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sammael world
28 janvier 2014

Faire comme "tout le monde".

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Nous sommes nés au plein cœur du $ystème, comme la plupart des gens en France (ou ailleurs en occident) 
On a eu des tas de jouets en plastiques faits par les petites mains, "Made in China" comme on dit, on voulait les mêmes fringues de marque que nos camarades de classes, on a été nourris de légumes pesticidés, de viande industrielles aux anti-bio et de biscuits à l'huile de palme. Du fluor pour la protection de nos dents... On savait que c'était bon pour nous. On nous a donné le goût de l'artificiel, du pré-emballé, du pré-mâché, de la désinformation. L'important c'était que l'on fasse toujours bien comme on nous disait de faire. Adopter la perspective dominante. Pour notre bien toujours. Et quand on avait été sage on avait alors droit à plus d'aspartame, de colorants artificiels, gluten, conservateurs, et d'autres choses encore qui nous faisaient très plaisir. Tartinés de crème aluminium hydratante, methylparaben pour aller au soleil. "Normale" la vie. 

Suiveurs toujours - qu'il pleuve ou qu'il vente. On aimait aller faire les courses, chercher ce dont on avait besoin dans les rayons. On nous faisait du poisson bien pané, des frites bien graissées et pour le plaisir on nous emmenait chez Macdo! La vie en occident c'est une fête sans fin. On nous faisait passer des Noël "magiques", des galeries bondées et des rues déguisées en lieux joyeux et féeriques scintillants de toutes leurs lumières artificielles. On fonçait tête baissée dans le monde de l'hyper-consumérisme, un monde glauque, accroc au clinquant de sa culture matérialiste, mais qui ne sera jamais prêt à payer l'addition de ces conséquences directes et ravageuses. On s'en foutait un peu, on comprenait rien à ses problèmes "écologiques" ou d'esclavagisme présents dans le monde entier... La vie est si courte, il faut profiter. On vivait pour les jeux vidéos. On achetait des gadgets, des babioles, tous ses machins conçus pour casser, étudiés pour devoir être remplacés rapidos. Acheter, consommer, amasser, acquérir, posséder, assurer, jeter, racheter, jeter... C'est notre culture à nous. On s'est perdu dedans, on s'est jetés avec. On est nés dans l'abondance, l'excès, l'opulence, l'insouciance, l'indifférence. Normal. 
On ne nous a jamais appris ce qui nous était élémentaire, des valeurs sociales durables, ni ce qu'était l'éthique, l'intégrité, ni ce qu'était la vie sur Terre, et comment on devient autre chose qu'un esclave du système d'exploitation capitaliste. Ça nous barbe d'apprendre, on se moque de tout ce qui ressemble à un intellect développé. On sait pas comment produire notre nourriture, s'intéresser à la différence, remettre des choses en question, ou découvrir des alternatives. On nous déposait à l'école, pour nous inculquer des matières pour lesquelles il fallait avoir nos "bons points". Obéissants on suivait le troupeau pour avancer, s'éduquer.. on pensait s'amuser, recevoir de bonnes leçons, on singeait toutes les tendances et copiait le seul vocabulaire d'expressions qui dominait notre environnement. On était tous pareil, pas cons juste idiots utiles, façonnés par un unique même moule. Cool. On pensait jamais à sortir la tête au dehors de la petite boîte. Pour quoi faire? On était pas contrariants, divertis dans tous les sens, influencés par les mêmes références, tous les mêmes produits, on connaissait tout ce qu'il y avait à connaître, on se comprenait. On rentrait chez nous, on mettait la télé, pour s'enfiler des programmes et manger des publicités. On voyait nos parents fatigués le soir, l'air jamais heureux, se crier dessus, souvent au sujet de crédit et de dettes. On a adopté leur caste, leurs valeurs, leurs références, leurs idées. Faire un crédit sur 35 ans, faire construire une maison, acheter des meubles, remplir la maison, être sûr d'être à "l'abris" et travailler pour rembourser tous ces objets et toutes ces assurances... On nous a pressé d'avoir notre "BAC", pour faire de soi un salarié, un "employé", trouver le "CDI", croiser les doigts, faire de l'argent, trouver un "bon" boulot pour avoir "une bonne situation"... 

Faire comme "tout le monde". 

On n'a jamais vraiment compris notre malheur. On ne savait même pas remarquer les barreaux de la prison. On continuera alors de chercher bonheur dans le même triste décors de société en décomposition, endoctrinés, pour marcher au pas, dans un marché de "l'emploi" qui est sans le moindre avenir, mais on n'en parle pas donc ça on ne l'entend pas. Normal. Le confort, la richesse, le bonheur, on cherche... on est en quête... encore et encore. Plus la voiture est belle, plus la maison est grande, plus il y a de fric, plus l'image est reluisante. Plus on a de beaux cheveux de Stars, bronzés, recouverts des crèmes de la cosmétique, au mieux on aura « réussi » aux yeux des autres. Ça nous convient. Ça ne peut que nous convenir. Entretenir les mêmes aspirations, même aveuglement en suivant ce même schéma qui fait de la planète un dépotoir insensé: On ne connaît réellement que ça. 

On contribue tranquillement à ce cycle vain, et ce maintien en place du status-quo d'un ordre socio-économique monétaire fasciste inacceptable. Mais finalement bien normal pour "la norme".

Changer? évoluer....mais vers quoi? Encore faudrait-il le savoir...
REVOLUTION? BOF. TROP TARD. CHANGEONS RIEN.

 

pas de moi j'ai pas retrouver l'auteur....mais ca résume la pensée de beaucoups.....

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23 avril 2015

le jediisme.......nouvelle religion?

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Jediisme

Le jediisme est un nouveau mouvement religieux non-théiste non-organisé basé sur les enseignements philosophiques et spirituels des Jedi, qui sont originellement des personnages imaginaires issus des médias Star Wars.

Les membres de ce mouvement, parfois appelés Jedi comme les personnages imaginaires dont ils s'inspirent mais dont ils reconnaissent généralement l'inexistence, affirment l'existence d'une entité métaphysique mystérieuse qu'ils appellent la Force et préconisent l'adhésion au Code Jedi. Certains y adhèrent de façon sérieuse, et d'autres de façon ironique, comme par exemple dans le cas du culte de la Licorne Rose Invisible ; de ce fait, il est difficile de déterminer l'ampleur réelle de ce mouvement. Selon différents recensements dans certains pays anglophones, plus de 500 000 personnes ont indiqué que leur religion était Jedi, dans ce qui a été appelé le phénomène Jedi de 2001. Il existe au moins trois « temples » Jedi (qui correspondent à des églises) enregistrés et organisés aux États-Unis et au Royaume-Uni.

Philosophie Jedi

Les Jedi interprètent et utilisent les enseignements philosophiques de Star Wars dans la vie de tous les jours. La philosophie du jediisme est un mélange deTaoisme, de Bouddhisme, et des travaux d'Alan Watts et Joseph Campbell. Le jediisme partage des idéaux avec de nombreuses religions ainsi que les aspects spirituels de certains arts martiaux. Malgré une grande diversité idéologique liée à l'abondance de ressources Star Wars, les Jedi partagent un ensemble de valeurs fondamentales essentielles à leur voie. La plupart des Jedi suivent un code de conduite similaire au code de la chevalerie, le Code Jedi. Cependant, parce qu'il n'y a pas de voie unique ou de livre saint dans le jediisme, il y a beaucoup de codes, tous plus ou moins basés sur la philosophie, codes et leçons de Star Wars.

La Force est ce dont tout provient, ce en quoi tout existe, et ce en quoi tout retourne. Beaucoup l'appellent un champ d'énergie et elle peut être comparée au qi ou au dieu cosmique du panthéisme. C'est l'énergie derrière l'existence de tout ce qui est connu ou non de l'Homme, et la pensée qui l'entoure est comparable à la théorie du tout en physique théorique et en philosophie. La Force ne demande ni prière ni adoration ou autres actions similaires présentes dans d'autres religions, cependant la plupart des Jedi pratiquent quelques formes de méditation.

La plupart des Jedi choisissent de se concentrer sur la Force à travers l'un des trois aspects spirituels les plus acceptés : La Force personnelle, La Force de vie, et la Force unificatrice.

Critique

À cause des origines de culture pop du jediisme et de l'utilisation du web pour organiser, partager et attirer les autres vers les communautés Jedi, les organisations Jedi ont tendance à attirer des individus assez insolites. Le site web thejediismway.org, l'un des plus gros forums Jedi en son temps, alerte ses visiteurs des sites web et individus « toxiques ».

La communauté Jedi semble incapable de garder, organiser et partager ses propres informations. La communauté semble constamment souffrir de drames et menaces juridiques causant la perte de sites et contributeurs importants.

Le jediisme est souvent rapporté sur Internet et dans les articles de presse de façon non-importante, fausse et généralement négative. La mauvaise presse du phénomène Jedi de 2001 et un reportage de la BBC ont contribué à la création des termes « jediism » (jediisme) et « jedi realism ».

Deux Jedi auto-proclamés portant des robes Jedi de Star Wars ainsi qu'une tierce personne s'étant déguisée en wookiee ont demandé que l'ONU change la journée internationale de la tolérance en la journée interstellaire de la tolérance. Ce type d'actions contribue à donner du jediisme en général une image excentrique, parfois de façon injuste.

La Church of Jediism, une société privée à responsabilité limitée (private limited company) établie à Holyhead au Royaume-Uni par Daniel Jones apparait régulièrement dans les médias dans des controverses avec Tesco (chaîne de supermarchés), Jobcentre (pôle emploi), combat avec jouets Star Wars sur plateau TV ainsi qu'une attaque par « Dark Vador », un homme en état d’ébriété vêtu d'un sac poubelle noir. D'autres organisations Jedi éprouvent régulièrement leur mépris pour cette entreprise.

 

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Phénomène du recensement Jedi en Angleterre et au Pays de Galles, en 2001.

Phénomène Jedi de 2001

Ce phénomène est un mouvement qui eut lieu à partir de 2001 dans divers pays anglophones et qui consista, pour les citoyens de ces pays, à indiquer sur leur formulaire de recensement que leur religion était « Jedi » ou « Jedi Knight » (chevalier Jedi), dit aussi Jediisme, en référence à l'ordre religieux de l'univers fictionnel de Star Wars.

La campagne fut organisée en faisant circuler des courriels prétendant que si assez de personnes écrivaient « Jedi », cette religion serait officiellement reconnue par le gouvernement. Les courriels demandaient parfois aux gens de dire que leur religion était « Jedi » « parce que vous aimez Star Wars » ou « juste pour ennuyer les gens ».

D'autres raisons ont été évoquées pour expliquer ce comportement, comme l'esprit frivole, l'envie de protester ou de se moquer du recensement ou de la religion, ou le désir d'affirmer ou de prétendre qu'on est un chevalier Jedi.

Tout ceci montre que le jediisme peut être également revendiqué comme religion de façon humoristique ou parodique, comme par exemple le pastafarisme et le culte de la Licorne Rose Invisible, et non uniquement de façon sérieuse (présupposant un respect des préceptes des Jedi), excentrique, commerciale, ou malveillante.

À ce jour, seuls les États-Unis ont reconnu ce mouvement comme un religion

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Australie

En Australie, plus de 70 000 personnes se sont déclarés membres de l'ordre Jedi lors du recensement de 2001. L'Australian Bureau of Statistics a publié un communiqué annonçant que toute réponse liée aux Jedi serait classée dans la catégorie « religion non définie », tout en rappelant que fausser la pertinence du recensement pouvait être coûteux pour la collectivité, car les données qui en résultent sont très utilisées.

Nouvelle-Zélande

En Nouvelle-Zélande, plus de 53 000 personnes furent listées comme étant Jedi équivalent à 1,5 % de la population, le plus grand score dans le monde, cette année-là. Considérée comme « Notée, mais non prise en compte », la religion Jedi aurait été la deuxième de Nouvelle-Zélande ; les résultats de ce recensement ayant été :

Lors du recensement de 2006, il y eut une forte baisse de « Jedi », avec seulement 20 000 personnes l'indiquant comme leur religion.

Canada

Au Canada, 20 000 Jedi furent comptés lors du recensement de 2001.

Royaume-Uni

En Angleterre et au Pays de Galles, 390 127 personnes (près de 0,8 % de la population) indiquèrent que Jedi était leur religion sur leur formulaire de recensement en 2001, faisant d'elle la quatrième religion indiquée. Les plus grands pourcentages venaient typiquement de villes avec une importante population étudiante. Les pourcentages des affiliations religieuses (sans compter les athées et ceux qui n'ont pas répondu) étaient :

Le jediisme n'est pas reconnu comme une religion officielle dans les pays où le mouvement a eu lieu, bien que le Royaume-Uni lui ait assigné son propre code pour le dépouillement des résultats du recensement. L'Office britannique des statistiques a indiqué que le fait que « Jedi » ait son propre code ne lui confère pas le statut de religion officielle ; cela veut simplement dire qu'il a été enregistré comme une réponse courante.

République tchèque

Bien que le phénomène ait débuté en 2001, le recensement de 2011 en République tchèque compte 15 070 chevaliers Jedi par rapport aux 1 083 899 catholiques et aux 707 649 croyants non pratiquants.

 

J’ai rencontré un vrai Jedi français et on a parlé de la Force  

ThéoBé

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 Le Jediisme est une religion nouvelle non-déiste qui se fonde sur la philosophie Jedi. Religions de geeks ? Juste pour rire ? Pas du tout.

C’est ce qu’on aurait pu penser suite à la vaste farce organisée en Angleterre en 2001. Des Jediïstes et des gens comme-vous-et-moi se sont mobilisés à l’occasion du grand recensement annuel, se passant le mot sur le web : à la question de la religion, répondez « Jedïisme ». Résultat ? La religion a fini quatrième  dans le classement des cultes du Royaume-Uni (devant la Scientologie). Alors, canular ou communauté parodique ?

Je ne savais pas trop à quoi m’attendre lorsque j’ai contacté différentes organisations Jedi en Angleterre et aux Etats-Unis… Heureuse surprise, non seulement j’ai été renvoyé vers Alexandre Orion, un Jedi français du Temple of the Jedi Order, mais ce qu’il m’a dit est tout à fait passionnant – et inattendu. Rencontre.

Qu’est-ce que le Temple de l’Ordre Jedi ?

Le Temple de l’Ordre Jedi (soit le TotJO) est une église et une corporation au but non-lucratif matriculée dans l’État de Texas, aux États-Unis, depuis le 25 décembre 2005. Nous sommes habilité à ordonner notre clergé et à conférer des diplômes d’études en divinité. En somme, le TotJO est un ordre religieux. Cela dit, le Temple, ce sont les gens qui se réunissent par le biais de notre site web dans l’optique d’interagir aux niveaux intellectuel et spirituel sur une vaste gamme de sujets. Nous proposons un programme d’initiation à ceux qui le souhaitent, qui consiste en leçons sur le travail du mythologue Joseph Campbell, du philosophe Alan Watts. Nous les invitons à découvrir les idées de Fritjof Capraet de Krishnamurti. Ainsi,  nous demandons aux initiés d’explorer ce qu’ils pensent et leurs sentiments sur la doctrine et sur une pléthore d’autres matières, comme la religion comparative entre autres. En effet, notre religion surgit d’un syncrétisme tout particulier.

Quel rapport le Temple entretient-il avec la série de films Star Wars ?

Nous ne sommes pas des ‘fans de Star Wars’ qui fantasment sur des vaisseaux spatiaux et des sabres-lasers. Nous n’entretenons pas de rapport avec la Guerre des Étoiles, ni avec Lucasfilm, ni avec d’autres organismes du secteur cinématographique. En somme, nous ne sommes pas trop inspirés par les films en eux-mêmes mais nous en partageons l’inspiration (Campbell, Watts, Jung et al.) qui a conduit Lucas à les faire. Par exemple, il n’y a aucune mention de Star Wars, de ses personnages ou des événements fictifs, ni dans notre doctrine, ni dans les études du programme d’initiation. Nous n’en parlons que très rarement, à vrai dire. Une exception en est le Code. Le Code vient d’un roman ou peut-être même d’un jeu Star Wars, mais il exprime tout de même bien le dualisme dans le psychisme humain. Enfin, nous ne sommes pas très focalisés sur les Jedi fictifs.

Pouvez-vous m’expliquez en quoi consiste ce Code, ainsi que les grands principes de la religion Jedi ?

Il y en a deux versions :

Émotion, mais Paix.
Ignorance, mais Connaissance.
Passion, mais Sérénité .
Chaos, mais Harmonie.
Mort, mais la Force.

ou bien :

Il n’y a pas d’Émotion; il y a la Paix.
Il n’y a pas d’Ignorance; il y a la Connaissance.
Il n’y a pas de Passion; il y a la Sérénité.
Il n’y a pas de Chaos: il y a l’Harmonie.
Il n’y a pas de Mort ; il y a la Force.

En effet, ces deux versions signifie la même chose à la base – la dualité qui gouverne et nous conduit dans chaque aspect de la Vie. La première version l’illustre un peu plus clairement – on éprouve l’un et l’autre. Dans la deuxième, on trouve la négation de ce qui nous met à travers pour mettre l’accent sur le côté libérateur. De toute façon, on ne nie pas l’émotion, l’ignorance, la passion etc. mais on admet qu’il y a un équilibre à trouver.

Akkarin, membre du Temple of the Jedi Order. Il explique le Code Jedi.

Quels sont les grands principes ?

 

Pour parler des « grands principes », on ne peut reposer sur une doctrine quelconque. Le TotJO (on ne peut prétendre êtrereprésentants de tous les groupes se considérant ‘Jedi’) favorise plutôt l’orthopraxie (ndlr: employé ici au sens d’une diversité de pratique) au lieu d’une orthodoxie stricte. La doctrine, que nous révisons de temps en temps, n’est pas un canon à suivre à la lettre ; une telle pratique ferait de l’individu un assez mauvais Jedi. Quand on jette un œil critique sur la bonne plupart de religions traditionnelles, on découvre qu’une doctrine en béton n’engendre que de la hypocrisie et de la culpabilité de soi. On ne peut jamais être à la hauteur. Un Jedi est libre de déterminer ce qu’est droiture dans les circonstances dans lesquelles il se trouve.

Pourquoi retenir le concept de « Jedi », ainsi que certains costumes, si vous ne faites pas référence à la série de films ?

Bonne question …

Probablement parce que nous sommes, pour la plupart, d’une génération où les religions traditionnelles n’ont plus rien d’attirant. Qu’on appartenait à une famille croyante ou séculaire, on voit très souvent dans les présentations personnelles que, à un moment donné, il y a eu un rejet des valeurs religieuses, de croyances stériles et machinales. Or, un des objectifs de Lucas lorsqu’il a créé les films fut de réanimer la mythologie au noyau de toutes les religions. Dans un entretien avec Bill Moyers (journaliste américain), Georges Lucas a dit qu’il ne voulait pas « créer une nouvelle religion, mais expliquer d’une nouvelle manière les religions qu’ont toujours existé ».

Vous adoptez donc la démarche de Georges Lucas, sans vénérer Star Wars…

Effectivement, pour nous, Star Wars n’est jamais devenu canon. On ne croit pas en « La Guerre des étoiles » comme certains disent qu’ils croient en la Sainte Bible. En même temps, ce fut à partir de cela – la représentation des Jedi dans les films, inspirée de la mythologie de tout temps (cf. Joseph Campbell, Carl Jung) – que quelque chose nous a touché, a réveillé en nous le ‘héros’, guidé par un mystère, connecté à un fond puissant et indescriptible, voire indicible.

Entretien du Huffington Post avec John Henry Phelan, fondateur du Temple of the Jedi Order

Vous reprenez la structure pédagogique des Jedi : maitre/apprenti ?

Ce n’est pas parce qu’ils le font ainsi dans les films qu’on a adopté une structure apprenti/maître, mais plutôt parce que c’est tout simplement la pédagogie. C’est d’une part la relation classique ‘pupille/mentor’, mais aussi, si on le considère bien, n’importe quel étudiant sous la direction d’un directeur de mémoire, de thèse ou de stage bénéficie plus ou moins de cette relation. Chez nous, il y a seulement, dans les meilleurs de cas, un peu plus d’investissement personnel, et c’est aussi plus nettement un échange plutôt qu’un jeu de pouvoir autoritaire et sens unique. On n’insiste point sur l’obéissance, tant s’en faut …

 

Je vous conseille fortement une bonne lecture de « Le Héros aux mille et un visages » de Joseph Campbell, ou bien celle de « La Puissance du mythe » (la transcription des entretiens entre J. Campbell et Bill Moyers). On pourrait aussi trouver un bel indice sur les fondements du Jediïsme dans une lecture de Jung et la psychologie archétypale. Aussi y a-t-il dans notre répertoire de ressources « The Book » (je ne sais que ce livre fût traduit en français ou non) et d’autres ouvrages du philosophe Alan Watts. Du fait, on appuie bien plus sur ces œuvres que sur celles de Lucas. On tire notre inspiration du même enseignement que l’avait inspiré, mais au-delà de ça, rien.

Quel est l’objectif de la religion Jedi ? S’agit-il de convertir ou de répandre des principes, d’influencer le monde ? D’agir ?

Nous n’avons point d’objectif, sauf de vivre selon le mouvement de la Force – c’est à dire, ce qui est

Nous n’avons point d’objectif, sauf de vivre selon le mouvement de la Force – c’est à dire, ce qui est

 

. Quel est l’objectif d’autres religions ?

Non, on ne convertit personne ; nous ne sommes pas une secte. On est libre de suivre la voie (dans la mesure du possible) ou bien non, selon sa propre perception de ce qu’elle est. Le clergé de l’Ordre évite même de ‘prêcher’ la voie de la Force. Selon nos croyances, la voie de la Force ne peut être ni dite ni suivie. Elle n’est pas prescriptive et donc ne peut être inscrite dans une quelconque idéologie dogmatique.

En appuyant encore sur l’orthopraxie, bien évidemment c’est une façon d’agir. En même temps, ce n’est pas « agir pour agir ». Un/e Jedi se met au service de sa communauté, mais pas en criant de tous le toits que c’est « au nom de la Force ». Cela me paraît même ridicule. On ne dirait peut-être pas qu’on est Jedi. On ferait tout simplement ce que exige le service à accomplir sans trop de bruit.

Pensez-vous qu’une forme plus unifiée d’organisation peut apparaître ?

 

Illustration par Scott Erickson

Cela a été tenté à maintes reprises parmi des communautés Jedi, sans que ça n’aboutisse. Tout comme je vous ai dit auparavant, je ne peux répondre pour tous les groupes divers qui se déclarent ‘Jedi’, et même au sein du Temple de l’Ordre Jedi, il y a tout un éventail d’idées, de pensées et de convictions par rapport à l’organisation. Il est possible qu’un jour tout soit unifié sous un seul chapiteau mais je ne suis pas convaincu que ça soit une bonne chose.

Un conseil Jedi global aura quoi pour but ? De déterminer ce qu’est la voie de la Force ? De définir la Force ? De rendre une orthodoxie à la religion ? Tout ça ne pourra servir qu’à établir une autorité spirituelle et définir ce qu’est « Jedi » et ce que n’est pas « Jedi », et donc diviser encore entre « nous » et « eux ». Et c’est cela qui empêche, voire rendre impossible, une vraie expérience religieuse. Tout comme dans d’autres religions, c’est la théologie même qui bloque une expérience authentique du transcendant.

A défaut de « convention », existent-t-ils des rituels ?

Nous – le TotJO – faisons des cérémonies lors des adoubements au grade de ‘Chevalier’ et lors des ordinations au clergé. Pour raison de la légalité, cela reste uniforme au niveau textuel. Nous faisons des offices (en-ligne) où on livre un sermon, mais ce n’est que très peu ritualisé ; un ministre l’exécute d’une manière différente d’un autre. Certains commencent par une prière, d’autres par un bref temps de contemplation. Des sermons varient énormément aussi. Comme j’ai dit au-dessus, on ne peut ‘prêcher’ la Force.

 

Que pensez-vous des membres de la religion Jedi qui prétendent véritablement pratiquer la Force comme une force de télékinésie ? Cela peut-il constituer une dérive (vente d’objet, promesse de pouvoir magique…) ?

Je pense d’eux comme je penserais de qui que ce soit qui cherche à connaitre ça. Ils cherchent un pouvoir, une ‘preuve’ pourrait-on dire, que nous sommes plus que ce qu’on apparait. C’est normal d’une part, selon la psychologie humaine, mais d’autre part, je crois qu’ils font fausse route. La foi Jedi ne porte nullement une promesse de pouvoir surnaturel. La question que je leur poserais, c’est : « Et qu’est-ce que ça changera ? ». Si l’on pouvait faire léviter les objets alentours, n’aurait-on toujours pas des questions existentielles ? Que ce soit un véritable pouvoir/savoir ou bien un tour de passe-passe, si c’est pour extérioriser l’expérience vitale, ça reste très illusoire.

En somme, si l’on cherche à exhiber une maîtrise de la Force, on est toujours dans la recherche de quelque chose en quoi croire et pas dans la croyance.

Comment êtes-vous venu dans la religion Jedi et comment cela influe-t-il sur votre quotidien ?

Comme pour beaucoup d’autres, pour moi c’était une croyance en « quelque chose » qu’a survécu à la désillusion vis-à-vis du vide spirituel que j’éprouvais dans la religion de mes parents. Encore que je ne me sois jamais considéré athée, je ne croyais plus – me posant même la question si j’avais un jour vraiment cru en un Dieu comme Il est décrit dans le Christianisme. Toutefois, je ne cherchais pas quelque chose d’autre pour combler le vide.

 

Je lisais alors … comme beaucoup d’autres, dans le bouddhisme, l’occultisme etc etc… J’ai été attiré par le Taoïsme. Puis, j’ai découvert les œuvres d’Alan Watts, de Joseph Campbell, Carl Jung et de Krishnamurti entre autres. Cela a été à la fin des années 80, début des années 90. A partir de là, j’ai compris plus ou moins la source inconsciente de la mythologie, y compris la mythologie ‘moderne’ tel que ‘Star Wars’ et d’autres adaptations cinématographiques.

Bien sûr, la vie se déroulée avec tous ses aléas et j’ai perdu le fil plusieurs fois. J’ai connu des joies et des chagrins. Mais parmi tout ça,il y avait toujours ce « quelque chose » de fondamental qui subsistait.

Comment avez-vous fait connaissance de la religion Jedi ?

Par hasard. Quand j’ai trouvé le site du Temple of the Jedi Order (le Temple de l’Ordre Jedi), je ne cherchais pas à m’intégrer une religion. Voyant que les études proposer aux initiés consistaient en bonne partie Watts et Campbell, je m’y suis mis. Au fur et à mesure, je me trouvais de plus en plus attiré à participer dans cette communauté.

Au niveau de la vie quotidienne, les Enseignements, les Maximes et le Credo me servent comme un rappel seulement à ce que je crois ; ils ne me gouvernent pas. Comme le dit Krishnamurti :

« Il n’existe pas de guide, pas d’instructeur, pas d’autorité. Il n’y a que nous et nos rapports avec les autres et avec le monde. Il n’y a pas autre chose. Lorsque l’on s’en rend compte, on peut tomber dans un désespoir qui engendre du cynisme ou de l’amertume, ou, nous trouvant en présence du fait que nous et nul autre sommes responsables de nos pensées, de nos sentiments, et de nos actes, nous cessons de nous prendre en pitié. » (Se Libérer du connu, p. 5)

 

7 octobre 2015

ca qui ne va pas avec la civilisation.......

Ce qui ne va pas avec la civilisation (Derrick Jensen)

prémisses

Cet article est un extrait du site web http://deepgreenresistance.org/fr/who-we-are/faqs/deep-green-resistance-faqs#dismantle-civilization, pour en savoir plus sur le mouvement Deep Green Resistance.

Derrick Jensen (né le 19 décembre 1960) est un écrivain et activiste écologique américain, partisan du sabotage environnemental, vivant en Californie. Il a publié plusieurs livres très critiques à l’égard de la société contemporaine et de ses valeurs culturelles, parmi lesquels The Culture of Make Believe (2002) Endgame Vol1&2 (2006) et A Language Older Than Words (2000).

Plus de renseignements sur la mouvance, la vision du monde de Derrick Jensen dans cet excellent documentaire qu’est END:CIV, disponible en VERSION ORIGINALE sous-titrée français en cliquant ici.


Quel est le problème avec la civilisation? Pourquoi quiconque voudrait y mettre fin?

Derrick Jensen explore la question dans son livre « Endgame » en deux volumes. Il y cite 20 prémisses en guise de résumé:

Premier prémisse: La civilisation n’est pas et ne sera jamais soutenable. D’autant moins la civilisation industrielle.

Deuxième prémisse: Les communautés traditionnelles abandonnent ou vendent rarement volontairement les ressources dont elles dépendent, tant qu’elles n’ont pas été détruites. Elles ne permettent pas non plus volontairement l’altération de leurs terres dans le but d’extraire d’autres ressources — or, pétrole, etc. Il s’ensuit que ceux qui veulent ces ressources feront ce qu’ils peuvent pour détruire ces communautés traditionnelles.

Troisième prémisse:  Notre mode de vie — la civilisation industrielle — est fondé, requiert, et s’effondrerait très rapidement sans une violence étendue et permanente.

Quatrième prémisse: La civilisation se base sur une hiérarchie clairement définie et largement acceptée et pourtant souvent non-déclarée. La violence exercée par ceux au sommet de cette hiérarchie sur ceux d’en bas est quasiment toujours invisible, c’est-à-dire qu’elle passe inaperçue. Quand elle est remarquée, elle est alors entièrement rationalisée. La violence exercée par ceux d’en bas sur ceux d’en haut est impensable, et quand elle prend place, est considérée avec stupeur, horreur, et voit ses victimes adulées.

Cinquième prémisse: La propriété de ceux du sommet de la hiérarchie est plus importante que celle de ceux d’en bas. Il est acceptable que ceux d’en haut augmentent la quantité de propriétés qu’ils contrôlent — ou dans les mots de tous les jours, de gagner de l’argent — en détruisant ou en prenant la vie de ceux d’en bas. Cela s’appelle production. Si ceux d’en bas endommagent la propriété de ceux d’en haut, ceux d’en haut peuvent tuer, ou détruire les vies de ceux d’en bas. Cela s’appelle justice.

Sixième prémisse: La civilisation n’est pas bonifiable. Cette culture ne subira jamais aucune sorte de transformation volontaire en un mode de vie soutenable. Si on ne la stoppe pas, la civilisation va CONTINUER à paupériser la grande majorité des humains et à dégrader l’état de la planète jusqu’à ce qu’elle (la civilisation, et la planète aussi probablement) s’effondre. Les effets de cette dégradation vont continuer à nuire aux humains et aux non-humains pendant très longtemps.

Septième prémisse: Plus nous attendons que cette civilisation s’effondre — ou plus nous attendons nous-mêmes pour la démanteler — plus l’effondrement sera problématique, et plus les choses seront graves pour les humains et les non-humains qui vivront cela, et pour ceux qui viendront après.

Huitième prémisse: Les besoins du monde naturel sont plus importants que les besoins du système économique.

Une autre version du huitième prémisse: Tout système économique ou social qui ne bénéficie pas aux communautés naturelles sur laquelle il se base est insoutenable, immoral et stupide. La soutenabilité, la moralité et l’intelligence (ainsi que la justice) requièrent le démantèlement de tout système économique ou social de ce genre, ou au minimum qu’on l’empêche d’endommager le monde naturel.

Neuvième prémisse: Bien qu’un jour nous serons à l’évidence moins nombreux qu’aujourd’hui, il y a de multiples manières dont cette réduction de population puisse se passer (ou être achevée, selon la passivité ou l’activité dont on fait preuve à l’approche de cette transformation). Certaines de ces manières peuvent se caractériser par une violence extrême et une privation: une apocalypse nucléaire, par exemple, réduirait à la fois la population et la consommation, de manière horrible; la même chose est vraie d’une croissance sans limites, suivie d’un crash. D’autres manières pourraient être moins violentes. A la vue du degré actuel de violence dont fait preuve cette culture à l’encontre des humains et du monde naturel, il est cependant impossible d’imaginer une réduction de population de de consommation sans violence et privation, pas parce que ces réductions impliqueraient en elles-mêmes de la violence, mais parce que violence et privation sont devenues standards. Toutefois certaines manières de réduire la population et la consommation, quand bien même violentes, consisteraient à faire diminuer le niveau de violence requis et causé par le mouvement (souvent forcé) de ressources des pauvres vers les riches, ce qui provoquerait parallèlement une réduction de la violence à l’encontre du monde naturel. Personnellement et collectivement nous pouvons être capables à la fois de réduire et d’adoucir le caractère de la violence qui se produira lors de cette transformation. Ou peut-être pas. Mais ceci reste certain: si nous n’approchons pas — si nous nous refusons à parler de notre présente situation et de ce que l’on peut faire — la violence en sera indubitablement plus sévère, et la privation plus extrême.

Dixième prémisse: La culture dans son ensemble et la plupart de ses membres sont fous. La culture est dirigée par une pulsion de mort, une pulsion de destruction du vivant.

Onzième prémisse: Depuis le début, cette culture — la civilisation — est une culture d’occupation.

Douzième prémisse: Il n’y a pas de gens riches dans le monde, et pas non plus de gens pauvres. Il y a juste des gens. Les riches possèdent peut-être tout un tas de pièces et de papiers verts censés valoir quelque chose — ou leur prétendue richesse est peut-être encore plus abstraite: des nombres stockés dans des disques durs de banques — et les pauvres ne possèdent peut-être rien de tout ça. Les « riches » prétendent posséder la terre, et les « pauvres » se voient nier le droit d’exprimer de telles prétentions. Un des buts premiers de la police est d’imposer par la force les délires de ceux qui possèdent beaucoup de pièces et de papier vert. Ces délires s’accompagnent de conséquences extrêmes dans le monde naturel.

Treizième prémisse: Ceux au pouvoir règnent par la force, et plus tôt nous nous affranchissons des illusions qui prétendent le contraire, le plus tôt nous pourrons au moins commencer à prendre des décisions raisonnables sur si, quand, et comment nous allons résister.

Quatorzième prémisse: Depuis la naissance — et probablement depuis la conception, mais je ne saurais comment défendre cette assertion — nous sommes individuellement et collectivement éduqués à haïr la vie, haïr le monde naturel, haïr la nature, haïr les animaux sauvages, haïr les femmes, haïr les enfants, haïr nos corps, haïr et craindre nos émotions, nous haïr. Si nous ne détestions pas le monde, nous ne permettrions pas qu’il soit détruit sous nos yeux. Si nous ne nous détestions pas, nous ne permettrions pas que nos maisons — et nos corps — soient empoisonnés.

Quinzième prémisse: L’amour n’implique pas le pacifisme.

Seizième prémisse: Le monde matériel est élémentaire.Cela ne signifie pas que l’esprit n’existe pas, ni que le monde matériel soit tout ce qu’il y ait. Cela signifie que l’esprit se mélange à la chair. Cela signifie aussi que les actions dans le monde réel ont des conséquences bien réelles. Cela signifie que nous ne pouvons compter ni sur Jésus, ni sur le Père Noël, ni sur la déesse mère, ni sur le lapin de Pâques pour nous sortir du pétrin. Cela signifie que cette pagaille est une vraie pagaille, et pas un battement de cil de Dieu. Cela signifie que nous devons y faire face nous-mêmes. ça signifie que durant notre passage sur Terre — et que l’on atterrisse ou pas autre part après la mort, et que l’on soit condamné ou privilégié en vivant ici — la Terre est ce qui importe. Elle est élémentaire. Elle est notre maison. Elle est tout. Il est stupide de penser ou agir comme si ce monde n’était pas réel et élémentaire. Il est stupide et pathétique de ne pas vivre nos vies comme si elles étaient réelles.

Dix-septième prémisse: C’est uneERREUR (ou plus probablement, du déni) de baser nos décisions sur si oui ou non des actions découlant de tout cela vont ou ne vont pas effrayer les gardiens de la bien-pensance, la masse des américains.

Dix-huitième prémisse: notre perception actuelle du « moi » n’est pas plus soutenable que notre usage actuel d’énergie ou de technologie.

Dix-neuvième prémisse: Le problème de cette culture repose principalement sur la croyance selon laquelle contrôler et abuser du monde naturel est justifiable.

Vingtième prémisse: Au sein de cette culture, la finance — et pas le bien-être communautaire, pas la morale, pas l’éthique, pas la justice, pas même la vie — dirige les décisions sociales.

Modification du vingtième prémisse: Les décisions sociales sont principalement déterminées (et souvent exclusivement) sur la base de si oui ou non ces décisions entraineront une augmentation des fortunes monétaires des preneurs de décisions et de ceux qu’ils servent.

Re-modification du vingtième prémisse: Les décisions sociales sont principalement déterminées (et souvent exclusivement) sur la base de si oui ou non ces décisions augmenteront le pouvoir des preneurs de décisions et de ceux qu’ils servent.

Re-modification du vingtième prémisse: Les décisions sociales sont principalement fondées (et souvent exclusivement) sur la croyance quasiment jamais examinée selon laquelle les preneurs de décisions et ceux qu’ils servent sont autorisés à amplifier leur pouvoir et/ou leurs fortunes monétaires au détriment de ceux d’en bas.

Re-modification du vingtième prémisse: Au cœur du problème —si tant est qu’il lui en reste un peu — vous verriez que les décisions sociales sont principalement déterminées sur la base de leurs capacités à servir les orientations de contrôle et de destruction du monde naturel sauvage.

Derrick Jensen

 

27 mars 2015

alice au pays du new age......

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Alice s' interroge sur le destin
Tous ces machins
L' est un peu paumée dans sa vie
Pis un jour un type lui a dit
Qu' on vit entourés d' énergie
Comme les Jedi sur leur planète
Qu' on nous raconte que des conneries
Que lui il en a de bien plus chouettes.
Bref tout un charabia
Qui mélange tout et n' importe quoi
Selon le principe moins on comprend
Plus ça a l' air intelligent

Mais lui c' est pas un charlatan
Il a signé c' est rassurant
Un code de déontologie
Même que c' est lui qui l' a écrit
C' est sur ses bons conseils Qu' à présent elle pratique
Une biothérapie globale mais aussi scientifique
Avec psychomassage hypnotico-zodiacal
Option j'me sens déjà mieux de savoir que je vais mal

Depuis elle passe ses soirées
En quête d' ondes positives
Une discipline appelée
Respiration régressive
S' agit de retomber en enfance
Dans ton passé faire le ménage
Et voir avec un petit peu de chance
Ce que tu glandais au moyen âge
Faut expirer à fond d' abord
Puis inspirer 3 fois encore
Pour libérer tes blocages
Rejoindre des cieux sans nuages
Au bout de cinq minutes intensives
A ainsi faire la locomotive
Elle vit bien des étoiles partout
Juste avant de tomber dans les choux

Puis elle m' initia un soir
A la thérapie du toucher
Nus dans le noir
On cherchait à tâtons harmonie et pureté
Mais la séance fut soudain interrompue par
Sa voix déçue mais pourquoi tu bandes pas
Toi t' es bizarre...
Si ça fait pas du bien
ça peut pas faire de mal
Me dit-elle en dégustant son urine matinale
Oublie un peu tes préjugés
Laisse parler tes instincts
J' y ai vomi dessus mon café
Elle a raison ça fait du bien !

Celui qui lui a mis ça dans la tête
Lui vend de jolies sornettes
Amulettes ésotériques
Genre de placébos exotiques
Des pierres en vrai caillou de roche
Comme un p'tit Stonehenge sous cloche
Et le pendule qui tourne en rond
Pour t' indiquer la direction
De l' encens qui récure le nez
Et des disques pour méditer
Bruits de rivière, cris de baleine
Je préfère encore Brigitte Fontaine
Et puis les édifiants bouquins
Qu' elle consulte avant de se coucher
Gestion du stress chez les martiens
Grossesse chez les farfadets

Alice aimerait qu' il y ait ailleurs
Quelque part une vie meilleure
Faut dire que petite elle voyait pas
La sienne vraiment comme ça
Les réponses qu' elle cherche elle les a
Lui dit-on en elle tout au fond
Super, à présent elle n' a
Plus qu' à trouver les questions
Mais dans un monde comme le nôtre
Sans plus de place pour la poésie
Pas étonnant qu' il y ait des apôtres
Pour croire à ces prophéties
Moi pour m' inventer des histoires
Et y croire quand elles sont jolies
Je préfère faire sans tous ces jobards
Je m' arnaque très bien tout seul merci.

Les Malpolis

 

5 mai 2017

Odd Fellows....... la franc maçonnerie du pauvre.....

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Odd Fellows

Les loges d'Oddfellows ou Odd Fellows sont des sociétés amicales qui prétendent généralement être parmi les plus anciennes du monde. Elles furent parmi les premières à former des réseaux d'organismes locaux appelés « loges » et regroupés en « Grandes loges » rayonnant dans toute l'Angleterre à partir du milieu du xviiie siècle, d'une manière un peu similaire à ce que pratiquaient les loges maçonniques anglaises depuis 1717. Comme les loges maçonniques, elles se réclament d'une origine légendaire remontant bien avant, jusqu'aux Guildes du Moyen Âge, l'occupation de la Grande-Bretagne par les Romains, voire la déportation des Hébreux à Babylone.

Principalement anglaises ou américaines, elles furent créées pour la protection de leurs membres dans le besoin à une époque où la protection sociale n'existait pas. Elles prennent la forme d'associations non commerciales. Appartenant ainsi à leurs membres plutôt qu'à des actionnaires, elles leur reversent ce qu'elles gagnent sous la forme de services et d'aides. Tous les membres et leurs familles ont accès aux services de soin de l'association. Elles organisent également des collectes de fonds pour les œuvres caritatives locales et nationales.

Edwardian Hall, ancien hall des Odd Fellows de Redmond (Washington).

 

Histoire

Sociétés fraternelles et guildes

D'après la légende, les origines des sociétés fraternelles remonteraient à l'époque ou les hébreux rentrèrent de leur exil à Babylone en -587.

Plus vérifiable est l'évolution des guildes. Au xiiie siècle, les guildes de marchands étaient bien établies et prospères. Durant le xive siècle, les « maîtres » des guildes auraient restreint l'accès à celles-ci pour protéger leurs privilèges. Par contrecoup, les « compagnons » (fellows), moins expérimentés et moins riches, auraient constitué leurs propres guildes.

Les Odd Fellows

Dans les villages et les petites villes, il n'y avait pas suffisamment de compagnons d'un même métier pour permettre la création d'une guilde locale. C'est pourquoi plusieurs métiers différents se sont rassemblés pour former des guildes de compagnons provenant de différents métiers, donc des guildes de compagnons « dépareillés », en anglais « Odd Fellows ».

Au cours des 300 années suivantes, l'idée de gens n'appartenant ni à la noblesse ni au clergé rassemblant leurs forces pour améliorer leur situation souleva diverses oppositions, voire persécutions, de la part du pouvoir en place. Ce fut le cas par exemple lorsque le roi Henri VIII d'Angleterre se sépara de l'Église catholique romaine: les guildes furent alors considérées comme soutenant le Pape et en 1545 tous leurs biens furent confisqués. Elisabeth I leur retira la responsabilité de l'organisation de l'apprentissage et à la fin de son règne, la plupart des guildes avaient disparu.

Les loges de Oddfellows

La suppression des guildes marqua la fin d'une importante forme de protection sociale et financière pour les hommes et femmes ordinaires. Dans les principales cités, telles que Londres, quelques guildes (comme celles des francs-maçons et celles des Odd Fellows) réussirent à survivre en s'adaptant et en modifiant leur fonctionnement.

Les plus anciennes règles connues pour les loges de Oddfellows remontent à 1730 et à la loge « Aristarcus » de Londres. Aujourd'hui encore, beaucoup de pubsbritanniques portent le nom The Oddfellows ou Oddfellows Arms. Il s'agit toujours d'anciens lieux de réunion de loges deOddfellows.

Évolution

Une conséquence de la Glorieuse Révolution de 1688, qui vit le protestant Guillaume III d'Angleterre remplacer le roi catholique Jacques II d'Angleterre (Jacques VII d'Écosse), fut la scission au milieu du xviie siècle entre l'« Ordre des Oddfellows patriotiques » (The Order of Patriotic Oddfellows), basé dans le sud de l'Angleterre et soutenant Guillaume, et l'« Ordre ancien des Oddfellows » (The Ancient Order of Oddfellows) basé dans le nord et favorable aux Stuarts. En 1789, ces deux ordres se réunirent de nouveau pour former le « Grand Ordre uni des Oddfellows » (Grand United Order of Oddfellows) (à ne pas confondre avec le Grand United Order of Odd Fellows fondé aux États-Unis en 1943).

La Révolution française amena les cours d'Europe à considérer avec méfiance les Oddfellows comme les francs-maçons. De plus, de nombreuses sociétés amicales (Friendly societies) comme celle des Oddfellows inspirèrent au xixe siècle la naissance des syndicats, ce qui augmenta la défiance des pouvoirs en place.

The Independent Order - Manchester Unity

En 1810, des membres des Oddfellows de la région de Manchester, insatisfaits de la manière dont les affaires de l'« ordre uni » étaient conduites, formèrent un ordre indépendant dénommé « Manchester Unity ». Ils encouragèrent beaucoup d'autres loges à travers le pays à quitter le « Grand Ordre uni » et à les rejoindre.

Ils introduisirent en particulier de nouveaux avantages pour leur membres. Notamment le Travel Warrant, qui permettait aux membres qui recherchaient du travail à passer la nuit dans les locaux de l'ordre, gratuitement, n'importe où dans le pays. Ils instaurèrent aussi des programmes de protection sociale mutuelle permettant à leurs membres malades de couvrir leurs frais de consultation médicales ou d'hospitalisation.

L'indépendance du mouvement américain

Les Oddfellows se sont répandus aux États-Unis au début du xixe siècle: Plusieurs loges informelles existaient déjà à New York lorsque la branche américaine de l'ordre fut officiellement fondée à Baltimore en 1819 par Thomas Wildey et affiliée dès l'année suivante à l'ordre Manchester Unity.

