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sammael world

26 avril 2015

tu est ma muse.........

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MUSE RETIENS TES LARMES

 

Muse retiens tes larmes, c’est l’amour qui t’en prie

Ne laisse pas blessé et mourir ce bonheur.

Laisses toi donc guider, laisses parler ton cœur

Laisses le s’envoler ; s'évader dans la vie.

 

Tu ne peux maîtriser la passion qui t’habite

Et de la refouler ne fait que l’aggraver.

Tu es jolie ma muse, ne laisses pas le temps

T’emprisonner ainsi encore dans ton printemps.

 

Tu souffres, je le sais ; je le lis dans tes yeux.

Il ne faut pas grand chose pour être malheureux.

Mais il faut beaucoup moins pour que vienne un sourire

Un soupir de bonheur que toi seule m’inspires.

 

Alors que cherches-tu, à passer à coté,

Des plaisirs de la vie pour une éternité ?

Ou simplement de vivre, vivre pour être aimée

Et d’aimer à ton tour comme l’on peut aimer.

 

Regardes-moi ma muse et dis-moi que tu m’aimes.

Même si ce mot doux quelque part nous entraîne.

Affronte ton regard ce soir dans le miroir

Et ne me dis pas muse, qu’il n’y a plus d’espoir.

 

Parce que sinon la vie ne vaut d’être vécue.

Car d’avoir tout raté, à toujours reculer,

On se retrouve seule quand le temps a passé

A regretter l’amour auquel on n’a pas cru.

 

Daniel Douillet

 

Ça m'amuse que tu sois ma muse 
Dis moi si ça t'amuse aussi 
Ou bien si tu refuses 
Le fluide ne s'use 
Que si l'on en abuse 
Et si ça m'use parfois ma muse 
Tellement ça fuse 
De toute part, d'antennes en satellites 
Aux pylônes, au hasard 

Je ne regrette pas 
Mais, ne le répète jamais à personne 
Surtout garde ça pour nous 
Love ! 
Les braises incandescentes 
Sont encore sous la cendre froide 
Autrement dit, sois toujours au rendez-vous 

Ça m'inspire chaque fois que je respire 
Ton essence complice 
Qui goutte à goutte immisce en moi 
Que s'éloigne le pire 
Que s'effacent les frontières 
Que s'affinent les contrastes 
S'ancrent nos mystères 
Les nerfs se changent en air 
Flottant autour des météores 
Et la petite musique se glisse 
Entre les interstices 

Je ne regrette pas 
Mais, ne le répète jamais à personne 
Surtout garde ça pour nous 
Love ! 
Les braises incandescentes 
Sont encore sous la cendre froide 
Autrement dit, sois toujours au rendez-vous 

Ça m'amuse que tu sois ma muse 


Ça colle des ailes à mes labiales 
Ôte à mes mots la muselière 
Impose des lettres capitales 

Alors veux-tu que je te dise 
je prend ce que tu donneras 
La pierre est précieuse et magique 
Maintenant je sais que tu es là 
D'antennes en satellites 
Autour des météores 
Je peux puiser dans ton calice 
Je peux creuser dans ta mine d'or 
Et sois au rendez-vous 

Et sois au rendez-vous 

Et sois au rendez-vous 

 

"Bertrand Cantat"

 

 

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24 avril 2015

a quoi sert la pleine conscience.....

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A quoi sert la pleine conscience?

Par Caroline Franc Desages 

La pleine conscience fait actuellement l'objet d'un véritable engouement, auprès des soignants et du grand public. 

 

La pleine conscience ne consiste pas à lutter contre les émotions négatives mais à les observer pour mieux les accepter.

 

Suivie pendant près d'un an par un thérapeute adepte de la "pleine conscience" Emilie a vu ses compulsions alimentaires "quasiment disparaitre": "Quand une survient, je la laisse venir, je la vis, je l'assume, conformément à ce que j'ai appris de la pleine conscience et je parviens à ne plus me laisser gagner par l'angoisse". Cathrine, quant à elle, diagnostiquée bipolaire après des années de "montagnes russes", trouve "un vrai réconfort" dans ces séances de méditation: "cela m'a énormément aidée, pour me remonter lorsque je suis "down" mais aussi me calmer quand je suis un peu trop "up"". Les témoignages comme ceux d'Emilie et Cathrine sont légion, tant la pleine conscience semble aujourd'hui se présenter comme une alternative aux thérapies traditionnelles dans la lutte contre les troubles de l'humeur ou autres maux contemporains.  

La pleine conscience, c'est quoi? 

Cette forme de méditation vient tout droit du bouddhisme, qui la considère comme "la troisième forme de sagesse". Pour résumer, elle consiste à focaliser pleinement son attention sur le moment présent et à analyser les sensations ressenties, en se servant notamment de l'observation de la respiration pour accéder au fameux état de "pleine conscience". Une technique importée aux Etats-Unis dans les années 1950 et dont le professeur de médecine Jon Kabat-Zinn, est aujourd'hui considéré comme le chef de file. Ce chercheur en biologie moléculaire tombé dans laméditation lorsqu'il était petit a en effet mis au point une méthode de diminution et de contrôle du stress grâce à la méditation de pleine conscience baptisée Mindfulness-Based Stress Reduction. 

Aujourd'hui plus de 200 instituts dédiés à la MBCT existent aux Etats-Unis et en France nombreux sont désormais les médecins à l'avoir adoptée, qu'il s'agisse de disciples du GROS (groupe de recherche sur l'obésité et le surpoids) comme les docteurs Zermatiet Apfeldorfer, qui l'utilisent dans la lutte contre les compulsions alimentaires ou le très médiatisé psychiatre Christophe André, qui forme depuis dix ans des soignants à l'hôpital Saint-Anne. 

Des effets qui peuvent être mesurés scientifiquement 

Autre ambassadeur, le rhumatologue Jean-Gérard Bloch: "Je pratiquais la méditation depuis fort longtemps et j'ai voulu en faire profiter mes patients, explique-t-il. Il s'agit entre autre simplement de développer dans la vie quotidienne nos capacités naturelles d'attention. Au travers de la méditation s'ouvre une possibilité d'aller explorer la nature de l'esprit, la nature du lien entre le corps et l'esprit, en étant soi-même le sujet qui explore et le sujet d'exploration." Les résultats lui semblent si probants qu'il crée en 2012 à l'attention des professionnels de santé un diplôme universitaire de médecine en méditation et neurosciences à Strasbourg.  

Et à ceux qui pourraient douter des effets concrets d'une telle pratique, Jean-Gérard Bloch répond que les progrès en imagerie médicale permettent aujourd'hui de les corroborer: "c'est intéressant de pouvoir observer via une IRM ce qui se passe dans le cerveau lorsqu'un patient est en pleine méditation. On peut voir très précisément des changements dans les zones gérant la douleur ou le stress". Lui même constate au quotidien des améliorations chez ses patients souffrant de douleurs chroniques: "l'objectif n'est pas forcément d'arrêter les médicaments, mais plutôt de mettre la souffrance à sa juste place. De comprendre qu'elle n'est pas obligée de tout envahir et que l'on peut trouver un espace pour d'autres sensations". 

Accepter les émotions négatives sans pour autant se résigner 

"Il ne s'agit pas de lutter contre des émotions négatives, qu'il s'agisse de compulsions alimentaires ou de pensées sombres, voire suicidaires, mais d'observer les pensées qui viennent nous tarauder, pour comprendre comment réagir face à elles", renchérit la psychiatre Christine Barois. "Une fois ces pensées ou pulsions identifiées, l'idée n'est pas de les combattre mais de les accepter", poursuit-elle, précisant que cette acceptation "n'est pas une résignation passive". "On choisit les combats que l'on peut et veut mener et l'on décide de faire avec certaines de nos émotions, même si celles-ci provoquent de l'inconfort. Parce que les émotions font partie de la vie". 

Une appli pour méditer

"De plus en plus d'applis smartphone proposent un accompagnement aux personnes intéressées par la méditation. "Respirelax", gratuite, est particulièrement bien faite", indique Christine Barois. 

"C'est un outil extraordinaire, mais pas un gadget", prévient-elle, précisant que seule une pratique régulière et assidue permet d'espérer de vraies améliorations. "Trente minutes par jour, c'est un bon rythme", suggère-t-elle. Quant au choix du thérapeute, passer par l'Association pour le développement de la mindfulness garantit d'avoir affaire à un professionnel sérieux. 

Qui dit mode dit aussi charlatans 

Attention en effet aux charlatans et programmes peu fiables qui commencent à pulluler, succès de la méthode oblige. "La pleine conscience est de plus en plus présentée comme un produit antistress prêt à consommer. C'est la rançon de la gloire et cela peut inquiéter", alerte à ce titre le psycho-praticien Alain Gourhant sur son blog "Il est indéniable que cet engouement a permis de mettre sur le devant de la scène les vertus de la méditation et c'est une bonne chose. Mais la pleine conscience doit s'inscrire dans un suivi global de la personne, elle n'exclue pas de s'intéresser à l'inconscient, ne se substitue pas à d'autres formes de thérapies et ne convient pas à tout le monde". 

Edith, suivie pour des troubles du comportement alimentaire n'a pour sa part pas été convaincue: "Je suis quelqu'un de très speed. Or la pleine conscience implique d'avoir envie de se poser, d'aimer se poser. Ca ne me ressemble pas une seconde. Et puis, je n'arrivais pas à voir ça autrement que comme une démarche nombriliste. La pleine conscience est aussi très "mode". On nous en colle partout. Et haro à qui ne serait pas en prise avec lui-même... Autant dire que me concernant, ça ne fonctionne pas, tout comme le yoga, le pilate et tout ce qui y ressemble. Moi j'aime l'action énormément, la réflexion (trop) mais pas l'introspection." 

"Il n'y a pas de formule magique pour se défaire de la dépression ou d'autres troubles du comportement", confirme Alain Gourhant recommandant à ceux qui se sentent intéressés par ces approches "de commencer par lire les grands maitres Zen, tels que Thich Nhat Hanh, "grâce auxquels on retrouvera l'essence de la pleine conscience et de la méditation


Pleine conscience

 

La pleine conscience (parfois également appelée attention justesamma-sati en palisamyak-smriti en sanskrit, ou présence attentive) est une expression dérivée de l’enseignement de Siddhartha Gautama et désignant la conscience vigilante de ses propres pensées, actions et motivations. Elle joue un rôle primordial dans le bouddhisme où il est affirmé que la pleine conscience est un facteur essentiel pour la libération (Bodhi ou éveil spirituel). Il s’agit du septième membre du noble sentier octuple.

Les principes de la pleine conscience

L’attention juste ou pleine conscience consiste à ramener son attention sur l'instant présent et à examiner les sensations qui se présentent à l'esprit, comment elles apparaissent, comment elles durent quelque temps, et comment elles disparaissent. Cette pratique permet de se rendre compte de façon directe si une sensation est quelquefois permanente ou bien toujours impermanente. Par la suite, le pratiquant va aussi examiner la matière (en particulier le corps), les perceptions, les habitudes mentales positives ou négatives, la conscience, comment toutes les choses apparaissent, comment elles durent et comment elles disparaissent. L'observateur reste neutre et silencieux (le « silence mental ») en examinant l'apparition et la disparition des sensations agréables, neutres ou désagréables, sans juger, sans chercher à retenir la sensation agréable ni à rejeter la sensation désagréable. L'observateur apprend à se détacher et se libère progressivement de la matière, de la sensation, de la perception, des conditionnements mentaux, de la conscience, et donc de duḥkha. S'il fait le choix d'abandonner dukkha, c'est parce qu'il a la conviction que ce phénomène est toujours à double manifestation, joie et tristesse, donc « pas de satisfaction durable ».

Cette pleine conscience n’est pas limitée à la pratique de la méditation, mais elle consiste simplement à observer les objets physiques et mentaux qui se présentent à l'esprit. Quand un objet disparaît, la pleine conscience ne cesse pas, elle est tournée par l'observateur vers un objet « par défaut » : le souffle ou la marche. Quand un nouvel objet apparaît à l'esprit, l'attention délaisse l'objet « par défaut » et s'applique à observer attentivement le nouvel objet selon les deux aspects de sa nature, comme vérité conventionnelle (sammuti sacca) et comme vérité ultime (paramattha sacca). L'attention sur le souffle (ānāpānasati) : inspire, petite pause, expire, petite pause, n'est pas une fin en soi mais elle soutient efficacement la vitalité de la pleine conscience.

Le Bouddha conseille d'observer la sensation intérieurement (dans le mental) et extérieurement (dans le corps). Par exemple, si l'observateur voit dans le mental : "chaud", il peut voir aussi dans le corps : dilatation des vaisseaux sanguins, transpiration, etc. Ensuite, si l'observateur voit dans le mental : "froid", il peut voir aussi dans le corps : contraction des vaisseaux sanguins, grelottement, etc. Cette étape est importante car le pratiquant apprend à voir de façon directe que le mental échange rapidement de nombreuses informations avec le corps par l'intermédiaire de l'inconscient. La pleine conscience expérimente le corps et l'esprit dans ses deux composants, conscient et inconscient, dans le but de tout nettoyer, de tout purifier.

La pleine conscience se situe au-delà de la première forme de sagesse : la dévotion, et au-delà de la deuxième forme : la logique de l'intellect. Elle est la troisième forme de sagesse, dite bhavana-maya panna, la vision directe de la réalité ultime en toute chose.

La pleine conscience en Occident

Bien que cette pratique soit issue du bouddhisme, elle a trouvé deux types d'application en thérapie cognitive :

  • la « réduction du stress à partir de la pleine conscience » (en anglais, Mindfulness-Based Stress Reduction ou MBSR) a été développée par Jon Kabat-Zinn. La méthode est proposée dans 200 hôpitaux américains2. Le principe a aussi été adopté par des écrivains, conférenciers ainsi que des psychologues dans le traitement du stress et de l’anxiété.
  • la thérapie basée sur la pleine conscience pour la dépression (en anglais, Mindfulness-Based Cognitive Therapy for Depression ou MBCTD) a été présentée comme un moyen de prévention des rechutes dépressives, rechutes dont la conséquence peut être le suicide. Elle n'est donc pas à proprement parler une thérapie de la dépression.

L'utilisation de la pleine conscience repose sur un « changement de postulat »5. Alors que les thérapies cognitives classiques avançaient qu'il fallait travailler sur les contenus des pensées négatives et les biais cognitifs, l'application de la MBCTD à la prévention des rechutes dépressives se base sur des résultats qui conduisent à penser que la vulnérabilité dépend avant tout de l'humeur plutôt que du contenu des pensées. L'humeur jouerait un rôle prépondérant en contribuant aux pensées dysfonctionnelles et à la rechute dépressive.

« Il s'est rarement produit au cours des recherches en psychologie clinique qu'une prédiction aussi forte soit rejetée de manière aussi tranchée. Des attitudes et croyances dysfonctionnelles n'étaient pas cause de rechute. »

La pratique de la pleine conscience est un exercice utilisé dans la psychothérapie comportementale dialectique, un traitement de Marsha Linehan pour les patients souffrant du trouble de la personnalité borderline.

Selon une étude de l'UCLA publié en juillet 2008, la pratique de la pleine conscience méditative diminuerait la progression du VIH/SIDA.

Mindfulness-Based Stress Reduction ou MBSR

La « réduction du stress à partir de la pleine conscience » (en anglais, Mindfulness-Based Stress Reduction ou MBSR) a été développée par Jon Kabat-Zinn en 1975. La méditation Mindfulness est une adaptation laïque de la méditation bouddhiste pleine conscience qui vise à combattre l’angoisse, le stress, la maladie et la douleur. Elle est aussi une technique de bien-être qui permet aux individus de vivre plus intensément le moment présent.

La méditation Pleine conscience est également au cœur d'une deuxième thérapie développée par Jon Kabat-Zinn :

  • la thérapie basée sur la pleine conscience pour la dépression (en anglais, Mindfulness-Based Cognitive Therapy for Depression ou MBCTD).

Une définition de la méditation

La méditation ne consiste pas à penser à rien mais plutôt à orienter son attention de manière systématique sur ses sensations, sur sa respiration ou tout autre phénomène psychologique tel que la douleur.

