire ses preuves, par contre la nationalité n'a aucune importance, il faut juste prouver son attachement aux traditions et à la famille. Souvent il s'agit de livrer de la drogue ou de faire une commission risquée, plus rarement d'éliminer un ennemi du clan.

Comme dans la plupart des organisations de la pègre, les yakuza ont mis au point une cérémonie d'admission des nouvelles recrues. Ce rituel d’entrée est très cérémonieux : il s’agit d’une réception dont la date est fixée en accord avec le calendrier lunaire. Tous les participants sont vêtus de kimono, et placés suivant un ordre établi, dans le silence le plus complet. La cérémonie se passe dans une salle traditionnelle, où sont entreposés un autel shintoïste et une table basse avec des cadeaux. L'Oyabun et le futur membre sont agenouillés l'un à coté de l'autre en face de témoins (Azukarinin), et préparent du sake mélangé à du sel et des écailles de poisson, puis ils versent le liquide dans des coupes. Celle de l'Oyabun est remplie entièrement, afin de respecter son statut. Le saké symbolise ici les liens du sang. Ils boivent ensuite une gorgée, s'échangent leurs coupes, et boivent à nouveau. Le nouveau Kobun scelle de cette manière son appartenance à la famille et à son Oyabun, il garde sa coupe (nommée Oyako Sakazuki), elle est le symbole de sa fidélité.

Si un yakuza rend son Oyako Sakazuki à son chef, il rompt ses liens avec sa famille. Par la suite, l'Oyabun fait un discours rappelant les principes des yakuza, la fidélité et l'obéissance aveugle. Le rituel se clot par la rupture du silence, où tous les participants crient en cœur « Omedo Gozaimasu ».
L'organisation d'un clan Yakuza
 
Les yakuza ont une structure organisé en familles (ikka). Ils ont adopté la structure hiérarchique traditionnelle de la société japonaise, pyramidale, mais aussi familiale, bien que les membres ne soient pas liés par le sang. Chaque « famille » possède un patriarche, l’Oyabun (littéralement « le père »). Chaque homme accepté chez les yakuza doit accepter ce rapport Oyabun/Kobun, en promettant la fidélité inconditionnelle et l'obéissance à son patron.

 

L'Oyabun, en temps que bon père, est obligé de fournir la protection et les bons conseils à ses enfants. Chacun des deux protagonistes respecte le code du « jingi » (justice et devoir). Chaque kobun peut à son tour devenir « parrain » quand il le souhaite, tout en gardant son affiliation avec son propre oyabun, et ainsi agrandir l'organisation mère. Le plus proche conseiller de l'oyabun est le Saïko-komon , c'est un poste administratif qui s'occupe de l'état-major (avocats, comptables, etc.). Le saikō-komon dirige ses propres secteurs. Il commande ses propres subordonnés, y compris des conseillers, comptables ou avocats. Juste en dessous se trouve le Waka-gashira, c'est le numéro deux de la « famille », il est sous les ordres directs de l’Oyabun. Son « petit frère », le Shatei-gashira, est de même rang, mais inférieur en autorité. Il est un relais entre les rangs inférieurs et le numéro deux du clan. Les rangs intermédiaires sont composés des Kyodaï (les « grands frères »), et le bas de la hiérarchie par les Shateï (petits frères).En dehors de la famille, le kumi-in (l'homme engagé) est un exécutant qui pourra peut-être intégré au clan s'il s'en montre digne.

 

Les yakuza d'aujourd'hui viennent de milieux très variés. Les récits les plus romanesques racontent que les yakuza recueillent les fils abandonnés ou chassés par leurs parents. Ils sont souvent recrutés par un clan dès le lycée, une majorité dans la communauté coréenne, peut être à cause de la véritable ségrégation dont elle est victime auJapon. La pègre ne se cantonne donc pas qu'aux seuls japonais pour recruter des hommes, elle accepte toutes des origines, ne se fiant qu'aux compétences des individus. En effet, les yakuza se composent habituellement d'hommes très pointus, adroits, intelligents, car le processus pour obtenir un poste dans l'organisation, est très concurrentiel. Le milieu japonais est entièrement constitué d'hommes, et il n'y a habituellement aucune femme impliquée, excepté l'épouse de l'Oyabun qui s'appelle le «Kami-san». Quand le chef du Yamaguchi-gumi a été abattu vers la fin des années 90, son épouse lui a succédé pendant une courte période.

 

Histoire des Yakuzas de l'ère Meiji à nos jours
 

 
Le statut et les activités des yakuza vont progressivement évoluer, en parallèle des bouleversements politiques et de la structure japonaise. L’entrée dans l’ère moderne, avec l’ère Meiji(1868) va symboliser le renouveau des yakuza, qui vont étendre leur pouvoir sur toute la société. Ils vont profiter du changement de politique pour tisser des liens avec le gouvernement et intensifier les activités des Tekiya, grâce à des couvertures légales (autorisées par les liens tissés avec le gouvernement en grande partie) qui leur assurent une totale légalité de la partie émergée de leurs activités. De plus, la pratique de recrutement va s’intensifier grandement, fournissant aux organisations de plus en plus de main d’œuvre permettant d’étendre leurs pouvoirs. Du fait de l’importance grandissante des Tekiya, les trafics s’intensifient, on assiste au développement du marché noir et du commerce du sexe.

À la fin du XIXéme siècle et au début du XXème siècle, les liens entre yakuza et politique vont encore s’accentuer, poussés par l’ouverture du pays vers l’occident. Les yakuza demeurant très attachés aux traditions, vont refuser tous contacts et actions bienveillantes à l’égard des Européens et des Américains. Ils organisent des actes terroristes visant des personnages politiques favorables à une ouverture du pays, deux premiers ministres et deux ministres des finances, entre autres, seront ainsi assassinés.

 

Dans les années1930, les yakuza bénéficient d’une grande liberté, grâce à leur rapprochement idéologique avec la droite ultranationaliste, très proche du pouvoir à l’époque.

Suite à la défaite lors de laSeconde Guerre Mondiale, les mafias étrangères essayèrent de s'installer au Japon, notamment la pègre coréenne et taiwanaise, et tentèrent de prendre le contrôle des marchés noirs. On appela ses nouveaux arrivants les Daisangokujin. Ils agrandirent rapidement leur territoire, car les forces de police avaient été affaiblies suite à un purge effectuée par les forces d’occupation. Cette situation fut un tremplin décisif pour l’organisation yakuza. Avec l’assentiment du pouvoir, elle fut utilisée afin de lutter contre ces mafias, et également comme briseuse de grève. Elle a aussi profité du fleurissement du marché noir dans un Japon ravagé par la guerre et privé de tout. Le pouvoir des yakuza va donc se faire double : d’un côté ils bénéficient dans l’ombre de l’appui des hommes politiques et de la police, et sont en plus nécessaires à la société d’après guerre, le marché noir restant le seul moyen de survie pour la majorité des Japonais. La mafia japonaise devient donc un des piliers du Japon, avec l'assentiment des forces d’occupations, qui voyaient en elle une « force régulatrice ».

 


L'après-guerre voit également l'apparition d'une nouvelle criminalité, en parallèle de la pègre traditionnelle datant d’avant-guerre, et ayant encore une partie de ses traditions. Naissant en pleine crise sociale, le groupe des Gurentai est constitué de membres plus jeunes, plus violents, c'est une criminalité moins organisée. Ils avaient pour spécialités le trafic d’amphétamines et la prostitution, ou la pornographie. Ce groupe est progressivement absorbé par des gangs plus importants, pour finalement former les grands familles qui sont encore aujourd'hui en place, comme les Yamaguchi-gumi, ou les Inagawa-kai.
Entre 1958 et 1963, les yakuza accroissent leurs effectifs de 150% pour atteindre son apogée un total d’environ 184 000 yakuza, répartis dans 126 gangs. L’organisation compte alors plus de membres que l’armée japonaise elle-même. Des clans se forment et des guerres éclatent basées sur le partage de territoire. Un homme du nom de Yoshio Kodama amènera la paix entre les gangs. C'est le « Al Capone » japonais, il souhaitait créer une alliance entre les différents gangs, pour n'en former qu'un seul et unique, tout puissant.

