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sammael world
5 novembre 2009

la verité......

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Quelle est cette chimère impuissante et stérile,
Cette divinité que prêche à l’imbécile
Un ramas odieux de prêtres imposteurs ?
Veulent-ils me placer parmi leurs spectateurs ?
Ah ! jamais, je le jure, et je tiendrai parole,
Jamais cette bizarre et dégoûtante idole,
Cet enfant de délire et de dérision
Ne fera sur mon cœur la moindre impression.
Content et glorieux de mon épicurisme,
Je prétends expirer au sein de l’athéisme
Et que l’infâme Dieu dont on veut m’alarmer
Ne soit conçu par moi que pour le blasphémer.
Oui, vaine illusion, mon âme te déteste,
Et pour t’en mieux convaincre ici je le proteste,
Je voudrais qu’un moment tu pusses exister
Pour jouir du plaisir de te mieux insulter.
Quel est-il en effet ce fantôme exécrable,
Ce jean-foutre de Dieu, cet être épouvantable
Que rien n’offre aux regards ni ne montre à l’esprit,
Que l’insensé redoute et dont le sage rit,
Que rien ne peint aux sens, que nul ne peut comprendre,
Dont le culte sauvage en tous temps fit répandre
Plus de sang que la guerre ou Thémis en courroux
Ne purent en mille ans en verser parmi nous ?
J’ai beau l’analyser, ce gredin déifique,
J’ai beau l’étudier, mon œil philosophique
Ne voit dans ce motif de vos religions
Qu’un assemblage impur de contradictions
Qui cède à l’examen sitôt qu’on l’envisage,
Qu’on insulte à plaisir, qu’on brave, qu’on outrage,
Produit par la frayeur, enfanté par l’espoir,
Que jamais notre esprit ne saurait concevoir,
Devenant tour à tour, aux mains de qui l’érige,
Un objet de terreur, de joie ou de vertige
Que l’adroit imposteur qui l’annonce aux humains
Fait régner comme il veut sur nos tristes destins,
Qu’il peint tantôt méchant et tantôt débonnaire,
Tantôt nous massacrant, ou nous servant de père,
En lui prêtant toujours, d’après ses passions,
Ses mœurs, son caractère et ses opinions :
Ou la main qui pardonne ou celle qui nous perce.
Le voilà, ce sot Dieu dont le prêtre nous berce.

Mais de quel droit celui que le mensonge astreint
Prétend-il me soumettre à l’erreur qui l’atteint ?
Ai-je besoin du Dieu que ma sagesse abjure
Pour me rendre raison des lois de la nature ?
En elle tout se meut, et son sein créateur
Agit à tout instant sans l’aide d’un moteur.
A ce double embarras gagné-je quelque chose ?
Ce Dieu, de l’univers démontre-t-il la cause ?
S’il crée, il est créé, et me voilà toujours
Incertain, comme avant, d’adopter son recours.
Fuis, fuis loin de mon cœur, infernale imposture ;
Cède, en disparaissant, aux lois de la nature
Elle seule a tout fait, tu n’es que le néant
Dont sa main nous sortit un jour en nous créant.
Évanouis-toi donc, exécrable chimère !
Fuis loin de ces climats, abandonne la terre
Où tu ne verras plus que des cœurs endurcis
Au jargon mensonger de tes piteux amis !
Quant à moi, j’en conviens, l’horreur que je te porte
Est à la fois si juste, et si grande, et si forte,
Qu’avec plaisir, Dieu vil, avec tranquillité,
Que dis-je ? avec transport, même avec volupté,
Je serais ton bourreau, si ta frêle existence
Pouvait offrir un point à ma sombre vengeance,
Et mon bras avec charme irait jusqu’à ton cœur
De mon aversion te prouver la rigueur.
Mais ce serait en vain que l’on voudrait t’atteindre,
Et ton essence échappe à qui veut la contraindre.
Ne pouvant t’écraser, du moins, chez les mortels,
Je voudrais renverser tes dangereux autels
Et démontrer à ceux qu’un Dieu captive encore
Que ce lâche avorton que leur faiblesse adore
N’est pas fait pour poser un terme aux passions.

