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sammael world
26 octobre 2006

philosophie de salle d'attente....

livia08

" le serpent m'a séduite, et j'ai mangé la pomme"  EVE, la gènèse

"tout passe par le sexe. C'est la chose animale qui nous rattache les uns aux autres"  MONICA BELLUCI

" si vous voulez exciter votre copain, deshabillez vous et mettez vous un accordéon en bandouilière"  SHERYL CROW

" ça me plait d'être épinglée dans les cabines des camionneurs"  VANESSA DEMOUY

c'est écrit " pamela". Quand ça grandit, ça devient " j'aime beaucoup, beaucoup pamela, c'est une épouse géniale et j'aprécie sa compagnie au plus haut point"  PAMELA ANDERSON décrivant le tatouage du pénis de TOMMY LEE

" je suis tres vieux jeu. Parfois, je mets même des sous vêtements"  SHARON STONE

" Un baiser est un truc génial inventé par la nature pour empêcher de parler quand les mots deviennent superflus"  INGRID BERGMAN

" quand elle soulève ses paupières, c'est comme si elle se déshabillait"  COLETTE

" je ne suis pas une prostituée, mais je peut vous faire tout ce que vous voulez"  MISSY ELLIOTT

" les hommes ne savent pas assez que leur corps peut être un objet de délices"  GERMAINE GREER, feministe américaine

" vous êtes content de me voir ou vous avez un stylo dans la poche?"  MAE WEST à GROUCHO MARX

" le sexe n'est sale que quand on ne se lave pas"  MADONNA

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23 octobre 2006

embrasse-moi!!......../ interactif

6439679allez un peu de leger........et comme je resiste pas a faire des commentaires je vous propose que vous fassiez les votres aussi et je me chargent de les remetre dans l'article......c'est beau l'interactivité

first one: lilithlorelei (LL)

second one: murderedbeauty (MD)

Profond, volé, sucré ou salé....le baiser dans tous ses etats.

Le "french kiss" est réputé le plus "sexuel" parcqu'il sollicite les cinq sens

31 muscles sont activès par le baiser: 12 pour les lévres, 19 pour la langue. Lors d'un baiser profond le pouls passe de 70 à 150 pulsations minute ( c'est plus de mon age jui mort rien que d'y penser :] )(LL: J'adore ça!!! lol mais faut se méfier, des fois on en sort tremblant comme une feuille)

15% des francaises si disent prêtent à plaquer un homme qui embrasse mal ( pareil!!!) (LL: Chaipas, j'ai jamais été confrontée à ce genre de phénomène, je les dresse bien mes mâles) ( MD: jamais connu.....et puis en ce moment je suis tres bien servie!! hé hé!!!)

51% des hommes vivant en france ont donné leur premier baiser entre 13 et 15 ans

278 bactéries sont présentes dans la bouche. Les bactéries échangées par le baiser entraineraient la formation d'enzymes, qui se transformeraient en antibiotiques naturels

Les hommes detestent:

- le baiser brutal 54% (faut voir.....) (LL: Ca dépend...) (MD: euh pas trop de généralité s'il vous plait!!!j'en connais(un) pour qui ça n'est pas le cas!!!!)

- embrasser une partenaire qui ne leur plait pas 54% (beurk) (LL; Urk...)

- les lèvres trop mouillées 23% des hommes et 39% des femmes (LL: J'aime pas les mecs qui bavent...)

- le baiser mordant 44% contre 48% des femmes ( faut voir....) (LL: J'adore ça...)

- Le baiser etouffant 37% contre 40% des femmes (mourrir etouffer par un baiser......mmmmm :) ) (LL: je suporte pas de pas pouvoir respirer quand je le decide pas donc...)

- Les mâles sont plus sensibles aux lèvres douces et humides 49% qu'aux lèvres pulpeuses 35,5% (et pour les lèvres pulpeuses et humides?? )

- 63% des hommes prèférent les lèvres non maquillées

- 30% aiment les baisers au gout de vanille (NON yen a marre de la vanille!!! ) (LL: J'aime pas trop la vanille. Mais à la BIERE!!! mmmmmmh.... à volonté!!! ou au chocolat...mais pas la vanille. malin, j'ai envie d'une bière maintenant, et je suis en compta...)(MD: ah ben ça me rapelle vaguement quelques choses!!bas oui, ma personne ayant la bouche trés sensible le froid venue j'y applique un baume à la vanille apparement pas tres bon selon les dires de mon cherie!!!)

- 1 homme sur 5 n'aprécie pas les baisers trop timides

- 67% des hommes adorent être embrassés sur les lèvres (que 67% mais c'est qui tous les autres cons??) (LL: j'adore ça...)

- 56,6% dans le cou (les femmes aiment à 70%) (j'adore.....:)) ) (LL: j'adore ça!!!! mmmmmmh...) (MD: alors ça c'est pas une nouvelle pour moi!!!hein mon amour????hi hi hi....)

- 26,3% sur le sexe (seulement 11,3% des femmes aprécient) (non! ya autant de femmes qui mentent.......) ( LL: Moi je ments pas!!! j'adore ça! héhéhé...) (MD: que mettre comme commentaire!!!!vive le sexe et la langue!!!!)

- 1% sur les pieds (avant ou aprés la douche!!!) (LL: J'aime bien, mais faut faire gaffe, si c'est trop chatouilleux, j'ai des reflexes inmaîtrisables...)

- 17 jours, 10 heures, 30 minutes...........c'est le baiser exploit réalisé par un couple d'américain et enregistré par le guiness des records. Aprés cette performance amoureuse, le couple a dû être hospitalisé pour cause d'épuisement (et pour eux ce n'etaient que les préliminaires........mdr) (LL: Argl...) (MD: ou la la!!! ça peut se tenter!!!!)

allez y lachez vous!!......

22 octobre 2006

pensée....

espritLa pensée humaine peut tout.

Dans les années 1950, un bateau container anglais transportant des bouteilles de Madère en provenance du Portugal débarque en Ecosse pour livrer sa marchandise.

Un marin s'introduit dans le container de réfrigération pour vérifier s'il ne reste plus rien à livrer.

Nul ne sait qu'il est entré et on referme la porte du container alors que l'homme est encore à l'intérieur.

Il tambourine sur les cloisons, mais personne ne l'entend et le bateau repart pour le Portugal.

Le marin trouve de la nourriture dans ce lieu mais il sait qu'il ne pourra pas survivre longtemps dans cette chambre froide. Il a pourtant la force de saisir un morceau de métal et il grave heure aprés heure, jour aprés jour, le récit de son terrible martyre.

Il énonce avec une précision scientifique son agonie. Comment le froid l'engourdit, comment ses orteils et ses doigts gèlent. Comment son nez se transforme en pierre insensible. La morsure de l'air refrigéré qui devient une véritable brûlure, son corps qui peu à peu devient un gros glaçon.

Lorsque le bateau jette l'ancre à Lisbonne, on ouvre le container et on découvre l'homme mort de froid. On lit son histoire gravé sur les murs. Toutes les étapes de son calvaire y sont décrites avec force détails....

Mais le plus extraordinaire n'est pa là.

Le capitaine examine le thermomètre du container frigorifique. Il indique 20°.

En fait, le système de réfrigération n'avait pas été activé tout le trajet du retour.

L'homme est mort de froid parcqu'il croyait que le système de réfrigération fonctionnait et qu'il s'imaginait avoir froid.

Ce n'est que son imagination qui l'avait tué............................................................................

18 octobre 2006

marre......

marrej'en ai marre de regarder les infos et de voir que des gens qui se tape sur la gueule, se font exploser pour des conneries, nous font exploser des trucs pourris partout, passe leurs temps a se prendre la tete pour des conneries, je comprends pas comment des jeunes de 20 ans se retrouve dans des meetings politique....il faut croire en quelquechose, mouais... ca me soule un peu les faux idealistes, les blogs de "gothiques" ou on m'explique comment penser, que tous est bien et que c'est pour ca qu'on se suicide, merdique les gens qui parlent de la mort en voyant ca comme quelquechose de romantique, ca me gave les pseudo racailles qui se la pete enfance traumatiser, ca m'enerve les gens qui a travers la musique régle leurs compte avec les autres, ceux qui pronent l'égalité, mais seulement pour eux!!les gens obtus, moi j'ecoute que tel style de zik le reste c'est de la merde... tous ceux qui pensent detenir la vérité, et se permettent de critiquer les autres, en résumer moi je crois en rien, je m'habille comme je veut, j'ecoute ce que je veut, et je me drogue quand je veut, je suis un sale con et je l'assume...........c'est quoi un style? une facon detourner d'apartenir a quelquechose, de se rassurer quand d'autres personnes pensent comme moi.............mouais, jui un peu blaser, mais bon il me reste encore le sexe....... j'espere que la les gens se prennent moins la tete, quoique..............................................................................

17 octobre 2006

MESSAGE!!!!!!!!!!

barreauTOUT DABORD: a tous ceux qui viennent tous les jours, et oui il y en a!! (cherche pas c'est de toi que je parle!!!) un grand merci!! j'essaierai de mettre des choses nouvelles regulièrement, malgré les aleas de la vie, le manque de temps, le manque d'inspiration, le manque d'images, le manque d'originalité, le manque de drogue exct...........

mais j'aimerais des comms!!!! (ben en fait jmen fou mais c'est plus polis......)

YOU CAN LET A POST!!!!!

SAY ME WHAT YOU THINK ABOUT ALL THIS STUFF!!!!!!

ET OUI: l'anglais c'est pour les connections etrangeres et il y en a, je le sait!!!!!!!

(au passage on note la presque parfaite maitrise de la langue de shakspeare.....)

pour les zautres, ben rien si vous venez c'est que vous aimez! (j'espere), donc je m'engage a continuer (trop sympa le gars)

et bonne nuit

ps: pour la photo: les femmes regardent le corset, les hommes plus haut.....et les barreaux c'est mon coter obserder qui parle........desoler

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4 février 2007

un dimanche matin......actuel feeling

Santerineross1

Dimanche matin! lever obligatoire!! pas que j'ai des choses a faire, mais plus de clopes donc plus de buz et.........ben c'est pas envisageable! donc je visse ma casquette, je branche le mp3 et jme lance, pas reveiller, sans café sans buz, ca va être dur!!

dans la rue que des vieux ou des familles, tous le monde tape la discute, les gens parlent de tout et de rien, des trucs sans interets....j'arrive au tabac et quand je rentre une odeur de tabac froid et de vinasse me prend a la gorge, même moi qui suis fumeur ca m'agresse! je voit tous les alcolos en rang devant le comptoir, ya de l'agitation, la plupart on que ca comme instant de libertée, une pause alcoolisée de quelques heures avant de retourner dans leurs petites vies minables, certains sont fébriles ils joue leurs rêves sur un canasson ou sur des chiffres dans un écran, ultime espoir d'avoir une vie normale.....

une bouffée d'air en sortant.....ca fait du bien, jme dirige vers le supermarché, ah le super marché, mieux qu'un marché, les vieux squatte les rayons pour discuter, les mères de familles raconte les exploits de leurs rejetons qui pendant ce temp courent partout.... je jette un regard méchant/pas reveiller a un môme qui vient de me percuter, apparement ca l'a calmer........deux minutes...... je trace pour faire mes courses, et je fait la queue!

dans les autres queues, d'autres cas sociaux, avec le visage marquer par l'alcool ou la galère, des gens presser qui n'ont eu le temp d'enviler qu'un survet pour descendre, il y en a même un en charentaise!

je remonte le son pour faire cracher "l'expert de la maison mère", tous ces gens sont persuader qu'en votant bientot, peut être que leurs vies va changer, être moins pire...............................

et ils continue a discuter, parler de rien.....tiens le journal, un bus a cramer la nuit dernière, on va encore être cataloguer "banlieue" alors que j'ai plus l'impression d'habiter un village un peu plus betonner que les autres, tous le monde se connait, et discute des problèmes des uns et des autres, moi, j'habite ici depuis plus de 20 ans, et je connait personne! jdoit vraiment être un sauvage!!

je paye avec un sourrire pour la caissière, qui me donne vraiment l'impression qu'elle est dans un autre monde, loin tres loin.....

jme rentre, un signe de tête aux racaille qui squattent mon entrée, sa suffit, juste un bonjour esquisser, ils ont l'air aussi surpris que moi par le jour.......

Je vais remettre la zik a fond en rentrant, me plonger dans mon bain, prendre un ti caf et un buz, et retourner a ma vie, histoire de la voir un peu moins grise...........

S.

11 février 2007

cigarettes

DSC00020

Tabac une cigarette ?



Quand je sors du "bureau",
Moi, "l'arme blanche",
Protégée par les cartouches,
Je vais me consumer.

Et puis changement de sexe,
Je deviens mégot,
Abandonné sur le trottoir
Après un plaisir d'un instant.

A l'éphémère,
Je préfère l'effet mer.
Je suis à ses lèvres
Dans un espace autorisé.

Je vois mon destin
Au fond d'un cendrier.
Je pars en fumée
Après avoir enfumé.

Tantôt Gitane,
Tantôt Gauloise,
Etcetera...
Et puis des cendres...