 


Cette situation est remise en cause à la fin des années 90 par le gouvernement japonais, qui fait voter une loi antigang le 1er mars 1992, et la loi antiblanchiment en 1993, ayant pour but de faire disparaître les syndicats du crime. Le nombre des yakuza a fortement diminué, mais sans pour autant disparaître. Les effectifs sont aujourd'hui estimé à 87000 membres.
 
Les origines des Yakuza: de l'ère Eido à l'ère Meiji
 

En dépit de leur notoriété au Japon moderne, l'origine précise des yakuza encore aujourd’hui sujet à controverse.


La première hypothèse historique possible serait qu’ils sont les descendants des Kabuki-mono ou Hamamoto yakko, apparus dès le XVII. Il n’y a pas de lien immédiat avec le théâtre, mais le mot « Kabuki » signifie être extravagant, excentrique. D’où l’idée d’un personnage qui ne se plie pas à la règle et qui se manifeste. Le groupe des Kabuki-mono réunissaient l’ère Tokugawa environ 500 000 personnes, toutes serviteurs du Shogun en tant que hatamoto, et c'est pourquoi ils sont également connus comme hatamoto-yakko (les domestiques du shogun).


Mais la Paix des Tokugawa les laissa sans travail, et de nombreux membres se convertirent au banditisme, pillant villes et villages à travers l’archipel. Ils prirent l’habitude de terroriser les populations, de semer le trouble, voire de tuer des citoyens pour le plaisir, d’où leur nom de « Kabuki-mono » (les « fou »). On les appelleraient également aujourd’hui des rônins.
On pouvait distinguer les Kabuki-mono par leur mode d'habillement particulier, leurs coupes de cheveux, la longue épée qu’ils portaient et leur mauvais comportement général.


Il n’existe néanmoins, aucune preuve tangible que le groupe Hatamoto-Yakko soit bien l’ancêtre des yakuza. Les yakuza eux mêmes défendent une autre hypothèse: ils affirment descendre des Machi-Yokko (« les serviteurs des villes »). Dans le courant du XVème siècle, les ancêtres des yakuza se seraient ainsi rassemblés pour créer des associations de défense pour se protéger des "Kabuki-mono" et de leurs divers méfaits. Ils vont ainsi devenir des Machi-yako, que l’on pourrait présenter comme étant des défenseurs des opprimés. Ce groupe va peu à peu se diviser en deux castes distinctes :


les Bakuto (joueurs professionnels) qui travaillaient dans les villes, et contrôlaient le monde des jeux de hasard, très en vogue à l’époque (c’est encore aujourd’hui une des activités les plus lucratives des yakuza)


les Tekiya (porteurs et camelots) qui travaillaient sur les routes.


À l'origine, le recrutement des membres de ces deux groupes se faisait dans les mêmes milieux (paysans sans terres, voyous). Chaque groupe une fois constitué, s'attachait un territoire fixe et restreint. Comme la mafia italienne, les yakuza sont organisées en familles selon une hiérarchie très stricte. Toutefois, cette hiérarchie est accentuée par le système de oyabun-kobun (litt. père-enfant), l'Oyabun fournissant conseils, protection et secours contre loyauté et services du Kobun.


Dès 1603, certains rônins, samouraïs en rupture de ban mis au chômage par la Paix des Tokugawa qui durera 250 ans, rejoignent ces deux groupes. Néanmoins, bien que se proclamant défenseurs de la veuve et de l’orphelin, ils ne défendent la plupart du temps que leurs propres intérêts, et vivent de brigandages.


C’est véritablement au début du dix-huitième siècle que voient le jour, dans les grands centres urbains d'Osaka et d'Edo (ancien nom de la ville de Tokyo), les organisations yakuza sous la houlette de chefs de bande.


Les groupes yakuza sont également constitués de hinin (non-humains) et de eta (pleins de souillure) qui, dans la hiérarchie sociale, sont derrière les samouraïs, les artisans et les marchands. Les hinin regroupent les gens du spectacle, les gardiens de prison, les bourreaux, etc. ; quant aux eta, ils sont essentiellement constitués par ceux dont le métier est lié à l'abattage d'animaux. D'ailleurs, l'origine de leur discrimination se trouve sans doute dans la religion shintô et dans le bouddhisme qui considèrent comme une souillure toute occupation liée à la mort et au sang.


Bien que « libérés » en 1871 lors de la restauration de Meiji, ces burakumin (littéralement gens du hameau) ont toujours souffert de multiples discriminations de caste, principalement à l'emploi et au mariage. Cet état de fait perdure encore de nos jours et contribue encore à fournir les rangs des yakuza. Les burakumin représente 70% en effet des membres du Yamaguchi-gumi, le plus grand clan yakuza.
 
les tatouages Yakuza
 


Les tatouages représentent une partie importante des coutumes Yakuza. Les membres de la pègre font, en effet, tatouer pratiquement l’intégralité de leur corps. La longueur de l'intervention, qui s’élève en moyenne à une centaine d’heures, prouve la capacité des Yakuza à supporter la souffrance. le rituel du tatouage est donc très douloureux, car il se fait encore de manière traditionnelle, l'encre est insérée sous la peau à l'aide d'outils non électriques, des faisceaux d'aiguilles fixés sur un manche en bambou ou plus récemment en acier inoxydable (donc stérilisable), fabriqués à la main. Le procédé est onéreux et douloureux, et peux prendre des années pour être accompli dans son intégralité. L’origine de cette pratique remonte également aux Bakuto. Ceux-ci avaient pour habitude de tatouer un cercle noir autour de leur bras à la suite de chaque crime commis. Cette coutume marque en outre la volonté des malfrats de se distinguer du reste de la population nippone, et d'occuper une place à part dans la société.
le Yubitsume
 

La pratique de l’auto-ablation du petit doigt ou de l’annulaire (le Yubitsume ou Otoshimae) est utilisée par les Yakuza pour "présenter des excuses" à leur Oyabun. Il s’agit d’un acte qui a pour objet de laver une erreur ou le manquement à devoir. Il arrive aussi que le Yubitsume soit employé par des Yakuza afin de sauver la vie de l’un de leurs enfants. Le Yakuza fautif coupe lui-même son auriculaire : soit en présence de l’offensé, à qui il remet alors l’auriculaire dans un petit linge blanc, soit seul, à son domicile, et il l’envoie alors à l’Oyabun. La faute lavée, si le Yakuza commet une nouvelle erreur, il répète l’opération avec l’annulaire et ainsi de suite. Il est donc possible de voir des membres de la pègre nippone amputés de plusieurs doigts. Cette pratique remonte aux Bakuto. Un joueur professionnel qui ne pouvait s’acquitter d’une dette, pratiquait l’auto-ablation de l’auriculaire. Le malfrat ainsi devenu vulnérable, ne pouvait plus exercer aussi habilement ses activités, ni se défendre. En outre, le jeu étant interdit, il était facile pour les autorités de repérer les joueurs.

