Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
sammael world
19 août 2012

blaxploitation

black_shampoo_poster_01

 

La blaxploitation est un courant culturel et social propre au cinéma américain des années 1970 qui a revalorisé l'image des afro-américains en les présentant dans des rôles dignes et de premier plan et non plus seulement dans des rôles secondaires et de faire-valoir. Le mot est la contraction des mots « black » (qui signifie Noir) et « exploitation ». Le mot s'écrit parfois Blaxplotation, de black et de plot - le sujet d'un film.

 

Définition

Ces films n'engageaient que des Noirs et ne s'adressaient qu'à la même communauté sur des thèmes qui lui tenait à cœur en utilisant tous les stéréotypes possibles. Tous les genres cinématographiques à la mode durant les années 1970 ont été mis à la sauce blaxploitation. Que ce soit les films policiers (trilogie des Shaft) ou les enquêtes par des détectives privés (Shaft), le cinéma d'horreur (Blacula, Le vampire noir, Abby), les arts martiaux (Black belt Jones), le péplum (The arena), le western (Boss nigger), l'espionnage (Cleopatra Jones), le film politique engagé (The spook who sat by the door), le comique (Uptown Saturday Night). Ces films étaient très appréciés par la communauté noire car ils montraient des acteurs afro-américains dans des situations d'hommes fiers et libres de leurs choix de vie. Des personnages noirs qui résistent aux Blancs, qui leur répondent. Dans beaucoup de films le personnage noir est associé au bien et le blanc au mal. Alors que les films Hollywoodiens des années 1930, 1940 ou 1950 montraient les Noirs seulement dans des rôles de danseurs de cabaret, serveurs, bandits ou esclaves. On peut ajouter que les films de la blaxploitation cherchaient à donner une image de la vie quotidienne des Afroaméricains. Ainsi que leurs aspirations, la vieille femme noire au début du film servant les riches Blancs, puis l'inverse à la fin. Lorsque le personnage est un homme, dans beaucoup de films comme Black Ceasar, la mère tient une place importante dans la vie du personnage, en raison d'un problème persistant hérité de l'esclavage dans les quartiers noirs dans les années 1970 : beaucoup de pères abandonnaient l'enfant à leur mère. On peut dire que les films de la blaxploitation reflètent les aspirations des Noirs aux droits civiques, à leurs difficultés quotidiennes. Mais aussi à ce qu'ils vivaient dans les années 1970. La prostitution, la drogue, la corruption, le racisme de la part des policiers, les viols... tout cela est abordé dans les films de la blaxploitation.

Le premier film date de 1971 est Sweet Sweetback's Baadasssss Song, tournée par Melvin Van Peebles. Ce film « 100% noir » rapportera 10 millions de dollars, un chiffre remarquable pour une production indépendante d'un budget de 100 000 dollars. La même année sort Shaft, les nuits rouges de Harlem cette fois ci produit par un grand studio mais toujours réalisé par un noir : Gordon Parks (photographe et journaliste). Shaft sera un succès planétaire grâce en partie à la musique originale du film d'Isaac Hayes.

Une grande majorité des films de blaxploitation étaient de qualité plutôt médiocres, souvent violents et remplis de clichés et préjugés. Ils parlaient de prostituées, de dealers, de tueurs dans le ghetto. Tous ces stéréotypes sont aujourd'hui repris dans le gangsta rap, Snoop Dog a été fortement influencé par Rudy Ray Moore.

Chaque film était l'occasion de fournir une bande originale de grande qualité. Tous les grands musiciens noirs des années 1970 ont exercé leurs talents ; la liste est longue et non exhaustive : James Brown (Black Caesar), Curtis Mayfield (Superfly, Short eyes), Isaac Hayes (Shaft, Truck Turner, Three tough guys), Johnny Pate (Brothers on the run, Bucktown), Marvin gaye (Trouble man), Norman Whitfield (Car wash), Edwin Starr (Hell up in Harlem), Roy Ayers (Coffy), J.J. Johnson (Cleopatra Jones), Willie Hutch (The Mack), Herbie Hancock (The spook who sat by the door) et Barry White (Together brothers)...

Certains de ces films étaient parfois réalisés par des Blancs (Larry Cohen pour Black caesar) et beaucoup étaient produits par des Blancs, ce qui poussa des associations afro-américaines à les rejeter. Par la surproduction, le public finit par se lasser et à la fin des années 1970, le genre tomba en désuétude.

Quelques icônes du cinéma de blaxploitation sont à signaler comme Pam Grier (vue dans Jackie Brown), Jim Kelly (vu dans Opération Dragon, de Bruce Lee), Rudy Ray Moore et Fred Williamson.

Le genre a eu une grande influence sur certains réalisateurs contemporains. Ainsi, Quentin Tarantino lui a rendu maintes fois hommage dans ses films, principalement dans Jackie Brown mais aussi dans Kill Bill vol 1 par l'usage de la musique du film Truck Turner et quelques clins d'œil appuyés.

En 2009, le film Black Dynamite parodie les films de blaxploitation.