Objet de convenance
Ou de dépendance ?
Ou simple extase
En réveil matin ?

Christian morel

2 mars 2007

avec l'age......

yeux
Avec l’âge,
Il y a des souvenirs
Qu’il serait sage
De ne jamais faire revenir.
Cela sert à quoi de se leurrer !
Cela sert à quoi de se faire pleurer. . .
Raviver la certitude que c’est fini ?
Apaiser les plus fols désirs ?
Pourquoi continuer à se punir
Quand on est démuni ?
La mémoire est un trésor
Regardant en réconfort.
Pourquoi regretter sa jeunesse !
Pourquoi appréhender la vieillesse !
L’une est à jamais perdue ;
L’autre ne nous perd pas de vue !
De temps en temps et à maintes fois
On a envie de regarder derrière soi
Pour se rappeler le bon temps
Quand on était jeune et beau.
Mais, est-ce vraiment important
Quand on a le cœur en lambeaux ?
Alors, pour ne pas tout confondre,
Inutile de se morfondre
Dans sa nostalgie.
Face à la généalogie,
Inutile de se compromettre
Avec des soupirs fréquents.
Il est des silences plus éloquents
Quand on veut bien admettre
La fuite inexorable du temps.
La maladie la plus grave
C’est quand on veut rester esclave
De son insatiable soif de printemps.
Le temps fait tant de ravages
En écrasant tout sur son passage,
Qu’il ne sert à rien de vouloir le retenir.
De toutes façons, on savait à quoi s’en tenir . . .

mahdaoui  ABDERRAOUF

21 avril 2007

cassée........

poup_e_cass_

Jolie poupée qui était gaie

heureuse tout le jour elle chantait

ou bien des vers elle déclamait

une poupée radio c'était.

etait arrivée en juillet

pour rien pour tout elle rigolait

et comme un loir elle s'endormait

on dirait vraiment qu'elle vivait

elle a d'abord été fêlée

par un qui ne savait pas jouer

mais que ca n'a pas derangé

ca n'était rien qu'une poupée!

n'étant jamais consolidée

toute seule elle s'est rafistolée

doucement elle s'est refermée

aprés tout c'est qu'une poupée!

ensuite la vie s'est chargée

au sens propre et au figuré

il fallait juste lui rappeler

qu'elle n'etait qu'une poupée.

pauvre poupée qui est brisée,

depuis, beaucoup ont essayé

tant bien mal de la recoller

elle a toujours fini cassée

mais n'a pas cesser d'exister.

elle a fini par se casser

au sens propre et au figuré

ils n'avaient pas vu qu'elle etait vivante,

ou du moins le croyait

....mais pas assez pour exister!...

Ktie 20 mars 2002

9 mai 2007

la flamme....

kumi164

La vie......

Nous venons tous des molècules que produit le coeur des étoiles.

Des molécules qui ne savent rien de la guerre de la politique ou des diffèrences.

Aprés tous ces millions d'années nous autre molécules, avons perdu la mémoire, nous ne savons plus qui nous sommes...

Nous n'obéissons plus qu'a notre égo, ne voyant que nous même.

Nous nous déchirons comme des animaux parceque nous avons la certitude que notre lumière brille plus que toutes autres.

La flamme est la pour nous dire qu'un petit morceaux d'étoile nous ajadis donner naissance, elle nous parle, et nous dit:

tu pourrais être meilleur....

elle nous dit aussi que la vie est précieuse, chaque flamme est unique, si elle s'eteint, elle s'éteint pour toujours....

et il n'y en aura plus jamais d'autres....

Il y a tant de lumières qui vont s'étéindre cette nuit.........

Je me demande parfois si nous saurons conserver cette flamme......

....

16 juin 2007

utopies

douleur

" Les utopies apparaissent bien plus rélisables qu'on ne le croyait autrefois. Et nous nous trouvons actuellement devant une question bien autrement angoissante: comment éviter leur réalisation définitive?...

Les utopies sont réalisables. La vie marche vers les utopies. Et peut être un siècle nouveau commence t il, un siècle où les intellectuels et la classe cultivée rêveront aux moyens d'éviter les utopies et de retourner à une société non utopique moins "parfaite" et "plus libre"."

Nicolas Berdiaeff

How many goodly creatures are there here!

How beauteous mankind is! O brave New World!

That has such people in't!

(tempest, V, 1)

24 juin 2007

actual compliments

Bye_Bye_Blues_Sutton

suite a un comm laisser sur un blog j'ai recu ce mail touchant et comme c'est un echange virtuel, la meilleur facons de la remercier etait a mon avis de mettre ce mail ici, un grand merci aephym.

Et bien sur comme c'est des compliments j'aime bien c'est pas souvent!! alors j'en profite bassement!!!!

MERCI.........

touchée par ton commentaire touchant.....

Tu es un artiste, profondemment sensible et poète......

J'écrivais il y a quelques instants ( parce que je viens de recevoir un dessin) un hommage à quelques hommes que j'ai croisé grâce à mon activité:

"Avec ceux-ci, les étoiles s'accrochent au ciel
Parce que ce sont eux...
Créateurs, jardiniers ou artistes,
Ils sont paludier, luthier, tatoueur, photographe, boulanger, dessinateur, instituteur, cuisinier, maraicher ou tailleur de pierre.....
Surtout, ils sont poètes
Et j'en ai gardé l'empreinte!"

Hier soir, lorsque j'ai découvert un commentaire émouvant sur un autre blog, le souvenir est revenu d'une récente conférence. En te lisant ce matin, même chose... Fallait donc que je me colle à écrire ce souvenir!




Mon intervention durait 1h20 et j'avais annoncé que je disposais de la soirée pour des échanges à suivre. Au bout de 3h, j'ai remis le power point sur un de mes aphorismes préférés en guise de conclusion car la fatigue me gagnait. Personne n'était sorti de la salle! Je savais que les gens allaient se lever et partir et que certains aussi s'approcheraient pour une question personnelle.
Il était donc nécessaire que je garde un peu de disponibilité.

Comme l'heure était avancée, mon bavardage était épuisé, deux, trois, quatre personnes et quelques autres recueillirent quelques pirouettes en guise de réponse. Je voyais sur ma droite, une femme un peu ronde, enveloppée dans un châle de cachemire rouge parfaitement drapé sur sa robe noire hésiter, attendre, hésiter encore....
Finalement, je débranchais l'ordinateur, rangeais mes bouquins quand elle s'approchait enfin.

"Je voulais vous remercier"
J'ai souri
"Ce matin, j'étais au marché de P. et j'ai vu votre silhouette et je vous ai suivi des yeux en pensant que j'aimerai vraiment vous rencontrer..... Et ce soir je viens à cette conférence et..... C'est vous!"

Wahouuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuu.....

J'avais les larmes aux yeux!
J'ai répondu.

"Alors.... Je ne sais pas si les personnes présentes étaient vraiment contentes de ma prestation.... Mais maintenant, je suis vraiment heureuse d'être venue ici...."

Et en sortant, sur le chemin du retour, alors que l'organisatrice soulagée doutait encore de la réussite de la soirée, je lui ai confié cette rencontre, en l'assurant que tout celà *valait le coup* simplement parce que CETTE PERSONNE LA avait passé une bonne soirée!

Voilà........ Ton commentaire m'a fait cet effet .... Je te remercie à cette hauteur là, bien que tu sois un inconnu.... J'aime ces rencontres!

Got_Milk_Aitken


http://aehpmyn.canalblog.com

ca rassure un peu sur le genre humain et faut en profiter c'est un peu de couleur dans un monde trés gris.......

S.

2 juillet 2007

l'homme.......

623383780_m

« C'est la profonde anatomie
Toujours faussement endormie

Où le moindre de nos organes
Garde sous la peau l’air horrible
De qui vit toujours dans le sang
Et sans cesse réfléchissant
A son immense avenir.
Tout cela est fait pour la nuit
Silencieuse, solitaire,
Où seul le cœur a droit au bruit
Et tout le reste doit se taire ;
Où, dans l’orage de la chair,
Le cerveau lance des éclairs ;

Et donne sa lumière à tous
Les aveugles de là-dessous.

Seul le regard du chirurgien,
Entrant vie et mort à la main,
Guidé par un acier pointu
Qui va décelant l’inconnu,
Découvre par son soupirail,
En flagrant délit de mystère,
Les organes à leur affaire
Qui se cachent pour leur travail
Et son sourdement furieux
Dès que le jour injurieux
Vient dévoiler la boucherie
Où se fait, se défait la vie,

Sous la menace du squelette                           broken_doll13
Qui guette des pieds à la tête.
Car l’ennemi est dans la place

Blanc comme écume  d’océan,
Mais écume qui s’éternise
Avant que vienne le moment
Où la chair soudain lâche prise
Et laisse l’os sans charité,
Par le souffle humain déserté,
Ensorcelé par sa blancheur,

Un blanc qui ne pardonne pas,
Plus cruel que tous les combats
Et retranché dans sa rancœur,

Mais un blanc qui ne s’aime guère
Et préfère vivre sous terre
Où le crâne, dents arrêtées,
Mord sa part de postérité,
La peau voile les os, le sang,

De son regard indifférent,
Pendant que l’homme va et vient,

Discernant le mal et le bien,
Avec son air de malencontre
Discutant le pour et le contre,

Montrant sa face et son profil
Dans les grands blés comme à la ville,

Sa longue face de muraille

Où s’apprivoisent des sourires
Cachant ces opaques batailles,

Et plus sensible qu’une rose          Image490
Qui va s’appuyant sur la pierre
Pour être de moins en moins close
Et s’ouvrir jusqu’à se défaire.

L’homme, paroles à la bouche,

Donnant chaleur à ce qu’il touche,

Pour le reste cérémonieux
Comme sujet à la colère
Et fils d’une longue misère,

Il va, se frayant son chemin
Du regard des pieds et des mains,

Encor mal sorti des cavernes,

A la main sa maigre lanterne,
En aval comme en amont
Il sent encore son limon.

Jules Supervielle dans la Fables du Monde

10 août 2007

quelquefois.....

quelquefois et quelquefois seulement.......lorsque la nuit et profonde.........il m'arrive de dessiner des choses horribles!!!! j'avoue quelquefois je me fais froid dans le dos....mais j'assume et je vous offre ces visions de mon inconscient.................des fleurs..........................et..................................une femme enceinte..........

S.p

flowers

birth

11 août 2007

oui/ja...........;une porte??

ouija_thanks

UN JEU DE SOCIETE ?

Le Oui-ja tire son nom de la réunion du "oui" français et du "ja" allemand : le jeu est censé apporter à ses utilisateurs des réponses émanant d'esprits défunts. En effet, sur un plateau rectangulaire en bois verni, s'inscrivent en demi-cercle et sur deux lignes les 26 lettres de l'alphabet et, au centre du plateau, repose un triangle de plastique mobile placé sur des roulettes ou du feutre. 

Ce triangle est un "indicateur de message", un "pointeur" qui se meut, théoriquement, par sa seule volonté ou sur les ordres des morts. Aux questions posées par les participants qui ont posé leurs doigts sur ce pointeur, ce dernier répond en se déplaçant, formant lettre après lettre des mots entiers. Il peut aussi simplement s'arrêter devant le "oui" ou le "non" quand le joueur n'attend qu'une réponse affirmative ou négative à sa question. 

A dire vrai, le Oui-ja n'est qu'une des multiples techniques employables pour communiquer avec les morts. On sait que, pour contacter leurs ancêtres, les anciens Egyptiens usaient d'une méthode voisine : suspendu à un fil au-dessus d'un plateau décoré de symboles, un anneau formulait les messages des disparus. Allan Kardec, l'apôtre du spiritisme, utilisait comme d'autres médiums d'avant-guerre, des techniques rudimentaires très proches, notamment celle de la "corbeille-toupie". 

Considéré comme un simple jeu de société lorsqu'il fut inventé par les frères William et Isaac Fuld, à Baltimore (Etats-Unis) en 1898, le Oui-ja prit une autre dimension à l'occasion des deux guerres mondiales. Parce que les veuves de guerre souhaitaient désespérément communiquer avec leurs maris tués au combat, la demande de Oui-ja explosa au point que les frères Fuld parvinrent difficilement à la satisfaire. 

Par la suite, en 1996, les fabricants de jeux américains Parker Brothers achetèrent aux successeurs des Fuld les droits de production du Oui-ja. Heureuse inspiration : on estime qu'à ce jour, 25 millions de coffrets ont été vendus dans toute l'Amérique et en Europe.

L'ESPRIT ET LA MATIERE

En dépit d'un indéniable succès commercial, le Oui-ja s'inscrit dans la catégorie des phénomènes paranormaux sujets à caution. Pour beaucoup de sceptiques, ce sont-ce les tressaillements involontaires des muscles des joueurs qui provoquent les déplacement du "pointeur" sur le plateau du Oui-ja. Pourtant, de l'avis de nombreux chercheurs et expérimentateurs du Oui-ja, il est improbable que de tels tressaillements suffisent à mouvoir le "pointeur" de manière significative et l'amènent à formuler, via l'alphabet figurant sur le tableau, des phrases cohérentes.