Aujourd’hui, la pratique du Yubitsume a évolué. Depuis les années 80, et surtout depuis la loi antigang de 1992, le nombre de ces actes tend à diminuer. En outre, de plus en plus de Yakuza ont recours à la chirurgie plastique pour se faire greffer des doigts artificiels. La décision s’explique par leur volonté d’être plus discret, notamment lors de déplacements à l’étranger, où les douanes sont vigilantes. Certains Yakuza «repentis» ont également recours à cette chirurgie afin de recommencer une nouvelle vie et d'éviter que le passé soitun trop lourd fardeau ou un obstacle à leur future carrière dans le monde légal.
le code d'honneur du Yakuza
 

L’intégration de rônins au XVe siècle a apporté un certain nombres de règles aux yakuza, à l’image du Bushidô chez les Samouraïs. Cette ligne de conduite, le Ninkyôdô (la voie chevaleresque), contient 9 règles :


1. Tu n'offenseras pas les bons citoyens.
2. Tu ne prendras pas la femme du voisin
3. Tu ne voleras pas l'organisation
4. Tu ne te drogueras pas
5. Tu devras obéissance à ton supérieur
6. Tu accepteras de mourir pour le père ou de faire de la prison pour lui
7. Tu ne devras parler du groupe à quiconque
8. En prison tu ne diras rien
9. Il n'est pas permis de tuer un katagari (personne ne faisant pas partie de la pègre)

On notera que la règle 9 n'est pas souvent appliquée, et que peu de clans suivent encore cette éthique, et les traditions en général. Enfreidre ce code entraîne des sanctions, dont la plus célèbre est de se couper une phalande de doigt, comme ce yakusa en photo.
 
Les Yakuza et Fukushima
 
 
 
L'accident de la centrale de Fukushima qui a frappé le Japon le 11 mars 2011 a profité à certains et notamment aux yakuza. La mafia japonaise a en effet procurée de la main d’œuvre à bas prix recrutée parmi les SDF et les marginaux pour travailler sur la centrale. Au passage, les mafieux prenaient leur commission.
 
En effet, les yakuzas trempaient dans le maquillage de contrats d’intérim en contrats de sous-traitance : « Entre collègues, on parlait souvent des interventions des yakuzas dans l’embauche des ouvriers » raconte un ancien ouvrier de la centrale accidentée qui habite dans la préfecture de Fukushima. « C’est sûr, les histoires de ce genre se sont multipliées après le désastre du 11 mars : on disait que tel syndicat était impliqué ici, et tel autre là. »
 
Cet ouvrier raconte qu’il touchait chaque jour 11 000 Yens de salaire plus 5 000 Yens en primes de risque. Certains de ses collègues dans la région du Kansai (au centre de l’île de Honshū) touchaient jusqu’à 30 000 voire 40 000 Yens (3 à 4 000 €) par jour.
 
La participation des syndicats du crime à l’embauche des ouvriers n’est pas une nouveauté. « Beaucoup des ouvriers de la centrale de Fukushima étaient liés aux gangsters des années 1960 et 1970 » raconte un ancien employé de TEPCO, qui a travaillé dans la centrale de Fukushima à une époque.
 
Les syndicats du crime envoyaient les ouvriers. Certain d’entre eux étaient eux-mêmes des gangsters, selon cet ancien employé. TEPCO et ses principaux sous-traitants publiaient des mises en garde pour la forme, mais ils faisaient mine de ne pas voir ce trafic parce qu’ils avaient toujours grand besoin de cette main d’œuvre.
 
Un homme de 63 ans qui habite à Takahama dans la préfecture de Fukui, raconte qu’un chef de chantier lui a dit, il y a trois ans de cela, « Ce n’est plus la peine de venir à partir de demain. »
 
Il venait de perdre son job à la centrale nucléaire de Mihama parce qu’un contrôle médical venait de montrer que son taux sanguin de globules blancs augmentait. Cela faisait quinze ans qu’il travaillait dans les centrales. Comme les autres, il était passé d’une centrale à l’autre au gré des grandes inspections des centrales, qui génèrent toujours d’alléchantes opportunités d’emploi dans le nettoyage et la réparation.
 
Outre ses intérims à la centrale de Mihama, l’homme était également passé par les centrales de Ōi et de Fukushima n°1 grâce aux bons offices de ses relations.
 
Il y avait effectué des soudures sur des tuyautages et des resserrages de boulons à l’intérieur des bâtiments des réacteurs, où l’humidité est importante et où la température dépasse les 40°. Parce qu’il transpirait tout le temps, il enlevait parfois son masque et ses équipements de protection.
 
Un jour, alors qu’il travaillait sur l’enceinte de confinement d’un réacteur (un endroit où les taux de radiations sont élevés), un outil a déchiré et crevé son gant en caoutchouc. Pris de panique, il a couru hors de l’enceinte et a passé une demi-heure à se laver les mains et les ongles.
 
Une autre fois, il s’est mis à saigner d’une égratignure à la tête. On lui a payé un traitement médical, mais aucun compte-rendu d’accident industriel n’a jamais été établi. Il saigne de plus en plus souvent du nez quand il se mouche.
 
L’homme dit avoir touché de 10 000 à 20 000 Yens d’émoluments journaliers. La plus grosse somme qu’il ait gagnée en une année n’a été que 3 millions de Yens (30 000 €). Il n’a touché aucune prime de licenciement quand il a perdu son job, pas plus qu’il n’a eu droit au chômage. Il a cherché un autre boulot mais n’en a pas trouvé.
 
Les syndicats du crime et les trafics illégaux s’agglutinent aux centrales nucléaires où les ouvriers triment dans des conditions dures. Mais le problème ne se limite pas à cela.
 
« Le bidonnage des contrats d’intérim en contrats de sous-traitance gangrène les centrales nucléaires du Japon tout entier parce que les sociétés de production électrique, pour économiser de l’argent sur la main d’œuvre, ferment les yeux sur tous ces trafics » explique Masahiko Yamamoto, un ancien ouvrier de 54 ans de la centrale de Tsuruga dans la préfecture de Fukui qui milite aujourd’hui contre l’énergie nucléaire.
 
 
 
« Nous avons appelé nos employeurs à se conformer à la loi et à couper leurs liens avec les syndicats du crime », rétorque un représentant de la Kansai Electric Power Company, qui gère la centrale de Ōi. « Nous regrettons fortement qu’un cas de non-conformité ait été découvert. Nous renouvelons notre appel à respecter les règles. »
 
L’ancien ouvrier de 63 ans de Takahama était resté disert pendant l’interview qu’il a donnée aux journalistes du Asahi Shimbun. Mais il a brusquement haussé le ton quand ils lui ont demandé ce qu’il pensait de sa longue carrière d’ouvrier du nucléaire : « Nous, les ouvriers de base, nous avons été les vrais fournisseurs d’énergie du Japon. Mais je pense différemment aujourd’hui. On ne devrait pas travailler dans les centrales nucléaires. On vous y exploite puis on vous jette ». Il jure, mais un peu tard, qu’on ne l’y prendra plus. Mais sa vie professionnelle est finie.
 
Autre technique utilisée par les Yakuza : contracter, sous de faux noms, des prêts gratuits accordés aux victimes du séisme. Les sommes sont utilisées pour la réouverture de sex-shops, de clubs... Selon un rapport de la police nippone, quelque 35 millions de yens (330 047 euros) ont été illégalement perçus par les Yakuza. Seulement un quart des dossiers suspects ont été examinés à ce jour.
 
