LE SANG, FASCINANTE LIQUEUR DE VIE
Parmi les matières corporelles emblématiques, le sang reste un des plus forts symboles de la vie.
Tous les peuples du monde portent une attention intense à ce liquide que l'enveloppe corporelle abrite en quantité relativement restreinte.
Le terme "sang" peut prendre prés de trente significations différentes pour une même langue. Les exemples du francais, de l'espagnol ou de l'arabe montrent que le sens révélé par la langue couvre le dechiffrage mythique, historique, social, religieux, poétique et esthétique.
Contenu dans les artères et les veines, donc invisible et généralement garant de l'existence, le sang devient synonyme de mort lorsqu'il se répand. Et pourtant, la vision, l'odeur du sang seraient génératrices de vie, en particulier au moment des sacrifices.
Au Mexique et au Guatemala, jusqu'au XVIe siècle, depuis les marches des pyramides dégoulinant du sang des victimes sacrificielles jusqu'au symbolique sang du christ devenu vin de la communion, l'inestimable liquide ne cesse de susciter des reactions extrèmes allant de l'effroi au ravissement.
Les dieux, avides de dons, restent tres friands de sang. Cet aspect redoutable de leur personnalité possède parfois peu de rapports avec la cruauté, mais reste surtout un rappel mythique de la constitution du monde.
Dans le Popol-Vuh, texte sacré des Mayas-Guichés, les divinités principales dédaignaient les offrandes d'or pour le sang humain. Le recit des origines conte comment le dieu-soleil s'éleva un jour dans le ciel et y resta immobile, condamnant une partie de la terre à devenir une fournaise et l'autre un îlot de froid dans l'obscurité. Il declara qu'il ne bougerait pas jusqu'a ca que les autres dieux lui donnent leur sang en signe d'allégeance. Ceux-ci durent se résoudre à se faire arracher le coeur. Le dieu-soleil entama alors sa course. Les humains, depuis, perpetuent le geste des dieux afin d'assurer le mouvement perpétuel de l'astre.
Aujourd'hui, les indiens et métis mexicains ont remplacé le dieu solaire par le dieu chrétien, mais, le jour du vendredi saint, ils se livrent à l'autosacrifice en faisant couler leur propre sang devant le parvis des églises. Ils parcourent des kilomètres sur les genoux nus ou bien portent sur de longues distances des cactus aux épines acérées. Même si le sens religieux a profondement changé, ils font perdurer le rapport contractuel entre eux et le divin; du sang contre la nourriture, la santé et la protection.
Sous d'autres cieux, le sang coule non pas parce qu'il nourrit mais parce qu'il établit un équilibre originel. Dans les confréries Aïssawa du maroc, les adeptes, ayant subi de fortes influences subsahariennes, s'entaillent violemment la tête à coups de couteau ou de hache. Possédés par les esprits de la "forêt africaine ", pertubarteurs et générateurs de troubles et de maladiesn, les hommes du groupe se livrent à une mutilation qui prend la forme d'une émasculation symbolique, le crane remplaçant le phallus, puisque à l'aube des temps le masculin n'aurai pas été séparé du féminin.
Le sang qui coule devient le moyen d'une instrumentalisation du corps. Celle-ci sert des objectifs divers, tels que l'agression de la passivité, le propos militant, mais aussi la nostalgie d'une religion centrée sur la violence ou le rejet de la violence.
Cela parait extreme mais c'est toujours d'actualités, les scarifications "esthéthique" possédant pour leurs porteurs des motivations profondes, les auto mutilation ou la lame de razoir devient l'instrument d'un cri, d'un appel exprimer avec le plus precieux: la vie..., l'engouement pour les vampires qui a travers le sang nous donne la vie eternelle, le fluide de la vie qui lave nos péchés exct...
Qu'on l'admettent ou non le sang a toujours eu une importance "sacré" pour l'homme, lui rappelle son humanité et lui propose l'imortalité.
pix: Les hommes Nouba du Soudan, qui veulent égaler leurs ancêtres en vaillance, pratiquent la lutte. Ils se défient jusqu'au sang qu'ils offrent aux esprits de l'au-dela, leurs ancêtres.