Il est finalement plus vraisemblable que les messages soi-disant émis proviennent tout simplement du subconscient des pratiquants. Quoi qu'il en soit, si l'on considère le nombre de cas où la pratique du Oui-ja a perturbé ou traumatisé les joueurs, le phénomène va bien au-delà de simples spasmes...

UNE VOIE VERS L'ENFER ?

Un simple jeu de société, le Oui-ja ? Voire... pour certains, c'est plutôt un outil dangereux lorsqu'il tombe en de mauvaise mains. David Farrant, directeur de la société Britannique de l'occulte, considère le Oui-ja comme une porte ouverte sur des forces redoutables et malfaisantes. "Si vous pénétrez des entités, des forces occultes par l'intermédiaire du Oui-ja, ignorant ce que vous faites, elles peuvent devenir une réalité vivante et faire de vous leur prisonnier, comme elle le font avec quiconque tente de les contacter" précise David Farrant.

Montrant volontiers un recueil fourmillant de coupures de presse et de reportages évoquant les conséquences fâcheuses d'un recours au Oui-ja, Farrant fait état de sa propre expérience : "Lorsque j'ai moi-même été amené à pratiquer ce jeu, je l'ai fait dans les meilleurs conditions possibles, c'est-à-dire sous le contrôle de spécialistes. Avant cette première expérience, j'ai donc bénéficié d'une sérieuse mise en garde : "il est indispensable de vous initier à l'occulte, d'en comprendre les bases essentielles. Pour l'heure, il s'agit seulement d'une première étapes""

Farrant allait s'initier pendant... 50 ans, car il étudia le problème tout au long de sa vie professionnelle et ses observations portèrent souvent sur des cas de mortels. Ainsi, en 1993, Mattie Turley, une jeune fille de 15 ans, tuait son père à coups de revolver : les esprits lui en avaient intimé l'ordre lors d'une séance de Oui-ja pratiquée en compagnie de sa mère. Mattie était convaincue que son geste permettrait à sa mère de se libérer de l'emprise de son père et d'épouser un mystérieux "cow-boy". Plus récemment, un garçon de 15 ans Colin Roberts, fut découvert pendu à un arbre dans les jardins d'une église de Belfast (Irland). Avant de se donner la mort, le jeune garçon déclara à ses amis qu'il avait conclu un pacte avec le diable, suppose-t-on par l'intermédiaire du Oui-ja qu'il pratiquait assidûment.

Ces exemples dramatiques signifient-ils que le Oui-ja ouvre les vannes à des entités errantes et leur permet d'accéder au monde des vivants ? La réponse peut varier. Dans le cas de Mattie Turlay, l'explication à son geste meurtrier est bien plus terre à terre. C'est sa propre mère qui fit elle-même mouvoir le "pointeur" sur le tableau, dictant à la jeune fille l'ordre de tuer son père afin de convoler avec son amant !

En revanche, le suicide par pendaison du jeune Colin Roberts reste entaché d'irrationnel. Comment un adolescent décrit par tous comme intelligent, réaliste, en aucune façon schizophrène ou affecté de troubles mentaux, peut-il en arriver à utiliser le Oui-ja pour communiquer avec le diable ?

Psychologue et naguère conseiller en exorcisme, le père Dominic Walker raconte avoir traité plus de mille personnes dont l'existence avait été gravement perturbée par leur tentative d'incursion dans le paranormal.

"Mais, a-t-il confié à un journaliste, je ne crois pas que la pratique du Oui-ja permette de communiquer avec les esprits ; je pense plutôt qu'elle exerce une influence concrète, matérielle, sur notre esprit et c'est bien cet impact particulier qui présente un réel danger." L'opinion du père Walker rejoint d'une certaine façon celle de nombreux psychologues et psychiatres. Pour ces derniers, une intrusion dans l'occulte ne peut nuire qu'aux personnes déjà potentiellement instables mentalement.

Depuis longtemps à l'écoute des victimes du paranormal, l'avocat Gordon Wrigh témoigne : "J'ai longuement discuté avec nombre d'adultes et d'enfants qui on tenté de se suicider ou se sont mutilés. A les entendre, leur comportement n'avait rien d'impulsif, mais procédait  plutôt d'une longue et obsessionnelle attirance vers le passage à l'acte, une attraction quasi magnétique. Et c'est cet élan si puissant qui n'a pas manqué d'être lié à l'occulte."

Dans le même ordre d'idées, l'écrivain et chercheur Andrew Boyd s'interroge sur le pouvoir surnaturel du Oui-ja. Au terme d'une des plus vastes enquêtes jamais faites sur le rôle de l'occulte dans la société, il arrive à cette  conclusion : "Les personnes qui s'aventurent dans l'occulte ignorent tout de ce qu'il comporte d'indéfinissable, de confus, de fausses conceptions de la réalité. Alors, elles peuvent se perdre elles-mêmes dans une zone d'ombre supranaturelle peuplée de mythe, de magie et de morbide. Sans le savoir, avec une belle inconscience, elles travaillent activement à se saper, à détruire leur équilibre, leur bien-être psychologique."

SUR LE FIL DU RASOIR

Dans l'ensemble, on peut raisonnablement affirmer que les citoyens les moins stables psychiquement sont ceux que l'incursion dans l'occulte perturbent le plus. Psychologue à l'Université de Glasgow, le docteur Geoffrey Scobie résume ainsi le problème :"Les gens particulièrement impressionnables - environ 10% de la population - se mettent eux-mêmes en situation de danger en misant sur leurs propres et supposés pouvoirs psychologiques. Et les gens qui sont déjà psychologiquement sur le fil du rasoir sont des victimes virtuelles, prédestinées. Pour ceux-là, le Oui-ja devient une véritable drogue. Plus qu'attirés, ils sont totalement intoxiqués."

Effectivement, pour bien des gens, l'obsession du paranormal, du surnaturel ou de l'occulte se situe bien au-delà de l'intérêt d'un jeu tel que le Oui-ja. En vérité, cette obsession est devenue une raison et une façon de vivre, à l'image de ceux qui, à travers une religion, cherchent un espace de communication différent.

L'enquête continue.................................

trouver sur : http://reguite.free.fr/first.html

et pour passer le temps : http://www.magicka.com/'/ouija.html

13 août 2007

marie lisa.........

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juste un hommage a un grand visionnaire et un petit trip perso un "subtil" mélange entre marie-jeanne (ben oui forcement ca vient pas tous seul l'inspiration!!! et non!!!), et mona lisa!! rien que ca!! et moi j'ai eu aucuns problemes a faire la bouche!!!

et non!!..............................

ok jvais me coucher.............................................................................

S.

27 août 2007

le verbe etre......

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je connais le désespoir dans ses grandes lignes. Le désespoir n'a pas d'ailes, il ne se tient pas nécessairement à une table desservie sur une terrasse, le soir, au bord de la mer. C'est le désespoir et ce n'est pas le retour d'une quantité de petits faits comme des graines qui quittent à la nuit tombante un sillon pour un autre. Ce n'est pas la mousse sur une pierre ou le verre à boire. C'est un bateau criblé de neige, si vous voulez, comme les oiseaux qui tombent et leur sang n'a pas la moindre épaisseur. Je connais le désespoir dans ses grandes lignes. Une forme très petite, délimitée par un bijou de cheveux. C'est le désespoir. Un collier de perles pour lequel on ne saurait trouver de fermoir et dont l'existence ne tient pas même à un fil, voilà le désespoir. Le reste, nous n'en parlons pas. Nous n'avons pas fini de deséspérer, si nous commençons. Moi je désespère de l'abat-jour vers quatre heures, je désespère de l'éventail vers minuit, je désespère de la cigarette des condamnés. Je connais le désespoir dans ses grandes lignes. Le désespoir n'a pas de coeur, la main reste toujours au désespoir hors d'haleine, au désespoir dont les glaces ne nous disent jamais s'il est mort. Je vis de ce désespoir qui m'enchante. J'aime cette mouche bleue qui vole dans le ciel à l'heure où les étoiles chantonnent. Je connais dans ses grandes lignes le désespoir aux longs étonnements grêles, le désespoir de la fierté, le désespoir de la colère. Je me lève chaque jour comme tout le monde et je détends les bras sur un papier à fleurs, je ne me souviens de rien, et c'est toujours avec désespoir que je découvre les beaux arbres déracinés de la nuit. L'air de la chambre est beau comme des baguettes de tambour. Il fait un temps de temps. Je connais le désespoir dans ses grandes lignes. C'est comme le vent du rideau qui me tend la perche. A-t-on idée d'un désespoir pareil! Au feu! Ah! ils vont encore venir... Et les annonces de journal, et les réclames lumineuses le long du canal. Tas de sable, espèce de tas de sable! Dans ses grandes lignes le désespoir n'a pas d'importance. C'est une corvée d'arbres qui va encore faire une forêt, c'est une corvée d'étoiles qui va encore faire un jour de moins, c'est une corvée de jours de moins qui va encore faire ma vie.


                                                                                                                                                                                                                                                                                                     André Breton (merci ali)

6 avril 2008

Epitaphe......

Inside_my_shell

Voyeur d'une vie passée

Oublié les moments inoubliables

Ultime but dépassé

Suspendus a mes rêves friables...

Etreindre des corps

Tous, toujours trop froid

Embrasser son sort

Succomber, tel une proie...

M'évader en solitaire

Observer les vivants

Nul nuits salutaire...

Enfin liberer de mes rêves

Nue, face a mon âme

Futile vie sans trêves

Effilé comme une lame

Revenir d'entre tes lêvres.....

S.

9 janvier 2009

elle est......

Lea




















Elle est…….mais elle n’est qu’a minuit quand tous les oiseaux blancs ont refermé leurs ailes sur l’ignorance des ténèbres, quand la sœur des myriades de perles a caché ses deux mains dans sa chevelure morte, quand le triomphateur se plait à sangloter, las de ses dévotions à la curiosité, mâle et brillante armure de luxure.

Elle est si douce qu’elle a transformé mon cœur. J’avais peur des grandes ombres qui tissent les tapis du jeu et les toilettes, j’avais peur des contorsions du soleil le soir, des incassables branches qui purifient les fenêtres de tous les confessionnaux où des femmes endormies nous attendent.

Ô buste de mémoire, erreur de forme, lignes absentes, flamme éteinte dans mes yeux clos, je suis devant ta grâce comme un enfant dans l’eau, comme un bouquet dans un grand bois. Nocturne, l’univers se meut dans ta chaleur et les villes d’hier ont des gestes de rue plus délicats que l’aubépine, plus saisissants que l’heure. La terre au loin se brise en sourires immobiles, le ciel enveloppe la vie : un nouvel astre de l’amour se lève partout…..fini, il n’y a plus de preuves de la nuit.

 

P. Eluard




24 novembre 2009

l'esprit d'un guerrier

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" l'esprit d'un guerrier n'est pas poussé par l'indulgence et la à la complainte, pas plus qu'il n'est dirigé vers vaincre ou perdre. L'esprit d'un guerrier est déstiné au combat, et chaque combat est pour le guerrier sa dernière bataille terrestre. Par conséquent pour lui l'issue n'a pas d'importance. Au cours de cette dernière bataille sur terre le guerrier laisse son esprit s'en aller, libre et pur. Et pendant qu'il poursuit sa bataille, parcqu'il sait que sa volonté est impeccable, un guerrier rit et rit sans cesse"

" Un guerrier traite le monde comme un mystère infini, et ce que les gens font comme une folie sans bornes."

Carlos CASTANEDA

" VOIR, les enseignements d'un sorcier yaqui "

30 janvier 2008

Witkin......

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"Quand les gens vous prennent pour un monstre, il n'y a qu'une chose à faire : dépasser leurs attentes."

C’est à Brooklyn, le 13 septembre 1939 que Witkin poussa son premier cri dans le monde. Il vécut les premières années de sa jeunesse dans une famille ouvrière entouré d’un père juif et d’une mère très catholique, ceux-ci ne pouvant assumer la différence de ses deux religions en contradiction finirent par vivre dans un climat de conflits fréquents, qui engendra une séparation au sein du couple et Joel-Peter ainsi que son frère se retrouvèrent très jeunes à la charge de leur mère.

C’est très tôt, alors qu’il n’avait que six ans que le visage de la mort se présenta à Witkin, voici d’après son propre témoignage son entrée dans un monde obscur : « A six ans, j’ai assisté avec ma mère et mon frère à un carambolage impliquant plusieurs voitures à Brooklyn. De l’ombre des véhicules retournés, a roulé vers moi ce que j’ai pris pour un ballon, mais comme il roulait plus près et finissait par s’arrêter contre le trottoir où je me trouvais, j’ai pu voir qu’il s’agissait de la tête d’une petite fille. Cette expérience m’a fait tomber amoureux, non seulement d’elle, mais de la vie en général. Plus tard, lorsque pour la première fois j’ai tenu en main un appareil photo, c’était comme si je tenais la tête de cette petite fille. » Son père passionné par les revues d’actualités de l’époque, lui montra des photos illustrant certains articles, Witkin fut dès lors influencé par Wegee, le célèbre photographe de crime urbain

Le jeune Witkin entreprit des études au collège Saint- Cecilia à Brooklyn, ensuite il poursuivit au lycée Grover de Cleveland étouffé par un climat très strict tant au niveau familial que scolaire, ambiance qui ne l’empêcha pas d’être de plus en plus obsédé par la mort sa complice. Ses premiers essais photographiques s’effectuèrent à l’âge de seize ans, son modèle du moment ; un rabbin qui certifiait avoir vu Dieu. Ce fut à la même époque qu’Edouard Steichen choisi une de ses photographies pour l’exposer dans la collection du musée d’art moderne de New York. Cette reconnaissance marqua le début d’une vie consacrée à la photographie. Après le lycée, il travailla dans des professions touchant à sa passion, fut entre autre enrôlé à l’armée comme reporter des accidents militaires. Dès sa démobilisation il retourna à New York où il entreprit des études de sculpture, mais c’est la photographie qui demeura son domaine de prédilection.