En 1834, les Tolpuddle Martyrs, des membres de la société amicale des laboureurs du comté de Dorset, furent déportés en Australie après s'être mis en grève sous l'accusation d'appartenance à une « société amicale illégale ». Le bureau directeur des Oddfellows de Manchester modifia alors à la hâte la constitution et les rituels de leur ordre afin d'éviter un sort similaire à leurs membres. Les membres américains, eux, n'acceptèrent pas ces modifications faites pour satisfaire le gouvernement britannique qu'ils avaient combattu pendant la guerre d'indépendance des États-Unis. Ils déclarèrent donc leur indépendance sous le titre de Independent Order of Odd Fellows1.

Le temps de la légitimité au Royaume-Uni

Au Royaume-Uni, les Oddfellows continuèrent d'être regardés avec suspicion par le pouvoir et à plusieurs reprises, jusqu'en 1850, plusieurs aspects de son activité furent déclarés illégaux. Ceci n'empêcha pas l' Independent Order of Oddfellows Manchester Unity Friendly Society de devenir en 1850 la société amicale la plus importante et la plus riche de Grande-Bretagne. Cette croissance était le résultat de la Révolution industrielle, de l'absence de syndicats, et du manque de protection sociale.

En 1911, lorsque le gouvernement libéral mit en place le National Insurance Act, les Oddfellows britanniques protégeaient tant de gens qu'ils étaient devenus la société amicale la plus importante du monde et que le gouvernement reprit leurs tables de calcul des contributions et des remboursements.

La protection sociale d'état et les Oddfellows modernes

L'instauration d'une protection sociale mise en place par les états, notamment après la seconde guerre mondiale, a obligé les Oddfellows a évoluer. Au Royaume-Uni, l'ordre s'est spécialisé dans la gestion de produits financiers au cours de la seconde moitié du xxe siècle. En 1996, il prit la décision de quitter cette activité et de se concentrer sur l'aide sociale et caritative en direction de ses membres, particulièrement les personnes âgées et les handicapés.

Extension internationale du mouvement

Le modèle des Oddfellows fut exporté par les émigrants dans l'ensemble du Commonwealth et du Nouveau Monde. Aujourd'hui, on trouve des Oddfellows dans de très nombreux pays, notamment en AustralieNouvelle-ZélandeAfrique du Sud et aux Antilles. L'ordre américain a établi des loges en AllemagneIslandeDanemarkBelgiqueSuède,Finlande,Estonie,Pays-Bas et dans de nombreux autres pays d'Europe continentale.

Liste de quelques ordres d'Odd Fellows

Royaume-Uni

États-Unis

  • Independent Order of Odd Fellows (IOOF), fondé en 1819 à Baltimore et affilié au Manchester Unity en 1820. Indépendant depuis les années 1830.
  • Grand United Order of Odd Fellows (GUOOF) fondé en 1843.

Australie

  • The Independent Order of Odd Fellows (IOOF).
  • The Grand United Order of Odd Fellows (GUOOF).
  • The Manchester Unity Order of Odd Fellows (MUOOF)
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8 avril 2014

le langage klingon.....

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Le klingon est une langue fictive de l'univers de fiction de Star Trek. Elle est la langue de la race extraterrestre Klingon de cet univers.

Elle a été créée par Marc Okrand dans les studios qui produisent les séries Star Trek. Sa syntaxe est agglutinante. La grammaire de la langue est inspirée par celle des langues amérindiennes. Elle fait l'objet d'un enseignement aux États-Unis et un institut y est consacré, le Klingon Language Institute. Ce dernier a notamment traduit en klingon, et publié, l'épopée de GilgameshTao Tö KingBeaucoup de bruit pour rien et Hamlet.

En septembre 2010, le théâtre Zeebelt à La Haye a été le site de la première représentation d'un opéra original entièrement en langue klingon, intitulé ʾuʾ.

 

Le klingon est une langue agglutinante. Elle utilise des suffixes pour modifier le sens des mots. C'est une langue OVS1. Les compléments de phrase et les adverbes se mettent avant l’objet. Le klingon a trois genres grammaticaux : les personnes capables de parler, les parties du corps, et tout le reste. Elle n'a aucun temps verbal.

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  • DaH mojaq-mey-vam DI-vuS-nIS-be' 'e' vI-Har
  • « Je crois que nous n'avions pas besoin de limiter ces suffixes-ci maintenant. »

Quelques mots et expressions

  • Qapla' = Victoire, succès, opération réussie.
  • nuqneH = Que voulez-vous ? (se rapproche de « Bonjour ».)
  • HIja' ou HISlaH = Oui.
  • ghobe' = Non.
  • qatlho'. = Je vous remercie.
  • tlhIngan Hol Dajatlh'a'? = Parlez-vous klingon ?
  • HIjol = Téléportez moi à bord.
  • bortaS bIr jablu'DI' reH QaQqu' nay'. = La vengeance est un plat qui se mange froid.
  • Duj tIvoqtaH = Fie-toi toujours à tes instincts.
  • bIjeghbe'chugh vaj blHegh. = Rends-toi ou meurs !
  • Heghlu'meH QaQ jajvam. = C'est un bon jour pour mourir.
  • nuqjatlh? = Que dis-tu ?
  • taH pagh taHbe'. DaH mu'tlheghvam vIqelnIS. = Être ou ne pas être. Telle est la question. (Littéralement: Ça continue ou ça ne continue pas. Maitenant je dois considerer cette phrase)
  • « yIDoghQo » = « ne sois pas ridicule »

Le klingonais (ou klingon) était la langue parlée à travers l'Empire Klingon. Il était glorifié et étudié dans la moitié du quadrant au milieu du 23ème siècle. (TOS: "The Trouble with Tribbles")

Usage

En 2259, dans la chronologie alternative créée par l'incursion de NeroNyota Uhura parlait couramment le klingonais. (Star Trek Into Darkness)

Vers la fin du 23ème siècle de nombreux écrivains de la Fédération écrivirent des ouvrages permettant d'apprendre le klingonais. En 2293Uhura en tint plusieurs entre ses mains à bord de l'USS Enterprise NCC-1701-A lorsqu'elle tenta de convaincre un poste d'écoute klingon qu'ils étaient le cargo Ursva, en s'essayant avec le bouquin "Introduction to Klingon Grammar". (Star Trek VI: The Undiscovered Country)

Plusieurs des ces ouvrages de référence furent aperçus en détail lors de l'édition spécial de Star Trek VI: The Undiscovered Country (DVD)Nichelle Nichols se plaignit qu'un bon officier des communications devait savoir un rudiment de klingonais. Le réalisateur Nicholas Meyer préféra conserver cette scène comme elle était, pour le plaisir.

Le klingonais possédait 80 dialectes poly-gutturaux basés sur une syntaxe adaptive. Hoshi Sato fut la 1ère Humaine à le parler couramment, elle put l'apprendre grace à une base de données vulcaine. (ENT: "Broken Bow") Une fois, Sato fit remarquer qu'un bouquin qu'elle possédait, offert par Tarquin et écrit par une ancienne civilisation disparue depuis un millier d'années ressemblait à du klingonais médiéval. (ENT: "Exile")

La langue klingonne n'était pas immuable. Elle évoluait constamment en fonction des besoins et des aspirations du peuple. Au milieu du 24ème siècle, le mot Peacemaker" apparut pour la 1ère fois en klingonais après que Riva fit la médiation entre l'Empire Klingon et la Fédération. (TNG: "Loud as a Whisper") Cependant, à la meme époque il n'existait toujours pas de mot klingon pour le mot "éméché". (TNG: "Parallels")

Montgomery Scott dit une fois que lire le klingonais était aussi dur que de réduire les dégats à bord d'un Oiseau-de-Proie klingon. (Star Trek IV: The Voyage Home)

Le répertoire de la promenade de Deep Space 9 était écrit en klingon, mais aussi en anglais, en vulcainferengibajoran et cardassien. (DS9)

En 2374Kathryn Janeway dit à Arturis que bien qu'il parlait plus de 4'000langues, elle pouvait parler le klingonais basique. B'Elanna Torres dit qu'elle trouvait le klingonais trop dur à son gout. (VOY: "Hope and Fear")

Alexander Rozhenko admit à Miles O'Brien qu'il avait des difficultés à prononcer son nom en klingonais. (DS9: "You Are Cordially Invited...")

Vocabulaire klingon

La plus part des noms des Vaisseaux klingons et de leurs classes de vaisseaux était en klingonais. Étonnamment l'IKS Kronos One était en terrien tandis que le nom de leur planète Qo'noS se prononçait à la terrienne "cronos"mais s'écrivait à la klingonaise.

MotDescription1ère apparition
adanji un type d'encens utilisé pour le Mauk-to'Vor DS9: "Sons of Mogh"
ak'voh un rituel de mort klingon DS9: "The Ship"
baH feu! (lors d'utilisation de torpillesdisrupteurs, etc.) Star Trek: The Motion Picture
baktag une insulte TNG: "Redemption, Part II"
bat'leth épée d'honneur; avec deux prises pour les mains TNG: "Reunion"
Bahgol une sorte de thé klingon DS9: "Blood Oath"
Bekk un rang de sous-officiers dans la Force de Défense Klingonne DS9: "Sons and Daughters"
Boreth une étoile qui a donné son nom à une planète et un monastère TNG: "Firstborn"
brak'lul un terme définissant la multiplicité de leurs organes TNG: "Ethics"
Bregit un animal TNG: "A Matter of Honor"
Bre'Nan une cérémonie DS9: "You Are Cordially Invited..."
Chech'tluth une boisson TNG: "Up The Long Ladder"
d'akturak ice-man, un surnom DS9: "Blood Oath"
darsek unité monétaire TNG: "Firstborn"
d'k tahg un couteau traditionnel pour guerrier Klingon Star Trek III: The Search for Spock
Fek'lhr Le garde-démon Gre'thor, d'après la Mythologie klingonne TNG: "Devil's Due"
gahg un plat à base de sorte serpent TNG: "Unification, Part I"
gik'tal un test pour arts martiaux
vers la mort
TNG: "Lower Decks"
Gladst une algue servi en plat DS9: "Melora"
Grapok une sauce en plat DS9: "Sons and Daughters"
Gre'thor lieu mythologique où les âmes déshonorées vont après la mort TNG: "Devil's Due"
Hegh'bat rituel du suicide TNG: "Ethics"
hur'q outsider, nom donné à une espèce DS9: "The Sword of Kahless"
jak'tahla une période de l'adolescence klingonne Star Trek: Insurrection
jat'yIn possession spirituelle. "La capture des Vivants par la mort" TNG: "Power Play"
Jelik un mot, une phrase, un nom, un lieu ou un évènement mentionné par Klaang à Hoshi Sato en 2151; avec les mots: SarinRigel, et Tholia ; Sato ne put le traduire et en comprendre la signification ENT: "Broken Bow"
Jinaq un collier TNG: "Birthright, Part II"
Kal'Hyah une cérémonie DS9: "You Are Cordially Invited..."
kar'takin une arme d'hast DS9: "To the Death"
kellicam une mesure de distance klingonne Star Trek III: The Search for Spock
Kirom un couteau sacré TNG: "Rightful Heir"
Klothos le nom d'un vaisseau TAS: "The Time Trap"
Kortar dans la mythologie klingonne, il fut le 1er Klingon créé par les dieux ; celui-ci les détruisit VOY: "Barge of the Dead"
kos'karii pâle, dans la mythologie klingonne une créature ressemblant à un serpent, qui arpentait les eaux souterraines VOY: "Barge of the Dead"
Kot'baval le nom d'un festival TNG: "Firstborn"
K'tinga une classe de vaisseau Star Trek: The Motion Picture
Kuvah'magh le nom d'une figure religieuse VOY: "Prophecy"
kut'luch un couteau traditionnel utilisé par les assassins Klingons TNG: "Sins of the Father"
Maktag le nom d'un mois sur la planète Qo'noS TNG: "New Ground"
Ma'Staka une arme de cérémonie DS9: "You Are Cordially Invited..."
Mauk-to'Vor un rituel permettant à ceux tombés en disgrâce et qui veulent restaurer leur honneur pour accéder au Sto-vo-kor DS9: "Sons of Mogh"
mek'leth une arme blanche klingonne DS9: "The Way of the Warrior"
mevak un couteau traditionnel utilisé lors du Mauk-to'Vor DS9: "Sons of Mogh"
Mok'tah mauvais match VOY: "Drive"
Nay'Poq le nom d'un mois sur la planète Qo'noS VOY: "Prophecy"
nIb'poH déjà vu (en français dans le texte) TNG: "Cause and Effect"
O'mat Gri T'M pffiots un ensemble d'aliments et de boissons TNG: "Heart of Glory"
paq'batlh un manuscrit en klingonais VOY: "Barge of the Dead"
Par'Mach amour, mais avec une nuance d'aggressivité ou de violence DS9: "Looking for par'Mach in All the Wrong Places"
Par'Mach'kai Compagnon en amour DS9: "Looking for par'Mach in All the Wrong Places"
petaQ une insulte (voir dessous tableau) TNG: "The Defector"
pipius un plat servi TNG: "Heart of Glory"
Qam-Chee le nom d'une ville DS9: "Looking for par'Mach in All the Wrong Places"
Qapla' succès ou gloire Star Trek V: The Final Frontier
qhonDoq une sorte de lame pour assassin TNG: "Sins of the Father"
qis une petite lame incurvée Star Trek: Generations
Qui'Tu dans la mythologie klingonne, c'est le lieu où la vie a commencée Star Trek V: The Final Frontier
QuiVon un organe klingon DS9: "Blood Oath"
Qu'Vat le nom d'une colonie klingon ENT: "The Augments"
Racht un ver servi en plat DS9: "Melora"
raktajino un café klingon DS9: "Dax"
Rokeg un animal servi en plat TNG: "A Matter of Honor"
Rop'n'gor le nom d'une maladie TNG: "Up The Long Ladder"
R'uustai un rituel TNG: "The Bonding"
shuVak un servant DS9: "Once More Unto the Breach"
soh-chim beau-frère, parrain ou encore gardien attitré à un guerrier Klingon avant la bataille TNG: "Parallels"
Sto-vo-kor lieu où les morts tombés avec honneur vont, c'est là que se trouve Kahless l'Inoubliable TNG: "Rightful Heir"
T'Acog Le nom d'un vaisseau TNG: "Heart of Glory"
taHqeq un être connu pour ses mensonges ; utilisé comme insulte lorsque l'honnêteté d'une personne est remise en question lors d'un interrogatoire ou questionnement TNG: "The Mind's Eye"
tajtiq un couteau klingon utilisé par en paire DS9: "Apocalypse Rising"
targ un animal TNG: "A Matter of Honor"
Tawi'Yan un titre, le témoin du marié DS9: "You Are Cordially Invited..."
to'ba une insulte ; (note: ne pas épeler "tohzah", le "H" en klingonais donne un "ch" dur comme dans "Bach") TNG: "The Defector"
Tong Vey une ville DS9: "Rules of Engagement"
     
Tova'dok mot sans traduction, exprimant un moment de clareté entre deux guerriers sur le champ de bataille DS9: "Soldiers of the Empire"
warnog une boisson TNG: "Rightful Heir"
yan une longue épée de cérémonie TNG: "Redemption, Part I"
Zilm'kach une sorte d'abricot klingon DS9: "Melora"

petaQ

Régulièrement utilisé comme insulte. S'orthographie aussi: "Pahtak", "Pathak", "p'tahk", "p'takh", "patahk", "pahtk", ou "p'tak"). Les Klingons de l'univers-miroir l'utilisaient également.

D'après William T. Riker, "petaQ" était une insulte. (TNG: "The Defector")

Usage
Comme vu au-dessus, il existe de nombreuses orthographes, "petaQ" est l'écriture officielle provenant du dictionnaire klingon de Marc Okrand.

Phrases prononcées

SoHvaD pagh vIjatlh, Human! 
Je n'ai rien à vous dire Humain !

 — (ENT: "Affliction")

quv lughaj Archer HoD beqDaj je 
Le Capitaine Archer et son équipage sont des gens honorables

 — (ENT: "The Augments")

wIy cha' 
show tactical display

 — (Star Trek: The Motion Picture)

bortaS bIr jablu'DI' reH QaQqu' nay' 
La vengeance est un repas qui se mange froid

 — Khan Noonien Singh. (Star Trek II: The Wrath of Khan)

bangwI' 
Mon bien-aimé

 — Valkris à Kruge. (Star Trek III: The Search for Spock)

 

matlh! jol yIchu'! 
Maltz ! Téléportation !

 — Kruge à Maltz. (2 fois dans le film - Star Trek III: The Search for Spock)

taH pagh taHbe' 
Être ou ne pas être !

 — Chang. (Star Trek VI: The Undiscovered Country)

nuqneH, qaleghneS 
Que voulez-vous ! Je suis honoré de vous voir

 — (TNG: "The Emissary")

naDev ghoS 
Venez ici !

 — (TNG: "Redemption, Part I")

 

jIlajneS. ghIj qet jaghmeyjaj 
J'accepte [avec honneur]. Puissent vos ennemis fuir avec peur

 — (TNG: "Redemption, Part I")

Une chanson festive:

'ej HumtaH 'ej DechtaH 'Iw
And the blood was ankle deep
'ej Doq SoDtaH ghoSpa' Sqral bIQtIq
And the River Skral ran crimson red
'e' pa' jaj law' mo' jaj puS
On the day above all days
jaj qeylIS molar mIgh HoHchu'qu'
When Kahless slew evil Molor dead (DS9: "The Way of the Warrior"VOY: "Barge of the Dead")
Comme beaucoup d'autres citations, cette chanson est grammaticalement mal écrite selon le dictionnaire deMarc Okrand. Selon celui-ci, voici:
'ej ngIb Saw', vI', Dech je 'Iw;
'ej Doq, SoDtaH, ghoStaH SIQal bIQtIq;
ngugh, jaj nIv law' Hoch nIv puS,
molor mIgh HoHchu'qu'DI' qeylIS.

Tuq son bosh mok A'Beh Sirella koh. E'Gagh vet moh 
Eck'taH roh masa qee'Plok 
Toruk-DOH! 
Mok'Ta vor, kash a'VEH!

 — Échange klingonais entre Jadzia Dax et Sirella (DS9: "You Are Cordially Invited...")

 

Entrez dans ma demeure et soyez la bienvenue Maîtresse Sirella. Puissiez la trouver digne. 
Puisse être la 1ère de nombreuses visites 
Toruk-DOH! (une malédiction klingonne
Vous êtes un ennemi dans ma demeure !

 — Échange traduit entre Jadzia Dax et Sirella (DS9: "You Are Cordially Invited...")

maj ram 
Bonne nuit

 — Klingonais prononcé à la fois par Jadzia Dax et Kor (DS9: "The Sword of Kahless")

 

Afin de vous aider à avoir une idée du Klingon (et peut-être l'utiliser un peu dans votre vie de tous les jours, à la grande joie et l'amusement de votre famille et amis), nous avons préparé un guide de conversation de phrases utiles au quotidien dans la langue Klingon. 


Oui. (réponse à la question oui / non) Hija ' ou HISlaH
Non (réponse à la question oui / non) ghobe '
Oui, OK, je vais le faire. lu ' ou luq
Non, ne faites pas, je ne veux pas. Qo '
Bonjour. (En gros, "Que voulez-vous?") nuqneH
Qu'est-ce qui se passe? qaStaH NUQ?
Hein? nuqjatlh?
Je comprends. jIyaj
Je ne comprends pas. jIyajbe '
Bon! (expression de satisfaction) maj
Bien fait! majQa '
Où est la salle de bain? nuqDaq «Oh puchpa'' e '
Entrez yI'el (à plus d'une personne: pe'el )
Venez ici. HIghoS
Allez-vous. «yIghoS naDevvo (à plus d'une personne: naDevvo 'peghoS )
Ouvrez la porte! lojmIt yIpoSmoH! (Voir la note si vous pensez qu'il manque quelque chose ici.)
Ne sois pas stupide. yIDoghQo ' (pour plus d'une personne: peDoghQo ' )
Votre mère a un front lisse! Hab SoSlI 'Quch! ( Note: . c'est une insulte puissant, ne pas le dire à des amis)
Aujourd'hui est un bon jour pour mourir. Heghlu'meH QaQ jajvam
Nous sommes Klingons! tlhIngan maH!
Joyeux anniversaire. qoSlIj DatIvjaj (à plus d'une personne: qoSraj botIvjaj )
Quelle heure est-il? «Arlogh Qoylu'pu? (littéralement, "Combien de fois est-il [probablement une certaine inquiétude traditionnelle heures] été entendu?")
Tais-toi! bIjatlh «e» yImev (à plus d'une personne: Sujatlh «e» yImev )
Voilà de bonnes nouvelles! acheter 'Ngop (littéralement, "Les plaques sont pleins")

 

La Langue et l'alphabet Klingon 

La Fédération de la recherche scientifique a alors entrepris d'analyser cette langue avec l'aide de grammairiens Klingons, elle est parvenue à une compréhension partielle de ses règles.

Alphabet Klingon :

Ờ Ɔ Ȑ⨍Ș - ħ Ȣ ƿ ℞ ℌ - Ƥ∀ > ∏ Ȝ - ⊗ ⊘ ⊟ ♊ D - ₳⎝ Ŋ Ṩ Ŧ - ℥ ⧍ ⟗

a b bi c d - eg f g h i - j k l m n - o p q r s - t u ù v w - x y z

Les dialectes 

Il existe plusieurs dialectes Klingons, mais la langue officielle reste celle de l'empereur en titre. Ceux qui ne parlent pas la langue officielle sont jugés stupides, aussi la plupart des Klingons aspirent à maitriser plusieurs dialectes.

La grammaire 

Cette langue se compose seulement de noms, de verbes, et de "chuvmey" qui veut dire de "reste". Presque tous les mots sont des substantifs ou des verbes. La syntaxe de base est faite ainsi : Objet, verbe puis sujet. Là ou nous disons "je te vois", les Klingons disent "Te vois je" Les Klingons n'expriment pas le passé, le présent ou le futur, c'est le contexte qui s'en charge.

Le Klingon abrégé 

Il existe une façon de parler abrégée qui sert aux militaires, la plupart des Klingons n'ajoutent pas les affixes dans certaines circonstances ex: en situation de commandement, l'impératif klingon "ChuyDah yllaQ" ("Activez les propulseurs!") devient simplement "ChuyDaH" ("Propulseur"). Dans des circonstance pénibles, les préfixes disparaissent de sorte que la déclaration suivante: "qama'pu' vljonta'vlneH" ("je voulais faire des prisonniers") devient en abrégé "qama'pu' jonta' neH" (" voulais prisonniers").

Apprendre le Klingon 

La prononciation du Klingon ne s'apprend que par le contact direct et la conversation. Il n'existe pas de formule de politesse, les Klingons sont brusques et directs; ils commencent toujours par exposer l'affaire qui leur occupe le plus l'esprit; ex: "Que veux-tu?" au lieu de "bonjour". Le juron est un art fort apprécié des Klingons. Il leur suffit d'ajouter simplement "Jay" à la fin d'une phrase pour en faire une invective. Ainsi "qaStaH nuq jay" se dit "Qu'est ce que c'est que ce ....."

Quelques expressions

chuvmey............................ Reste

ChuyDaH............................ Propulseur

qama'pu'jonta'neH.................. voulais prisonniers

jay................................ *juron*

qaStaH nuq jay..................... Qu'est ce que c'est que ce *JURON*

hIja' ou HISlaH.................... oui

ghobe.............................. non

tihlngan Hol Dajatlh'a'............ Parlez-vous Klingon ?

Hijol.............................. Teleportez moi à bord

Bijeghbe'chugh vaj blHegh.......... Rends-toi ou meurs!

Duj tivoqtaH....................... Fie-toi toujours à tes instincts.

bortaS bir jablu'Di'reH QaQqu'nay'. La vengeance est un plat qui se mange froid

chop'a............................. Est-ce-que ça mord?

Qapla'............................. Opération réussie

Numération Klingonne 

0. pagh
1. Wa'
2. cha'
3. wej
4. los
5. vagh
6. jav
7. soch
8. chorgh
9. Hut
10. Wa' Mah

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Les sons de Klingon

Les sons de la langue Klingon se produisent individuellement dans les langues terriennes existantes, mais pas de langue unique elle utilise l'ensemble de la collection. Paramount voulait que la langue soit gutturale et dure, et Okrand voulait que ce soit rare, il a sélectionné les sons qui combinent de tellle façon qu'elle ne se trouve généralement pas dans d'autres langues (par exemple, un D rétroflexe et un t dentaire, mais pas de T rétroflexe ou d dentaire) . Voici une description des sons de la langue Klingon, et la façon dont ils sont écrits dans le système d'écriture Okrand standard . 

Notez que certains des sons de la langue Klingon sont représentés par plus d'une lettre de l'anglais. Vous devriez penser à ces combinaisons comme de simples lettres , car ils représentent des sons simples, simples dans le langage Klingon. Ainsi, un Klingon ng n'est pas un n suivie par g ; c'est une simple son 

Vous trouverez également que l'orthographe du Klingon utilise capitaux et minuscules un peu différemment de la façon dont vous êtes habitué. La plupart du temps, les majuscules sont utilisées pour aider à vous rappeler qu'une lettre sonne différemment en Klingon qu'elle ne le fait en anglais. Soyez prudent lors de l'écriture en Klingon à utiliser la casse correcte ( c'est à dire , le cas échéant de capitalisation pour le son , ne pas capitaliser la première lettre de vos phrases en Klingon), car autrement il est difficile pour les gens habitués à la langue de le lire. Soyez particulièrement prudent avec q et Q , puisque ceux-ci représentent des sons différents en Klingon (confusion entre eux serait comme confondre "f" et "g" en anglais). Aussi soyez prudent avec la lettre " , l'apostrophe. Il peut ne pas ressembler pour beaucoup a une lettre, mais en Klingon c'est une lettre à part entière. Omettre ce serait comme de décider qu'il n'est pas important de taper "t" en anglais.

Lorsque l'on parle Klingon, assurez-vous de parler avec force . 

 


un
[Un] Comme le son "a" en anglais «père». Jamais comme dans "acide" (prononciation américaine).
b
[B] Comme en anglais "bob" ou "playbill."
ch
[ʧ] Comme en anglais «mâcher» ou «chocolat».
[Ɖ] Pas tout à fait comme le «d» son anglais. Appuyez sur le bout de votre langue au sommet de votre bouche, le point sur votre palais le plus élevé, au lieu de près les dents comme pour un anglais «d».Puis faire la même chose que vous feriez pour faire un «d».
e
[Ɛ] Comme le "e" en anglais "lit."
gh
[Ɣ] Un gargarisme sonore, à l'arrière de la gorge. Comme le Klingon H , seulement exprimé. C'est très bien comme les Français se gargariser "r".
H
[X] Un son dur dans la gorge, a trouvé en allemand (comme dans "Bach") ou l'hébreu pain grillé "l'chayim." Assurez-vous que vous prononcez cette durement et sourde.
Je
[ɪ] Comme le "peu". "i" son en anglais
j
[ʤ] Comme le "j" en anglais "junk". Jamais comme en français «jour».
l
[L] Comme en anglais «déjeuner».
m
[M] Comme en anglais «mère».
n
[N] Comme en anglais «nez» ou «tout».
ng
[N] Le même son se produit à la fin de l'anglais «chose» que dans Klingon il peut aussi venir au début des mots. Soyez prudent lorsque vous démarrez un mot ou une syllabe par ce son. C'est contre les règles de l'anglais, et il peut prendre un peu de pratique.
o
[O] Comme en anglais «note» ou «mosaïque». Comme avec d'autres lettres, ne vous laissez pas distraire par des mots anglais écrites avec les mêmes lettres. Le mot Klingon pas sonne comme l'anglais «note», pas comme "pas" (qui en Klingon lettrage serait orthographié nat ).
p
[P ʰ] Comme en anglais «pipe» ou «pop». Prononcer par un souffle d'air.
q
[Q] Un peu comme l'anglais "k", mais pas vraiment. Ce bruit doit être faite aussi loin dans votre bouche que possible, avec le dos de votre langue touchant réellement votre luette (le blob charnue qui pend sur la gorge). Il sonne un peu comme vous d'étouffement.
Q
[Qχ] Un peu comme un Klingon q immédiatement suivie par un Klingon H . Fermez votre bouche aussi loin que vous le pouvez, comme avec q , et forcer l'air jusqu'à, comme vous essayez de déloger des aliments coincé dans votre gorge. Il ressemble beaucoup à vous étouffer.
r
[R] A "r." légèrement trilles ou laminé Si vous ne pouvez pas trille avec le bout de votre langue, il suffit de faire un volet (ou même un Anglais r régulière sera entendu), mais ne pas se gargariser le "r", ou ça va sonner comme un gh . Notez que votre son-pronouncer convivial pour ces pages fait un travail pourri du matériel de r. Ne laissez pas cela vous empêcher de bien faire les choses, vous ne devriez pas vous soucier de ne pas le faire parfaitement. Notamment, Marc Okrand, le créateur de la langue, ne roule pas les r toujours sur les bandes sonores qu'il a faites. Aussi, veillez à ne pas laisser le r"occulter" voyelles proximité. Klingon syllabes Mir, mer, mur du son approximativement comme l'anglais "simple, jument, amarrer"; aucun d'eux ne rime avec l'anglais "fourrure".
S
[ʂ] Un son un peu comme un Anglais "sh", mais fait plus loin en arrière. Mettez votre langue où vous avez fait pour le Klingon D , mais ne fait pas toucher le toit de votre bouche. Faites un "s" sonore avec votre langue là-haut.
t
[T ʰ] Comme l'anglais "t" dans "pointe". Prononcer puissamment, avec un souffle d'air.
tlh
[T ˡ ɬ] C'est une question difficile à décrire. Mettez votre langue en position de dire un "t", mais au lieu de tirer le bout de votre langue loin de votre bouche, déposer les côtés , un peu comme ce qui se passe à la fin du mot "dandiner" en anglais. Cela devrait vous laisser en position de dire un "l", mais assurez-vous de ne pas utiliser votre voix: chuchoter le "l"; siffler il entre vos dents. L'abandon des côtés de votre langue devrait être fait avec force; ceci est une autre cracheur.
u
[U] Comme en anglais «prune» ou «imbécile».
v
[V] Comme en anglais «vicieux».
w
[W] Comme en anglais «sagesse». Parfois, ce son suivra un un , un e , ou un I , ce qui donne:
  • aw , rimant avec l'anglais "vache."
  • ew , non pas comme quelque chose en anglais. Fondamentalement, le «e» dans «lit» exécuté dans un "w". Une bonne façon de faire est de penser à Elmer Fudd disant "tewwible."
  • Iw , aussi différent de tout en anglais. Encore une fois, c'est comme le "i" en "peu" lance dans un "w". Il est proche de "Beurk!" l'expression de dégoût.
y
[J] comme en anglais "encore." Ce son, comme w , forme diphtongues:
  • ay , rimant avec l'anglais «pourquoi».
  • ey , rimant avec l'anglais «peut» ( Remarque: Le mot Klingon peut , bien sûr, des sons comme l'anglais «ma». Voir ci-dessus).
  • Iy , rimant avec l'anglais "clé".
  • oy , rimant avec l'anglais "garçon".
  • uy , un peu comme l'anglais "gluant", mais pas tout à fait. C'est une syllabe, tandis que "gluant" est deux. Pensez anglais "Vous" et déposer la dernière voyelle.
»
[ʔ] Un son que nous utilisons en anglais, mais ne considèrent pas un bruit. Il est le piège dans la gorge que nous mettons dans les débuts de mots qui commencent par des voyelles, ou dans des phrases comme "uh-oh." En Klingon, il peut aussi venir aux extrémités des syllabes, où il doit être prononcé avec soin (par exemple les mots tI et tI ' ont des significations très différentes). Celui-ci prend la pratique pour obtenir le droit dans toutes les positions.
(ceci etant une traduction d'un texte anglais.......bon courage!!!!)
http://www.kli.org
l'adresse du klingon language institute pour plus d'information.......

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15 août 2015

mythologie et religion nordique.....

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La mythologie nordique est l'ensemble des mythes provenant d'Europe du Nord (plus particulièrement de la Scandinavie et de l'Islande) à la base du système religieux polythéiste pratiqué dans ces régions au haut Moyen Âge avant leur christianisation. Il s'agit d'une variante régionale et historique de la plus vaste mythologie germanique. Aujourd'hui cette mythologie est surtout associée aux Vikings qui ont exporté leurs croyances au-delà de la Scandinavie, on parle alors aussi de mythologie viking. La mythologie nordique met en scène un nombre important de divinités, de créatures fabuleuses et de héros.

Pendant des siècles, les mythes nordiques étaient transmis oralement, notamment par la poésie scaldique qui éleva la narration d'épopées mythologiques en une expression artistique. Un certain nombre de ces poèmes mythologiques a été compilé au xiiie siècle dans l'Edda poétique. L'historien islandais chrétien Snorri Sturluson s'est également servi de la culture orale ancienne pour rédiger son Edda en Prose au xiiie siècle. Ces sources constituent la majorité de nos connaissances sur cette mythologie, complétées par quelques sagas nordiques (dont la plus importante est la Völsunga saga) et textesevhéméristes (comme la Geste des Danois).

Longtemps oubliée, cette mythologie a été redécouverte dès le xviiie siècle avec le courant romantique en Europe. Si ces sources demeurent contestées pour de possibles influences chrétiennes, elles mettent en lumière un univers très riche et vaste sur les croyances nordiques anciennes.

 

Sources

Cette mythologie reste relativement méconnue, notamment du fait de la fragilité des sources dont on dispose. Longtemps transmise oralement, ce n'est qu'avec l'arrivée des premiers chrétiens en Scandinavie à partir du xe siècle qu'elle est abondamment documentée par écrit. Les meilleures sources de cette tradition religieuse sont à prendre avec prudence car elles ont été transmises et changées par des historiens médiévaux chrétiens, quelques siècles après la christianisation. L'authenticité des croyances païennes est donc incertaine. Le christianisme amène avec lui l'écriture latine, permettant d'enseigner aux Scandinaves l'écriture sur le papier. Les runes, utilisées jusqu'alors, étaient principalement gravées et ne se prêtaient pas à l'écriture de longs textes.

Témoignages archéologiques

L'archéologie est un moyen très utile pour connaître le mode de vie des Vikings notamment en ce qui concerne les pratiques funéraires. L'archéologie a permis de découvrir divers objets en LIEN avec la mythologie comme des amulettes d'Odin ou de petits marteaux de Thor. Pour connaître la mythologie nordique il faut cependant se tourner principalement vers d'autres sources dont la littérature.

L'épigraphie peut également être utilisé puisqu'il existe de nombreuses pierres runiques datées de l'Âge des Vikings dont quelques-unes mentionnent ou représentent des mythes nordiques comme par exemple celle de Nordendorf qui mentionne Thor : "(Que) Thor consacre (ces) runes". On peut également retrouver des représentations de mythes nordiques dans des vestiges archéologiques des îles Britanniques, qui ont fait l'objet d'importantes incursions et colonisations vikings.

Textes mythologiques

Couverture d'un manuscrit duxviiie siècle de l'Edda de Snorri.

Les sources principales pour la mythologie nordique sont les Eddas, rédigées ou compilées aux alentours du xiiie siècle.

L’Edda poétique est un recueil de poèmes anonymes mythologiques et héroïques en vieux norrois composés pour la plupart entre les ixe et xiiie siècles (bien que certaines strophes sont peut-être plus anciennes encore), et trouvés dans le manuscrit de la fin du xiiie siècle Codex Regius, mais il s'agit probablement d'une copie d'un original remontant à 1210-1240. À l'époque moderne, d'autres poèmes mythologiques issus de divers manuscrits nordiques anciens ont été greffés à l'ensemble que l'on appelle désormais l'Edda poétique.

L’Edda en prose est un manuel de mythologie et de poésie rédigé vers 1220 par Snorri Sturluson, poète et diplomate chrétien islandais. Celui-ci y a manifestement paraphrasé des poèmes connus de l'Edda poétique, qu'il cite à nombreuses reprises dans l'ouvrage, mais aussi d'autres poèmes et mythes qui ne nous sont pas parvenus dans d'autres sources. L'Edda de Snorri est essentiel pour la compréhension de la mythologie nordique, qui sans elle nous serait restée obscure et fragmentaire. Toutefois le récit de Snorri a fait l'objet de critiques quant à des influences chrétiennes, ou des embellissements littéraires de l'auteur.

La poésie scaldique était en général composée en l'honneur d'un roi, et se caractérise par sa complexité. Certains poèmes ont une valeur mythologique, et ils sont souvent préservés uniquement dans les textes de Snorri ou dans certaines sagas. Parmi les plus anciennes descriptions de mythes nordiques on trouve certains poèmes scaldiques, notamment la Ragnarsdrápa et le Haustlǫng, composés au ixe siècle et préservés en partie dans l'Edda de Snorri. D'autres poèmes scaldiques racontent des histoires originales imaginées par les auteurs mais qui reflètent la croyance religieuse de l'époque ; les poèmes Eiríksmál et Hákonarmálracontent l'accueil à la Valhöll par les dieux de certains rois norvégiens défunts que les auteurs souhaitaient honorer.

La Völsunga saga, rédigée également au xiiie siècle en vieux norrois, raconte le mythe du clan héroïque des Völsungs, dont Sigurd est le personnage le plus célèbre. Son mythe est également raconté dans les poèmes eddiques héroïques, et brièvement dans l'Edda de Snorri. Une variante continentale germanique du mythe existe également, la Chanson des Nibelungen, rédigée en moyen haut-allemand au xiiie siècle, où Sigurd porte le nom de Siegfried.

Textes évhéméristes

Première page du parcheminFragments d'Angers, le texte original de la Gesta Danorum avec l'écriture de Saxo Grammaticus. Conservé à la bibliothèque royale de Copenhague.

L'évhémérisme du Moyen Âge a permis la sauvegarde des mythes, les dieux étaient alors perçus comme des héros historiques qui ont été divinisés avec le temps. Il s'agissait également d'une manière de rationaliser les mythes, mais aussi de justifier les dynasties royales scandinaves, en expliquant que ces hommes de puissance supérieure, perçus comme des dieux, sont les ancêtres des familles royales et de la noblesse de l'époque.

La Gesta Danorum (Geste des Danois) est le texte evhémériste le plus important pour l'étude de la mythologie nordique. Cette œuvre était rédigée en latin à la fin du xiie siècle par l'historien Saxo Grammaticus à la demande de l'homme d'état Absalon qui gouvernait alors le Danemark et qui désirait doter son pays d'une véritable épopée nationale. Saxo Grammaticus présente dans son œuvre l'histoire des premiers héros et rois danois, il s'est inspiré des mythes pré-chrétiens et en a proposé une version fortement évhémériste où les dieux nordiques sont en fait des hommes d'une puissance supérieure qui se sont faits passer pour des divinités.

Snorri Sturluson a également composé un important texte évhémériste en vieux norrois, la Saga des Ynglingar, première partie de la Heimskringla (la Saga des rois de Norvège) écrite vers 1225, et inspiré du poème Ynglingatal. Le prologue de l'Edda de Snorri est également évhémériste. Snorri Sturluson estime que les dieux étaient une CASTE de grands guerriers venus d'Asie (d'où le nom de leur domaine divin, Asgard), plus spécifiquement de Troie, qui étaient perçus comme des dieux par les populations autochtones de Scandinavie. Snorri raconte que ces « dieux » sont les ancêtres de la dynastie royale suédoise des Ynglingar, elle-même ancêtre des rois norvégiens.

Les textes évhéméristes du xiie siècle Íslendingabók, et Historia Norwegiae (rédigé en latin), mentionnent également des noms de dieux comme ancêtres des dynasties royales. La Sörla þáttr, écrite au xive siècle par deux moines chrétiens, propose une version largement évhémériste et méprisante de mythes divins.

Sources non-scandinaves

L'étude de la mythologie nordique implique également l'histoire de son évolution à partir de la mythologie germanique en général et la compréhension des cultes germaniques anciens, décrits dans des textes non-scandinaves. Pour cela, nous disposons de plusieurs textes antiques extérieurs au monde germanique qui mentionnent les germains depuis Commentaires sur la Guerre des Gaules de Jules César (environ 50 av. J.-C.), et dont le plus important est La Germanie(ier siècle) de Tacite. Des textes du haut Moyen Âge, souvent en latin, donnant des indications sur les cultes, légendes et dieux germains sont plus nombreux. Le plus important est la Gesta Hammaburgensis ecclesiae pontificum (ca. 1072) d'Adam de Brême. On peut également citer entre autres : Histoire des Francs (591) deGrégoire de ToursHistoire ecclésiastique du peuple anglais (731) de Bède le Vénérable, et Histoire des Lombards (787) de Paul Diacre.

Des textes relatant de la Scandinavie ou des Vikings, et contemporains à l'âge des Vikings, incluent ceux de certains voyageurs ou diplomates arabes comme Ibn Fadlan ou Ibn Rustah (xe siècle), et également Vita Anskarii, qui relate la vie d'Anschaire de Brême, missionnaire au Danemark et en Suède. D'autres textes sur la vie de saints missionnaires du monde germanique ancien incluent Vita Willibrordi (Willibrord d'Utrecht) ou encore Vita Bonifatii (Boniface de Mayence).

Autres sources

Les sagas nordiques sont des textes en prose rédigés entre les xiiie et xive siècles, qui relatent les hauts faits d'un roi, d'un héros ou clan. Certaines sagas relatent d'évènements des temps anciens, d'un passé légendaire, pendant l'âge des Vikings ou avant encore (comme la Völsunga saga), toutefois la plupart d'entre elles sont peu fiables en ce qui concerne la mythologie et le culte religieux païen, puisque ces sagas sont souvent issues de l'imagination de leurs auteurs.

D'autres sources possibles bien que vagues sont les témoins archéologiques (tombes, tumuli...etc.), les sources épigraphiques (pierres runiques), et encore latoponymie.

Redécouverte et histoire de la recherche

Veille pendant une nuit d'été, en compagnie de lutins et de fées… cette peinture évocatrice (1908) d'Edward Robert Hughes, artiste anglais, illustre l'inspiration du xixe siècle en Europe du Nord en particulier, pour la mythologie des peuples fondateurs des nations. L'engouement pour la mythologie procède alors de ce foisonnement identitairePROPRE à la réflexion nationaliste menée par chaque peuple.

Longtemps oubliée, cette mythologie a été redécouverte dès le xixe siècle avec le courant romantique en Europe.

Dans son ouvrage Monuments de la mythologie et de la poésie des Celtes et particulièrement des anciens Scandinaves(1756), Paul-Henri Mallet est le premier auteur à avoir publié des traductions des Eddas. Les premières études scientifiques sur la mythologie germanique sont Deutsche Mythologie (1835) de Jacob Grimm et Der Mythus von Thor (1836) de Ludwig Uhland. L'ouvrage de GRIMM a eu le plus grand effet et l'étude de la mythologie germanique n'a pas cessé depuis. Il souhaitait se focaliser surtout sur la mythologie germanique continentale mais il ne pouvait pas négliger les textes scandinaves, et son travail reste aujourd'hui une des présentations les plus complètes de la littérature mythologique et du folklore germanique, bien qu'il n'inclut pas les apports archéologiques.

Pendant la deuxième moitié du xixe siècle l'école de la mythologie comparée vit le jour, avec Alvin Boyd Kuhn et Max Müller à sa tête. Cette école cherchait à reconstituer la religion Indo-germanique et proto-germanique, mais elle avait tendance à tirer des conclusions hâtives. Lui succéda des études sur les coutumes traditionnelles contemporaines pour interpréter la mythologie germanique, notamment avec l'ouvrage Wald- und Feldkulte (1875) de Wilhelm Mannhardt. Ces interprétations CONTINUÈRENT jusqu'au milieu du xxe siècle, incluant Le Rameau d'or (1911-1935) de James George Frazer.

À la fin du xixe siècle, les philologues s'intéressaient également à cette mythologie. Sophus Bugge contesta les mythes nordiques, les considérant exclusivement d'inspiration chrétienne et classique. Si la plupart de ses théories ne sont plus acceptées aujourd'hui, il a introduit l'étude critique des textes mythologiques qui CONTINUA tout le long du xxe siècle.Eugène Mogk contesta la fiabilité de l'Edda de Snorri, estimant que la plupart des mythes qui y sont racontés sont des inventions de l'auteur Snorri Sturluson. Si ces remarques sont toujours valides dans le sens où l'Edda est effectivement surtout un travail littéraire, Snorri est tout de même considéré comme un compilateur sérieux qui impose créance dans les grandes lignes.

Au xxe siècle, Magnus Olsen introduisit la toponymie comme nouvelle source pour l'étude de la mythologie germanique et F. R. Shröder étendit la mythologie comparée aux religions non-germaniques. Cette voie a été suivie par Georges Dumézil qui s'attacha à comparer la mythologie nordique essentiellement avec les autres mythologies indo-européennes. Il étudia également la sociologie préhistorique des proto-indo-européens en introduisant sa théorie des fonctions tripartites (théorisée à partir des années 1920). L'apport de Jan de Vries dans l'étude de la mythologie nordique est également important. Son Altgermanische Religionsgeschichte(première publication en 1935 et révisé plusieurs fois au gré des avancées dans la recherche) est considéré comme une étude extensive et toujours pertinente.

Origine et expansion

Cette religion est issue à l'origine du sud de la Norvège et de la Suède, du Danemark, et de l'Allemagne. L'expansion viking aux alentours des ixe et xe siècles a également propagé la religion nordique vers d'autres régions, tout particulièrement en Islande et aux îles Féroé, mais aussi de manière plus éphémère dans les Îles Britanniques qui étaient témoins d'établissements permanents, comme en atteste la découverte de tombes païennes. La Normandie a également été colonisée par des scandinaves à condition qu'ils se convertissent au christianisme toutefois selon certaines sources les pratiques païennes ont continué à exister quelque temps. On peut également rajouter la Russie qui a connu de nombreux et prolifiques établissements permanents vikings le long de la « route de l'Est ».

Présentation

À l'origine c'est une croyance en une Grande Déesse MèreReligion panthéiste accordant une large place à la femme (plusieurs déesses importantes, comme l'était d'ailleurs la place des femmes dans les sociétés germano-scandinaves), à la Nature LES ANCIENNES célébrations se déroulaient près d'arbres ou de sites sacrés, c'est une croyance sans prêtres, ni dogmes, sans lieux de cultes) et à la divination (art associé aux runes), elle place la Vie au centre de son système, une vie conçue comme affrontement des forces de création et de dissolution, d'où résulte toute fécondité.