En se mettant à l'écoute de ses sensations, le méditant découvre la structure de ses habitudes. Les pensées ont un impact majeur sur vos émotions et vos décisions quotidiennes. La méditation Mindfulness met le pratiquant dans une prise de conscience directe de ses sensations au moment présent.

Pleine conscience, méditation et thérapie

La pleine conscience ou mindfulness est un état psychologique qui centre l'individu sur le moment présent. La méditation, par contre, est une technique pour atteindre cet état de pleine conscience le plus souvent possible. La thérapie cognitive MSBR est un programme d'exercices de méditations qui vise la réduction du stress et la disparition des états d'angoisse. Cependant, dans une perspective de psychologie positive, la méditation pleine conscience est une technique de bien-être voire de développement personnel.

La pratique recommandée est de deux périodes de vingt minutes de méditation chaque jour.

 

23 avril 2015

le jediisme.......nouvelle religion?

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Jediisme

Le jediisme est un nouveau mouvement religieux non-théiste non-organisé basé sur les enseignements philosophiques et spirituels des Jedi, qui sont originellement des personnages imaginaires issus des médias Star Wars.

Les membres de ce mouvement, parfois appelés Jedi comme les personnages imaginaires dont ils s'inspirent mais dont ils reconnaissent généralement l'inexistence, affirment l'existence d'une entité métaphysique mystérieuse qu'ils appellent la Force et préconisent l'adhésion au Code Jedi. Certains y adhèrent de façon sérieuse, et d'autres de façon ironique, comme par exemple dans le cas du culte de la Licorne Rose Invisible ; de ce fait, il est difficile de déterminer l'ampleur réelle de ce mouvement. Selon différents recensements dans certains pays anglophones, plus de 500 000 personnes ont indiqué que leur religion était Jedi, dans ce qui a été appelé le phénomène Jedi de 2001. Il existe au moins trois « temples » Jedi (qui correspondent à des églises) enregistrés et organisés aux États-Unis et au Royaume-Uni.

Philosophie Jedi

Les Jedi interprètent et utilisent les enseignements philosophiques de Star Wars dans la vie de tous les jours. La philosophie du jediisme est un mélange deTaoisme, de Bouddhisme, et des travaux d'Alan Watts et Joseph Campbell. Le jediisme partage des idéaux avec de nombreuses religions ainsi que les aspects spirituels de certains arts martiaux. Malgré une grande diversité idéologique liée à l'abondance de ressources Star Wars, les Jedi partagent un ensemble de valeurs fondamentales essentielles à leur voie. La plupart des Jedi suivent un code de conduite similaire au code de la chevalerie, le Code Jedi. Cependant, parce qu'il n'y a pas de voie unique ou de livre saint dans le jediisme, il y a beaucoup de codes, tous plus ou moins basés sur la philosophie, codes et leçons de Star Wars.

La Force est ce dont tout provient, ce en quoi tout existe, et ce en quoi tout retourne. Beaucoup l'appellent un champ d'énergie et elle peut être comparée au qi ou au dieu cosmique du panthéisme. C'est l'énergie derrière l'existence de tout ce qui est connu ou non de l'Homme, et la pensée qui l'entoure est comparable à la théorie du tout en physique théorique et en philosophie. La Force ne demande ni prière ni adoration ou autres actions similaires présentes dans d'autres religions, cependant la plupart des Jedi pratiquent quelques formes de méditation.

La plupart des Jedi choisissent de se concentrer sur la Force à travers l'un des trois aspects spirituels les plus acceptés : La Force personnelle, La Force de vie, et la Force unificatrice.

Critique

À cause des origines de culture pop du jediisme et de l'utilisation du web pour organiser, partager et attirer les autres vers les communautés Jedi, les organisations Jedi ont tendance à attirer des individus assez insolites. Le site web thejediismway.org, l'un des plus gros forums Jedi en son temps, alerte ses visiteurs des sites web et individus « toxiques ».

La communauté Jedi semble incapable de garder, organiser et partager ses propres informations. La communauté semble constamment souffrir de drames et menaces juridiques causant la perte de sites et contributeurs importants.

Le jediisme est souvent rapporté sur Internet et dans les articles de presse de façon non-importante, fausse et généralement négative. La mauvaise presse du phénomène Jedi de 2001 et un reportage de la BBC ont contribué à la création des termes « jediism » (jediisme) et « jedi realism ».

Deux Jedi auto-proclamés portant des robes Jedi de Star Wars ainsi qu'une tierce personne s'étant déguisée en wookiee ont demandé que l'ONU change la journée internationale de la tolérance en la journée interstellaire de la tolérance. Ce type d'actions contribue à donner du jediisme en général une image excentrique, parfois de façon injuste.

La Church of Jediism, une société privée à responsabilité limitée (private limited company) établie à Holyhead au Royaume-Uni par Daniel Jones apparait régulièrement dans les médias dans des controverses avec Tesco (chaîne de supermarchés), Jobcentre (pôle emploi), combat avec jouets Star Wars sur plateau TV ainsi qu'une attaque par « Dark Vador », un homme en état d’ébriété vêtu d'un sac poubelle noir. D'autres organisations Jedi éprouvent régulièrement leur mépris pour cette entreprise.

 

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Phénomène du recensement Jedi en Angleterre et au Pays de Galles, en 2001.

Phénomène Jedi de 2001

Ce phénomène est un mouvement qui eut lieu à partir de 2001 dans divers pays anglophones et qui consista, pour les citoyens de ces pays, à indiquer sur leur formulaire de recensement que leur religion était « Jedi » ou « Jedi Knight » (chevalier Jedi), dit aussi Jediisme, en référence à l'ordre religieux de l'univers fictionnel de Star Wars.

La campagne fut organisée en faisant circuler des courriels prétendant que si assez de personnes écrivaient « Jedi », cette religion serait officiellement reconnue par le gouvernement. Les courriels demandaient parfois aux gens de dire que leur religion était « Jedi » « parce que vous aimez Star Wars » ou « juste pour ennuyer les gens ».

D'autres raisons ont été évoquées pour expliquer ce comportement, comme l'esprit frivole, l'envie de protester ou de se moquer du recensement ou de la religion, ou le désir d'affirmer ou de prétendre qu'on est un chevalier Jedi.

Tout ceci montre que le jediisme peut être également revendiqué comme religion de façon humoristique ou parodique, comme par exemple le pastafarisme et le culte de la Licorne Rose Invisible, et non uniquement de façon sérieuse (présupposant un respect des préceptes des Jedi), excentrique, commerciale, ou malveillante.

À ce jour, seuls les États-Unis ont reconnu ce mouvement comme un religion

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Australie

En Australie, plus de 70 000 personnes se sont déclarés membres de l'ordre Jedi lors du recensement de 2001. L'Australian Bureau of Statistics a publié un communiqué annonçant que toute réponse liée aux Jedi serait classée dans la catégorie « religion non définie », tout en rappelant que fausser la pertinence du recensement pouvait être coûteux pour la collectivité, car les données qui en résultent sont très utilisées.

Nouvelle-Zélande

En Nouvelle-Zélande, plus de 53 000 personnes furent listées comme étant Jedi équivalent à 1,5 % de la population, le plus grand score dans le monde, cette année-là. Considérée comme « Notée, mais non prise en compte », la religion Jedi aurait été la deuxième de Nouvelle-Zélande ; les résultats de ce recensement ayant été :

Lors du recensement de 2006, il y eut une forte baisse de « Jedi », avec seulement 20 000 personnes l'indiquant comme leur religion.

Canada

Au Canada, 20 000 Jedi furent comptés lors du recensement de 2001.

Royaume-Uni

En Angleterre et au Pays de Galles, 390 127 personnes (près de 0,8 % de la population) indiquèrent que Jedi était leur religion sur leur formulaire de recensement en 2001, faisant d'elle la quatrième religion indiquée. Les plus grands pourcentages venaient typiquement de villes avec une importante population étudiante. Les pourcentages des affiliations religieuses (sans compter les athées et ceux qui n'ont pas répondu) étaient :

Le jediisme n'est pas reconnu comme une religion officielle dans les pays où le mouvement a eu lieu, bien que le Royaume-Uni lui ait assigné son propre code pour le dépouillement des résultats du recensement. L'Office britannique des statistiques a indiqué que le fait que « Jedi » ait son propre code ne lui confère pas le statut de religion officielle ; cela veut simplement dire qu'il a été enregistré comme une réponse courante.

République tchèque

Bien que le phénomène ait débuté en 2001, le recensement de 2011 en République tchèque compte 15 070 chevaliers Jedi par rapport aux 1 083 899 catholiques et aux 707 649 croyants non pratiquants.

 

J’ai rencontré un vrai Jedi français et on a parlé de la Force  

ThéoBé

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 Le Jediisme est une religion nouvelle non-déiste qui se fonde sur la philosophie Jedi. Religions de geeks ? Juste pour rire ? Pas du tout.

C’est ce qu’on aurait pu penser suite à la vaste farce organisée en Angleterre en 2001. Des Jediïstes et des gens comme-vous-et-moi se sont mobilisés à l’occasion du grand recensement annuel, se passant le mot sur le web : à la question de la religion, répondez « Jedïisme ». Résultat ? La religion a fini quatrième  dans le classement des cultes du Royaume-Uni (devant la Scientologie). Alors, canular ou communauté parodique ?

Je ne savais pas trop à quoi m’attendre lorsque j’ai contacté différentes organisations Jedi en Angleterre et aux Etats-Unis… Heureuse surprise, non seulement j’ai été renvoyé vers Alexandre Orion, un Jedi français du Temple of the Jedi Order, mais ce qu’il m’a dit est tout à fait passionnant – et inattendu. Rencontre.

Qu’est-ce que le Temple de l’Ordre Jedi ?

Le Temple de l’Ordre Jedi (soit le TotJO) est une église et une corporation au but non-lucratif matriculée dans l’État de Texas, aux États-Unis, depuis le 25 décembre 2005. Nous sommes habilité à ordonner notre clergé et à conférer des diplômes d’études en divinité. En somme, le TotJO est un ordre religieux. Cela dit, le Temple, ce sont les gens qui se réunissent par le biais de notre site web dans l’optique d’interagir aux niveaux intellectuel et spirituel sur une vaste gamme de sujets. Nous proposons un programme d’initiation à ceux qui le souhaitent, qui consiste en leçons sur le travail du mythologue Joseph Campbell, du philosophe Alan Watts. Nous les invitons à découvrir les idées de Fritjof Capraet de Krishnamurti. Ainsi,  nous demandons aux initiés d’explorer ce qu’ils pensent et leurs sentiments sur la doctrine et sur une pléthore d’autres matières, comme la religion comparative entre autres. En effet, notre religion surgit d’un syncrétisme tout particulier.

Quel rapport le Temple entretient-il avec la série de films Star Wars ?

Nous ne sommes pas des ‘fans de Star Wars’ qui fantasment sur des vaisseaux spatiaux et des sabres-lasers. Nous n’entretenons pas de rapport avec la Guerre des Étoiles, ni avec Lucasfilm, ni avec d’autres organismes du secteur cinématographique. En somme, nous ne sommes pas trop inspirés par les films en eux-mêmes mais nous en partageons l’inspiration (Campbell, Watts, Jung et al.) qui a conduit Lucas à les faire. Par exemple, il n’y a aucune mention de Star Wars, de ses personnages ou des événements fictifs, ni dans notre doctrine, ni dans les études du programme d’initiation. Nous n’en parlons que très rarement, à vrai dire. Une exception en est le Code. Le Code vient d’un roman ou peut-être même d’un jeu Star Wars, mais il exprime tout de même bien le dualisme dans le psychisme humain. Enfin, nous ne sommes pas très focalisés sur les Jedi fictifs.

Pouvez-vous m’expliquez en quoi consiste ce Code, ainsi que les grands principes de la religion Jedi ?

Il y en a deux versions :

Émotion, mais Paix.
Ignorance, mais Connaissance.
Passion, mais Sérénité .
Chaos, mais Harmonie.
Mort, mais la Force.

ou bien :

Il n’y a pas d’Émotion; il y a la Paix.
Il n’y a pas d’Ignorance; il y a la Connaissance.
Il n’y a pas de Passion; il y a la Sérénité.
Il n’y a pas de Chaos: il y a l’Harmonie.
Il n’y a pas de Mort ; il y a la Force.

En effet, ces deux versions signifie la même chose à la base – la dualité qui gouverne et nous conduit dans chaque aspect de la Vie. La première version l’illustre un peu plus clairement – on éprouve l’un et l’autre. Dans la deuxième, on trouve la négation de ce qui nous met à travers pour mettre l’accent sur le côté libérateur. De toute façon, on ne nie pas l’émotion, l’ignorance, la passion etc. mais on admet qu’il y a un équilibre à trouver.

Akkarin, membre du Temple of the Jedi Order. Il explique le Code Jedi.

Quels sont les grands principes ?

 

Pour parler des « grands principes », on ne peut reposer sur une doctrine quelconque. Le TotJO (on ne peut prétendre êtrereprésentants de tous les groupes se considérant ‘Jedi’) favorise plutôt l’orthopraxie (ndlr: employé ici au sens d’une diversité de pratique) au lieu d’une orthodoxie stricte. La doctrine, que nous révisons de temps en temps, n’est pas un canon à suivre à la lettre ; une telle pratique ferait de l’individu un assez mauvais Jedi. Quand on jette un œil critique sur la bonne plupart de religions traditionnelles, on découvre qu’une doctrine en béton n’engendre que de la hypocrisie et de la culpabilité de soi. On ne peut jamais être à la hauteur. Un Jedi est libre de déterminer ce qu’est droiture dans les circonstances dans lesquelles il se trouve.

Pourquoi retenir le concept de « Jedi », ainsi que certains costumes, si vous ne faites pas référence à la série de films ?

Bonne question …

Probablement parce que nous sommes, pour la plupart, d’une génération où les religions traditionnelles n’ont plus rien d’attirant. Qu’on appartenait à une famille croyante ou séculaire, on voit très souvent dans les présentations personnelles que, à un moment donné, il y a eu un rejet des valeurs religieuses, de croyances stériles et machinales. Or, un des objectifs de Lucas lorsqu’il a créé les films fut de réanimer la mythologie au noyau de toutes les religions. Dans un entretien avec Bill Moyers (journaliste américain), Georges Lucas a dit qu’il ne voulait pas « créer une nouvelle religion, mais expliquer d’une nouvelle manière les religions qu’ont toujours existé ».

Vous adoptez donc la démarche de Georges Lucas, sans vénérer Star Wars…

Effectivement, pour nous, Star Wars n’est jamais devenu canon. On ne croit pas en « La Guerre des étoiles » comme certains disent qu’ils croient en la Sainte Bible. En même temps, ce fut à partir de cela – la représentation des Jedi dans les films, inspirée de la mythologie de tout temps (cf. Joseph Campbell, Carl Jung) – que quelque chose nous a touché, a réveillé en nous le ‘héros’, guidé par un mystère, connecté à un fond puissant et indescriptible, voire indicible.

Entretien du Huffington Post avec John Henry Phelan, fondateur du Temple of the Jedi Order

Vous reprenez la structure pédagogique des Jedi : maitre/apprenti ?

Ce n’est pas parce qu’ils le font ainsi dans les films qu’on a adopté une structure apprenti/maître, mais plutôt parce que c’est tout simplement la pédagogie. C’est d’une part la relation classique ‘pupille/mentor’, mais aussi, si on le considère bien, n’importe quel étudiant sous la direction d’un directeur de mémoire, de thèse ou de stage bénéficie plus ou moins de cette relation. Chez nous, il y a seulement, dans les meilleurs de cas, un peu plus d’investissement personnel, et c’est aussi plus nettement un échange plutôt qu’un jeu de pouvoir autoritaire et sens unique. On n’insiste point sur l’obéissance, tant s’en faut …

 

Je vous conseille fortement une bonne lecture de « Le Héros aux mille et un visages » de Joseph Campbell, ou bien celle de « La Puissance du mythe » (la transcription des entretiens entre J. Campbell et Bill Moyers). On pourrait aussi trouver un bel indice sur les fondements du Jediïsme dans une lecture de Jung et la psychologie archétypale. Aussi y a-t-il dans notre répertoire de ressources « The Book » (je ne sais que ce livre fût traduit en français ou non) et d’autres ouvrages du philosophe Alan Watts. Du fait, on appuie bien plus sur ces œuvres que sur celles de Lucas. On tire notre inspiration du même enseignement que l’avait inspiré, mais au-delà de ça, rien.