Les retombées de césium et d’iode radioactifs ne sont pas les seules que le Japon va devoir nettoyer après l’accident de Fukushima. Et le fait que de tels articles paraissent dans le très sérieux Asahi Shimbun montre que les Japonais n’ont plus l’intention de détourner le regard des pratiques douteuses. Les Yakuza trouveront bien un autre moyen de s’enrichir
Les Yakuzas à Taiwan
 
 
 
Taiwan qui a été une colonie japonaise pendant 40 ans est située à 1100 km du Japon et exerce une grande attraction sur les Yakuzas. Elle fut la première destination du « tourisme sexuel » organisé par les japonais. Taiwan est par ailleurs une des plaques tournantes préférées des yakuzas pour le trafic de drogue, d’armes et d’émigrants clandestins. Les Yakuzas ont également beaucoup investis dans l’immobilier.
 
Les Yakuzas se sont lancés à Taiwan dans la production massive de méthamphétamine dans les années 80. Les Yakuzas pour le trafic de drogue et la contrebande se sont alliés à des triades locales et notamment à la plus puissante de l’île, le gang du bambou uni dont les effectifs sont estimés à 10.000 hommes. Au deuxième rang des triades de l’île vient le gang des Quatres Mers.
 
A eux deux ces triades contrôlent l’essentiel de la prostitution, du jeu et des rackets de l’île. Ces triades sont souvent en lien avec les services secrets taiwanais et bénéficient de protections au plus haut niveau.
 
Les Yakuzas conclurent donc des alliances avec ces triades, les membre du bambou uni sont ainsi liés par un pacte aux yakuzas du Yamaguchi-gumi. Ensembles, triades taiwanaises et yakuzas japonais firent front commun pour attaquer l’immense marché de la chine continentale avec les succès que l’on connaît, à Shanghai notamment.
 
Yakuza et mafia russe
 
 
 
Aucun événement n’a autant modifié la face du crime international que l’émergence de la mafia russe. Des ruines de l’empire soviétique a jailli une classe de criminels puissants, comptant plusieurs milliers de gangs. Ces derniers se sont étendus dans le monde entier en un temps record. De nombreux gangs ethniques ont suivi les russes (Georgiens, Tchétchènes, Ukrainiens…) et ces gangs sont souvent pilotés par d’anciens membres du KGB ou de la Police.
 
La Russie et le Japon sont des voisins distants, essentiellement à cause du problème des îles Kouriles. Toutefois le commerce entre les deux pays se développe et la criminalité aussi. Ainsi des voitures volées et des biens de consommation entrent en Russie, tandis que des armes, des femmes et des produits de la mer volés vont vers le Japon.
 
La plupart des trafics se font au large de Vladivostock. Des dizaine de milliers de voitures japonaises ont ainsi été revendues là-bas. De leur côté, des milliers de femmes russes se sont retrouvées sur le marché du sexe au Japon ces vingt dernières années. Et cela avec la complicité de la police japonaise le plus souvent.
 
Travailler avec les Russes peut cependant être dangereux, comme l’a appris à ses dépens un parrain du Sumiyoshi-kai en 1994. Patron d’une entreprise de commerce des produits de la mer, il fut assassiné lors d’un voyage d’affaires à Sakhaline, grande île russe située au nord du Japon. Mais cela n’a pas stoppé les relations fructueuses entre yakuzas et mafieux russes. On note toutefois une tension ces dernières années en raisons de conflits d’intérêts…iront nous vers une guerre mafieuse ?
 
Les Yakuzas en France
 

Les Yakuzas, comme tous les japonais, adorent la France, sa gastronomie, sa mode. Un commissaire de police japonais en visite en France dans les années 70 fut sidéré de constater la présence de dirigeants du Yamaguchi-gumi, dont on peut voir des membres en photo. En 1988, une émission de la télévision française invita les parrains de deux gangs du Yamaguchi-gumi sur son plateau, devant 3,5 millions de téléspectateurs. Masaru Fujii du Fujii-gumi expliqua lors de cette émission leur rôle : « Nous essayons d’enseigner l’esprit japonais à notre peuple. Nous brisons les grèves et nous organisons des manifestations pour contrer les gauchistes ».
 
De nombreux parrains yakuza passent depuis des décennies leurs vacances en France, parfois en famille. C’est dans ce cadre que certains eurent l’idée de développer le trafic d’oeuvres d’arts, notamment de tableaux. Au milieu des années 80, le marché des œuvres d’arts volées s’était considérablement développé au Japon. Non seulement les gens étaient riches et aimaient les artistes, mais, selon la loi nippone, il était presque impossible de remettre la main sur les objets volés.
 
Mais l’art n’est pas la seule chose qui intéresse les yakuzas en France. En avril 1992 à Paris, les autorités mirent fin aux activités d’une filière sophistiquée de blanchiment d’argent. En six ans, 75 millions de dollars en liquide avaient été clandestinement importés en France pour acheter des produits de luxe. Chaque jour, les gangsters envoyaient des étudiants japonais, voire chinois ou vietnamiens, faire les boutiques dans les beaux quartiers pour y acheter des sacs à main ou des vêtements de chez Hermès, Vuitton, Chanel et Lancel. Ces clients détenaient des liasses de billets de cinq cents francs que les Yakuzas avaient retirés dans des banques au Luxembourg ou en Suisse. Par l’intermédiaire d’une société écran, le gang exportait alors ces biens au Japon où il les revendait à faible perte, ce qui leur permettait de disposer d’une grande quantité d’argent « propre ». La police française saisit lors de l’arrestation de quatre japonais, pour 2,3 millions de dollars d’objets de luxe.
 
Aujourd’hui les yakuzas sont surtout présents en France par le biais de sociétés écrans. Il n’y a pas de gangs connus, la France reste relativement préservée de l’influence des Yakuzas.
La thaïlande, paradis des Yakuzas
 
 
Les Yakuzas ont très tôt été attirés par l'industrie du sexe en Thaïlande. Depuis les années 50 la Thaïlande est un vrai far west, avec des guerilleros aux frontières de la Birmanie et du Cambodge, les barons de l'opium qui tiennent le nord du pays et une corruption omniprésente. L'endroit est donc un vrai el dorado pour des yakuza ambitieux et entreprenants. Avec ses lucratifs trafics d'armes et de drogue, et sa pratique industrielle de la prostitution, ce pays semble pouvoir répondre à toutes les demandes criminelles. En 1998, une étude réalisée par les économistes de la respectable université de Chulalongkorn a estimé que six types d'activités criminelles, toutes liés au crime organisé, dégageaient un chiffre d'affaires compris entre 8 et 13 milliards de dollars annuels, soit l'équivalent de 8% à 13% du produit national brut. Ces activités criminelles sont par ordre décroissant : le jeu, la prostitution, le trafic de drogue, le trafic d'armes, de pétrole et d'êtres humains. Si l'on tient compte d'autres rackets (abattage illégal des fôrets, traffic d'animeaux protégés et autres contrebandes, selon les expert on atteind 20% du PNB).
 
Au début des années 80, les Yakuzas étaient déjà bien implantés à Bangkok. Opérant à partir d'hôtels de luxe, les gangsters investirent les boîtes de nuit, les bijouteries et les entreprises d'import-export pour en faire des sociétés écrans afin de dissimuler leurs trafics d'armes et de drogue. Certains s'intéressèrent à l'industrie de l'héroïne du Triangle d'or, no man's land des barons de l'opium et des seigneurs de la guerre situé à la frontière de la birmanie, du Laos et de la Thaïlande. Mais l'industrie en plein essor de la méthamphétamine, également implantée à la frontière entre la Birmanie et la Thaïlande, intéressait beaucoup les Yakuzas. Ce pays abritait cependant d'autres sources de profit. Par exemple, un chef de gang Saitama qui s'occupait du bâtiment e lança dans l'exportation de tracteurs en Chine, via la Thaïlande. Sa marchandise lui était payée en armes, en lingots d'or, en bijoux et en montres. D'autres ont importé à Bangkok le savoir-faire des sokaiya, prenant pour cible les entreprises japonaises. Il existe également un gros marché de voitures volées : les escrocs japonais amènent les véhicules de luxe en Thaïlande, où ils les vendent ou les transforment en pièces dtachées dans les ateliers de désossage. Ils revendent ensuite ces pièces détachées dans leur pays. En 1994-1995, la police suivait les traces de 130 voitures, volées par un gang de Tokyo, dont la valeur atteignait 5 millions de dollars. Selon d'autres sources, les yakuzas écoulent des bien d'équipements volés à l'industrie du bâtiment, dont des bulldozers.
 