Le Hof (panthéon) nordique n'est pas aussi figé que celui de la mythologie grecque, les nombreuses différences de traditions locales ne permettent pas de définir un rôle très précis aux dieux (nombreuses hypostases). Ce panthéon a en outre la particularité d'être constitué de deux familles de dieux, les Ases et les Vanes, vraisemblablement apparues à deux époques différentes et amalgamées au tout début de l'Antiquité nordique, avant le iie siècle av. J.-C.. Les dieux les plus anciens, les Vanes, sont des dieux de la nature, de la fécondité et de la prospérité. Les Ases, plus récents, sont des divinités plus typiquement indo-européennes, et en cela plus proches des dieux gréco-romains, tel Hermód, associé à Hermès/Mercure, et Odin, parfois associé à Zeus/Jupiter. Certains dieux, primitivement majeurs, ont peu à peu été délaissés au profit d'autres, tel Týr, dieu associé à la guerre et à la justice, supplanté par Odin.

Organisation des mondes

Une représentation des neuf mondes

L'arbre cosmique Yggdrasil est la charpente des mondes. Il soutient et abrite les neuf mondes, dont chacun est le domaine PROPRE d'un élément ou d'une créature. Les Neuf Mondes sont répartis en trois échelons :

Aux niveaux les plus hauts surplombent :

Au niveau central se trouvent :

Aux niveaux les plus bas gisent :

  • Svartalfheim, juste en dessous du monde des hommes, le royaume des Nains (et Alfes Noirs) ;
  • Helheim, sous tous les mondes, le domaine des morts.

Principaux dieux

Articles détaillés : Panthéon nordiqueAses et Vanes.

Le panthéon nordique est d'abord divisé en deux groupes : les Ases, dieux guerriers et souverains, et les Vanes qui sont liés à la fertilité. La guerre entre les Ases et les Vanes se termine par l'union des deux groupes de dieux, de sorte que les Vanes finissent confondus avec les Ases dans certains mythes.

  • Odin : dieu souverain de la mythologie nordique, c'est un dieu de la guerre et de la poésie. Appelé « Père-de-tout » (Alfödr), il est le créateur de la terre et de l'humanité, et le père de la majorité des dieux, sa colère est crainte par les humains.
  • Frigg : déesse du mariage et de la maternité. Elle est la femme d'Odin et de même que son époux, elle connaît l'avenir, à la différence qu'elle ne le révèle pas.
  • Thor : dieu du tonnerre, guerrier brutal, il est le pire ennemi des géants qu'il tue régulièrement avec son fameux marteau Mjöllnir. Le Mjöllnir par ses pouvoirs fait de Thor un dieu de la guerre tout comme un dieu de la fertilité.
  • Loki : dieu de la Tromperie adopté chez les Ases. Malin et burlesque, il est la cause de beaucoup de malheurs chez les dieux, notamment la mort de Baldr.
  • Baldr : dieu de la beauté, de la jeunesse et de la lumière, aimé de tous, tué par une ruse de Loki.
  • Freyr : dieu de la vie et de la fécondité.
  • Freyja : déesse de l'amour, qui accueille la moitié des guerriers morts au combat, Odin accueillant les autres dans sa Valhöll.
  • Týr : dieu des serments et du droit, anciennement un dieu du ciel et probablement le dieu principal avant qu'il soit éclipsé en importance par Odin et Thor.
  • Njörd : le dieu principal des Vanes, il est le dieu de l'abondance, du vent et de la mer.
  • Hel : déesse des enfers, elle règne sur le Helheim et sur Niflheim (Niflhel)

Divinités secondaires

Articles détaillés : Nornes et Nornes dans la culture populaire.

Les trois Nornes sont des femmes qui tissent la toile du destin (Wyrd) de tous, y compris des dieux.

Les Walkyries sont des vierges guerrières chargées d'emmener les guerriers morts au combat au Valhalla, la halle d'Odin.

Le Serpent de Midgard est cité dans une prophétie disant qu'il anéantirait Midgard (la Terre) et que seul Thor pourrait l'arrêter en se sacrifiant.

Nains

Deux Nains (illustration de laVöluspá par Lorenz Frølich, 1895)

Les nains (dvergr en vieux norrois) sont des créatures vivant sous terre, dans les pierres ou les montagnes, mais deux textes indiquent curieusement qu'ils gisent soit à Svartalfheim (pourtant le séjour des alfes noirs), soit dans une salle au nord à Nidavellir24. Snorri raconte qu'ils sont originellement des vers trouvés dans la dépouille du géant Ymir (dont le corps a servi pour créer la Terre), auxquels les dieux donnent forme humaine et intelligence, mais qui du fait de leur origine continuent à vivre sous terre et dans les pierres. Les nains sont souvent rusés, et se caractérisent par leur habileté, surtout en tant que forgerons. En effet, ils sont responsables de la création de la majorité des attributs divins, dont le marteau de Thor. Toutefois ils sont parfois mesquins et opposés aux dieux, à l'image des jötnar, et sont chez Snorri amalgamés avec les alfes noirs. Les textes mythologiques ne donnent aucune information relative à la taille des nains, et il n'y a pas de raison de penser qu'ils étaient de petite taille dans l'imaginaire païen. Cette représentation apparaît dans les sagas tardives, où ils sont décrits petits et généralement laids. En revanche, certains spécialistes estiment qu'ils étaient à l'origine des esprits ou démons des morts. La croyance en des nains caricaturaux, de petite taille et généralement malins et mystérieux, est restée dans le folklore populaire germanique après la christianisation.

Animaux fabuleux

Il existe de nombreux monstres et animaux fabuleux dans la mythologie nordique, qui sont souvent engendrés par les dieux eux-mêmes et dont certains possèdent un rôle très important dans les mythes, notamment lors de la bataille prophétique du Ragnarök. Certains dieux, comme Odin et Loki, ainsi que certains géants, ont le pouvoir de se métamorphoser en divers animaux, comme des rapaces, des chevaux, des saumons. Les guerriers berserk étaient dans les sociétés vikings de puissants combattants puisant leur force dans celle de l'ours ou du loup. La vache Audhumla est un animal primordial dans la cosmogonie nordique.

Les dieux du panthéon nordique sont souvent accompagnés d'animaux. Le dieu Odin possède un cheval à huit jambes Sleipnir qui fut engendré par Loki lorsque ce dernier s'est métamorphosé en cheval. Odin est également accompagné de deux corbeaux, Hugin et Munin, qui survolent les mondes pour lui rapporter ce qu'ils y ont vu. Enfin, le roi des dieux est également accompagné de deux loups, Geri et Freki. Thor possède un char conduit par deux boucs, Tanngrisnir et Tanngnjóstr, qu'il peut tuer pour les manger puis les ressusciter en bonne santé à condition qu'aucun de leurs os n'ait été brisé. Freyja possède aussi un char tiré par deux chats et elle est également accompagnée d'unSANGLIER Hildisvíni, tout comme Freyr qui est accompagné du sanglier Gullinbursti. Au Valhöll, les guerriers morts au combat, leseinherjar, se nourrissent du sanglier Sæhrímnir qui ressuscite chaque nouveau jour pour resservir de repas.

Loki engendra trois créatures monstrueuses qui prendront une part importante lors du Ragnarök puisqu'ils tueront certains des dieux principaux ;LE LOUPgigantesque Fenrir qui tuera Odin, le serpent monde Jörmungand qui tuera Thor, et la gardienne du monde des morts, Hel. Le monde des morts est également gardé par le chien Garm, qui tuera Týr.

Un autre animal célèbre dans les mythes est le dragon Fáfnir qui fut abattu par Sigurd et dont le sang le rendit invulnérable.

Histoire mythique

Cosmogonie

Création des mondes et des dieux

Article détaillé : Cosmogonie nordique.
Manuscrit islandais du xviiie sièclemontrant la vache Audhumla

Le récit originel de la mythologie nordique est traité brièvement dans les poèmes Völuspá et Vafþrúðnismál de l'Edda poétique, et de manière plus détaillée dans la partie Gylfaginning de l'Edda de Snorri à partir du chapitre 4 et jusqu'au 19. Au départ, se sont créés deux mondes, l'un au nord fait de froid et de glace appelé Niflheim et l'autre au sud fait de feu et de flammes appelé Muspellheim, séparés par le Ginnungagap, un immense abîme. Les fleuves venimeux Élivágar à Niflheim formèrent de la glace et du givre prit forme dans l'abîme Ginnungagap. Inversement les étincelles de feux et flammes pénétraient aussi dans l'abîme. DeLA RENCONTRE des deux éléments se formèrent des gouttes ruisselantes d'où jaillit la vie sous la forme du premier géant du givre, Ymir. Pendant son sommeil, deux fils et une fille se créèrent de son corps seul.

Les gouttes de givre créèrent également la vache Audhumla. De ses pis coulaient quatre rivières de lait qui nourrissaient Ymir. Cependant, Audhumla n'avait rien d'autre pour se nourrir que la glace qu'elle léchait. Elle lécha la glace jusqu'à ce qu'elle y dégage le dieu Buri. Ensuite Buri enfanta le dieu Bor. Ce dernier eut trois enfants avec la fille d'un géant de glace appelée Bestla. Ses fils s'appelaient OdinVili et , les premiers Ases.

Les fils de Bor tuèrent Ymir, dont le sang noya tous les géants sauf Bergelmir et sa compagne qui sont alors les ancêtres de tous les géants. Odin, Vili et Vé emportèrent le corps d'Ymir au milieu du Ginnungagap et en firent la terre, Midgard, le monde des hommes. Avec ses cheveux ils firent les arbres, sa chair devint la terre, ses dents les pierres et les rochers, son sang emplit les océans et les lacs, ses os furent élevés en montagnes, et son crâne forma le ciel. Les larves qui avaient rongé le cadavre servirent à créer les Nains. Quatre d'entre eux furent destinés à maintenir la voûte céleste : NordriSudri,Austri et Westri, et donnèrent leurs noms aux points cardinaux. Pour finir ils jetèrent son cerveau pour former les nuages, puis organisèrent la course des astres afin de créer le temps. La périphérie de la terre ronde est entourée par la mer, et à l'extérieur se situe le monde des géants, Jötunheim. Pour contenir la colère de ceux-ci, les dieux construisirent un rempart fait des cils d'Ymir autour du domaine de Midgard.

Guerre entre les Ases et les Vanes

Article détaillé : Guerre entre les Ases et les Vanes.

La première guerre de l'univers opposa les deux groupes principaux de dieux, les Ases et les Vanes. Ce mythe n'est qu'évoqué dans plusieurs textes qui se complètent ou se contredisent.

Selon la Völuspá, la guerre commence lorsque les Ases tentent de tuer la magicienne Gullveig. Le dieu Ase Odin fait voler sa lance au-dessus des troupes des Vanes, un geste symbolique signalant le commencement des hostilités et attesté dans les sociétés germaniques antiques.

L'Edda de Snorri raconte que les Ases et les Vanes concluent une trêve, où ils crachent tous dans une cuve et créent de leur salive le dieu des plus sages Kvasir. Ce dernier est ensuite tué par des nains, et son sang devient l'hydromel poétique qui inspire les dieux et les vrais poètes. Snorri Sturluson développe encore l'histoire de cette guerre dans sa Saga des Ynglingar qui raconte qu'en signe de paix, les deux groupes de dieux s'offrent des otages. Les Vanes offrent Niord,Freyr, et Kvasir, en échange des Ases Hœnir et Mímir.

Cet accord de paix a effectivement uni les deux groupes de dieux au point qu'ils sont confondus. Des divinités initialement associées aux Vanes sont alors présentées comme des Ases dans le restes de textes mythologiques.

Création de l'homme et de la société

Après que les trois fils de Bor aperçurent deux troncs de bois, ils décidèrent de les sculpter sous forme humaine. Odin leur insuffla le souffle de vie, Vili, l'intelligence et Vé, les sens.

Le premier, l'homme, fut nommé Ask (littéralement « frêne »), et le second Embla (littéralement « orme »), la première femme. Ils vécurent tous deux au début de l'univers juste après la création des Neuf Mondes et engendrèrent l'humanité.

Un pont relie le monde des hommes et des Dieux et se tient sous la forme de l'arc-en-ciel. Bifröst (de son nom céleste) est gardé par Heimdall qui surveille le retour des géants.

Article détaillé : Rígsþula.

On apprend dans le poème eddique Rígsþula que le dieu Heimdall, masqué sous l'apparence d'un mortel nommé Ríg, voyagea sur Midgard parmi les hommes pour y créer les trois grandes classes sociales ; esclaves, paysans libres et seigneurs guerriers.

Dans un premier temps, ilRENCONTRA Aieul et Aieule, dans une modeste maison, qui l’hébergèrent pendant trois jours. Il dormi dans le lit du couple et neuf mois plus tard, la femme mit au monde un garçon aux traits grossiers, appelé Thrall. Plus tard, sa femme mis au monde des enfants aux nom péjoratifs : Bruyant, Taon, Fainéante... et créa, dès lors, la laCASTE des esclaves. Pendant ce temps, Ríg avait fait laRENCONTRE de Grand-Père et Grand-Mère dans une petite maison. Il fut accueilli chaleureusement et neuf mois plus tard, la femme enfanta un garçon vif, nommé Karl. De son union future naquit Forgeron, Beau visage, Capable, Vierge. Ainsi fut créée la caste des hommes libres. Enfin, Ríg se rendit dans une vaste demeure où comme à chaque fois il resta quelques jours. Neuf mois plus tard, l'enfant né, nommé Jarl, était beau et fort. Heimdall l'éduqua et lui enseigna les runes. Jarl SE MARIA à son tour et eut plusieurs enfants dont le plus jeune, Konr, fut aussi élevé par Heimdall à la magie des runes. Par la suite, il conquit de nombreuses terres.

La fonction de Heimdall en père de l'Humanité est également évoquée à la première strophe du poème Völuspá où les hommes sont surnommés les « fils de Heimdall ».

Aventures divines

Un thème récurrent concerne les combats des Ases face à leurs ennemis éternels les géants, qui se terminent bien souvent par la défaite de ces derniers, en général tués par Thor à l'aide de son marteau Mjöllnir.

L'un des mythes les plus célèbres est le meurtre du dieu Baldr par une ruse du dieu malin Loki. Celui-ci est ensuite capturé par les Ases et condamné à subir des souffrances atroces jusqu'à la fin des temps.

Récits héroïques

Quelques héros mythologiques :

Outre les aventures des dieux, nous connaissons également plusieurs récits héroïques dont les personnages principaux sont des hommes, et y interviennent parfois les dieux et autres forces surnaturelles. Le plus célèbre héros est Sigurd, grand guerrier, meurtrier du dragon Fafnir. Une version allemande et fortement christianisée de cette légende est également connue, l'Allemagne en a d'ailleurs fait son épopée nationale ; la Chanson des Nibelungen.

Eschatologie

Article détaillé : Ragnarök.
Surt détruisant les mondes avec son épée flamboyante (Dollman, 1909)

L'eschatologie a une place importante dans la mythologie nordique ; elle est décrite et référencée à nombreuses reprises dans les Eddas comme une fatalité à laquelle sont soumis tous les dieux et les hommes. Cette fin du monde prophétique est désignée par le terme du Ragnarök (« Consommation du destin des puissances » en vieux norrois). Elle est annoncée par trois hivers successifs sans Soleil appelé le Fimbulvetr, durant lesquelles les guerres et fratricides seront répandus. Toutes les chaînes se briseront, ainsi Loki et Fenrir seront libérés. Loki mènera les géants et les légions de morts de Hel combattre les dieux, les einherjar et les hommes sur la plaine de Vigrid. Le serpent Jörmungand sortira de la mer et dévastera les terres. Odin sera englouti parLE LOUP Fenrir, qui sera à son tour tué par le fils d'Odin Vidar. Thor et Jörmungand se donnerontMUTUELLEMENT la mort, ainsi que le dieu Týr et le chien monstrueux GarmFreyr sera abattu par le géant du feu Surt. Le malin Loki et le dieu Heimdall s'entretueront également. Enfin, Surt enflammera le monde.

Mais de cette dévastation, le monde renaîtra. Les dieux survivants seront BaldrHödVidarValiHœnir et les fils de ThorModi et Magni qui hériteront de son marteau. Ils hériteront alors des places de dieux souverains. Un seul couple d'humain survivra également à la catastrophe, Líf et Lífþrasir, puisqu'ils se sont cachés sous les racines de l'arbre monde Yggdrasil. D'eux renaîtra l'humanité.

Culte religieux

Seul très peu de textes mythologiques dont nous disposons étaient rédigés à l'époque païenne, ainsi nous ne disposons pas de beaucoup d'informations sur le culte religieux nordique. Toutefois certaines chroniques extérieures décrivent des pratiques RITUELLESLa Germanie, deTacite, est le plus ancien texte rapportant de pratiques rituelles germaniques durant l'antiquité, pratiques qui peuvent être liées au monde nordique.

Il n'y avait pas de classe purement sacerdotale chez les Germains. César l'avait noté, mais Tacite parle tout de même de « prêtres » ce qui est sans doute uneERREUR d'interprétation des rites dont il témoigne. Nous connaissons le terme de goði, qui n'est pas équivalent à un prêtre, mais implique une fonction religieuse aux chefs de l'Islande avant sa conversion au Christianisme. Les cérémonies religieuses étaient en effet dirigées par les chefs ou personnages de grand statut, qui redevenaient des chefs séculaires en dehors des cérémonies religieuses. Les textes antiques mentionnent que les cérémonies se faisaient à l'air libre, ce qui contraste avec les textes plus récents qui parlent de véritables temples païens. Ceci dénote sans doute une évolution du culte, sous l'influence certainement du culte romain et surtout chrétien. Adam de Brême décrit un temple païen à Uppsala (Suède).

Postérité[

Jours de la semaine

La mythologie nordique a influencé les noms des jours de la semaine dans les langues scandinaves mais également en anglais ou en allemand. En français, ils ont par contre une origine latine.

Langues modernes
FrançaisAnglaisNéerlandaisAllemandIslandaisSuédoisNorvégienDanoisDivinité
Lundi Monday Maandag Montag Mánudagur Måndag Mandag Mandag Máni / lune
Mardi Tuesday Dinsdag Dienstag
Þriðjudagur Tisdag Tirsdag Tirsdag Týr
Mercredi Wednesday Woensdag (Mittwoch) (Miðvikudagur)
Onsdag Onsdag Onsdag Odin (Woden)
Jeudi Thursday Donderdag Donnerstag Fimmtudagur Torsdag Torsdag Torsdag Thor (Donar)
Vendredi Friday Vrijdag Freitag Föstudagur Fredag Fredag Fredag Freyja ou Frigg
Samedi Saturday Zaterdag Samstag Laugardagur Lördag Lørdag Lørdag Loki (Løke)
Dimanche Sunday Zondag Sonntag Sunnudagur Söndag Søndag Søndag Sól / soleil

Toponymie

Panneau pour Odensvi en Suède, qui signifie « sanctuaire d'Odin ».

La toponymie était reconnue comme source possible pour l'étude de l'histoire de la religion germanique depuis le xixe siècle, mais la première recherche poussée a commencé avec le norvégien Magnus Olsen au début du xxe siècle. On différencie la toponymie théophore (lieux qui tirent leurs noms de divinités) des lieux portant des noms comme Vi (de « sanctuaire ») ouGuðakr (« plaine des dieux ») qui indiquent de possibles lieux de cultes, bien qu'ils ne sont pas associés à une divinité spécifique. Olsen a RECENSÉ plus de 600 exemples toponymiques en Norvège indiquant des lieux sacrés. En ce qui concerne la toponymie théophore plus spécifiquement, il y en aurait 1050 en Scandinavie et en Islande, dont 510 enSuède, 270 au Danemark, 225 en Norvège, 40 en Islande et 30 en Finlande.

La toponymie théophore ne semble pas correspondre aux importances relatives des dieux rapportés dans les Eddas. Par exemple, Odin, le dieu principal des Eddas, n'apparait pas dans la toponymie d'Islande. En Norvège, son nom n'apparaît que dans 12 cas (ce qui représente 5,3 % de la toponymie théophore norvégienne), et au Danemark et en Suède, son nom apparaît respectivement dans 32 et 72 cas. En revanche, Thor est très représenté, y compris en Grande-Bretagne, mais il est difficile de différencier les exemples toponymiques qui se rapportent au dieu de ceux qui se rapportent à des hommes dont les noms sont dérivés de Thor, très communs en Scandinavie (Þorleif, Þorstein, Þorkel etc.). En revanche, le nom du dieu Ullr apparaît souvent en Norvège et en Suède malgré sa très faible importance dans les sources écrites. Ceci suggère qu'Ullr avait un rôle bien plus important dans les croyances nordiques à l'époque où s'est formée la toponymie théophore. En Norvège et en Suède, lesVanes (NjördFreyrFreyja), dieux de la fertilité, apparaissent souvent, autant qu'Ullr, mais sont très rares au Danemark et en Islande (où seulement trois lieux portent un nom dérivé de Freyr). La toponymie théophore nous apprend l'existence d'autres dieux qui n'apparaissent pas dans les textes, comme Hörn et *Vrindr, toutefois aucune conclusion sur leurs fonctions ne peut en être déduite.

La toponymie permet d'appréhender la distribution géographique des cultes aux dieux. L'inconsistance notable entre la toponymie et l'importance des dieux dans lesEddas n'indique pas que les textes sont faux. Les Eddas témoignent des croyances de la fin de l'âge des Vikings, alors que la toponymie s'est formée en grande partie sur plusieurs siècles à l'époque des grandes invasions.

 

Religion nordique ancienne

Odin avec Hugin et Munin.

La religion nordique ancienne (ou paganisme nordique) recouvre l’ensemble des croyances et des pratiques religieuses des peuples scandinaves, des origines à l’âge du bronze, jusqu’à l’ère Viking, de 800 à la christianisation autour de l’an 1000. Ces croyances sont sans prêtres, ni dogmes, ni lieux de cultes.

« La religion des anciens scandinaves n'est pas révélée mais vise à participer à la vie des Dieux en ce monde et dans l'autre, la frontière entre les deux étant très floue et souvent quasiment inexistante. [...Elle] ne connaissait pas de doctrine, mais consistait en une attitude et surtout en un certain nombre d'actes signifiants qu'on peut appeler rites. Le rite est l'essentiel de la religion nordique ancienne. ». ElleA DONNÉ naissance à un ensemble de mythes relatés notamment dans les Eddas, la mythologie scandinave.

Un statut particulier était accordé par ces peuples à la nature, à la femme, mais aussi à certains animaux, comme l’ours, lecheval, le sanglier et le corbeau, qui se voyaient attribuer des pouvoirs fabuleux et possédaient une place importante dans lesRITUELS et les traditions.

 

 

Terminologie

Les Scandinaves ne donnaient pas de nom à leur culte avant l’arrivée du christianisme. À la suite de l’arrivée des missionnaires chrétiens en Scandinavie tels qu’Anschaire de Brême vers 829 et le roi Harald Ier de Danemark qui réussit à imposer le christianisme dans son pays vers 960, les textes médiévaux de Scandinavie mentionnèrent le terme forn siðr pour désigner la religion originelle de ces peuples. L’expression signifie littéralement « ancienne coutume, ancienne pratique » en vieux norrois.

Leur langue ne dispose pas de vocable pour « religion », le mot approchant serait « seydrsejdr ou sidr » : coutume, ensemble de pratiques, magie, médecine... activités principalement féminines. Leurs croyances ne possèdent aucun crédo, pas de prières àPROPREMENT parler, « pas de prêtres, ni ordre religieux, ni temples, point de délire imaginatif ou de longues méditations rêveuses », sans foi, sans dogmes.

Les sources

Sources archéologiques

Pétroglyphe de Norrköpings.

Âge du Bronze

Le char solaire de Trundholm, daté du premier âge du bronze soit aux alentours de -1400

.

Sources toponymiques

Carte montrant les différences régionales de culte en Scandinavie vers 900, déterminées par les noms de lieu et les données archéologiques. En bleu, les régions dominées par le culte des Vanes ; en rouge, celles où prédominent ThorOdin et les autres Ases ; enVIOLET, les zones de coexistence ; les points verts sont les noms de lieu dérivés d’Odin - d’après Erik Christiansen, The Norsemen in the Viking Age, Blackwell, 2002.

Sources littéraires

Sources antiques

« Ils (Germains du nord) n’ont ni druides qui président au culte des dieux, ni aucun goût pour les sacrifices, ils ne rangent au nombre des dieux que ceux qu’ils voient et dont ils ressentent manifestement les bienfaits, le soleil, le feu,LA LUNE. Ils n’ont même pas entendu parler des autres »

— CésarDe Bello Gallico, VI, 21

« Ils répugnaient à présenter leurs Dieux sous formes humaines, il leur semble peu convenable à la grandeur des habitants du ciel, ils leur consacrent les bois, les bocages et donnent le nom de Dieux (et Landvaettir) à cette réalité mystérieuse que leur seule piété leur fait voir » « Aucun de ces peuples ne se distingue des autres par rien de notable, sinon qu’ils ont un culte commun pour Nerthus c’est-à-dire la Terre Mère, croient qu’elle intervient dans les affaires des hommes et circule parmi les peuples » »

— TaciteGermania, IX, 3

Sources médiévales

Influences chrétiennes

Les textes constituant la mythologie nordique ont été rédigés par des clercs ou des hommes issus d’une formation cléricale. La question de l'interpretatio christiana est souvent débattue pour savoir à quel point ils ont réinventé la mentalité des Vikings deux ou trois siècles après leur disparition. Ainsi, selon Régis Boyer« l’Église apportait dans ses bagages toute une magie biblique ou orientale fatidique que l’on attribua à tort aux Vikings » et « tous les documents islandais anciens sont écrits sur palimpsestes, il faut gratter l’apport continental chrétien pour tenter de retrouver l’authenticité scandinave (et germanique) ancienne ». Il propose d’essayer de reconstituer la mentalité viking plutôt que de prendre à la lettre des récits souvent trop complaisants ou adaptés de sources latines. Pour Hilda Ellis Davidson, « nous avons affaire à un monde mythique artificiel, bien éloigné de la foi vivante de l’ère païenne ». Einar Ólafur Sveinsson, spécialiste islandais et son école, disent (en parlant de tous les textes) que : « la littérature ancienne de son pays est mi ecclésiastique, mi séculiere ». Régis Boyer constate qu’« on ne voit pas comment le contredire ».

Cependant, « l'essentiel de ce que nous connaissons par les Eddas se trouve déjà gravé dans la pierre, au minimum plus d'un millénaire et demi à l'avance. Dans ces conditions, les tentatives d'interprétation de la mythologie nordique par des collusions avec les courants de pensée orientale ou chrétienne à l'époque historique s'effondrent d'elles-mêmes, ce qui, bien entendu, n'exclut pas les interpolations », et pour François-Xavier Dillmann, à propos de l'Edda de Snorri Sturluson : « ...La mise en évidence d'indéniables influences bibliques dans l'un ou l'autre chapitre de la Gylfaginning n'a que trop fréquemment été utilisée pour tenter de jeter le discrédit sur toute l'entreprise de Snorri. Force est néanmoins de constater que, même s'il vivait dans un pays évangélisé depuis environ deux siècles et s'il avait reçu à Oddi une éducation fortement teintée de dogmatisme chrétien, Snorri montrait une profonde inclination pour la mythologie ancestrale. [...] S'il serait certainement abusif d'en faire un propagandiste païen en pleine époque chrétienne, il ne nous semble pas douteux qu'il ait chéri ces belles histoires qui ASSURAIENT la pérennité de la poésie scaldique, ces vieux mythes dans lesquels s'exprimaient le génie de sa nation. ».


De là viennent sans doute les analogies des Nornes avec les Parques, des Valkyries avec Apsaras, de Tyravec Mars, d’Odinn avec Mercure, de Loki avec Lug, ou encore de Fjorgyn avec Perkun17. Les Nornes et leur destin immuable sont vues comme une invention chrétienne associant Urd (le nom d’une source),Skuld (le nom d’une Valkyrie), et Verdandi (seule la Voluspa cite ce nom). Pour Jean Renaud« Urd était probablement la plus authentique des trois, à laquelle on aurait associé par la suite les deux autres »18. Bon nombre des êtres surnaturels de la mythologie nordique sont adoptés sur le tard lors de la christianisation, et certains sont apportés par l’Église19. On les soupçonne de suivre quelques grands modèles célèbres dans tout le Moyen Âge, comme Isidore de Séville ou tout simplement la Bible.

L’Islande devenue chrétienne, l’Église ne badine pas plus là qu’ailleurs sur la stricte observance de ses lois. Seules certaines pierres à inscriptions runiques auraient échappées à la destruction car elles comportaient des signes religieux chrétiens comme la pierre de pierres de Jelling, où des inscriptions neutres. La rédaction deux siècles après l’âge Viking, donne LATITUDE à l’Église, d’entreprendre un travail patient et opiniâtre d’éradication, bien connu d’autre part. Elle s’efforçait de dévaluer les croyances et pratiques menaçant la doctrine chrétienne, les dieux passent à l’état de diables, ou subtilement ils se retrouvent ridiculisés. (Harbardsljod ou la Lokasenna). Ou les dieux ne sont plus que de simples humains divinisés, ainsi ils périssent lors du combat final (Voluspa, ragnarök…) Régis Boye.

Le panthéon nordique

Article détaillé : panthéon nordique.

Déesse mère

Régis Boyer met en exergue une croyance ancestrale en une grande déesse mère de la création et de la vie, en harmonie avec les forces et les éléments naturels qui régissent l’univers, et à qui ils ont donné par la suite une représentation anthropomorphe.

À l’origine « les pères des Vikings » croyaient en une Déesse Mère et aux grandes forces naturelles que sont le soleil, l’eau, la terre, l’air, le feu et la vie, qu’ils ont représentés plus tard par la création d’un panthéon qui compte notamment Odin (Yggr, le redoutable), Odr (fureur) Thor (tonnerre), Jord (terre), FriggFreyja(femme), Fjörgyn (il/elle, qui favorise la vie), Sól (le soleil), Máni LA LUNE), Baldr et Freyr, (seigneur), Surtr (noir du feu), Mímir (mémoire), Bragi (parangon), Logi/Loki (flamme)... et le grand arbre Yggdrasill. Les Landvaettir sont les esprits tutélaires des lieux naturels tels que les collines, arbres, cascades, pierres… La tête de monstre sculptée sur la proue des bateaux vikings était faite à leur intention, afin d’épouvanter les Landvaettir des pays à investir. Il convenait de l’enlever avant d’arriver en pays ami. La Grande Déesse Mère constitue un point capital dans les croyances des anciens scandinaves et germains.

Les cultes

Le blót

La pratique cultuelle essentielle était le blót (vénération), il pouvait aussi avoir le sens de (sacrifice) ou blótveizla (banquet sacrificiel), dont le but était de renforcer la divinité en nouant un LIEN entre elle et les participants ; il suivait quatre étapes :

  • des sacrifices d'animaux (mais qui ont pu être humains à l'origine), dont le sang est répandu sur l'autel, le bâtiment et les participants.
  • un banquet où l'on consommait la viande des animaux sacrifiés cuite, et où l'on portait des toasts de bière ou d'hydromel aux dieux (Odin, Njörd, Freyr et Bragi), au roi, et surtout aux parents morts (drekka minni : boire à la mémoire de).
  • on consultait les augures de diverses façons : à travers une source ou une cascade, en jetant des rameaux trempés dans le sang sacrificiel (hlautteinar) sur un linge blanc.
  • « le quatrième et dernier temps du blót consistait à faire des vœux ou à s'engager par serment solennel à acomplir de hauts faits : c'est la pratique duheitsstrenging, où le paroxysme de la TENSION se double de l'ivresse du banquet pour exalter au maximum la force vive de l'homme en communion avec la divinité »

Ils ont avec les puissances naturelles et les dieux un rapport de « donnant donnant ».

Le goði

Le chef de famille ou du clan procède aux cérémonies, naissances, mariages, décès... et fait office de goði, sorte de « prêtre temporaire ». Certains de ces godis se muèrent en prêtres officiels chrétiens, surtout en Islande.

Destin

Les Vikings n’ont pas une conception du destin immuable. Quels que soient les projets de leurs dieux,LES ANCIENS scandinaves et germains demeurent libres et croient en leur capacité d’infléchir leurs dieux et de forcer le destin, pour le modifier, car ils croient à la chance (gaefa), à leurs talents, à leur force et volonté, à leur capacité de réussite, et aussi à l’appui de leurs ancêtres: ce qu’ils nomment « eiginn mattr ok megin ». Pragmatiques, ils ne sont en aucun cas des fatalistes subissant un destin. Ce sont avant tout des combattants et des hommes libres qui décident de leur sort au risque de déplaire aux dieux. Ils croient à la magie ou plutôt au sentiment de la présence constante du surnaturel et à la divination pour percer les projets de leurs ennemis, des dieux et des forces tutélaires, afin de changer le cours des évènements, et d’anticiper sur le destin, donc de le modifier, car rien n’est écrit définitivement.

Ils sollicitent les forces, les dieux et leurs ancêtres qui leur répondent dans leurs songes "mik dreymdi, at Freyja" (exemple : Freyja m’a rêvé que...).

Il n’y a pas de destin que leur volonté ou l’aide de leurs dieux ou de leurs ancêtres ne puisse modifier, car les scandinaves étaient des hommes d’actions prisant les valeurs d’action, et on leur fait tort en les accablant de pratiques et de concepts dont, sans aucun doute, ils eussent été fort empêchés.

 

Irréligion et scepticisme 

La formule de Gauka-Thorir : « Nous autres camarades n’avons pas d’autre croyance qu’en nous-mêmes et en notre force et capacité de VICTOIRE, et cela nous suffit amplement » (Gauka-Thorir, chapitre CCI Olafs saga hins Helga) se retrouve dans d’autres textes. Pour François-Xavier Dillmann : « cette locution est le plus souvent utilisée dans les textes norrois au sujet de personnages qui sont réputés avoir délaissé le culte des dieux ancestraux et qui, par conséquent, se situaient en dehors du cadre habituel de l’ancienne société scandinave »

« On a longtemps cru que les Scandinaves, dans les siècles qui précédèrent la conversion au christianisme — viiie et ixe siècles —, avaient atteint une sorte d'irréligion, de scepticisme ou d'indifférence [...] Cela tenait à une phrase qui SE RENCONTRE souvent dans les textes : Hann blôtadi ekki, hann tradi à sinn eiginn màtt ok megin (Il ne sacrifiait pas aux dieux, il croyait en sa propre force et capacité de chance). Il y avait là, semblait-il, une attitude fort inhabituelle au Moyen Âge où l'on avait voulu voir un trait exceptionnel, digne de peuplades que les "philosophes" du xviiie siècle français considéraient comme les régénératrices de l'Occident. Les recherches récentes de savants suédois, Folke Ström et Henrik Ljungberg en particulier, ont établi qu'une telle interprétation ne reposait sur rien. » «  Elle soulignait au contraire la participation au sacré qui justifiait qu’un homme se sentît fondé à dépasser les dieux anecdotiques, si l’on peut dire, et à ne croire qu’en lui-même, c’est-à-dire en sa PROPRE capacité de chance et de réussite puisque celles-ci lui venaient des puissances divines. En conséquence, la formule dont nous sommes partis, loin d’être une profession de scepticisme, était un acte d’adoration implicite ! ».

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LES ANCIENSscandinaves et germains ont une totale liberté de pensée et de croyance.

Place de la femme

La femme viking tenait un rôle très important. On RENCONTRE dans les textes un nombre élevé de déesses et de créatures surnaturelles féminines (nornes,valkyriesDisesHaminjur... Il est possible qu’il s’agisse de résurgences du culte ancestral de la Grande Déesse Mère qui a la période viking prend le nom de Fri, Fiia, Frea, Freyja (bien aimée) (elle est la douce chaleur du soleil, la déesse de la vie mais aussi de la mort qui accueille la moitié des guerriers, d’où l’une de ses hypostases : Hel (helja : accueillir, cacher), elle est aussi la déesse guerrière, mais il est également possible qu’il s’agisse de l’influence, dans les textes mis par écrit par les clercs, du développement à partir du xiie siècle du culte chrétien de la Vierge Marie sous l’impulsion de Bernard de Clairvaux.

Place des animaux

La plupart des dieux et déesses ont leurs animaux, et ces derniers possèdent un statut particulier dans les croyances.

Boucs]

Thor a deux boucs qui tirent son char Tanngrisnir et Tanngnjóstr (Dents grinçantes et Dents étincelantes). Il lui est arrivé d’être contraint de les manger, mais il prit soin de conserver les os pour les ressusciter.

Chats

Le chat était l’un des animaux favoris des Vikings[réf. nécessaire]. Il était d’usage d’offrir des chatons lors des mariages. Un auteur, Diana Paxson dans son romanBrisingamen a attribué les noms poétiques Tregul ("Arbre d’or, ou jaune) et Bygul ("Abeilles d’or, ou de miel) à des chats de Freyja« Tendresse » et « Amour maternel » sont les chats de Freyja. Ils sont ailés, de grande taille, et ils tirent son char.

Cheval

L’importance du cheval dans les textes fondateurs et les sagas mythologiques semble refléter la grande valeur qu’il possédait, comme l’attestent également les RITUELS liés à son sacrifice et à la consommation de sa viande, qui étaient censés apporter protection et fertilité tandis que ses ossements sont utilisés comme instruments de magie noire dans les sagas. La lutte contre les traditions et les rituels comme la consommation de viande de cheval fut un élément capital dans la christianisation des régions qui pratiquaient historiquement la religion nordique, comme la Germanie et l’Islande. Parmi les chevaux célébrés par les textes fondateurs figurent celui d’Odin, Sleipnir, qui possède huit jambes et peut voler.

Chiens

Les chiens bénéficient d’une grande estime comme animaux de compagnie ou de travail. Il est fréquent de retrouver ces compagnons dans des tombes, enterrés aux côtés de leurs maîtres. Le chien qui garde le royaume des morts se nomme Garmr ou Garm.

Corbeau

Hugin (la pensée) et Munin (la mémoire) sont deux corbeaux, messagers d’Odin, qui parcourent le monde et viennent murmurer à leur maître ce qu’ils ont vu et entendu.

Loup

Dans l’ancienne Germanie, comme chez les Gaulois, les guerriers se nourrissaient de loups pour acquérir ses qualités que sont la force, la rapidité et l’endurance. CeRITUEL permettait de donner du courage aux combattants en les plaçant sous la protection des loups. Les Winnilis, nom d’un peuple de Germains signifie LES LOUPS". Ils ne s’appelaient donc pas hommes mais loups. On retrouve le loup dans les textes fondateurs, où Odin possède les deux loups Geri et Freki(Vorace et violent), ainsi que le gigantesque loup Fenrir (« habitant des marais ») né de l’union de Loki et la géante Gerbauda.

Ours

L’ours possède une place très importante dans l’histoire des peuples germaniques et scandinaves à l’époque du paganisme nordique, admiré et vénéré pour sa force, son courage et son invincibilité, considéré comme le roi des animaux, il était l’attribut des puissants et l’objet de rituels ayant pour but de s’approprier ses pouvoirs. Il était également l’attribut des berserkir. Il était d’usage d’offrir un ourson aux rois. Ingimund l’ancien offrit un ours polaire au roi de Norvège vers l’an 900.Isleif, le premier évêque d’Islande, en offrit un à l’empereur d’Allemagne vers l’an 1050. Un conte en vieux norrois a pour titre « Auðunn et l’ours » (Auðunar þáttr vestfirzka).

Sanglier

Sæhrímnir est leSANGLIER consommé chaque nuit par les Einherjar dans la Valhöll. Il est ramené à la vie afin de servir à nouveau de repas le jour suivant.Hildisvíni (sanglier de la bataille) est la monture de Freyja lorsqu’elle n’est pas sur son char tiré par ses deux chats.Freyr possède également un verrat Gullinbursti(aux soies d’or) ou Slidrugtanni (aux défenses redoutables). Il court plus vite que n’importe quel cheval de jour comme de nuit, dans les airs et sur la mer et ses soies illuminent la nuit la plus sombre.

Christianisation

Selon de nombreux historiens dont François Xavier Dillmann, nous assistons à une véritable guerre de religion pour instaurer le christianisme par la force, notamment en Norvège où le conflit dura plus d'un siècle. La détermination des missionnaires pour répandre leur foi en Scandinavie et en Germanie, ira parfois jusqu’à détruire des stèles au prix de leurs vies.

Ne parvenant à éradiquer ce paganisme ni par la parole ni par les actes de vandalisme, l’Église eut recourt à une violence volontaire : « Répandre sa foi par le fer et le sang. ». L’émoi et le traumatisme des massacres de Charlemagne se firent ressentir dans toute la Scandinavie. Les historiens et spécialistes (Alain Decaux,André CastelotFrançois Neveux Rudolf Simek…) pensent que ce fut l’une des raisons qui provoqua les raids vikings qui souhaitaient se venger de la christianisation forcée. La conversion des Scandinaves et des Germains s’est effectuée plus ou moins violemment, sur plus de quatre siècles.

Selon Régis Boyer : « Car- il faut de nouveau insister fortement – la conversion de la Scandinavie se sera faite sans coup férir, sans guerres de religions, sans effusion de sang, sans martyre. Lorsque des chroniqueurs nous la dépeindront, nettement plus tard, sous des dehors tragiques et violents, ils ne le feront que par imitation des vies de saints qui étaient de rigueur en Occident à l'époque. »

Explication évhémériste des mythes païens

L’Église a tâché de ravaler LES ANCIENS dieux au rang de démons Snorri et Saxo Grammaticus s’efforcent de reconstituer un panthéon organisé autour de quelques grands dieux en se contredisant souvent et parfois gravement, et proposent une explication hémériste des dieux païens : dans les prologue de son Edda et de la Heimskringla, Snorri « nous explique que les dieux ne sont que des hommes d’autrefois, des magiciens de préférence, qui ont été progressivement divinisés, Saxo Grammaticus ne dira rien d’autre, lui aussi ». Cette explication se retrouve dans d’autres textes comme la Saga des Troyens, mêlant l’origine pseudo-étymologique des Ases en Asie, au mythe des origines troyennes des peuples scandinaves (Troie étant en Asie mineure).

Néopaganisme

La foi scandinave, nommée par certains Ásatrú ou parfois Odinisme, a été reconstituée avec plus ou moins de succès, et certains pays acceptent désormais de la compter parmi les religions officielles. C’est le cas de l’Islande, la Norvège, la Suède, le Danemark ou l'Espagne.

15 août 2015

les principales castes militaires du japon feodal

Les principales castes militaires du Japon féodal

BIENqu’au Japon, aucune figure ne soit plus symbolique que celles des Samouraï, ceux-ci ne consitue qu’une des castes militaires, certe importante, parmi d’autres. Si leur histoire a son origine au COURS de l’ère Heian, ce n’est pourtant que depuis le XIIe siècle et jusqu’en 1868 que ces castes militaires s’arrogent le droit exclusif de gouverner le pays en y exerçant avec les fonctions proprement militaires, toutes les fonctions administratives et judiciaires.

Nous parlerons ici des castes militaires DANS les différentes périodes féodales, tout en excluant les postes dits « gouvernementaux », je pense au DaimyoShogun, mais aussi: kuje, kampaku, shikkenkanrei, voire hamamoto, etc… qui prirent place lors de la création du bakufu (sauf kuje), et qui n’ont que des rôles de gestion et plus de rôle militaire bien que beaucoup de ces postes soient confiés à des personnes ayant fait des classes militaires donc à cette période: des Samouraï de par le fait).

Il est très difficile de tout expliciter au mieux en un article,BIEN sur il y a des choses à redire et des infos qui sont passées à la trappe, mais cet article se veut être « vulgarisé » et résumé à son minimum.

Les principales castes militaires (liste non exhaustive et non classée DANS l’ordre) sont:

  • Bushi
  • Samourai
  • Ronin
  • Goshi
  • Ashigaru et Ashigarugashira
  • Sohei
  • Yama-bushi ou Shugenjas dans certains lieux (auparavant Yamahoshi)
  • Ninja

Les Bushi

Bushi, Yamaoka Tessyu

Bushi, Yamaoka Tessyu

On trouve dans des écrits la trace de ces « guerriers gentilhommes » vers 800 (période Heian). Ils étaient EMPLOYÉS par des familles riches (uji) afin de défendre la population alentours, et étaient reconnaissable par le port du taishi, du tanto et du kyudo. Le daisho katana ou autre longue lame et wakizashi, n’était pas encore d’actualité à l’époque et ce, jusqu’au début de la période Edo.

Durant leur existence, ils furent très appréciés par les populations bien qu’étant de la haute bourgeoisie pour la quasi-totalité. Ils SUIVIRENT des préceptes honorables contenus dans le Bushi-Do: ce dernier provient des dogmes du Kyuba no michi, qui est à l’origine de tout les devoirs et droits de cette caste!

Au début de la période Edo, les Tokugawa mirent en place une « hérarchie » à 4 échelons, nommée shi-no-ko-sho, et c’est de là qu’apparu le TERMESamouraï.

Les Samouraï

Samouraï

Samouraï

Apparaissant avec l’arrivé des Tokugawa au pouvoir, les Samouraï sont, à l’origine, des nobles de très haut rang (buke) destinés à suivre une CARRIÈRE en tant qu’officier supérieur. Certains sont aussi issu du kugeet destinés aux taches moins nobles (garde de Samouraï de plus haut rang par exemple). Le mot en lui même signifie « servir », non plus la population mais plutôt un maître comme un Daimyo ou le Shogun. La défense de « la veuve et de l’orphelin » n’est alors plus vraiment dans leurs attributions.

Contrairement à ce que l’on croit, peu d’entre eux suivent le code du Bushi-Do. Seul une partie des Ronin le suivent et encore quand il y a des batailles. Les Samouraï suivent le code buke shohatto, different à BIEN des égards du Bushi-Do. Il n’est plus question de nourrir son esprit, trouver la paix intérieur ou faire voeu de protection, mais plutôt de gérer un domaine, défendre son « maître », réparer des chateaux, etc…

Pendant la période Sangoku (celui qui dit dragon ball sort de suite!), le daishon’avait pas encore court, les Samouraï préférant le katateuchi au wakizashi. Paradoxalement le KATANA et leuchigatana était résevé aux Ashigaru et aux Samouraï de très bas rang.