Par contre, c’est dans la peinture de Goya et de Bosch que nous pouvons trouver les profondes racines de son art, « Goya et Bosch, mes héros suprêmes, se sont transcendés à travers leur travail. Leur esprit vit toujours dans leurs réalisations. C’est pour moi le véritable but de l’art, mais peu de gens l’ont atteint. Voilà pourquoi je pense que l’art n’est pas fait pour la distraction, ni pour l’amusement, même s’il peut contenir parfois une dimension amusante. L’artiste se doit d’être aussi pur qu’un saint, son rôle est de sublimer notre conscience. La création est comme un acte de purification, une forme de sanctification. » Afin de perfectionner ses connaissances, il se retrouve dès 1976 étudiant à l’université d’Albuquerque, où il s’établit et se marie en 1978 avec une artiste en tatouage prénommée Cynthia. Il finit par se retrouver lui-même professeur de photographie à l’université du Nouveau-Mexique. Pendant toute cette période, on lui attribua des subventions afin de l’aider à continuer une œuvre de plus en plus controversée par les uns et de plus en plus adulée par les autres, il est vrai qu’il est impossible de rester indifférent devant une photo de Witkin, soit on aime, soit on exècre. Que de scandales autour de ses photos, tapages dus entre autre aux sujets et aux modèles, Witkin trouva sa voie parmi les monstres, les cadavres, les perversions de tous acabits, le tout mis en scène très habilement et méticuleusement. « Je ne suis plus l’observateur impuissant, mais l’objectif qui veut partager l’enfer ».Toujours à la recherche de modèles, il passe des annonces pour les solliciter , voici un exemple qui résume très bien une partie de ses travaux : « Cherche têtes d’épingles, nains, géants, ailés, mains ou pieds changés, quelqu’un né sans bras, pieds, yeux, seins, organes génitaux, oreilles, nez, lèvres, hermaphrodites et teratoïds (vivant ou mort), quelqu’un portant les stigmates du Christ , il finit par ajouter à cette demande des femmes dont les visages sont couverts de cheveux ou de grandes lésions de peau, désirant poser dans des robes du soir, des personnes qui vivent comme des personnages de bandes dessinées, des corsets, des fétichistes et des esclaves, et pour finir quelqu’un qui revendique être Dieu ». Alors que tout désigne un blasphémateur, Witkin se revendique catholique, « Je suis catholique romain. Avant de pouvoir affirmer cela, je suis passé par un grand nombre d’épreuves et de recherches concernant l’essence de cette croyance. Je suis frappé par le fait que beaucoup de gens souffrent d’un déséquilibre moral car ils ne peuvent trouver aucune raison à leur présence en ce monde. Comment peut-on exister de cette manière ? ». Les morgues proches de son habitation, lui fournissent la matière première de ses travaux, cadavres, squelettes, fœtus, restes humains ou animaux font partie de ses décors pour des préparations presque initiatiques crées dans des conditions parfois précaires.Dés que la prise de vue est terminée, vient le reste du travail, sa technique : Witkin gratte les négatifs avec des rasoirs, les impriment sur des papiers tissus, les maculent avec des piments, du café, du thé, les traitent à la cire d’abeille et les réchauffent, le tout peut prendre une semaine d’essais. Witkin, le poète sombre de la photographie, comme il se définit lui-même, ne se montre plus qu’à de très rares occasions, son travail se limite maintenant à une dizaine de photographies sur l’année. Après de nombreux déboires et d’abondantes contestations, ses œuvres sont maintenant exposées dans les plus grandes villes du monde, sa technique est enseignée dans toutes les institutions d’art.

elisandre (le lien c'est le site inquisitor)

11 juin 2012

niki de st phalle

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Niki de Saint phalle

Portrait de Niki de Saint Phalle en 1964 (par Erling Mandelmann)

Nom de naissance Catherine Marie-Agnès Fal de Saint Phalle
Naissance 29 octobre 1930
Neuilly-sur-Seine, Hauts-de-Seine (France)
Décès 21 mai 2002
San Diego, Californie (États-Unis)
Nationalité Française Drapeau de la France
Activité(s) plasticienne, peintre, sculptrice, réalisatrice de films
Mouvement artistique Nouveaux réalistes
Œuvres réputées Les Tirs, Les Nanas

Niki de Saint Phalle, née Catherine Marie-Agnès Fal de Saint Phalle, à Neuilly-sur-Seine dans les Hauts-de-Seine, le 29 octobre 1930 et décédée à San Diego le 21 mai 2002 (71 ans), était une artiste française, plasticienne, peintre, sculptrice et réalisatrice de films. Niki de Saint Phalle fut d'abord chanteuse et ne suivit pas d'enseignement artistique, mais commença à peindre en 1952. En 1961, elle est membre du groupe des Nouveaux réalistes, tout comme Gérard Deschamps, César, Mimmo Rotella, Christo et Yves Klein. Elle a été l'épouse de l'artiste Jean Tinguely.

Sommaire

Biographie

Portrait de Niki de Saint Phalle par Lothar Wolleh

Née en France, Niki de Saint Phalle a suivi sa famille aux États-Unis à la suite d'un krach boursier. Elle travaille d'abord comme mannequin pour Vogue, Life et Elle. Puis elle débute sa carrière artistique, encouragée par le peintre Hugh Weiss.

Les Tirs, performances durant lesquelles des spectateurs sont invités à tirer à la carabine sur des poches de couleur, éclaboussant ainsi des assemblages de plâtre, la rendent célèbre. Elle intègre alors le cercle des nouveaux réalistes, jouant le rôle de médiatrice entre les avant-gardes française et américaine. Elle crée des ex-voto, puis des Nanas, femmes plantureuses et colorées en grillage, papier mâché et polyester.

Ses œuvres plus tardives comme la Fontaine Igor Stravinski à Paris devant Beaubourg, le Jardin des Tarots à Capalbio en Toscane, ou les Meta-Tinguely en hommage à son mari disparu, mêlent poésie et humour, esprit du jeu et angoisse. Engagée dans l'association AIDS, elle succombe à une maladie respiratoire liée aux vapeurs toxiques inhalées durant la préparation de ses œuvres.

En 1994, elle publie "Mon secret" où elle raconte le viol commis par son père - 35 ans, banquier digne et honorable- quand elle avait 11 ans.

Les Tirs

En 1961 date de sa première exposition, elle se rend célèbre en réalisant les Tirs : fixés sur une planche, des tubes emplis de couleurs sont recouverts de plâtre et sont percés à l'aide de tirs à la carabine. Cette nouvelle manière de peindre la projette sur la scène artistique internationale.

Cette technique nouvelle est de l'ordre de la performance artistique. L'œuvre est constituée de plusieurs éléments, tout d'abord le moment du tir, qui fait lieu de performance, mais aussi la peinture finale, cette planche éclaboussée de peinture comme saignée à vif. Les Tirs sont d'ailleurs la représentation d'une violence matérialisée. Etant très tourmentée par son passé, les Tirs sont un moyen d'extérioriser ces démons intérieurs, ainsi en tirant sur ces toiles, elle tire sur son père, sur la société, pour se libérer. Comme elle le dit « Il existe dans le cœur humain un désir de tout détruire. Détruire c'est affirmer qu'on existe envers et contre tout. »

Les nanas

Elle explore la représentation artistique du rôle de la femme et réalise des poupées grandeur nature. Ces femmes prennent progressivement consistance et deviennent les Nanas. Une série est en exposition permanente à l'endroit où s'installe le marché aux puces de Hanovre (Allemagne).

Sa collaboration avec Jean Tinguely

Le Cyclope de Milly-la-foret en 2012 : la vue sur le wagon de marchandises.

Divorcée de l'écrivain Harry Mathews, elle épouse le 13 juillet 1971, Jean Tinguely, lui-même récemment divorcé de sa femme Eva Aeppli.

Leur collaboration artistique produira notamment le Cyclop à Milly-la-Forêt, la Fontaine Stravinski à Paris, la fontaine de Château-Chinon (Ville) et le Jardin des Tarots à Capalbio en Italie. De juin à septembre 1966, elle réalise avec l'aide de Jean Tinguely, Hon/Elle, une femme monumentale de 28 m de longueur sur 6 m de hauteur et de 9 m de largeur, couchée sur le dos avec les jambes écartées au Moderna Museet de Stockholm. Les visiteurs peuvent pénétrer la sculpture par son sexe. À l'intérieur, ils peuvent découvrir plusieurs pièces réalisées par l'artiste.

 

Le Jardin des Tarots

Article détaillé : Jardin des Tarots.

Inspirée par le Parc Güell de Gaudi à Barcelone, elle réalise, à Capalbio en Toscane, à partir de 1979, le jardin des Tarots qui réunit des sculptures monumentales inspirées par les figures du jeu de tarots. Il a ouvert ses portes en 1998. Ces sculptures étant habitables elle y vivra avec sa famille pendant plusieurs années1.

La Grotte

Après la restauration de la grotte qui se trouve au nord-ouest du Grand Jardin Herrenhäuser de Hanovre - à l'occasion de l'Expo 2000 - Niki transforme l'intérieur de ce bâtiment en une véritable œuvre d'art. Ce travail commence dès 2001 et est terminé en 2003, fidèle à ses plans. Elle est composée de trois salles ornées de mosaïques : l'aile gauche est couvertes de miroirs blancs, l'aile droite de morceaux de verres bleu-nuit et noirs, et la pièce centrale - par laquelle on entre - est ornée de bande de galets de toutes nuances, de miroirs tantôt blancs tantôt dorés et de verreries rouges, jaunes et orange. Toutes les mosaïques sont recouvertes de figurines plastiques sur le thème La Vie de l'Homme. Les ornements en forme de spirales à l'entrée de l'édifice représentent la Spiritualité. La salle des miroirs blancs sur le thème Jour et Vie montre avec plus de 40 figurines en relief des exemples de presque toutes les périodes de l'artiste. L'aile bleue est La Nuit et le Cosmos. Des figurines féminines dansent dans le ciel bleu-nuit et s'accrochent aux étoiles. Les fenêtres et portes de la grotte sont des grilles incrustées aussi de miroirs et de verreries.

 

Expositions posthumes récentes

  • 2009 : exposition itinérante dans plusieurs villes de la Maremme toscane (Arcidosso, ...) : L'ange luminaire, ...
  • 2010 : à Manderen, château de Malbrouck, en Moselle, au printemps.

Bibliographie

  • Niki de Saint Phalle, Rétrospective, Musée d'art moderne de la Ville de Paris, 1993 ;
  • Niki de Saint Phalle, de Peter Schamoni, Documentaire-Portrait de l'artiste Niki de Saint Phalle, 1995 ;
  • Niki de Saint Phalle, Catalogue raisonné, éditions Acatos, Lausanne, 2001 ;
  • Niki de Saint Phalle, La Donation, Musée d'Art moderne et d'Art contemporain, Nice, 2002.
  • Niki de Saint-Phalle et le jardin des tarots, Paris, Éditions Fernand Hazan, 2010
  • Niki de Saint Phalle, "Mon secret", 1994, Editions La différence

Filmographie

  • Niki de Saint Phalle et Jean Tinguely. Les Bonnie and Clyde de l'art, film documentaire de Louise Faure et Anne Julien, ARTE, 2010, 55 min
29 décembre 2011

sammael

Il existe trois représentations de Samaël :

Samael
Samaël

 Dans les écrits rabbiniques et la littérature apocalyptique, Samaël est l'équivalent de l'Ange de la mort; Dans le Talmud et dans la littérature cabalistique on trouve le mot Samael toutefois employé comme expression de Satan, l'ange de la mort. "Ael" signifie Dieu. Le nom de Samael qui signifie le " Dieu-poison ". Prince des airs, il règne sur les sept zones appelé Sheba'Ha-yechaloth.

D'après les rabbins, commentateurs du Pentateuque, c'est lui qui, monté sur l'Antique Serpent, aurait incité Eve à commettre le péché et il serait le véritable père de Caïn. Il fut également l'adversaire mythique de Moïse, dont l'archange Michel lui disputa le cadavre. Il est aussi appelé le chef des Dragons du mal, et il est généralement tenu pour responsable du torride vent chaud du désert.