Exemples de films de blaxploitation

Comic-book

Parallèlement à la blaxploitation au cinéma, un mouvement similaire a pu être observé dans l'univers du comic-book avec des personnages tels que :

Dans la culture populaire

Les influences et les références à la blaxploitation :

Autres films
Animations
Bibliographie
  • 1993 : Framing Blackness: The African American Image in Film de Ed Guerrero (Temple University Press)
  • 1995 : That's Blaxploitation!: Roots of the Baadasssss 'Tude (Rated X by an All-Whyte Jury) de Darius James (St. Martin's Griffin)
  • 1997 : Who Stole the Soul?: Blaxploitation Echoed in the Harlem Renaissance de Brian Dorsey (Institut F'Ur Anglistik Und Amerikanistik)
  • 1998 : What It Is... What It Was!; The Black Film Explosion of the '70s in Words and Pictures de Andres Chavez, Denise Chavez, Gerald Martinez (Miramax Books)
  • 1998 : The Superfly Guide to Blaxploitation Movies de Alan McQueen & Martin McCabe (Titan Books)
  • 2001 : Blaxploitation Cinema de Dr. Mikel J. Koven (Pocket Essentials)
  • 2006 : Women of Blaxploitation: How the Black Action Film Heroine Changed American Popular Culture de Yvonne D. Sims (McFarland & Company, Inc.)
  • 2007 : Blaxploitation Films of the 1970s: Blackness and Genre de Novotny Lawrence (Routledge)
  • 2007 : The Notorious Phd's Guide to the Super Fly '70s de Todd Boyd (Broadway edition)
  • 2008 : Blaxploitation Cinema: The Essential Reference Guide de Josiah Howard (FAB Press)
  • 2008 : "Baad Bitches" and Sassy Supermamas: Black Power Action Films de Stéphane Dunn (University of Illinois Press)
  • 2009 : Reflections on Blaxploitation: Actors and Directors Speak de David Walker, Andrew J. Rausch, Chris Watson (The Scarecrow Press, Inc)
  • 2009 : Jack Hill: The Exploitation and Blaxploitation Master, Film by Film de Calum Waddell (McFarland & Company, Inc.)
  • 2009 : BadAzz MoFo's Book of BLAXPLOITATION, Volume One de David Walker (Drapetomedia)
  • 2010 : Blaxploitation Films de Mikel J. Koven (Oldcastle Books)
  • 2008 : Blaxploitation, 70's Soul Fever. Sévéon, Julien. Bazaar & Compagnie. Paris, 2008
  • 2007 : Mad Movies, Hors-série spécial Grinhouse (cinéma d'exploitation), juin 2007.
Liens externes

 

Blaxploitation ou Blacksploitation :

 



Terme désignant une catégorie de films, datés généralement de la première moitié des années 1970, et mettant en vedette des héros noirs. La blaxploitation fit suite aux mouvements d'émancipation des Noirs américains, et mit en valeur des personnages généralement éloignés des noirs "trop parfaits" tels qu'avait pu les incarner Sidney Poitier dans la décennie précédente. Le flic violent Shaft, le karatéka Black Belt Jones sont des héros souvent amoraux, en phase avec une époque cynique. La blaxploitation fut une mode essentiellement américaine, mais elle fut reprise dans des films originaires d'autres pays, comme "T.N.T. Jackson", du philippin Cirio H. Santiago. A noter que, si certains réalisateurs qui s'illustrèrent dans cette mode étaient bien noirs (comme Gordon Parks), d'autres cinéastes spécialisés dans la blaxploitation étaient tout ce qu'il y a de plus blancs (Jack Hill).



Généralement agrémentées de bandes originales branchées, dont certaines devaient mal vieillir tandis que d'autres ont aujourd'hui plus d'intérêt que les films, les oeuvres de la blaxploitation sont pour la plupart des séries B sans prétention artistique, comportant des doses plus ou moins fortes de violence et de sexe. Ces films à petit budget, sans acteurs connus, servirent cependant de tremplin aux carrières de comédiens comme Pam Grier, Jim Kelly, Fred Williamson, Jim Brown ou Richard Roundtree. La blaxploitation, comme son nom l'indique, n'échappe pas à l'ornière du cinéma d'exploitation et dérape fréquemment dans le grotesque et le nanar à force de manque d'ambition et de clichés sur des héros noirs forcément cools, sans complexes, et se tapant à l'occasion toutes les femmes blanches qu'ils veulent. (Prétexte à plans nichon et autres éléments racoleurs bien putassiers).



 







A force de vouloir à tout prix "ethniciser" les genres cinématographiques (on vit un Dracula noir, un Frankenstein noir, un Exorciste noir...), le genre finit par passer de mode, la présence d'acteurs noirs comme protagonistes étant par ailleurs devenue très ordinaire. L'intérêt pour les années 1970 a valu à cette mode un peu kitsch un certain revival : la parodie "I'm gonna git you sucka" (1989) en fut le premier signe, comme la présence de Pam Grier et Jim Brown dans "Mars attacks!" (1997) et surtout "Jackie Brown", avec Pam Grier.



Parmi les films de blaxploitation modernes, citons par exemple "Vampiyaz" (prononcer "Vam-paï-yeuz"). Avec son orthographe copiant l'argot jusqu'à la caricature (l'accroche est "Brothaz in blood"), le titre est dans la droite lignée de ses prédécesseurs. Ce qui est parfaitement stupide, car le film, bien que médiocre, réussit pourtant à éviter la plupart des clichés sur les Noirs dans le ghetto.

 

 

 

 

 

Publicité
Publicité
Commentaires
sammael world
Publicité
Archives
Publicité