Durant cette même période, il était courant pour monter d’échelon dans la hiérarchie de provoquer en duel d’autres Samouraï afin de prouver sa bravoure: le Samouraï annonce son nom fièrement à la personne qu’il défie, dégaine son arme, et combat héroïquement. Une attitude similaire se trouve dans la mort du légendaire saint patron des Yakuza: Shimizu no Jirocho. Ces combats pour monter d’echelon, gagner quelques pièces ou défendre l’honneur de l’école qu’on a SUIVI sont monnaie courante et sont très souvent retranscrits dans les films sur la féodalité.
Pendant la période où existait le shogunat Tokugawa, le bakufu obligeait les Samouraï à porter le banzashi-daisho, et aussi à porter le « chignon » comme coiffure officielle pour les buke mais pas pour les kuge! Cette tonsure prit le nom de sakayaki (fort utile lors de port de casque en pleine chaleur), et permettait de distinguer les Samouraï de haut rang de ceux de bas rang.

Il était habituel pour les Samouraï d’être lettrés et d’avoir 3 ouvrages comme livres de chevet:

Avec ces ouvrages, un Samouraï connaissait les préceptes nécessaires (hors shi-no-ko-sho).

 

Les Ronin

Ronin

Ronin

Lors de la période relative de paix (Edo), nommé Tenka Taihei, beaucoup de Samouraï n’avaient plus leur gagne-pain habituel car il n’y avaient plus de guerres où combattre, donc c’est à cette période que la CASTE des Ronin (Samouraï sans maître) se développe grandement.

La plupart de ceux-ci prennent du temps afin d’optimiser leurs techniques (bujutsu) et entament la transition vers le Budo. Le bushi-do n’a plus lieu d’être loin des champs de bataille. Ils possédent les mêmes caractéristiques que les Samouraï, mais suivent au final une voie plus spirituelle!

Certains Ronin l’étaient par choix et non dépit, le plus célèbre étant Musashiqui battait la campagne afin d’optimiser son art en combat singulier. Son arme de prédilection était le bokken contrairement à tous ses adversaires.

Ils rentrent DANS l’histoire grâce à l’histoire de la rebellion des 47 Ronin!

Les Goshi

Samouraï campagnards de bas rang, avec les Ashigaru, ils constituent la majeure partie des effectifs des armées. Peu ou pas éduqués, ils espèrent se distinguer en bataille pour gravir les échelons de la hiérarchie. Musashi, encore, en est l’un des meilleurs exemples: pas d’éducuation, pas d’origine buke, et ne sachant pas vraiment se battre au début.

Les Ashigaru

Ashigaru

Ashigaru

Ce sont les fantassins « communs » des différentes armées. Ils étaient reconnaissables au jingasa qui les coiffait et à leurs armes: naginatayumi ou yari pour certains. Par la suite, ils utiliseront des arquebuses appelées tanegashima ou teppo.

D’origine très basse (paysans pour la plupart), leur ascension hiérarchique est quasiment nulle (au maximum ils peuvent prétendre à être ashigarugashira: la personne qui commande des troupes d’Ashigaru) et ils sont mal considérés par les Samouraï (surtout d’origine buke). On les retrouveDANS les livres à partir de 675, en tant que mercenaires. La réelle arrivée de ce type de soldat se fait pendant la période Sengoku. Afin de les reconnaitre en pleine bataille, ils portent un standard aukamon de leurs souverain, le sashimono.

Lors de la guerre d’Onin, la réputation de ce type de soldat est établie: ils sont considérés comme indisciplinés, cupides (ne se battant que pour la SOLDE), et illettrés. Un Ashigaru gravit cependant les échelons et fini Daimyo: Yamauchi Kazuto. Toyotomi Hideyoshi, quant à lui, un des trois unificateurs du Japon avec Oda Nobunaga et Tokugawa Ieyasu finit Samouraï reconnu et est connu pour avoir anobli beaucoup de ses élèves Ashigaru.

Lors des 2 invasions de Corée (1592 et 1597), le rôle de cette caste change: elle devient plus professionnelle et essentielle pour l’appui des Samouraï,BIEN qu’encore considérés comme de la chair à canon.

Les Sohei

Sohei

Sohei

Ils apparaissent en masse au COURS du Xème siècle et disparaissent quasi-totalement au milieu du XVIème siècle en grande partie à cause des Yamabushi avec lesquels ils avaient beaucoup de traits communs au niveau du combat au corps à corps. On les appelle aussi « moines soldats » ou « moines féroces » et, avant la période Edo, hōshi-musha. Ils portent aussi le nom de Yama-boshi dans certaines régions japonaises (ce qui n’a rien à voir avec Yamabushi). Considérés comme fanatisés, les souverains essayaient autant que faire se peut de ne pas utiliser leurs forces car ils pouvaient se REBELLER facilement et remettre en cause le pouvoir de ces derniers.

Issus de monastères disséminées DANS tous le japon, le plus célèbre fût Enrakyu-ji près de Kyoto, qui fournit un grand nombre de ces guerriers très entrainés (comparable au monastère du Wu-tang en Chine). Ils étaient pour la plupart de confession bouddhiste mais ceux qu SUIVAIENT les préceptes shintoïstes étaient appelés Jinnin, ou Mikko lorsqu’ils SUIVAIENT les préceptes du jodo shinshu. Membres de confréries, on peux les comparer aux templiers des croisades occidentales. Ils maitrisaient toutes les sortes d’armes, mais leurs armes de prédilection étaient le wakizashi et le naginata.

Les Yamabushi

Yamabushi

Yamabushi

Apparus à partir du VIIème siècle, ils sont moins nombreux que les Sohei et contrairement à eux suivent la voie du Shugendo (voie mystique et surnaturel) et, en complément, les préceptes du Tendai. Connus comme des « mystiques montagnards », on leur PRÊTE des pouvoirs occultes, ésotériques, censés être acquis par l’ascétisme qu’ils appliquent à la lettre, qui entrainait de la peur chez leurs adversaires.

BIENque combattant avec des Samouraï sur les champs de bataille, ils étaient essentiellement contre la voie de ces derniers, et le leur rendaient bien. A l’époque kamakura, les Samouraï et les Yamabushi s’affrontaient régulierement. Durant cette période, les Samouraï ne suivaient pas vraiment de précepte de sagesse d’où les conflits avec les Yamabushi!

En 1568 (période Sangoku), les Yamabushi aidèrent les Tokugawa et les Takeda afin d’assoir leur présence près des Shogun et afin d’éliminer totalement les Sohei. Contrairement aux Sohei, ils ne portent pas de protection, seulement un kesa, qui leur donne un air plus mystique.

Bien qu’appréciant le naginata, ils combattent régulièrement avec des sabres de type shiba-uchi et hōken/chie-ken, ainsi que des shuriken.

L’enseignement des Yamabushi existe toujours au Japon, mais leur présence est vraiment anecdotique car ils vivent reclus dans des monastères de montagne.

Les Ninja

Ninja

Ninja

Fortement présents au VIIIème siècle et ACTIFS jusqu’au XVIIème siècle, ils continuent à faire rêver et attisent de nombreux phantasmes dans l’esprit collectif!

Le TERME Ninja apparait seulement au Xème siècle. Auparavant, on utilise des noms comme Rappa, Shinobi ou Kagimono-hiki. Ce « combattant » se définit par ses missions d’espionnage, de renseignement, d’infiltration et de sabotage, et son enseignement qui est le Ninjutsu ou Shinobi Jutsu. Il possède aussi, dit-on, des capacités cognitives fortes et des aptitudes ésotériques (Shingon), dues au fait qu’ils acquièrent à l’origine leurs connaissances des Yamabushi.

Ne se pliant aux codes du bushido, ils excellent dans les actions de guérilla, les assassinats, bref tous les types de guerre asymétrique. Indépendants, ils ne répondent pas aux Daimyo ou aux Shogun et sont considérés par la population comme des parias aux mieux (eta ou hinin) ou des criminels au pire.

Au XVIème siècle, les Shogun et daimyo ont recours à leurs services moyennant FINANCES afin d’espionner les seigneurs qui ne se plient pas au joug du shogun ou afin de préparer au mieux une bataille. Dans ce cas précis, on les appellent Onmisu.
Aujourd’hui un seul style (regroupant 9 écoles) apparait comme étant fidèle aux enseignements du ninjutsu originel: le Bujinkan ninjutsu.

Il existe 3 ouvrages regroupant des écrits PROPRES à cette caste:

  • Le Shoninki de Fujibayashi Masatake, écrit en 1681 (un exemplaire original de cet écrit est conservé à la bibliothèque d’État de Tokyo)
  • Le Ninpiden
  • Le Bansenshukai de Fujibayashi Sabuji, écrit en 1676

Les Ninja avaient pour ordre, en cas de capture, de mettre fin à leur vie afin de ne pas tomber entre les mains des Samouraï qui n’hésitaient pas à les torturer pour obtenir des informations. Les Ninja et les CASTES de Samouraï se vouaient une haine féroce, les premiers étant PAYÉS pour tuer les seconds, et les seconds trouvant les premiers viles, vicieux, sans devoir et ligne de conduite, bref à l’opposé du bushi-do ou du buke shohatto.

Pour finir, on ne peut pas parler des castes féodales japonaises sans parler de l’abnégation pour son vassal et cette dernière passe parfois par la mort.

On connait les termes seppuku et hara-kiri en France, ce dernier étant péjoratif au Japon et réservé aux classes basses de la société BIEN que la finalité soit la même: mort atroce dans d’horribles souffrances.

Le seppuku et le hara-kiri suivent un RITUEL quasi-identique: s’ouvrir le ventre avec une lame du type tanto (nommé Kusungobu pour l’occasion) ou wakizashi. La finalité est cependant différente: tandis que le hara-kiri finit par la mort du supplicié qui succombe à ses blessures dans d’atroces souffrances, le seppuku quant à lui finit par la décapitation (kaisahku) lorsque le seigneur considère que le supplicié à montrer son total dévouement et que ce dernier possède un kaishakunin.

Kabuki - Suicide seppuku par Hirosada Utagawa

Kabuki – Suicide seppuku par Hirosada Utagawa

Le seppuku intervient pour 3 principales raisons:

  • Kanshi ou funshi: remontrances afin de prouver son désaccord avec une décision de son seigneur (similaire à l’immolation des bouddhistes…)
  • Tsumebara: sanction pénale évitant le déshonneur de la personne et de sa descendance
  • Junshi: accompagner son seigneur DANS la mort, pour prouver son abnégation envers lui. Il est nommé aussi Oibara DANS l’hagakure, avec 2 variantes, maebara et sakibara.

Concernant le Tsumeraba, cela permet d’éviter à la famille et descendance du défunt d’être spolié de toutes ses richesses, d’être relégué à la caste des eta (similaire aux intouchables indiens) durant quelques générations et ainsi pouvoir CONTINUER de vivre sans déshonneur.

Le seppuku et le hara-kiri ne sont que la partie visible de l’iceberg, selon les cas de nombreuses variantes existent:

  • Le inseki jisatsu: suicide pour éviter la honte
  • Le gyokusaï: suicide d’honneur, largement pratiqué au COURS de la seconde guerre mondiale par les soldats japonais, pour éviter de se rendre
  • Le jumonji-giri: seppuku avec quelques entailles supplémentaires afin de montrer sa foi au vassal
  • Le shinjū: double suicide avec ses variantes
  • L’oyako shinjū: suicide des parents et des enfants
  • Le boshi shinjū: suicide de la mère et des enfants
  • Le fushi shinjū: suicide du père et des enfants
  • Le goï shinjū lorsque les enfants sont volontaires au suicide familial
  • Le muri shinjū dans le cas contraire
  • Le kobara: suicide pour le BIEN des enfants
  • Le robuka: suicide pour le BIEN de la famille
  • Le funshi: suicide pour exprimer son indignation et sa révolte
26 mars 2015

du bon usage des emotions......

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DU BON USAGE DES EMOTIONS  par Michèle Freud
Nos émotions nous dérangent. De peur qu’elles nous submergent ou nous anéantissent, nous prenons bien soin de les refouler et de nous réfugier dans le silence.

Comme dans notre enfance, il n’était pas d’usage d’exprimer ce que nous ressentions, sous la pression d’interdits multiples, pour continuer à être aimés,  nous avons opté pour la résignation ou la rétention de nos affects.

Adultes, nous éprouvons quelques difficultés à formuler de vraies demandes avec le risque de traverser notre vie émotionnellement anesthésiés ou perturbés, constamment sur la défensive, perdant tout contact avec nous-mêmes.

 

Une émotion est une réponse physiologique à une stimulation. Sa fonction est de produire une réaction spécifique à une situation précise. Elle se manifeste en trois temps et dure à peine quelques minutes : charge, tension et décharge. Dans le mouvement de tension, le corps est entièrement mobilisé, dans la phase de décharge, il se libère de cette énergie et retrouve, après l’extériorisation, son équilibre initial. Si cette tension n’est pas liquidée, elle est susceptible de  verrouiller tout notre système émotionnel.

Tant que nous réduisons nos émotions au silence, elles n’auront, pour se manifester, d’autre issue que le langage de la maladie. Lorsque le corps s’exprime par des symptômes, on ne les associe pas forcément à ces émotions enclavées. La première étape pour s’en libérer consiste à apprendre à reconnaître nos affects, à identifier la cause de nos tourments, cela suppose de les laisser émerger, mettre les bons mots sur nos maux afin qu’ils perdent leur intensité.

Exprimer ses émotions, c’est oser affronter notre véritable façon d’être, de penser et de percevoir. Or, cette démarche implique un changement de notre être profond et nos peurs multiples bloquent souvent cette remise en question, aussi préférons-nous  les taire.

« Comme vous n’avez jamais été d’accord pour vivre vos émotions puisqu’elles vous renvoient à la souffrance, vous avez créé des hyper-émotions écrit Arnaud Desjardins*. Soyez donc avec plutôt que  emporté par. » Si nous sommes « avec l’émotion », en faisant corps avec elle, en l’accueillant et en la laissant s’exprimer, le processus d’acceptation se met en place et l’émotion se fige, disparaît. En la refusant, en la masquant, nous l’augmentons. Ainsi réprimée, elle persiste de façon souterraine et risque à tout moment d’exploser, telle une grenade à la force

 

Chaque émotion a son utilité. Nous disposons de quatre émotions de base : la joie, la colère, la peur, la tristesse.

La joie est source de motivation, de vie, c’est un moteur.

La peur signale un danger qui nécessite la mise en place d’une protection ou d’une nouvelle stratégie d’adaptation.

La tristesse marque une étape, une période de vie. Elle est la réaction adéquate chaque fois que nous devons tourner une page, faire un deuil. Si la tristesse était une émotion interdite dans notre code familial, parce qu’elle entrait par exemple en résonance avec le chagrin non liquidé des parents, elle risque de nous figer dans la  réprobation ou le déni 

La colère sert à défendre notre territoire, nos valeurs, à trouver et à instaurer des limites. Elle est l’émotion la plus réprimée, la plus pernicieuse aussi..

Lorsqu’elle n’a pu s’extérioriser, la colère reste confinée dans notre mémoire, tapie dans les profondeurs de notre inconscient. Sous l’emprise de cette émotion refoulée, nous réagissons alors à une situation assez banale par une colère disproportionnée, au point d’en  perdre tout discernement, toute objectivité. Un mot, une attitude d’un interlocuteur est susceptible de déclencher un déferlement d’émotions, celles précisément que nous avons emmurées durant des années.

 « La rage intérieure de la petite fille de 5 ans qui s’est sentie abandonnée par sa mère, s’est mise à gronder lorsque mon mari m’a quittée. Cette colère restée stockée s’est traduite pendant des années par des kilos en trop. Aujourd’hui, elle s’est exprimée avec une telle violence que j’ai compris qu’elle balayait toutes ces années de colère rentrée » raconte Maya.

Certains parents, eux-mêmes coupés de leur propre colère, ne tolèrent aucune manifestation intempestive chez leurs enfants. Dire sa colère, c’est l’abréagir, c’est aussi pouvoir accueillir celle des autres. Si les parents nient leurs propres émotions, elles submergent alors les enfants qui en sont porteurs, d’où l’intérêt de reconnaître si ces émotions sont bien les nôtres. Il arrive que nous soyons pollués par des situations humiliantes du passé que nous n’avons pas liquidées. En effet, des liens complexes et ténus nous rendent quelquefois responsables d’une histoire qui n’est pas la nôtre et nous héritons souvent d’un bagage inconscient lié aux émotions refoulées par nos aïeux. Ces événements, à défaut d’avoir trouvé une issue satisfaisante, sont restés gravés dans la mémoire ou stockés dans le corps.

 

D’autres émotions influencent encore nos comportements :

La honte est l’émotion la plus négative de toutes car elle bloque l’estime de soi. Pour éviter de l’affronter, nous masquons la vérité, nous nous coupons de notre souffrance et nous cachons notre vraie nature optant pour le déni.

La honte peut aussi être liée à un secret de famille se perpétuant de génération en génération, elle constitue un fardeau souvent pesant dont le poids est à l’origine de certaines émotions bloquées.

L’anxiété fait partie des émotions de chacun. Elle est une réaction émotionnelle face à une situation donnée mais elle est susceptible de  devenir irrationnelle et se traduire par une peur par anticipation du pire, par de l’irritabilité, de la nervosité ou une inquiétude chronique face aux problèmes réels ou aux événements. A chaque étape de vie ou de changements profonds, il est normal d’éprouver une certaine anxiété. Il suffit de l’admettre, la reconnaître et pouvoir la nommer pour éviter qu’elle n’altère totalement notre fonctionnement psychique et ne devienne pathologique.

 

Nos émotions nous révèlent un message, un besoin à satisfaire ou un événement à vivre, elles sont un levier, un déclencheur, elles donnent un sentiment de réalité à l’instant présent.

Faisant partie de notre force fondamentale, elles remplissent deux fonctions importantes dans notre vie psychique :

-elles exercent tout d’abord un contrôle sur nos besoins de base en nous signalant tout manque, perte ou état d’assouvissement. Sans cette énergie émotionnelle, nous ne serions pas conscients de nos besoins fondamentaux.

-elles nous fournissent aussi l’énergie du mouvement, celle indispensables à l’action, celle aussi qui nous pousse à satisfaire nos besoins.

La colère est une émotion qui nous donne une force, elle nous engage à lutter, à exprimer quelque chose.

La tristesse est une énergie libératrice, mais comme elle est douloureuse, nous sommes enclins à l’éviter. S’empêcher d’éprouver de la tristesse, c’est figer sa souffrance à l’intérieur de soi. En thérapie on admet que le chagrin est le grand guérisseur.

La peur libère une énergie qui nous avertit qu’un danger compromet la satisfaction de nos besoins fondamentaux, elle nous conduit sur la voie du discernement, de la sagesse.

L’angoisse peut être paralysante mais aussi créatrice. Il n’y a pas de créativité sans passage par ce temps de solitude et de destruction qui est la source même de l’angoisse.

La joie est cette énergie vivante qui monte en nous quand nos besoins sont comblés. Nous ressentons alors l’envie de chanter, de courir et de sauter de joie, la force de la joie nous révèle que tout va bien.

L’émotion est ce qui nous attache à notre passé, à notre histoire, c’est elle qui organise notre futur sur des standards de plaisir et de déplaisir. Nous avons le choix entre la subir, la refouler, au risque de la voir nous faire souffrir encore, ou la vivre, l’abréagir et la liquider.

 

Accepter de ressentir, c’est accepter de mettre de l’ordre dans nos désirs, dans nos peurs, de se défaire de tout ce qui été pathologiquement accumulé. Ressentir signifie aussi devoir se libérer, se séparer, quitter, ôter sa carapace ou son masque.

Savoir identifier une émotion, la vivre et en faire son allié redonne de l’authenticité et libère plus d’énergie  pour vivre sa vie avec plus de confiance et d’assurance, tant dans sa dimension sociale que personnelle. La joie, la tendresse induisent un état de détente, de relaxation corporelle, une attitude d’ouverture. La colère, la peur, l’agressivité créent un état de tension. Libérées, ces émotions permettent une réelle transformation et deviennent un outil de changement.

Redécouvrir ses émotions est un apprentissage vers la sincérité, la spontanéité.

En osant nous ouvrir à nos émotions, en nous accordant le temps de les accueillir et de les ressentir, nous leur donnons vie, nous leur permettons de jaillir. Lorsqu’on s’autorise à éprouver ses émotions, on n’a plus à se montrer fort, on le devient réellement de l’intérieur. 

27 avril 2015

si tu ne me connais pas maintenant.........

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« Il y a un équilibre délicat entre honorer le passé et se perdre dedans. Par exemple, vous pouvez reconnaître et apprendre des erreurs que vous faites, puis vous recentrer sur le présent. Cela s’appelle vous pardonner. »

 

« Une fois que vous vous êtes identifié à une forme quelconque de négativité, vous ne voulez pas vous en départir et, à un niveau inconscient profond, vous ne désirez aucun changement positif, puisque cela menacerait votre identité de personne déprimée, en colère, ou traitée injustement. Par conséquent, vous ignorerez, nierez, ou saboterez ce qui est positif dans votre vie. C’est là un phénomène très commun. C’est également dément. »

 

"Dans la nuit, même une pensée est une rumeur;
même une émotion est une frustration;
et un souvenir devient assourdissant."

Miguelangelo da Pisa

 

Si vous renonciez l'un à l'autre, ce serait bien pire que de passer à côté de vos vies, ce serait perdre vos âmes.

- Marc Levy - (-La prochaine fois-)


"Et s’il faut te suivre jusqu’au gouffre, je te suivrai.
Tu n’es pas la passante, mais celle qui demeure. La notion d’éternité est liée à mon amour pour toi. Non, tu n’es pas la passante ni le pilote étrange qui guide l’aventurier à travers le dédale du désir. Tu m’as ouvert le pays même de la passion. Je me perds dans ta pensée plus sûrement que dans un désert. Tu n’es pas la passante, mais la perpétuelle amante."

Robert Desnos (-La liberté ou l’amour-)

 

 

Simply Red - If You Don't Know Me By Now

 

If You Don't Know Me By Now (Si Tu Ne Me Connais Pas Maintenant)

If you don't know me by now
Si tu ne me connais pas maintenant
You Will never never know me
Alors tu ne me connaîtras jamais

All the things that we've been throught
Toutes les choses que nous avons traversé
You should understand me like
Tu devrais me comprendre comme
I understand you
Je te comprends
Now girl I know the difference between
Maintenant jeune fille je sais la différence entre
Right and wrong
Le bien et le mal
I ain't gonna do nothing to break up
Je ne ferrais rien pour briser
Your happy home
Ton heureuse maison
Don't get so excited when I come
Ne soit pas si énervé quand j'arrive
Home a little late at night
Un peu en retard à la maison le soir
'Cos we only act like children when
Parce qu'on se comporte comme des enfants
We argue fuss and flight
Quand on se dispute à propos de tout et de rien

If you don't know me by now
Si tu ne me connais pas maintenant
You will never never never know me
Alors tu ne me connaîtras jamais

We've all got our funny moods
Nous avons tous eut nos drôles de saute d'humeur
I've got mine, woman you've got yours too
J'ai les miens, et tu as les tiens aussi
Just trust in me like I trust in you
Aie juste confiance en moi comme je te fais confiance
As long as we've been together it should
Plus longtemps nous somme ensemble
Be so easy to do
Plus ce devrait être facile à faire
Just get yourself together or we might as
Mais resaisis toi
Well say goodbye
Ou on peut aussi bien se dire au revoir
What good is a love affair when you can't
Qu'y a-t-il de bon dans les histoires d'amour
See eye to eye
Quand on ne peut pas se voir entre quatre yeux

If you don't know me by now
Si tu ne me connais pas maintenant
You will never never never know me.
Alors tu ne me connaîtras jamais

 

25 mars 2014

c'etait mieux avant....

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disent le regret et la nostalgie d’un temps qui n’existe plus dans le réel si tant est qu’il ait existé, un temps ressassé, répété, compulsivement entretenu par la vie de l’esprit et qui cherche une issue actuelle, au présent, dans l’espoir d’une restauration ou dans l’entreprise même de la restauration. On peut entendre « c'était mieux avant » comme une valorisation du passé ou d'un moment du passé, à partir duquel tout s'est défait, l'authenticité s'est perdue. On pense alors à l'éventualité d'une régénération par un retour à ce moment – un retour qui ne peut être qu'imaginaire. Le temps ainsi malmené à l’insu du nostalgique ouvre à l’éloge ambivalent des formes primitives de la vie en commun, une apologie de l'époque de la fondation où tout se maintenait encore dans une pureté première. « Avant » serait toujours connoté par un peu d’origine et sa valeur supposée. La valorisation s'accompagne d'une dévalorisation qui reste non dite, et qui est violente. Ainsi va la haine du changement personnel et social. Or si « avant » traîne après lui un imaginaire fragment d’origine, n’est-ce pas en équilibre avec ce que Freud appelle l’attente croyante, active en chacun ?
Présent dans toute névrose, dans tout symptôme dont il est un des éléments formateurs, le regret d’un avant meilleur est aussi la formule annonciatrice de l’annulation du conflit psychique : en lui préférant une résolution utopique, le regret met le conflit interne à distance voulue. Sous l’influence du regret, le temps du passé se prête à être vu comme un héritage que l’on utilisera de manière réactionnaire. La violence du conflit ainsi détourné par le regret fait retour dans les violences restauratrices et intégristes, individuelles, historiques, religieuses – et de nouveau on parvient très vite à un lieu commun : à savoir que la nostalgie est au cœur des religions monothéistes et que c’était mieux avant, quand le père tout-puissant – l’« Ancien des jours » – nous protégeait et qu’il y avait le paradis. D’ailleurs même le paradis était mieux avant. Avant quoi ? Avant l’instauration psychique des interdits fondateurs d’une vie sociale relativement apaisée – c’est-à-dire après le temps de la horde. C’est-à-dire encore dans les temps où l’on a su que l’on pouvait penser l’avant.
Et si l’on récuse (on est raisonnable) l’existence réelle, factuelle, du temps de la « horde primitive », on doit alors convenir que le regret nie l’après-coup de l’invention de ce temps freudien mythique au bénéfice d’une mise à plat linéaire du déroulement de l’Histoire, des héritages et du sujet.
Parallèlement, le regret penserait que l’instinct, c’était mieux, c’est-à-dire mieux que la pulsion dont les conséquences, contrairement à celles de l’instinct, vont et viennent en traversant en tous sens les multiples temporalités du désir.
Et pourtant, qui n’a prononcé ces mots – « c’était mieux avant » – avec naïveté, nostalgie, sans la moindre haine, ni le moindre « instinct » et n’a pensé que, oui, tout ce que nous aimions a trop vite disparu et qu’avant, – avant – les mœurs n’étaient pas si brutales, les voitures pas si laides, les idéaux pas si infantiles ? Avant, les femmes étaient plus graves et plus gaies, les hommes se tenaient, l’information était plus libre, l’enseignement était plus républicain, la psychanalyse moins contrainte, avant on aimait la langue mieux qu’aujourd’hui, prendre l’avion était un plaisir, les soirs étaient grands et les matins étaient plus …
Bref, en ce temps-là la vie était plus belle et le soleil plus brûlant qu'aujourd'hui – et la mère plus vierge. On est d’accord : entamer la chanson, quand la musique s’est tue, a quelque chose d’inintelligent. Mais n’y a-t-il pas, malgré tout, du vrai dans l’idée d’un temps antérieur qui n’était pourtant pas paré des trop vives couleurs de l’originaire, qui était un achèvement imprécis, certes, un semi-équilibre que l’on n’a pas su maintenir, une sorte de « c’était moins mal » ? Du vrai dans l’idée d’un regret qui laisserait entendre que le passé est mobile ? Ne pas avoir de regrets serait une illustration d’une vie sans passé, une vie qui confondrait le passé et l’avant.
La vie sans avant : une vie où tout serait à sa place, où rien ne bougerait ? Où l’absence de regret collerait le sujet au monde, ferait de chacun un être immédiat, sans écart, sans hâte ni halte ? N’est-ce pas nuancer son rapport à la Nécessité et au Logos que de penser que les choses auraient pu être autrement – et changer son usage du présent, et interroger les choses immuables ? Avoir un regret : avoir de l’imagination.
Et si avoir des regrets n’était pas, comme on le croit d’abord, regarder vers le passé, mais accueillir le passé dans le présent ?

 

5 juillet 2013

idées glanées sur la société......l'anti pouvoir

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L’escroquerie de la propriété intellectuelle et des droits d’auteurs

“Le droit à la propriété fut l’origine du mal sur Terre, le premier maillon d’une longue chaîne de crimes et d’infortunes, endurée par les humains depuis leur naissance.”

 

“Tout travail humain est le résultat d’une force collective, toute propriété devient par conséquent, collective et unitaire. Pour parler de manière plus exact: le travail détruit la propriété.”

(Pierre Joseph Proudhon)

… et de manière générale, tout ce qui est produit par l’humanité appartient à l’humanité. Cela constitue son patrimoine que nul ne peut arbitrairement s’approprier, donc usurper. Les soi-disants "droits d’auteurs ou de propriété intellectuelle" ne sont qu’une mascarade de plus, une invention ne favorisant que l’oligarchie et son industrie mise en place.

 

Brisons les reins de la domination “intellectuelle” de l’industrie

 

Les films, la musique et les émissions de télévision créés par d’énormes cartels médiatiques monopolistes comme Disney, Sony, Warner Brothers, Fox, Paramount, ainsi que les compagnies de logiciels comme Electronic Arts, Microsoft, Autodesk et bien d’autres, appartiennent à un consortium d’intérêts finanço-industriels qui mène la croisade sur la “propriété intellectuelle” et bon nombre de ses créations impopulaires, incluant le SOPA, ACTA (NdT: LOPSI, HADOPI  en France) ainsi qu’une campagne de mise en accusation d’une floppée de grand-mères et de lycéens pour simplement partager une information labellisée “propriété” par ces mega-industries.

Image: Le racket de la “propriété intellectuelle”. Personne ne possède des “idées” ou une “information”, on ne possède que les moyens de les divulguer, de les enregistrer ou de les visionner. Le paradigme que ces intérêts industrio-financiers tente de créer et de perpétuer est un paradigme qui place inévitablement tout sous la coupe de “domaine intellectuel”, parce qu’il n’y a qu’eux qui ont l’argent et le pouvoir suffisants pour pouvoir les enregistrer et les défendre. Dans ce processus, ils ralentissent tout progrès technologique et social en défendant leurs modèles de commerce archaïques et obsolètes.

….

Ce qu’is représentent en réalité est l’anti-thèse du vrai commerce et du progrès, ce sont des réactionnaires technologiques, qui étouffent toute avance qui menace leurs modèles archaïques et obsolètes et l’énorme influence injuste et imméritée qu’ils ont accumulée depuis des décennies.

L’existence même de films, de musique, de logiciels libres “open source” et de publications indépendants, prouve que la connaissance, le spectacle et tout ce qu’il y a entre les deux non seulement peut survivre au delà de ces paradigmes essoufflés de “droits d’auteurs”, mais qu’en fait ils peuvent s’épanouir.

Un nouveau paradigme de donner crédit quand crédit est dû, mais de garder l’information et le média qui la contient en accès libre pour tous, est en train d’émerger. Prendre un CD physique à une autre personne est priver cette personne d’un objet concret, c’est donc en l’état actuel des choses, un vol. En revanche, copier digitalement l’information contenue sur ce CD avec le consentement du propriétaire du CD, n’est pas un vol.

La technologie a rendu possible de copier l’information sans priver les individus d’objets tangibles de valeur et parce que la culture de partager ne coûte rien à ceux impliqués, et plus l’information est partagée et plus il est facile pour ceux qui recherchent cette information de la trouver, ceci s’est généralisé de manière compréhensible à tous les médias digitalement encodés. Les producteurs de logiciels, de livres, de films, de musique doivent tous faire face au changement d’une industrie de simplement créer un média et vendre le médium qui le contient.

Il y a toujours de l’argent à faire avec les spectacles dans les théâtres et avec les productions physiques que d’aucun trouve de valeur suffisante pour payer. Mais, même dans cet aspect, les outils pour créer des films, de la musique, des logiciels et des livres deviennent de plus en plus bon marché et accessibles à un plus grand nombre de gens qui partageraient bien plus volontiers leur travail au sein d’une culture du partage.

Ce que ces intérêts industrio-financiers protègent donc, n’est pas leurs “droits” ou eux-mêmes à l’encontre de “vol”, mais leur monopole sur un système archaïque qui, s’il n’est plus protégé, s’effondrera et disparaîtra. Comme si un consortium de bibliothèques et de libraires mondial s’unifiait pour mettre hors-la-loi l’internet et les sites internet comme Wikipedia; la réaction de la mega-industrie des médias est une réaction profondément absurde, entretenue exclusivement par la richesse immense que son monopole lui a donné au fil des décennies et qui existe toujours parce qu’un grand nombre de personnes à travers le monde continue de regarder, d’écouter, de lire et malheureusement, de croire tout ce qu’ils disent et écrivent.

Ci-dessous figure une liste des cartels médiatiques et des industries qui constituent leurs membres et qui sont responsables de cette croisade absurde en faveur de la “propriété intellectuelle”. Chacune de ces industrie produit des choses dont nous sommes tous parfaitement capables de nous passer et comme c’est le cas avec bien d’autres monopoles industrio-financiers, dont il serait mieux que nous nous passions en première instance.

Recording Industry Association of America (RIAA) Members

National Music Publishers Association (NMPA) Board Members

Motion Picture Association of America (MPAA) Members

Independent Film & Television Alliance (IFTA) Member Directory

Entertainment Software Association (ESA) Members

Business Software Alliance (BSA) Members

Pour chaque film, chanson, ou logiciel produit par cette collection de parasites monopolistes industriels, il y a un produit équivalent ou bien supérieur en qualité qui est open source ou en accès libre, créations communes, ou de domaines publics alternatifs. Il y a une myriade d’information, ouverte. libre et gratuite ainsi que de possibilités d’amusement en ligne créés par des amateurs mais aussi par une frange grandissante de professionnels. Il y a également une très grande (et grandissante) sélection de logiciels open source qui sont à la disposition de tout à chacun.

Nous avons la société que nous achetons. Si nous continuons à payer des financiers industriels issus du Fortune 500 qui continuent à concentrer richesse et pouvoir dans le moins de mains possible et continuent à les utiliser pour créer et guider un agenda qui ne sert que des intérêts spéciaux aux dépends de la très vaste majorité, nous n’avons que nous même à blâmer. Boycotter ces industries leur enlève une vaste richesse dont elles ont besoin pour continuer leur immense lobbying et payer leurs ressources législatives. De plus, en boycottant ces mega-industries, nous avons l’argent à dépenser localement, pour les artistes locaux, qui eux ont de l’argent à dépenser localement ; pour ces artistes locaux qui se démènent pour créer des spectacles de scène ou de créer des choses tangibles que nous pouvons tous apprécier.

Que des êtres humains de nos jours passent des mois, voire des années en prison pour “violation de droits d’auteurs et/ou de reproduction” alors que des assassins de masse se promènent librement et en toute impunité sur le sol américain (NdT; Cartalucci fait ici référence aux politiciens, politiciennes, hommes et femmes d’état… ainsi que les criminels dictateurs hébergés par les états-unis pour “services rendus”), dénonce ces immenses injustices générées par ce même système, rendant encore plus urgent le fait que celui-ci doit être aboli et remplacé de toute urgence.

Enlever la poussière des illusions du monde spatio-temporel c’est supprimer laSIMONIE : Volonté réfléchie d’acheter ou de vendre à prix temporel une chose spirituelle (ou assimilable à une chose spirituelle). SIMONIE = POUVOIR. Et le « Droit d’auteur » et autre « Propriété intellectuelle » en font la partie. Enfin ! comment le mental ou l’ego d’un individu (donc son corps) peut-il être une « propriété » ? Nous sommes donc de nos jours encore au temps de l’esclavage antique et du palpage de muscles et de l’inspection de la dentition de la marchandise !
Ainsi cet avertissement ci-dessous devrait figurer avant tout film, texte, musique, etc. Comme les mauvaises herbes, les « ayants droits » ça n’existe pas ! L’art est une chose, le mercantilisme est un drame et n’a rien à voir avec un quelconque art. C’est la bêtise bourgeoise commencée au milieu du 19ème siècle et démarrée en 1789, qui a distingué l’Art gratuit du travail qui n’aurait pour fin que l’argent. C’est aussi simple que cela, tout comme est juste ce texte ci-dessous, d’après un journal d’avant la seconde guerre mondiale (texte adapté à la libération globale ou réalisation de l’Instant ou Soi divin) :
 
« REPRODUCTION AUTORISÉE.

Le régime matérialiste et corrupteur du profitariat intellectuel ou culte du mental et de sa prétendue « propriété littéraire » ou « propriété intellectuelle » a généralisé la SIMONIE et provoque une pernicieuse, dangereuse et honteuse prostitution de l’esprit, et ne permet aucunement de se libérer du mental ou ego. Cette SIMONIE encourage le culte de l’ego.
Déjà que l’intellect est un obstacle, cet asservissement supplémentaire de l’intellect à l’argent renforce ce supplément d’obstacle bloquant la libération et empêchant la maîtrise de l’ego, maîtrise qui seule pourra sauver l’être humain sur cette planète.
Rompant avec les égarements mortels suite à la révolution de 1789 et à la mainmise de l’argent sur les individus, nous autorisons, nous sollicitons même la REPRODUCTION, partielle ou total, de tout ce qui est publié sous forme de textes, musiques et films, peintures et dessins et techniques (en citant la source, de préférence). Du mental au génie sous quelque forme que ce soit n’ont pas à entrer dans un quelconque business.

Nous demandons aux confrères : littéraires, musiciens, cinéastes, artistes et artisans et ingénieurs de toutes disciplines qui voudront bien user de ce droit naturel, de nous faire le service ou le partage gracieux de leurs textes, musiques, films et autres arts et techniques. La libre circulation des connaissances (sous forme de TROC) pourra ainsi profiter au plus grand nombre de personnes. C’est aussi vital que l’air que nous respirons et l’eau que nous buvons.

Il est utile de rappeler qu’en matière d’intellect il n’y a rien de nouveau sous le Soleil. Ce que nous appelons « découvertes » ou « inventions » sont simplement des REdécouvertes faites par des hommes dont les tendances innées sont fortes dans tel ou tel domaine. Il n’y a de nouveau que ce qui a déjà été oublié. Aussi les essences sont les mêmes qu’il y a 5000, 10.000, 50.000 ans, etc. Le monde a été créé en mesure, nombre et poids et c’est vrai pour l’éternité.

Toutes industries, surtout celles travaillant sur le vivant et qui essayent de « breveter la Nature » ; tous lobbys et laboratoires de recherches ; toutes industries de l’entertainment et de médias dit de « grand public » sont des criminels qui font du business de leur intellect, et par conséquence de leur savoir faire, et de ce fait ils incitent naturellement à pratiquer ce qu’ils appellent le « piratage » et la « contrefaçon ». Ce sont eux les premiers responsables. Ce sont eux les principaux SIMONIAQUES. Ils vendent comme une SUPÉRIORITÉ. Ils vendent de la VIOLENCE. L’Or métal, le luxe incite aux pillages ».

Ainsi :

Question : J’entends par exemple de la musique. Elle est belle et grandiose [opinion]. Je reconnais qu’elle est de Wagner. Je ne peux tout de même pas prétendre qu’elle est de moi.
Maharshi : Wagner et sa musique existent-ils séparés de vous ? Si vous n’êtes pas là pour dire que c’est la musique de Wagner, comment pouvez-vous en être consciente ? Sans en être conscient, peut-on dire que cette musique existe ? Pour être plus clair : reconnaissez-vous la musique de Wagner dans votre sommeil profond ? Et cependant vous admettez bien que vous existez pendant le sommeil. Ce qui prouve que Wagner et sa musique ne sont que vos pensées. Elles sont en vous et non pas hors de vous.
(Ramana Maharshi, entretien 609).

Le « droit d’auteur » ou « propriété intellectuelle », tout comme son prolongement avec le « brevet » est bien une escroquerie... Une SIMONIE en bandes organisées.
 

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22 avril 2015

tao: la voie du sens......

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Tao : la voie du bon sens

Privilégier l’être au paraître, écouter sa nature profonde, s’accorder à l’univers… L’enseignement de Lao Tseu n’a jamais été si moderne. Quelques principes simples pour vivre sereinement.

Pascale Senk

Tao… trois lettres pour dire l’axe central de l’univers, « d’où tout part et où tout revient ». Trois lettres pour une philosophie orientale qui va bien à notre époque. Certains d’entre nous la pratiquent peut-être sans le savoir, car cette doctrine ancestrale donne des clés pour vivre dans l’énergie, la prospérité et l’authentique. Moins connue que le bouddhisme, souvent confondue avec le zen, le tao nous indique « ce qui marche » pour favoriser la vie. « Il émousse ce qui tranche, démêle les nœuds, discerne dans la lumière, assemble ce qui, poussière, se disperse », écrivait son fondateur Lao Tseu. Le sinologue Cyrille Javary est plus direct : « Tao veut dire “voie”, mais on pourrait presque le traduire par “machin”, explique-t-il. Avec lui, les Chinois ont inventé le pragmatisme souriant. » Voici huit principes du tao. A utiliser sans modération.

Rechercher l’essence, fuir l’apparence

 « Celui qui ne perd pas sa racine peut durer », Lao Tseu

Les taoïstes ont recherché la véritable nature des choses, une démarche qui invite à aller au-delà des apparences. Ainsi, en plein mois de novembre, les Chinois voient déjà le printemps. Ils savent qu’il faut retourner la terre pour préparer les futures floraisons. Le tao privilégie l’être au paraître. « Un taoïste aujourd’hui recherche la simplicité en tout. Aux meubles alambiqués, il préfère la beauté d’un bois brut, explique Gérard Edde, auteur du Chemin du tao (La Table ronde). Aux vêtements synthétiques, la pureté du coton. »

Savoir que l’on est relié au monde et que les rythmes du monde sont en soi...

« Grand est le ciel, grande est la Terre, grand, l’être » « Tao Te King », 25

Le tao offre la vision d’un monde holistique, car il part de l’existence d’un flux d’énergie commun, le « ch’i », qui baigne aussi bien le soleil, les planètes que chaque être humain. « Tout homme, parce qu’il se sait en interaction avec toute chose vivante, se sent donc à sa place dans l’univers », explique Galya Ortega, spécialiste du massage taoïste. Cette conscience du ch’i est à la base de nombreuses techniques aujourd’hui très prisées : le feng shui, qui cherche à harmoniser le ch’i d’une habitation avec l’énergie des personnes qui y vivent, ou l’acupuncture, qui travaille sur les points énergétiques du corps afin d’accorder le « climat intérieur » de chaque individu avec la saison qui arrive, et prévenir ainsi les maladies.

En toute chose, reconnaître la danse du yin et du yang

« Le yin est ce qui a envie de devenir yang, et le yang, ce qui a envie de devenir yin », Cyrille Javary

Vivre le tao, c’est avoir conscience de ces deux énergies contraires, nées du vide primordial et qui se relaient sans cesse : le yang – qui correspond à la dureté, la masculinité, l’action, l’être, la lumière – succède au yin, qui incarne le féminin, la douceur, la passivité, les ténèbres, le non-être, la nuit. Dans toute situation, l’une de ces forces succédera à l’autre. Aussi, pour trouver l’harmonie, on recherchera sans cesse le point d’équilibre entre les deux. En cuisine, on élaborera des menus qui associent aliments yin (sucre, fruits, légumes verts, etc.) et yang (viande, œufs, fruits de mer, etc.). Dans la vie quotidienne, on alternera des temps de repos (yin) et d’action (yang), de retour à soi (yin) et d’extériorisation (yang). « Et le tao nous rappelle que se retirer, attitude très yin, peut aussi être une stratégie puissante, car c’est ce qui permet de restaurer l’énergie yang », affirme Cyrille Javary. Parfois donc, reculer, c’est progresser.