Pourtant, il existe un autre aspect de Samael. Dans le "Livre chaldéen des Nombres" Samael serait détenteur de la Sagesse caché (occulte), tandis que Michel celui de la Sagesse terrestre supérieure, les deux sagesses émanent de la même source, mais divergent après leur délivrance de l'âme, qui sur la Terre est Mahat (compréhension intellectuelle), ou Manas (le siège de l'intellect). Elles divergent, parce que Michael est influencée par Neschamah (âme sacrée), tandis que Samaël est influencé par rien.

Serpent tentateur
Serpent tentateur

 Souvent identifié au Serpent tentateur. Il est représenté, en même temps que Lilith, comme un être mauvais.

Samaël

Prince des Anges déchus, que Moïse Maïmonide dans la seconde partie du guide des égarés assimile à Satan qui, monté sur un serpent ayant la taille d'un chameau vint séduire Eve dans le Jardin d'Eden. Il aurait cohabité avec elle bien avant Adam et de cette union serait né Caïn et de nombreux démons. De son côté, Adam, momentanément séparé d'Eve se serait accouplé avec Lilith et, lui aussi, en aurait eu plusieurs démons. D'autres prétendant que Samaël, androgyne, aurait forniqué avec les deux.

Précipité par la suite aux abîmes, le serpent fut maudit entre toutes les bêtes et Samaël rejoignit en la troisième résidence sur les sept auxquelles il est fait allusion dans le Zohar au " Traité des Palais " : " c'est le lieu des embrasements et des nuages de fumées où débouche le fleuve de feu qui s'écoule et émerge. Il est la maison où sont brûlées les âmes des ignobles car le feu y descend sur la tête des pervers que pourchassent les Anges destructeurs. C'est dans ce lieu aussi que parfois se trouvent les délateurs d'Israël qui les détournent de la bonne voie, sauf quand ceux-ci obtiennent la guérison qui leur permet de les repousser. Le chef qui est à leur tête vient du côté gauche. Tous les êtres qui peuplent cette résidence viennent du domaine obscur ce qu'exprime : " L'obscurité est sur la face de l'Abîme.(Genèse I,2). Samaël le réprouvé y vit aussi. "

Dans certains écrits rabbiniques et dans la littérature apocalyptique, Samaël est aussi considéré comme l'Ange de la Mort, représentent avec une épée ou avec un arc et des flèches. Enfin, on le confond parfois avec Asmodée, le démon de la luxure. Le nom du prince des démons, Samaël, est visiblement relié à "se'mol", le mot hébreu pour "le côté gauche". Il semble que ce soit l'origine de l'utilisation de la gauche comme représentant le diable

 

Samaël, prince des anges déchus


par Eric Timmermans  -  03/05/2010






Le nom de Samaël (ou Sammane, Samuel, Semiel, Simyael, Smaël), qui doit être rapproché du mot hébreu sami qui signifie "aveugle", apparaît pour la première fois dans le récit de la chute des anges du Livre d’Hénoch. On lui donne ainsi les noms deMara Samia (=archon aveugle) ou encore de Sar Suma (=ange aveugle). 

Selon les textes, il apparaît ou non comme le chef des principaux anges qui se rebellèrent contre Dieu. Samaël est cité comme le Prince des anges déchus par Moïse Maïmonide dans la seconde partie du Guide des égarés et comme le chef des démons dans le Testament de Salomon. Il est dit ainsi "que les démons relèvent du domaine de Samael, qui est "l’âme de la planète Mars et dont Esaü est l’expression parmi les nations"(l’ange d’Edom ou le christianisme)." (La kabbale, G. Scholem, p.488). De source espagnole, datant du 15e siècle, "les chefs des démons étaient Samaël, le représentant d’Edom, et son assistant Ammon de No, représentant d’Ishmael." (La kabbale, G. Scholem, p.583). 

Il est dit également que différentes catégories de démons étaient appelées "samaël", raison pour laquelle le Zohar précise que Samaël et "samaël" ne doivent pas être confondus et que si ces démons sont désignés par un même nom, ils ne sont guère les mêmes pour autant. 

Toutes les sources concordent, cependant, pour rattacher les armées de démons au règne de Samaël et de Lilith, sa compagne, même si "certains systèmes issus de la kabbale espagnole mettent trois rois, Halama, Samael et Kafkafuni, à la tête des démons." (Le kabbale, G. Scholem, p.492). 

Dans certains textes rabbiniques, Samaël est parfois confondu avec Bélial ou Asmodée : ne dit-on pas aussi que si Samaël est l’époux de Lilith la Vieille, Asmodée, lui, a pour épouse Lilith la Jeune ou encore que le bouc émissaire, sacrifié à Asmodée, sert également de paiement à Samaël ? Ceci dit, Samaël et Asmodée, qui apparaît comme l’ange gardien d’Ishmael, sont également présentés, selon des traditions contradictoires, comme étant en guerre. Samaël est aussi considéré comme l’Ange de la Mort, celui qui apporte le "poison de la mort" dans le monde. 

Samaël est également assimilé à Satan dont il apparaît comme l’équivalent kabbalistique –même si certains textes distinguent Satan de Samaël qui se voit associé à l’image d’un "ange gardien de Rome" : "L’ange Samaël, prince de Rome, est aussi connu comme le plus grand des princes des nations (…) sans doute à cause de la domination de Rome sur le monde ancien."(Livre d’Hénoch, Verdier, p.252)-, et c’est monté sur un serpent de la taille d’un chameau –le rapport du Père de l’Eglise Irénée, mentionne par ailleurs que les ophites donnaient au Serpent le double nom de Michael et Samael- qu’il s’en vient séduire Eve dans le jardin d’Eden. Ainsi est-il dit que Samaël aurait cohabité avec Eve bien avant Adam et que de leur union seraient nés Caïn et bien d’autres démons. 

Dans le Livre d’Hénoch III (chap. 26, 12), il est dit que Samaël, le prince de Rome, de même que Doubiel, le prince de Perse, siège au côté de Satan qui chaque jour tente de dénoncer, auprès de Dieu, les iniquités d’Israël, en inscrivant celles-ci sur des registres qui sont systématiquement détruits par les séraphins, ceux-ci voulant préserver Israël du courroux divin. Pour avoir accusé Israël, Samaël, Satan et Doubiel seront précipités dans la Géhenne le jour du jugement. 

En tant que prince angélique de Rome, considérée à l’époque impériale comme la plus puissante nation, Samaël est placé en tête de tous les princes des royaumes. La politique romaine en Palestine, perçue comme une oppression par le peuple juif, que la tradition judaïque proclame "peuple élu de Dieu», a fait que l’on a conféré à Samaël le titre de "prince des accusateurs" (ces derniers incarnant l’ensemble des anges nationaux), un rôle habituellement dévolu à Satan

Au Traité des palais, dans le Zohar, qui ne voit dans les entités démoniaques que des catégories impersonnelles, à l’exception des représentations de Samaël et de sa compagne Lilith, il est dit que Samaël et le serpent, véhicule du péché, furent précipités dans les abîmes dans la "troisième résidence", sur les sept dont il est fait mention dans cet ouvrage. "C’est le lieu des embrasements et des nuages de fumée où débouche le fleuve de feu qui s’écoule et émerge. Il est la maison où sont brûlées les âmes des ignobles car le feu y descend sur la tête des pervers que pourchassent les anges destructeurs. C’est dans ce lieu aussi que parfois se trouvent les délateurs d’Israël qui les détournent de la bonne voie, sauf quand ceux-ci obtiennent la guérison qui leur permet de les repousser. Le chef qui est à leur tête vient du côté gauche. Tous les êtres qui peuplent cette résidence viennent du domaine obscur, ce qu’exprime : "L’obscurité est sur la face de l’Abîme" (Genèse 1 : 2) [ndr : ou encore "les ténèbres couvraient l’abîme"]. Samaël le réprouvé y demeure aussi." 

Il est dit aussi que Samaël, être androgyne apparaissant successivement dans les rôles d’incube et de succube, aurait forniqué avec Adam. De source talmudique, on dit encore que Lilith refusa de se soumettre à Adam et qu’elle épousa Samaël avec lequel elle alla vivre dans la Géhenne. "Dans le Zohar, le serpent est devenu le symbole de Lilith et Samael la chevauche et s’accouple à elle." (La kabbale, G. Scholem, p.583). Il est dit aussi parfois que Samaël a deux épouses : Lilith et Nahema. 

Avant sa chute, Samaël possédait douze ailes et sa place était supérieure à celle des saintes créatures des cieux. Son combat contre Michael, l’ange gardien d’Israël, doit se poursuivre jusqu'à la fin des temps et ne prendra fin que lorsque Samaël sera pendu au-dessus d’Israël par des fers. 

Mais selon certaines traditions kabbalistiques, il est vrai contestées, Samaël lui-même se repentira finalement et sera transformé en ange de sainteté. "Une formulation symbolique importante du futur retour de Samael à la sainteté, particulièrement répandue à partir du XVIIe siècle, fut l’opinion selon laquelle son nom serait changé, la lettre mem, signifiant mort (mavet), tombant pour laisser Sa’el, un des soixante-douze Noms saints de Dieu." (La kabbale, G. Scholem, p.219) Le repentir de Samaël doit aboutir, selon ces thèses, à la disparition de l’ "autre côté", le sitra ahra, le "côté gauche" c’est-à-dire le royaume des forces du mal dont les dix Sefirot du mal correspondent aux dix Sefirot saintes. 

Samael est aussi parfois identifié à Jaldabaoth, un des maîtres des forces du mal chez les gnostiques. 

C’est aussi Samaël qui, dit-on, se cacha dans le célèbre Veau d’Or. 

Ange de la planète Mars, Samaël apparaît également, dans les traditions populaires, comme l’ange responsable du mardi, jour de Mars. 


Eric Timmermans


Sources : Bible de Jérusalem, Cerf, 1998 / Bible du chanoine Crampon, Société de Saint Jean l’Evangéliste, 1939 / Dictionnaire du Diable, Roland Villeneuve, Omnibus, 1998 / Dictionnaire du diable, des démons et sorciers, Pierre Ripert, Maxi-Poche Références, 2003 / La kabbale, Gershom Scholem, Cerf, 1998 / Le Livre d’Hénoch (ou Livre des Palais), Verdier, 1989 (p.126, 236, 284).

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4 février 2012

c'est beau la liberté.......

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Accord commercial anti-contrefaçon

L’Accord commercial anti-contrefaçon (ACAC ; en anglais Anti-Counterfeiting Trade Agreement : ACTA) est un traité international multilatéral concernant les droits de propriété intellectuelle.

Le champ d’action de l’ACTA s’étend ainsi aux marchandises, notamment aux produits contrefaits, aux médicaments génériques ainsi qu’aux infractions au droit d’auteur sur Internet1. Le titre du traité suggère en effet que l’accord ne couvrirait que la violation de brevets, mais le texte en lui-même aborde aussi les infractions au droit d’auteur dans le contexte d’« Internet et des technologies de communication ».

Il vise à établir un nouveau cadre juridique que des pays peuvent rejoindre volontairement et à créer son propre organisme de gouvernance en dehors des institutions internationales déjà existantes (comme l’Organisation mondiale de la propriété intellectuelle ou les Nations Unies)

Le jour même de sa signature par l’UE, le 26 janvier 2012, Kader Arif, son rapporteur au Parlement européen, démissionnait, dénonçant l’ensemble du processus ayant abouti à la ratification de l’accord définitif, qu’il qualifie de mascarade. Il fait part des menaces que ce texte fait peser sur la société civile, de l’absence de prise en comptes des revendications du Parlement européen concernant les atteintes aux droits individuels, et de manœuvres pour que le traité soit adopté avant que l’opinion publique ne soit alertée. En Pologne, le même jour, la ratification de ce traité conduisait à de fortes manifestations.

L’absence de transparence des négociations avait déjà suscité de vives critiques, les dispositions du nouvel accord s’annonçant bien plus complètes et restrictives que celles déjà prévues par l’ADPIC (accords de l’OMC sur la propriété intellectuelle), négociés à la fin du cycle d’Uruguay du GATT en 1994.

Des documents avaient fuité dès mai 2008 par l’intermédiaire de Wikileaks, provoquant ainsi une importante mobilisation de la société civile contre cet accord et exigeant une procédure démocratique de négociations. Il a ainsi fallu attendre le 20 avril 2010 pour qu’une version officielle soit publiée, une nouvelle version ayant été rendue publique le 6 octobre. Entamées dès 2007, les négociations avaient pourtant officiellement commencé en juin 2008, soit près de deux ans avant qu’un texte officiel ne soit rendu public. L’absence de transparence a même conduit à ce que l’eurodéputée Marielle Gallo renvoie, dans son projet de rapport au Parlement de 2010 concernant le renforcement de l’application des droits de propriété intellectuelle, à une page de Wikipédia pour présenter l’ACTA, en l’absence de page officielle

Sommaire

Description

L’ACTA a été élaboré par plusieurs États, qui se rencontraient périodiquement pour négocier : l’Australie, le Canada, la Corée du Sud, les Émirats arabes unis, les États-Unis, le Japon, la Jordanie, le Maroc, le Mexique, la Nouvelle-Zélande, Singapour, la Suisse et l’Union européenne (UE)Son objectif est décrit comme une réponse à « l’augmentation dans le commerce international des contrefaçons et des produits sous copyright piratés »

L’idée de créer un traité multilatéral sur la contrefaçon a été développée par le Japon et les États-Unis en 2006. Le Canada, l’Union Européenne et la Suisse rejoignirent les discussions préliminaires entre 2006 et 2007. Les négociations officielles commencèrent en juin 2008, avec l’Australie, le Mexique, le Maroc, la Nouvelle-Zélande, rejoints en cours de route par la République de Corée et Singapour.