Quel est l’objectif de la religion Jedi ? S’agit-il de convertir ou de répandre des principes, d’influencer le monde ? D’agir ?

Nous n’avons point d’objectif, sauf de vivre selon le mouvement de la Force – c’est à dire, ce qui est

Nous n’avons point d’objectif, sauf de vivre selon le mouvement de la Force – c’est à dire, ce qui est

 

. Quel est l’objectif d’autres religions ?

Non, on ne convertit personne ; nous ne sommes pas une secte. On est libre de suivre la voie (dans la mesure du possible) ou bien non, selon sa propre perception de ce qu’elle est. Le clergé de l’Ordre évite même de ‘prêcher’ la voie de la Force. Selon nos croyances, la voie de la Force ne peut être ni dite ni suivie. Elle n’est pas prescriptive et donc ne peut être inscrite dans une quelconque idéologie dogmatique.

En appuyant encore sur l’orthopraxie, bien évidemment c’est une façon d’agir. En même temps, ce n’est pas « agir pour agir ». Un/e Jedi se met au service de sa communauté, mais pas en criant de tous le toits que c’est « au nom de la Force ». Cela me paraît même ridicule. On ne dirait peut-être pas qu’on est Jedi. On ferait tout simplement ce que exige le service à accomplir sans trop de bruit.

Pensez-vous qu’une forme plus unifiée d’organisation peut apparaître ?

 

Illustration par Scott Erickson

Cela a été tenté à maintes reprises parmi des communautés Jedi, sans que ça n’aboutisse. Tout comme je vous ai dit auparavant, je ne peux répondre pour tous les groupes divers qui se déclarent ‘Jedi’, et même au sein du Temple de l’Ordre Jedi, il y a tout un éventail d’idées, de pensées et de convictions par rapport à l’organisation. Il est possible qu’un jour tout soit unifié sous un seul chapiteau mais je ne suis pas convaincu que ça soit une bonne chose.

Un conseil Jedi global aura quoi pour but ? De déterminer ce qu’est la voie de la Force ? De définir la Force ? De rendre une orthodoxie à la religion ? Tout ça ne pourra servir qu’à établir une autorité spirituelle et définir ce qu’est « Jedi » et ce que n’est pas « Jedi », et donc diviser encore entre « nous » et « eux ». Et c’est cela qui empêche, voire rendre impossible, une vraie expérience religieuse. Tout comme dans d’autres religions, c’est la théologie même qui bloque une expérience authentique du transcendant.

A défaut de « convention », existent-t-ils des rituels ?

Nous – le TotJO – faisons des cérémonies lors des adoubements au grade de ‘Chevalier’ et lors des ordinations au clergé. Pour raison de la légalité, cela reste uniforme au niveau textuel. Nous faisons des offices (en-ligne) où on livre un sermon, mais ce n’est que très peu ritualisé ; un ministre l’exécute d’une manière différente d’un autre. Certains commencent par une prière, d’autres par un bref temps de contemplation. Des sermons varient énormément aussi. Comme j’ai dit au-dessus, on ne peut ‘prêcher’ la Force.

 

Que pensez-vous des membres de la religion Jedi qui prétendent véritablement pratiquer la Force comme une force de télékinésie ? Cela peut-il constituer une dérive (vente d’objet, promesse de pouvoir magique…) ?

Je pense d’eux comme je penserais de qui que ce soit qui cherche à connaitre ça. Ils cherchent un pouvoir, une ‘preuve’ pourrait-on dire, que nous sommes plus que ce qu’on apparait. C’est normal d’une part, selon la psychologie humaine, mais d’autre part, je crois qu’ils font fausse route. La foi Jedi ne porte nullement une promesse de pouvoir surnaturel. La question que je leur poserais, c’est : « Et qu’est-ce que ça changera ? ». Si l’on pouvait faire léviter les objets alentours, n’aurait-on toujours pas des questions existentielles ? Que ce soit un véritable pouvoir/savoir ou bien un tour de passe-passe, si c’est pour extérioriser l’expérience vitale, ça reste très illusoire.

En somme, si l’on cherche à exhiber une maîtrise de la Force, on est toujours dans la recherche de quelque chose en quoi croire et pas dans la croyance.

Comment êtes-vous venu dans la religion Jedi et comment cela influe-t-il sur votre quotidien ?

Comme pour beaucoup d’autres, pour moi c’était une croyance en « quelque chose » qu’a survécu à la désillusion vis-à-vis du vide spirituel que j’éprouvais dans la religion de mes parents. Encore que je ne me sois jamais considéré athée, je ne croyais plus – me posant même la question si j’avais un jour vraiment cru en un Dieu comme Il est décrit dans le Christianisme. Toutefois, je ne cherchais pas quelque chose d’autre pour combler le vide.

 

Je lisais alors … comme beaucoup d’autres, dans le bouddhisme, l’occultisme etc etc… J’ai été attiré par le Taoïsme. Puis, j’ai découvert les œuvres d’Alan Watts, de Joseph Campbell, Carl Jung et de Krishnamurti entre autres. Cela a été à la fin des années 80, début des années 90. A partir de là, j’ai compris plus ou moins la source inconsciente de la mythologie, y compris la mythologie ‘moderne’ tel que ‘Star Wars’ et d’autres adaptations cinématographiques.

Bien sûr, la vie se déroulée avec tous ses aléas et j’ai perdu le fil plusieurs fois. J’ai connu des joies et des chagrins. Mais parmi tout ça,il y avait toujours ce « quelque chose » de fondamental qui subsistait.

Comment avez-vous fait connaissance de la religion Jedi ?

Par hasard. Quand j’ai trouvé le site du Temple of the Jedi Order (le Temple de l’Ordre Jedi), je ne cherchais pas à m’intégrer une religion. Voyant que les études proposer aux initiés consistaient en bonne partie Watts et Campbell, je m’y suis mis. Au fur et à mesure, je me trouvais de plus en plus attiré à participer dans cette communauté.

Au niveau de la vie quotidienne, les Enseignements, les Maximes et le Credo me servent comme un rappel seulement à ce que je crois ; ils ne me gouvernent pas. Comme le dit Krishnamurti :

« Il n’existe pas de guide, pas d’instructeur, pas d’autorité. Il n’y a que nous et nos rapports avec les autres et avec le monde. Il n’y a pas autre chose. Lorsque l’on s’en rend compte, on peut tomber dans un désespoir qui engendre du cynisme ou de l’amertume, ou, nous trouvant en présence du fait que nous et nul autre sommes responsables de nos pensées, de nos sentiments, et de nos actes, nous cessons de nous prendre en pitié. » (Se Libérer du connu, p. 5)

 

22 avril 2015

tao: la voie du sens......

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Tao : la voie du bon sens

Privilégier l’être au paraître, écouter sa nature profonde, s’accorder à l’univers… L’enseignement de Lao Tseu n’a jamais été si moderne. Quelques principes simples pour vivre sereinement.

Pascale Senk

Tao… trois lettres pour dire l’axe central de l’univers, « d’où tout part et où tout revient ». Trois lettres pour une philosophie orientale qui va bien à notre époque. Certains d’entre nous la pratiquent peut-être sans le savoir, car cette doctrine ancestrale donne des clés pour vivre dans l’énergie, la prospérité et l’authentique. Moins connue que le bouddhisme, souvent confondue avec le zen, le tao nous indique « ce qui marche » pour favoriser la vie. « Il émousse ce qui tranche, démêle les nœuds, discerne dans la lumière, assemble ce qui, poussière, se disperse », écrivait son fondateur Lao Tseu. Le sinologue Cyrille Javary est plus direct : « Tao veut dire “voie”, mais on pourrait presque le traduire par “machin”, explique-t-il. Avec lui, les Chinois ont inventé le pragmatisme souriant. » Voici huit principes du tao. A utiliser sans modération.

Rechercher l’essence, fuir l’apparence

 « Celui qui ne perd pas sa racine peut durer », Lao Tseu

Les taoïstes ont recherché la véritable nature des choses, une démarche qui invite à aller au-delà des apparences. Ainsi, en plein mois de novembre, les Chinois voient déjà le printemps. Ils savent qu’il faut retourner la terre pour préparer les futures floraisons. Le tao privilégie l’être au paraître. « Un taoïste aujourd’hui recherche la simplicité en tout. Aux meubles alambiqués, il préfère la beauté d’un bois brut, explique Gérard Edde, auteur du Chemin du tao (La Table ronde). Aux vêtements synthétiques, la pureté du coton. »

Savoir que l’on est relié au monde et que les rythmes du monde sont en soi...

« Grand est le ciel, grande est la Terre, grand, l’être » « Tao Te King », 25

Le tao offre la vision d’un monde holistique, car il part de l’existence d’un flux d’énergie commun, le « ch’i », qui baigne aussi bien le soleil, les planètes que chaque être humain. « Tout homme, parce qu’il se sait en interaction avec toute chose vivante, se sent donc à sa place dans l’univers », explique Galya Ortega, spécialiste du massage taoïste. Cette conscience du ch’i est à la base de nombreuses techniques aujourd’hui très prisées : le feng shui, qui cherche à harmoniser le ch’i d’une habitation avec l’énergie des personnes qui y vivent, ou l’acupuncture, qui travaille sur les points énergétiques du corps afin d’accorder le « climat intérieur » de chaque individu avec la saison qui arrive, et prévenir ainsi les maladies.

En toute chose, reconnaître la danse du yin et du yang

« Le yin est ce qui a envie de devenir yang, et le yang, ce qui a envie de devenir yin », Cyrille Javary

Vivre le tao, c’est avoir conscience de ces deux énergies contraires, nées du vide primordial et qui se relaient sans cesse : le yang – qui correspond à la dureté, la masculinité, l’action, l’être, la lumière – succède au yin, qui incarne le féminin, la douceur, la passivité, les ténèbres, le non-être, la nuit. Dans toute situation, l’une de ces forces succédera à l’autre. Aussi, pour trouver l’harmonie, on recherchera sans cesse le point d’équilibre entre les deux. En cuisine, on élaborera des menus qui associent aliments yin (sucre, fruits, légumes verts, etc.) et yang (viande, œufs, fruits de mer, etc.). Dans la vie quotidienne, on alternera des temps de repos (yin) et d’action (yang), de retour à soi (yin) et d’extériorisation (yang). « Et le tao nous rappelle que se retirer, attitude très yin, peut aussi être une stratégie puissante, car c’est ce qui permet de restaurer l’énergie yang », affirme Cyrille Javary. Parfois donc, reculer, c’est progresser.

S’accorder aux cycles

« Les quatre saisons changent et se transforment continuellement l’une en l’autre. C’est ainsi qu’elles peuvent accomplir la durée du temps » « Yi King », hexagramme 32

Toute chose vivante est soumise à des cycles de destruction et de régénération. Les événements n’échappent pas à cette loi de la mutation : chaque aventure de la vie a ses propres temps d’action et d’immobilisation. La thérapeute américaine Diane Dreher, auteur de The Tao of Womanhood (Quill, New York) affirme que « la sagesse, c’est de savoir reconnaître la fin d’un cycle, de ne pas se battre contre l’incontournable et de savoir quand bouger ». Dans la journée, par exemple, à quelle heure nous sentons-nous au top de notre énergie ? A quel moment décline-t-elle ? Selon Diane Dreher, nous sommes plongés dans la confusion quand nous avons négligé de repérer à quel moment de son cycle en est telle ou telle relation affective ou situation professionnelle qui nous pose problème. Le tao peut alors se faire réconfortant puisqu’il nous chuchote à l’oreille : « Il n’y a qu’une chose qui ne change pas, c’est que tout change tout le temps. »

Résoudre les oppositions

« Sous la pluie, voir le soleil brillant. Dans les flammes, boire à la source fraîche », Anonyme

Pour nous cartésiens, qui pensons en termes de bien ou mal, noir ou blanc, le tao permet de délier les conflits cornéliens qui nous emprisonnent. « Le un se divise toujours en deux » : toute situation se déliera à un moment en une situation yin et une situation yang, rien dans la vie n’est univoque. Le tao nous propose donc de pratiquer la double vision. William Martin, auteur d’un bréviaire taoïste à l’usage des parents d’aujourd’hui (Parents’s Tao Te King - Marlowe and Company, New York), invite à prendre en compte cette dialectique des antagonismes dans l’éducation d’un enfant : « Si vous voulez que vos enfants soient généreux, vous devez d’abord les autoriser à être égoïstes. Si vous voulez qu’ils soient disciplinés, vous devez d’abord les laisser être spontanés. […] Une qualité ne peut être pleinement apprise sans la pleine compréhension de son opposé. »

 

S’asseoir et oublier

« Le sage rejette toute influence et demeure centré » « Tao Te King », 12

L’un des écrivains taoïstes les plus créatifs, Doctor Barefoot, se définit comme un « guerrier spirituel » (Guerrier urbain, manuel de survie spirituelle - J’ai lu). Individualiste, il méprise la politique car il sait que le travail intérieur prime sur tout et que pour agir en accord avec le tao, il faut d’abord être à l’écoute de sa nature profonde. « N’oubliez jamais : tout ce que vous voyez à la télévision, tout ce que vous lisez sur le Net, dans la presse ou dans les livres, tout ce que vous entendez à la radio, tout (y compris mon guide) est la pensée d’un autre. » Pour lui comme pour les ermites du VIe siècle avant J-C, la sagesse vient de l’intuition intérieure. Pour contacter celle-ci, une seule voie : entrer dans le silence intérieur et méditer. « C’est la “voie de l’eau”, explique Gérard Edde. On ne médite pas pour gagner plus de sagesse ou de sérénité mais, au contraire, on s’assoit pour perdre chaque jour quelque chose : une idée erronée, un mauvais comportement, une émotion conflictuelle… et ainsi rejoindre l’unité primordiale. »

Vivre l’acte sexuel comme un puissant échange énergétique

« Pendant l’amour, l’homme prend le yin qui lui manque et la femme, le yang dont elle a besoin », Gérard Edde

Aujourd’hui, le « tao sexuel » apparaît comme une invitation à l’extase perpétuelle. En réalité, si les ermites du VIe siècle avant J-C ont mis au point ces techniques sophistiquées d’union sexuelle – qu’ils pratiquaient avec des prostituées et suivant un calendrier très précis –, c’était avant tout pour purifier leur énergie vitale. Rien de romantique donc, dans cette pratique qui, comme le qi gong ou la méditation, a pour but essentiel de favoriser l’union avec le tao : « La maîtrise et la rigueur nécessaires aux amants étaient liées à leur manque de passion amoureuse », analyse Gérard Edde. L’acte sexuel est vécu comme un puissant moment d’échange énergétique, ayant à ce titre des répercussions sur toute la vie : « Lorsque votre énergie sexuelle circule librement dans tout le corps (et pas seulement dans les parties génitales), vous vous sentez plus élevé spirituellement et davantage connecté à vos impulsions », déclare Doctor Barefoot.

Apprendre à « nourrir la vie »

« Les hommes d’autrefois respiraient profondément jusqu’aux talons », Tchouang Tseu

Les premiers taoïstes, qui affirmaient leur désir d’atteindre l’immortalité, ont mis au point des centaines de techniques de régénération interne. Ces pratiques millénaires n’ont pas bougé d’un pouce. Vivre dans le tao, à notre époque, revient encore à prendre conscience de l’énergie vitale qui est en soi et à la faire fructifier grâce à ces techniques raffinées : taï-chi, qi gong (les « gymnastiques de santé »), massages taoïstes, médecine chinoise préventive, acupuncture, respiration énergétique, etc. Aujourd’hui, les cours permettant de s’initier fourmillent. Mais n’oublions pas le défi essentiel sur lequel elles ont été conçues : chacun doit savoir se régénérer, et devenir ainsi de plus en plus autonome. A chacun son tao, donc.