S’accorder aux cycles

« Les quatre saisons changent et se transforment continuellement l’une en l’autre. C’est ainsi qu’elles peuvent accomplir la durée du temps » « Yi King », hexagramme 32

Toute chose vivante est soumise à des cycles de destruction et de régénération. Les événements n’échappent pas à cette loi de la mutation : chaque aventure de la vie a ses propres temps d’action et d’immobilisation. La thérapeute américaine Diane Dreher, auteur de The Tao of Womanhood (Quill, New York) affirme que « la sagesse, c’est de savoir reconnaître la fin d’un cycle, de ne pas se battre contre l’incontournable et de savoir quand bouger ». Dans la journée, par exemple, à quelle heure nous sentons-nous au top de notre énergie ? A quel moment décline-t-elle ? Selon Diane Dreher, nous sommes plongés dans la confusion quand nous avons négligé de repérer à quel moment de son cycle en est telle ou telle relation affective ou situation professionnelle qui nous pose problème. Le tao peut alors se faire réconfortant puisqu’il nous chuchote à l’oreille : « Il n’y a qu’une chose qui ne change pas, c’est que tout change tout le temps. »

Résoudre les oppositions

« Sous la pluie, voir le soleil brillant. Dans les flammes, boire à la source fraîche », Anonyme

Pour nous cartésiens, qui pensons en termes de bien ou mal, noir ou blanc, le tao permet de délier les conflits cornéliens qui nous emprisonnent. « Le un se divise toujours en deux » : toute situation se déliera à un moment en une situation yin et une situation yang, rien dans la vie n’est univoque. Le tao nous propose donc de pratiquer la double vision. William Martin, auteur d’un bréviaire taoïste à l’usage des parents d’aujourd’hui (Parents’s Tao Te King - Marlowe and Company, New York), invite à prendre en compte cette dialectique des antagonismes dans l’éducation d’un enfant : « Si vous voulez que vos enfants soient généreux, vous devez d’abord les autoriser à être égoïstes. Si vous voulez qu’ils soient disciplinés, vous devez d’abord les laisser être spontanés. […] Une qualité ne peut être pleinement apprise sans la pleine compréhension de son opposé. »

 

S’asseoir et oublier

« Le sage rejette toute influence et demeure centré » « Tao Te King », 12

L’un des écrivains taoïstes les plus créatifs, Doctor Barefoot, se définit comme un « guerrier spirituel » (Guerrier urbain, manuel de survie spirituelle - J’ai lu). Individualiste, il méprise la politique car il sait que le travail intérieur prime sur tout et que pour agir en accord avec le tao, il faut d’abord être à l’écoute de sa nature profonde. « N’oubliez jamais : tout ce que vous voyez à la télévision, tout ce que vous lisez sur le Net, dans la presse ou dans les livres, tout ce que vous entendez à la radio, tout (y compris mon guide) est la pensée d’un autre. » Pour lui comme pour les ermites du VIe siècle avant J-C, la sagesse vient de l’intuition intérieure. Pour contacter celle-ci, une seule voie : entrer dans le silence intérieur et méditer. « C’est la “voie de l’eau”, explique Gérard Edde. On ne médite pas pour gagner plus de sagesse ou de sérénité mais, au contraire, on s’assoit pour perdre chaque jour quelque chose : une idée erronée, un mauvais comportement, une émotion conflictuelle… et ainsi rejoindre l’unité primordiale. »

Vivre l’acte sexuel comme un puissant échange énergétique

« Pendant l’amour, l’homme prend le yin qui lui manque et la femme, le yang dont elle a besoin », Gérard Edde

Aujourd’hui, le « tao sexuel » apparaît comme une invitation à l’extase perpétuelle. En réalité, si les ermites du VIe siècle avant J-C ont mis au point ces techniques sophistiquées d’union sexuelle – qu’ils pratiquaient avec des prostituées et suivant un calendrier très précis –, c’était avant tout pour purifier leur énergie vitale. Rien de romantique donc, dans cette pratique qui, comme le qi gong ou la méditation, a pour but essentiel de favoriser l’union avec le tao : « La maîtrise et la rigueur nécessaires aux amants étaient liées à leur manque de passion amoureuse », analyse Gérard Edde. L’acte sexuel est vécu comme un puissant moment d’échange énergétique, ayant à ce titre des répercussions sur toute la vie : « Lorsque votre énergie sexuelle circule librement dans tout le corps (et pas seulement dans les parties génitales), vous vous sentez plus élevé spirituellement et davantage connecté à vos impulsions », déclare Doctor Barefoot.

Apprendre à « nourrir la vie »

« Les hommes d’autrefois respiraient profondément jusqu’aux talons », Tchouang Tseu

Les premiers taoïstes, qui affirmaient leur désir d’atteindre l’immortalité, ont mis au point des centaines de techniques de régénération interne. Ces pratiques millénaires n’ont pas bougé d’un pouce. Vivre dans le tao, à notre époque, revient encore à prendre conscience de l’énergie vitale qui est en soi et à la faire fructifier grâce à ces techniques raffinées : taï-chi, qi gong (les « gymnastiques de santé »), massages taoïstes, médecine chinoise préventive, acupuncture, respiration énergétique, etc. Aujourd’hui, les cours permettant de s’initier fourmillent. Mais n’oublions pas le défi essentiel sur lequel elles ont été conçues : chacun doit savoir se régénérer, et devenir ainsi de plus en plus autonome. A chacun son tao, donc.

Confucius remis en question

Le taoïsme est un courant philosophique né dans le sud de la Chine au VIe siècle avant J-C. La doctrine de Confucius avait alors le monopole en matière de pensée. Concernant aussi bien les mœurs que la politique, cet ordre établi du « bien pensant » fut remis en question par Lao Tseu (Vieille Oreille longue). Ancien conseiller de la cour royale, celui-ci refusa de cautionner plus longtemps le pouvoir impérial qu’il jugeait décadent, quitta la société et entreprit un voyage au cours duquel il écrivit le “Tao Te King” (“Le Livre de la voie et de la vertu”). Ce texte fondateur déroulant les préceptes clés de la philosophie taoïste est un recueil de maximes, d’aphorismes et de dictons, divisé en quatre-vingt-un chapitres. Les deux autres pères du taoïsme sont Tchouang Tseu et Lie Yukou.

Témoignage : « Grâce au tao, je ne me sens jamais découragée »

Pascale,49ans 
« C’est dans un cours de médecine chinoise que j’ai entendu parler du tao pour la première fois. J’ai plongé dans cette philosophie de vie avec soulagement et plaisir. Elevée dans un pensionnat suisse catholique, je vivais dans la culpabilité. Le tao m’a appris le sens des responsabilités. Je sais grâce à lui que tout (les êtres, les situations, les lieux, etc.) est objet de mutation permanente.

Par exemple, si j’ai un problème, je n’oublie jamais que « le moins désagréable » succède toujours au « désagréable ». Aussi, je me décourage rarement. Et cela va aussi dans l’autre sens : une situation heureuse, elle non plus, ne dure pas. Le tao m’a également appris la force du “non-agir”. Il y a des moments où je suis en rétraction. Il vaut mieux pour moi ne pas bouger.

Avant j’étais impatiente. Aujourd’hui, j’attends que le cycle s’accomplisse. Enfin, j’ai découvert ce qui me ressource en profondeur et à tous les niveaux de mon être : la nature. Chaque matin, je vais dans mon jardin et ainsi, je me sens reliée à l’univers. Il ne m’en faut pas plus que ça. »

 

Tao

 

Tao est un terme de philosophie chinoise (en caractère chinois 道, dào signifiant « voie, chemin » ; prononciation en pinyin de mandarin : dào, en shanghaien: do; prononcé  ou  en japonais et do (도) encoréen).

Le tao est la « Mère du monde », le principe qui engendre tout ce qui existe, la force fondamentale qui coule en toutes choses de l’univers. C'est l’essence même de la réalité et par nature ineffable et indescriptible. Il est représenté par le taìjítú, symbole représentant l’unité au-delà du dualisme yin-yang soit respectivement l'entropie négative et positive. Le Tao a été édifié ou systématisé dans le texte Tao Tö Kingattribué à Lao Tseu.

Le tao peut être considéré comme la matrice préalable au sein de l'univers au passage du qi ou souffle originel, précédant la parité binaire du yin-yang. Il est au cœur des conceptions éthiques chinoises (le mot "daode", morale, en est issu), généralement considérées comme une pragmatique du juste milieu, ou du choix propice. La participation individuelle au tao se fait par le wuwei (« non-agir »).

Le tao est la notion maîtresse à l'œuvre dans le taoïsme, philosophie et voie spirituelle chinoise. Le confucianisme y fait référence aussi mais dans un sens souvent plus moral (on utilise parfois abusivement le terme Tao pour dénommer le livre de Lao Zi, le Dao De Jing ou Classique du Dao).

Il est souvent traduit par « le principe » et par extension, un grand nombre de pratiques et d'arts ou artisanats orientaux ont comme suffixe le mot dao, « l'art de » :cha dao, « l'art du thé », kongshoudao ou karaté-do, « l'art de la main vide », et ainsi de suite.

Lao Tseu disait : « Le Tao que l'on peut nommer n'est pas le Tao ». Le taoïsme est avec le confucianisme la forme de pensée la plus originale en Chine et dans certains pays d'Asie. Les concepts qui y sont reliés ont joué un rôle central dans le développement des sciences chinoises. Il met en évidence un choix de pensée non-discursif et non-analytique qui peut paraître obscur aux modes de pensées occidentaux plus cartésiens : exactement à l'opposé du point analytique idéal proposé par Bergson, qui conférerait au langage un angle objectif sur le réel.

 

Le mot

« De toutes les notions chinoises, l’idée de Tao est, non certes la plus obscure, mais celle dont l’histoire est la plus difficile à établir, tant est grande l’incertitude où l’on demeure sur la chronologie et la valeur des documents. »

Sens courant et Livre des odes

道 Dào est un mot de langue courante. Il signifie « route, voie, chemin ... » tout aussi bien que « dire, expliquer, ordre, règle, doctrine ... ». Ces deux sens se retrouvent déjà dans le shījīng (ou Livre des odes) « le classique des vers » (-1000~-500). Ce livre réputé le plus ancien a bien résisté aux copistes car ce ne sont que des poèmes. Autrement dit, si dès cette époque, le nom« voie » et le verbe « expliquer » correspondent au même caractère, il faut accepter les deux sens, en même temps, sans en choisir un dont se déduirait l'autre. Un matérialisme pourrait dire que le nom chemin devient doctrine par métaphore, un idéalismepourrait rappeler qu'à cette époque une route est un acte civilisateur, c'est certainement intéressant pour enrichir le sens, pourvu qu'une direction ne prime pas sur l'autre.

Le très attentif Marcel Granet a repéré un usage un peu particulier dans le poème 245, 生民, Sheng Min. Hòujì 后稷n, de jì « millet » est un enfant de naissance merveilleuse, qui résista à tous les périls où il fut exposé. Au paragraphe 5, le vers 1 donne du mal aux traducteurs, on y trouve le caractère 道 Dào, dans une phrase disant à peu près : sait « aider la nature » à pousser.

Étymologie

Pour approfondir un concept chinois, il est nécessaire d'en passer par l'analyse du caractère. Avec les récentes découvertes archéologiques, il est possible de tracer des généalogies plus sûres, d'éviter d'interpréter ce qui n'est par exemple, qu'une clé phonétique. Chaque époque est reconnaissable à un style graphique, surtout dû à une technique d'écriture. Pour la recherche de sens, on simplifiera les périodes ainsi :

Le caractère 道 dào est retrouvé sur des vases en bronze, ce qui suppose un sens religieux avant qu'il ne soit employé par les penseurs des cent écoles (-500~-220Royaumes combattants). Il n'en a pas encore été découvert de versions dans l'écriture oraculaire sur os, ce qui permet au moins de dire, que le tao n'est pas connu de toute éternité, et qu'il est attaché au sens religieux de ces vases.

Selon l'écriture actuelle, le caractère assemble deux clés, une sorte de pied, 辶 chuò, qui supporte comme un joyau orné, 首 shǒu. Les formes plus anciennes sont beaucoup plus variables, elles ne contredisent pas cette simplification, elles aident même à la préciser.


辶 chuò « mouvement », est une clé qui n'apparaît que très rarement seule. Elle se combine dans d'autres caractères, où elle apporte le sens à la fois de départ et d'arrêt. On se l'imagine dans zhú 逐 « poursuivre, chasser ». On y retrouve shǐ 豕, traduit désormais par « porc », mais dont le dessin sur os est un animal à quatre pattes. La chasse, des courses, des affûts, un mouvement concret, qui n'est pas le contraire du repos. Ce qui s'écrit maintenant chuò, unifié par le mouvement du pinceau et la typographie actuelle, a été un assemblage de : « le pas », chì, 彳, et « l'arrêt », zhǐ, 止. Les deux pieds symétriques paraissent très clairement dans de nombreuses versions anciennes du caractère dào. Le mouvement du Tao est déjà une alternance, une marche.


首 Shǒu, signifie « tête, chef ». Dans les inscriptions oraculaires, le caractère ressemble à une tête de singe, avec l'œil et les cheveux marqués. Sur les vases de bronze, il reste surtout des cheveux sur un œil, 目, . Dans le shījīng, le caractère signifie majoritairement tête, avec un occurrence traduisible par chef de clan, mais les mots pour rois ou empereurs sont différents. Des lectures chamaniques insistent sur cette tête de singe, ce n'est pas impossible, mais c'est encore hasardeux sans plus d'indices.


Une tête, des pieds, l'image semble bien organiser la distinction précédente : le « chemin » ou ce que tracent les pieds conduits par une tête, « dire, expliquer » : les pas qui mènent à une idée. Toutefois, des significations ne sont pas rassemblées, le vase de bronze, la tête de singe, le dieu de la végétation. Un dernier peut apparemment compliquer. Dans les arts martiaux chinois, en kung fu ou plus exactement en Wushu, un tao désigne un enchaînement de mouvements à valeur pédagogique, qui définissent un style. Cet usage est intéressant parce qu'il vient du sud de la Chine et de traditions orales indépendantes de la littérature.

Philosophie du Tao

"Sur la Voie [Dào], il n'y a aucune question à poser, aucune réponse à donner. Celui qui pose malgré cela des questions, pose des questions spécieuses, et celui qui répond quand même se place hors d'elle. Celui qui se place en dehors pour répondre à des questions spécieuses, celui-là ne verra pas l'univers qui est autour de lui, il ne connaîtra pas la grande Source qui est au dedans. (Tchouang-Tseu) L'interpénetration des contraires, des opposés semble naturelle, et amener le chemin, l'équilibre du vivant.

Sens religieux

Dans Remarques sur le Taoïsme ancien (1925), Marcel Granet donne la clé : le pas de Yu. Cette danse, encore pratiquée disait-il par les 道士 dàoshì « prêtres taoïstes », est aussi bien décrite dans le taoïsme des six dynasties (200~400) que pendant les Royaumes combattants (-500~-220). Peu importe le pas, cette pratique chamanique a pour but d'amener à l'extase, une sorte de danse de la pluie ayant aussi un pouvoir sur les esprits de la nature, et surtout des hommes. Au cœur du mythe politique, les héros fondateurs exécutent des danses, les souverains Zhou les imitent pour recevoir leur investiture.

La « voie » au Japon

Les arts martiaux chinois sont un moyen pour parvenir à cette unité entre les deux principes et avancer sur le tao. Par métonymie un tao est un enchaînement de mouvements, le chemin menant à la maîtrise de l’art et donc vers l'unité. En chinois, on appelle également lu ce type d'exercice (voir aussi le mot japonais kata).

Le terme tao peut aussi désigner la voie des mercenaires ou voie du guerrier, le wushutao, plus connu sous son nom japonais en Occident, bushido.

Au Japon, sur le même principe initial, c'est aussi la « voie » à suivre pour maîtriser un art qui mène vers l’unité. Le même idéogramme, le kanji (), est généralement utilisé en suffixe dans les noms d’arts martiaux japonais : karatedōaikidōkendōjūdōbudōiaidōkyūdō, etc., mais aussi le kadō « voie des fleurs », autre nom de l’ikebana, l’art de l’arrangement floral nippon, ou le shodō « voie de l’écriture », la calligraphie japonaise.

 

 http://taoteking.free.fr/

16 avril 2015

faut il oublier son grand amour?

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Faut-il oublier son grand amour ?

Beaucoup d’entre nous vivent avec un ex-partenaire idéalisé dans un coin de leur tête. Comment cet amour « fantôme » influe-t-il sur nos relations ? Est-il nuisible ou nécessaire ? Enquête, témoignages et conseils de psys.

Flavia Mazelin-Salvi

Louise, 39 ans, a deux enfants, elle est mariée depuis huit ans. « Je suis heureuse, mais depuis deux ans, je trouve que nous ronronnons, je nous vois parfois comme le parfait “couple Ikea” : joli appartement, beaux enfants, jobs sympas ; j’ai l’impression d’être sur des rails, tout va bien mais rien ne vibre vraiment. Depuis quelques mois, je me suis mise à repenser à un ex, Max, peintre, marginal, qui donnait des sueurs froides à mes parents. Nous sommes sortis ensemble pendant un an, je suivais des études de droit. Sa devise, c’était : “Ni Dieu ni maître” ; il vivait au jour le jour, disparaissait, réapparaissait ; avec lui, tout était incertain et magique. Je n’aurais jamais fondé une famille avec lui, mais il avait cette folie qui me manque aujourd’hui. Quand je lis dans les magazines des témoignages du style : “Ils se sont retrouvés vingt ans après”, ça me donne des frissons, je me dis : “Et si ça m’arrivait ?” J’ai pensé à le recontacter par Internet, mais j’ai peur, je préfère continuer à rêver de temps en temps. »

C’est au fil des années, au cours de ses consultations dans son cabinet d’analyste, qu’Hélène Vecchiali (auteure d’Ainsi soient-ils, sans de vrais hommes, point de vraies femmes…, Calmann-Lévy, 2005) a constaté que la plupart de ses patientes gardaient dans leur cœur ou en mémoire le fantôme d’un grand amour passé ou parfois même imaginaire : « C’est un phénomène bien plus répandu qu’on le croit. Nous n’arrivons jamais vierge dans une nouvelle histoire d’amour, nous y apportons notre passé, nos expériences, positives ou négatives, mais aussi notre imaginaire et nos fantasmes. J’ai eu des patientes qui étaient en couple tout en vivant dans leur imaginaire une relation avec un amour idéalisé, un homme qu’elles avaient à peine connu, ou bien un amour de jeunesse. »

Une histoire sans avenir

Un homme croisé, un quasi inconnu dont on se dit : « C’était lui », un amour de jeunesse – le premier, bien souvent –, une histoire impossible – l’un des deux était engagé –, la mort de l’être aimé, un divorce dont on ne fait pas le deuil… les amours fantômes ont de multiples visages. « Leur point commun ? L’histoire était impossible à vivre dans la durée, analyse Hélène Vecchiali. Les fantasmes, les regrets et les remords se nourrissent de cette impossibilité, c’est elle qui ouvre la porte à l’imaginaire. » Si la raison reconnaît et admet que l’histoire n’avait pas d’avenir possible, l’inconscient, lui, se montre moins docile. Selon le psychologue et psychothérapeute Patrick Estrade (auteur du Couple retrouvé, les mésententes conjugales et leurs remèdes, Dangles, 1991), c’est justement parce que l’inconscient a été saisi, pris en otage que le souvenir est si intense et la machine à rêver si productive.

« Celui qui marque de manière indélébile représente, pour reprendre un concept jungien, un archétype. C’est une force, comme une prise de possession. On ne le choisit pas, il nous capture. Et c’est cela qui fait acquérir à cette personne une valeur d’idéal. Ce n’est que dans un second temps que l’on rationalise : c’était sa voix, sa peau, sa façon d’être ou de parler, mais ce ne sont là que des bribes d’explications. La réalité, c’est qu’à un moment donné, on rencontre dans l’autre, pour une heure, un mois, un an, quelque chose d’intense, de parfait et d’impossible à poursuivre dans la durée. Tout simplement parce que les états paroxystiques ne peuvent pas durer, il nous reste alors le souvenir, la sensation de cette “immensité” idéale et idéalisée, ce que Proust appelle “l’édifice immense du souvenir”. » Un souvenir que le temps tricote et retricote à loisir, gommant les aspérités, adoucissant la souffrance et embellissant l’histoire et ses acteurs.

Un besoin de réparation

Tous les 20 novembre depuis six ans, Elise, 36 ans, allume une petite veilleuse. C’est un rituel secret auquel elle n’a jamais dérogé. « Une toute petite lumière dans mon bureau pour dire à Régis que je ne l’ai pas oublié. » Pendant deux ans, Elise et Régis ont vécu une relation tumultueuse, entrecoupée de ruptures et de retrouvailles passionnées. « Régis était marié, j’étais célibataire, il venait d’avoir un enfant lorsque nous nous sommes rencontrés, j’ai très mal vécu cette situation. J’ai rompu au bout de deux ans, épuisée, à bout de forces. Un an plus tard, Régis se tuait dans un accident de moto. Entre-temps, j’avais rencontré Alexandre, l’homme avec qui je vis aujourd’hui et qui est l’homme de ma vie. Je sais que je n’aurais pas été heureuse avec Régis, pour mille raisons, mais je l’ai aimé, et allumer une bougie à la date anniversaire de sa mort, c’est pour moi une façon de rester fidèle à l’amour que j’ai donné et que j’ai reçu. »

Sans doute dans l’attachement aux amours fantômes – vivantes ou mortes, réelles ou fantasmées – y a-t-il aussi le besoin de construire une légende personnelle, un passé mythifié et « hors norme ». Se dire que l’on a vécu un grand amour impossible donne du relief à une vie affective que l’on peut parfois trouver un peu trop lisse. Isabelle, 42 ans, mariée, « épanouie et comblée », précise-t-elle, repense souvent à son grand amour de jeunesse. Elle était étudiante, il était professeur et marié. « C’était sa première liaison adultère et c’était mon premier amant. Nous devions nous cacher, nous nous retrouvions chez moi, l’après-midi entre deux cours, nous nous écrivions. La vie amoureuse de mes copines me semblait tellement banale, tellement fade en comparaison. J’étais une héroïne romantique, Jane Eyre, Anna Karénine, je n’étais pas dans la grisaille ordinaire. » Les anciens amants idéalisés, dont le souvenir est jalousement conservé, dans le secret la plupart du temps, ont souvent une fonction de réparation ou de compensation.

« Je suis persuadée que toutes les femmes portent en elles un immense besoin de réparation, explique Hélène Vecchiali. Nées d’une femme, elles n’ont pas senti sur elles le premier regard émerveillé et narcissiquement valorisant que les mères portent sur leur fils. Et ce regard, elles vont le chercher plus tard dans la relation amoureuse. Un homme idéalisé est un homme parfait, et c’est justement cette perfection qui va rejaillir sur elles et les faire s’aimer elles-mêmes. Mais cela n’est possible que dans l’imaginaire, car dans la réalité d’une relation au long cours, on sait bien que les failles, inhérentes à chaque être humain, apparaissent. »

Un aiguillon pour le couple

A ce besoin d’idéalisation et de réparation narcissique s’ajoute aussi le besoin de compenser une réalité parfois frustrante ou insatisfaisante. Comme si, en conservant dans un coffre un « autre idéal », les déceptions ou les attentes non comblées étaient moins douloureuses. Sylvaine, 43 ans, a vécu pendant un an une passion physique avant de rencontrer son compagnon actuel, il y a cinq ans. « Je m’interdisais de repenser “érotiquement” à lui, jusqu’au jour où Pierre m’a avoué une aventure d’une nuit, il y a deux ans. Cela n’a pas remis en cause notre couple, je peux comprendre les envies d’ailleurs, mais depuis, je m’autorise à repenser à Loïc quand je fais l’amour avec Pierre. Ce n’est peut-être pas très moral, mais c’est pour moi une façon d’écouter mon désir, et peut-être aussi, si je suis vraiment honnête, de me venger ! »

Les amants fantômes seraient-ils une façon d’être infidèle tout en restant fidèle ? « Il y a plusieurs formes d’infidélité, répond Patrick Estrade. En simplifiant, on pourrait dire qu’il y a l’infidélité faite à soi-même et celle faite à l’autre. Dans ce cas, on peut dire qu’il y a infidélité à l’autre, mais pas à soi-même. Personnellement, j’aime beaucoup l’idée du jardin secret que je rebaptise “jardin sacré”. Je peux être fidèle à ma compagne et, en même temps, être fidèle à mon propre passé puisque je fais un avec mon histoire. »

Les fantômes dangereux, selon Hélène Vecchiali, sont en revanche ceux qui prennent trop de place, ceux qui sortent du placard pour envahir le couple ou la relation amoureuse en cours. « Un investissement massif “hors couple”, même imaginaire, fragilise le couple. Il faut alors oser se questionner : suis-je vraiment épanoui dans cette relation ? Me suis-je donné le temps pour digérer l’histoire précédente ? Qu’est-ce qui m’empêche de m’investir aujourd’hui dans mon couple ? » Des questions essentielles que la présence de nos fantômes amoureux ne devrait pas nous faire oublier.

 

Du bon usage du fantasme

Un amour inoubliable peut empoisonner le couple… ou le revivifier ! A condition de se poser les bonnes questions et d’y répondre le plus sincèrement possible.

- Quelle fonction a pour vous ce « grand amour » passé ?
- C’est votre part de rêve, votre Autant en emporte le vent personnel, vous y pensez de temps en temps, un peu nostalgique… Ce fantasme ne menace pas votre couple qu’il ne concurrence pas. Pourquoi vous en priver ?
- Il vous aide à supporter une relation routinière et frustrante : attention, cette évasion chronique peut vous empêcher de vous investir dans la relation présente et d’y consacrer le temps, l’amour et l’énergie nécessaires pour la faire évoluer. Affronter la réalité de votre couple, dire vraiment adieu à votre grand amour, tôt ou tard, il vous faudra franchir ce pas.
- A quel moment de la vie de votre couple y pensez-vous ?

Dans les périodes de conflits, de doutes sur votre choix de vie, lorsque vous vous sentez insuffisamment soutenu ou compris par votre partenaire… Notez les « pics » et, plutôt que de vous réfugier dans le rêve, essayez de penser à ce que vous pourriez modifier dans votre vie ou votre relation pour qu’elle vous apporte ce que vous en attendez.

Qu’aimiez-vous de vous dans cette relation ?
Votre audace, votre sensualité, votre indépendance, votre abandon… Qu’avez-vous perdu de vous au fil du temps ? Il n’est jamais trop tard pour redécouvrir et faire renaître votre personnalité.
Qu’avez-vous à regretter ?
Une histoire achevée l’est en principe pour de bonnes raisons : personnalités incompatibles, infidélité chronique, divergences socioculturelles trop importantes, méconnaissance de soi, immaturité, etc. Si vous n’êtes toujours pas convaincu, énumérez les valeurs de couple qui comptent le plus pour vous (confiance, complicité, respect…). Passez-les au tamis de votre ancienne relation puis à celui de votre relation actuelle et comparez-les.

Les idées clés

- Nous n’arrivons jamais vierge dans une relation. Nous y apportons notre passé, nos expériences, nos fantasmes.
- Nous avons besoin de nous construire une légende personnelle. Se dire que l’on a vécu un grand amour impossible donne du relief à une vie affective qui peut sembler trop lisse.
- Nous avons droit à un jardin secret. Reste à déterminer la limite entre fidélité et infidélité, même imaginaire.

 

Hommes : le fantôme érotique

 

Les hommes auraient une propension moins marquée à fantasmer leur passé amoureux. Notamment, estime la psychanalyste Hélène Vecchiali, parce qu’ils sont plus cloisonnés et plus ancrés dans le présent. Toutefois, précise-t-elle, s’ils ne s’encombrent pas d’un passé qu’ils estiment à juste titre révolu, ils peuvent y piocher des fantasmes sexuellement stimulants, c’est-à-dire se remémorer des séquences érotiques avec une ex-partenaire. Le psychothérapeute Patrick Estrade nuance cependant cette analyse. Selon lui, les hommes peuvent regretter « une grande histoire d’amour dans laquelle ils ont reçu générosité et sécurité. Mais à la différence des femmes, ils n’idéalisent pas forcément leur ex-partenaire ».

 

5 juillet 2013

peter pan....

RoyoPort2couv

(merci ma susu)

Demain la vie sera enchantée
où seuls tes habits s'endormiront
demain la nuit saura s'effacer
seules nos réalités s'en iront

Demain la vie sera enchantée
et le temps saura s'évaporer
je pourrai devenir peter pan
passer dans le pays du présent

Mais les grilles sont fermées
elles sont dures à franchir
et je ne veux plus grandir
après toutes ces années

Moi je veux rester comme ça
toute ma vie
moi je veux rester tel que je suis
moi je resterai comme ça toute ma vie
moi je resterai tel que je suis

Une petite fée saura me bercer
me charmer autour de mon berceau
je pourrai devenir un héros
solliciter une éternité

Mais gravir des parois
ne pas partir sans toi
nous on ne veut plus grandir
on veut cette éternité

Allez!
Nous on veut rester comme ça toute la vie
et s'embrasser à tout jamais
moi je resterai comme toi toute ma vie
moi je resterai tel que je suis

Mais nous voici arrivés
après tant d'années
l'éternité
et nous voici arrivés
après tant d'années
à la beauté à la beauté

Allez!
moi je veux rester comme ça toute ma vie
moi je veux rester tel que je suis
et s'amuser à tout à tout jamais
moi je ne changerai plus jamais..

 

Indochine

 

 

Peter Pan est un personnage fictif créé par l'auteur écossais J. M. Barrie, apparu pour la première fois dans le roman The Little White Bird (Le Petit Oiseau Blanc ), puis dans la pièce du même nom et enfin dans le romanPeter and Wendy, plus connu sous le titre Peter Pan. Le personnage et l'œuvre ont ensuite été adaptés à de nombreuses reprises au théâtre, au cinéma, ou encore en bande dessinée.

 

L'œuvre

J. M. Barrie a créé Peter Pan en racontant des histoires aux fils de son amie Sylvia Llewelyn Davies, avec laquelle il avait une relation spéciale. Sylvia était la fille de George du Maurier, dessinateur satirique et compagnon de route de Henry James. « Peter » était le prénom de leur troisième fils, et le nom « Pan » rappelait le dieu grec de la Nature.

Pour certains commentateurs, le personnage a pu être inventé par Barrie dans le souvenir du deuil de son frère aîné David, mort à 13 ans. Sa mère ne s'en remit jamais vraiment. Pour Andrew Birkin, auteur de J. M. Barrie and the Lost Boys, « si Margaret Ogilvy trouvait du réconfort dans l'idée que David en mourant enfant, resterait un enfant à jamais, Barrie y trouva son inspiration. »

Peter Pan fait sa première apparition imprimée en 1902 dans le livre The Little White Bird (littéralement, le petit oiseau blanc) dont la traduction française a été réalisée par Céline-Albin Faivre. Barrie développe le personnage de Peter pour créer la pièce de théâtre Peter Pan, or The Boy Who Wouldn't Grow Up (Peter Pan, ou le garçon qui ne voulait pas grandir) dont la première eut lieu à Londres le 27 décembre 1904. En 1906, la partie de The Little White Birdconcernant Peter Pan est publiée seule : Peter Pan in Kensington Gardens, illustrée par Arthur Rackham. Enfin, Barrie adapta la pièce en un roman publié en 1911 et titré Peter and Wendy, connue actuellement sous le titre Peter Pan.

Pendant le milieu du xxe siècle, le prénom Wendy devint populaire en Angleterre grâce au personnage du roman.

Une statue de bronze de George Frampton a été érigée dans Kensington Gardens à Londres en 1912. Peter Pan y est représenté en train de jouer de la flûte. Une copie de cette statue se trouve dans le Parc d'Egmont à Bruxelles depuis 1924. Elle a été offerte à la ville par son auteur, Sir George Frampton, en témoignage de l'amitié qui liait les enfants anglais et belges pendant la Première Guerre mondiale.

 

Résumé

Ce vendredi soir, la voie est libre pour Peter Pan, le petit garçon qui refuse de grandir : M. et Mme Darling sont absents et la chienne Nana, qui tient lieu de nurse à leurs enfants Wendy, Jean et Michel, a été enchaînée dans le jardin.

Venu récupérer son ombre abandonnée lors d’une précédente visite, Peter se trouve face à Wendy. Avide des histoires qu’elle pourra lui raconter et du rôle de mère, fantasmé, qu'elle pourrait accomplir, il la persuade de le suivre jusqu’au Pays imaginaire (Neverland)

Wendy devra s’y défendre de la jalousie de la fée Clochette (Tinker Bell) et veiller sur la petite famille des Garçons perdus, jadis tombés de leur landau, dont elle devient la mère. Emmenés par Peter Pan, Wendy et ses frères vivront d’extraordinaires aventures auxquelles seront mêlées les Peaux-Rouges et Lily La Tigresse (Tiger Lily), mais surtout les Pirates et leur chef, le fameux Capitaine Crochet (Captain Hook, capitaine du Jolly Roger, traditionnellement joué dans les adaptations par le même acteur que M. Darling, le père des enfants), qui n’a jamais pardonné à Peter de lui avoir coupé la main avant de la jeter en pâture avec le réveil du capitaine au Crocodile qui le poursuit depuis sans trêve...

Crochet enlève au cours d'une embuscade Lily La Tigresse, afin de capturer Peter, dont il pense qu'il viendra la sauver. Peter Pan se rend à la Lagune aux Sirènes avec Wendy. Au cours d'une bataille, Lily La Tigresse est libérée et retourne chez les Indiens.

À cause de sa jalousie, Clochette révèle la cachette de Peter Pan, où Crochet le trouve endormi et décide de le tuer en empoisonnant la potion que Wendy avait donné à Peter. Entre-temps, les enfants perdus, Wendy et ses frères sont capturés. Quand Peter se réveille, Clochette est prise de remords et veut le prévenir que la potion qu'il est sur le point de boire est empoisonnée. Fâché contre elle, Peter Pan ne la croit pas et Clochette boit la potion elle-même. Pour la sauver de la mort, Peter fait appel à tous les enfants qui croient aux fées et Clochette revient à elle. Peter retourne auJolly Roger et une bataille s'engage. Crochet est vaincu et, poussé par-dessus bord, disparaît dans la gueule du crocodile.

Peter devient capitaine du Jolly Roger et ramène Wendy, John et Michael et les Enfants perdus à Londres. Les parents Darling retrouvent leurs enfants et adoptent tous les Enfants perdus. Peter Pan rentre au Pays imaginaire en jurant à Wendy qu'il ne l'oubliera pas, et qu'il reviendra tous les ans pour la ramener au Pays imaginaire.

Mais on apprend dans un épilogue écrit quelques années après la pièce qu'il oublie sa promesse et ne revient que bien longtemps après quand il retrouve Wendy grandie et maman. Il emmène alors sa fille Jane, puis, une fois que celle ci était devenue grande, sa propre fille Margaret. L'auteur mentionne que ce cycle continuera pour toujours.

 

Thèmes

Par là, Peter Pan est aussi un livre sur la mort et la thanatophobie, raison de la volonté de Peter de ne pas grandir. La mort est très présente dans l'œuvre, sous différentes formes : elle est symbolisée par le crocodile-horloge, elle est la terreur du capitaine Crochet (qui la fait pourtant subir à bon nombre de personnages) et de Peter (en cela, ils se ressemblent car même Peter Pan n'hésite pas à tuer les enfants perdus qui grandissent), mais elle est aussi thématisée indirectement par certains motifs récurrents de l'œuvre, notamment par l'oubli.

Certains commentateurs y voient aussi le thème de l'éveil de la sexualité chez Wendy, et les sentiments freudiens de Peter envers une figure maternelle, et ses sentiments conflictuels pour Wendy et la fée Clochette. Elles représentent chacune une femme idéalisée différente. On peut en fait déterminer au moins quatre archétypes inaccessibles à partir des personnages féminins : Wendy, Clochette, les Sirènes, et Lily.

Le livre met aussi en scène, et c'est l'une des première fois dans l'histoire de la littérature, un franchissement de la barrière de la fiction, puisque Wendy et ses frères vont entrer dans un monde de conte où ils vont justement reconnaître nombre de personnages inventés par Wendy ; ce qui peut à la fois illustrer la lecture, où l'enfant lecteur peut s'identifier au héros d'une histoire et avoir le sentiment de rentrer à l’intérieur du livre, mais aussi une métaphore de la difficulté de l'auteur à quitter ce monde merveilleux et à ne pas se laisser dominer par lui. Ce monde apparaît en effet dominé par l'enfance :

Peter veut rester un enfant pour toujours, et éviter les responsabilités de l'âge adulte, il s'enferme en quelque sorte dans le monde de l'enfance. Il adopte une attitude souvent tyrannique et hostile à toute forme d'autorité, ce qui permit à certains commentateurs d'obédience freudienne de parler d'un personnage sans surmoi. Le syndrome de Peter Pan tire justement son nom du refus conjoint de mûrir en s'insérant dans le monde des adultes, perçu comme trop conventionnel et de reconnaître le caractère fictif et enfantin des êtres peuplant l'imaginaire de l'enfance.

Le personnage de Peter Pan

Le personnage de Peter Pan est plus ambigu qu'il n'y paraît au premier abord. C'est pourquoi, malgré les apparences, Peter Pan n'est pas uniquement un conte pour enfants, mais bien un récit précurseur du syndrome de Peter Pan. Évidemment, c'est un enfant qui refuse de grandir, mais ce n'est pas seulement l'enfant joyeux qu'il paraît.

Peter est très lié au Pays imaginaire ; il est le Pays imaginaire et tous ses personnages, les bons comme les méchants. S'il le quitte, le monde s'endort, la nature se fane et les Enfants perdus ne se battent plus avec les pirates. Tout change constamment au Pays imaginaire ; les Enfants perdus ne sont jamais les mêmes (quand ils sont trop grands, ils partent ou sont directement exécutés par Peter car « grandir est contraire au règlement »), les méchants changent (une fois que Crochet est tué, d'autres apparaîtront), les fées ont aussi une vie très courte, et les aventures s'enchaînent. Seul Peter Pan est immuable dans ce monde ; il est l'éternel maître du jeu, il est le jeu lui-même.

Peter Pan est défini à plusieurs reprises, à l'instar de tous les enfants comme « joyeux, innocent et sans cœur » : totalement égocentrique, il n'accorde que peu d'importance aux autres personnages, qu'il ne considère que comme ses faire-valoir. À la fin de l'histoire, il finit par oublier ses anciens amis (et ennemis), et les anciennes aventures qu'il a vécues sont perpétuellement remplacées par de nouvelles. Tout, à part lui, est interchangeable ; il va chercher les enfants génération après génération et oublie à chaque fois les précédents. Le personnage n'est d'ailleurs pas sans rapports avec celui du fripon (dont Till l'Espiègle est un grand exemple) décrit et analysé par Carl Gustav Jung.

Le roman montre que Peter Pan n'est pas quelqu'un d'humain ou un héros : dans l'histoire il est incapable d'amour, de compassion ou de quelque sentiment profond que ce soit. Il reste éternellement bloqué dans le factice, ne faisant aucune différence entre le jeu et la réalité.

Mais l'œuvre de J. M. Barrie ne nous montre pas uniquement un gentil garçon rêveur en mal d'aventure. Au contraire, c'est un garçon qui s'obstine pleinement à ne pas vieillir ni se souvenir (il ne viendra plus chaque printemps rendre visite à Wendy, car pour lui, ce temps « infini » que lui procure le Pays imaginaire lui fait perdre de manière irrémédiable la notion du Temps. Wendy le sait très bien : « Et Wendy devait en être consciente, sinon pourquoi lui aurait-elle adressé un au revoir si plaintif ? »). Peter Pan est aussi cruel (sans s'en rendre compte). D'un certain côté, on peut dire que le personnage le plus représentatif de Peter dans ce Pays imaginaire est le capitaine Crochet. Le capitaine Crochet est, en beaucoup de points, semblable à Peter :

  • Ils se craignent mutuellement, mais ne peuvent pas vivre l'un sans l'autre (écroulement de l'équilibre du Bien et du Mal). Il faut toujours que quelqu'un craigne un autre personnage ; Crochet craint le Crocodile, les pirates craignent les Indiens, les Indiens craignent les animaux sauvages, les animaux sauvages craignent les enfants, les Garçons Perdus craignent les pirates. Tout tourne en rond au Pays imaginaire, et chaque clan court à travers l'île de manière ininterrompue sans jamais se rencontrer. Et quand bien même Peter tuerait Crochet, il prendrait aussitôt son rôle pour ne pas rompre l'équilibre de l'île, en attendant qu'un nouvel ennemi survienne. C'est d'ailleurs ce qui se passe.
  • Ils sont tous les deux seuls et sans amour. Crochet le sait très bien et réussit difficilement à vivre avec, mais Peter ne sait tout simplement pas ce qu'est l'amour (qui est tout proche de lui, grâce à Wendy qui, elle, se refuse à rester une enfant et entame ses premiers sentiments amoureux envers Peter). Pourtant, si on se réfère au type d'histoire qu'adore écouter en cachette Peter Pan, le soir sur le balcon de Wendy, ce ne sont « que des histoires d'amour se terminant par un baiser et où le Bien triomphe du Mal ».

Mais ce qui sépare le Capitaine Crochet et Peter Pan est le vécu, le côté adulte. L'adulte est un pirate pour Peter. D'ailleurs, on peut voir sa réaction lorsque, pour la première fois, Peter est confronté à la cruauté et à la perfidie de l'homme : il est resté bouche bée pendant quelques instants, incapable de comprendre pourquoi Crochet a fait un tel coup bas. C'est à cause de tous ces « défauts » adultes, apportés par le temps impitoyable, que Peter Pan refuse de grandir : ce serait pour lui une dégénérescence.

Mais qu'est réellement Peter Pan ? Un pirate. Dans son livre, lorsque Peter Pan triomphe de Crochet, Barrie tient absolument à ce que l'on remarque que Peter Pan remplace aussitôt son ennemi, prenant ses vêtements et l'imitant jusqu'au crochet : « Par la suite, la rumeur courut que la première nuit où il porta ce costume, il resta longtemps assis dans la cabine, le porte-cigares de Crochet aux lèvres, et tous les doigts d'une main repliés, à l'exception de l'index qu'il tenait recourbé en l'air de façon menaçante, comme un crochet. »

On est bien loin de l'univers Disney ; derrière les apparences d'un petit conte pour enfants, se cache un texte d'une profondeur vertigineuse où chaque phrase importe, et où une analyse approfondie est nécessaire pour tout comprendre. Le dernier chapitre, considéré par certains comme une fin secondaire, est probablement le passage le plus important et le plus démonstratif de ce que veut nous faire parvenir l'auteur. Le Temps passe, irrémédiablement, pour tout être vivant ; personne ne peut rien changer à cela.

On le voit avec le personnage de Wendy, au dernier chapitre : Peter Pan en a peur, car elle a grandi. Il se rabat donc sur l'enfant de Wendy, Jane.

Peter Pan et le Pays Imaginaire ne sont rien de plus que le fantasme de tout enfant (une fontaine de jouvence où Peter Pan est le maître). Un monde parfait mélangé à l'esprit de communauté garçonnier, de conquête, d'histoires sans fin : un lieu où le temps n'a plus d'importance et où le matin se lève à chaque instant.

14 décembre 2014

noel......remise a niveau historique.....

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Saturnales

Les Saturnales (en latin Saturnalia) sont durant l'antiquité romaine des fêtes se déroulant durant la période proche du solstice d'hiver, qui célèbrent le dieu Saturne et sont accompagnées de grandes réjouissances populaires.

 

Origine

Huit colonnes restantes du Temple de Saturne (à droite).

Macrobe rapporte diverses traditions romaines sur l'origine de cette fête : plusieurs font référence au séjour de Saturne dans le Latium avant la fondation de RomeSaturne détrôné se serait réfugié en Italie, dans le Latium, où il rassemble les hommes féroces éparpillés dans les montagnes et leur donne des lois. Son règne est un âge d'or, ses paisibles sujets étant gouvernés avec douceur et équité. Les Saturnales vont contribuer à célébrer la mémoire de cet âge heureux de l'exercice du pouvoir

Pour la recherche moderne, les Saturnales sont une fête typique du « crépuscule de l'année » - Saturne est essentiellement le dieu de la période qui précède le solstice d'hiver - comme la , période qui voit des pratiques de potlatch, de banquets et magnificence, pendant laquelle la paix règne et la communication avec le monde des morts est établie.

Célébration

Saturnalia, sculpture de Ernesto Biondi  (1905), Jardín Botánico de Buenos Aires

Au cours des Saturnales, les esclaves jouissent d'une apparente et provisoire liberté.

Durant cette fête très populaire, l'ordre hiérarchique des hommes et logique des choses est inversé de façon parodique et provisoire : l'autorité des maîtres sur les esclaves est suspendue. Ces derniers ont le droit de parler et d'agir sans contrainte, sont libres de critiquer les défauts de leur maître, de jouer contre eux, de se faire servir par eux. Les tribunaux et les écoles sont en vacances et les exécutions interdites, le travail cesse. On fabrique et on offre de petits présents (saturnalia et sigillaricia). Des figurines sont suspendues au seuil des maisons et aux chapelles des carrefours. Un marché spécial (sigillaria) a lieu. De somptueux repas sont offerts.

La population se porte en masse vers le mont Aventin. On enlève à la statue du dieu les chaînes portées par lui, depuis que Jupiter a voulu contenir son appétit dévorant en le soumettant au rythme régulier des astres et des jours.

Calendrier

D'abord fêtées le 14 avant les calendes de janvier (19 décembre), puis le 16 avant les calendes (17 décembre) et durant trois jours après la réforme du calendrier de Jules César, puis quatre jours sous Auguste, puis cinq sous Caligula, elles finissent par durer sept jours sous Dioclétien, du 17 au 24 décembre.

Plusieurs autres dieux ou déesses sont célébrés pendant cette période, notamment :

Épona fêtée le 15 décembre, déesse gauloise de la fertilité, qui réussit à intégrer le catalogue des Dieux Romains
Sol Invictus ou Mithra, fêté le jour du 25 décembre (appelé « dies natalis solis invicti »), c'est-à-dire le jour de naissance du « Soleil Invaincu » (dans la période du solstice d'hiver)

Postérité

On dit que les Saturnales ont été en partie l'inspiration de fêtes religieuses ou traditionnelles instituées postérieurement :

  • le jour de Noël chrétien reprend le symbole du solstice d'hiver, soit le thème du Sol invictus, (le soleil invaincu).
  • la galette des rois, laquelle sacrait le « roi » de la fête.
  • les processions et réjouissances de carnaval.

Autres significations

Par extension, ce terme de Saturnales désigne :

  • une œuvre de l’écrivain Macrobe, sous forme d’un dialogue philosophique se déroulant pendant les Saturnales ;
  • des fêtes débridées pendant lesquelles tous les excès sont permis ;
  • un temps de débordement, de débauche, de licence, de manifestation violente de pouvoir ou de vice.

 

Saint-Nicolas (fête)

Saint-Nicolas
Saint Nicolas néerlandais
Saint Nicolas néerlandais

Observé par Certains pays d'Europe du Nord, Europe Centrale et Europe de l'Est, certaines régions françaises
Type Fête populaire chrétienne
Date le 6 décembre (catholiques,protestants) et orthodoxes roumains le 19 décembre (orthodoxes)

La Saint-Nicolas est une fête mettant en scène le saint Nicolas de Myre. C'est une tradition vivace dans plusieurs pays européens et quelques régions françaises, qui se déroule le 6 décembre ou le 19 décembre pour l'Église orthodoxe utilisant le calendrier julien

On fête la Saint-Nicolas surtout aux Pays-Bas, en Belgique, au Luxembourg, au nord et nord-est de la France (enFlandre française, dans le nord de la Champagne, les Ardennes, en Franche-Comté, en Alsace, mais surtout enLorraine particulièrement à Nancy dont saint Nicolas est le saint patron), en Allemagne, en Autriche, en Croatie, enHongrie, en Pologne, en République tchèque, en Lituanie, en Roumanie, en Bulgarie, au Royaume-Uni, en Ukraineen Slovaquie, en Serbie et en Suisse.