Ô mouvements sacrés, fières impressions,
Soyez à tout jamais l’objet de nos hommages,
Les seuls qu’on puisse offrir au culte des vrais sages,
Les seuls en tous les temps qui délectent leur cœur,
Les seuls que la nature offre à notre bonheur !
Cédons à leur empire, et que leur violence,
Subjuguant nos esprits sans nulle résistance,
Nous fasse impunément des lois de nos plaisirs
Ce que leur voix prescrit suffit à nos désirs.
Quel que soit le désordre où leur organe entraîne,
Nous devons leur céder sans remords et sans peine,
Et, sans scruter nos lois ni consulter nos mœurs,
Nous livrer ardemment à toutes les erreurs
Que toujours par leurs mains nous dicta la nature.
Ne respectons jamais que son divin murmure ;
Ce que nos vaines lois frappent en tous pays
Est ce qui pour ses plans eut toujours plus de prix.
Ce qui paraît à l’homme une affreuse injustice
N’est sur nous que l’effet de sa main corruptrice,
Et quand, d’après nos mœurs, nous craignons de faillir,
Nous ne réussissons qu’à la mieux accueillir.
Ces douces actions que vous nommez des crimes,
Ces excès que les sots croient illégitimes,
Ne sont que les écarts qui plaisent à ses yeux,
Les vices, les penchants qui la délectent mieux ;
Ce qu’elle grave en nous n’est jamais que sublime ;
En conseillant l’horreur, elle offre la victime
Frappons-la sans frémir, et ne craignons jamais
D’avoir, en lui cédant, commis quelques forfaits.
Examinons la foudre en ses mains sanguinaires
Elle éclate au hasard, et les fils, et les pères,
Les temples, les bordels, les dévots, les bandits,
Tout plaît à la nature : il lui faut des délits.
Nous la servons de même en commettant le crime
Plus notre main l’étend et plus elle l’estime.
Usons des droits puissants qu’elle exerce sur nous
En nous livrant sans cesse aux plus monstrueux goûts.
Aucun n’est défendu par ses lois homicides,
Et l’inceste, et le viol, le vol, les parricides,
Les plaisirs de Sodome et les jeux de Sapho,
Tout ce qui nuit à l’homme ou le plonge au tombeau,
N’est, soyons-en certains, qu’un moyen de lui plaire.
En renversant les dieux, dérobons leur tonnerre
Et détruisons avec ce foudre étincelant
Tout ce qui nous déplaît dans un monde effrayant.
N’épargnons rien surtout : que ses scélératesses
Servent d’exemple en tout à nos noires prouesses.
Il n’est rien de sacré : tout dans cet univers
Doit plier sous le joug de nos fougueux travers.
Plus nous multiplierons, varierons l’infamie,
Mieux nous la sentirons dans notre âme affermie,
Doublant, encourageant nos cyniques essais,
Pas à pas chaque jour nous conduire aux forfaits.
Après les plus beaux ans si sa voix nous rappelle,
En nous moquant des dieux retournons auprès d’elle
Pour nous récompenser son creuset nous attend ;
Ce que prit son pouvoir, son besoin nous le rend.
Là tout se reproduit, là tout se régénère ;
Des grands et des petits la putain est la mère,
Et nous sommes toujours aussi chers à ses yeux,
Monstres et scélérats que bons et vertueux.

Sade.

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30 janvier 2009

pour ceux qui n'ont pas vu.......

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Pour ceux qui n’ont pas vu

Tout ce que j’ai vu

 

Visages stupides

Promesses de vies insipides

 

Des yeux défunts

Comme un mauvais parfum

 

Des corps pressés

Des vies stressées

 

Regards volés

Promesses oublier

 

Les gens sont morts

Mais marchent encore

 

Visages emplis de rage

Pour sortir de la cage

 

Donner moi des flammes

Donner moi des lames

 

C’est un sans retour

Et bientôt votre tour

 

Heureux l’aveugle qui voit avec son âme

Heureux celui qui me donnera la flamme

 

Pour ceux qui n’ont pas vu le sang

Continuer a être innocent……

Encore une nuit…..


S.

30 janvier 2009

le vent passe......

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Le vent passe en les branches mortes

Comme ma pensée en les livres,

Et je suis là, sans voix, sans rien,

Et ma chambre s’emplit de ma fenêtre ouverte.

 

En promenade, en repos, en regard

Pour de l’ombre ou de la lumière

Ma vie s’en va, avec celle des autres.