D’après les comptes-rendus, les négociations aboutirent à un accord de principe au début d’octobre 2010, avec peu de divergences marquantes Toutefois, le Parlement européen a fait part de ses inquiétudes sur nombre de points en contradiction avec le droit de ses principaux pays adhérents. Selon l’UE, un accord final était attendu dans les semaines suivantes Après une série de fuites d’ébauches du texte en 2008, 2009 et 2010 les parties en présences publièrent une version officielle de l’ébauche[PDF], le 20 avril 2010. Une version retravaillée[PDF] du texte, résultat de la dernière série de négociation à Tokyo, fut rendue publique le 6 octobre 2010

Le texte final a été ratifié par le Comité exécutif de l’UE le 26 janvier 2012, alors que le rapporteur de cet accord démissionnait le même jour, dénonçant une mascarade

Cadre juridique

L’ACTA établit un nouveau cadre juridique créant son propre organisme de gouvernance, le Comité de l’ACTA, indépendant des institutions internationales déjà existantes comme l’Organisation mondiale de la propriété intellectuelle (OMPI, WIPO en anglais) ou les Nations Unies.

Répondant à la question de savoir pourquoi l’ACTA n’est pas mené au sein du G8, de l’OMC, de l’OMPI ou d’autres structures existantes, la Commission européenne a expliqué qu’un tel accord, de type « transversal » (Path Breaking) nécessite une grande flexibilité pour « [être poursuivi] parmi les pays intéressés », alors que « l’adhésion à ces organisations (G8, OMC et WIPO) ne sont simplement pas les plus propices » pour le mener à bien

Un résumé officiel des éléments clé en discussion, publié en novembre 2009, indique que l’ACTA a pour but :

« de mettre à profit les règles internationales existantes dans le domaine de la propriété intellectuelle, en particulier sur les accords TRIP, et projette d’aborder des problèmes d’application là où les participants ont remarqué que le cadre juridique international existant n’existe pas ou doit être renforcé »

La Commission européenne indique qu’il vise à améliorer les standards internationaux pour mener des actions contre les atteintes à grande échelle au droit de la propriété intellectuelle. Dans cette optique, l’ACTA aura trois composantes principales :

  • la coopération internationale ;
  • la préparation de mises en application ;
  • et l’établissement d’un cadre juridique pour l’application des droits de la propriété intellectuelle.

Officiellement, l’ACTA visait principalement les économies émergentes, « où la propriété intellectuelle pourrait être améliorée, comme la Chine, la Russie ou le Brésil », qui signeraient le « global pact » Cela pourrait être justifié en France quand on sait que 70 % des produits contrefaits saisis par les douanes viennent de Chine Le Rapport spécial 301, publié en 2008 par le Représentant américain au commerce (USTR), indique que « l’ACTA rassemblera les pays conscients de l’importance majeure d’un droit à la propriété intellectuelle fort pour une économie prospère » L’ACTA est conçu comme un effort fourni par les pays pour « élever le standard international de l’IPR afin de faire face aux défis actuels de la contrefaçon et du piratage ». Il « se basera sur les succès bilatéraux et régionaux précédents de l’administration »

Les articles 5 et 6 du traité incluent la création d’un « Comité de l’ACAC » qui pourrait amender l’accord, avec l’approbation des participants présents. Un rapport public ou judiciaire ne sera pas nécessaire pour amender le texte, et les représentants des industries concernées pourraient donner un avis consultatif sur les amendements

Dispositions principales

L’ACTA impose aux pays signataires des limitations sévères sur le droit de la propriété intellectuelle touchant Internet et le commerce de produits protégés par ce droit. Le texte prévoit que les signataires sont libres d’adopter des dispositions plus contraignantes que celles prévues dans le traité. La proposition, telle qu’elle a été négociée en 2008, contiendrait un plan pour inciter les pays en voie de développement à adhérer à cette entente.

Le traité établi engage ses signataires à mettre leur droit en conformité avec les règles de fonctionnement prévues dans le traité, avec des dérogations importantes au principe de la procédure contradictoire prévu par le droit français, et la mise en place de procédures d’exception, dites « mesures provisoires », visant à agir au plus vite lorsque le cas le nécessite. Il vise à s’opposer aux violations du droit d’auteur ou de la propriété intellectuelle, imposant une application stricte des lois sur le droit de la propriété intellectuelle dans différents pays. Bien que les bagages personnels puissent être exclus par chaque pays de son champ d’application, une procédure d’injonction est prévue, obligeant tout tiers violant un droit, ou présumé le violer, ainsi que tout tiers susceptible de détenir des informations, à remettre à la justice l’ensemble des éléments permettant de lutter contre ces fraudes supposées, y compris des informations concernant des tiers. Par ailleurs des procédures d’indemnisation forfaitaire doivent être mises en œuvre par les législations des signataires.

Les obligations sur les FAI

Il impose aussi de nouvelles obligations de coopérer chez les fournisseurs d’accès à Internet (FAI), incluant la divulgation directement aux supposées victimes d’informations touchant leurs clients tout en restreignant l’usage d’outils informatiques protégeant leur vie privée

Critique, l’eurodéputée socialiste Françoise Castex affirme ainsi :

« Le traité propose de responsabiliser les « intermédiaires techniques », c’est-à-dire les fournisseurs d’accès à Internet (FAI). C’est aberrant ! Lorsque l’on achète par correspondance une contrefaçon, le facteur n’est en rien responsable. C’est anti-économique et injuste. Le messager n’est pas responsable.
L’ACTA exige des FAI qu’ils préviennent et mettent fin à la contrefaçon, au risque de sanctions décidées par l’État. Les FAI deviennent alors des super gendarmes chargés de surveiller leur réseau. Cette mesure va complètement à l’encontre de l’idée de neutralité du net défendue par les politiques. On risque de voir se mettre en place un filtrage des sites et même une riposte graduée mondiale, semblable à l’Hadopi française »

Les médicaments génériques

Le texteimposerait aussi, au nom de la lutte contre la contrefaçon, des mesures susceptibles de bloquer la circulation de médicaments génériques Les génériques, notamment ceux produits en Inde, sont reconnus dans certains pays et approuvés par l’Organisation mondiale de la santé. Mais ils restent sous monopole de brevets dans de nombreux pays où ils passent en transit. En renforçant la lutte contre la contrefaçon, l’ACTA systématiserait des mesures de blocage de médicaments génériques, traités comme de la contrefaçon. Cette crainte est fondée sur des événements récents, comme le blocage de médicaments contre le sida, achetés par la facilité d’achat Unitaid, blocage opéré pendant un mois par les autorités douanières d’Amsterdam en février 2009

Évolutions du projet

Depuis 2007, les négociations qui entourent cet accord sont effectuées secrètementet sont vivement décriées. Mais dès le 22 mai 2008, avant le premier round officiel, un document préparatoire a été transmis à Wikileaks, permettant à la presse de s’emparer du sujet

Une source anonyme a ensuite transmis une ébauche du texte à Wikileaks, qui l’a publiée en mai 2009 La Commission européenne, le Représentant américain au commerce, le Département australien au Commerce et aux Affaires étrangères et d’autres agences gouvernementales ont confirmé qu’elles participaient aux négociations, mais ont refusé jusqu’à mi-2010 de publier des ébauches du traité ou de discuter des sujets à l’étude.

Union européenne

Projet de résolution du Conseil de l'UE d'août 2008

Le Conseil de l’Union européenne a adopté le 26 août 2008 un « Projet de résolution sur un plan européen global de lutte contre la contrefaçon »

Entre autres mesures

  • elle propose la création d’un Observatoire européen de la contrefaçon ;
  • présente un plan douanier de lutte contre la contrefaçon « afin de mieux lutter contre les contrefaçons dangereuses pour les consommateurs » ;
  • promeut un partenariat privé/public pour lutter contre la contrefaçon ;
  • contribue « activement au renforcement du respect et de la protection des droits de propriété intellectuelle dans l’ensemble des accords bilatéraux et multilatéraux conclus par l’Union européenne ; en particulier par le projet d’accord commercial plurilatéral de lutte contre la contrefaçon (ACAC) » ;
  • se dit prête « à mettre en œuvre tous les moyens appropriés pour lutter efficacement contre la contrefaçon et le piratage. »

La version du texte publiée en octobre semble définir des principes auxquels répondent ces mesures

  • La promotion des coopérations commerciales dans la lutte contre la contrefaçon, dans le respect « des droits fondamentaux tels que la liberté d’expression, le droit à un procès équitable, et la vie privée », et dans le respect de la concurrence loyale : cela renvoie, entre autres, au débat sur la riposte graduée.
  • La faculté de donner à des autorités compétentes le pouvoir d’ordonner aux FAI qu’ils livrent aux ayants droit l’identité de leurs abonnés suspectés de piratage. Mais dans le cas où un État décidait de mettre en place un tel régime, comme en France, il aura l’obligation de veiller à ne pas « créer de barrière à des activités légitimes », et de respecter les droits fondamentaux déjà cités précédemment.
  • L’obligation de sanctionner le contournement des DRM ou la mise sur le marché gratuite ou payante d’appareils ou de logiciels dédiés au contournement d’une mesure de protection. Ces dispositifs seront interdits s’ils sont faits spécialement pour, ou si leurs autres utilisations possibles n’ont qu’un « intérêt commercial limité ».
  • L’obligation de sanctionner la suppression de métadonnées (qui permettent d’identifier l’œuvre, ses ayants droit, les conditions d’utilisation autorisées, etc.), lorsque c’est fait en ayant conscience que cela rend possible le piratage des œuvres.
  • La faculté pour les États de prévoir des exceptions légales aux cas de contournement des DRM et de suppression des métadonnées.

Opinion d'Eva Lichtenberger de septembre 2008

L’eurodéputée Eva Lichtenberger (Verts autrichiens) a rédigé en septembre 2008 une opinion préalable, pour le compte de la Commission des affaires juridiques du Parlement européen, où elle se préoccupait du « manque de transparence » des « négociations concernant l’ACTA », et en particulier de ses « rapports avec l’ADPIC » ainsi qu’avec l’« Organisation mondiale de la propriété intellectuelle (OMPI) ». Elle estime par ailleurs que la « Communauté ne dispose d’aucune compétence pour négocier » un tel accord, et « qu’il est important, lors de l’adoption de mesures de lutte contre la contrefaçon et le piratage, de respecter les droits fondamentaux tels que la protection de la vie privée et des données »

Enfin, Lichtenberg rappelle à la Commission européenne le droit de l’Union européenne, en lui signalant que « l’accord-cadre du 26 mai 2005 sur les relations entre le Parlement européen et la Commission prévoit que la Commission "informe le Parlement clairement et sans délai, tant pendant la phase de préparation des accords que pendant le déroulement et la conclusion des négociations internationales" »

Plainte de la FFII

Par ailleurs, la FFII (Association pour une infrastructure de l’information libre) a porté plainte en janvier 2009 auprès du médiateur européen contre le Conseil de l’Union européenne en raison de la non-publication des projets d’accords, ce qui contredit, selon la FFII, le règlement 1049/2001 concernant l’accès aux documents administratifs

Parlement européen

Le PPE (Parti populaire européen, droite), l’UEN (Union pour l’Europe des nations) et deux membres de l’ADLE (Alliance des démocrates et des libéraux pour l’Europe) dont Silvana Koch-Mehrin (du FDP allemand) ont déposé, le 17 septembre 2008, au nom du groupe ADLE, une proposition de résolution sur les priorités européennes pour 2009, qui « invite » notamment « la Commission à conclure dès que possible l’ACTA »

Le 18 décembre 2008, le Parlement européen a adopté, par 309 voix contre 232 la résolution présentée par les Verts, invitant à rendre les documents préparatoires publics

Le 10 mars 2010, le Parlement européen a adopté, par 633 voix contre 13 une résolution soutenue par les cinq plus importants groupes politiques qui enjoint la Commission européenne et le Conseil de l’Europe à rendre public les documents de négociation de l’ACAC. Le parlement a, par ailleurs, menacé d’intenter une action devant la Cour européenne de justice si la Commission européenne ne respecte pas le traité de Lisbonne qui l’oblige à informer le Parlement européen à tous les stades de négociation

En France, Europe Ecologie (en particulier Sandrine Bélier, Eva Joly et Marie Bové) se sont opposés à l’ACAC et ont appelé à lui faire barrage une fois sa ratification par la France connue

Le 9 septembre 2010, le Parlement européen adopte la déclaration écrite 12 sur l’ACAC (Accord Commercial Anti-Contrefaçon) après que celle-ci a obtenu les 369 signatures nécessaires à son adoption. Déposée par les euro-députés Françoise Castex (S&D), Alexander Alvaro (ALDE), Stavros Lambrinidis (S&D) et Zuzana Roithová (PPE), ce texte demande à la Commission de la transparence via la mise à disposition de tous les documents relatifs aux négociations. Selon la déclaration, l’accord ne doit pas imposer « de restrictions à la procédure judiciaire ni affaiblir les droits fondamentaux », et « ne doit pas imposer indirectement l’harmonisation de la législation européenne sur le droit d’auteur, les brevets ou les marques et qu’il convient de respecter le principe de subsidiarité ».