Autre activité illicite fructueuse : le trafic d'espèces protégées et d'animeaux exotiques. Ainsi un bateau transporta 110 lémuriens protégés que les yakuzas espéraient vendre 2000 dollars pièce. Un traficant dissimula un chargement d'armes de poing dans 7 boîtes contenant 70 serpents venimeux, parmi lesquels 15 cobras et 15 vipères à chaîne. La cargaison parvint à franchir les douanes japonaises, mais la police répandit bientôt la panique dans la ville de Hakone lorsqu'elle révela que les gangsters avaient jeté les serpents dans la rivière qui la traverse.
 
En 1990, au moment phare de la bulle économique, on pense que plus de 200 yakuzas et leurs associés sévissaient en Thaïlande. Chacun des grands syndicats était représenté, et ils travaillaient dans tous les domaines criminels : prostitution, drogue, racket, kidnapping. Les gangs s'étaient étendus non seulement à Bangkok, mais aussi à Chiang Maï et dans d'autres villes. En 1993, ils étaient devenus si puissants que la police japonaise organisa un séminaire pour ses compatriotes présents en Thaïlande afin de leur apprendre comment se comporter face aux yakuzas. Plus de 140 compagnies envoyèrent des représentants.
 
Prendre des mesures contre la mafia japonaise est loin d'être une priorité pour les forces de police thaïlandaises qui ont déjà assez de mal à maintenir l'ordre dans leurs propres rangs. La corruption atteind des niveaux très élevés parmis ces fonctionnaires, payés seulement 200 dollars par mois. Beaucoup arrondissent leur salaire grâce à des pots-de-vin et profitent des avantages en nature offerts par les bordels. Malheureusement, leur implication dans le monde du crime est souvent beaucoup plus sérieuse. Des policiers de haut rang participent à l'industrie du jeu, et au trafic de drogue et d'êtres humains. En 1989, plus d'une douzaine d'entre eux furent impliqués dans un vol de 20 millions de dollars de bijoux appartenant à la famille royale saoudienne, et l'on ne compte pas ceux qui les couvrirent. Au début des années 1990, sept policiers thaïlandais furent accusés des meurtres de sept ressortissants d'autres pays d'asie, dont un cadre japonais. D'après un expert, si la présence des yakuzas ne s'est pas plus dévelloppée en Thaïlande, c'est parce qu'ils sont confrontés à une mafia plus puissante : la police de Bangkok.
Les Yakuza et la Chine
 
L'Ouverture des frontières de la Chine dans les années 90 fut un aubaine pour les Yakuza : pots-de-vin, chantage, contrefaçon, prostitution et jeu refirent de nouveau partie du paysage chinois.
 
Quand la République populaire repris Macao et Hong Kong, on pensa que les triades (la mafia chinoises) ne fuiraient vers l'ouest. Mais les triades comprirent vite que la Chine offrait de nombreuses possibilités et elles s'empressèrent de mettre en place leur rackets habituels dans le sud du pays. Les gangs de Hong Kong partirent à la conquête de la province voisine de Guangdong, tandis que les syndicats taiwanais mettaient la province de Fujian en coupe réglée.
 
Cette ouverture du territoire Chinois pour le monde du crime eut un impact considérable pour les Yakuza. Au début des années 90, le Japon était au premier rang des partenaires commerciaux , des investisseurs et des pourvoyeurs de l'aide internationale dont bénéficiait la Chine. En retour des flots de drogue, d'armes et d'immigrants clandestins convergeaient vers le Japon.
 
En 1991, la police commença a saisir d'importantes cargaisons de pistolets Tokarev (en photo), fabriqués en chine. A lui seul, un gang affilié au Matsuba-kai fit entrer 2300 de ces armes en 3 ans dans le pays.
 
D'importantes quantités de drogues, notamment d'héroïne, commencèrent a arriver de la province du Yunnan, dans le sud-ouest de la Chine. Les barons chinois de la drogue fournirent également au japon d'importantes quantité de méthamphétamine. Enfin les « Têtes de serpents », des recruteurs mafieux agissant principalement sur la côte sud de la Chine, mirent au point des filières d'immigration clandestine.
 
Toutes ces activités enrichirent considérablement les Yakuza qui allèrent alors directement investir en chine, dans des joint-ventures, des karaoké et des hôtels. Les investissements Yakuza les plus importants sont sur Shanghai, Zhenjiang, Nankin et Wuhan mais s'étendent chaque année un peu plus.
 
Les Yakuza et les triades de Taiwan et Hong Kong ont pour le moment trouvés un partenariat qui contente tout le monde, il faut dire que l'eldorado chinois est vaste. Toutefois la formidable montée en puissance des triades ces dernières années pourrait bien conduire à un moment ou un autre à une lutte d'influence avec les Yakuza.
Les Yakuza prêtent de l’argent à ceux qui leur en font la demande, cela s’appelle le sarakin au japon. C’est d’ailleurs une source de revenus importante pour ces derniers. N’importe quel japonais peut rentrer dans un bureau du sarakin local et ressortir avec quelques milliers de dollars en liquide... et un taux d’intérêt annuel de 60%. Des milliers de personnes se suicident au japon chaque année pour ne pas avoir pu rembourser des organisme de prêt liés au Yakuza. Ceux-ci n’hésitent pas à recourir à l’humiliation publique ou à la violence la plus extrême pour récupérer l’argent en envoyant des gros bras.

Certaines victimes abandonnent leurs famille et leur emploi pour échapper à cette humiliation et vont même jusqu’à quitter le japon. Les ravages du sarakin sont terribles dans un pays ou perdre la face est pire que la mort, ainsi l’on découvre souvent dans les journaux des articles du genre : « Mitsuru Takahashio, lourdement endetté, incpapable de surmonter la honte de ne pouvoir rembourser ses créanciers, plutôt que de voir ses deux enfants grandir dans la misère, les a tués, après quoi il a vainement tenté de mettre fin à ses jours ». Les yakuza viennent parfois en masse aux funérailles, se mettant juste derrière le corbillard pour faire pression sur la famille afin qu'elle rembourse les dettes du défunt.
 
Le gouvernement japonais a réduit le nombre de ces bureaux par la loi mais ils restent omniprésents, corruption oblige.
Les yakuza et la drogue
 
 
Le traffic de drogue reste la plus grande source de revenus des Yakuza, notamment la vente de méthamphétamine. Cette drogue est appellée au japon le diamant blanc (shabu). Les Yakuza en écoulent dans le monde entier mais plus particulièrement au japon et en Asie du sud-est.
 
Au japon l’usage de cette drogue remonte à la Seconde Guerre mondiale. Le gouvernement distribuait cette drogue aux travailleurs, aux soldats et aux pilotes kamikazes. Elle fut interdite en 1948 mais la consommation explosa à partir des années 70.
 
Les principaux clans yakuza ont des laboratoires et ateliers de fabrication de drogue au japon mais aussi dans toute l’asie, en particulier en corée du sud. Les gangs s'affrontent régulièrement pour le contrôle des quartiers afin d'écouler le maximum de drogue, notamment dans les quartiers branchés de la capitale, comme le quartier d'Harajuku.
 