 

Le soir vient, sans voix, sans rien.

Je reste là, me cherchant un désir, un plaisir ;

Et, vain, je n’ai qu’a m’étonner d’avoir eu à subir

Ma douleur, comme un peu de soleil dans l’eau froide.

 

Paul Eluard

30 janvier 2009

avoir peur........

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Avoir peur et devoir exister,
Du fantasme ou de la réalité,

Je dois vivre de cette absence,
Et me comporter toujours avec aisance,

Du vide dans mon cœur,
J'aimerai tant trouver le bonheur,

C'est un aveu, dans tes yeux,
Et je ne peux trouver mieux,

De tes caresses brûlantes de plaisir,
Nos cœurs enflammés se consument de désir,

Incandescente passion
Et point de dérision,

Penser au sublime de tes seins,
Ainsi qu'à la chute de tes reins

Avoir peur et devoir exister,
Du fantasme ou de la réalité

Toujours envie de nous rencontrer,
Dans tes bras pour te sublimer.    

.........

21 janvier 2009

trop long................









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Marre d’être un miroir

Fond noir sur aspect lisse

Trop profond pour un profane

 

Cicatrices a vifs trop a boire

Blessures profondes sur lesquelles ont glisse

Tous mes sentiments se fanent

 

Encore une nuit, encore un soir

Cacher avec plus d’artifices

Chaque nuit mon coeur se tanne

 

Confident est mon désespoir

L’amour est mon sacrifice

Tout explose sous mon crâne

 

Trop long ce soir

Mes rêves se tissent

Je viens à toi sheitane

 

Trop long……..bientôt……..bientôt…..

 

S.


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18 janvier 2009

la fontaine de sang

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Il me semble parfois que mon sang coule à flots,
Ainsi qu'une fontaine aux rythmiques sanglots.
Je l'entends bien qui coule avec un long murmure,
Mais je me tâte en vain pour trouver la blessure.
A travers la cité, comme dans un champ clos,
Il s'en va, transformant les pavés en îlots,
Désaltérant la soif de chaque créature,
Et partout colorant en rouge la nature.
J'ai demandé souvent à des vins captieux
D'endormir pour un jour la terreur qui me mine;
Le vin rend l'oeil plus clair et l'oreille plus fine!
J'ai cherché dans l'amour un sommeil oublieux;
Mais l'amour n'est pour moi qu'un matelas d'aiguilles
Fait pour donner à boire à ces cruelles filles!

Charles BAUDELAIRE

14 janvier 2009

dites lui.......

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Faites-lui mes aveux,
Portez mes voeux,
Fleurs écloses près d'elle,
Dites-lui qu'elle est belle...
Que mon coeur nuit et jour
Languit d'amour!
Révélez à son âme
Le secret de ma flamme!
Qu'il s'exhale avec vous!
Parfums plus doux!
[Il cueille une fleur.]
Fanée!... hélas!
[Il jette la fleur avec dépit.]
Ce sorcier, que Dieu damne
M'a porté malheur!
[Il cueille une autre fleur qui s'effeuille encore.]
Je ne puis, sans qu'elle se fane
Toucher une fleur!...

faust
















9 janvier 2009

elle est......

Lea




















Elle est…….mais elle n’est qu’a minuit quand tous les oiseaux blancs ont refermé leurs ailes sur l’ignorance des ténèbres, quand la sœur des myriades de perles a caché ses deux mains dans sa chevelure morte, quand le triomphateur se plait à sangloter, las de ses dévotions à la curiosité, mâle et brillante armure de luxure.

Elle est si douce qu’elle a transformé mon cœur. J’avais peur des grandes ombres qui tissent les tapis du jeu et les toilettes, j’avais peur des contorsions du soleil le soir, des incassables branches qui purifient les fenêtres de tous les confessionnaux où des femmes endormies nous attendent.

Ô buste de mémoire, erreur de forme, lignes absentes, flamme éteinte dans mes yeux clos, je suis devant ta grâce comme un enfant dans l’eau, comme un bouquet dans un grand bois. Nocturne, l’univers se meut dans ta chaleur et les villes d’hier ont des gestes de rue plus délicats que l’aubépine, plus saisissants que l’heure. La terre au loin se brise en sourires immobiles, le ciel enveloppe la vie : un nouvel astre de l’amour se lève partout…..fini, il n’y a plus de preuves de la nuit.