Les traditions diffèrent selon les régions. Un trait commun à ces célébrations est la distribution de cadeaux ou friandises aux enfants, qui est parfois substituée par celle du Père Noël.

 

Patronages

Il est aujourd'hui le patron de nombreuses corporations ou groupes tels que les enfants, les prisonniers, les avocats, les kinésithérapeutes ou les célibataires.

Nicolas est le patron des bateliers et mariniers, et des navigateurs d'une manière générale. L'histoire des trois enfants sauvés dans le saloir peut être interprétée comme une allégorie de marins sauvés du naufrage, le bac symbolisant le bateau, et le sel la mer. Tout au long des voies navigables de France sont élevées des chapelles dédiées à saint Nicolas.

Fête

La Saint-Nicolas est également célébrée en Allemagne dès le xe siècle, et la journée du 6 décembre a été choisie comme le jour de la fête des commerçants, des boulangers et des marins.

Aujourd'hui, la Saint-Nicolas est fêtée dans un grand nombre de pays d'Europe : la France, l'Allemagne, la Suisse, le Luxembourg, la Belgique, les Pays-Bas, la Russie, la Pologne, l'Autriche et d'autres encore. Dans la nuit du 5 au 6 décembre, le saint passe dans les maisons pour apporter aux enfants sages des friandises : fruits secs, pommes, gâteaux, bonbons, chocolats et de grands pains d'épices. Dans les Flandres françaises, le Hainaut français, le Boulonnais, l’Artois, et laBelgique, saint Nicolas défile dans les rues le 6 décembre avec les Géants.

La Fête de saint Nicolas (1700),Richard Brakenburgh

Le 5 décembre, veille de la fête de saint Nicolas, le patron des enfants, les écoliers nommaient, parmi eux, un évêque. Toute la journée du 6 décembre, l’élu avait le titre et les immunités d’évêque des enfants. En cette qualité, il ordonnait tout ce qui concernait la fête générale des enfants de la ville. Afin d’y contribuer à sa manière, l’échevinat lui faisait délivrer deuxkannes, soit 6 litres, de vin.

Père Fouettard

Article détaillé : Père Fouettard.

Dans certaines régions, il est accompagné par le Père Fouettard (Zwarte Piet – Père Fouettard ou « Pierre le Noir » textuellement – en néerlandais. Hans Trapp en alsacien) qui, vêtu d'un grand manteau noir avec un grand capuchon et de grosses bottes et portant parfois un fouet et un sac. Il n'a pas le beau rôle, puisqu'il menace de distribuer des coups de trique aux enfants qui n'ont pas été sages ou de les emporter dans son sac et qui donne, parfois, du charbon, des pommes de terre et des oignons. Le Père Fouettard est également souvent représenté avec des cornes et une queue.

Histoire et légende

La Saint-Nicolas est une fête inspirée de Nicolas de Myre, appelé aussi Nicolas de Bari. Né à Patara au sud-ouest de l'actuelle Turquie (à l'époque Asie mineure) entre 250 et 270, il fut le successeur de son oncle, l'évêque de Myre.

Dès le xe siècle, une relique (une phalange du saint) fut transférée depuis Bari vers le Duché de Lorraine, et il fut édifié au Sud de Nancy une grande basilique dédiée au Saint, à Saint-Nicolas-de-Port. Vénéré et très souvent invoqué il deviendra très rapidement le saint-patron de la Lorraine. Port était une cité célèbre pour ses foires et marché et le culte de Saint-Nicolas se répandit très rapidement au delà des frontières du Duché de Lorraine et notamment d'outre-Rhin où la tradition est également très vive.

Le dieu scandinave Odin

Une partie des attributs régionaux de saint Nicolas serait inspirée du dieu scandinave Odin. En effet, ce dernier est toujours accompagné de ses deux corbeaux « qui voient tout », et de son cheval Sleipnir, tout comme saint Nicolas est dans certaines régions accompagné de deux Zwarte Pieten et de son cheval.

Punitif

Alice Miller a consacré le premier chapitre de son livre La Connaissance interdite à cette fête pour montrer comme les actions de saint Nicolas ont été détournées par les parents pour en faire une fête punitive, notamment avec l'invention du « Père Fouettard » qui n'a rien à voir avec l'histoire traditionnelle de saint Nicolas qui, selon la légende, protégeait les pauvres et ne les battait pas.


Marque déposée

Les villes de Nancy et de Saint-Nicolas-de-Port, en Lorraine, ont déposé la marque « Saint Nicolas ». Ceci afin d'empêcher la commercialisation des marchés et autres animations liées à la fête du saint patron des écoliers. Ce dépôt ne concerne que la France.

Pays-Bas

Aux Pays-Bas, la fête de Sinterklaas est très répandue et d'allure nationale. Deux semaines avant le 5 décembre, saint Nicolas fait son entrée au pays. Il arrive avec sa grande barbe blanche et sa mitre depuis l'Espagne sur un bateau à vapeur qu'on appelle pakjesboot  (le bateau des petits paquets). Sinterklaas est toujours entouré de ses nombreux assistants, des serviteurs noirs aux tenues colorées et répondant au nom de Zwarte Piet (ou Père Fouettard). Ces assistants ne sont pas très malins et font parfois des bêtises mais ils aident Sinterklaas dans sa lourde tâche de distribution des cadeaux.

Chaque année, on choisit une ville différente pour le débarquement (en 2013 : Groningen) et il est accueilli par le maire et les notables de la ville. Puis, c'est la tournée à travers les Pays-Bas, et chaque commune lui prépare un accueil. Le 5 décembre, veille de la Saint-Nicolas, a lieu le pakjesavond, soirée des paquets-surprises. Les paquets-surprises donnés par Sinterklaas sont accompagnés de poèmes d'occasion.

Belgique


Chez les néerlandophones, saint Nicolas est appelé Sinterklaas et, comme aux Pays-Bas, il débarque d'un bateau venu d'Espagne monté sur un cheval blanc. Chez les francophones, il se déplace sur un âne magique. Il est quelquefois accompagné d'un Père Fouettard, aussi appelé « Hanscrouf » ou « Zwarte Piet ». Parfois, il y a deux « Pères Fouettard ».

Au nord comme au sud du pays, il vient la nuit du 5 au 6 décembre pour déposer cadeaux et friandises – notamment des figurines en chocolat, des nic-nacs ou des spéculoos à son effigie – dans les souliers des enfants sages. Il est de tradition de laisser un bol d'eau ou de lait et une carotte devant la cheminée de la cuisine ou du salon pour l'âne, et un verre d'alcool pour le saint. Le lendemain matin, on retrouvera le verre ou le bol vide et la carotte mangée. Cette pièce sera fermée à double tour devant les enfants comme preuve que saint Nicolas rentre bien par la cheminée.


Saint Nicolas passe, début décembre, dans les écoles ou dans les centres publics pour demander aux enfants quels cadeaux ils désirent, pour voir s'ils ont été sages pendant l'année, et pour leur donner des friandises. Les enfants sont souvent invités à rédiger une lettre qu'ils adressent au « grand saint ». Un service de la poste belge répond gratuitement aux enfants qui lui envoient une lettre à l'adresse Rue du Paradis no 1, 0612 CIEL.

Plusieurs semaines avant l'arrivée du grand saint, les écoliers se doivent de déposer une paire de chaussures chaque soir devant la porte de leur chambre. Ceux qui ont été sages découvrent chaque matin une friandise typique différente chaque jour : massepainchocolatclémentine, etc.

La Saint-Nicolas en Belgique est également une tradition estudiantine qui veut que l'on dépose une assiette ou une paire de chaussures la veille devant sa porte et que chaque cokoteur (locataire de chambre d'étudiant, corturne) y dépose discrètement des friandises. À Liège, à Mons, à Bruxelles et à Namur, il existe aussi la Saint-Nicolas des étudiants : un cortège défile dans la ville avec des chars et les étudiants collectent des piécettes auprès des passants pour s'offrir des bières lors de la guindaille qui clôture la journée.

Luxembourg

Au Luxembourg, on l'appelle généralement Kleeschen. Ce mot vient de Zinnikleeschen, ce qui est la façon luxembourgeoise de désigner saint Nicolas. Le compagnon du Saint-Nicolas luxembourgeois est nettement différent des autres. Le Père Fouettard, appelé Housecker en luxembourgeois, est un petit homme, dont le visage n'est pas visible car il est caché par une énorme capuche. Il est habillé d'un vêtement noir ou gris en forme de sac, tenu par une ceinture noire. Il porte un sac avec plein de brindilles, les Ruten, qu'il distribue aux enfants qui n'ont pas été sages.

Saint Nicolas entre dans le pays deux semaines avant le 6 décembre et, à partir de ce moment-là, tous les soirs, les enfants mettent leur pantoufle devant la porte d'entrée de la maison. Le matin, avec émerveillement, les enfants y découvrent une petite friandise ou une Rute, s'ils n'ont pas été sages.

France

Saint patron de la Lorraine, saint Nicolas est particulièrement fêté dans le Nord de la France, mais surtout dans l'Est du pays, l'origine de sa popularité.

Lors de sa «tournée», saint Nicolas distribue traditionnellement une orange et du pain d'épices portant son effigie. Le Père Fouettard (ou le Boucher), vêtu de noir et porteur d'un grand fagot, parfois le visage barbouillé de suie, l'accompagne, et distribue une trique (une branche de son fagot) aux enfants qui n'ont pas été sages et menace de les frapper. Saint Nicolas est censé voyager sur un âne ; aussi les enfants doivent-ils, le soir, préparer de la nourriture (foin, paille ou grain) pour l'animal. Au matin, ils trouvent les friandises (ou la trique) à la place de ce qu'ils ont préparé pour l'âne.

Dans beaucoup d'écoles lorraines, saint Nicolas et le Père Fouettard passent visiter les jeunes enfants le 6 décembre et donnent parfois des friandises à ces derniers. Dans beaucoup de villes où il est fêté, un défilé est organisé chaque année dans les rues de la ville. À Nancy, à la fin du défilé, se terminant à l’hôtel de ville, le maire remet à saint Nicolas les clefs de la ville pour la protéger. Son passage est suivi d'un feu d'artifice. À Saint-Nicolas-de-Port, où un os de son doigt est conservé, saint Nicolas est installé sur un char et défile dans les rues de la ville. Le Père Fouettard, le boucher et trois petits enfants sont également présents.

Alsace

En Alsace, saint Nicolas passe le 6 décembre pour récompenser les enfants méritants en leur offrant des friandises et des cadeaux (traditionnellement un pain d'épices et une orange). Il est aidé par son âne et est accompagné par le Hanstrapp(Hans Trapp ou Rupelz), chargé de punir ceux qui n'ont pas été sages. Le Hans Trapp les menace de les emmener dans son sac s'ils ne promettent pas d'être sages.

De nombreuses villes alsaciennes organisent des marchés de la Saint-Nicolas au début du mois de décembre. Le marché de Noël de Strasbourg fut longtemps appelé ainsi.

En Alsace, la brioche de la Saint-Nicolas s'appelle Männele à Strasbourg (Bas-Rhin) et Mannala à Mulhouse (Haut-Rhin).

Flandre

En Flandre française, en Hainaut français et en Artois, saint Nicolas défile dans les rues le 6 décembre avec le Père Fouettard et les Géants.

Dans les années 1500, la fête de Saint-Nicolas à Dunkerque est ainsi décrite : « Le 5 décembre, veille de la fête de la Saint-Nicolas, le patron des enfants, les écoliers nommaient, parmi eux, un évêque. Toute la journée du 6 décembre l'élu avait le titre et les immunités d'évêque des enfants. En cette qualité, il ordonnait tout ce qui concernait la fête générale des enfants de la ville. Afin d'y contribuer à sa manière, l'échevinage lui faisait délivrer deux kannes de vin soit : 6 litres. »

En date du 6 décembre 1519, les archives de la Commission historique du Nord nous disent : « Décembre 1519 - Étant le jour de la Saint-Nicolay présenté à l’évêque des écoliers, lequel a donc teint sa fête selon la coutume, deux kannes de vin à viij s. le pot, xxxij s. »

Franche-Comté

En Franche-Comtésaint Nicolas passe également le 6 décembre pour rendre visite aux enfants sages accompagné de son âne et du Père Fouettard. En Franche-Comté comme dans certaines régions allemandes, le Père Fouettard est parfois représenté sous les traits d'une vieille femme mi-fée, mi-sorcière. Dans toute la région, des marchés de la Saint-Nicolas sont organisés, notamment dans les grandes villes comme Besançon ou Montbéliard. La Franche-Comté possède aussi ses brioches de la Saint-Nicolas, comme le Männele alsacien, aussi appelé « Jean Bonhomme ».

Lorraine

En Lorraine, la fête a une importance particulière, puisque saint Nicolas est le patron de la Lorraine depuis 1477. En effet, alors que la Lorraine était occupée par la Bourgogne, le duc René II de Lorraine demanda la victoire à saint Nicolas. À la suite de la victoire de la bataille de Nancy, saint Nicolas deviendra patron de la Lorraine et des Lorrains.

Jusque vers les années 1960, la Saint-Nicolas était pour les enfants une fête bien plus importante que la fête de Noël. De nos jours, dans certaines familles lorraines, la tradition des cadeaux se fait à la Saint-Nicolas et non à Noël, voire parfois aux deux fêtes. Dans toutes les villes, et notamment à NancyMetzÉpinalSaint-DiéBar-le-Duc ou encore Verdun, le défilé de saint Nicolas est devenu une tradition au fil du temps, le premier samedi ou le premier dimanche de décembre. Parfois monté sur un âne, il est suivi du sombre père Fouettard.

Il passe de porte en porte, dans les villages, afin de rendre visites aux enfants. C'est souvent l'occasion, même dans les communes les plus modestes, d'organiser quelques festivités pour les enfants du village. Nicolas et son acolyte le père Fouettard visitent également les écoles de Lorraine, distribuant quelques friandises aux écoliers. En Lorraine germanophone, où on l'appelle Nikloos ou Nigloos, le saint visite les maisons le 5 décembre au soir ; il est souvent accompagné de son âne et, malheureusement, parfois, de son alter ego maléfique, Rubbelz (Robert à la fourrure), personnage à la barbe noire, le visage caché sous une capuche sombre, traînant une chaîne au cliquetis sinistre. Les enfants peu méritants ne trouvent alors dans l'assiette qu'ils ont posée près d'une porte qu'un présent bien décevant ; une Ruud, une verge ou un Risser-bääse, un petit balai de sorcière. Saint Nicolas distribue plutôt des friandises, alors qu'à Noël, Chréschtkéndschen/Chréschkinnche (littéralement « le petit enfant Jésus »), représenté jusque dans les années 1950 sous les traits d'une jeune fille vêtue d'une longue robe blanche et coiffée d'un chapeau de paille recouvert d'un voile, distribue les cadeaux.

Religion

L'évêque de Myre est célébré dans une grande procession de la basilique de Saint-Nicolas-de-Port, dite procession du Sire de Réchicourt qui, emprisonné en Terre Sainte, s'est retrouvé à Saint-Nicolas-de-Port après avoir prié le saint.

Saint-Nicolas d'été

La fête de la Saint-Nicolas « d'été », méconnue, commémore quant-à-elle, la translation des reliques de Saint-Nicolas, en 1087, depuis Myre jusqu'à Bari et par extension celle de Bari jusqu'à la Basilique Saint-Nicolas de Saint-Nicolas-de-Port. La date de la célébration est traditionnellement instituée le lundi de Pentecôte.

Allemagne

Nikolaus, accompagné par le Knecht Ruprecht (Ruprecht, Robert le valet), descend du ciel dans une luge chargée de petites gourmandises et de cadeaux. Saint Nicolas et l'Avent, en Allemagne et en Autriche, sont au moins aussi populaires que le Père Noël. Le soir du 5 décembre, les enfants placent leurs chaussures nettoyées dans un endroit particulier. Le matin du 6 décembre, ils vont très vite voir s'il y a des cadeaux et des friandises dans leurs chaussures. C'est le début des fêtes de fin d'année.

Dans la région de Hanovre et en Westphalie, on l'appelle aussi Klas ou Bullerklas ; c'est à lui que les enfants adressent leurs prières, se réjouissant de petits présents qui les attendent pour le 6 décembre.

Autriche

Saint Nicolas défile le soir du 5 décembre dans les rues accompagné de personnages tout droit sortis de l'enfer, les Krampus. Saint Nicolas, que l'on nomme Nikoloou Niglo dans l'est de l'Autriche et Santaklos ou Klos dans le Tyrol et le Vorarlberg, questionne les enfants pour savoir s’ils connaissent leur catéchisme et leurs prières. Si les enfants répondent correctement à ses questions, celui-ci distribue des noix, des pommes, des oranges et des cadeaux.

Les Krampus qui l'entourent font peur à la foule. Portant un masque de diable cornu et de grosses fourrures, ils agitent des chaînes, poursuivent les gens avec des bâtons et les jeunes filles pour les palper. Gare aux enfants qui ne répondraient pas bien aux questions de saint Nicolas ; les mauvais diables essayent alors de les emmener en Enfer dans leur Buckelkraxen : leur hotte !

Dans certaines parties de l'Autriche comme la Haute Styrie et dans la vallée de l'Enns, saint Nicolas est aussi accompagné de Schab. Les Schabs sont des personnages rembourrés de paille avec de longues antennes sur la tête, des grelots et un fouet. Ils accomplissent les Nikolospiele ou « jeux de saint Nicolas ». Précédant saint Nicolas, ils battent une mesure à six temps et marchent à pas lent en faisant claquer leur fouet pour chasser les démons de l'hiver selon la légende.

Hongrie

En Hongrie, les enfants laissent leurs bottes sur le rebord de la fenêtre le soir du 5 décembre. Le lendemain matin, saint Nicolas (Szent Miklós traditionnellement, mais plus communément connu sous le nom de Mikulás) aura déposé des bonbons et des cadeaux s'ils ont été gentils, et un bâton (virgács) s'ils ont été méchants (en fin de compte, la plupart des enfants reçoivent des petits cadeaux, mais aussi un petit bâton). Saint Nicolas est souvent accompagné par le Krampusz, l'effrayant assistant qui est chargé d'enlever les méchants enfants.

Pologne

En Pologne, la Saint-Nicolas s'appelle Mikołajki et c'est une occasion d'offrir et de recevoir des cadeaux supplémentaires avant Noël. On profite notamment de cette occasion pour organiser des petites fêtes à l'école pendant laquelle chacun offre un petit cadeau symbolique à un collègue dont le nom est tiré au sort quelques jours avant.

Suisse

La Saint-Nicolas est fêtée le 6 décembre en Suisse. En Suisse, la fête donne lieu à des défilés nocturnes. Les Iffelträger défilent en portant d’énormes mitres éclairées ; ils sont accompagnés de centaines de personnes qui agitent de grosses cloches et des grelots (en particulier dans la région de Küssnacht am Rigi). À Zurich, ce sont les enfants qui défilent dans les rues avec des masques illuminés. Dans d'autres régions du pays, la fête est devenue une affaire commerciale, avec la distribution aux enfants « sages » de friandises (mandarines, noix, pain d'épices, chocolat). On confectionne traditionnellement de petits hommes en pâte à pain, que l'on appelle Grittibenz.

Fribourg


Saint Nicolas – patron de la ville de Fribourg – est célébré chaque 1er week-end de décembre dans tout le canton de Fribourg. À Fribourg même, la procession se déroule à travers le centre de la ville, commençant au Collège Saint-Michel et se terminant à la Cathédrale Saint-Nicolas. Normalement, la procession commence au coucher du soleil vers 17h00 et se termine à 18h30. À ce moment, saint Nicolas quitte son âne et monte sur le balcon de la cathédrale. Traditionnellement, il tient un discours qui contient des passages satiriques sur les événements de la ville de l'année écoulée.

La fête de la Saint-Nicolas de Fribourg est celle qui rassemble le plus de monde. On estime que 30 000 (50 000 le jour de la centième – incarné par David Aeby) personnes viennent chaque année écouter saint Nicolas.

Un « saint Nicolas » est choisi chaque année parmi les étudiants du Collège Saint-Michel.

Bulle

C'est Henri Gremaud, historien et ancien Conservateur du Musée gruyérien, qui relança en 1945 la tradition de la Saint-Nicolas dans la capitale du district de la Gruyère en fondant la Compagnie de Saint-Nicolas. Aujourd'hui, l'organisation et l'animation de la fête est aux mains de la troupe de théâtre des Trétaux de Chalamala.

L'essentiel de la fête se passe le dimanche le plus proche du 6 décembre, avec l'apparition de saint Nicolas à la fin de la saynète des enfants, à l'Hôtel de Ville de Bulle. Puis, entouré de ses petits pages, des pères fouettards et de ses angelots, saint Nicolas défile dans la Grand-Rue sur un char tiré par deux chevaux. Le saint homme est – particularité bulloise – entouré de ses « flonflons », quatuor de cuivres qui l'accompagne dans tous ses déplacements. Saint Nicolas conclut son cortège par un discours devant le château préfectoral, discours qui se veut en général satirico-politique, en reprenant des thèmes de l'actualité communale, régionale ou nationale.

La Saint-Nicolas à Bulle, c'est également la visite dans les foyers individuels qui en font la demande, dans les homes et autres lieux publics.

Romont

À Romontsaint Nicolas s'arrête également. Le cortège aux flambeaux passe dans les rues romontoises pour se terminer au Château. Saint Nicolas prononce un discours pour les familles et distribue les biscômes aux enfants.

 

Il fait toujours bon de dire en société « Quoi ? Tu ne savais pas ça ? Mais si, le père Noël rouge est une invention de Coca-Cola !! Avant c’était Saint-Nicolas et il s’habillait en vert. C’est Coca-Cola qui l’a mis en rouge en premier. Ah vraiment, quelle bande d’enfoirés ces ricains, toujours a usé du marketing pour vendre leur produits… »

Et bien non monsieur (madame), stop aux idées reçues, le père Noël rouge, bedonnant, avec son bonnet et son gros manteau n’est absolument pas une invention de Coca-Cola. Voici un peu d’histoire pour se cultiver et pouvoir briller en société.

A l’origine, Saint-Nicolas n’était pas forcement représenté en vert comme on l’entend un peu partout. On pouvait en effet rencontrer, selon les pays, des illustrations où le Saint-Patron des enfants (des étudiants, des enseignants, des marins, des vitriers…) était représenté avec un costume noir de suie, vert, rouge, et même bleu en Russie.

Inspiré des poèmes de Clément Clarke Moore, pasteur de son état et auteur de divers contes pour enfants, Thomas Nast illustra le Père Noël sous la forme d’un bonhomme bedonnant, vêtu de fourrure et fumant la pipe dans le journal ‘Harper’s Weekly’ dès le 3 janvier 1863.

Ce n’est qu’à partir de 1885 qu’un artiste nommé Louis Prang (qui inventa la première « Christmas Card » en 1875) représenta le Père Noël tel qu’on le connaît.

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Ensuite, à partir de 1931, Coca-Cola décida de recentrer ses campagnes publicitaires afin de ne plus cibler seulement les adultes avec leur boisson revigorante, mais afin de vendre du Coca-Cola à toute la famille, et en particulier aux enfants. Voilà pourquoi elle s’attacha les services d’un illustrateur d’origine suédoise, Haddon Sundblom, qui dessina le père Noël rouge que nous connaissons presque tous…

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Père Noël

Père Noël

Le père Noël est un personnage légendairearchétypal et mythique lié à la fête de Noël.

 

Présentation liminaire

Bien que la tradition du père Noël ait des origines en Europe du Nord, elle est popularisée aux États-Unis auxixe siècle. La première mention du « père Noël » en français est trouvée en 1855 sous la plume de George Sand (on parle avant plutôt du bonhomme de Noël ou du petit Jésus). Qu'il soit appelé Father Christmas ouSanta Claus en anglaisWeihnachtsmann en allemand, ou Père Noël, sa fonction principale est de distribuer des cadeaux aux enfants dans les maisons pendant la nuit de Noël qui a lieu chaque année du 24 au 25 décembre.

Le père Noël est l'équivalent français du Santa Claus américain dont le nom est lui-même une déformation duSinterklaas (saint Nicolasnéerlandais. Il est largement inspiré de Julenisse, un lutin nordique qui apporte des cadeaux, à la fête du milieu de l'hiver, la Midtvintersblot, un peu moins du dieu celte Gargan (qui inspira le Gargantua de Rabelais) mais surtout du dieu viking Odin, qui descendait sur terre pour offrir des cadeaux aux enfants scandinaves. C'est bien celui ci, ancêtre de tous les autres, qui semble être le point de départ.

De Julenisse, le Père Noël a gardé la barbe blanche, le bonnet et les vêtements en fourrure rouge, de Gargan il a conservé la hotte et les bottes.

Même si le mythe peut varier fortement d'une région à l'autre, notamment à cause du climat du 25 décembre qui peut aller du début de l'hiver dans l'hémisphère nord au début de l'été dans l'hémisphère sud, on l'imagine généralement comme un gros homme avec une longue barbe blanche, habillé de vêtements chauds de couleur rouge avec un liseré de fourrure blanche ; des lutins l'aident à préparer les cadeaux. Il effectue la distribution à bord d'un traîneau volant tiré par des rennes.

Il entre dans les maisons par la cheminée et dépose les cadeaux dans des chaussures disposées autour du sapin de Noël ou devant la cheminée (en France), dans des chaussettes prévues à cet effet accrochées à la cheminée (en Amérique du Nord et au Royaume-Uni), ou tout simplement sous le sapin. En Islande, il dépose un petit cadeau dans une chaussure que les enfants laissent sur le bord d'une fenêtre dès le début du mois de décembre. Au Québec, les cadeaux au pied du sapin sont de mise, en plus des « bas de Noël » disposés sur la cheminée dans lesquels on met les petites surprises.

Selon certains psychanalystes, le père Noël serait un rituel qui nourrirait l'imaginaire des enfants et les aiderait à se construire et découvrir la réalité. Selon les familles, la tradition veut soit que l'enfant écrive au père Noël et lui adresse une liste de cadeaux qu'il désire pour Noël, soit que le père Noël décide « lui-même » quels cadeaux mérite l'enfant.

Historique

Origines

En Europe, les rituels liés à l’approche de l’hiver sont ancestraux. Au Moyen Âge, l’Église catholique décide de remplacer les figures païennes par des saints.

Par le nom de « saint Nicolas », elle désigne Nicolas de Myre, un personnage qui vécut au ive siècle au sud de la Turquieactuelle près d’Antalya, contemporain de la dernière vague de persécutions et du concile de Nicée, moment important duchristianisme.

Le conservateur et responsable du département d’information numérique au Musée copte, Hani Zarif, affirme « Papa Noël, connu sous le nom de Santa Claus, est une vraie personnalité historique ». C’est l’évêque de Myre né vers la fin du IIIe siècle en Lycie, au sud de l’actuelle Turquie. Possédant un héritage important, il distribuait les cadeaux et la nourriture aux pauvres et aux familles modestes pendant la nuit, anonymement. Ainsi il tentait de récupérer le mythe du Santa Klaus scandinave laique à des fins religieuses. Ce qui n'aura de cesse pendant des siècles.

Lors des Croisades, au XIe siècle, sa dépouille est volée par des marchands italiens, mais ils laissent sur place un morceau de crâne et de mâchoire. Les reliques sont transférées à Bari, en Italie. Un chevalier lorrain aurait aussi récupéré une de ses phalanges et l’offrit à l’église de Port. Devenue lieu de pèlerinage, la ville est alors rebaptisée Saint-Nicolas-de-Port. Saint Nicolas devient le saint patron de la Lorraine. En 1477, le duc de Lorraine, René II, lui attribue sa victoire contre Charles le Téméraire. Par la suite, sa légende sera reliée à la Nativité. Il deviendra dans presque toute la France « Papa Noël » soit « Père de la Nativité ».

Á Bari en Italie, la relique aurait produit des miracles. Selon une légende, il aurait ressuscité trois enfants découpés par un horrible boucher. Il est alors présenté comme le saint protecteur des tout-petits. C’est pourquoi, en sa mémoire, le 6 décembre de chaque année, principalement dans les pays d’Europe du Nord et de l’Est (notamment dans l’Est de la France en Alsace, à Metz, à Nancy et à Saint-Nicolas-de-Port), la coutume veut qu’un personnage, habillé comme on imaginait que saint Nicolas l’était (grande barbe, crosse d’évêque, mitre, grand vêtement à capuche), va alors de maison en maison pour offrir des cadeaux aux enfants sages. C’est au xvie siècle, que la légende du saint s’enrichit avec le personnage du père Fouettard qui punit les enfants désobéissants (selon certaines traditions, celui-ci serait en fait le boucher de la légende). En France, à partir du xiie siècle également appelé, le vieux qui présidait ce cortège, est par la suite appelé « Noël ».


Au moment de la Réforme, les protestants luthériens, qui rejettent le rôle patronal des saints, remplacent saint Nicolas par l’enfant Jésus (le Christkind allemand). C’est aux Pays-Bas que saint Nicolas se transforme après la Réforme en un personnage semi-laïc, Sinter Klaas par l’influence des huguenots. Étrangement, au Canada, les francophones catholiques utiliseront longtemps le personnage de l’enfant Jésus, alors que Santa Claus se charge de distribuer des cadeaux aux petits anglophones. De même, bien avant la popularisation du père Noël, les catholiques français attribuaient à Jésus les cadeaux de la nuit de Noël. Au xviiie siècle, les souverains allemands entament un processus de laïcisation : les figures chrétiennes sont remplacées par d’anciens symboles germaniques. C’est le retour du petit peuple des fées, des elfes et du vieil homme de Noël (le Weihnachtsmann) qui distribue en traîneau des sapins décorés de cadeaux.

En 1821, le livre A New-year’s present, to the little ones from five to twelve (Un Cadeau pour le nouvel an aux petits de cinq à douze ans) est publié à New York (sous l’influence des Hollandais qui, en fondant la Nouvelle-Amsterdam au xviie siècle, importent le Sinter Klaas). Il contient le poème anonyme Old Santeclaus qui décrit un vieil homme qui apporte des cadeaux aux enfants sur un traineau tiré par des rennes

Le 23 décembre 1823, le journal Sentinel de Troy, dans l'État de New-York, publie anonymement le poème A Visit from St. Nicholas, qui sera attribué au pasteur américain Clement Clarke Moore dans ses œuvres complètes en 1844, dans lequel saint Nicolas est présenté comme un lutin sympathique, dodu et souriant, qui distribue des cadeaux dans les maisons et se déplace sur un traîneau volant tiré par huit rennes nommés respectivement : Fougueux (Dasher), Danseur (Dancer),Fringant (Prancer), Rusé (Vixen), Comète (Comet), Cupidon (Cupid), Tonnerre (Donder) et Éclair (Blitzen). Ce poème a joué un rôle très important dans l’élaboration du mythe actuel, Moore reprenant les attributs de saint Nicolas (barbe blanche, vêtements rouges et hotte) mais troquant sa mitre, sa crosse et son âne pour un bonnet rouge, un sucre d'orge et un traîneau tout en se débarrassant du père Fouettard. Après le journal Sentinel en 1823, il fut repris les années suivantes par plusieurs quotidiens américains, puis traduit en plusieurs langues et diffusé dans le monde entier.

Rennes du père Noël

Jusqu'au tournant du xxe siècle, le père Noël n'a que huit rennes (Tornade, Danseur, Furie, Fringant, Comète, Cupidon, Éclair et Tonnerre) . Le neuvième, nommé Rudolph (Rodolphe en français), fut créé en 1939 par le poète Robert L. May dans un conte où le père Noël doit affronter des conditions météorologiques si mauvaises qu'il risque d'être en retard dans sa livraison de cadeaux. Dans cette histoire, il réussit à les distribuer grâce au nez lumineux de Rudolph qui l'orientait dans la tempête.

En 2001 est sorti un film d'animation anglais avec des personnages en pâte à modeler dont le héros est Robbie le renne qui rêve de devenir un membre de l'attelage du père Noël comme son père.

Saint-Nicolas

Il a longtemps été cru que la fête de Saint-Nicolas était réapparue à New York durant la guerre d'indépendance, en ravivant la mémoire de l'origine hollandaise de la ville, autrefois appelée Nouvelle-Amsterdam, mais cette thèse a été réfutée par Charles W. Jones qui affirma ne pas avoir retrouvé de documentation pour l'étayer. Howard G. Hageman, qui maintient l'existence d'une fête populaire de saint Nicolas chez les premiers colons hollandais de la vallée de l'Hudson en dépit de l'hostilité de la hiérarchie protestante, affirme cependant que cette tradition hollandaise de fêter saint Nicolas avait complètement disparu lorsque Washington Irving fonda la St. Nicholas Society of New York en 1835.

C'est vers 1850 que le passage de la célébration de la Saint-Nicolas à celle de Noël se fixe au Royaume-Uni, en lien avec Charles Dickens et ses « Livres de Noël ». En 1860, le journal new-yorkais Harper's Weekly représente Santa Claus vêtu d'un costume orné de fourrure blanche et d'une large ceinture de cuir. Pendant près de trente ans, Thomas Nast, illustrateur et caricaturiste du journal, illustra par des centaines de dessins tous les aspects de la légende de Santa Claus et donna au mythe ses principales caractéristiques visuelles : un petit bonhomme rond, vêtu d'une houppelande en fourrure, la pipe au coin de la bouche comme un Hollandais (notamment dans un livre en couleur de 1866 intitulé Santa Klaus and his works où la couleur rouge de l'habit est établie, mais pas encore le blanc de la fourrure parfois de couleur sombre). C'est également Nast qui, dans un dessin de 1885, établit la résidence du père Noël au pôle Nord. Cette idée fut reprise l'année suivante par l'écrivain George P. Webster.

L'idée selon laquelle le Père Noël aurait été dessiné par la compagnie Coca-Cola en 1931 est une légende urbaine. Une étude de la représentation du père Noël dans les années précédentes montre en effet que l'aspect qu'on lui connait aujourd'hui était déjà répandu, y compris sa couleur rouge (même si c'est le tricolore de Saint Nicolas qui était représenté en très grande majorité), utilisée dès 1866. Avant Coca-Cola en 1931 qui a véritablement lancé le Père Noëlhabillé en rouge (fini le tricolore) grâce à l'illustrateur Haddon Sundblom (travaillant pour la D'Arcy Advertising Agency , cet illustrateur s'inspira d'un poème de Clark Moore A Visit From St. Nicholas de 1822 et se prit lui-même pour modèle), de nombreuses firmes avaient déjà utilisé son image dans des publicités, comme le fabricant de stylos Waterman en 1907, le manufacturier de pneumatiques Michelin en 1919, le fabricant de savon Colgate en 1920 et même Coca-Cola déjà dans les années 1920 qui reprit pour sa publicité les illustrations de Thomas Nast. Néanmoins, il est vraisemblable que Coca-Cola ait largement contribué à fixer l'image actuelle.

En France, les catholiques, qui depuis longtemps s'échangeaient des petits cadeaux le soir de Noël en l'honneur de la naissance du Christ, résistèrentlongtemps au « père Noël », patronyme qui désignera le personnage popularisé en France par les Américains à la fin de la Seconde Guerre mondiale, bien que celui-ci ait déjà été connu depuis longtemps.

Aujourd'hui, le père Noël est également utilisé le 25 décembre, dans des pays n'ayant pas de tradition chrétienne, tels que la Chine, comme outil de vente et comme occasion de faire des cadeaux, de décorer la ville et de réunir la famille. La hotte du père Noël peut être un panier ou alors être une sorte de grand sac marron, dans lequel les cadeaux de tous les enfants doivent être entreposés. La marque Papa Noël vaut 1,6 trillion de dollars tandis qu'Apple, est évaluée à 87,3 milliards. "Il n'est pas étonnant que des marques comme Coca-ColaVolkswagen ou KFC se pressent pour obtenir son appui", explique David Haigh, PDG de Brand Finance.

Lieu d'habitation

Le lieu d'habitation du père Noël est très controversé. Selon les Norvégiens il habite à Drøbak, à 50 km au sud d'Oslo. Pour les Suédois, c'est à Gesunda, au nord-ouest de Stockholm, et pour les Danois au Groenland. Les Américains considèrent qu'il habite au pôle Nord, mais en 1927 les Finlandais ont décrété que le père Noël ne pouvait pas y vivre, car il lui fallait nourrir ses rennes : sa résidence fut donc fixée en Laponie, au Korvatunturi puis, cette région étant un peu isolée, ils l'ont fait déménager près de la ville de Rovaniemi au Village du Père Noël. La Sibérie revendique également cet honneur, mais il y a sans doute confusion avec Ded Moroz, le cousin serbo-russe du père Noël qui est fêté le 31 décembre avec sa filleSnégourotchka. Au Canada une grande partie de la population croit qu'il réside au pôle Nord ou certain qu'il serait dans le grand nord canadien, ou selon la célèbre chanson de Joseph (Pierre Laurendeau), reprise par Les Colocs, le personnage serait en fait québécois comme l'indique le titre lui-même, Le Père Noël c't'un Québécois.

En 1953, Réal Rousseau et Jacques T. Melchers construisirent la résidence d'été du père Noël à Val-David dans lesLaurentides, au Québec. Le Père Noël y déménagea l'année-même et y arriva en hélicoptère. Il y revient à chaque été et a reçu près de 3 millions de visiteurs.

Dans le Pacifique, l'île Christmas se revendique également comme une résidence secondaire du père Noël. La Turquie, qui a gardé des reliques de saint Nicolas dans la très touristique région d'Antalya, est aussi de la partie.

Dans nombre de pays, une lettre envoyée au père Noël (quelle que soit l'adresse inscrite : pôle Nord, Laponie ou autre) sera traitée par le service des postes qui répond aux jeunes expéditeurs.

Dans le monde

Au Canada

H0H 0H0 est un code postal utilisé par Postes Canada pour acheminer le million de lettres annuelles destinées au père Noël au pôle Nord. En 1974, le personnel de Postes Canada à Montréal recevait une quantité considérable de lettres adressées au Père Noël et ces lettres étaient traitées comme « indistribuables ». Comme les employés ne voulaient pas que les expéditeurs, pour la plupart des enfants, soient déçus par l'absence de réponse, ils se mirent à répondre eux-mêmes. La quantité de courrier adressé au père Noël a augmenté chaque année, au point où Postes Canada décida de mettre en place un programme officiel de réponse aux lettres adressées au père Noël, en 1983. Environ un million de lettres pour le père Noël sont reçues chaque année, dont certaines provenant d'autres pays que le Canada. Chaque expéditeur recevra une réponse dans la langue qu'il a utilisée pour écrire au père Noël.

Postes Canada a mis en place une adresse spéciale pour le père Noël, avec son code postal dédié : Père Noël, Pôle Nord H0H 0H0, Canada. Le code postal « H0H 0H0 » a été choisi en ressemblance au rire caractéristique du père Noël (en anglais) : « Ho ! Ho ! Ho ! ».

En France

Après la Seconde Guerre mondiale, le père Noël à l'image actuelle (vieillard débonnaire barbu, rondelet et jovial, à la houppelande rouge et au ceinturon noir) arrive en France avec le plan Marshall et la marque Coca-Cola qui fige (mais ne l'a pas créée) cette image du père Noël. Une campagne de presse condamnant son utilisation comme outil de merchandisingest alors menée et atteint son paroxysme lorsqu'un jeune prêtre dijonnais Jacques Nourissat condamne au bûcher le personnage du père Noël, outré qu'il soit à l'effigie des grands magasins de Dijon, cet autodafé ayant lieu sur les grilles de la cathédrale Saint-Bénigne le 23 décembre 1951. Cet évènement donne lieu à des débats enflammés entre les écrivains catholiques Gilbert Cesbron et François Mauriac qui reprochent la marchandisation du père Noël tandis que des personnalités comme René BarjavelJean Cocteau ou Claude Lévi-Strauss prennent sa défense.

Le Secrétariat du Père Noël est créé par le Ministre des PTTJacques Marette en 1962 dans le service des « rebuts » de l'hôtel des Postes à Paris. Il est ensuite transféré en 1967, grâce à l'intervention de Robert Boulin, alors Secrétaire d'État au Budget et maire de Libourne, au sein du centre des recherches du courrier la Poste à Libourne (le seul qui soit autorisé à ouvrir le courrier). La lettre au Père Noëlest donc ouverte pour retrouver l'adresse de l'expéditeur et lui envoyer gratuitement une carte-réponse.
La première « secrétaire du père Noël » qui rédige ainsi la première réponse par l'entremise des PTT en 1962, est en réalité la propre sœur du ministre, la pédiatre et psychanalyste Françoise Dolto.

Cette opération, plébiscitée par les enfants et leurs parents, connaît un succès grandissant : le courrier reçu par le père Noël a plus que doublé en dix ans. En 2007, le père Noël a reçu plus d'1,6 million de courriers, dont 1,43 million de lettres et 181 200 courriels (via le portail Internet du Groupe La Poste et le site du père Noël de La Poste - www.laposte.fr/pere-noel ), cette évolution se stabilisant depuis. Le Service Client Courrier de Libourne est toujours au service du Père Noël. En 2012, plus de 1 700 000 lettres et de 200 000 courriels, en provenance de plus de 120 pays. Chaque enfant peut imaginer l'adresse qu'il souhaite et le nom du Père Noël, la lettre arrivera et sera traitée.

 

L'arnaque de Noël ou comment la religion chrétienne s'est construite sur un amoncellement de légendes



 
Paris

Malheureusement pour les 1.7 milliards de chrétiens, en admettant poliment qu'un enfant ait pu naître, le Nouveau Testament ne dit rien ni sur la date du 25 décembre ni sur la présence d'un âne et d'un boeuf. De même, les rois mages n'avaient quant à eux rien de royal et leur bonne étoile n'est qu'un ajout de plus à la légende de Noël sans aucune réalité physique. Examen en détail de chacun de ces points: 

1/ La date
La religion chrétienne ne s'est pas diffusée dans un milieu vide de toute pratique mystique mais a d'abord côtoyé un foisonnement de sectes diverses dans le pourtour méditerranéen. Parmi celles-ci, le culte de Mithra bénéficiait d'une forte popularité dans l'empire romain. D'origine iranienne, Mithra est une divinité solaire qui naît le jour du solstice d'hiver dans une grotte. Les adorateurs de Jésus, en proie à la compétition des mythes, ont alors copié cette date pour faire échec à la concurrence, la célébration de sa date de naissance ayant lieu auparavant au printemps. C'est ainsi que la date du 25 décembre apparaît au 4ème siècle dans la mythologie chrétienne. 

2/ La crèche, les anges, l'âne et le boeuf
Seul l'évangile de Luc (2, 7) stipule que la naissance de JC eut lieu dans une crèche. Elle est la seule aussi à indiquer la venue de "messagers célestes". Les trois autres versions de la vie de JC par Matthieu, Marc et Jean font preuve d'un inquiétant silence pour les gardiens de la foi. On ne trouve trace de l'âne et du boeuf que dans les évangiles apocryphes. Ces textes ont été écrits eux aussi dans les premiers siècles de la chrétienté et furent déclarés faux par les évêques du fait de la grande confusion qu'ils entraînent, dans une tentative de description de la vie de JC en particulier. Les deux animaux apparaissent dans l'évangile du pseudo Matthieu (14). Il semble que la tradition de l'adoration de la crèche par les chrétiens soit une invention de Saint François d'Assise au 13èmesiècle. 

3/ Les trois rois mages
La mention de mages venus d'orient n'apparaît, ici encore, que dans un seul des quatre évangiles, celle de Matthieu (2, 1 - 16) alors que Luc ne parle que de quelques bergers venus rendre visite au gamin. A aucun moment l'évangile de Matthieu ne les identifie comme des rois et n'indique jamais leur nombre. Les affubler du titre de roi et les compter au nombre de trois ne sont que deux inventions supplémentaires. Et les noms qu'ils reçoivent actuellement sont apparus au 8ème siècle... Si les évangiles canoniques donnent peu de renseignements à leur sujet, les évangiles apocryphes sont plus bavards. On y apprend, en particulier, que celle du pseudo Matthieu les fait venir visiter JC deux ans après sa naissance (16, 1), un détail soigneusement oublié par l'iconographie chrétienne. 

4/ L'étoile
Les mages, à identifier probablement comme des astrologues, ont été guidés dans leur voyage, selon Matthieu, par une étoile qui les mena jusqu'au lieu de naissance. Mais l'astre se caractérise par un mouvement fantasque puisqu'il s'arrête au dessus du lieu de naissance qui est, d'après Matthieu, une maison et, selon Luc, une crèche... De nombreux efforts ont été déployés pour faire correspondre l'étoile à un phénomène astronomique soit inattendu (passage d'une comète, explosion d'une étoile en supernovæ), soit prédictible (rapprochement de deux planètes simulant un objet unique extrêmement brillant). Ces tentatives ne peuvent qu'être vouées à l'échec, les informations sur l'évènement (date, lieu, orientation) sont pauvres et incohérentes et lui interdisent toute réalité historique. 

La tradition du 25 décembre n'est donc qu'un amas de forfaitures dans un édifice assurant sa pérennité par l'invention et le mensonge. 

 

 

 

19 avril 2016

la meditation vue de la silicon valley.......

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la méditation vue de la Silicon Valley

La méditation est-elle un remède à notre société hyperconnectée ? Ou une nouvelle mode de la Silicon Valley ? Dans Wired, Noah Shachtman (qui nous avait habitués à des sujets plus belliqueux, puisqu'il tenait jusqu'à récemment le blog "Danger Room" consacré aux questions de défense) s’interroge sur la conversion "spirituelle" des enfants du Web 2.0.

Il se penche notamment sur l'usage de la pratique chez Google. Shachtman a ainsi pu assister au cours de méditation de Chade-Meng Tan donné au sein du programme "Search Yourself" de Google.

"Plus d'un millier de "googlers" sont passés par ces sessions d'entrainement Search Yourself", nous explique-t-il. Et de mentionner d'autres programmes parallèles comme "Neural Self Hacking" ou "Gérez votre énergie". Il y aurait aussi tous les "déjeuners vigilants" accomplis dans le silence complet, interrompus seulement par des sons de cloche. Enfin, Google aurait récemment construit un labyrinthe pour la méditation en marche.

Et Google n'est pas le seul. "les cofondateurs de Twitter et Facebook ont fait des pratiques contemplatives une des caractéristiques clés de leurs nouvelles entreprises, organisant des sessions régulières de méditation dans leurs bureaux et s’arrangeant pour que les habitudes de travail augmentent la vigilance."