La grande peur que connurent les autorités japonaises en matière de traffic de drogue avec les yakuza fut dans les années 90, la tentative d’alliance entre les principaux syndicats yakuza et les cartels colombiens, sur le traffic de cocaïne. Cette alliance aurait été dévastatrice car ils auraient formés ensembles le plus puissant syndicat du crime du monde. Heureusement, pour une raison inconnue cette alliance a échouée et la « tempête blanche » ne s’est pas déchainée sur le japon et le reste du monde.
 
Il n’en reste pas moins que la consommation de ccaïne est importante au japon et que les yakuza en contrôlent toute la chaîne, de l’importation/fabrication à la vente.
Les Yakuza et la finance
 


Les Yakuza investissent de plus en plus les places financières, que ce soit au japon ou dans le monde. L’activité boursière des Yakuzsa n’a ainsi céssée de croître ces dernières années.
Les Yakuzas ont adaptés leur activité en fonction des changements de l’économie nipponne. A partir des années 50, ils se sont intéressés au monde du cinéma et du spectacle et du BTP. Domaines tous fortement lucratifs.

Dans les années 80, ils se sont tournés vers les marchés immobiliers. N’hésitant pas à user des moyens qu’on leur connaît pour forcer les propriétaires à vendre afin de profiter pleinement de la bulle immobilière japonaise.

Cependant, après l’éclatement de la bulle, en 1992, une loi pour lutter contre les sources de financement du crime organisé a été adoptée. Les Yakuzas ont vu leurs ressources diminuer, et ils ont dû se tourner vers d’autres sources de financement.
 
Ce qui les a, naturellement, mené à s’intéresser au monde de la finance. De nombreuses transactions boursières suspectes sont repérées chaque année par la police. Cependant, il lui est difficile d’établir des liens directs entre les marchés financiers et la provenance illégale des fonds.
Ainsi une bonne partie du milliard de yen (800 millions d’euros) généré annuellement par les activités des Yakuza transite par les bourses de Tokyo et Osaka. Les Yakuza bien qu’entrant dans le système macro-économique n’ont cependant rien perdus des méthodes qui firent leur succès : racket, intimidation, pressions diverses, diffamations ...et les ont au contraire adaptées au marché boursier. Cest ainsi que l’on a pu constater, ces derniers mois, des chutes d’actions injustifiées pour des entreprises importantes du japon et que l’on attribue à l’intervention des Yakuza pour entrer dans les conseils d’administrations de ces dernières.
Les Yakuza et les jeux d'argent
 

C'est un secteur très lucratif au Japon, et un domaine traditionnel d'influence des yakuza. Ils organisent des paris clandestins dans de nombreux domaines, comme lors de tournois de Sumo, de courses de hors bords, de chevaux, d'automobiles, de vélos... Ils tiennent aussi certaines loteries, des casinos et contrôle des salles de Pachinko.
 
Le Pachinko est un appareil qu’on peut décrire comme un croisement entre un flipper et une machine à sous. Il aurait été inventé peu après la Seconde Guerre mondiale à Nagoya. Des salles de pachinko virent alors le jour dans tout le Japon, souvent à côté d’un petit nombre de machines à sous. Le pays compterait aujourd'hui environ 15000 salles de pachinko équipées de 2 000 000 de machines. Un japonais sur 4 y jouerait régulièrement.
 
Ce jeu a un succès très important, le chiffre d'affaires du pachinko est énorme puisqu'il se situe au troisième rang de l'économie des loisirs japonais derrière les restaurants et le tourisme. Le cèlèbre Nakajima Kenki, patron de la société Heiwa, gestionnaire de 30% des salles de pachinko du pays, a été désigné "Homme le plus riche du pays" en 1989 par le magazine Nikkei Venture et 11ème fortune mondiale par le magazine Fortune en 1991.
 
Les salles de patchinko sont souvent tenues par des gérants d'origine coréenne , et nombreux sont ceux qui entretiennent des relations étroites avec les yakuza. Ceux ci se servent de ces salles comme sources de revenus, mais aussi comme façades pour de blanchir leur argent.
Les Yakuza et le racket des sociétés japonaises
 

Jusqu’à récemment, la majorité des revenus des proviennent de dîmes, prélevées sur les commerçants et les entreprises situées sur leur territoire. En échange de la protection et de la bienveillance des yakuza, ils versent une sorte « d’impôt féodal ». Plus de 41% des patrons de grandes entreprises japonaises affirment avoir été victimes de ce racket. Cette situation s'est maintenue, principalement à cause de l'hésitation des entreprises à aller demander l'aide de la police.


Les yakuza tirent également leur revenus grâce à une forme d'extorsion de fond typiquement japonaise, connue sous le nom de sōkaiya. C'est une forme de racket et de protection. Au lieu de harceler de petites entreprises, l'organisation vend ses services : elle se loue pour étouffer toute contestation dans les assemblées générales d'actionnaires. Pour cela, elle achète un petit nombre d'actions, obtenant ainsi le droit de siéger au conseil des actionnaires de la société. Les yakuza garantissent alors le wa, l’harmonie de l’assemblée, en effrayant l'actionnaire ordinaire par leur simple présence. Par exemple, en 1989, la banque Fuji, 3e banque japonaise, a été dénoncée pour avoir utilisé ce système, reversant plus de 200 millions de yens à des yakuza. Un prêt destiné officiellement à « financer des cimetières privés », mais qui n'a jamais été remboursé.
Ils s'engagent également dans le chantage simple, obtenant des informations incriminantes ou embarrassantes sur les pratiques d'une compagnie, ou d'un de ses dirigeants. Une fois que les yakuza ont mis un pied dans l’entreprise et assurés leurs gains, ils travailleront pour eux, évitant à la compagnie que des scandales ne deviennent publics, et seront payés en retour avec des pots-de-vin. Dans certaines entreprises, ces pots-de-vin sont même inclus dans le budget annuel.


On dénombrait plus de 8 000 sôkaiya en 1982, jusqu'à ce qu’une loi soit votée contre eux. Aujourd’hui, leur nombre serait revenu à 1 500. Néanmoins, 80 % des entreprises qui ont un chiffre d'affaires supérieur à 1 000 milliards de yens admettent avoir encore des contacts avec eux, dont environ 40% leur verseraient encore des fonds, bien que cela soit considéré comme un délit.
Les Yakuza et la prostitution
 

Les membres d’un gang de yakuza ont été arrêtés récemment pour trafic humain après qu’ils aient vendu une femme à un bar à hôtesse. Un nouveau cas de trafic humain, toujours aussi répandu au Japon.

Si ce genre de transaction est malheureusement courant, c’est semble-t-il la première fois qu’une Japonaise est l’objet de la transaction.

On estime que ce phénomène concerne entre 100 et 150 000 femmes par an dans l’archipel. Les femmes forcées de se prostituer au Japon viennent principalement de l’Asie du sud Est et de l’ex-Union Soviétique.
 
Régulièrement, le Japon promet de mettre un terme à ces trafics humain, sans grand succès pour le moment. Le Conseil de L'Europe et plusieurs organismes internationaux interpellent régulièrement le pays sur le sujet.
 
La nouvelle législation adoptée en 2005, afin de durcir les conditions d’obtention d’un visa dit « Entertainment » n’a pas réussi à juguler les trafics. Facile à obtenir, ce visa de « spectacle » est la porte d’entrée de milliers de prostituées par an. Par exemple, plus de 70 00O Philippines entrent chaque année au Japon avec un tel visa sans que personne ne sachent réellement combien d’entre elles travaillent effectivement dans le monde du spectacle...
 