Confucius remis en question

Le taoïsme est un courant philosophique né dans le sud de la Chine au VIe siècle avant J-C. La doctrine de Confucius avait alors le monopole en matière de pensée. Concernant aussi bien les mœurs que la politique, cet ordre établi du « bien pensant » fut remis en question par Lao Tseu (Vieille Oreille longue). Ancien conseiller de la cour royale, celui-ci refusa de cautionner plus longtemps le pouvoir impérial qu’il jugeait décadent, quitta la société et entreprit un voyage au cours duquel il écrivit le “Tao Te King” (“Le Livre de la voie et de la vertu”). Ce texte fondateur déroulant les préceptes clés de la philosophie taoïste est un recueil de maximes, d’aphorismes et de dictons, divisé en quatre-vingt-un chapitres. Les deux autres pères du taoïsme sont Tchouang Tseu et Lie Yukou.

Témoignage : « Grâce au tao, je ne me sens jamais découragée »

Pascale,49ans 
« C’est dans un cours de médecine chinoise que j’ai entendu parler du tao pour la première fois. J’ai plongé dans cette philosophie de vie avec soulagement et plaisir. Elevée dans un pensionnat suisse catholique, je vivais dans la culpabilité. Le tao m’a appris le sens des responsabilités. Je sais grâce à lui que tout (les êtres, les situations, les lieux, etc.) est objet de mutation permanente.

Par exemple, si j’ai un problème, je n’oublie jamais que « le moins désagréable » succède toujours au « désagréable ». Aussi, je me décourage rarement. Et cela va aussi dans l’autre sens : une situation heureuse, elle non plus, ne dure pas. Le tao m’a également appris la force du “non-agir”. Il y a des moments où je suis en rétraction. Il vaut mieux pour moi ne pas bouger.

Avant j’étais impatiente. Aujourd’hui, j’attends que le cycle s’accomplisse. Enfin, j’ai découvert ce qui me ressource en profondeur et à tous les niveaux de mon être : la nature. Chaque matin, je vais dans mon jardin et ainsi, je me sens reliée à l’univers. Il ne m’en faut pas plus que ça. »

 

Tao

 

Tao est un terme de philosophie chinoise (en caractère chinois 道, dào signifiant « voie, chemin » ; prononciation en pinyin de mandarin : dào, en shanghaien: do; prononcé  ou  en japonais et do (도) encoréen).

Le tao est la « Mère du monde », le principe qui engendre tout ce qui existe, la force fondamentale qui coule en toutes choses de l’univers. C'est l’essence même de la réalité et par nature ineffable et indescriptible. Il est représenté par le taìjítú, symbole représentant l’unité au-delà du dualisme yin-yang soit respectivement l'entropie négative et positive. Le Tao a été édifié ou systématisé dans le texte Tao Tö Kingattribué à Lao Tseu.

Le tao peut être considéré comme la matrice préalable au sein de l'univers au passage du qi ou souffle originel, précédant la parité binaire du yin-yang. Il est au cœur des conceptions éthiques chinoises (le mot "daode", morale, en est issu), généralement considérées comme une pragmatique du juste milieu, ou du choix propice. La participation individuelle au tao se fait par le wuwei (« non-agir »).

Le tao est la notion maîtresse à l'œuvre dans le taoïsme, philosophie et voie spirituelle chinoise. Le confucianisme y fait référence aussi mais dans un sens souvent plus moral (on utilise parfois abusivement le terme Tao pour dénommer le livre de Lao Zi, le Dao De Jing ou Classique du Dao).

Il est souvent traduit par « le principe » et par extension, un grand nombre de pratiques et d'arts ou artisanats orientaux ont comme suffixe le mot dao, « l'art de » :cha dao, « l'art du thé », kongshoudao ou karaté-do, « l'art de la main vide », et ainsi de suite.

Lao Tseu disait : « Le Tao que l'on peut nommer n'est pas le Tao ». Le taoïsme est avec le confucianisme la forme de pensée la plus originale en Chine et dans certains pays d'Asie. Les concepts qui y sont reliés ont joué un rôle central dans le développement des sciences chinoises. Il met en évidence un choix de pensée non-discursif et non-analytique qui peut paraître obscur aux modes de pensées occidentaux plus cartésiens : exactement à l'opposé du point analytique idéal proposé par Bergson, qui conférerait au langage un angle objectif sur le réel.

 

Le mot

« De toutes les notions chinoises, l’idée de Tao est, non certes la plus obscure, mais celle dont l’histoire est la plus difficile à établir, tant est grande l’incertitude où l’on demeure sur la chronologie et la valeur des documents. »

Sens courant et Livre des odes

道 Dào est un mot de langue courante. Il signifie « route, voie, chemin ... » tout aussi bien que « dire, expliquer, ordre, règle, doctrine ... ». Ces deux sens se retrouvent déjà dans le shījīng (ou Livre des odes) « le classique des vers » (-1000~-500). Ce livre réputé le plus ancien a bien résisté aux copistes car ce ne sont que des poèmes. Autrement dit, si dès cette époque, le nom« voie » et le verbe « expliquer » correspondent au même caractère, il faut accepter les deux sens, en même temps, sans en choisir un dont se déduirait l'autre. Un matérialisme pourrait dire que le nom chemin devient doctrine par métaphore, un idéalismepourrait rappeler qu'à cette époque une route est un acte civilisateur, c'est certainement intéressant pour enrichir le sens, pourvu qu'une direction ne prime pas sur l'autre.

Le très attentif Marcel Granet a repéré un usage un peu particulier dans le poème 245, 生民, Sheng Min. Hòujì 后稷n, de jì « millet » est un enfant de naissance merveilleuse, qui résista à tous les périls où il fut exposé. Au paragraphe 5, le vers 1 donne du mal aux traducteurs, on y trouve le caractère 道 Dào, dans une phrase disant à peu près : sait « aider la nature » à pousser.

Étymologie

Pour approfondir un concept chinois, il est nécessaire d'en passer par l'analyse du caractère. Avec les récentes découvertes archéologiques, il est possible de tracer des généalogies plus sûres, d'éviter d'interpréter ce qui n'est par exemple, qu'une clé phonétique. Chaque époque est reconnaissable à un style graphique, surtout dû à une technique d'écriture. Pour la recherche de sens, on simplifiera les périodes ainsi :

Le caractère 道 dào est retrouvé sur des vases en bronze, ce qui suppose un sens religieux avant qu'il ne soit employé par les penseurs des cent écoles (-500~-220Royaumes combattants). Il n'en a pas encore été découvert de versions dans l'écriture oraculaire sur os, ce qui permet au moins de dire, que le tao n'est pas connu de toute éternité, et qu'il est attaché au sens religieux de ces vases.

Selon l'écriture actuelle, le caractère assemble deux clés, une sorte de pied, 辶 chuò, qui supporte comme un joyau orné, 首 shǒu. Les formes plus anciennes sont beaucoup plus variables, elles ne contredisent pas cette simplification, elles aident même à la préciser.


辶 chuò « mouvement », est une clé qui n'apparaît que très rarement seule. Elle se combine dans d'autres caractères, où elle apporte le sens à la fois de départ et d'arrêt. On se l'imagine dans zhú 逐 « poursuivre, chasser ». On y retrouve shǐ 豕, traduit désormais par « porc », mais dont le dessin sur os est un animal à quatre pattes. La chasse, des courses, des affûts, un mouvement concret, qui n'est pas le contraire du repos. Ce qui s'écrit maintenant chuò, unifié par le mouvement du pinceau et la typographie actuelle, a été un assemblage de : « le pas », chì, 彳, et « l'arrêt », zhǐ, 止. Les deux pieds symétriques paraissent très clairement dans de nombreuses versions anciennes du caractère dào. Le mouvement du Tao est déjà une alternance, une marche.


首 Shǒu, signifie « tête, chef ». Dans les inscriptions oraculaires, le caractère ressemble à une tête de singe, avec l'œil et les cheveux marqués. Sur les vases de bronze, il reste surtout des cheveux sur un œil, 目, . Dans le shījīng, le caractère signifie majoritairement tête, avec un occurrence traduisible par chef de clan, mais les mots pour rois ou empereurs sont différents. Des lectures chamaniques insistent sur cette tête de singe, ce n'est pas impossible, mais c'est encore hasardeux sans plus d'indices.


Une tête, des pieds, l'image semble bien organiser la distinction précédente : le « chemin » ou ce que tracent les pieds conduits par une tête, « dire, expliquer » : les pas qui mènent à une idée. Toutefois, des significations ne sont pas rassemblées, le vase de bronze, la tête de singe, le dieu de la végétation. Un dernier peut apparemment compliquer. Dans les arts martiaux chinois, en kung fu ou plus exactement en Wushu, un tao désigne un enchaînement de mouvements à valeur pédagogique, qui définissent un style. Cet usage est intéressant parce qu'il vient du sud de la Chine et de traditions orales indépendantes de la littérature.

Philosophie du Tao

"Sur la Voie [Dào], il n'y a aucune question à poser, aucune réponse à donner. Celui qui pose malgré cela des questions, pose des questions spécieuses, et celui qui répond quand même se place hors d'elle. Celui qui se place en dehors pour répondre à des questions spécieuses, celui-là ne verra pas l'univers qui est autour de lui, il ne connaîtra pas la grande Source qui est au dedans. (Tchouang-Tseu) L'interpénetration des contraires, des opposés semble naturelle, et amener le chemin, l'équilibre du vivant.

Sens religieux

Dans Remarques sur le Taoïsme ancien (1925), Marcel Granet donne la clé : le pas de Yu. Cette danse, encore pratiquée disait-il par les 道士 dàoshì « prêtres taoïstes », est aussi bien décrite dans le taoïsme des six dynasties (200~400) que pendant les Royaumes combattants (-500~-220). Peu importe le pas, cette pratique chamanique a pour but d'amener à l'extase, une sorte de danse de la pluie ayant aussi un pouvoir sur les esprits de la nature, et surtout des hommes. Au cœur du mythe politique, les héros fondateurs exécutent des danses, les souverains Zhou les imitent pour recevoir leur investiture.

La « voie » au Japon

Les arts martiaux chinois sont un moyen pour parvenir à cette unité entre les deux principes et avancer sur le tao. Par métonymie un tao est un enchaînement de mouvements, le chemin menant à la maîtrise de l’art et donc vers l'unité. En chinois, on appelle également lu ce type d'exercice (voir aussi le mot japonais kata).

Le terme tao peut aussi désigner la voie des mercenaires ou voie du guerrier, le wushutao, plus connu sous son nom japonais en Occident, bushido.

Au Japon, sur le même principe initial, c'est aussi la « voie » à suivre pour maîtriser un art qui mène vers l’unité. Le même idéogramme, le kanji (), est généralement utilisé en suffixe dans les noms d’arts martiaux japonais : karatedōaikidōkendōjūdōbudōiaidōkyūdō, etc., mais aussi le kadō « voie des fleurs », autre nom de l’ikebana, l’art de l’arrangement floral nippon, ou le shodō « voie de l’écriture », la calligraphie japonaise.

 

 http://taoteking.free.fr/

16 avril 2015

faut il oublier son grand amour?

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Faut-il oublier son grand amour ?

Beaucoup d’entre nous vivent avec un ex-partenaire idéalisé dans un coin de leur tête. Comment cet amour « fantôme » influe-t-il sur nos relations ? Est-il nuisible ou nécessaire ? Enquête, témoignages et conseils de psys.

Flavia Mazelin-Salvi

Louise, 39 ans, a deux enfants, elle est mariée depuis huit ans. « Je suis heureuse, mais depuis deux ans, je trouve que nous ronronnons, je nous vois parfois comme le parfait “couple Ikea” : joli appartement, beaux enfants, jobs sympas ; j’ai l’impression d’être sur des rails, tout va bien mais rien ne vibre vraiment. Depuis quelques mois, je me suis mise à repenser à un ex, Max, peintre, marginal, qui donnait des sueurs froides à mes parents. Nous sommes sortis ensemble pendant un an, je suivais des études de droit. Sa devise, c’était : “Ni Dieu ni maître” ; il vivait au jour le jour, disparaissait, réapparaissait ; avec lui, tout était incertain et magique. Je n’aurais jamais fondé une famille avec lui, mais il avait cette folie qui me manque aujourd’hui. Quand je lis dans les magazines des témoignages du style : “Ils se sont retrouvés vingt ans après”, ça me donne des frissons, je me dis : “Et si ça m’arrivait ?” J’ai pensé à le recontacter par Internet, mais j’ai peur, je préfère continuer à rêver de temps en temps. »

C’est au fil des années, au cours de ses consultations dans son cabinet d’analyste, qu’Hélène Vecchiali (auteure d’Ainsi soient-ils, sans de vrais hommes, point de vraies femmes…, Calmann-Lévy, 2005) a constaté que la plupart de ses patientes gardaient dans leur cœur ou en mémoire le fantôme d’un grand amour passé ou parfois même imaginaire : « C’est un phénomène bien plus répandu qu’on le croit. Nous n’arrivons jamais vierge dans une nouvelle histoire d’amour, nous y apportons notre passé, nos expériences, positives ou négatives, mais aussi notre imaginaire et nos fantasmes. J’ai eu des patientes qui étaient en couple tout en vivant dans leur imaginaire une relation avec un amour idéalisé, un homme qu’elles avaient à peine connu, ou bien un amour de jeunesse. »

Une histoire sans avenir

Un homme croisé, un quasi inconnu dont on se dit : « C’était lui », un amour de jeunesse – le premier, bien souvent –, une histoire impossible – l’un des deux était engagé –, la mort de l’être aimé, un divorce dont on ne fait pas le deuil… les amours fantômes ont de multiples visages. « Leur point commun ? L’histoire était impossible à vivre dans la durée, analyse Hélène Vecchiali. Les fantasmes, les regrets et les remords se nourrissent de cette impossibilité, c’est elle qui ouvre la porte à l’imaginaire. » Si la raison reconnaît et admet que l’histoire n’avait pas d’avenir possible, l’inconscient, lui, se montre moins docile. Selon le psychologue et psychothérapeute Patrick Estrade (auteur du Couple retrouvé, les mésententes conjugales et leurs remèdes, Dangles, 1991), c’est justement parce que l’inconscient a été saisi, pris en otage que le souvenir est si intense et la machine à rêver si productive.

« Celui qui marque de manière indélébile représente, pour reprendre un concept jungien, un archétype. C’est une force, comme une prise de possession. On ne le choisit pas, il nous capture. Et c’est cela qui fait acquérir à cette personne une valeur d’idéal. Ce n’est que dans un second temps que l’on rationalise : c’était sa voix, sa peau, sa façon d’être ou de parler, mais ce ne sont là que des bribes d’explications. La réalité, c’est qu’à un moment donné, on rencontre dans l’autre, pour une heure, un mois, un an, quelque chose d’intense, de parfait et d’impossible à poursuivre dans la durée. Tout simplement parce que les états paroxystiques ne peuvent pas durer, il nous reste alors le souvenir, la sensation de cette “immensité” idéale et idéalisée, ce que Proust appelle “l’édifice immense du souvenir”. » Un souvenir que le temps tricote et retricote à loisir, gommant les aspérités, adoucissant la souffrance et embellissant l’histoire et ses acteurs.

Un besoin de réparation

Tous les 20 novembre depuis six ans, Elise, 36 ans, allume une petite veilleuse. C’est un rituel secret auquel elle n’a jamais dérogé. « Une toute petite lumière dans mon bureau pour dire à Régis que je ne l’ai pas oublié. » Pendant deux ans, Elise et Régis ont vécu une relation tumultueuse, entrecoupée de ruptures et de retrouvailles passionnées. « Régis était marié, j’étais célibataire, il venait d’avoir un enfant lorsque nous nous sommes rencontrés, j’ai très mal vécu cette situation. J’ai rompu au bout de deux ans, épuisée, à bout de forces. Un an plus tard, Régis se tuait dans un accident de moto. Entre-temps, j’avais rencontré Alexandre, l’homme avec qui je vis aujourd’hui et qui est l’homme de ma vie. Je sais que je n’aurais pas été heureuse avec Régis, pour mille raisons, mais je l’ai aimé, et allumer une bougie à la date anniversaire de sa mort, c’est pour moi une façon de rester fidèle à l’amour que j’ai donné et que j’ai reçu. »

Sans doute dans l’attachement aux amours fantômes – vivantes ou mortes, réelles ou fantasmées – y a-t-il aussi le besoin de construire une légende personnelle, un passé mythifié et « hors norme ». Se dire que l’on a vécu un grand amour impossible donne du relief à une vie affective que l’on peut parfois trouver un peu trop lisse. Isabelle, 42 ans, mariée, « épanouie et comblée », précise-t-elle, repense souvent à son grand amour de jeunesse. Elle était étudiante, il était professeur et marié. « C’était sa première liaison adultère et c’était mon premier amant. Nous devions nous cacher, nous nous retrouvions chez moi, l’après-midi entre deux cours, nous nous écrivions. La vie amoureuse de mes copines me semblait tellement banale, tellement fade en comparaison. J’étais une héroïne romantique, Jane Eyre, Anna Karénine, je n’étais pas dans la grisaille ordinaire. » Les anciens amants idéalisés, dont le souvenir est jalousement conservé, dans le secret la plupart du temps, ont souvent une fonction de réparation ou de compensation.