Il souligne qu’une “évaluation des risques économiques et d’innovation doit précéder l’introduction de sanctions pénales dans les cas où des mesures civiles sont déjà instaurées”. La déclaration considère aussi que les intermédiaires techniques ne doivent pas « être tenus responsables des données qu’ils transmettent ou hébergent (…) dans une mesure qui impliquerait une surveillance préalable ou le filtrage de ces données ».

Ces alertes sont réitérées en janvier 2011 après lecture du texte final par un comité d’experts juridiques. La Commission européenne considère que, bien qu’émanant d’experts, ces remarques ne sont pas fondées, dans sa réponse du 27 avril 2011

Aux États-Unis

Aux États-Unis, le traité est négocié en tant que sole executive agreement : seul le Président Barack Obama aura besoin de le signer, sans qu’il soit nécessaire de procéder à une ratification par le Sénat. Fin octobre 2010, 75 professeurs de droit ont critiqué par une lettre ouverte cette procédure, affirmant que l’exécutif outrepassait ses droits, la procédure de sole executive agreement étant limitée à certains domaines dont la propriété intellectuelle ne fait pas partie

Une demande de transmission des documents préparatoires, faite par James Love, le directeur de Knowledge Ecology International (une association fondée par Ralph Nader), en s’appuyant sur le FOIA (Freedom of Information Act), a été refusée par Washington en mars 2009. L’administration Obama affirmait que ces documents étaient classés pour des raisons de « sécurité nationale », conformément au décret présidentiel 12 598

Suite à des déclarations du représentant américain du commerce, la députée européenne socialiste Françoise Castex a demandé si l’ACTA était juridiquement contraignant, puisque l’article 1.2 accorde à chaque État le soin de transposer en droit interne l’accord selon ses propres modalités et que le gouvernement américain avait affirmé que cette transposition se ferait de façon flexible. La députée a notamment souligné que l’article 2.2 de l’ACTA contredisait des dispositions du Patient Protection and Affordable Care Act (la loi de 2010 réformant le système de santé aux États-Unis) qui établissait des plafonds concernant les dommages et intérêts en cas de non-respect des brevets de médicaments. Faut-il donc comprendre, demande F. Castex, que l’ACTA ne serait juridiquement contraignant que pour les États du Sud ?

Autres

Au Canada, des groupes ont fait une demande d’accès à l’information, mais ont seulement reçu un document complètement raturé qui ne montrait que le titre du document

Textes d'avril et octobre 2010

Première ébauche rendue publique (avril 2010)

Suite au 8e round des négociations à Wellington (12-16 avril 2010) et à la résolution du Parlement européen de mars 2010 réclamant à nouveau la publication des documents, la première ébauche officielle de l’ACAC fut publiée le 20 avril. Celle-ci n’indique pas les positions respectives de chaque pays, ni le déroulement des négociations Elle comporte six chapitres, le deuxième étant le plus conséquent, et se divise comme suit :

  • Chapitre 1. Premières dispositions et définitions (« Initial Provisions and Definitions »)
  • Chapitre 2. Cadre juridique pour l’application des droits de propriété intellectuelle (« Legal Framework For Enforcement of Intellectual Property Rights »)
  • Chapitre 3. Coopération internationale (« International Cooperation »)
  • Chapitre 4. Applications Pratiques (« Enforcement Practices »)
  • Chapitre 5. Organisation institutionnelle (« Institutional Arrangements »)
  • Chapitre 6. Clauses finales (« Final Provisions »)

Le Chapitre 2 comporte quatre parties, et contient des dispositions sur l’application civile, criminelle, les mesures aux frontières et « l’application des droits de propriété intellectuelle dans l’environnement numérique. »

Version consolidée (6 octobre 2010)

La réunion de Tokyo donna lieu à une nouvelle ébauche[PDF], publiée par la députée européenne Sandrine Bélier (Europe Écologie) le 7 octobre 2010, dans laquelle on pouvait lire ce texte « reflète le résultat du 11e et dernier round de négociation tenu à Tokyo ».

Cependant, « quelques délégations ont exprimé des réserves sur des parties spécifiques du texte, qui sont mises en évidence dans le texte par des soulignements et des lettres en italique »

Quelques points de divergence demeurent sur cette version :

  • Les États-Unis ne veulent pas que la partie dédiée aux procédures judiciaires civiles s’applique aux brevets.
  • Une divergence persiste sur la condamnation du camcording , (enregistrement pirates de films diffusés dans les salles de cinéma). Le texte prévoit que les parties « peuvent » prévoir des procédures pénales et des sanctions spécifiques, allant jusqu’à l’emprisonnement, mais certains pays souhaitent les rendre obligatoires. Là encore, les positions défendues par chaque État ne sont pas indiqués.

Cependant quelques principes majeurs semblent avoir fait l’objet d’un consensus :

  • L’imposition d’amendes et de peines d’emprisonnement « suffisamment élevées » contre le « piratage à une échelle commerciale », y compris lorsque ce dernier est réalisé sans but lucratif. Cette mesure pourrait viser notamment le P2P.
  • Le texte vise à protéger les marques, les droits d’auteur et droits voisins (producteurs, artistes interprètes notamment). Certains pays souhaiteraient écarter les marques commerciales du champ d’application, et des critiques sont émises sur le fait de viser explicitement « l’utilisation illicite de réseaux de distribution massive à des fins de contrefaçon », ce qui semble là aussi viser le peer-to-peer.

Version définitive du 3 décembre 2010

Après quelques amendements restreignant les demandes des producteurs d’audio-visuel, le texte a été adopté dans version définitive le 3 décembre 2010.

Critiques émanant de la société civile

 

 

Manifestation en France le 28 janvier 2012, ici à Toulouse.

L’Electronic Frontier Foundation (EFF) a publié un article intitulé Sunlight for ACTA (De la lumière pour l’ACAC), qui réclame plus de transparence concernant ces négociationsL’EFF souligne que les négociations incluent des échanges d’informations (éventuellement de données personnelles) entre États parties au traité, et de mesures pour encourager les fournisseurs d’accès à internet (FAI) à collaborer avec les groupes en charge de la gestion des droits de propriété (SACEM, etc.).

La Free Software Foundation a affirmé que l’ACAC menaçait directement le logiciel libre, entre autres en s’attaquant aux technologies peer-to-peer, telle BitTorrent Le traité rendrait aussi impossible l’utilisation de logiciels libres pour lire des médias (musique ou audiovisuels), ceux-ci devant être livrés avec des protections DRM.

En novembre 2009, d’autres voix se sont élevées contre l’ACAC, surtout contre son mode de fonctionnement

En France, la Quadrature du net, Act Up-Paris, ou l’April s’opposent au projet

En Belgique, l’association À l’Ère Libre, s’oppose au projet notamment en faisant signer aux candidats aux élections fédérales du 13 juin 2010 le « pacte de l’internet libre », un des trois « pactes des libertés numériques ».

Chronologie des réunions

Les négociations formelles sont hébergées successivement par chacun des pays participants. Celles-ci ont eu lieu de façon secrète et n’ont été dévoilées publiquement qu’après-coup (cf. infra) : suite à une question de l’eurodéputé Alexander Alvaro (FDP), le 1er juillet 2008, la Commission européenne a par exemple affirmé, le 12 septembre 2008, par la voix de Peter Mandelson, que le Conseil de l’UE avait adopté des règles concernant les négociations de l’ACAC le 14 avril 2008, et que le premier round de négociations avaient eu lieu les 3-4 juin 2008 à Genève, le second ayant eu lieu les 29-31 juillet 2008 à Washington

  1. Une première réunion, de « pré-négociation » et de discussions techniques, s’est tenu en Suisse (Genève) le 4 octobre 2007 ; à ce moment, les pays suivants avaient rejoint les négociations : l’Australie, l’Union Européenne, la Jordanie, le Mexique, le Maroc, la Nouvelle-Zélande, la République de Corée, Singapour et les Émirats Arabes Unis. Une seconde réunion a eu lieu au même endroit la première semaine de décembre 2007 ; par la suite les négociations prennent un tour plus officiel et l’on peut parler de « rounds ».
  2. Washington DC (États-Unis), du 29 au 31 juillet 2008
  3. Tokyo (Japon), les 8 et 9 octobre 2008. Un mois plus tard, la commission Européenne précise qu’il n’y a « à ce stade aucun accord sur un texte »
  4. Paris (France), du 15 au 18 décembre 2008
  5. Rabat (Maroc), les 16 et 17 juillet 2009 ; les participants étaient alors l’Australie, le Canada, l’Union Européenne (représentée par la Commission Européenne, la présidence de l’UE (la Suède) et des pays membre de l’Union), le Japon, la République de Corée, le Mexique, le Maroc, la Nouvelle-Zélande, la Suisse, Singapour, les États-Unis. Les discussions lors de cette rencontrent se concentrèrent sur la coopération internationale, les questions pratiques et les problèmes institutionnels. La transparence fut aussi discutée, notamment l’information du public et des actionnaires concernés. Les participants se mirent d’accord pour publier des plans d’agendas avant chaque round de négociations important
  6. Séoul (Corée du Sud), du 4 au 6 novembre 2009 ; les discussions se focalisèrent sur l’application dans le domaine digital et criminel
  7. Guadalajara (Mexique), du 26 au 29 janvier 2010 ;
  8. Wellington (Nouvelle-Zélande), du 12 au 16 avril 2010 ; furent discutés : les mesures aux frontières et l’application des procédures numériques (les deux premiers jours), les aspects criminels et civils (les deux jours suivant), et la transparence (le dernier jour)2. Des documents confidentiels avaient été dévoilés en mars, indiquant le lieu et l’agenda des négociations alors que ces détails devaient être gardés secrets. Avant le début des négociations la Nouvelle-Zélande aurait appelé à une plus grande transparence, soutenue en cela par l’Union Européenne ; mais les États-Unis s’opposèrent fermement à la publication du projet ACTA Profitant de ce que les négociations de ce « round » étaient en cours, l’ONG InternetNZ organisa un événement baptisé PublicACTA le 10 avril 2010, pour informer et débattre du contenu connu et supposé de l’ébauche de l’ACTA. Lors de cet événement, la « Déclaration de Wellington » fut mise au point par plus de 100 participants, et fut publiée le jour suivant avec une pétition pour obtenir son application. Le 13 avril, elle avait été signée par 6 645 personnes ; elle fut par la suite remise au gouvernement de Nouvelle-Zélande, qui la communiqua aux autres pays participants aux négociations Le 16 avril, les pays participants publièrent un communiqué commun précisant qu’ils avaient décidé à l’unanimité de rendre public le texte consolidé le 21 avril. Il fut également décidé de ne pas révéler les prises de positions respectives des pays en présence lors des négociations. L’ébauche officielle[PDF] fut publiée le 20 avril
  9. Lucerne (Suisse), du 28 juin au 1er juillet 2010.
  10. Washington (États-Unis), du 16 au 20 août 2010.
  11. Tokyo (Japon), fin septembre 2010.

Les négociations de Tokyo étaient censées être les dernières, mais les négociateurs n’auraient annoncé qu’un accord de principe le 2 octobre, d’autres réunions seraient donc envisageables. Au début du mois d’octobre, le Parlement européen a par ailleurs fait pression sur la Commission pour tirer au clair certaines informations, les eurodéputés bénéficiant désormais d’un pouvoir de veto sur les traités internationaux

En juin 2010, l’Inde et la Chine, qui ne prennent pas part aux négociations, ont décrit l’ACTA comme des « accords TRIPS plus », arguant que l’avant-projet dépassait ces derniers, qui étaient en train d’être négociés à l’OMC. C’est également à l’OMC que l’idée que l’ACTA pourrait perturber le commerce a émergé au sein du conseil des TRIPS et aurait été soutenue par « la plus grande partie des 153 membres de l’OMC »

En janvier 2012, le texte est ratifié par l’UE.

Accords similaires

L’ACTA fait partie d’une panoplie de moyens utilisés par les différents représentants au commerce des États-Unis, de l’UE, du Japon et autres partisans d’une application stricte du droit de la propriété intellectuelle : des accords semblables sont en 2008 à l’étude par l’Organisation mondiale des douanes (OMD) sous le nom SECURE. Certains accords bilatéraux de libre-échange entre les États-Unis, l’UE et des pays tiers contiennent également des dispositions similaires [réf. nécessaire]. Comme le montre cet article les motivations derrière ACTA sont similaires à celles derrière Hadopi, SOPA, PIPA

 

 

 

16 avril 2012

Machine d'anticythére

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Machine d'Anticythère

Le fragment principal de la machine : 20 x 20 cm environ

La machine d'Anticythère, appelée également mécanisme d'Anticythère, est une calculatrice mécanique antique permettant de calculer des positions astronomiques. Elle a été découverte en 1900 dans une épave près des côtes de l'île grecque d'Anticythère, entre Cythère et la Crète.