Un des problèmes auquel sont confrontées les autorités nippones dans leur lutte contre ces trafics est la demande. En effet, l’industrie du sexe ne s’est jamais aussi bien portée dans un pays où la prostitution est interdite depuis 50 ans. Pour preuve, on compte quelques 10 000 boites ou bars à hôtesse dans l’archipel et un nombre incalculable de filles sont liées de près ou de loin au commerce de l’amour tarifé.

Un autre obstacle contre l’éradication du phénomène est qu’un nombre non négligeable de notables, de membres du parlement ou des forces de l’ordre ferment les yeux sur ces trafics.
En 2005, la police avait découvert 81 cas de trafic humain. Tant les analystes que les association des droits de l’homme jugent ce résultat ridiculement bas par rapport à la réalité. Reste à espérer pour ces milliers de femmes, que le fait que des Japonaises soient désormais l’objet de ce trafic force les autorités à vraiment s’attaquer au problème.
Les Yakuza dans le monde
 


Les Yakuza sont aujourd'hui présents un peu partout dans le monde. Ils se sont adaptés au monde actuel qui n'a cessé de s’ouvrir. Engagés, dès les années 60, en Asie du Sud Est, ils s'y emploient à développer le tourisme sexuel et le trafic de drogue.
 

Par la suite, ils étendent leurs activités aux Etats-Unis (côte ouest) et aux Philippines où ils sont présents sur le marché des armes. Ensuite, c’est le tour de Hawaii, où ils investissent la restauration, les night-clubs et la prostitution. Ils s’implantent également à Las Vegas où ils s’intéressent à l’industrie du jeu et plus particulièrement aux Casinos.
 
 
La présence desYakuza est également très ancienne en Australie, en Nouvelle Zélande, à l’île de Guam et à Taiwan. Leurs organisations sont aussi actives au Brésil où elles se sont mise en cheville avec les bandes locales. En ce qui concerne l'Europe, la présence des Yakuza est significative en Allemagne et à Londres. En réalité, la progression des Yakuza dans le monde a suivi l'expansion de la communauté japonaise. Ainsi, leur choix des Etats-Unis s’explique par l'existence de la plus grande population nippone émigrée, soit 850 000 japonais résidant essentiellement à Hawaii et en Californie.
 
 
Les Yakusa collaborent également avec les Philippins, les Taiwanais et les Chinois de Hong Kong présents sur le territoire nippon. La nature de leurs activités commune porte essentiellement sur la contrebande d’armes, de drogue, et le trafic de voitures volées.
Les différentes activités lucratives des Yakuza
 

Une grande partie des activités actuelles des yakuza peut être reliée à leur origine féodale. Ce n'est pas une organisation secrète, les yakuza possèdent donc souvent un bureau bien visible, arborant le nom de leur clan ou leur emblème. Ces bureaux sont, légalement, des associations (dantai) le plus souvent vouées à « la poursuite de la voie chevaleresque ». Les membres ont un code vestimentaire bien spécifique (lunettes de soleil et costumes colorés), de façon à être facilement identifiables par les civils (katagi). Même la manière de marcher des yakuza est différente de celle des citoyens ordinaires, plus ample et « arrogante ».


Au contraire, ils peuvent être plus conventionnellement habillés, mais quand le besoin se fait sentir, ils peuvent mettre en valeur leurs tatouages, afin d'indiquer leur affiliation. Occasionnellement ils déambulent également avec des insignes sur leurs revers. Une famille yakuza a même imprimé un bulletin mensuel avec des détails sur les prisons, les mariages, les enterrements, les meurtres, et quelques poésies de leurs chefs.


Jusqu’à récemment, la majorité des revenus des proviennent de dîmes, prélevées sur les commerçants et les entreprises situées sur leur territoire. En échange de la protection et de la bienveillance des yakuza, ils versent une sorte « d’impôt féodal ». Plus de 41% des patrons de grandes entreprises japonaises affirment avoir été victimes de ce racket. Cette situation s'est maintenue, principalement à cause de l'hésitation des entreprises à aller demander l'aide de la police.


Les yakuza tirent également leur revenus grâce à une forme d'extorsion de fond typiquement japonaise, connue sous le nom de sōkaiya. C'est une forme de racket et de protection. Au lieu de harceler de petites entreprises, l'organisation vend ses services : elle se loue pour étouffer toute contestation dans les assemblées générales d'actionnaires. Pour cela, elle achète un petit nombre d’actions, obtenant ainsi le droit de siéger au conseil des actionnaires de la société. Les yakuza garantissent alors le wa, l’harmonie de l’assemblée, en effrayant l'actionnaire ordinaire par leur simple présence. Par exemple, en 1989, la banque Fuji, 3e banque japonaise, a été dénoncée pour avoir utilisé ce système, reversant plus de 200 millions de yens à des yakuza. Un prêt destiné officiellement à « financer des cimetières privés », mais qui n'a jamais été remboursé.
Ils s'engagent également dans le chantage simple, obtenant des informations incriminantes ou embarrassantes sur les pratiques d'une compagnie, ou d'un de ses dirigeants. Une fois que les yakuza ont mis un pied dans l’entreprise et assurés leurs gains, ils travailleront pour eux, évitant à la compagnie que des scandales ne deviennent publics, et seront payés en retour avec des pots de vin. Dans certaines entreprises, ces pots-de-vin sont même inclus dans le budget annuel annuel.


On dénombrait plus de 8 000 sôkaiya en 1982, jusqu'à ce qu’une loi soit votée contre eux. Aujourd’hui, leur nombre serait revenu à 1 500. Néanmoins, 80 % des entreprises qui ont un chiffre d'affaires supérieur à 1.000 milliards de yens admettent avoir encore des contacts avec eux, dont environ 40% leur verseraient encore des fonds, bien que cela soit considéré comme un délit.

La police japonaise est également peu disposée à interférer dans les problèmes internes de certaines communautés, comme dans les zones commerçantes, les écoles/universités, les quartiers d'activités nocturnes. Il ne fait aucun doute que, localement, des pactes tacites sont conclus entre police et yakuza, en vertu desquels les membres des clans échappent à toute arrestation dans les délits mineurs, comme ébriété sur la voie publique, petite bagarre ou casse légère. Dans ce sens, les yakuza sont encore considérés comme des organisations semi-légitimes. Par exemple, juste après le tremblement de terre de Kobe, le Yamaguchi-gumi, dont les sièges sociaux sont àKobe, s'est mobilisé pour aider les victimes du désastre (en fournissant même un hélicoptère), et ceci a été largement rapporté par les médias, ce qui contraste avec l'intervention beaucoup plus lente du gouvernement japonais. Pour cette raison, beaucoup de yakuza estime que leur racket est une sorte d'impôt féodal légitime.


Les yakuza ont une influence forte dans la lutte professionnelle japonaise. Ils sont considérés comme étant des grands défenseurs de ce sport, mais leur intérêt reste en grande partie financier. Les lieux où se déroulent les combats de luttes (des arènes, des stades) leur appartiennent souvent, ils touchent ainsi un pourcentage sur les entrées. Il est courant que les lutteurs reçoivent des instructions spécifiques concernant le déroulement de leurs matchs, comme faire juste appel aux yakuza de la foule. Le pionnier de la lutte au Japon, Rikidozan, a été tué par un yakuza.


Les yakuza ont également des liens avec les marchés financiers et aux opérations immobilières, par l’intermédiaire des jiageya. En effet, le droit immobilier japonais rend très difficile l'expulsion des locataires et les expropriations. Les jiageya sont des bandes spécialisées dans l’intimidation, qui revendent aux compagnies voulant effectuer des projets de développement beaucoup plus grands.