« Je suis persuadée que toutes les femmes portent en elles un immense besoin de réparation, explique Hélène Vecchiali. Nées d’une femme, elles n’ont pas senti sur elles le premier regard émerveillé et narcissiquement valorisant que les mères portent sur leur fils. Et ce regard, elles vont le chercher plus tard dans la relation amoureuse. Un homme idéalisé est un homme parfait, et c’est justement cette perfection qui va rejaillir sur elles et les faire s’aimer elles-mêmes. Mais cela n’est possible que dans l’imaginaire, car dans la réalité d’une relation au long cours, on sait bien que les failles, inhérentes à chaque être humain, apparaissent. »

Un aiguillon pour le couple

A ce besoin d’idéalisation et de réparation narcissique s’ajoute aussi le besoin de compenser une réalité parfois frustrante ou insatisfaisante. Comme si, en conservant dans un coffre un « autre idéal », les déceptions ou les attentes non comblées étaient moins douloureuses. Sylvaine, 43 ans, a vécu pendant un an une passion physique avant de rencontrer son compagnon actuel, il y a cinq ans. « Je m’interdisais de repenser “érotiquement” à lui, jusqu’au jour où Pierre m’a avoué une aventure d’une nuit, il y a deux ans. Cela n’a pas remis en cause notre couple, je peux comprendre les envies d’ailleurs, mais depuis, je m’autorise à repenser à Loïc quand je fais l’amour avec Pierre. Ce n’est peut-être pas très moral, mais c’est pour moi une façon d’écouter mon désir, et peut-être aussi, si je suis vraiment honnête, de me venger ! »

Les amants fantômes seraient-ils une façon d’être infidèle tout en restant fidèle ? « Il y a plusieurs formes d’infidélité, répond Patrick Estrade. En simplifiant, on pourrait dire qu’il y a l’infidélité faite à soi-même et celle faite à l’autre. Dans ce cas, on peut dire qu’il y a infidélité à l’autre, mais pas à soi-même. Personnellement, j’aime beaucoup l’idée du jardin secret que je rebaptise “jardin sacré”. Je peux être fidèle à ma compagne et, en même temps, être fidèle à mon propre passé puisque je fais un avec mon histoire. »

Les fantômes dangereux, selon Hélène Vecchiali, sont en revanche ceux qui prennent trop de place, ceux qui sortent du placard pour envahir le couple ou la relation amoureuse en cours. « Un investissement massif “hors couple”, même imaginaire, fragilise le couple. Il faut alors oser se questionner : suis-je vraiment épanoui dans cette relation ? Me suis-je donné le temps pour digérer l’histoire précédente ? Qu’est-ce qui m’empêche de m’investir aujourd’hui dans mon couple ? » Des questions essentielles que la présence de nos fantômes amoureux ne devrait pas nous faire oublier.

 

Du bon usage du fantasme

Un amour inoubliable peut empoisonner le couple… ou le revivifier ! A condition de se poser les bonnes questions et d’y répondre le plus sincèrement possible.

- Quelle fonction a pour vous ce « grand amour » passé ?
- C’est votre part de rêve, votre Autant en emporte le vent personnel, vous y pensez de temps en temps, un peu nostalgique… Ce fantasme ne menace pas votre couple qu’il ne concurrence pas. Pourquoi vous en priver ?
- Il vous aide à supporter une relation routinière et frustrante : attention, cette évasion chronique peut vous empêcher de vous investir dans la relation présente et d’y consacrer le temps, l’amour et l’énergie nécessaires pour la faire évoluer. Affronter la réalité de votre couple, dire vraiment adieu à votre grand amour, tôt ou tard, il vous faudra franchir ce pas.
- A quel moment de la vie de votre couple y pensez-vous ?

Dans les périodes de conflits, de doutes sur votre choix de vie, lorsque vous vous sentez insuffisamment soutenu ou compris par votre partenaire… Notez les « pics » et, plutôt que de vous réfugier dans le rêve, essayez de penser à ce que vous pourriez modifier dans votre vie ou votre relation pour qu’elle vous apporte ce que vous en attendez.

Qu’aimiez-vous de vous dans cette relation ?
Votre audace, votre sensualité, votre indépendance, votre abandon… Qu’avez-vous perdu de vous au fil du temps ? Il n’est jamais trop tard pour redécouvrir et faire renaître votre personnalité.
Qu’avez-vous à regretter ?
Une histoire achevée l’est en principe pour de bonnes raisons : personnalités incompatibles, infidélité chronique, divergences socioculturelles trop importantes, méconnaissance de soi, immaturité, etc. Si vous n’êtes toujours pas convaincu, énumérez les valeurs de couple qui comptent le plus pour vous (confiance, complicité, respect…). Passez-les au tamis de votre ancienne relation puis à celui de votre relation actuelle et comparez-les.

Les idées clés

- Nous n’arrivons jamais vierge dans une relation. Nous y apportons notre passé, nos expériences, nos fantasmes.
- Nous avons besoin de nous construire une légende personnelle. Se dire que l’on a vécu un grand amour impossible donne du relief à une vie affective qui peut sembler trop lisse.
- Nous avons droit à un jardin secret. Reste à déterminer la limite entre fidélité et infidélité, même imaginaire.

 

Hommes : le fantôme érotique

 

Les hommes auraient une propension moins marquée à fantasmer leur passé amoureux. Notamment, estime la psychanalyste Hélène Vecchiali, parce qu’ils sont plus cloisonnés et plus ancrés dans le présent. Toutefois, précise-t-elle, s’ils ne s’encombrent pas d’un passé qu’ils estiment à juste titre révolu, ils peuvent y piocher des fantasmes sexuellement stimulants, c’est-à-dire se remémorer des séquences érotiques avec une ex-partenaire. Le psychothérapeute Patrick Estrade nuance cependant cette analyse. Selon lui, les hommes peuvent regretter « une grande histoire d’amour dans laquelle ils ont reçu générosité et sécurité. Mais à la différence des femmes, ils n’idéalisent pas forcément leur ex-partenaire ».

 

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9 avril 2015

le pouvoir de la vulnérabilité.......

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Il s'agit donc d'un TED de Brené Brown, une scientifique et écrivaine qui a étudié les relations humaines - notre capacité à éprouver de l'empathie, un sentiment d'appartenance, de l'amour. Dans un exposé émouvant et drôle donné à TEDxHouston, elle nous fait partager sa profonde réflexion issue de ses recherches, et qui l'a menée dans une quête personnelle vers la connaissance d'elle-même, comme de l'humanité.

Cette vidéo (tout en bas de l'article) est en anglais avec des sous-titres français, alors pour ceux et celles que cela pourrait décourager, je vous ai fait une retranscription écrite de l'intégralité de sa conférence.
Si vous préférez voir la vidéo, elle se trouve tout en bas de la page ^^

Brené Brown, Ted de Juin 2010 à Edinbourg :

"Alors je vais commencer par ceci :
il y a deux ans, l'organisatrice d'un évènement m'a téléphoné parce que je devais donner une conférence. Elle m'a appelé et m'a dit "j'ai vraiment du mal comment vous décrire sur notre petit prospectus."
Et je me suis dit : "et bien où est le problème ?"
Et elle m'a dit : "et bien, je vous ai déjà vu parler, et je vais vous désigner comme une chercheuse, je crois, mais j'ai peur que si je vous désigne comme chercheuse, personne ne vienne, parce que tout le monde pensera que vous êtes ennuyeuse et hors sujets." (Rires)
"Mais ce que j'ai aimé dans votre conférence, c'est que vous êtes une conteuse d'histoires. Alors je pense que ce que je vais faire, c'est juste dire que vous êtes une conteuse." 
Et bien sûr, mon côté universitaire, qui manque d'assurance, a dit "Vous allez dire que je suis quoi ??"
Et elle a dit : "Je vais dire que vous êtes une conteuse."
Moi : "et pourquoi pas la fée Carabosse ?" (Rires)
J'ai fait : "Laissez-moi réfléchir une seconde."
J'ai essayé de rassembler tout mon courage. Et j'ai pensé, je suis une conteuse d'histoires. Je suis une chercheuse en sciences humains. Je recueille des histoires, c'est ce que je fais. Et peux-être que les histoires ne sont rien d'autre que des données scientifiques avec une âme. Et peut-être que je ne suis rien d'autre qu'une conteuse. Alors j'ai dit : "vous savez quoi ? Pourquoi ne pas simplement dire que je suis une chercheuse-conteuse ?"
Et elle a fait : "ha ha, ça n'existe pas." (Rires)

Ainsi, je suis une chercheuse-conteuse, et je vais vous parler aujourd'hui - nous discutons de l'élargissement de nos conceptions - alors je veux vous parler et vous raconter quelques histoires sur une partie de mes recherches qui a fondamentalement élargi ma perception et a réellement, concrètement, changé ma façon de vivre, d'aimer, de travailler, et d'élever mes enfants.

Et voilà où mon histoire commence :
Quand j'étais une jeune chercheuse, une étudiante en doctorat, pendant ma première année j'ai eu un directeur de recherche qui nous a dit : 
"voilà le topo : ce qu'on ne peut pas mesurer n'existe pas."
Et j'ai pensé qu'il essayait de m'embobiner.
Et j'ai fait : "Vraiment ?" , et lui : "Absolument."
Il faut que vous sachiez que j'ai une licence d'assistance sociale, un master d'assistance sociale, et que je préparais une thèse d'assistance sociale, alors j'avais passé toute ma carrière universitaire entourée de gens qui croyaient en quelque sorte que la vie c'est le désordre, et qu'il faut l'aimer ainsi.
Alors que moi ça serait plutôt : la vie c'est le désordre, il faut la nettoyer, l'organiser, et bien la ranger dans des petites cases.
Alors quand je pense que j'ai trouvé ma voie, que j'ai engagé ma carrière sur un chemin qui m' amène vraiment dans l'aide sociale, on dit beaucoup qu'il faut plonger dans l'inconfort du travail. Et moi je suis plutôt : évacuer l'inconfort une bonne fois pour toutes, le dégager et n'obtenir que des 20 sur 20.
C'était ma devise.
C'est pourquoi j'étais très enthousiasmée par cette idée. Et que je me suis dit, tu sais quoi, c'est la carrière qu'il te faut, parce que je m'intéresse à des sujets compliqués, mais je veux pouvoir les rendre moins compliqués.
Je veux les comprendre. Je veux m'infiltrer dans ces questions, que je sais importantes, et les décoder pour tout le monde. 

J'ai donc commencé avec les les relations humaines.
Parce que, quand vous avez travaillé dans le social pendant 10 ans, vous réalisez que les relations humaines sont la raison de notre présence sur terre.
C'est ce qui donne un but et du sens à nos vies. Tout tourne autour de cela. Peu importe que vous en discutiez avec des gens qui travaillent dans le secteur de la justice sociale, ou bien de la santé mentale, ou de la maltraitance, ou de la négligence parentale, ils vous diront tous que les relations, la capacité d'entrer en relation, - sur le plan neurobiologique, nous sommes conçus ainsi - c'est la raison de notre présence sur terre.
J'ai donc pensé : je vais commencer par les relations humaines. 

Vous connaissez cette situation où vous avez un entretien d'évaluation avec votre patron, et elle vous parle de 37 choses que vous faites incroyablement bien, et puis d'une chose - une occasion de s'améliorer - (Rires)
Et tout ce que vous retenez, c'est cette "occasion de vous améliorer", pas vrai ?
Et bien, à première vue, c'est également la direction que mon travail a prise, parce que, quand j'ai interrogé les gens sur l'amour, ils m'ont parlé de chagrin.
Quand j'ai interrogé les gens sur le sentiment d'appartenance, ils m'ont raconté leurs plus atroces expériences où ils étaient exclus.
Et quand j'ai interrogé les gens sur les relations humaines, les histoires qu'ils m'ont racontées parlaient d'isolement.
Aussi, très rapidement - en fait après seulement six semaines de recherches - j'ai buté sur cette chose sans nom, qui détruisait totalement les relations d'une façon que je ne comprenais pas, et que je n'avais jamais vu.
J'ai donc pris un peu de recul sur ma recherche et je me suis dit, il faut que je comprenne ce dont il s'agit.
Et j'ai découvert qu'il s'agissait de la honte.

On peut vraiment comprendre la honte facilement si on la considère comme la peur de l'isolement. Il y a-t-il quelque chose chez moi qui ferait que, si d'autres le savaient ou le voyaient, je ne mériterais pas d'être en relation avec eux ?
Il y a une chose que je peux vous en dire : c'est universel ; on a tous ça.
Les seuls personnes qui n'éprouvent pas la honte sont celles qui sont incapables d'empathie ou de relations humaines.
Personne ne veut en parler, et moins on en parle, plus on la ressent.
Ce qui est à la base de cette honte, ce "je ne suis pas assez bien", qui est un sentiment que nous connaissons tous : "Je ne suis pas assez neutre, je ne suis pas assez mince, pas assez riche, pas assez beau, pas assez malin, pas assez reconnu dans mon travail…"
Ce qui est à la base de tout ça, c'est une atroce vulnérabilité, cette idée que, pour pouvoir entrer en relation avec les autres, nous devons nous montrer tels que nous sommes, vraiment tels que nous sommes. Et vous savez ce que je pense de la vulnérabilité. Je hais la vulnérabilité. J'ai donc pensé, voilà l'occasion que j'attendais de la faire battre en retraite avec ma règle.
Je vais m'y plonger, je vais démêler toute cette histoire, je vais y consacrer une année, je vais complètement déboulonner la honte, je vais comprendre comment fonctionne la vulnérabilité, et je vais être la plus forte.
J'étais donc prête, et j'étais vraiment enthousiaste.

Comme vous vous en doutez, ça ne s'est pas bien passé. (Rires)
Vous vous en doutez. Alors, je pourrais vous en dire long sur la honte, mais il me faudrait prendre le temps de parole de tous les autres.
Mais voilà ce que je peux vous dire, ce à quoi ça se résume - et c'est peut-être la chose la plus importante que j'ai jamais apprise pendant les dix années passées sur cette recherche.- 
Mon année s'est transformée en six années, des milliers de récits, des centaines de longs entretiens, de groupes de discussion. A un moment, les gens m'envoyaient des pages de journaux, ils m'envoyaient leurs histoires - des milliers d'éléments d'information en six ans.
Et j'ai commencé à comprendre. J'ai commencé à comprendre : voilà ce qu'est la honte, voilà comment ça marche. J'ai écrit un livre, j'ai publié une théorie, mais quelque chose n'allait pas… et ce que c'était, c'est que, si je prenais les gens que j'avais interviewés, et que je les divisais grossièrement en deux catégories : ceux qui croyaient vraiment en leur propre valeur - c'est à cela que ça se résume, croire en sa propre valeur - ils ont un fort sentiment d'amour et d'appartenance. Et ceux qui ont du mal avec ça, ceux qui se demandent tout le temps si ils sont assez bien. Il n'y avait qu'une variable qui différenciait ceux qui ont un fort sentiment d'amour et d'appartenance de ceux qui ont vraiment du mal avec ça. Et c'était que ceux qui ont un fort sentiment d'amour et d'appartenance pensent qu'ils méritent l'amour et l'appartenance. C'est tout.
Ils pensent qu'ils le méritent. 
Et pour moi, la chose qui nous prive de relations humaines est notre peur de ne pas mériter ces relations, c'était quelque chose que, sur le plan personnel comme professionnel, j'ai eu l'impression que j'avais besoin de mieux comprendre. Alors ce que j'ai fait, c'est que j'ai pris toutes les interviews dans lesquelles je pouvais voir des gens qui croyaient mériter, qui vivaient ainsi, et je les ai simplement examinés attentivement. 
Qu'ont en commun tous ces gens ? Je suis un peu accro aux fournitures de bureau, mais c'est une autre histoire. J'avais une chemise cartonnée, et j'avais un marqueur, et j'ai fait, comment vais-je intituler cette recherche ?
Et les premiers mots qui me sont venus à l'esprit ont été "sans réserve". Ce sont des gens sans réserves, qui vivent avec ce sentiment profond de leur valeur.
Alors je l'ai inscrit sur la couverture de la chemise, et j'ai commencé à examiner les données. En réalité, j'ai commencé par le faire pendant quatre jours par une analyse des données extrêmement intensive, où je suis revenue en arrière, j'ai ressorti ces interviews, ressorti les récits, ressorti les incidents. Quel est le thème ? Quel est le motif ?
Mon mari a quitté la ville avec les enfants parce que je rentre à chaque fois dans ce délire à la Jackson Pollock, où je ne fais qu'écrire, et où je suis en mode chercheuse. 