La grand-messe de ces nouveaux méditants est la conférence Wisdom 2.0, qui s'est tenue pour la première fois en 2010. Cette année, environ 1 700 personnes s'y sont inscrites. Parmi les principaux participants, on a pu remarquer le CEO de Linked-in Jeff Weiner, le cofondateur de Twitter, Evan Williams, des cadres dirigeants de Cisco et Ford...

Wisdom 2.0 est apparemment devenu le dernier salon où l'on cause: "Partout où vous vous tournez à Wisdom", dit le cofondateur de PayPal Luke Nosek"c'est toujours : Oh mon Dieu, vous êtes ici aussi ?"

Selon Shachtman, le créateur des conférences Wisdom, Soren Gordhamer"est devenu un superconnecteur, avec un carnet d'adresses qui rendrait n'importe quel entrepreneur ordinaire vert de jalousie."

Crise de mysticisme ? Pas vraiment. La méditation est vue désormais comme une technique permettant de gérer les émotions et le stress, nous aidant à opérer de meilleurs choix et par conséquent, nous rendant plus productifs. Espoir aussi de pouvoir faire face au bombardement d'information, à l'accélération du temps provoquée par nos outils technologiques. L'illumination et le mysticisme ne sont pas à l'ordre du jour.

"J'ai voulu parler aux gens comme moi. J'ai voulu me parler. J'ai voulu parler à l'ingénieur râleur, qui peut être un athée, qui peut être un rationaliste", explique Bill Duane, le concepteur de "neural self hacking", encore chez Google.

Widsom 2.0
Mais quel est le type de méditation encouragé par les cadres de la Silicon Valley ? Car le terme de "méditation" peut recouvrir beaucoup de pratiques différentes : de la simple pensée philosophique (voir les Méditations métaphysiques de Descartes), à la répétition infinie d'une prière ou d'un mantra, comme le font quotidiennement adeptes de l’hindouisme, du soufisme, voire du christianisme orthodoxe, ou encore la mise en place de systèmes de visualisation complexes, comme chez les bouddhistes tantriques. Non la "méditation" qui reçoit les faveurs de la jeune garde informaticienne est ce qu'on appelle la "méditation vigilante", propre au bouddhisme, au cours de laquelle on se contente d'observer le flux des perceptions, sensations et pensées sans chercher à les contrôler, mais sans non plus s'y abandonner. Cette pratique est commune à toutes écoles de bouddhisme, qui y adjoignent le plus souvent d'autres techniques (comme la concentration sur la respiration).

De fait, l’intérêt pour la méditation vigilante est très courante dans la population geek, elle constitue même un des grands pôles d’intérêt du quantified self, les adeptes de la mesure de soi. On trouve même un podcast, Mindful Cyborgs, diffusé par Klint Finley du blog Technoccult, sur ce sujet précis. La méditation apparaît comme une version antique, traditionnelle, du "hacking neural", quelque chose d'assez proche de la méthode scientifique, impliquant l'observation impartiale de l’enchaînement des états mentaux.

De fait, la méditation vigilante est depuis longtemps liée aux recherches sur les sciences cognitives et l'intelligence artificielle. Francesco Varela, le créateur des théories de l'énaction et de l'autopoiesis, était un bouddhiste et un méditant convaincu.

La méditation est-elle efficace ? Apparemment oui, les recherches se succèdent et semblent confirmer sa capacité à provoquer des changements profonds dans le cerveau, liés à la réduction du stress, mais également à la capacité de décision, ou même à la créativité.

Evolution ou trahison ?

Mais peut-elle être considérée comme un exercice mental "pur", dénué de toute connotation religieuse ?

Pour bon nombre des personnes interviewées par Shachtman c'est le cas. C'est également le point de vue d'un Sam Harris, l'un des quatre grands "évangélistes" du nouvel athéisme, en compagnie de Daniel DennettChristopher Hitchens et Richard Dawkins (on les appelait les quatre cavaliers de l'Apocalypse, du moins jusqu'au décès de Christopher Hitchens. Au contraire des trois mousquetaires, les quatre cavaliers ne sont donc aujourd'hui que trois).

Toutefois, la situation est complexe : tout d'abord, il faut bien dire que cet usage "technologique" de la méditation n'est guère apprécié, tant par les bouddhistes traditionnels que par les experts universitaires du domaine. En effet la méditation vigilante a un but : enseigner l'impermanence de toutes choses. Au fur et à mesure que le flux des états mentaux s'écoule, l'adepte apprend la non-substantialité de toute chose, y compris de sa propre identité, et cela ne se passe pas nécessairement sans angoisse. Pour Donald Lopez, auteur du Scientific Buddha : his short and happy life, violente charge contre la version "rationnelle" du bouddhisme, "le but d'une telle méditation est d'induire le stress. Celui-ci est le résultat d'une insatisfaction profonde envers le monde. Plutôt que de chercher une satisfaction sereine dans le déroulement d'expérience, le but de cette pratique est hautement critique, amenant en fait à juger le monde comme une prison". Pas forcément compatible avec la préparation de la prochaine réunion du service marketing...

Mais après tout pourquoi pas ? Peut-être les bouddhistes, dans leur quête de la libération, ont-ils effectivement découvert une technologie susceptible de s'appliquer indépendamment de toute considération métaphysique, tout comme les alchimistes ont découvert sans le vouloir les principaux éléments chimiques, alors qu'ils cherchaient à créer la pierre philosophale. Cela est justifiable, mais pose néanmoins certaines questions. Au moins les chimistes ne font-ils plus référence à la pierre philosophale. Au contraire, les "néomeditants" fondent encore une bonne part de leur argumentation sur le socle bouddhiste, il suffit de se référer à certains propos rapportés par Shachtman : "Mon rêve est de créer les conditions d'un monde de paix et d'obtenir cela en créant les conditions nécessaires pour la paix intérieure et la compassion à une échelle globale." affirme Chade-Meng Tan. "Par chance, une méthode pour y parvenir existe déjà... La plupart d'entre nous la connaissent sous le nom de méditation."

Ce à quoi Shachtman répond cyniquement : "Il est difficile de nier que la méditation peut entraîner des bénéfices remarquables. Mais un monde de paix ? La sainteté ? Cela paraît un peu tiré par les cheveux. Steve Jobs passait beaucoup de temps en position du lotus ; il ne payait pas moins des salaires d'esclaves à ses employés, réprimandait ses subalternes et garait sa voiture sur les places pour handicapés."

Et encore a-t-il le tact d'éviter de citer Anders Breivick qui utilisa la méditation comme moyen de se distancer de ses émotions et commettre son massacre avec plus d'efficacité.

Cette vision "amorale", "non mystique" de la méditation ne serait qu'une construction récente, pas seulement occidentale, d'une pratique ancestrale. Dans son livre Le Zen en guerre, Brian Victoria note par exemple que l'idée d'une méditation zen totalement "rationnelle", détournée de toute considération mystique ou religieuse, serait en grande partie une création des moines zen des débuts de l'ère Meiji. Il faut dire qu'à l'époque Meiji, le bouddhisme n'avait pas bonne presse auprès de l'empereur, qui lui favorisait le shinto, d'esprit plus nationaliste. Il s'agissait en fait de rendre compatibles les enseignements du bouddhisme avec la nouvelle idéologie impériale, faisant du zen une doctrine adaptée à l'obéissance militaire.

Cette ambiguïté sur la pratique de la méditation est gênante, mais peut-on l'éviter ? Oui, si l'on pense que la méditation n'est qu'un sport mental comme les autres (par exemple les jeux vidéos ou la pratique d'un instrument de musique). Non, si sa pratique (qui n'est pas facile reconnaissons-le, et dont l'efficacité, même établie, met bien du temps à s'imposer comme évidente) repose sur des mythes et un imaginaire plus ou moins mystiques et surnaturels, et qu'il est impossible d'y renoncer totalement. Peut-être alors la seule solution pour les méditants modernes serait de renoncer à la doctrine bouddhiste et d'adopter un mythe plus en adéquation avec leurs objectifs. Par exemple, ils pourraient s'inspirer de Star Trek, et, à l'instar de Sheldon Cooper du Big Bang Theory, affirmer pratiquer le Kolinahr, technique mentale Vulcaine susceptible de nous aider à purger nos émotions...

 

Via Technoccult.

Rémi Sussan

9 décembre 2015

ENQUÊTE SUR LE DÉVELOPPEMENT PERSONNEL: «I am the best!» ou la méthode Coué

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ENQUÊTE SUR LE DÉVELOPPEMENT PERSONNEL: «I am the best!» ou la méthode Coué par Jacqueline Remy, Jean-Sébastien Stehli, Gilbert Charles et Nathalie Tiberghien

« Un boulevard pour les charlatans et les sectes. » Michel Lacroix « Le danger présenté par le culte du développement personnel réside surtout dans le fossé entre les limites de ses recettes et la prétention de ses promesses. »

 

S'affirmer pour être plus heureux, plus performant. Dans la vie privée ou dans le travail, la recherche du développement personnel est devenue un leitmotiv. Enquête sur un phénomène, ses adeptes, ses gourous... et ses sceptiques

 

«Toi d'abord!» Jamais on ne l'a dit si crûment, depuis qu'on voit monter le culte de l'ego dans les sociétés occidentales. «Toi d'abord!» Ce n'est plus un conseil de bon sens, c'est devenu un leitmotiv, un mot d'ordre, une sorte d'incantation collective aux accents d'injonction. Occupetoi de toi-même, développe ton potentiel, travaille sur toi, et surtout estime-toi! C'est la nouvelle clef du bonheur: Estime-toi, si tu veux réussir ta vie personnelle et ta vie professionnelle! Estime-toi, si tu veux que les autres te rendent la pareille. Estime-toi, si tu veux t'épanouir et libérer tes compétences affectives et sociales! Estime-toi, si tu veux être à la hauteur de ton destin.

 

C'est le dernier cri du développement personnel (DP), qui explose aujourd'hui. Nourrie par les gourous du New Age, cette psycho-philosophie avait surtout prospéré, depuis les années 70, auprès des babas amateurs de spiritualités orientales et d'expériences psychosensorielles. Avec l'ouverture, au fil des années 80, de l'énorme marché de la formation dans les entreprises, une multitude de néothérapeutes se sont engouffrés dans cette mouvance et se sont emparés des techniques qui la fondent, celles de la «psychologie humaniste» - dite aussi «mouvement du potentiel humain» - brevetée à Esalen, sur la côte californienne. Longtemps considéré en France comme un fatras de concepts et de méthodes un peu simples, le phénomène du DP est en train de conquérir le grand public. Aujourd'hui, pas un ouvrage sur le mieux-être qui ne devienne un best-seller. Plus subrepticement, les valeurs véhiculées par ce mouvement imbibent notre culture, qui succombe à l' «utopie de la préservation du soi», selon l'expression du chercheur Zaki Laïdi. Un credo assez bien résumé par la «Déclaration d'estime de soi» édictée par deux des derniers chantres du soi, Rosette Poletti et Barbara Dobbs, et qu'on peut résumer ainsi: «1. Dans tout l'Univers, il n'y a pas une autre personne qui soit exactement semblable à moi. Je suis moi et tout ce que je suis est unique. 2. Je suis responsable de moi-même. 3. Je peux choisir de manifester le meilleur de moi-même.» Moi d'abord: mais il ne s'agit pas seulement de se contempler dans le miroir. Il s'agit de prendre la mesure de ses responsabilités et de conduire son existence comme une entreprise précieuse.

 

Les auteurs de cette profession de foi, deux infirmières férues de psychospiritualité, viennent de publier chez Jouvence un livre intitulé, évidemment, L'Estime de soi. Sous-titre: Un bien essentiel. Mais c'est le best-seller de Christophe André et François Lelord qui a donné le la, en 1999. On doit à ces deux psys, consultants en entreprise, l'incroyable succès de l'idée même d'estime de soi, promue passeport pour le bonheur: il s'est vendu, à ce jour, 230 000 exemplaires de leur ouvrage, L'Estime de soi (Odile Jacob). Depuis, l'expression est devenue un sésame éditorial. On en fait des manuels de poche (81 Façons de cultiver l'estime de soi, de Marie Borrel chez Tredaniel), des sommes théoriques (Estime de soi, confiance en soi, de Josiane de Saint-Paul, chez Dunod), et des guides pratiques (Avoir confiance en soi, de Marie Haddou, chez Flammarion).

 

FAILLITE DE LA SOCIÉTÉ DE CONSOMMATION

Sans oublier les enfants:la psychanalyste Emmanuelle Rigon va publier chez Albin Michel, début mars, Papa, maman, j'y arriverai jamais, comment l'estime de soi vient à l'enfant. Maryse Lassabe, qui dirige Les 100 Ciels, une librairie spécialisée à Paris, dans le quartier du Marais, soupire: «Tous les éditeurs s'y mettent, il y a trop de livres. Mais on n'a jamais tant eu besoin d'avoir confiance en soi.»

Christophe André et François Lelord confirment: «Nous savions que le manque d'estime de soi est au cœur de toutes les pathologies qu'on soigne.» Tous les acteurs du développement personnel expliquent que ce travail sur soi est rendu indispensable par la précarité professionnelle et l'incertitude affective qui pèsent sur nos vies. «Après-guerre, on nous a proposé un confort matériel censé nous rendre heureux, explique Yves Michel, fondateur du Souffle d'or, l'un des précurseurs de cette mouvance en France. Il en découle une insatisfaction personnelle due à des situations absurdes, à des emplois sans âme. C'est la faillite de la société de consommation.» Accusée, l'école qui lamine l'ego: «A côté d'un 12,5 sur 20, un prof n'hésite pas à inscrire en marge "insuffisant", cela veut dire quoi? s'indigne la psychanalyste Emmanuelle Rigon. Les bulletins sont souvent négatifs. On dirait que les adultes ont peur d'encourager les enfants à construire leur estime de soi.» Accusée aussi, l'entreprise. La psychiatre Catherine Bensaïd, qui a publié Aime-toi, la vie t'aimera (Laffont), affirme: «Dans mon cabinet, je vois de plus en plus de gens qui souffrent de l'entreprise. Nous sommes dans un monde de plus en plus agressif. Nous devons donc apprendre à nous défendre.» Mais nous sommes un peu perdus, sortis des rails d'antan, jetés dans une société individualiste qui nous demande de décider seuls de nos vies (lire l’interview). «Nous n'avons plus une vie balisée de pancartes qui nous disent ce qu'il faut faire, insiste Marie Borrel. Il y a émergence de l'individu comme sujet, et ce sujet ne doit pas être laminé. Il doit donc trouver des repères identitaires forts.» Il doit donc se trouver.

 

TROUVER SA « LÉGENDE PERSONNELLE »

La pub ne dit pas autre chose. Ford France a choisi Zidane pour icône de sa marque, car il incarne les valeurs montantes, «authenticité, bien-être, estime de soi», explique le concepteur de la campagne au Journal du dimanche. «Be yourself », jette Hugo Boss. «Parce que je le vaux bien», réplique L'Oréal. Renifleuse de tendances, Cécile Monier, qui travaille à l'agence McCann-Erickson, auteur de cette campagne maligne, affirme qu'elle voit monter le thème de l'estime de soi depuis un an: «Tout a commencé par les femmes qui, vivant sur plusieurs plans à la fois, ont une stratégie de survie: si elles ne pensent pas à elles, personne ne le fera. Ce qui est nouveau, c'est que les hommes commencent à parler de l'estime de soi. Ils sont chahutés dans leur identité. Ils ont besoin d'être fiers de ce qu'ils sont, mais ils ne savent plus ce qu'ils sont censés être.» Le maître mot, c'est l' «assertivité», l'affirmation de soi. Soi, mais qui? Pas si facile de répondre. Alors, hommes et femmes, tous cherchent. Il faut trouver sa «légende personnelle», comme dit Paulo Coelho. D'où le formidable succès du magazine Psychologies (lire l'interview). D'où la multiplication des émissions de radio ou de télévision exaltant le soi intime. D'où l'engouement pour les cafés psycho ou les bars à philo. D'où la multiplication des séminaires proposés aux cadres, via la formation, pour leur apprendre à être ce qu'ils pourraient être, et mieux encore. Cette quête débouche sur un psychomarché en pleine expansion. Claude Baumel, qui organise le Salon du bien-être, rendez-vous annuel des amateurs et professionnels du développement personnel (du 31 mars au 2 avril, à SaintLaurent-du-Var), raconte: «Il y a dix ans, ce mouvement ne touchait que les branchés marginaux. Aujourd'hui, on voit arriver le gros bataillon des gens qui cherchent simplement à se sentir mieux. Les entreprises aussi ont compris l'intérêt du facteur humain pour lutter contre l'absentéisme, les conflits, les crises, et pour tirer le maximum de créativité et d'énergie de chaque collaborateur.» Il suffit de se plonger dans les petites annonces de Psychologies, Nouvelles Clés ou L'Ame et le cœur, par exemple, pour constater que le marché de l'intimité est en pleine expansion. On peut acheter des coussins musicaux de relaxation, avec clapotis de vagues, bruit de la pluie en été ou battements de cœur. On peut s'offrir des psychojeux «pour tout savoir sur soi et mieux se connaître» (Voyage à l'intérieur de soi-même, de Michèle Costa Magna, chez Actes Sud junior). Des centaines de «thérapeutes» - n'importe qui peut s'afficher thérapeute - proposent leurs services. La plupart des mouvements de renouveau religieux, sous couvert de spiritualité, jouent en fait la carte de la prise en charge psy, comme l'explique la sociologue Valérie Rocchi, qui a consacré une étude aux réseaux psychomystiques. Des milliers de conférences, thérapies, ateliers, formations sont organisés dans toute la France - surtout dans le Sud - et proposent des réponses à tous les problèmes. On y trouve une kyrielle de techniques puisées dans les courants les plus divers de la psychothérapie (analyse transactionnelle, programmation neurolinguistique, dynamique de groupe), de méthodes américaines à la terminologie branchée - rebirth, coaching, relooking - ou de pratiques issues des médecines douces, des cultures traditionnelles ou du New Age, à base de psychologie rudimentaire teintée parfois d'ésotérisme. Stages «d'affirmation de mon moi profond», voyage «à la découverte de nos chamans intérieurs», massages chinois et même «purification intestinale»: tout est bon pour soigner son corps et son âme, trouver un sens à son existence, retrouver l'estime de soi. On peut même se contenter d'emmagasiner des trucs, comme ceux de la psychologue Marie Haddou: «Exemple de technique d'affirmation de soi, dit-elle, le disque rayé. Quand vous voulez dire quelque chose à quelqu'un qui refuse d'entendre, vous répétez jusqu'à ce que l'autre comprenne.» Carillon indien à l'entrée, odeurs d'encens, musique New Age. Ex-chef d'entreprise dans la distribution, Maryse Lassabe a ouvert sa librairie, Les 100 Ciels, voilà dix ans: «Nous avons de plus en plus de demandes, dit-elle. Des femmes d'abord, et maintenant des hommes.» Au sous-sol, on sert du thé et, le mercredi, on tient des conférences. «Nous faisons le plein avec Lise Bourbeau, qui a écrit Ecoute ton corps et Qui es-tu?» Les stars? Jacques Pitra, spécialiste du coaching, et Jacques Salomé, que son éditeur Marc de Smedt, chez Albin Michel, qualifie de phénomène d'édition: «C'est ce que nous appelons un "long-seller", il se vend sur la durée. Tous ses livres dépassent maintenant 30 000 exemplaires. On constate une accélération depuis un an ou deux. Nous avons tiré Dis, papa, l'amour c'est quoi? à 8 000 exemplaires en 1999, et nous en sommes à 100 000.» Ce soir, aux 100 Ciels, Philippe Barraqué officie, des clochettes tibétaines au bout des doigts. Il explique comment les vibrations sonores des cordes vocales agissent utilement sur les organes. «Je vous invite maintenant à respirer profondément avant d'entamer tous ensemble un long aoummmm », suggère-t-il. Paumes tournées vers le «ciel» de la cave, les yeux fermés, les 40 participants exhalent une obéissante plainte vocale. Prix de la séance: 100 francs.

 

"I AM THE BEST ! » OU LA MÉTHODE COUÉ

 

À l'autre bout de la ville, dans une salle au premier étage d'un immeuble des Champs- Élysées, six cadres issus de différentes entreprises planchent devant deux animateurs et une caméra vidéo. Un ingénieur, qui a besoin de savoir expliquer en termes simples ses projets au personnel de direction, un chef des ventes chargé de doper une équipe de commerciaux, un responsable marketing qui doit apprendre à répondre aux critiques des clients, une femme, cadre dans un organisme de logement social, qui doit régulièrement animer des réunions avec des élus locaux: tous ont besoin d'être en pleine possession de leurs moyens et de lustrer leur image. L'un après l'autre, ils se mettent en scène devant la caméra. «Pensez à regarder vos interlocuteurs dans les yeux», intervient l'animateur. Un cadre d'un groupe automobile fait mine de s'adresser à un aréopage de concessionnaires. Il bafouille, on reprend. «Prenez le point de vue de l'interlocuteur, retournez-le de façon positive, ne cherchez pas à le contredire, n'oubliez pas le sourire.» En réalité, les stagiaires subissent exactement le même traitement de la part de l'animateur: «Il ne s'agit pas de les démolir en leur disant qu'ils sont nuls, mais au contraire de leur montrer leurs points positifs.» Organisé par la société Dale Carnegie, le stage coûte entre 5 000 et 7 000 francs à l'entreprise. «On ne demande plus aux salariés d'être compétents, on les veut créatifs et innovants», souligne Didier Wayne, président de la branche française de Dale Carnegie, qui, pour des stages de un à douze jours, a accueilli en 2 000 les cadres de 200 entreprises. «L'estime de soi, ce n'est pas quelque chose d'acquis une fois pour toutes, expliquent François Lelord et Christophe André. Il faut la nourrir, sinon elle s'étiole. Il faut deux carburants: l'approbation de soi et celle des autres, autrement dit le sentiment d'être compétent et la réussite.» Jamais le culte de la performance, récemment décrit par Ehrenberg, n'a été si débridé. «Il faut séduire sur le plan personnel et se vendre auprès de son patron», observent les auteurs de L'Estime de soi. Catherine Bensaïd souligne à quel point cette pression sociale est devenue lourde: «Aujourd'hui, il faut être beau, jeune, avoir des enfants réussis, un couple harmonieux, des activités passionnantes, et un métier intéressant. Forcément, on n'y arrive pas. On se défend, comme aux Etats-Unis, en se vantant: "I am the best! " On se met en scène, artifices à l'appui. Pour survivre à cela, ne faut-il pas se réconcilier avec sa propre image?»

 

FAMILLE, SOCIÉTÉ… FINI LE SOCIOLOGISME

 

Mais les gourous du développement personnel sont plus ambitieux que cela. Il ne suffit pas de plaire. Il ne suffit pas de s'aimer non plus. Il faut conjuguer les deux objectifs. Et bosser dur. Commencez tout de suite. Regardez-vous dans la glace. Bon, d'accord, vous n'êtes pas parfait. Un peu inhibé. Tendance à prendre la tangente. Vous avez du mal à dire non. A dire oui aussi, accessoirement. Au boulot, c'est moyen. A la banque, c'est au rouge. En famille, ce n'est pas le Pérou non plus. Vous vous dites que vous avez des excuses: enfance malheureuse, chef caractériel, conjoncture économique inique.

STOP! Arrêtez tout. Avec le développement personnel, fini le sociologisme. Vous n'êtes pas le produit de votre passé ni de votre milieu. «L'important n'est pas ce que l'on a fait de moi, mais ce que je fais moi-même de ce qu'on a fait de moi», énonce Serge Ginger, praticien de la Gestalt-thérapie en France. Cette citation est tirée d'un remarquable petit ouvrage, le meilleur sur le sujet, dans lequel le philosophe Michel Lacroix analyse avec rigueur le phénomène du DP (Le Développement personnel, Flammarion) et son antisociologisme, selon lequel «il est donc vain d'instruire le procès de la famille ou de la société. La non-réalisation de soi ne dépend pas de l'environnement, mais du film qui se déroule dans la conscience». Michel Lacroix raconte une anecdote édifiante. Aux Etats-Unis, Anthony Robbins, l'un des maîtres de la programmation neurolinguistique (PNL) et du chamanisme, convia un clochard devant son auditoire, lors d'un séminaire de DP. Le pauvre homme raconta par quel enchaînement de malheurs il en était arrivé là. Robbins rétorqua: «Vous avez tiré des conclusions négatives de ce qui vous arrivait, mais il ne tenait qu'à vous d'interpréter la situation familiale d'une façon différente...» Verdict de Robbins, conclut Lacroix: ce clochard a choisi sa déchéance. Il est totalement responsable de son destin. Comme moi. Comme vous. Fondée sur la théorie du psychologue américain Abraham Maslow (voir l’article), l'idéologie du DP tranche net avec la victimologie dont les décennies passées étaient friandes. Délibérément optimiste, elle affirme que le manque d'estime de soi est non l'effet, mais la cause, de nos malheurs. «Vous avez toutes les cartes en main, martèlent ses gourous, à vous de jouer.» Il suffit de se déprogrammer. Abandonnez vos «croyances limitantes», ces raisonnements erronés qui vous font croire, par exemple, que vous êtes déprimé, timide, seul et effrayé. Et reprogrammez-vous avec des «pensées positives». Oui, vous avez des ressources intérieures. Il suffit de les mobiliser. Oui, vous pouvez mieux communiquer, être plus heureux et plus performant. Il suffit de développer votre potentiel - car vous avez un potentiel. Et grâce à ce potentiel, vous pouvez devenir le meilleur. La candeur de ces exhortations, qui rappellent la méthode Coué, peut faire sourire. Ou réfléchir. Car le but, aujourd'hui, ce n'est plus seulement le bonheur - l' «euphorie perpétuelle», dénoncée par Pascal Bruckner - et ce n'est pas non plus l'hédonisme qui panse le mal de vivre, ni la libération de l'ego qui casse les interdits. Au contraire, on s'adapte à la société. On la domine. Derrière le volontarisme têtu de cette philosophie se profile un idéal de maîtrise prométhéen, une exigence un peu faustienne - comme l'observe Michel Lacroix - dont on peut se demander à quelle angoisse elle répond. On a un outil à sa disposition: soi. Et, cet outil, il faut le modeler. Non pas pour être mieux, mais pour être plus, toujours plus. De là à devenir son propre dieu, il n'y a qu'un pas. Certes, il ne suffit pas de se doter d' «outils», de techniques, de clefs, de recettes pour devenir un surhomme. Mais sourd tout de même un petit espoir nietzschéen. «Deviens ce que tu es.» On n'est pas loin non plus de l'existentialisme. Mais Sartre aurait souri d'entendre déployer les armes du développement personnel. Objectif n°1: apprendre à piloter son cerveau, dont nous n'utilisons que 10% du potentiel, selon le DP. Michel Lacroix a recensé les différentes techniques, du training autogène à la programmation neurolinguistique. En bref, le jeu consiste à dynamiser la mémoire, selon la méthode Silva, par exemple, à se forger une personnalité en exploitant ses atouts hier ignorés, à dominer son corps, et à augmenter son pouvoir sur le monde extérieur: gérer son temps, accroître son leadership, mieux communiquer, élargir sa conscience. Quoi qu'il arrive, on s'intéressera davantage à vos succès qu'à vos échecs. Le monde n'est pas si effrayant, puisqu'il n'est que l'image qu'on s'en fait. Michel Lacroix, qui a longuement enquêté dans le milieu, raconte que les formateurs aiment bien lancer: «Le monde vous déplaît? Changez de concepts!»

 

L’AMOUR-PROPRE STENDHALIEN Cet optimisme séducteur et cette inflation du Moi ont de quoi agacer. Le chercheur Zaki Laïdi (Un monde privé de sens, Fayard) a ainsi dénoncé dans Libération l'illusion de «ce décentrement radical du ''nous" - collectif et universel - vers un "soi" narcissique et différencialiste». Mais les adeptes du DP balaient d'un revers de main l'accusation d'égoïsme: «Pour être bien avec les autres, il faut d'abord être bien avec soi.» Plus cyniquement, Stendhal aurait répliqué: «Il n'y a pas d'amour, il n'y a que de l'amour-propre.» A son tour, le sociologue Jean-Pierre Le Goff voudrait dynamiter Les Illusions du management et prône un «retour au bon sens». Il s'en prend aux directions des ressources humaines new-look, qui veulent non seulement évaluer le «savoir» et le «savoir-faire» des salariés, mais aussi leur «savoir-être» - «Ce ne sont pas seulement, dit-il, l'autonomie et la responsabilité, transformées paradoxalement en normes, qu'on prétend évaluer, mais le courage, la franchise, voire l'adhésion à l'entreprise...». Et de conclure que l'évitement des conflits est dangereux et que cette logique managériale «met à rude épreuve le psychisme de chacun».

 

« UN BOULEVARD POUR LES CHARLATANS » Michel Lacroix fait deux autres critiques, aussi graves, au mouvement du DP. N'importe qui peut s'annoncer thérapeute. «C'est un boulevard pour les charlatans et les sectes», qui, semblet-ils, ont tendance à infester cette mouvance. La théorie de la « Dianétique » distillée par l'Eglise de scientologie, qui veut transformer l'individu en Thêtan (être supérieur), a d'ailleurs beaucoup de points communs avec celles du DP. L'autre danger, dénoncé aussi par les psychanalystes classiques, menace les clients un peu trop fragiles qui, brusquement immergés dans des séances expéditives, sous haute tension émotionnelle - il faut créer du lien - risquent de craquer gravement. Mais le danger présenté par ce culte du développement personnel réside surtout dans le fossé entre les limites de ses recettes et la prétention de ses promesses. En misant sur le besoin actuel, réel, de responsabilité individuelle, les gourous du DP jouent sur du velours. En faisant miroiter des rêves illimités de toute-puissance, ils jouent avec les nerfs de leurs adeptes. Devenir le patron de sa petite entreprise Moi, c'est, selon l'expression du gourou du management Tom Peters, s'exposer à des vertiges angoissants. Mais chercher à s'aimer soimême, c'est aussi faire un pas vers la sagesse.

* Cet article a été publié dans le magazine hebdomadaire L’Express du 22/02/2001 sous le titre «Les nouvelles clefs de la confiance en soi» ; on peut le retrouver sur Internet à l’adresse URL suivante : http://www.lexpress.fr/actualite/societe/les-nouvelles-clefs-de-la-confiance-en-soi_490640.htm

30 décembre 2014

je n'ai pas le temps......

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JE N’AI PAS LE TEMPS

Par  le 9 août 2014

 Je n’ai pas le temps de vous écrire cet article et vous n’avez pas le temps de le lire non plus. On devrait peut-être en rester là alors? Logiquement, on devrait éviter d’y mettre de l’énergie, non? Mais si vous me lisez toujours, c’est possiblement parce que vous savez, tout comme moi, que ça vaut parfois la peine de faire différemment et de s’arrêter pour se questionner sur notre façon de vivre.

 

.J’adore écrire. C’est ma passion. Je respire par les mots. Il y en a pour qui c’est le sport, la cuisine, l’art, la lecture, les voitures, les langues… à chacun sa passion! Pourtant, la vie étant ce qu’elle est, on se trouve souvent toutes sortes de défaites pour ne pas donner priorité à ce qui nous tient le plus à cœur; on repousse la réalisation de nos rêves. On est ainsi fait. Eh oui!

 Je n’ai pas le temps de vous écrire cet article :

  • parce que j’étudie;
  • parce que je déménage;
  • parce que je vois des amis;
  • parce que je fais du ménage;
  • parce que j’ai d’autres projets;
  • parce que je suis fatiguée;
  • parce que ça me demande un effort

En voulez-vous des excuses? Il y en a! On devient des pros dans l’art de bafouer nos talents, nos objectifs et notre destin.

Trop souvent, on « use » le temps qui nous est accordé en le brûlant impulsivement sans se demander si on l’utilise judicieusement. On le croit illimité, alors on vit à 300 miles à l’heure en suivant le courant, en s’amusant à outrance, en s’éparpillant à travers nos responsabilités et nos loisirs, ou encore en perdant notre temps… Puis, un jour, on se rend compte qu’on a peut-être dérivé un peu loin de soi en oubliant de prendre le temps de se connaître et de s’accomplir, alors qu’on a pris soin de remplir son agenda pour ne plus avoir un seul petit trou dans la solitude et le silence.

On se fait des horaires de malade. On court. On a de la broue dans le toupet. On étouffe, mais on est POLYVALENTS, PRODUCTIFS et PERFORMANTS! On voit, on touche, on goûte, on sent jusqu’à épuisement et on recommence. On se sent vivant, très vivant, trop vivant; peut-être même un peu mort en fait… On fait quelque chose, ça oui (on ne s’arrête presque jamais), mais qu’est-ce qu’on fait? Est-ce qu’on agit vraiment dans le même sens que ce que l’on souhaite le plus profondément? Est-ce que l’on donne un sens à notre vie en choisissant de manquer de temps pour ce qui nous importe le plus au détriment de ce qui nous amène, selon nous, du réconfort, de la sécurité, et du plaisir instantané?

On se répète hypocritement qu’on a encore le temps et qu’un demain sans date sera un meilleur moment. On a peur. On a le vertige de vivre.

La facilité est souvent douce. Elle attise notre complaisance et nous donne envie de ne faire ni plus, ni moins que ce que l’on fait déjà. Elle nous dissuade de nous questionner et d’aller plus loin. Elle est le raccourci qui nous permet d’être efficaces et rapides; elle est la version pilote automatique de nous-mêmes.

Touche pas à mon confort!

Touche pas à ma routine!

Touche pas à mes patterns!

Ça semble être un discours intérieur avec lequel plusieurs d’entre nous sont tiraillés. On veut changer, mais on ne sait pas comment. On veut avancer, mais on ne sait pas où. Ça nous semble trop compliqué et pénible, alors, on préfère garder le pilote automatique actif. Ça fait mal faire différent. Ça nous oblige à nous faire face. Ça nous oblige à nous poser les vraies questions, celles qui dérangent, celles qui brassent notre for intérieur, celles qui troublent notre esprit jusqu’à ce qu’on assume les réponses qui résonnent en nous. Ça fout la chienne. Disons-le.

Se poser des questions, ce n’est pas à la mode. Ça demande de l’introspection, mais surtout du temps et du silence. Ça demande de s’arrêter pour faire des choix éclairés et sentis. Pour plusieurs, s’arrêter est synonyme de perte de temps : « S’arrêter pour penser? C’est improductif, c’est ennuyeux, c’est passif. Pourquoi s’arrêter quand on peut courir? »

À ceux-là, j’aurais envie de répondre : « Si pendant une séance de jogging tu avais le souffle coupé à un tel point que tu peinerais à respirer, t’arrêterais-tu pour retrouver ton air? » Probablement, oui! Pour notre corps, on ralentit. Le message est souvent plus clair et direct, mais, pour notre esprit, c’est beaucoup plus subtil… on aspire à mieux, mais on n’agit pas nécessairement en ce sens!

Se poser des questions, c’est admettre qu’on a un passé, un présent et un futur et pas seulement un présent qui n’a aucune conséquence sur l’échelle de notre vie.

Se poser des questions, c’est avoir la maturité de se faire face en se demandant si on endosse réellement qui l’on est et ce que l’on vit, sans uniquement vivre à outrance à un rythme trop effréné pour entendre notre petite voix intérieure.

Le temps devrait selon moi être offert comme on offre un baiser : avec les tripes et le cœur; au bon endroit, au bon moment, à la bonne personne. On devrait cesser d’être gentil et être vrai, parce qu’on en a tellement pas à perdre, du temps. On aurait avantage à miser sur l’essentiel et à arrêter de croire qu’on est prisonnier et victime de notre vie. On est plein de ressources, on est fort, et, se choisir, c’est le plus beau cadeau que l’on puisse se faire…

Parce que, au final, dire « je n’ai pas le temps » à ce qui compte le plus pour nous, c’est assumer que nous avons mieux à faire que d’être heureux ou, pire encore, que nous ne sommes pas libres…

On a toujours le choix, on a toujours le temps.

La preuve : j’ai écrit cet article et vous l’avez lu jusqu’au bout.

 

Mademoiselle Mymy

Humaniste, rêveuse, écrivaine et grande penseuse.

http://lasolutionestenvous.com/je-nai-pas-le-temps/

https://www.facebook.com/mllemymy1

6 novembre 2014

les sikhs........

 

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Nihang signifie crocodile en langue perse. Ce terme désigne parmi les sikhs, les moines guerriers ou chevaliers appelés aussi Akalis, dérivé du sanskrit Akal Purusha signifiant "L'éternel".

Enveloppés dans leur longue tunique bleu-nuit, la tête recouverte d'un turban haut de forme fixé par des disques d'acier, ficelé de chapelets et orné de broches en forme de sabres et de glaives, symbole de la religion sikhe, des milliers de guerriers se provoquent en duel dans les rues d'Anandpur Sahib, ville sainte de la religion sikhe, sur les contreforts himalayens, au Pendjab. Les adversaires se toisent, s'esquivent et s'élancent dans un corps-à-corps éperdu. Les lames sifflent, lances et boucliers s'entrechoquent violemment. Puis, épuisés, les duellistes se saluent et disparaissent au milieu des turbans bariolés.

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Ils se considèrent comme les ultimes descendants du Khalsa, un ordre militaire et religieux fondé en 1699 par le dernier chef spirituel sikhGurû Gobind Singh, pour défendre son peuple contre le pouvoir moghol.
Aujourd'hui encore, 10 000 Nihangs répartis en quinze communautés sillonnent le Pendjab. S'ils ont conservé les attributs martiaux de leurs prédécesseurs, leurs armes n'ont plus qu'une fonction d'apparat et leur office, jadis militaire, est aujourd'hui purement symbolique : fermiers penjâbis pour la plupart, ces moines guerriers se sont donnés pour mission de perpétuer la mémoire des redoutables milices de Gurû Gobind Singh.

Les Nihangs se déplacent toute l'année de fêtes en rassemblements religieux. Ils distribuent des habits et de la nourriture aux plus démunis. Ils arbitrent des conflits lorsqu'on leur demande. Ils jouent un rôle de lien social entre les sikhs, au nom de Dieu. La protection des sikhs est la principale mission revendiquée par les Nihangs. Chaque année, en mars, à Anandpur Sahib, la parade militaire de la Hola Mohalla est l'occasion pour les Nihangs de mesurer leur prestige historique et de recruter de nouveaux guerriers parmi une foule qui peut aller jusqu'à trois millions de fidèles qui viennent admirer leur arsenal resté inchangé depuis trois siècles, leurs écuries de pur-sang et leur turban pouvant mesurer jusqu'à 425 m de long et peser 35 kg.

Les traditions se perdent dans la communauté sikhe gagnée par l'attrait de l'Occident. Par leur simple présence et par la transmission orale de leurs mythes, les Nihangs œuvrent à en perpétuer la mémoire.

Historiquement le terme Akali a été utilisé pour désigner les armées sikhes qui ont résisté aux Moghols à la fin du xviie siècle. Il a été employé à nouveau lors de la volonté des peuples de l'Inde à être indépendants; durant cette période d'agitation, Akali désignait le mouvement qui luttait pour garder le contrôle sur ses temples sikhs, les gurdwaras, avant la loi sikhe sur les gurdwaras de 1925

 

 

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Guru Hargobind

 

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Guru Har Gobind.

 

 

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Les deux épées qui se rejoignent sont le symbole du Miri-Piri dans le khanda, le signe du sikhisme.


Guru Hargobind (1595-1644) fut le sixième guru sik. Il est le fondateur du principe du « Miri-Piri »: l'alliance de la foi et du pouvoir temporel. Il a aussi fait édifier l'Akal Takht (Trône de l'Intemporel) à Amritsar, un des cinq temples les plus vénérés par les fidèles. Suite au martyr de son prédécesseur, Guru Arjan, il a été contraint de prendre les armes contre l'oppression et donc de se soulever contre l'empereur de l'époque. Guru Hargobind est aussi dénommé: Guru Hargovind.

Le principe du « Miri, Piri » illustre les conséquences de cette action. En effet jusqu'alors Les sikhs étaient plutôt pacifiques. Mais le sacrifice de Guru Arjan montra les limites du pacifisme. Dès lors Guru Hargobind porta deux épées. L'une d'elles symbolisant le pouvoir temporel, le « Miri », et l'autre symbolisant le pouvoir spirituel « Piri ».

Généralités

Enfant : Gurdita Ji, Ani Rai, Tegh Bahadur, Atal Rai, Suraj Mal & Bibi Viro Ji

Date et âge du jour où il devint guru : 11 juin 1606, 11 ans

Régime politique : Jahângîr & Shâh Jahân (empereurs moghol)

Joti-jot Date et lieu de décès : 19 mars 1644, Kiratpur Sahib

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Un sikh se doit d'être un « saint guerrier »', il se doit de réagir face à l'injustice ; cela peut impliquer un soulèvement armé, cependant il faut garder à l'esprit que l'utilisation des armes est le dernier ressort dans la philosophie sikh. Il reste pour autant pacifique, mais il ne peut rester passif. D'ailleurs les sikhs ont pour ordre de se défendre, de défendre plus généralement et non pas d'attaquer.

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Le « Piri », ou pouvoir spirituel, reste un pilier de la philosophie Sikh. Guru Hargobind sahib ji ne se détache pas de la philosophie du fondateur en prenant les armes. En gardant cette épée, le sixième guru s'attache à montrer qu'un Sikh se doit toujours de méditer et de respecter les enseignements des cinq premiers gurus. Le « Piri » est donc une manière de rester attaché à la source et au désir de l'épanouissement de l'âme.

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Akal Takht

Le « Akal Takht » est l'un des cinq Takhts. Il a été construit en face du Harmandir Sahib: le Temple d'Or. Il est le « siège politique » de Khalsa panth (nation sikh, ensemble des khalsa). C'est là où se règlent toutes les questions religieuses, de politique, de philosophie, etc.

Descendants de l'ordre des moines-guerriers sikhs créé au XVIIe siècle, les Nihangs traversent les siècles. Maîtres en arts martiaux, ils se déplacent sans cesse à travers l'Inde pour répandre leur message de paix universelle, armes à la ceinture.

Àl'instar des Sikhs, ils se nomment tous «Singh» (Lion), les «sans-peur» du Pendjab. Stupéfiants personnages tout droit sortis d'un roman de Kessel ou d'un poème de Rumi, les Nihangs sont les héritiers de l'armée sainte créée, en 1699, à Ananpur Sahib par l'ultime gourou sikh Gobind Singh Ji. Leur rôle? Défendre sans relâche les idéaux et le territoire sikhs, jadis menacés par les extrémistes musulmans et hindous, les invasions mongoles et l'impérialisme britannique. Leurs valeurs, considérées par certains comme archaïques, sont encore aujourd'hui le centre de leur quotidien. Pas un jour ne passe sans qu'ils n'aident les plus pauvres comme les plus riches, par leurs prières et leur dévotion, afin de lutter contre tout terrorisme. En tant qu'«extrémistes» de la paix, ils dédient leur vie, leur foi et leur travail au bien commun. Et c'est là que réside l'affection que le peuple leur porte.

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Ces imposants turbans sont composés de bandes de tissu qui peuvent parfois mesurer plusieurs centaines de mètres et peser une trentaine de kilos. Temps d'installation, deux à trois heures.

Des enfants vont jusqu'à quitter leur foyer pour suivre ces personnages de légende. Des familles, plus privilégiées, lèguent des récoltes de céréales, de fruits ou de légumes quand d'autres, plus humbles, partagent avec eux le peu de lait qu'ils ont. Des hommes d'affaires offrent des onces d'or, et des chevaux leur sont légués en guise d'offrandes sacrées. D'autres dons faits à la diaspora sikh aident à la construction de nouveaux gurdwaras (temples, littéralement: «porte du guru») ou permettent l'achat de machines agricoles et autres véhicules nécessaires à la communauté.

Enfin, l'État indien les invite à voyager gratuitement sur l'ensemble de son réseau ferré national. Considérés dans le pays comme des héros, les Nihangs galvanisent les foules et envoûtent l'âme collective! Mais les Nihangs se battent sans relâche pour préserver leur mode de vie ancestral mis à mal par une Inde émergente. Les lois de la Bourse et de la finance s'entrechoquent avec les dix vertus nihangs: la compassion, la charité, le pardon, la propreté, le contrôle de l'esprit, la pureté, la vérité, l'accomplissement spirituel, la témérité guerrière et la dévotion à leur Dieu unique. Des notions nobles qui semblent avoir du mal à trouver leur place dans un pays en plein développement industriel.

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Une vie de discipline rythmée par des textes spirituels

Leur combat est aussi celui d'un peuple. Une ethnie entière luttant contre l'oubli de ses traditions et de son histoire. D'où l'importance cruciale de ces «armes-parures», mémoires des persécutions subies et de leurs racines guerrières. Ces décorations qu'ils arborent fièrement sont le symbole paradoxal d'une lutte pourtant pacifiste. Elles sont les emblèmes des valeurs qu'ils défendent: indépendance et liberté face à une course effrénée vers la modernité, propre à notre époque. Dignes en toute circonstance, ils vivent en autarcie sur les vastes domaines de leurs gurdwaras ouverts à tous, de jour comme de nuit. Ils y élèvent buffles et chevaux, cultivent les terres de leurs ancêtres et offrent chaque jour des dizaines, des centaines, voire des milliers de repas aux pèlerins, des vêtements aux plus démunis et le gîte aux sans-logis.

Ici encore, cette générosité n'est que le fruit du respect des traditions et des textes sacrés: «Celui-là seul connaît la Voie, ô Nanak, qui gagne sa vie à la sueur de son front et ensuite partage avec les autres.» Car la vie des Nihangs et des Sikhs est principalement régie par des écrits spirituels qui font presque office de loi. Une de ces références incontournables: le Sri Guru Granth Sahib. Fondement absolu, pierre angulaire de l'âme de la tradition du sikhisme, ce livre recueille l'enseignement précieux des dix gourous sikhs. Vénéré et considéré comme le onzième gourou, cet ouvrage est traité comme une véritable personne.