Elle est datée d'avant 87 av. J.-C. et c'est le plus vieux mécanisme à engrenages connu. Les fragments retrouvés sont conservés au Musée national archéologique d'Athènes.

Sommaire

Histoire

Origine et datation

Les premières études avaient identifié l’âge du mécanisme à celui du naufrage du navire, soit 87 av. J.-C. De nouvelles études l'estiment plus ancien d’au plus un siècle (voir infra).

L'identité du concepteur est débattue. Il pourrait s'agir de l'un des suivants :

Des indices font de Rhodes le lieu possible de conception et de fabrication : Hipparque et Posidonios vivaient à Rhodes, cette île était un centre intellectuel très important à l'époque.

Découverte

(en) « Antikythera wreck » contribution sur Wiképédia en anglais sur la découverte de l'épave.

Peu avant Pâques 1900, deux caïques de pêcheurs d'éponge grecs (au scaphandre) de Symi, l'Euterpe et la Calliope, en route vers l'Afrique du Nord, firent escale sur la côte nord-est d'Anticythère, devant s'y abriter à cause d'une tempête au large. Le 4 avril 1900, profitant d'une accalmie, l'un des plongeurs, Elias Lykopantis (ou Stadiatis) remonta et raconta qu'il avait vu des hommes nus et des chevaux : il venait de découvrir par hasard l'épave antique gisant par 62 mètres de fond environ4. Il en remonta un objet de la cargaison, la main d'une statue en bronze – elle appartenait à la statue dite du Philosophe. Les pêcheurs n'en modifièrent pas leurs plans pour autant, et ce n'est qu'au retour, à l'automne, qu'ils avertirent les autorités grecques – plutôt que le gouvernement ottoman dont Symi dépendait à l'époque – par patriotisme hellénique. Le gouvernement grec dépêcha aussitôt sur place des navires de sa marine de guerre, le 24 novembre 1900. Les opérations de renflouement de l'épave durèrent jusqu'en septembre 1901, et se soldèrent par la mort accidentelle d'un pêcheur et la paralysie de deux autres, frappés par le mal des profondeurs. De nombreuses statues et statuettes en bronze et en marbre en furent retirées, dont la plus célèbre est un éphèbe, dit éphèbe d'Anticythère (en), souvent attribué à Euphranor ou à Lysippe (ces découvertes remplissent actuellement trois salles du Musée national archéologique d'Athènes), ainsi que des objets divers (instruments chirurgicaux, lyre en bronze, etc.).

On considère que la découverte de la machine à proprement parler date du 17 mai 1902 quand l'archéologue Valerios Stais s'aperçut qu'un morceau de pierre rapporté du site recelait des inscriptions et des engrenages incrustés. Un examen révéla qu'en fait de pierre, il s'agissait d'un mécanisme oxydé, dont il restait trois morceaux importants et 82 fragments plus petits.

En 1976, la Calypso est sur place et l'équipe du commandant Cousteau explore l'épave. Elle y découvre des pièces de monnaie et ceci permet de préciser la date du naufrage et la provenance du navire : en -86, l'armée romaine reconquiert la Grèce et met la ville de Pergame à sac. Le navire, à destination de Rome, aurait sombré lors d'une tempête.

Premières études et premières hypothèses

Le soin et l'adresse avec lesquels cette machine fut réalisée, ainsi que les capacités nécessaires en mécanique et en astronomie remettaient en question les connaissances historiques sur les sciences grecques. En effet, aucun objet de même âge et de même complexité n'était connu dans le monde et il faut attendre près d'un millénaire pour voir apparaître des mécanismes comparables. Vers 1905, le philologue Albert Rehm (de) est le premier à comprendre qu'il s'agit d'un calculateur astronomique.

Seconde moitié du XXe siècle

Derek J. de Solla Price, physicien et historien des sciences à l'université Yale, confirma l'hypothèse de Rehm. En utilisant le procédé de désoxydation électrolytique et des radiographies aux rayons X, il étudia le disque et fit apparaître un dispositif extrêmement complexe, comprenant, outre la vingtaine de roues dentées déjà répertoriées, des axes, des tambours, des aiguilles mobiles et trois cadrans gravés d'inscriptions et de signes astronomiques. En 1959, il publia un article préliminaire dans Scientific American, puis consigna les résultats de ses recherches dans Gears From The Greeks: The Antikythera Mechanism, A Calendar Computer from Circa 80 BC, en 1973. Selon Price, la machine fonctionnait à l'aide d'une manivelle et permettait de répondre à des questions d'ordre astronomique. Price découvrit en particulier que l'un des mécanismes correspondait à un cycle lunaire ancien utilisé à Babylone.

Par la suite, Allan Bromley (en) et Michael Wright (en) firent des études plus approfondies et corrigèrent certaines erreurs de la reconstruction de Price.

Études au XXIe siècle

Comme il est impossible de démonter le mécanisme fortement corrodé sans l’endommager gravement et que les moyens d'étude classiques, tel que la radiographie, s’avéraient inadaptés, toute nouvelle étude du disque fut bloquée ; en 2000, l’astronome Mike Edmunds de l’université de Cardiff et le mathématicien Tony Freeth eurent l’idée d’utiliser un scanner à rayons X.

Pour étudier un si petit objet (de quelques centaines de grammes), il faut construire un scanner à rayons X (en fait, un tomographe à la fois de très haute résolution et de 450 kilovolts pour que le faisceau puisse traverser l'objet dans le sens de la longueur), pesant, avec sa console, plus de huit tonnes. L'appareil, construit par X-Tek Systems, s’avère capable de reconstituer et produire des images tridimensionnelles avec une précision de 50 microns.

Pour parachever cette nouvelle expertise scientifique, Edmunds rassembla, à l'automne 2005, une équipe pluri-disciplinaire associant des astronomes, des physiciens, des mathématiciens et des paléographes des trois universités les plus concernées, en impliquant les départements suivants :

  • Université de Cardiff, école de physique et d’astronomie (82 personnes) ;
  • Université d’Athènes : section d’astronomie, astrophysique et mécanique, dirigée par le professeur Triberis Georges (responsable : Pr Xénophon Moussas) (71 personnes);
  • Université Aristote de Thessalonique : section d’astrophysique, astronomie et mécanique du département de physique (72 personnes). (responsable : Pr John Seiradakis).
Schéma du mécanisme

Pour Xénophon Moussas, directeur du laboratoire d'astrophysique de l'université d'Athènes, qui participe aux investigations en cours sur le disque, la machine est plus complexe que les astrolabes connus jusqu'alors qui ne comportent que quelques engrenages et roues à dents. Avec son équipe, Xénophon Moussas a réussi à déchiffrer 2 000 nouveaux caractères — Price n'en avait déchiffré « que » 900 —, y compris sur les disques à l'intérieur de la machine. Ces textes sont à la fois un mode d'emploi de l'appareil et un traité d'astronomie. Quatre cadrans « au moins » — et non pas trois — indiquent les positions du Soleil et de la Lune, et un plus petit des cadrans décrit les phases de la lune.

Il est désormais certain qu'il s'agissait d'une machine à calculer les mouvements solaire et lunaire, sans que l'on puisse à proprement parler d'horloge astronomique car le mécanisme était actionné par une manivelle. Elle servait également à prévoir les éclipses et aurait pu aussi servir à prédire les mouvements de certaines planètes.

D’autre part, la forme des caractères, comparée à celles d'autres inscriptions de la même époque, conduit les experts à dater la pièce de la fin du IIe siècle avant notre ère.

L'équipe du Projet de recherche a communiqué les résultats des analyses en cours lors d'une conférence internationale à Athènes, le 30 novembre et le 1er décembre 2006. La première publication a été faite par le journal scientifique Nature.

En 2011, l'entreprise Hublot reproduit la Machine d'Anticythère en la miniaturisant à l'échelle d'une montre bracelet.

Description

Le mécanisme

Modèle reconstruit de la machine par Mogi Vicentini

Si, grâce aux données accumulées sur la structure interne de la machine, le mécanisme est connu en détail, son fonctionnement est lui bien moins certain.

Cette machine de bronze, de forme circulaire, actuellement fragmentée en trois parties principales exposées au Musée Archéologique d'Athènes, occupe le volume d'un petit boîtier haut de 21 cm, large de 16 et épais de 5 (dimensions d’un livre de taille moyenne).

Elle est composée de plus de 82 éléments dont une trentaine de roues dentées. Elle devait probablement être actionnée à la main au moyen d'une manivelle. Son fonctionnement se base sur les mouvements différentiels des engrenages permettant de « calculer » la position des astres à un moment donné. Selon Freeth, la manivelle actionnait une roue principale qui entraînait l'ensemble des engrenages. La face avant possédait des aiguilles indiquant les positions de la Lune et du Soleil par rapport au Zodiaque, ainsi qu'un cadran correspondant au calendrier égyptien de 365 jours. La face arrière comportait deux cadrans, l'un correspondant à un calendrier astronomique, le Cycle de Méton, l'autre correspondant au Saros, cycle de lunaisons permettant de prédire des éclipses. On tournait la manivelle pour régler le mois et l'année sur le calendrier métonique, le calendrier égyptien sur l'autre face permettant de régler le jour. Pour prédire une éclipse, on faisait tourner la manivelle jusqu'à ce que l'aiguille du cadran du Saros tombe sur une inscription correspondant à une éclipse. Le cadran métonique indiquait alors le mois et l'année de cette éclipse. Pour calculer le jour précis de l'éclipse, on se reportait sur la face avant et on tournait la manivelle pour mettre les aiguilles indiquant les positions de la Lune et du Soleil en phase (position de la nouvelle lune pour une éclipse solaire) ou en opposition de phase (position de la pleine lune pour une éclipse lunaire), l'aiguille du calendrier égyptien indiquant le jour précis de l'éclipse. Cette méthode est relativement fiable pour les éclipses lunaires, visibles de toute la Terre, mais seulement probable pour les éclipses solaires, celles-ci n'étant visibles que sur un étroite bande de la Terre. D'autres cadrans donnaient des informations complémentaires, telles que la date des divers jeux antiques.

Les inscriptions

Elles sont composées de plus de 2 200 lettres grecques. Ces lettres gravées sur le bronze très petites de 1,5 à 2,5 mm de hauteur sont plus ou moins érodées. Leur forme indique les alentours de 100 avant J.-C.

Les inscriptions, déchiffrées à 95 %, se divisent en deux types :

  • un texte astronomique « étrange » à l'avant du mécanisme (les mots Vénus, Hermès/Mercure, le zodiaque y apparaissent).
  • un « mode d'emploi » à l'arrière, combinant des indications sur les roues dentées, les périodes de ces roues et les phénomènes astronomiques.

La nature des inscriptions suggère une origine sicilienne, fruit des héritiers d'Archimède. Il apparait sur le cadran supérieur les noms de six villes accueillant des jeux panhelléniques, cinq noms ont d'ores et déjà pu être déchiffrés, dont celui d'Olympie. Ce cercle divisé en quatre secteurs tournait d'un quart de tour pour une année, décrivant ainsi le cycle d'une olympiade.

Objets similaires dans la littérature antique

Cicéron évoque deux machines semblables. Cela voudrait dire que ce savoir existait dès le IIIe siècle av. J.‑C..

  • La première, construite par Archimède, se retrouva à Rome grâce au général Marcus Claudius Marcellus. Le militaire romain la ramena après le siège de Syracuse en 212 avant J.-C., où le savant grec trouva la mort. Marcellus éprouvait un grand respect pour Archimède (peut-être dû aux machines défensives utilisées pour la défense de Syracuse) et ne ramena que cet objet du siège. Sa famille conserva le mécanisme après sa mort et Cicéron l'examina 150 ans plus tard. Il le décrit comme capable de reproduire les mouvements du Soleil, de la Lune et de cinq planètes :
« Hanc sphaeram Gallus cum moveret, fiebat ut soli luna totidem conversionibus in aere illo quot diebus in ipso caelo succederet, ex quo et in [caelo] sphaera solis fieret eadem illa defectio, et incideret luna tum in eam metam quae esset umbra terrae, cum sol e regione… ».
Traduction : « Lorsque Gallus actionnait cette sphère, il se produisait que la lune succédait au soleil en autant de tours dans le cuivre que de jours dans le ciel même, par quoi il se produisait aussi dans le cadran du soleil le même retard, et la lune tombait dans le cône constitué de l’ombre de la terre au moment même où le soleil, dans la direction…(lacune) »

Les deux mécanismes évoqués se trouvaient à Rome, cinquante ans après la date du naufrage d'Anticythère. On sait donc qu'il existait au moins trois engins de ce type. Par ailleurs, il semble que la machine d'Anticythère s'avère trop sophistiquée pour ne constituer qu'une œuvre unique.

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