Et voici ce que j'ai trouvé :
Ce qu'ils avaient en commun, c'était un sens du courage. Là je veux prendre une minute pou vous expliquer la distinction entre le courage et la bravoure. 
Le courage, la définition originelle du courage, lorsque ce mot est apparu dans la langue anglaise - il vient du latin "cor", qui signifie "coeur" - et sa définition originelle était : raconter qui nous sommes de tout notre coeur.
Ainsi ces gens avaient, très simplement, le courage d'être imparfaits. Ils avaient la compassion nécessaire pour être gentils, tout d'abord avec eux-mêmes, puis avec les autres, car, à ce qu'il semble, nous ne pouvons pas faire preuve de compassion envers les autres si nous sommes incapables d'être gentils envers nous-mêmes.
Et pour finir, ils étaient en relation avec les autres, et - c'était ça le noyau dur - de par leur authenticité, ils étaient disposés à abandonner l'idée qu'ils se faisaient de ce qu'ils auraient dû être, de façon à être qui ils étaient, ce qui est impératif absolu pour entrer en relation avec les autres. 

L'autre chose qu'ils avaient en commun était ceci :
Ils adoptaient complètement la vulnérabilité. Ils pensaient que ce qui les rendait vulnérable les rendait également beaux. Ils ne prétendaient pas que la vulnérabilité était confortable, ni qu'elle était atroce - comme je l'avais entendu auparavant dans les entretiens sur la honte. Ils disaient juste qu'elle était nécessaire. Ils parlaient de la volonté de dire "Je t'aime" le premier, la volonté de faire quelque chose quand il n'y a aucune garantie de réussite, la volonté de ne pas retenir son souffle en attendant le coup de fil du médecin après une mammographie. Ils étaient prêts à s'investir dans une relation qui pourrait marcher, ou pas. Ils pensaient que c'était essentiel. 

Pour ma part, je l'ai ressenti comme une trahison. Je ne pouvais pas croire que j'avais prêté serment d'allégeance à la recherche. Le principe même de la recherche est de contrôler et de prévoir, d'étudier un phénomène dans le but explicite de le contrôler et de le prévoir. Et là, ma mission de contrôler et de prévoir aboutissait au résultat que la meilleure façon de vivre est d'accepter sa vulnérabilité, et d'arrêter de contrôler et de prévoir. 
Ca m'a conduit à une petite dépression. (Rires) J'ai appelé ça une dépression, ma psychothérapeute appelle ça un éveil spirituel. (Rires) Un éveil spirituel, ça sonne mieux qu'une dépression, mais je vous assure que c'était bien une dépression. J'ai dû ranger mes données et chercher un psychothérapeute. 
Laissez-moi vous dire quelque chose : vous découvrez vraiment qui vous êtes quand vous appelez vos amis pour leur dire : "Je crois que j'ai besoin de voir un psy. Tu aurais quelqu'un à me recommander ?"
Parce que à peu près cinq de mes amis ont fait : "Wow.. je n'aimerais pas être ton psychothérapeute." (Rires)
Et moi : "Comment ça ?"
Et eux : "Moi ce que j'en dis, tu sais. N'apporte pas ta règle."
Et moi : "Ok…"

J'ai donc trouvé une psychothérapeute. Mon premier rendez-vous avec elle, Diana - J'ai apporté ma liste sur la façon dont les "sans réserve" vivent, et je me suis assise. 
Et elle m'a dit : "Comment allez-vous ?"
Et j'ai dit : "Je suis en pleine forme. Ca va bien."
Elle a dit : "Qu'est-ce qui se passe ?"
C'était une psychothérapeute qui consultait elle-même des psychothérapeutes; On devrait aller chez ce genre là de psychothérapeute, parce que leur détecteur de conneries est très au point. (Rires)
Alors j'ai dit : "Voilà, j'ai un problème."
Et elle a dit : "Quel est le problème ?"
Et j'ai dit : "Et bien, j'ai un problème de vulnérabilité. Et je sais que la vulnérabilité est au coeur de la honte et de la peur et de notre problème d'estime de soi, mais il semble que ce soit aussi la source de la joie, de la créativité, du sentiment d'appartenance, de l'amour. Et je pense que j'ai un problème et j'ai besoin d'aide."
Et j'ai dit : "Mais voilà, pas d'histoires de famille, pas de ces conneries sur l'enfance. J'ai seulement besoin d'une stratégie." (Rires) (Applaudissements)
Alors elle a fait comme ça. (hochements de tête)
Et moi j'ai dit : "C'est mauvais, n'est-ce pas?"
Et elle a dit : "Ce n'est ni mauvais ni bon. C'est juste ce que c'est."
Et je me suis dit : "Oh mon Dieu, on va se faire chier !" (Rires)
Et ça a été le cas, et en même temps non. Et ça m'a pris près d'un an. 
Vous savez comment certaines personnes, quand elles réalisent que la vulnérabilité et la tendresse sont importantes, lâchent prise et y vont à fond. 
Premièrement, ça n'est pas mon style, et deuxièmement, je ne fréquente même pas ce genre de personnes. (Rires) Pour moi, ça a été une lutte d'une année. Ca a été une tuerie. La vulnérabilité gagnait du terrain, je le regagnais à nouveau. J'ai perdu la bataille, mais j'y ai sans doute récupéré ma vie. 

Et je suis donc retourné à mes recherches et j'ai passé les deux années suivantes à essayer de vraiment comprendre ce que eux, les sans réserve, faisaient comme choix, et ce que nous, nous faisons de la vulnérabilité. Pourquoi est-ce un tel problème ? Est-ce que je suis la seule pour qui c'est un problème ? Non.
Voici donc ce que j'ai appris. 
Nous anesthésions la vulnérabilité - quand nous attendons le coup de fil. 
C'est drôle, j'ai envoyé quelque chose sur Twitter et Facebook qui demandait : "Comment définiriez-vous la vulnérabilité ? Qu'est-ce qui vous rend vulnérable ?" Et en une heure et demie, j'avais 150 réponses. Parce que je voulais savoir ce qui se cache derrière tout ça. Devoir demander de l'aide à mon mari, parce que je suis malade, et on vient juste de se marier ; prendre l'initiative sur le plan sexuel avec mon mari ; prendre l'initiative avec ma femme ; être rejetée ; inviter quelqu'un à sortir ; attendre que le docteur rappelle ; être virée ; virer des gens - voici le monde dans lequel nous vivons. Nous vivons dans un monde vulnérable. Et l'une des façons dont nous traitons ce problème, c'est d'anesthésier la vulnérabilité. 
Et je pense qu'il y a des preuves de cela - ça n'en est pas la seule raison, mais je pense que c'en est une grande - nous sommes la plus endettée, obèse, accro aux drogues et aux médicaments, de toutes les assemblées d'adultes de l'histoire des Etats-Unis. 
Le problème - et c'est ce que j'ai appris de mes recherches - c'est qu'on ne peut pas anesthésier ses émotions de façon sélective. On ne peut pas dire : "Là, c'est ce qui est mauvais. Voilà la vulnérabilité, voilà le chagrin, voilà la honte, voilà la peur, voilà la déception, je ne veux pas ressentir ces émotions. Je vais plutôt prendre quelques bières et un muffin à la banane.
(Rires)
Je ne veux pas ressentir ces émotions. Et je sais que ça, c'est un rire entendu. Je gagne ma vie en infiltrant les vôtres. (Rires) 
Vous ne pouvez pas anesthésier ces sentiments pénibles sans anesthésier en même temps les affects, nos émotions. Vous ne pouvez pas anesthésier de façon sélective. Alors quand nous les anesthésions, nous anesthésions aussi la joie, nous anesthésions la gratitude, nous anesthésions le bonheur. Et nous nous retrouvons malheureux, et nous cherchons un but et un sens à nos vies, et nous nous sentons vulnérables, alors nous prenons quelques bières et un muffin à la banane. Et ça devient un cercle vicieux. 
Une des choses auxquelles je pense que nous devrions réfléchir, est le pourquoi et le comment de cette anesthésie. Ca ne peut pas être que de l'accoutumance. 

L'autre chose que nous faisons est de rendre certain tout ce qui est incertain. La religion est passée d'une croyance en la foi et les mystères, à une certitude. J'ai raison, tu as tort. Ferme-la. Point final. C'est certain. 
Plus nous sommes effrayé, plus nous sommes vulnérables et plus nous sommes effrayés encore. Voilà à quoi ressemble la politique de nos jours. Il n'y a plus de discours désormais. Il n'y a plus de débat. Il n'y a que la recherche d'un coupable à blâmer. 
Vous savez comment je décris cela dans mes recherches ? 
Une façon de se décharger de la douleur et de l'inconfort. 

Nous perfectionnons tout.
Si il y a quelqu'un qui voudrait que sa vie soit parfaite, c'est bien moi, mais ça ne marche pas.
Parce que ce que nous faisons, c'est de prendre de la graisse de derrières et de la mettre dans nos joues. (Rires)
Ce qui, je l'espère, dans une centaine d'années, fera dire aux gens qui nous étudierons : "Wow…" (Rires)
Et le plus dangereux, c'est que nous perfectionnons nos enfants. 
Laissez moi vous expliquer comment nous pensons de nos enfants.
Ils sont conçus dès le départ pour avoir des problèmes. Et quand vous tenez ces petits êtres parfaits dans vos mains, votre devoir n'est pas de dire : "Regardez-le, il est parfait. Ma tâche est de le garder parfait - m'assurer qu'il intègre l'équipe de tennis dès le CM2, et l'Université de Yale avant la 5ème."
Ca n'est pas ça, notre devoir.
Notre devoir, c'est de le regarder, et de lui dire : 
"Tu sais quoi ? Tu n'es pas parfait, et tu es conçu pour avoir des problèmes, mais tu mérites de recevoir de l'amour et d'être parmi nous."
Ca, c'est notre devoir. 
Donnez-moi une génération de gosses élevés comme ça, et on réglera les problèmes que nous connaissons aujourd'hui, je pense. 

Nous aimons croire que nos actions n'ont pas de conséquences sur les autres. Nous faisons ça dans notre vie personnelle, nous faisons cela dans les entreprises - que ce soit d'un renflouement, une fuite de pétrole, une convocation - nous nous comportons comme si nos actions n'avaient pas un énorme impact sur les autres. 
J'ai envie de dire aux entreprises : "Nous ne sommes pas nés de la dernière pluie, les gars. On a seulement besoin que vous soyez authentiques et vrais, et que vous nous disiez : "nous sommes désolés. On va régler ça" "

Mais il y a une autre voie, et je vais finir là-dessus. 
Voici ce que j'ai découvert : c'est d'accepter de se montrer, de se montrer vraiment, de se montrer vulnérable ; d'aimer de tout notre coeur, même si il n'y a aucune certitude - et ça, c'est vraiment dur, et je peux vous le dire en tant que parent, c'est atrocement difficile - 
De s'exercer à la gratitude et à la joie dans ces moments de terreur, où nous nous nous demandons : "Suis-je capable de t'aimer à ce point ? Suis-je capable de croire en cela avec autant de passion ? Suis-je capable d'être aussi fervent ?"
Juste pouvoir s'arrêter, au lieu de s'imaginer les catastrophes qui risquent d'arriver, de dire : "Je suis simplement reconnaissant, parce que me sentir si vulnérable signifie que je suis vivant."

Et pour finir, ce qui je pense est le plus important, c'est de croire que nous sommes bien comme nous sommes.
Parce que je pense que quand on écoute la petite voix qui nous dit : "Je suis bien comme je suis", alors nous arrêtons de hurler, et nous commençons à écouter, nous devenons plus gentils et plus doux avec notre entourage, et nous sommes plus gentils et plus doux avec nous-mêmes.

C'est tout ce que j'ai. Merci.

 

http://www.ted.com/talks/brene_brown_on_vulnerability

 

 

8 avril 2015

le code sith......

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 L'Ordre Sith fut fondé quand, après le Second Grand Schisme, les Jedi Noirs exilés arrivèrent sur Ziost et devinrent les Seigneurs Sith. Prenant le contrôle total de l'Empire Sith, ils s'adonnèrent encore plus au Côté Obscur et, pour que leur nouvel ordre ait des principes, ils établirent un code. Epine dorsale de l'ordre, il guidera les générations futures de Sith vers le véritable pouvoir de la Force : le pouvoir du Côté Obscur. 

  Le code en lui-même est composé de six phrases, toutes ayant une signification bien précise et on ignore si, comme chez les Jedi, il ne s'agit que de la partie émergée de l'iceberg : 

"La paix est un mensonge, il n'y a que la passion. 
Par la passion, j'ai la puissance. 
Par la puissance, j'ai le pouvoir. 
Par le pouvoir, j'ai la victoire. 
Par la victoire, je brise mes chaînes. 
La Force me libérera."
 


  Contrairement aux Jedi qui se contentaient de contrôler leurs passions et de contempler et d'utiliser la Force pour servir les autres, les Sith faisaient tout le contraire, laissant libre cours à leurs émotions et manipulant la Force pour eux-mêmes. Cette philosophie se ressentait dans leur Code. 

  Chaque apprenti Sith se devait de l'apprendre et de le comprendre pour pouvoir réaliser tout son potentiel dans le Côté Obscur. Du temps de la Guerre Civile des Jedi, le Code était enseigné à chaque jeune recrue qui arrivait à l'Académie Sithde KorribanUthar Wynn en faisait une raison de prestige : il ne suffisait pas de le réciter bêtement devant lui, il fallait le comprendre. Maître Uthar posait souvent une question, en rapport avec le Code, suite à la récitation de l'élève afin de s'assurer que ce dernier avait bien saisi sa signification. Le Chevalier Jedi Revan, alors sur la voie de la repentance après son passé de Seigneur Noir, l'apprit auprès de Yuthura Ban, bras droit de Wynn. L'apprentissage du code permit ensuite à Revan de gagner du prestige afin de retrouver la carte stellaire de Korriban. Après sa découverte, le Jedi combattit les serviteurs des Ténèbres dans l'Académie et les chassa de la planète. 

  Près de 2 000 ans après ces évènements, l'Académie retrouva des disciples sous l'ère de la Confrérie des Ténèbres deKaan. Il est fort probable qu'avant l'arrivée de ce dernier, les Sith tels Dark Ruin ou Dark Rivan continuèrent d'apprendre les mots écrits par leurs prédécesseurs. Durant le conflit contre l'Armée de la Lumière du Seigneur et Maître Jedi Hoth, le Seigneur Qordis enseigna lui-même le Code aux disciples comme Bane : la doctrine sith occupa ses pensées et trouva une résonance à ce qu'il avait été et à ce qu'il allait devenir. Celui qui détruisit la Confrérie et instaura la Règle des Deux enseigna les paroles à son apprentie, Dark Zannah, qui les fit ensuite apprendre à son élève, et ainsi de suite. 

  On aurait pu croire qu'avec la mort de Dark Sidious et de Dark Vador, le code allait disparaître, mais il n'en fut rien. Quand Dark Krayt, Seigneur Noir du Nouvel Ordre Sith, retourna sur Korriban pour chercher le savoir des Anciens Sith afin de guérir de ses graines Vongs qui le rongeaient de l'intérieur, il récita le code lors d'une sorte de cérémonial qui alluma trois holocrons : ceux de Dark AndedduDark Nihilus et Dark Bane. Preuve ainsi que le Code parvint à traverser les générations malgré les nombreuses exterminations que les Sith connurent. 