La journée, «Il» vit sous le dais d'un autel sacré, sur un lit sans cesse étoffé de nouveaux tapis, draps, coussins et de tissus brodés d'or arborant de multiples couleurs. Des disciples l'éventent à l'aide de grands éventails en plumes de paon, symboles d'immortalité. Ils le lisent et propagent sa parole jusqu'à son coucher. C'est alors qu'on le déplace avec précaution et cérémonie dans une autre pièce pour qu'il entame sa nuit, toujours sur un lit digne d'un roi. Avant que l'aube se lève, son réveil est accompagné par des hymnes chantés. Ce manuscrit guide les Sikhs tout au long de leurs vies, puisque c'est aussi dans ses pages que les jeunes Nihangs apprennent à lire et à écrire.

Beaucoup d'enfants choisissent de suivre les Nihangs, considérés comme des héros par la population.

L'éducation des enfants n'est pas laissée au hasard. Très tôt, ils reçoivent une instruction aussi rude que complète. Leur enseignement dispense des cours d'arts martiaux, d'équitation, de voltige, de musique et de chant.

 

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Le dressage des chevaux est une des pierres angulaires de l'éducation nihang.

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Le soin des chevaux tient une place importante dans leur apprentissage. L'enfant et l'animal grandissent en frères ; un lien unique et puissant se tisse entre le cavalier et sa monture. Chaque matin, les enfants embrassent les chevaux, parlent avec eux, s'occupent de leur alimentation. Considéré comme un messager saint, le cheval est au centre d'un bon nombre de cultes. Une sorte d'idole qu'on orne régulièrement de milles parures lors des événements communautaires.Certes, les Nihangs n'ont de cesse de répéter «Le monde est notre famille», mais leur Terre sainte se situe à Ananpur Sahib, berceau de leur tribu et de leurs traditions. Et c'est ici, sur les flancs de l'Himalaya, au début de l'équinoxe de printemps, que la communauté sikh se rassemble à l'occasion du festival du Hola Mohalla, hommage rendu au dixième gourou et à son armée sainte.

Toutes sortes de véhicules: camions, tracteurs, chariots, bus, voitures, motos et même bicyclettes acheminent quelque 3 millions de pèlerins. De véritables rivières humaines déferlent jusqu'au coeur du sanctuaire de Gobind Singh Ji, la gurdwara Keshgarh Sahib ; et même les voies les plus minuscules de la cité débordent de flots humains. L'effervescence est à son comble. Il suffit de les rejoindre pour être emporté par la ferveur collective. Alors l'individu se noie, disparaît pour ne faire plus qu'un avec l'âme des Sikhs. Pendant ce festival, rien ne saurait endormir ces hommes, ces femmes et ces enfants. Pas même la douceur des nuits étoilées du Pendjab. Au coeur des gurdwaras, des tentes, des caravansérails, ou assis au bord d'un trottoir, tous font la fête au rythme d'hymnes scandés sans cesse par des haut-parleurs insomniaques. La cité ne vivra pas une minute de repos: les battements des tambours nihangs, qui génèrent cet état de transe, ne connaissent jamais le silence. L'événement est ponctué de tournois.

Chaque Nihang est un cavalier et un acrobate hors pair. Se tenir debout sur deux chevaux lancés au galop: un numéro de voltige traditionnel mais toujours très impressionnant.

Aux quatre coins de la ville, les Nihangs s'affrontent lors de joutes où chacun peut exposer ses talents de cavalier, ou sa maîtrise du gatka - un art martial comprenant une impressionnante panoplie d'armes, comme le kukri (également présent chez la troupe d'élite des Gurkhas), ou lechakram, un anneau de métal tranchant. Contempler un Nihang chevaucher pieds nus sa monture lors d'un galop effréné est un spectacle unique: frissons et poussées d'adrénaline garantis. On ne peut s'empêcher d'être bouleversé par l'allure, l'élégance et la fierté presque arrogante de ces individus, qui semblent invincibles face au commun des mortels.

 

 

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Des chefs de clan, garants d'une justice équitable

Au coeur des camps nihangs, de larges tentes tendues sous un soleil de plomb se transforment en confessionnaux. À l'intérieur, les représentants des 22 clans nihangs reçoivent les disciples venus présenter leurs doléances. Assis sur des lits de cordes posés sur une estrade, ils écoutent patiemment, avec équité, tous les fidèles venus se prosterner devant eux. Une fois l'entretien terminé, les chefs offrent leur bénédiction et un repas contre des poignées de roupies en offrande. Puis les barrières hiérarchiques se lèvent pour que tous méditent ensemble autour d'un repas. Un moment où plaisirs terrestres et spirituels se mélangent dans la plus pure tradition sikh.Et le bhang, boisson rituelle ancestrale préparée à base de céréales et d'herbes - dont la marijuana -, unit l'âme collective dans une ivresse mystique. Préparée autrefois pour décupler le courage des guerriers, cette potion devient pour certains une drogue.

Bu quotidiennement à faible dose, l'élixir des Nihangs favorise l'abnégation ; mais consommé en forte quantité, il devient nocif, tant pour la santé que pour le respect des règles. Certains, avilis par la prise du bhang, fomentent des complots visant à s'emparer du pouvoir, notamment lors de l'élection du grand chef, qui attise les convoitises. Des meurtres viennent ternir l'histoire de cette tribu pourtant pacifiste. Mais un homme reste un homme. Et les électeurs de ce chef suprême, les grands sages et les autres chefs, voient parfois leurs choix menacés par le fil d'un sabre ou par la balle d'un fusil. Un paradoxe pour ces moines, guerriers de paix, dont le regard semble transpercer l'âme de celui qu'ils regardent. La forteresse de leurs secrets semble inviolable. Mais pour tenter de comprendre ce peuple unique, reste cette inébranlable maxime: «Seul Dieu est pur. Suprême et pour toujours.»

 

 

Quand les Nihangs sillonent le Pendjab, ils font halte dans ces caravansérails, lieux de repos pour pèlerins et marchands itinérants.

 

 

Sikhisme

Le Khaṇḍā est le symbole du sikhisme.

Le sikhisme est une religion monothéiste fondée dans le nord de l'Inde au xve siècle par le Gurû Nanak.

Le mot « sikh » est dérivé du mot sanskrit शिष्यः (śiṣya) signifiant disciple ou étudiant, ou de शिक्ष (śikṣa), signifiant étude ouinstruction. L'expression du monothéisme des Sikhs réside dans le symbole  - Ek Ong Kar, que l'on peut traduire par « une seule (ek) conscience créatrice (ong) manifestée (kar) ». Transcrit littéralement cela revient à dire « l'âme de dieu ». La doctrine du sikhisme se fonde sur les enseignements spirituels des Dix gurûs, recueillis dans le Siri Guru Granth Sahib.

 

Histoire

Une vue du Temple d'Or et son sarovar à Amritsar.

Gurû Nanak (1469-1539), fondateur du sikhisme, est né dans le village de Talwandi, nommé maintenant Nankana Sahib, près de Lahore, dans l'actuel Pakistan. Ses parents sont hindous et appartiennent à une caste marchande : les Khatri du Punjab. Dès son enfance, Guru Nanak est fasciné par la spiritualité et montre des dispositions peu ordinaires pour l'apprentissage. C'est sans doute durant cette période qu'il découvre l'enseignement du poète saint Kabîr (élevé dans une famille musulmane), père de la littérature hindi, un homme révéré à la fois par les hindous et les musulmans. Après une expérience spirituelle de « fusion » avec l'essence de toute chose, Gurû Nanak compose le Jap Ji Sahib, poème mystique qui résume un enseignement qu'il décide de partager. Il voyage dans toute l'Inde et dans de nombreux pays environnants - Népal, Tibet, Sri Lanka, avant d'entamer un long périple au cœur du monde musulman. En effet, le premier disciple et ami d'enfance de Guru Nanak, Mardana, barde attaché à la famille du Gurû, est de confession musulmane. Mardana décide de suivre Guru Nanak qui effectue son pèlerinage à La Mecque. Ce voyage les conduira notamment dans la péninsule d'Arabie, en Perse et en Afghanistan.

Après plusieurs années de voyage, Guru Nanak réunit une communauté et fonde un village, Kartarpur - la Ville du Créateur. Il enseigne sans relâche et de nombreuses personnes viennent à son enseignement. La religion, pense-t-il, est un lien pour unir des hommes, mais dans la pratique il constate qu'elle monte les hommes les uns contre les autres et est à l'origine de nombreuses discriminations : entre hommes et femmes, entre castes, entre religions, entre origines ethniques, etc. Il regrette en particulier l'antagonisme entre hindous et musulmans, quand lui voit la richesse commune de ces deux religions. Une sentence bien connue de Guru Nanak est : « Il n'y a ni hindou et ni musulman. » À ceux qui demandent alors qui ils sont s'ils ne sont ni hindous, ni musulmans, il répond : « vous êtes des disciples ». C'est ainsi que le mot Sikh (disciple), se répand.

Un des cinq Takhts du sikhisme: un des cinq temples majeurs; ici l'Harmandir Sahibà Patna dans l'état du Bihar, en Inde.

Gurû Nanak est opposé au système des castes. Ses fidèles se réfèrent à lui en tant que gurû (professeur, maître). Avant sa mort, il indique un nouveau gurû pour être son successeur et pour mener la communauté. Le dixième et dernier gurû, Gurû Gobind Singh (1666-1708) introduit la cérémonie de baptême sikh en 1699 donnant par là une identité caractéristique aux Sikhs. Les cinq Sikhs nouvellement baptisés sont appelés Panj Pyare, Les Cinq Bien-Aimés, qui baptisent à leur tour le gurû à sa demande.

Avant son décès, le gurû complète l'Âdi Granth des œuvres de son prédécesseur, le renommé Siri Guru Granth Sahib, et commande qu'il soit dorénavant l'autorité spirituelle définitive et que l'autorité temporelle passe au Khalsa Panth - la Communauté des Sikhs. Le livre saint des Sikhs est compilé et édité par le cinquième gurû, Gurû Arjun en 1604. Ce sont les premières écritures saintes dans le monde à avoir été compilées par les fondateurs d'une foi au cours de leur vie (les écrits saints de la religion bahá'íe au xixe siècle étant également tous rédigés par le fondateur lui-même ou en sa présence). Elles sont surtout rédigées en punjabi, mais aussi en hindi, en persan, etc.

Guru Arjan construisit également le mondialement célèbre Gurdwârâ - Darbar Sahib, à Amritsar, qui est le centre du Sikhisme.(Et le Maharaja Ranjit singh met de l'or sur ce Gurdwara).

Durant le xviiie siècle, les Sikhs firent l'objet de répressions et de persécutions diverses de la part des autorités, poussées par le fanatisme général. Ils durent faire des sacrifices extrêmes pour protéger et préserver leur foi et leur identité. L'empire moghol était en voie de désintégration, les Afghans, sous la conduite d'Ahmed Shah Abdali, avaient commencé à envahir le pays. Les Sikhs profitèrent de ces circonstances pour établir leur propre royaume qu'ils achevèrent de constituer sous le Maharaja Ranjît Singh (1780-1839). L'empire sikh dura un demi-siècle et fut annexé par les anglais en 1849.

Ek onkar une des syllabes sacrées du sikhisme.

Durant la guerre d'indépendance de l'Inde, de nombreux Sikhs furent pendus, durent faire face à toutes sortes de brutalités, se battre contre l'occupant, subir de longues périodes d'emprisonnement afin de libérer le pays. Bien que les Sikhs ne représentent que 1,8 % de la population de l'Inde, ils se sont néanmoins forgé une solide réputation dans pratiquement tous les domaines, tels que l'armée, l'agriculture, les sports, l'industrie, l'éducation, la médecine, l'ingénierie, etc., à force de persévérance et de travail dans un esprit de dévouement missionnaire. Leur goût de l'aventure et de l'entreprise les a conduits dans presque tous les pays du monde.

Religion et philosophie

La religion sikh est strictement monothéiste. Ses adeptes croient en un seul Dieu Suprême, Absolu, Infini, l'Éternel, le Créateur, la Cause des causes, sans inimitié, sans haine, à la fois immanent et transcendant. Il est appelé: le Guru Suprême (ou en langage courant, « Quel Dieu! »).

« Ô mon âme, tu es l'incarnation de la lumière,
Connais ton Essence,
Ô mon âme, le Seigneur est toujours avec toi,
À travers la parole du Guru, jouis de Son Amour,
Connaissant ton Essence, tu connais ton Seigneur,
Et tu connais le mystère de la naissance et de la mort » »
(Guru Granth, p. 441)

 


Le postulat de base du sikhisme est qu'il n'y a pas de péché originel, mais la vie ayant émané d'une Source Pure, le Seigneur de Vérité demeure en elle.

Ainsi Guru Nanak dit:

« O mon âme, tu es l'étincelle de la Suprême Lumière,
Connais ton Essence »

Non seulement toute la philosophie sikhe, mais aussi toute l'histoire et le tempérament des Sikhs découlent de cette manière de voir.

Les Sikhs ne reconnaissent pas le système de castes, ils y sont même farouchement opposés ; le sikhisme s'est créé sur un concept d'égalité de droits pour tous. De même, les sikhs ne croient pas en l'adoration des idoles, dans les rituels ou les superstitions. Dieux et déesses ne sont pas considérés comme des êtres.

Cette religion correspond à une manière d'être, de rendre service à l'humanité et d'engendrer tolérance et fraternité vis-à-vis de tous. Les Gurus du sikhisme ne demandent pas le retrait du monde pour atteindre le Salut. Il peut être atteint par chaque personne qui gagne honnêtement sa vie et mène une existence normale.

« Celui-là seul connaît la Voie, ô Nanak,
qui gagne sa vie à la sueur de son front
et ensuite partage avec les autres »
(Guru Granth, p. 1245)

Richesse et possessions personnelles ne sont pas des obstacles à la réalisation d'idéaux spirituels :

« Ceux qui sont dans l'intimité du Seigneur, par la grâce du Guru,
Parviennent au Seigneur au sein de Maya (c'est-à-dire abondance) »
(Guru Granth, p. 921)

Le Sikhisme préconise la lucidité et le courage authentiques (au-delà du clivage pessimisme/optimisme) :

« Lorsque tous les autres recours ont été épuisés,
alors il est parfaitement juste de tirer l'épée. »
(Guru Gobind Singh)

La position doctrinale de Guru Nanak est assez simple, en dépit de son origine. La cohérence du sikhisme est à mettre au bénéfice de son concept central simple - la souveraineté d'un Dieu unique, le Créateur. Guru Nanak l'appelle « Le Nom Vrai » (Satnam) pour éviter d'utiliser un terme qui soit plus restrictif. Il enseigne que « Le Nom Vrai », qui se manifeste de manières diverses, dans des endroits divers et par des noms divers, est éternellement « Un », Dieu souverain et omnipotent, à la fois transcendant et immanent, créateur et destructeur, intemporel et partout présent.

Selon Guru Nanak, discuter quels composants de sa croyance proviennent de l'hindouisme, quels sont musulmans, c'est discuter comme un idiot qui cherche quelle religion possède le droit de professer des concepts universels tels que la bonté, la charité, l'honnêteté, la vénération du nom de dieu, le respect des autres.

Gurû Nanak souscrit également à la croyance en la mâyâ, l'illusion du monde physique. Bien qu'il considère les objets matériels comme des réalités et comme des expressions de la vérité éternelle du créateur, ils tendent à ériger « un mur d'erreurs » autour de ceux qui ne vivent que dans un monde des désirs matériels. Ceci les empêche de voir le Dieu vrai qui a créé la matière comme un voile autour de lui, de sorte que seules les consciences spirituelles, libérées du désir, puissent le pénétrer.

Le monde est immédiatement vrai dans le sens qu'il est rendu manifeste aux sens par la maya, mais il est finalement irréel puisque seul Dieu est finalement vrai. Conservant la doctrine hindoue de la transmigration des âmes c'est-à-dire du samsara, ainsi que son corollaire, la loi du karma, Nanak conseille aux fidèles de ne pas prolonger leur cycle de réincarnations par une vie hors de Dieu en optant pour l'égoïsme, les plaisirs charnels et une vie matérialiste.

Pour faire suivre le voie divine, il faut vivre en faisant des actes charitables, des prières, méditer pour parfaire son propre karma. On doit ne penser qu'à Dieu, répéter sans fin le nom de Dieu (Naam Japna) et ainsi unir son âme avec Dieu. Le salut, dit-il, ne signifie pas entrer au Paradis après le Jugement dernier, mais s'unir à Dieu et se fondre en Lui.

Un Sikh ne peut avoir foi en aucun autre prophète vivant ou non vivant. En accord avec le Sikhisme, Dieu n’apparaît jamais sous forme humaine. Le paradis et l’enfer n’existent que dans ce monde.

Le Sikhisme est basé sur la théorie du karma6 et de la réincarnation ; on évite les réincarnations en renonçant aux vices (viande, alcool, tabac, jeux de hasard), en surmontant son propre égoïsme (haumai), en menant une vie intègre et honnête, car le but suprême de l'existence est la libération (mukti). Dans le Sikhisme, le concept de la Libération n’est pas dans un « autre monde », c’est d’être un Sachiar, « réalisé par Soi-Même », obtenu par la grâce divine.

Le pèlerinage vers des lieux « saints » ne trouve pas sa place dans le Sikhisme. Pour un Sikh, Shabad (la Parole) est le seul lieu saint et l’eau sacrée des rivières, la méditation, et une vie de vérité sont le seul pèlerinage.

Le Sikhisme n’est pas une religion fataliste. Un Sikh se soumet à la volonté de Dieu mais est toujours disposé à se battre pour de meilleurs lendemains.

Le Khalsa

Article détaillé : Khālsā.
Guru Nanak et les neuf autres gurus du sikhisme.

Le Khālsā (mot d'origine persane qui signifie « pur »), est le nom, initialement donné par Gurû Gobind Singh, à l'ordre chevaleresque des Sikhs qu'il créa en 1699. Par extension, le mot désigne chaque membre de cet ordre, chaque Sikh (homme ou femme) qui a été baptisé ou initié en recevant l'Amrit.

Les sikhs initiés (sikhs amritdaris, doivent suivre la règle des « 5 K »  : ils doivent porter les cheveux longs et la barbe(Kesh); porter en permanence un peigne dans les cheveux (Kangha) ils portent aussi un poignard recourbé, un turban, un bracelet en fer, le Kawra, symbolisant l'unité (boucle sans fin) et un caleçon spécifique, le Kacchera.

Les sikhs non initiés ne portent pas tous ces attributs.

La quasi-totalité des sikhs sont végétariens.

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Lieu de culte

Le temple sikh s'appelle Gurdwârâ (littéralement : « la porte du Guru »). Pour y entrer, il faut se déchausser et se couvrir la tête. Le temple est un lieu ouvert à tous, croyant ou non, ils se doivent de vous accueillir dans le respect tant que vous faites de même. Pour être reconnu comme un temple officiel, il faut remplir ces trois critères: arborer le drapeau orange, contenir le livre sacré et être en mesure d'offrir gîte et nourriture. La salle principale du temple contient le trône, le Guru Granth Sahib sous un dais. Les sikhs se prosternent devant le livre sacré et déposent un don d'argent, avant de s'asseoir par terre pour prier. En sortant, on vous proposera d'aller manger quelque chose au Langar (cantine communautaire gratuite créée à l'origine entre autres pour lutter contre la séparation des castes). C'est un devoir pour un sikh de participer au service communautaire.

Les Sikhs dans le monde

Les Sikhs sont installés principalement au Pendjab, pour 80 % d'entre eux, mais aussi dans la région de Delhi. En Inde, on estime la communauté Sikh à quelque 20 millions de personnes, soit environ 2 % de la population indienne.

Ailleurs dans le monde, on trouve aussi d'importantes communautés Sikh au PakistanRoyaume-Uni et dans les anciennes colonies britanniques - Canada,AustralieSingapourKenya, etc. - et aux États-Unis, ainsi qu'en Indonésie.

Notons également qu'il existe une communauté de plus en plus importante de Sikhs occidentaux - ou d'origine non indienne - pour la plupart pratiquants du Kundalinî yoga. Cela s'explique par l'appartenance à la spiritualité Sikh de Yogi Bhajan, maître de Kundalini Yoga, et par les nombreuses passerelles qui existent entre l'enseignement spirituel des Sikhs et celui du Kundalinî Yoga tel qu'il a été popularisé par Yogi Bhajan. Notons par exemple que la plupart des mantras du Kundalini Yoga sont extraits du Siri Guru Granth Sahib.

En Amérique du Nord

Après les attentats du 11 septembre 2001, nombreux sont les Américains ayant confondu les symboles de croyance religieuse sikh, tels que les turbans et les barbes, avec ceux des terroristes qui ont effectué les attaques. Ces derniers se retrouvent souvent maltraités et confondus avec les musulmans. Dans les mois qui ont suivi l'attaque, pas loin de 300 incidents ont été rapportés sur le sol américain, incluant menaces, actes de violence, et même meurtre (voir meurtre de Balbir Singh Sodhi).

Le 2 mars 2006, un jugement de la Cour suprême du Canada a légalisé le port du kirpān dans les écoles publiques, en se fondant sur le principe de liberté religieuse garanti par la Constitution. La Cour a jugé qu'une autorité scolaire ne pouvait interdire totalement le port du kirpan par un élève, dans la mesure où lekirpan est porté dans des conditions sécuritaires (lame cousue dans son étui).

Le 5 août 2012, un homme ouvre le feu dans un temple Sikh dans la banlieue de Milwaukee, au nord de Chicago. Le bilan fait état de 7 morts et 3 blessés graves.

En Europe

En France

Il existe plusieurs communautés sikhs en France, il est estimé à hauteur de 30 000 habitants de confession Sikh. Il y a deux Gurdwara à Bobigny (Singh Sabha France et Nawan Nanaksar Thath), un à Bondy Guru Tegh Bahadur Ji, un à La Courneuve Sri Bhagat Ravi Das Ji et un au Bourget Baba Makhan shah lubana.

Cependant la population française ignore la véritable identité des Sikhs. Il arrive également que les Sikhs soient considérés comme musulmans à cause de leur apparence physique.

Aussi dans une décision du 12 juillet 1978, la Cour européenne des droits de l'homme a estimé que l'obligation, pour les Sikhs motocyclistes, de porter un casque (en abandonnant leur turban) n'est pas contraire à l'article 9§2 de la Convention européenne des droits de l'homme Au Royaume-Uni cependant, les Sikhs sont exemptés de l'obligation de porter un casque sur un deux-roues motorisés, s'ils portent un turban.

En France, la loi du 15 mars 2004 visant à interdire le port « ostensible » de symboles religieux dans les écoles publiques conduit désormais régulièrement à l'exclusion de l'enseignement public de lycéens et de collégiens Sikhs refusant d'ôter leurs turbans. Dans un arrêt du 15 décembre 2006, le Conseil d'État a considéré que l'obligation, pour les Sikhs, de poser tête nue pour la photographie du permis de conduire n'était pas contraire aux articles 9 et 14 de la Convention européenne des droits de l'homme. Les Sikhs portent en effet un turban par tradition mais aussi par commodité. En effet, les Sikhs ne se coupant pas les cheveux ni la barbe, le turban leur permet d'enrouler leurs cheveux. En 2011, le comité des droits de l'homme des Nations Unies a sanctionné la France pour avoir demandé à un Sikh de retirer son turban sur sa pièce d'identité, la France n'ayant pas justifié les motifs de la nécessité d'une photo tête nue pour un Sikh, lorsque le port du turban Sikh (Dastaar) n'entrave pas son identification. 

Le Conseil Représentatif des Sikhs de France est l'instance representative des organismes religieux et sociaux Sikhs.

En Italie

125 000 sikhs vivent en Italie, principalement en Lombardie et en Émilie-Romagne, et travaillent dans l'industrie laitière, notamment dans la fabrication du parmesan.

En Angleterre

Dans le cadre de son Programme de l'« École libre », le Ministère de l'éducation nationale anglais, (Department of Education)a autorisé, en septembre 2011, l'ouverture d'une école Sikh, comme 24 autres écoles, sur 323 candidatures. Cette école primaire, située à Handsworth, une région économiquement défavorisée de Birmingham, est ainsi financée à 100 % par l’État et accueille 180 élèves provenant de familles de confession Sikh mais aussi d'autres confessions ou de familles athées. Ranjit Singh Dhanda, le directeur de l'école, déclare :

« Le projet d'École libre du gouvernement nous a donné la possibilité de faire appel à la passion de la communauté pour le bénévolat désintéressé… Ce don de main-d'œuvre gratuite illustre l'essence de la « Nishkam » — qui signifie le « service désintéressé à l'humanité » — qui aidera à rendre cette école unique. »

En Londres, le quartier de Southall, dans le district d'Ealing, a la communauté Sikh la plus grande dans le pays, et la gurdwârâ la plus grande en Europe.

Sikhs marginaux

Les sikhs marginaux et nomades Nihan Singh mangent de la viande alors que les autres sikhs sont végétariens. Au cours de cérémonies rituelles, des chèvres sont décapitées d'un coup de sabre et leur chair est consommée par les assistants. C'est une manière de montrer qu'ils sont différents des autres sikhs. Et pour ceux-ci, une raison de les tenir à l'écart.

Explication du nom Singh

Beaucoup de Sikhs ont pour nom « Singh ». Singh, qui signifie « lion », est rarement un nom de famille à proprement parler mais plutôt un titre ou surnom (« middle name ») porté par les hommes Sikhs ; le nom ajouté pour les femmes est « Kaur », qui signifie « princesse ».

Cependant, tous les « Singh » ne sont pas Sikhs, ce nom étant aussi porté largement par les hindousVijay Singh, écrivain et cinéaste indien et le golfeur fidjien du même nom ne sont pas Sikhs.

Quelques Sikhs célèbres à l'époque contemporaine

 

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13 janvier 2015

les chomeurs et les salariés.......esclaves????......

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Les libéraux ne cessent de nous dire que tous les salariés et chômeurs sont libres et qu’on ne saurait les comparer à des serfs du Moyen-âge ou des esclaves de l’antiquité (ou du temps du commerce triangulaire ) et évoquer l’exploitation. Les individus – nous disent-ils – sont tout à fait libres, Libres de « choisir », de démissionner, d’aller travailler ailleurs.
On ne doit certainement pas vivre dans le même monde. Dans notre monde à nous, en période de crise et donc de surabondance des chômeurs ( qui comme on sait sont des agents économiques engagés dans une lutte à mort, dans une ère où règne l’individualisme), quel individu normalement constitué va se permettre de refuser un job alors qu’il doit rembourser le crédit de la maison, payer les multiples factures, subvenir à ses besoins et nourrir ses gosses ? Quel individu va se permettre de refuser – en période de crise – l’un des seuls jobs restants de la région ? Allons, allons… soyons un peu sérieux…L’individu en question – et les libéraux le savent très bien, d’ailleurs tout le monde le sait… – sera dans l’obligation d’accepter ce job ainsi que le salaire, aussi modique soit-il, les horaires et les conditions fixées par son employeur, à plus forte raison dans une période de crise. Il ne pourra pas se permettre de faire la fine bouche parce que l’armée de réserve que constituent les innombrables bataillons de chômeurs ne manque pas.
« Quoi ?! vous ne souhaitez pas ces horaires irréguliers, décalés et cette mirobolante et coquette somme de 570 euros par mois sous le prétexte merdique que vous avez trois fillettes en bas âge ? Ah ces chômeuses ! que des privilégiées ! on vous offre du boulot et vous vous permettez de faire la fine bouche ! Madame, on fait pas d’humanisme ici. C’en est déjà bien assez !Si vous n’êtes pas contente, c’est votre problème. De toutes les façons, nous recevons chaque jour des courriers de chômeurs donc bon … »
D’un point de vue strictement légal donc, celui qui va vendre sa force de travail sera considéré comme libre. Mais dans le réel, tel ne sera pas le cas, loin s’en faut. Prenons garde à ne pas souvent associer le réel et le Vrai au droit positif. Ici donc, c’est le détenteur des moyens de production qui domine.

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Mais nous entendons déjà d’ici des clameurs au loin. Des indignations. Quoi ?! Comment ?! nous avons osé mettre en lumière ce qui se passe dans les coulisses (secret de polichinelle), nous avons osé contredire le Sacro-saint évangile libéral de la prêtraille du lucre. Voici que nous les entendons déjà nous ressortir le sempiternel argument sur la liberté véritable du travailleur en période de plein emploi, argument qu’on n’aurait – à ce qu’il semblerait – aucunement pris en compte.
*Soit ! Analysons donc les arguments suivants de nos bons amis libéraux ==> « Voyez-vous mon bon ami, ce que vous dites est certes vrai en période de crise économique, mais perd de sa pertinence en période de plein emploi, d’où – sauf votre respect – un certain simplisme dans vos propos. En effet, en période de crise économique, ceux qui vendent leur force de travail sont les maîtres du jeu. Vu qu’il n’y aura pas assez de main-d’œuvre disponible, les patrons vont certainement faire tout ce qui leur est possible pour attirer la main-d’œuvre, satisfaire les désirs les plus profonds des travailleurs : augmentations de salaire, primes, avantages en tout genre etc.. Comme il y aura toujours besoin de main-d’œuvre, le travailleur pourra démissionner et offrir sa force de travail à d’autres détenteurs des moyens de production. »

Argumentaire intéressant, mais chers lecteurs, est-il besoin de se laisser encore prendre par cette grossière félicitée temporaire ? Prenez garde ! Plus belle sera la soirée fortement alcoolisée, plus douloureuse sera la gueule de bois.
Comme vous le savez, en période d’embellie économique, C’est production, production, production. Consommation, Consommation, consommation. Dans ce système, le coût d’un objet va varier dans le temps. Par exemple, si un smartphone coûte aujourd’hui une centaine d’euros, peut-être coûtera t-il 50 euros dans trois ans. plusieurs raisons pour expliquer cet état de fait : innovations technologiques, concurrence (donc les vendeurs sont obligés de baisser les prix pour attirer les clients et ainsi écouler les marchandises), etc. N’oublions pas que dans ce jeu, ce sont toujours LES PLUS GROS, ceux qui peuvent payer pour les brevets, inciter – via les pubs – les clients à consommer leurs produits, investir, délocaliser, obtenir des investissements conséquents des banques, qui sont et seront toujours les grands gagnants.

Les petits ou les perdants – déjà distancés technologiquement par les gros, le public s’intéressant toujours aux nouveautés, et du fait de la concurrence – vont donc s’évertuer à baisser les prix des produits. Or, dans chaque produit, il y a une infine part du salaire de l’employé, ainsi que le coût relatif à l’entretien de la machine, les matières premières, le transport, le profit de l’employeur etc. L’employeur ne pouvant se permettre de réduire les coûts relatifs à l’entretien de la machine, le coût des matières premières, etc. Il s’ensuit donc qu’il va être contraint de se débarrasser de bon nombre de ses salariés et/ou baisser les salaires.
[ Le salaire constitue l’un des seuls coûts variables à la portée de l’employeur ]
Supposons qu’il licencie. Il va certainement demander aux salariés restants de produire davantage, de fournir une plus grosse charge de travail – à salaire identique ou moindre (forte probabilité !) – pour combler le départ forcé des autres salariés. Les travailleurs, en sachant que l’entreprise ne se porte pas au mieux, vont certainement réduire leurs dépenses car l’entreprise pouvant faire faillite ou étant très affaiblie, il serait insensé d’entretenir le même train de vie qu’à l’accoutumée.
Mais du fait de la RÉDUCTION des dépenses du salarié qui est aussi un consommateur==> Moindre consommation. Donc moins d’achats, et PLUS DE PERTES pour d’autres employeurs, parmi lesquels l’employeur de ces salariés. Le patron ne parvenant donc pas à vendre ses produits, du moins suffisamment pour escompter quelque bénéfice, il va encore baisser les prix (La concurrence l’y obligera aussi, car ce sera à qui vendra au plus bas prix à des consommateurs désormais appauvris ) = ce qui va encore signifier soit baisse des salaires, soit licenciements en pagaille. Et ainsi de suite.
Il s’ensuit donc du fait de la perte de pouvoir d’achat des consommateurs – une ruine à court et moyen terme des petits artisans, commerçants, etc. Ce qui va aussi finir par affecter les gros employeurs qui vont licencier en pagaille, éventuellement délocaliser.
Et patatras ! C’est la crise (Nous ne parlons même pas des bulles financières, des crises bancaires, des variations dans le coût des matières premières etc.) Les petits et moyens sont emportés ! Et les gros vont fusionner pour devenir encore plus gros et/ou restreindre certains coûts, attendre que la crise passe… en sollicitant des cadeaux fiscaux, des avantages et plus de flexibilité pour rebooster l’économie.
Moins de consommation et plus de chômeurs, c’est moins de rentrées fiscales pour l’Etat. Et comme les gros n’auront de cesse de faire du chantage aux hommes politiques et de remplir des fleuves entiers de leurs larmes de crocodile pour payer moins d’impôts (compétitivité qu’ils disent…), ce sont les classes intermédiaires qui vont trinquer (énormément), ainsi que les classes populaires.
Historiquement, ce sont toujours les GROS qui s’en sortent le mieux en période de crise. Ce seront donc encore les plus gros employeurs qui vont l’emporter et les salariés et les chômeurs seront les plus grands perdants. D’autant plus que les chômeurs et les salariés ont tendance à se détester pour le plus grand bonheur des gros.
« Ah ! Ces chômeurs, ils sont trop fainéants ! Ils pourraient faire des efforts pour trouver du boulot ! Ils pensent qu’aux allocs »
« Ah ces étrangers, ils viennent voler nos jobs »; « Ils viennent voler le pain du bon français » Ou « Ah ces étrangers, ils bossent pas et profitent allègrement des allocs »
« Ah les salariés français ne sont que des râleurs qui bossent pas assez » ETC.
Assez marrant cette propension qu’à l’opprimé à en vouloir à d’autres opprimés. Quand un usager/client sera fortement mécontent d’un service, d’un surcoût ou d’un manque d’information, il aura tendance à engueuler la pauvre employée ( serveuse, conseillère clientèle d’un call-center, la pauvre étudiante qui travaille au Macdo pour survivre et financer ses études, qui est débutante et qui n’en peux plus à tel point qu’elle est sur le point de s’effondrer en larmes etc.) plutôt que s’en prendre à la direction, aux cadres dirigeants… Mais bon, nous nous écartons du sujet.
Donc, même en période de plein emploi, le salarié ne sera maître du jeu que temporairement ( A noter que du temps de l’Europe prospère, des trente glorieuses et donc d’une période de relative plein emploi, une grande partie de la population mondiale vivait – et vit toujours – dans une indigence extrême. Nous vivons toujours dans un système, qui ressemble par bien des aspects au système esclavagiste athénien ou romain : Une minorité vit toujours aux dépens d’une immense majorité. Et dans cette minorité, il y a une ultra-minorité qui concentre toutes les richesses…)

 

 reflexions d'un jeune citoyen........page facebook....

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4 août 2006

quand le hardcore se met a la litterature......

DSC00075DERRICK GREEN FROM SEPULTURA

Si luciano pavarotti a decider d'inviter le groupe sepultura au concert pavarotti and friends et d'interpreter l'un de leurs morceaux (roots de 1994, bloody roots trop bon), il y a une bonne raison.

Beaucoup ne les ont connus qu'au cours de cette soirée, mais depuis le debut des années quatre-vingt-dix, sepultura est un groupe culte de metal, des heros nationaux au bresil et il n'est pas rare de voir leur photos dans les boutiques pour touristes, a coter de celles de pelé ou d'ayrton senna.

Premier groupe brésilien a vendre plus d'un million d'albums au USA, sepultura a survécu au depart de leur leader et fondateur max cavalera (le frere du batteur igor) et il est devnu une legende dans le rock "engagé".Les rythmes percutants du métal et de l'hardcore s'unissent a des arrangements tribaux et orchestraux et a des textes jamais banaux qui dénoncent les inégalités sociales et la politique. Leur brésil est fait d'énormes gratte ciel opressants, de villes chaotiques, de violences et de monstrueuses inégalités humaines et sociales.

Ils ont donc puiser dans ce scénario pour realiser leur dernier album intitulé Dante XXI, un titre qui s'inspire clairement de la divine comédie de dante alighieri. Naturellement, cet album parle plus des damnés et des calvaires que d'une redemption improbable.

C'est ca le XXIe siecle, et sepultura ne fait autre que de le decrire sur les notes d'une musique puissante et intense

20 août 2006

FAKIR MUSAFAR

brandingstripbranding_lines

Pour commencer je tiens a préciser que je ne cautionne pas forcement certaines pratiques que vous pourrez retrouver avec le lien que (j'essaierai) de vous mettre, meme si la demarche spirituel n'est pas ininteressante

http://www.bodyplay.com

je tiens a préciser pour les curieux et curieuses que certaines photos que vous trouverez sur ce site peuvent vous deranger fortement ou meme vous choquez, apres c'est vous qui voyez!!!....

Interview de Fakir Musafar

sujet: le body art: une mode? ou comment preserver l'aspect magique et spirituel

" c'est merveilleux! j'ai du mal a croire qu'il y a moins de 25 ans, il n'existait PAS UNE SEULE PORTE aus usa, au canada, ou en europe, qu'on pouvait franchir pour acquérir un piercing autre que celui des oreilles. Je sais que pour certains lecteurs, cette période de temps peut paraitre une étérnité. Mais en réaliter, l'art corporel que nous pratiquons aujourd'hui est relativement recent, un bébé dans la culture occidentale.

Les questions suivantes se posent: cela durera t il?

Ou allons nous a partir de là?

Nous avons connu l'aube d'une révolution culturelle qui n'est pas encore entièrement apréhendée par la société dominante, mais qu'ils le veuillent ou non, nous avons forcé la porte et nous nous sommes plantés devant eux!

Maintenant, nous sommes partout et nous constituons une force non negligeable.

Nous sommes different, mais comment?

Je pense qu'en ce qui concerne le corps, les tabous vieux de 2000 ans de la culture occidentale judéo-chrétienne sont repoussés, jetés et remplacés par une croyance universelle encore plus ancienne, à savoir que le corps appartient a celui ou celle qui vit dedans, et non pas a un dieu distant assis sur son trône, ni à ses prêtres, émissaires ou représentants. Le corps n'appartient pas non plus à un père/une mère/un frêre/une soeur ou un(e) epoux(se) dominant(e) et exigeant(e).

Ni d'ailleurs à une institution éducative, médicale ou correctionelle.

Aucun de ces "autres" ne peut reclamer la propriété de nos corps. Nos corps NOUS appartiennent, et nous avons le droit d'en faire ce que nous voulons-tant que cela ne diminue pas les droits des autres.

La propriété de nos propres corps et le droit de les décorer, de les modifier et de les utiliser à des fins non autorisées par les codes moraux sur laquelle repose la culture occidentale, sont des idées relativement nouvelles chez nous. Comment cela s'est il produit?

D'ou viennent ces concepts radicaux et ces pratiques?

D'autres cultures, bien entendu! Ce que nous faisons est principalement emprunté à d'autres, un fait que nous ne devons jamais oublier.

Ces dernieres années, j'ai rencontrer de nombreux modificateurs du corps, et j'ai personnellement formé prés  de 1000 d'entre eux à l'art et a la magie du body piercing, aux rites corporels, au tatouage et au branding. Ces arts sont ma passion depuis plus de 50 ans et j'éprouve le besoin de les partager avec quiconque manifestant un intérêt sincère. Je n'ai jamais oublier d'ou viennent ces pratiques, et je traite avec honneurs et respect ceux qui en sont la source.

Cependant, tout commes les marins d'antan qui avaient decouvert le pacifique sud et avaient été émerveillés par ces marques sur la peau, nombreux sont ceux qui pratiquent les arts corporels anciens en nous apportant seulement une PARTIE de ce qu'ils ont empruntés. Oui, il y a plusieurs centaines d'années, ces marins avaient bel et bien rapporté en europe la technique du tatouage. Cependant, ils n'avaient rapporté les traditions ou les raisons pour lesquelles ont créait ces marques symboliques primaires, ni la MAGIE qui les enveloppait.

Donc pendant plusieurs centaines d'années, l'occident a été limité au tatouage illusté-avec des images seulement familières aux occidentaux.

Même si elle comportent une signification pour celui ou celle qui les porte, ces images ne projettent aucune puissance magique comme c'était le cas chez les anciens.

Plus recement, certains d'entre nous sont remontés a la source et ont decouvert la beauté, la puissance et l'energie des styles anciens de tatouage, comme le tribale en noir.

Il en va de meme avec les autres rites corporels que nous avons empruntés.

Les piercing corporels et les piercing utilisés pour se suspendre ont leur origine dans d'autres cultures: celles des indiens d'amérique, des hindous savite d'inde du sud, des sufis, des africains et des asiatiques de l'est.

Une fois encore, ce qu l'on voit dans ces pratiques a été emprunté.

Par contre, ce qu'on ne voit pas, le mouvement et la manipulation des énérgies, l'effet dans les mondes "invisibles", n'a pas été emprunté et fait souvent défaut.

Des le début, j'explique à mes étudiant du piercing et du branding qu'ils rempliront un rôle dans notre culture.

Qu'ils rempliront le role du shaman, celui du sorcier. Ils satisferont un besoin social non pourvu par les religions occidentales, l'education, la médecine, le gouvernement ou la psychiatrie, lesquels sont souvent des enemis de l'édification et de l'expression individuelle par les rites corporels.

L'art corporel contemporain va t il durer?

Probablement pas, si nous ignorons les vérités universelles qu'il contient, ou si nous l'exploitons dans des buts egoistes au commerciaux. Je suis pesuidé que ce que nous faisons est necassaire. Cela fait partie de notre évolution. Je pense que l'art corporel deviendra une partie permanente, accepté et durable de notre culture, si nous honorons ses sources et conservons intact son aspect spirituel."

20 août 2006

PIERCING: La crainte de la douleur et le chemin de la sagesse

DSC00159J'ai toujours pensé au body piercing en termes d'expérience spirituelle.

Quelquchose par laquelle ont doit passer pour atteindre un niveau de conscience plus élevé.

Le coté immédiat du piercing a le pouvoir de renouer physiquement le lien entre celui ou celle qui se fait percer et son corps.

Peu etre est-ce la douleur qui éveille l'esprit blasé a son entourage?

Il se pourrait aussi que la perssonne qui s'inquiete de la douleur, se fasse un tel monde du moment avenir, que lorsque l'aiguille perce finalement la peau, toutes ses peurs s'envolent, libérant ainsie un sentiment d'euphorie.

Quoi qu'il en soit, il est clair que quelquechose dans l'acte instantané du piercing provoque un changement dans le psyche de la personne.

Apparement pour beaucoup de gens, la douleur du piercing est une prise de conscience. Notre tendance a ignorer le domaine physique nous cause un choc lorsqu'on impose volontairement la douleur. Nous passons la plus grande part de notre existence à nier la mort et à éviter la douleur, mais lorsque nous nous faisons percer, nous prenons la décision consciente d'accepter la douleur dans notre vie.

De plus, en portant des bijoux, nous montrons au monde non seulement que nous sommes capables de supporter la douleur du piercing, mais aussi que nous l'apprécions.

Selon ce raisonnement, plus le piercing est douloureux, plus la personne est capable d'inclure la douleur dans sa vie.

Cependant, certains des piercings les plus douloureux étaient souvent involontaires et endurés comme un rite de passage.

La cérémonie O-KEE-PAH, par exemple, au cours de laquelle un initiés est percé derriere les mamelons avec un couteau tranchant, puis suspendu à des crochets et poussé dans un tourbillon jusqua la perte de conscience, faisait partie d'un rituel plus éloboré destiné à durcir le psyche des futurs guerriers.

Ces expériences ont certainement résulté au moins en un état de conscience altéré, si ce n'est même en une edification complete.

Ce rituel était souvent combiné à d'autres formes de torture qui provoquaient également la perte de conscience, et altéraient le sens de la réalité. Le processus relativement sans douleur du piercing peut il produire un effet semblable à celui de ces rituels?

Il est clair en lisant ces descriptions, que le piercing n'était pas seulement un événement physique pour ces gens. Pourtant, beaucoup précisent que c'est la douleur qui provoque un changement spirituel. Donc, pour transcender le physique, on doit d'abort faire l'éxpérience d'une douleur intense, ou du moins croire qu'elle le sera. Dans ce cas, le piercing est un genre de cérémonie O-KEE-PAH, bien que la peur de la douleur soit en l'occurence plus grande que la douleur elle meme.

Les opinions faussent concernant le piercing font naitre la peur. lorsque la procédure du piercing a effectivement  lieu, les gens réalisent que leurs peurs étaient sans fondement. La douleur intense qu'ils s'etaient préparés a subir n'est pas si terrible que cela, et ils en reste ahuris, lorsque le sens de la vérité da quelqu'un se brise, les portes de la perception s'entrouvrent juste assez pour que des changements mentaux véritablements excitants se produisent.

9 août 2006

solidarité

900366_smla solidarité naît de la douleur et non de la joie. On se sent beaucoup plus proche de quelqu'un qui a subi avec vous une epreuve pénible que de quelqu'un qui a partagé avec vous un sentiment heureux.

le malheur est source de solidarité et d'union alors que le bonheur divise. Pourquoi le bonheur divise? Parce que lors d'un triomphe commun, chacun ne se sent pas assez recompensé par rapport à son mérite individuel.

Chacun a l'impression d'être la seul source réel de la réussite. Le meilleur moyen de facher des amis est de leur donner une victoire commune. Combien de familles se sont divisées au moment de l'héritage? Combien de groupes de rock'n roll ont pu resister au succés?

Combien de mouvements politiques ont eclaté dés qu'ils ont prit le pouvoir?

On conserve plus facilement ses amis en evoquant ses déceptions et ses defaites qu'en parlant de ses succés.

Le mot sympathie signifie d'ailleurs étymologiquement en grec (soun pathein) souffrir avec.

De même, compassion vient du latin cum patior qui signifie encore souffrir avec.

La plupart des religions ont compris cela. Elles mettent un point d'honneur à cultiver la mémoire de leurs martyrs.

Chacun doit revivre en imagination le calvaire du ou des précurseurs. Et c'est dans le souvenir de ce calvaire que réside la cohésion du groupe.

O n retrouve même certains entrainements militaires ou les recrues sont poussée a bout pour que l'entraide survienne et améliore la cohésion du groupe

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