 

P. Eluard




27 décembre 2008

mon dernier poeme......

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Mon dernier poème

 

J’ai peint des terres désolées

Et les hommes sont fatigués

De la joie toujours éloignée.

J’ai peint des terres désolées

Où des hommes ont leurs palais.

 

J’ai peint des cieux toujours pareils,

La mer qui a tous les bateaux,

La neige, le vent la pluie.

J’ai peint des cieux toujours pareils

Où les hommes ont leurs palais.

 

J’ai usé les jours et les jours

De mon travail, de mon repos.

Je n’ai rien troublé. Bienheureux,

Ne demandez rien et j’irai

Frapper la porte du feu…

 

 

Paul ELUARD

 

 


27 décembre 2008

un jour.........lautreamont

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….un jour, jour néfaste, je grandissais en beauté et en innocence ; et chacun admirait l’intelligence et la beauté du divin adolescent. Beaucoup de consciences rougissaient quand elles contemplaient ces trais limpides où son âme avait placé son trône.

On ne s’approchait de lui qu’avec vénération, parce qu’on remarquaient dans ses yeux le regard d’un ange. Mais non, je savais de reste que les roses heureuses de l’adolescence ne devaient pas fleurir perpétuellement, tressées en guirlandes capricieuses, sur son front modeste et noble, qu’embrassaient avec frénésie toutes les mères. Il commençait à me sembler que l’univers, avec sa voûte étoilée de globes impassibles et agaçants, n’était peut être pas ce que j’avais rêvé de plus grandiose. Un jour, donc, fatigué de talonner du pied le sentier abrupt du voyage terrestre, et de m’en aller, en chancelant comme un homme ivre, à travers les catacombes obscures de la vie, je soulevai avec lenteur mes yeux spleenétiques, cernés d’un grand cercle bleuâtre, vers la concavité du firmament, et j’osai pénétrer, moi, si jeune, les mystères du ciel !

Ne trouvant pas ce que je cherchais, je soulevais la paupière effarée plus haut, plus haut encore, jusqu’à ce que j’aperçusse un trône, formé d’excréments humains st d’or, sur lequel trônait, avec un orgueil idiot, le corps recouvert d’un linceul fait avec des draps non lavés d’hôpital, celui qui s’intitule lui-même le Créateur !!!

Il tenait à la main le tronc pourri d’un homme mort, et le portait, alternativement, des yeux au nez et du nez à la bouche ; une fois à la bouche, on devine ce qu’il faisait. Ses pieds plongeaient dans une vaste mare de sang en ébullition, à la surface duquel s’élevaient tout à coup, comme des ténias à travers le contenu d’un pot de chambre ; deux ou trois têtes prudentes, et qui s’abaissaient aussitôt, avec la rapidité de la flèche ; un coup de pied, bien appliqué sur l’os du nez, était la récompense connue de la révolte au règlement, occasionnée par le besoin de respirer un autre milieu ; car, enfin, ces hommes n’étaient pas des poissons ! Amphibies tout au plus, ils nageaient entre deux eaux dans ce liquide immonde !....

Jusqu’à ce que, n’ayant plus rien dans la main, le créateur, avec les deux premières griffes du pied, saisit un autre plongeur par le cou, comme dans une tenaille, et le soulevât en l’air, en dehors de la vase rougeâtre, sauce exquise !

Pour celui la, il faisait comme pour l’autre. Il lui dévorait d’abord la tête, les jambes et les bras, et en dernier lieu le tronc, jusqu’à ce qu’il ne restât plus rien ; car, il croquait les os.

Ainsi de suite, durant les autres heures de son éternité. Quelquefois il s’écriait :

« je vous ai créés ; donc j’ai le droit de faire de vous ce que je veux. Vous ne m’avez rien fait, je ne dis pas le contraire. Je vous fait souffrir, et c’est pour mon plaisir. »

Et il reprenait son repas cruel, en remuant sa mâchoire inférieure, laquelle remuait da barbe pleine de cervelle. Ô lecteur, ce dernier détail ne te fait-il pas venir l’eau à la bouche ?

 

Comte de LAUTREAMONT (Isidore-lucien DUCASSE)

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