  Les mots du code étaient simples, mais ils étaient très faciles à mal interpréter si un Maître Sith n'en donnait la signification à son élève : 

  "La paix est un mensonge, il n'y a que la passion." 
  Chez les Jedi, la paix est un objectif désirable. La paix de l'esprit permet une grande maîtrise de la Force et ils disent aussi que l'homme est meilleur quand il n'y a pas de conflit. Mais les Sith savent qu'ils n'en est rien. C'est leur passion, leur haine et leur désir qui alimentent la Force. C'est par le conflit qu'une civilisation s'améliore et fait ressortir les meilleurs. Le conflit oblige à s'améliorer et pousse ainsi au changement, à la croissance, à l'adaptation, à l'évolution ou à la mort. Il ne s'agit pas là des lois des Sith, mais de celles de l'univers. Sans conflit, il n'y a que stagnation. 

  "Par la passion, j'ai la puissance." 
  La passion alimente la puissance (ou la force) du Sith dans la Force. La colère, la haine, la peur, toutes ces émotions qui sont à la fois les plus fortes et les plus sombres. De telles passions confèrent aux Sith le pouvoir. L'amour représente ici la plus dangereuse des émotions : bien qu'elle pousse à la colère et à la haine trop souvent, elle permet aussi de ressentir de la pitié, ce qui est bien pire pour un Sith. On peut alors se demander comment ces deux théories sur les émotions peuvent être exactes car les Jedi disent exactement le contraire. La Force donne aux Sith le pouvoir absolu, même aux Jedi, mais c'est la maîtrise des passions des Seigneurs qui donne aux Sith la puissance qui manque aux serviteurs de la Lumières. Il ne s'agit pas là d'émotions extrêmement négatives : qu'est-ce qui garde les plus rudimentaires créatures en vie? La peur pour fuir, la colère pour combattre... Sans ces émotions, une créature est assurée de mourir. L'objectif des Sith est d'être plus puissant, de réaliser tout leur potentiel et de ne pas se reposer sur leurs lauriers. Comme le disait Yuthura Ban, les Sith sont des découvreurs et non des bergers. 

  "Par la puissance, j'ai le pouvoir." 
  Plus le Sith est puissant de la Force, plus il peut avoir de pouvoir. Mais il doit toujours combattre pour obtenir celui-ci. Sans combat, la victoire n'a aucune signification et il ne progresse pas. Sans combat, il n'y a que la stagnation. 

  "Par le pouvoir, j'ai la victoire." 
  Combien de types de victoires peut-on imaginer ? Une victoire pacifique, une victoire par sacrifice? Est-ce qu'une trêve est un accomplissement? A moins que la victoire ne soit acquise en démontrant que sa puissance est supérieure, elle n'est qu'une illusion, temporaire au mieux. Les Sith en attendent plus. 

  "Par la victoire, je brise mes chaînes." 
  Certainement le point le plus débattu. Les chaînes représentent les limites d'un Sith, tant celles qui lui ont été imposées que celles qu'il s'impose. L'objectif de tout Sith est de se libérer de telles barrières ; certains pouvaient échouer, même ceux qui avaient un très bon potentiel. Briser ses chaînes signifie, d'une certaine manière, faire ce que l'on souhaite, mais la signification de cette phrase est bien plus complexe qu'il n'y parait. Celui qui se libère de toute limite atteint la perfection, tout son potentiel s'accomplit : puissance parfaite, pouvoir parfait, destin parfait. Voilà ce qu'est l'idéal d'un Sith. Hors, une légende des Sith mentionne l'être parfait sous le nom de Sith'ari. Ce dernier, selon les légendes, les détruirait les Sith et les rendrait plus forts que jamais. Et la question est : est-ce que les Sith'aris peuvent exister? Yuthura Ban émettait des doutes sur son existence, préférant voir dans la perfection comme un objectif et non un état. 

  "La Force me libèrera." 
  Cette sixième et dernière strophe se veut être une conclusion au vers précédents. Pour les Sith, la Force est leur servante et leur maîtresse, leur enseignante et leur compagne. Ils l'utilisent à la fois comme une arme et un outil. En la connaissant et en la maîtrisant, ils connaissent et maîtrisent l'univers. La Force récompensera tous ceux qui visent la perfection. 

 

1 avril 2015

l'intuition......

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Personnes intuitives: 10 choses qu’elles font différemment des autres

 

The Huffington Post | Par Carolyn Gregoire

 

Il est difficile de spécifier l’intuition, malgré le rôle primordial qu’elle joue dans la vie de tous les jours. Steve Jobs disait que l’intuition est « plus puissante que l’intellect. » Mais quelque soit la façon dont on la définit, nous savons tous, intuitivement, ce que c’est.

On a tous déjà plus ou moins eu une intuition – ce raisonnement inconscient qui nous pousse à agir sans qu’on sache pourquoi ou comment. Mais la nature de l’intuition nous échappe depuis très longtemps, et a inspiré des siècles de recherche et de questionnements dans les domaines de la philosophie et de la psychologie.

« Je définis l’intuition comme le fait de savoir quelque chose sans avoir aucune idée de pourquoi on le sait, » a ditSophy Burnham, auteure de The Art of Intuition. « C’est différent de la pensée, c’est différent de la logique ou de l’analyse… C’est savoir sans savoir.

La science cognitive commence à élucider la présence forte mais parfois inexplicable du raisonnement inconscient dans nos vies et nos pensées. Souvent considérée comme non scientifique à cause de ses connexions avec le psychique et le paranormal, l’intuition n’est pourtant pas qu’un pouvoir surnaturel pour amateurs de science-fiction. L’armée américaine mène des recherches sur le pouvoir de l’intuition, qui ont aidé les troupes à prendre des décisions rapides au combat et à sauver des vies.

« Il y a de plus en plus de preuves, combinées avec de nombreuses recherches, suggérant que l’intuition définit la manière dont nous les humains interagissons avec notre environnement et comment, au final, nous prenons la plupart de nos décisions, » a dit Ivy Estabrooke, gestionnaire au Bureau de recherche navale américaine, au New York Times en 2012.

Voici 10 choses que les personnes intuitives font différemment.

Elles écoutent leur voix intérieure.

 

« Il est très facile d’ignorer l’intuition, déclare Sophy Burnham. Mais c’est un vrai don qui ne peut pas être ignoré. »

La première chose qui distingue les personnes intuitives est leur capacité à écouter, plutôt que d’ignorer, les conseils de leurs intuitions et de leurs sentiments.

« Tout le monde est connecté à son intuition, mais certaines personnes ne pensent pas qu’il s’agit d’intuition, indique Sophy Burnham. Je n’ai encore jamais rencontré de businessman à succès qui ne m’ait pas dit: « Je ne sais pas pourquoi j’ai fait ça, j’ai eu un pressentiment.’ »

Pour prendre les meilleures décisions, il nous faut de l’équilibre dans l’intuition — qui sert à combler le fossé entre l’instinct et la raison — et la pensée rationnelle, selon Francis Cholle, auteur du livre The Intuitive Compass.

« Il n’est pas nécessaire de rejeter la logique scientifique pour bénéficier de l’instinct, indique Francis Cholle. Nous pouvons honorer et nous servir de tous ces outils, et nous pouvons chercher l’équilibre. Et en cherchant cet équilibre nous finirons par mettre toutes les ressources de notre cerveau en action. »

Elles aiment prendre du temps pour rester seules.

 

Si vous voulez vous rapprocher de votre intuition, prendre un peu de temps pour soi est sûrement le meilleur moyen. Tout comme la solitude peut aider à mettre en avant la pensée créative, elle peut aussi nous aider à nous connecter à notre sagesse la plus profonde.

Les personnes intuitives sont souvent introverties, d’après Sophy Burnham. Mais que vous soyez une personne introvertie ou non, prendre du temps en solitaire peut vous aider àentrer dans une pensée plus profonde et vous reconnecter avec vous-même.

« Il faut prendre un peu de temps en solitaire; un peu de silence, » dit-elle. « Au milieu de la folie ambiante … on ne peut reconnaître [l’intuition] au-dessus de tout le bruit de la vie quotidienne. »

Elles créent.

« C’est quand elle marche intuitivement que la créativité fait son meilleur travail, » écrit l’auteur et chercheuse Carla Woolf.

De fait, les personnes créatives ont beaucoup d’intuition, explique Sophy Burnham, et de la même façon que l’on accroît la créativité avec la pratique, on peut augmenter l’intuition. Pratiquer peut d’ailleurs aider à construire l’autre.

Elles pratiquent la pleine conscience.

La pratiques de pleine conscience peuvent être d’excellentes façons d’exploiter l’intuition. Comme l’explique l’institut Search Inside Yourself (« Cherchez à l’intérieur de vous »): « La pleine conscience peut aider à se débarrasser du bavardage mental, à mesurer ses options objectivement, se brancher à son intuition et finalement prendre une décision que l’on peut totalement supporter. »

La pleine conscience peut également nous lier à notre intuition en améliorant la connaissance de soi.Une étude de 2013 publiée dans la revue Perspectives on Psychological Science a montré que la pleine conscience — définie comme « le fait de prêter attention à l’expérience présente sans aucun préjugé » — peut nous aider à mieux comprendre notre personnalité. Et comme le note Arianna Huffington dansThrive, l’intuition augmentée, la compassion, la créativité et la paix sont toutes d’excellents effets secondaires de la méditation.

Elles observent tout.

« La première chose à faire est de remarquer les choses — tenir un petit journal, et noter lorsque des choses étranges ont lieu, » explique Sophy Burnham. Vous réaliserez à quel point les coïncidences, les connexions surprenantes et les intuitions précises ont souvent lieu dans la vie de tous les jours — en d’autres mots, vous commencerez à tirer partie de votre intuition.

Elles écoutent leurs corps.

Les personnes intuitives apprennent à écouter leur corps.

Si vous avez déjà eu mal à l’estomac à un moment où vous saviez que quelque chose n’allait pas mais ne pouviez pas mettre le doigt dessus, alors vous comprenez que les intuitions peuvent provoquer des sensations physiques sur le corps.Si nous ressentons les choses dans nos tripes, c’est pour une raison — les recherches démontrent que l’émotion et l’intuition proviennent du « deuxième cerveau » situé dans les intestins.    

 

  Elles ont une profonde connexion avec les autres.

Lire dans les pensées appartient pour beaucoup au domaine de la fantaisie et de la pseudo-science, mais c’est une activité à laquelle nous nous adonnons tous les jours. On appelle cela la précision empathique, terme de psychologiefaisant référence à « l’habilité en apparence magique d’identifier le terrain mental d’un individu par ses mots, ses émotions et son langage corporel, » d’après Psychology Today.

« Quand on voit une araignée grimper le long de la jambe de quelqu’un d’autre, on a une sensation désagréable, » écrit Marcia Reynolds dans Psychology Today. « De façon similaire, quand on voit quelqu’un essayer d’établir un rapprochement avec un ami et se faire rejeter, notre cerveau enregistre la sensation de rejet. Quand on voit son équipe gagner ou un couple échanger un baiser à la télévision, on ressent leurs émotions comme si l’on y était. Les émotions sociales comme la culpabilité, la honte, la fierté, l’embarras, le dégoût et le désir peuvent toutes être ressenties en regardant les autres. »

Se connecter à ses émotions et passer du temps à observer et écouter les autres face à face peut aider à augmenter le pouvoir de l’empathie, indique Marcia Reynolds.

 

Elles prêtent attention à leurs rêves.

 

Sophy Burnham recommande d’être attentif à ses rêves pour se rapprocher du processus de pensée inconscient de l’esprit. Les rêves et l’intuition proviennent de l’inconscient, il est donc recommandé d’exploiter cette partie de l’esprit en prêtant attention à ses rêves.

« La nuit, lorsque l’on dort, on reçoit de l’information de la partie inconsciente ou intuitive du cerveau, indique Sophy Burnham. En étant connecté à ses rêves, on peut recevoir de nombreuses informations sur la manière adéquate de vivre sa vie. »

Elles aiment être souvent au calme.

 

Selon Arianna Huffington, nous avons un sentiment d’intuition constant envers les personnes qui font partie de nos vies — à un niveau profond, nous distinguons les bonnes personnes des « flatteurs et hypocrites » — mais nous ne sommes pas assez éveillés à nos intuitions pour reconnaître la différence en nous. Le problème, c’est simplement que nous sommes trop occupés.

« Nous recevons des mises en garde constantes de notre cœur et notre intuition lorsqu’elles se présentent, » écrit-elle dans Thrive. « Mais nous sommes souvent trop occupés pour nous en rendre compte. »

Elles font en sorte de se débarrasser de leurs émotions négatives.

Les émotions fortes –particulièrement les émotions négatives — peuvent obscurcir nos intuitions. Nous nous sentons perturbés ou « pas nous-mêmes » lorsque nous sommes contrariés, et c’est peut-être parce que nous sommes déconnectés de notre intuition.

« Quand on est déprimé, on a peut-être l’impression que nos intuitions sont fausses , » déclare Sophy Burnham. « Quand on est en colère ou dans un état fortement émotionnel … l’intuition [peut] nous tromper complètement. »

Ce n’est pas une constatation anodine: une étude de 2013 publiée dans la revuePsychological Science a montré qu’être d’humeur positive augmentait la capacité à avoir des jugements intuitifs dans un jeu de lettres.

Il ne s’agit pas de dire que les personnes intuitives ne s’énervent jamais — mais l’intuition fonctionnera mieux si l’on est en mesure d’accepter et de se débarrasser des émotions négatives, au lieu de les réprimer et de s’empêcher d’y penser.

31 mars 2015

la psychogénéalogie, thérapeutique déviante.....

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la psychogénéalogie, thérapeuthique déviante....

 LA PSYCHOGENEALOGIE

La hantise de nos arbres généalogiques

Géraldine Fabre

Docteur en Sciences, Membre de l’Observatoire Zététique

 

Extrait des actes du colloque national :« Science, pseudo-sciences et thérapeutiques déviantes »

Approche pratique et éthique (in Découvertes sur les sectes et religions n°72 –GEMPPI)

   Organisé par le GEMPPI en Partenariat avec le CEREM

Qui s’est déroulé le Samedi 21 octobre 2006 à l’Espace Ethique Méditerranéen,  Hôpital adultes de La Timone. 264, rue St Pierre 13005 Marseille  -  (www.medethique.com)

 

La psychogénéalogie peut être définie comme une méthode de psychanalyse qui consiste à rechercher dans le vécu de nos ancêtres les sources de nos comportements, de nos éventuels troubles psychologiques ou maladies. L’engouement actuel pour la généalogie contribue au développement de cette discipline qui lui devient presque indissociable. La théorie qui sous-tend cette thérapie, est issue des observations qu’Anne Ancelin Schützenberger, psychothérapeute, groupe-analyste et psychodramatiste, a réalisées au cours de sa carrière.


S’il est évident que l’éducation reçue de nos parents, les enseignements transmis par nos grands-parents, les relations avec les membres de notre famille nous influencent tout au long de notre vie, les interprétations de la psychogénéalogie, découvrant les fantômes qui « hanteraient » nos arbres généalogiques,  vont bien au-delà de ces évidences et peuvent parfois s’avérer dangereuses.

La psychogénéalogie en quelques mots

La théorie de la psychogénéalogie est basée sur différents concepts de psychanalyse, dont les principaux sont  l’inconscient collectif,  les loyautés familiales invisibles et les notions de crypte et defantômes.


Pour le psychanalyste Carl Gustav Jung, l’inconscient collectif se manifeste sous forme d’archétypes, c’est-à-dire d’images anciennes, que l’on retrouve dans les mythes et légendes, et qui seraient communes à toute l'humanité. Cette idée, qui sous-entend une certaine hérédité, a été reprise par Jacob Lévi Moreno qui, la développant, a postulée l’existence d’un co-inconscient familial ou groupal, vecteur de la transmission transgénérationnelle dans une même famille.