L'activité criminelle la plus lucrative des groupes violents reste néanmoins le trafic de drogue (des amphétamines, notamment), assurant 35 % de leurs revenus devant le racket, (20 %) et la prostitution (13 %). Ils organisent aussi l'offre de travailleurs journaliers pour la construction et les docks et gèrent des circuits d’immigration clandestine, qui les fournissent aussi en prostituées asiatiques.
 
La police japonaise et les Yakuzas
 

Certains experts de la criminalité organisée japonaise pensent ainsi que la faible intervention de la police contre les gangsters s’explique par l'utilisation de ces derniers comme une sorte de «police auxiliaire», des gardiens de la paix des rues. D’autres, pensent que c’est par crainte des représailles de la pègre, et en raison de la pression exercée par les autorités, que la police a choisi de rester effacée. En d’autres termes, la police japonaise préférerait l’existence d’une criminalité organisée plutôt que son absence, ou que son remplacement par une "criminalité débridée".

Le rôle des Yakuzas est, en partie, comparable à celui d'une "police parallèle". Leurs membres se chargent de la protection des populations et de la limitation de la délinquance urbaine. Si cela semble très généreux de leur part, il faut rappeler que les Yakuzas ne font rien sans arrière pensée. Leur coopération plus ou moins officielle avec les forces de l'ordre a pour but de les rendre indispensables auprès de leurs unités qui se sentent ainsi redevables. Les Yakusas assument cette responsabilité dans le but de mener à bien leurs affaires sans entraves et de pouvoir accroître, dans le même temps, leur puissance financière. Ce besoin d’ordre est nécessaire au maintien d’une bonne notoriété, d’une bonne image de marque. Il est une garantie de prospérité et de pérennité de leurs activités. Le phénomène se traduit, au Japon, par l’une des délinquances urbaines les plus faibles des pays industrialisés.

Si l’on soutient la thèse selon laquelle la police se sert de la pègre comme «régulateur social» des quartier nippons, alors, il faut admettre que le maintien de cet ordre n'ait pu se faire qu’au prix d’une certaine tolérance. Ainsi, il est monnaie courante que la police ferme les yeux sur bon nombre d’activités plus ou moins illicites. Cette relation privilégiée entre la pègre et la police nous conduit à remettre en cause la capacité de la police nippone à maintenir elle-même cet ordre. Lorsque les forces spéciales de la police interviennent en organisant des raids contres la pègre, il s’agit davantage de « shows», où la police tente d’en imposer ou simplement de montrer sa force à une population qui reste sceptique, que d'opérations destinées à éradiquer la criminalité .

Dans les faits, la collaboration entre les forces de l'ordre et les "forces de l'ombre" est devenue tellement étroite, qu’elle a favorisé un véritable mimétisme de la part des policiers vis à vis de la pègre, et qu’il est devenu difficile de distinguer le malfrat du policier, tant dans les habitudes vestimentaires que dans les comportements. Ce mimétisme est renforcé par la fascination qu'exerce l’aspect féodal des organisations criminelles nippones sur le reste de la population. En décembre 1990, la police d’Osaka, inquiète du bouleversements des moeurs au sein de ses unités, publiait une charte dans laquelle elle demandait à ses fonctionnaires de ne pas calquer leur façon d’agir sur celle des Yakuzas.
 
Un Yakuza célèbre : Yoshio Kodama
 

Yoshio Kodama naquit en 1920 à Nihonmatsu. Dans une période de trouble et de guerres sanglantes entre les différents Boryokudan, il est présenté comme l’homme qui rétablit la paix. Pendant la période d’occupation , Kodama fut jeté en prison pour son appartenance à un groupe ultra nationaliste («Association of the Founding of the Nation»).

Entre la fin des années 30 et le début des années 40, Yoshio Kodama travaillait, en qualité d’agent secret au service du gouvernement japonais, dans tout l’Est asiatique. Il s’occupait d’opérations visant à obtenir du matériel stratégique dont l’armée nippone avait besoin pendant la guerre. Il achetait et vendait du radium, du cobalt et du fer devenus des matériaux stratégiques indispensables au cours de cette période. Par la même occasion, Kodama mettait en place un véritable réseau d’espions et d’informateurs mandchous dispersés dans toute la Chine. A la fin de la guerre, il était à la tête d’un empire industriel de plus de 175 millions de dollars. Ce succès lui valut d’être promu au rang de vice-amiral, alors qu’il n’était âgé que de 34 ans. Cette promotion fut très largement remarquée par le public, en raison du jeune âge de l’impétrant. Kodama fut également nommé conseiller du Premier ministre.

En 1946, Kodama fut incarcéré à Sugamo, où il attendit d’être jugé avec d'autres membres du même groupe ultra nationaliste. Il passa alors deux ans en prison avant finalement d’être relaxé. Les Américains voyaient en Kodama un homme fanatique et une menace pour la sécurité. Il était classé dans la catégorie A des criminels de guerre, celle qui regroupait les hommes politiques, les officiers militaires et les ultra nationalistes. Cet homme à leurs yeux, ne devait pas être relaxé. Néanmoins, Yoshio Kodama parvint à négocier sa libération avec les forces américaines, car il leur offrait une intermédiation privilégiée avec les Boryokudan. Cette mise en liberté devait donc se comprendre par rapport à un élément : l'attrait qu'exerçait à l'époque sur les Américains, la possibilité de disposer au Japon d'une force anti-communiste (ultranationalistes/Boryokudan). Et cet élément l'emportait largement sur le souci de poursuivre les hommes clés de la guerre. Kodama, à la tête d’une véritable fortune fut alors en capacité de développer ses affaires, tout en recueillant des informations sur les communistes insurgés en Chine et au Japon. En 1955, le Parti Libéral et le Parti Démocratique fusionnèrent pour fonder le Parti Libéral Démocrate (PLD). Kodama devint le principal porte-parole de cette coalition, et utilisa les Boryokudan pour lutter contre ses opposants.

Au début des années 60, Kodama décida de rétablir la paix entre les différents clans pour les réunir en une seule grande coalition. Il utilisa ses nombreuses relations pour instaurer une trêve. Il réalisa une rapide alliance entre Kazuo Taoka, Oyabun du groupe Yamaguchigumi, et Hisayuki Machii, un patron de la pègre coréenne chargé du Tosei-Kai. Kodama continua d’user de ses relations pour jouer le rôle de médiateur entre l’Inagawa-kai, ses alliés du Kanto et le Yamaguchi-gumi. La trêve entre les différentes bandes semblait alors très probable. En 1976 l’empire de Kodama commença à s’effriter, lorsque le scandale de la Lockheed Corporation éclata. Des informations révélèrent un pot de vin de 2.1 millions de dollars en sa faveur, de la part des dirigeants de la Lockheed. Le 23 mars 1976 le jeune acteur Maeno, jusqu’alors fervent admirateur de Kodama essayait de mener une mission Kamikaze. Réalisant la stupidité de son attachement à Kodama il décidait de s’écraser en avion contre le toit de la maison de Kodama à Sétagaya, l’un des quartiers de Tokyo. Sa mission fut un échec puisque Kodama survécut, mais le jeune pilote y perdait la vie.


Kodama fut, à cette période, accusé de corruption, de faux témoignage et de violation de la loi. Mais en raison de sa mauvaise santé, le jugement fut repoussé. Finalement le 17 janvier 1994, il décédait d’une attaque cardiaque. Peu de temps avant sa mort, il aurait dit, dans l'une de ses dernières interviews, que sa mort serait la dernière punition pour avoir servi l’occupant américain.
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