Le concept de loyauté familiale invisible a été développé par le psychanalyste Ivan Boszormenyi-Nagy. Pour lui, il y aurait dans chaque famille des règles de loyauté et un système de comptabilité inconscients qui fixent la place et le rôle de chaque membre et ses obligations familiales. Dans cette perspective, Anne Ancelin Schützenberger affirme que l’acquittement des dettes familiales est très souvent transgénérationnel : « Ce que nous avons reçu de nos parents, nous le rendons à nos enfants. »<!--[if !supportFootnotes]-->[1]<!--[endif]--> Ces règles de loyauté sont dites invisibles car pour les psychogénéalogistes, elles sont inconscientes. Le choix d’une profession, l’échec inconscient à un concours, le développement d’une maladie, etc. sont souvent interprétées en psychogénéalogie comme des loyautés familiales, nous maintenant en servitude.


Pour expliquer le comportement parfois incompréhensibles de certains de leurs patients, agissant de manière irrationnelle et contraire à leur volonté, Nicolas Abraham et Maria Török inventèrent les notions de crypte et de fantômes. Selon eux, un secret, un non-dit peuvent être enfermés dans unecrypte de l’inconscient familial. Ce secret peut par la suite en surgir et influencer le comportement des descendants de la famille. Un fantôme serait donc une formation de l’inconscient, né du secret inavouable d’un autre membre de la famille et qui se serait transmis d’un inconscient à l’autre à travers les générations.


Comme on le voit dans cette brève présentation, la psychogénéalogie postule l’existence d’un inconscient familial, vecteur de la transmission entre les générations, l’existence de règles de loyautés propres à chaque famille et la capacité pour un secret, un événement passé traumatisant de resurgir après plusieurs générations et d’influencer le comportement des descendants de la famille.

L’utilisation de la psychogénéalogie

Le diagnostic d’une maladie transgénérationnelle est établi par le psychogénéalogiste à partir d’un génosociogramme. Outil de base de la psychogénéalogie, c’est un arbre généalogique constitué par le patient, complété des éléments de vie importants (professions, lieux d’habitation, contexte socio-économique, etc.) et des dates d'événements marquants (naissances, mariages, décès, accidents, licenciement, maladie, etc.). Ce n’est donc pas un document objectif. Il ne se limite d’ailleurs pas à la filiation directe ; le patient peut y ajouter toutes les personnes de sa famille ayant un rôle important à ses yeux (oncles, tantes, neveux, cousins, etc.).


Dans cette représentation graphique, le psychogénéalogiste recherche les répétitions, de dates, de prénoms, de maladies, de professions, etc. et essaie ensuite de les interpréter. Pour leur donner un sens, certains psychogénéalogistes utilisent lalangue des oiseaux, « traduction » basée sur de simples procédés homophoniques. Le choix des prénoms d’un enfant est souvent considéré comme révélateur d’une transmission familiale plus ou moins consciente. Ainsi, Gisèle signifierait « gis-en-elle », René = « re-naît », Dorothée serait « dort ôté », en souvenir d’un enfant mort, Sylvie = « S’il vit », Vivien = « Vie vient », témoignant de la volonté familiale de rappeler l’absent. Ces interprétations symboliques ou purement intuitives ne sont basées que sur de simples analogies et ne sont étayées par aucune preuve scientifique. Affirmations gratuites, elles sont également invérifiables.


En recherchant dans l’histoire de la famille de ses patients, Anne Ancelin Schützenberger releva des répétitions de structure ou d’âge : le cancer de ses patients s’était en effet parfois déclenché  à la date anniversaire ou à l’âge auquel leur mère, leur grand-père, leur grand-tante étaient précédemment morts d’un cancer ou d’un accident. Ces répétitions ou synchronies constituent ce qu’elle appelle lesyndrome d’anniversaire.


En psychogénéalogie, ces coïncidences ont un sens et révèlent une loyauté familiale invisible. Selon l’exemple donné par Anne Ancelin Schützenberger, si Charles souffre d’un cancer des testicules, c’est par loyauté inconsciente envers son grand-père qui est mort, au même âge, d’un coup de pied de chameau porté à cet endroit.


Les psychogénéalogistes avancent des probabilités très faibles d’observer ces correspondances. Bien que les recherches statistiques sur les transmissions transgénérationnelles soient quasi inexistantes, mathématiquement, il est facile de démontrer que ces coïncidences peuvent tout aussi bien être hasardeuses : les probabilités de correspondance sont en effet bien supérieures à ce que les psychogénéalogistes affirment.


Sur le même principe, Salomon Sellam a défini le syndrome du gisant. Ce trouble transgénérationnel serait dû à la hantise d’un ancêtre. L’identification de ce syndrome passe par une correspondance de dates révélée par l’arbre généalogique. Chaque personne est caractérisée par trois dates : date de conception, date de naissance et point G correspondant à la date de naissance à laquelle on ajoute 9 mois. Chaque ancêtre est également caractérisé par trois dates : sa date de conception, sa date de naissance et sa date de décès. Le psychogénéalogiste diagnostiquera un syndrome du gisant si deux de ces dates coïncident. Salomon Sellam affirme que la probabilités d’observer de telles correspondances est très faible (1 une sur 365 soit 0,2%) et elle le convainc que ces coïncidences ne sont pas dues au hasard. En réalité, la probabilité de trouver une telle correspondance dans un arbre comportant 4 ancêtres est déjà de 71% ; elle monte à 95 % avec 10 ancêtres… Nous sommes donc tous potentiellement hantés par un de nos ancêtres.


Pourquoi est-ce convaincant ?

Aux premiers abords, les théories et les interprétations de la psychogénéalogie peuvent sembler très convaincantes.


Les dates utilisées sont perçues comme des données objectives et les arbres généalogiques tiennent donc lieu de démonstrations « scientifiques ». Sur les génosociogrammes, les correspondances sont facilement visualisables. Même si elles ne sont dues qu’au hasard, il est difficile de s’en rendre compte tant l’évaluation de probabilités est contre-intuitive et prend souvent notre bon sens en défaut. De plus, les psychogénéalogistes insistent sur le caractère extraordinaire de ces coïncidences. Refusant ainsi qu’elles ne soient dues qu’au hasard, ils déduisent de ces observations une intentionnalité inconsciente.


Leurs interprétations péremptoires peuvent également sembler logiques et cohérentes. Elles sont facilement compréhensibles, basées la plupart du temps sur des analogies (langue des oiseaux). Mais elles sont surtout invérifiables et irréfutables et il faut les admettre pour pourvoir « guérir ».


Les psychogénéalogistes observent des répétitions de structures, des coïncidences de dates et déduisent de ces corrélations des causalités. C’est une erreur de raisonnement que nous commettons tous au quotidien. Mais, constater une corrélation temporelle entre deux événements, une coïncidence de dates entre deux personnes est-ce suffisant pour affirmer qu’un des événements a impliqué l’autre, que ces deux personnes sont liées ? Non. Constater que Charles et son grand-père ont tous les deux été atteints, au même âge, aux testicules ne permet pas d’affirmer que Charles développe un cancer à cause du coup de pied du chameau reçu par son grand-père.


Est-ce que ça « marche » ?

Les psychogénéalogistes prétendent que la mise en lumière d’une loyauté familiale invisible suffit à permettre au patient de sortir du schéma de répétition et donc à le « guérir » de sa maladie transgénérationnelle. Ils revendiquent donc de nombreuses « guérisons ».


Cet argument d’efficacité est souvent avancé pour valider la théorie qui sous-tend une thérapeutique mais il constitue une faute de logique, appelé aussi le sophisme du pragmatisme. En effet, il ne suffit pas que Charles ait guéri de son cancer pour prouver que celui-ci était dû au coup de pied de chameau reçu par son grand-père.


Les nombreuses « guérisons » avancées comme preuves de l’existence de ces transmissions transgénérationnelles ne constituent en réalité qu’une collection d’arbres et de témoignages. Ils peuvent de plus résulter d’un tri sélectif des données, seuls les résultats probants étant mis en avant. Sans autre preuve, les théories de la psychogénéalogie ne sont que des hypothèses restant à confirmer. Un exemple ne démontre rien. Une observation peut mettre en évidence un phénomène, (synchronie, syndrome du gisant), mais son interprétation par une mémoire transgénérationnelle inconsciente n'est qu'une hypothèse que cette simple observation ne suffit à prouver.


Pourquoi est ce que ça marche ?

La principale qualité d’un psychogénéalogiste est certainement l’écoute attentive qu’il se doit d’accorder à ses patients. En effet, les patients doivent confier à leur thérapeute leur histoire et celle de leurs familles. Le contexte de la maladie, du trouble psychologique qui les ont amenés à consulter est donc pris en compte. Aucun détail n’est oublié puisque tout a un sens.


Mais ce qui contribue au succès de la psychogénéalogie est sans aucun doute les réponses qu’elle prétend apporter. Les interprétations des psychogénéalogistes répondent à une véritable quête de sens de la part de leurs patients. Frappé par la maladie, ils ont en effet besoin de comprendrepourquoi : pourquoi est-ce que cette maladie les touche ? Pourquoi cela leur arrive-t-il maintenant ? Aucun médecin n’est capable de répondre à ces interrogations alors que la psychogénéalogie donne des explications en apparence cohérentes et rationnelles, mais surtout invérifiables et probablement libératrices. 


Enfin, en rejetant la faute de la maladie ou du mal-être sur un autre membre de la famille, la psychogénéalogie déculpabilise et déresponsabilise le patient. Cet effet de « déculpabilisation » joue très vraisemblablement un rôle dans les améliorations ressenties par les patients des psychogénéalogistes.


Pourquoi est ce dangereux ?

Bien qu’elle revendique une certaine efficacité, la psychogénéalogie n’est pas une psychothérapie inoffensive. 


Prétendant faire ressortir de l’inconscient familial des souvenirs refoulés à l’origine de problèmes psychologiques, la psychogénéalogie glisse parfois vers la manipulation par suggestion. Comme d’autres thérapies du même type, elle amène le patient à croire fermement à la véracité de faux souvenirs induits et aux explications invérifiables données par la thérapie.


Rejetant la « faute », la cause de la maladie sur un autre membre de la famille, elle peut également être la source de conflits et de rupture familiale. Si elle déculpabilise le patient, elle rejette en effet la culpabilité sur un de ses proches dont le comportement serait à l’origine de sa propre maladie.


De plus, cette thérapie enferme le patient dans son propre schéma de raisonnement. La maladie transgénérationnelle diagnostiquée, le patient se doit en effet de continuer la thérapie pour en sortir afin d’éviter de transmettre à son tour la maladie à sa descendance.


Enfin, les interprétations de certains psychogénéalogistes sont plus que douteuses. Les transmissions transgénérationnelles sont pour eux la source de toutes les maladies, même celles d’origine génétique comme l’écrit Baudouin Labrique :


Les maladies dites génétiques sont en fait des somatisations de conflits non résolus pouvant remonter jusqu'à la quatrième génération dans la famille.”

 

Bibliographie


Broch H., (1985), Le paranormal, Seuil. 
Canault N. (1998), Comment paye-t-on les fautes de ses ancêtres ? , Desclée De Brouwer.
Ancelin Schützenberger A., (2000), Aie, mes aieux ! , 15e édition, Desclée De Brouwer.
Van Eersel P. et Maillard C., (2002), J’ai mal à mes ancêtres, Albin Michel.
Sellam S. (2004), Le syndrome du Gisant, un subtil enfant de remplacement, Bérangel.


Fabre G. (2005), Psychogénéalogie (I) – Aïe, mes aïeux !. Publié sur le site de l’Observatoire Zététique et disponible en ligne : http://www.observatoire-zetetique.org


Fabre G. (2006), Psychogénéalogie (II) - Le syndrome du Gisant. Publié sur le site de l’Observatoire Zététique et disponible en ligne :http://www.observatoire-zetetique.org

 

GEMPPI:groupe d'etudes des mouvements de pensée en vue de la prévention de l'individu 

30 mars 2015

une solitude qui vous veut du bien....

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Une solitude qui vous veut du bien

On souffre parfois le martyre. Mais apprendre à s’aimer soi-même pour aimer les autres, c’est une étape qui ne peut se franchir qu’en solitaire.

Quand on rentre le soir et que personne ne vous attend, quand on se retrouve seul devant son téléviseur, l’angoisse surgit, les doutes affluent. «Qu’est-ce que j’ai de spécial, de différent, de moins bien que les autres ? Pourquoi ne puis-je pas aimer et être aimé (e) ?» On n’a jamais tant parlé de communication qu’aujourd’hui, et on n’en a jamais autant manqué. Manqué ? À dire vrai, radio, télé, publicité, poste et téléphone, on n’en a jamais tant abusé ! On dit que les gens ne se parlent plus. Mais se sont-ils un jour parlés ? Croyez-vous vraiment que vos parents, vos grands-parents se parlaient ?

Communiquer, c’est s’exprimer, affirmer ses désirs, ses besoins et écouter l’autre dans les siens. C’est possible entre deux êtres qui n’ont pas peur l’un de l’autre, qui n’ont donc pas besoin de jouer des rôles ou de s’enliser dans des jeux de pouvoir, de se dissimuler ou de fuir. Deux individus qui savent être eux-mêmes, libres l’un face à l’autre.

Apprendre à s’aimer soi est un passage obligé pour aimer l’autre pour ce qu’il est, et non pour ce qu’il vous apporte. C’est une étape qui se franchit en solitaire. Il faut se détacher de l’autre pour se trouver soi, se détacher du désir de l’autre pour laisser émerger le sien propre. Oser la solitude, oser la traversée du désert, pour apprendre à étancher sa soif en ne puisant qu’en soi.

Que l’on vive seul ou à deux, la route pour devenir vraiment soi-même est à parcourir seul, à l’intérieur de soi, pour y trouver ce que l’on cherchait chez l’autre. Aucun autre, si amoureux, si aimant soit-il, ne pourra jamais combler les manques du passé. Il nous incombe de guérir nos blessures, guérir l’enfant à l’intérieur de nous.

Solitude est souvent synonyme de désespoir. Elle est perte de cet espoir, qui signifie projection dans le futur. La solitude oblige à vivre dans le présent. Et pourtant, elle est aussi l’espace qui laisse remonter son histoire, ses émotions, pour aller à la recherche de soi et répondre à «Qui suis-je et qu’est-ce que je veux de ma vie ?»

La solitude fait peur parce qu’elle confronte. Personne sur qui s’appuyer pour occuper le temps, prendre les décisions. Nous sommes inquiets à l’idée de ne pas savoir faire face. Dans le silence, ce que nous, simples mortels, découvrons en premier lieu, ce sont nos «démons». Ces démons sont nos angoisses, nos peurs, nos colères refoulées, tout ce que nous dissimulions dans les ténèbres de notre inconscient. Nous n’aimons pas beaucoup les regarder en face. Si nous ne faisons ce retour, cette plongée dans nos profondeurs, notre face réprimée, se manifestera dans notre vie, provoquant souffrances, échecs et répétitions.

Une époque solitaire - si difficile à vivre soit-elle parfois - est une étape de construction importante. Elle ne veut que nous apprendre à aimer, à rester un être entier auprès de l’autre. C’est en soi qu’est la solitude. Elle peut se vivre seul ou à deux. Il n’est pas nécessaire de se séparer pour trouver son autonomie. Il s’agit de prendre de temps à autre un peu de distance, de se garder des moments seuls, de conserver des activités indépendantes, d’être attentifs à ne pas chercher à combler tous les instants de manque par la présence de l’autre. Et... de ne pas faire reposer sur lui toutes les décisions de la vie quotidienne. Chacun passe par cette étape d’indépendance marquée par le besoin d’être seul, libre, d’explorer, de tester ses capacités propres, de choisir par soi-même.

Avec la liberté vient souvent la souffrance. L’apprentissage de la responsabilité est un long chemin. Ne laissez pas les autres décider pour vous. On court plus de risques à abdiquer sa liberté qu’à se tromper de temps en temps. Il est important de faire des expériences, de faire des erreurs, des bêtises même, pour acquérir des certitudes intérieures, pour construire la confiance en soi.

Les moments de solitude dans une vie sont des occasions de croissance personnelle, des occasions pour établir ou maintenir un meilleur contact avec soi-même et donc créer les meilleures conditions de l’amour. C’est le refus de la solitude bien plus que la solitude elle-même qui fait souffrir! En l’acceptant, en la choisissant, on l’apprivoise, on grandit avec elle. Elle vous apprend à vous aimer, à aimer. Aimez-la!

 

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